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Iran : La semaine en images n°313
Le régime a enfin mis un genou à terre !


Nouveau Résumé Historique (écrit le 17.02.14)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Fausse modération n°1 (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence et a confié ce rôle à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington.

Alliances clientélistes | Rafsandjani a aussi gagné le soutien diplomatique des Européens en leur vendant du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions. Le régime a cependant continué ses activités terroristes sous la direction d’un certain Rohani pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Il s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et des centrales à des prix exorbitants. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani de mettre fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et le vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani est revenu, via ex-collaborateur Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Washington en a profité pour évoquer encore des frappes ou à défaut un transfert du dossier au Conseil de Sécurité pour légitimer ses pressions surtout des sanctions bancaires.

Le régime s’est approché davantage de la Russie, mais aussi de la Chine, dans l’espoir d’entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghaï afin de bénéficier de sa protection économique et miliaire, mais il a aussi entamé des négociations clandestines avec les Américains. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, lui ont souvent refusé l’adhésion à l’OCS et ont même plutôt soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Fausse modération n°2 : le Mouvement Vert | En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passés.

Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures Garanties de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures Garanties pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il a abandonné les marchandages. Les pics britanniques ont cessé. Rafsandjani a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Mais Rafsandjani a décidé de continuer quand même par un « projet présidentiel déviant » car il n’avait d’autres options et aussi par servilité vis-à-vis des Britanniques. Les grands du clergé ont jugé cette option contraire à leurs intérêts. Ils ont invalidé sa candidature et ont de facto rompu leur lien historique vieux de 170 ans avec Londres. Ils ont choisi à sa place le négociateur intégriste Jalili, adepte d’un plan d’Escalade régionale déstabilisante pour forcer Washington à accorder aux mollahs un départ sans danger. Mais la recrudescence des actes populaires hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani (une sorte de « Rafsandjani » sans réseau) pour mener à la fois un bras de fer et aussi pouvoir piloter un transfert de pouvoirs vers Washington via une (éventuelle) révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire ou un deal entre les deux parties. Ce choix de retour aux solutions ratées des premières années du régime n’a pas plu à ses nantis et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le dollar est monté en flèche. Les Nantis avaient envie de fuir. Les Pasdaran rebelles ont aussi commencé des actions de sabotages contre le régime. Rohani a compris qu’il n’avait pas de temps. Rohani a formé une coalition avec les Larijani qui pouvaient l’embêtaient, mais a exclu les Pasdaran qui n’ont plus de troupes et ne représentent plus rien. Il a commencer le bras de fer avec Washington en annonçant 19,000 centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6, une politique d’Excès pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Riposte américaine | Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. Par ailleurs, s’il veut un avenir en Iran, il ne peut aussi laisser filer les mollahs. Il a neutralisé le plan du régime en divisant par 10 via l’AIEA le stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme du régime pour insinuer l’émission de nouveaux mandats d’arrêt internationaux et aussi évoqué la possibilité d’un embargo à 100%. Puis, il a commencé un dialogue clandestin en direct en Oman avec le régime.

Rohani (ex-organisateur du terrorisme), a retiré les négociations au Conseil (collégial) de sécurité pour garder le secret de ses marchandages (ainsi que ses erreurs ou ses échecs) ! Il a relancé les querelles internes. Il a aussi tourné le dos à Assad pour faciliter les marchandages avec Washington, ce qui a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah, aggravant l’état de la vulnérabilité du régime.

Rafsandjani s’est posé directement en alternative par divers propos pro-américains ou indirectement via son pion Khamenei par le projet de SOUPLESSE HEROIQUE. Les Chefs Pasdaran ont refusé ! Les nantis et les responsables affairistes du régime ont paniqué dans les deux cas (à l’idée que les dirigeants pactisent avec Washington et les oublient ou que par leurs excès non appropriés ils les exposent à plus de sanctions et de facto à plus de risques). Dans leur panique, ils ont révélé que le régime n’avait que 2 milliard dollars en réserves soit 1 ou 2 mois avant la panne sèche (mi-novembre) !

De nouveaux boycotts d’importants événements officiels ont rappelé la fragilité du régime. Washington a alors introduit l’idée d’un gel des sanctions pour éviter la chute du régime nécessaire à son expansion régionale et in fine, pour engager le régime dans un apaisement forcé, destiné à la longue à le désarmer pour mieux le soumettre. Les mollahs ont évidement refusé. Les Britanniques, les Russes puis les Allemands et les Français ont contré ce dégel (contraire à leurs intérêts pétroliers).

Washington a frappé les derniers Pasdaran fidèles en service dans la région frontalière de Sistan-Baloutchistan pour montrer qu’il pouvait exposer le régime à un embargo de facto. Les dirigeants du régime ont esquivé, oubliant au passage les officiers fidèles décimés ou pris en otages lors des attaques. Au retour, ces derniers ont immédiatement pris leurs distances en cessant d’intervenir en sa faveur. Au même moment, une baisse soudaine des températures a augmenté la consommation d’énergie exposant le régime à une situation de pénurie et de crise impossible à gérer quand on n’a plus de soldats. Le 14 novembre 2013, le régime a accepté l’Accord de Genève sur un plan de démantèlement partiel de ses installations nucléaires pour obtenir un sursis, quelques milliards de dollars et en se disant qu’après tout, il pourrait, si sa situation s’aggravait, rompre l’Accord pour provoquer enfin une escalade déstabilisante.

Son geste a été vu comme une petite capitulation par les nantis paniqués. Ils ont rué vers l’or et le dollar pour faire leur valise... Le régime s’est retrouvé avec une nouvelle crise interne. Rohani est revenu à la politique d’Escalade délibérée en évoquant un enrichissement à 60% !

Washington a esquivé l’Escalade, mais a puni les mollahs indirectement en demandant à son allié turc de mettre fin à leurs importations d’or destinées à apaiser leurs nantis paniqués. Rafsandjani a pris la partie d’un deal, mais il n’a guère mobilisé. Il est devenue évident que les nantis paniqués espéraient un régime fort pour réussir à obtenir des garanties dé sécurité pour tous.

Mais au même moment, plusieurs boycotts d’événements significatifs, mais aussi des attaques de jeunes contre des derniers agents armés ou cléricaux fidèles au régime ainsi que le début de la grève du secteur pétrochimique ont surtout mis en évidence la faiblesse du régime. Les Nantis du régime ont paniqué, les gros bonnets du régime aussi et le régime a eu droit à 7 jours consécutifs de crash boursier !

Rohani est devenu plus « Khatamiste » en cherchant à diviser le groupe 5+1 par une drague pétrolière des Européens pendant le sommet de Davos. Mais les Européens ne pouvaient pas accepter. Washington a tenté un deal via ses plus importants pions internationaux le groupes des Elders, présidé par Kofi Annan. Les mollahs ont refusé car il n’y avait là rien aucune offre officielle. Ils sont restés dans le bras de fer et aussi la politique de drague économique vis-à-vis des Européens, notamment les Français et les Allemands.


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La semaine dernière, une importante vague de froid a paralysé le pays provoquant une forte augmentation une baisse soudaine des températures a augmenté la consommation d’énergie exposant le régime à une situation de pénuries fortes et inattendues, montrant son extrême vulnérabilité.

Les gens du régime aussi ont boycotté l’anniversaire du retour en Iran de Khomeiny, puis d’autres journées révolutionnaires. La situation du régime a réellement été très difficile. Ses offres d’investissements sont devenues des ordres politiques de rupture avec Washington et n’a rien pu obtenir de plus d’une centaine de Français venus en Iran et des homes d’affaires allemands rencontrés en marque du Forum sécuritaire de Munich. Excédé, il s’est lancé dans des propos hostiles à Washington pour provoquer une escalade, mais il n’y est pas parvenu.


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Cette semaine, le régime devait trouver un moyen pour bousculer Washington et le forcer à lui accorder fuite sécurise. Le régime devait aussi trouver des alliés pour célébrer correctement l’anniversaire de la Révolution islamique pour nier son isolement. Mais il n’a pu enquiquiner Washington, ni trouver des volontaires pour dissimuler son effondrement. Il eut droit à une nouvelle semaine de crash boursier dont une nouvelle très grosse panique interne ! Voici un très intéressant récit en images d’une nouvelle semaine d’humiliation et de revers pour le régime isolé et agonisant des mollahs.

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (17.02.2014) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran-e-Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist.


21.02.2014

Iran : La semaine en images n°292
Rohani, la girouette barbue et ventrue !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, devait neutraliser cette guerre économique. Sa première tentative a été une politique de crises régionales et de terreur qui a entraîné la rupture des jeunes Pasdaran. Rafsandjani a alors opté pour une fausse modération pour calmer ces ruptures et calmer Washington. Mais il ne réussi sur aucun des deux plans. Il a enfin tenté une (fausse) révolution de couleur (le Mouvement Vert) pour améliorer l’image du régime et amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani avant de tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Mais Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer mou et peut-être un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite.

Pour y obtenir leur place, les Chefs Pasdaran ont aligné des provocations verbales anti-américaines susceptibles de perturber le dialogue à venir. Ali Larijani a fait mieux en mettant en avant sa capacité de rejeter les choix de Rohani par le Parlement et pu obtenir des postes clefs de surveillance du système. Le clergé a aussi dû renoncer au ministère des affaires étrangères et l’accordant à un ami de Rohani, Zarif que l’on peut qualifier de neutre (car issu du clan Rafsandjani). Ce 1er Gouvernement de Rohani formée d’une coalition Clergé-Larijani-amis de Rohani a été contesté par tous les exclus alors que la contestation internes étaient amplifiée. Rohani a paniqué. Il a essayé de relancer son joker le Mouvement Vert avec un soi-disant engagement de cette fausse opposition en faveur de l’écologie, mais le peuple n’a suivi. Larijani a alors rapidement voté la confiance aux principaux ministres pour permettre le débuts des marchandages avec Washington.


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Le 17 Août 2013, Rohani a débuté les marchandages en annonçant une nombre élevé de centrifugeuses en marché, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 (soit la quantité nécessaire après un enrichissement important pour produire 3/6 bombes nucléaires selon les modes de calculs)... pour mettre Washington devant l’escalade et un risque de disparition du système islamique nécessaire à ses intérêts, afin de le forcer à lui accorder le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi aux agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Washington qui pour des raisons internes et pour son image ne peut pas pardonner des terroristes a redoublé de pressions sur le régime. Mais cela a augmenté la panique interne. Washington a tenté d’amadouer le régime par des cadeaux diplomatiques. Mais ces derniers l’opération de séduction n’a rien donné car le régime est encerclé et doit uniquement trouver une porte de sortie sécurisée.

Washington a alors insisté sur sa capacité d’arrêter divers dirigeants pour terrorisme. Les insolvables dont les Chefs Pasdaran ou les Larijani ou encore les nantis ripoux du régime s’attendaient à un surenchère du côté de Rohani, mais ce dernier n’a rien dit. Ils en ont conclu qu’il était prêt à les sacrifier dans ses marchandages avec Washington. Larijani s’est montré très agité et a tenté de renforcer son réseau judiciaire pour renverser le clergé pour détournement de fonds publics.

Washington alarmé par cette nouvelle guerre interne susceptible de détruire le système islamique nécessaire à ses desseins a envoyé son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman en Iran pour un dialogue direct sur le nucléaire et la Syrie. Rohani a exclu Larijani du dialogue en confiant les négociations exclusivement à son ami Zarif. Larijani a continué à s’organiser contre le clergé. Par ailleurs, pendant ce dialogue avec Feltman, le régime a aussi omis de soutenir sérieusement la Syrie. La Russie a privé définitivement le régime des S-300. Les Syriens, mais aussi le Hezbollah, qui est devenu un élément pivot de la scène politique et militaire du Liban et n’a plus besoin des mollahs, ont tout simplement oublié de l’intégrer à leurs communications.

Le régime étant presque nu sans le Hezbollah et la Russie, Rafsandjani (a oublié Londres) et a accusé Assad de répression pour se rapprocher de Washington ! Le Clergé, les Chefs Pasdaran et les Larijani n’ont pas protesté, attendant de voir ce que dirait Washington. Les nantis ripoux ont cru à une banqueroute du régime et par peur qu’on les sacrifie, ils ont commencé à vendre leur action pour acheter le maximum de dollars et fuir. La bourse a commencé une chute qui n’en finit pas. Mais in fine, l’initiative de Rafsandjani n’a rien donné. Larijani a alors protesté contre lui, mais pas le clergé. Larijani a conclu à un rapprochement du clergé avec Rafsandjani pour aller dans son sens. Etant exclu du système, Larijani a tenté de déstabiliser le clergé par une vive critique de sa mainmise nuisible sur 25% des revenus du pays via le principe de la donation pieuse de Waghf. Rohani, le choix présidentiel du clergé n’a pas critiqué cette attaque. Le clergé en a conclu que son poulain jouait sa propre carte en combinaison avec Larijani ! L’opposition commune de Rohani et Larijani à la nomination du fils de Rafsandjani à la mairie de Téhéran a confirmé le rapprochement. Cette nouvelle guerre interne a amplifié la panique des nantis, la bourse a encore chuté.

Rafsandjani dépité avait révélé que Rohani avait en cachette pris des rendez-vous pour négocier secrètement avec les Américains et les Britanniques en marge de l’AG de l’ONU !

Rohani a alors changé de ligne et a envoyé son nouvel Ami Larijani au Turkménistan fournisseur de gaz à l’Europe pour un contournement des sanctions américaines avec les Européens via le Turkménistan, mais ce pays n’a pas marché.


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La semaine dernière
a commencé par la bourse encore en chute libre sous l’effet des ventes opérées par les nantis ripoux désirant fuir le régime en naufrage.
- Washington a annoncé des sanctions contre les opérateurs iraniens de vente secrète de pétrole à l’Europe. Le clergé a condamné tout dialogue avec Washington. La panique a continué. Le boycott de la naissance de Fatimah et d’une plusieurs cérémonies politiques ont confirmé l’effondrement du nombre du régime agonisant. Les nantis ripoux ont exigé des mesures via la chambre de commerce iranienne, mais n’ont eu que des promesses et a conclu que les dirigeants n’avaient que faire d’eux.

La proposition russe sur la Syrie a alors rehaussé la cote d’utilité de Moscou. Rohani, la girouette barbue et ventrue, a encore changé de position en annulant les rencontres prévues à NY. Washington a augmenté sa pression. Rohani a changé une 3e fois de position en lâchant à nouveau la Syrie, mais n’a rien obtenu de Washington. Il a changé de position pour la 4e fois en annonçant un marchandage avec Londres, mais pas avec Washington pour le pousser à réagir. Washington a laissé la girouette s’affoler. Moscou a laissé traîner des rumeurs de contrats et de soutien en marge du sommet de l’OCS. Mais en l’absence d’un engagement de leur part, Poutine n’a rien donné à Rohani. Le régime a oublié d’évoquer ce revers. Rohani, la girouette opportuniste, est rentré discrètement, certain de subir les conséquences de son échec.


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Cette semaine, le régime devait rassembler les croyants pour l’anniversaire d’Emam Reza, mais il ne le put. Le régime devait aussi trouver une solution de survie après l’échec de Rohani à l’OCS et aussi trouver un moyen pour cadrer Rohani, la girouette. Les insolvables ont proposé la fermeté vis-à-vis de Washington, les autres ont songé à un dialogue en direct très souple. Rohani a aussi encore changé de lignes au gré des problèmes surgissants. Voici le récit en images d’une semaine de guerres internes d’une rare intensité avec de très nombreux renversements de situation et un festival de coups de bas ou de poignards dans le dos qui a épuisé le moral des derniers compagnons d’infortune du régime. Attention, semaine charnière !


27.09.2013

Iran : La semaine en images n°274


Origines de la crise | En 1979, Washington a entrepris de renverser le Shah (créateur de l’OPEP) pour mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux. Ces islamistes made in USA professaient de l’hostilité à l’OPEP ainsi qu’à tous les projets émancipateurs en Iran. Ils étaient également partisans d’exportation de la révolution islamique dans toute la région et devaient aider Washington à renverser les monarchies arabes mises en place par les Britanniques et s’infiltrer en Asie Centrale soviétique et chinoise. Les Britanniques présents en Iran depuis 1850 grâce à la noblesse Qajar, les ex-féodaux, le clergé, ont participé à ce projet pour renverser le Shah dont le patriotisme les gênait, mais aussi pour écarter les pions de Washington et placer leurs propres pions au pouvoir. Ils y sont parvenus grâce aux actions terroristes de Rafsandjani (jeune demi-frère de Khomeiny) contre les pions de Washington dont la prise de l’ambassade américaine qui a donné une identité anti-américaine à la révolution islamique projetée par Washington. Le coup a été parachevé par l’adoption de la Tutelle du clergé sur le système politique, empêchant toute possible de retour au pouvoir des islamistes non cléricaux de Washington.

Washington a alors commencé une guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à capituler et transférer les pouvoirs vers ses pions via des élections libres.

Rafsandjani, agent actif des Britanniques, devenu patron du régime et des services secrets, s’est lancé dans une politique de crises régionales graves pour amener Washington à capituler par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier. Le régime a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre et le terrorisme. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite compris qu’ils avaient été dupés. Ils ont pris leur distance avec le régime et ont pris contact avec Reza Pahlavi, le fils du Shah. Henry Precht, responsable du bureau iranien du Département d’Etat, a alors émis une directive interdisant à la dynastie Pahlavi toute activité hostile au régime islamique sous peine d’expulsion des Etats-Unis. Washington a aussi décidé d’alléger et moduler ses accusations et même de contourner indirectement ses sanctions via ses alliés pour éviter de balayer le régime rapidement essoufflé.

Rafsandjani a intensifié son action terroriste, mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Son insuccès pouvait lui coûter le pouvoir : grâce à sa proximité avec Khomeiny, il a trafiqué son testament et fait nommer son ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce dernier et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), un organe qu’il avait créé auparavant. Devenu ainsi officiellement la patron du régime, il a changé d’approche en tentant de duper les Américains avec une fausse modération. Mais Washington n’a pas marché. Il l’a même placé sous mandat d’arrêt international. Menacé d’extradition par des rivaux, Rafsandjani leur a offert des sièges du CDIR, avant de retenter la même ruse de modération avec le mollah Khatami, l’un de ses employés des services secrets. Mais ce fut encore un échec.

Rafsandjani est revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Il a également dû offrir la direction des négociations avec Washington à son rival de toujours Ali Larijani. Ce retour à une politique a été encore une erreur car elle a permis à Washington d’évoquer des frappes préventives, de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et ainsi légitimer ses sanctions à venir. Le régime a été confronté à un boycott plus fort de ses manifestations officielles par les Pasdaran de base, les mollahs de base, les commerçants du Bazar et ses propres hommes d’affaires.

A l’adoption des premières sanctions financières lourdes, les ruptures internes se sont multipliées : il est devenu évident à tous les dirigeants qu’ils devaient négocier leur fuite avec Washington avant que le régime rongé à la base ne s’effondre.

Les dirigeants ont adopté un plan économique de libération des prix pour limiter le pouvoir d’achat et ainsi limiter leurs dépenses d’approvisionnement sans risquer de se retrouver avec pénuries susceptibles de déclencher un soulèvement fatal. Mais cela ne permettait que de retarder la chute. Rafsandjani a alors écarté Ali Larijani afin qu’il ne puisse le devancer dans les marchandages avec Washington. Ali Larijani a tenté de revenir en révélant les détails de la corruption des membres influents du CDIR. Un certain Tavakkoli, agent régulateur de Londres au sein du régime, a neutralisé Ali Larijani en discréditant son premier lieutenant Kordan. Puis Londres a aidé Rafsandjani à mettre en scène, grâce à la BBC, une fausse révolution de couleur dirigée par le fidèle Moussavi, pour régénérer le régime divisé et aussi pour duper Washington et l’amener à geler ses sanctions.

Mais le projet a échoué car le peuple, autorisé à manifester, a crié Mort à la république islamique et les centaines de milliers de Pasdaran de Base n’ont pas bougé, apportant de facto leur soutien à un changement de régime. Rafsandjani mis en danger par ce nouvel échec a cédé le pouvoir judiciaire au clan Larijani. Puis il a tenté de parvenir à un gouvernement hybride composé de ses pions et des pions américains, mais le peuple et les dissidents internes n’ont pas suivi. Mais ils ont confirmé leur envie de changement par la célébration de l’anniversaire de Reza shah, le fondateur de l’Iran laïque et moderne. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont joué la carte de l’intimidation

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Les Chefs Pasdaran (qu’il allait sacrifier) se sont ralliés à Ali Larijani. Ils ont joué la carte de l’intimidation contre Rafsandjani et sa famille, ainsi que contre les candidats à la fuite, mais ils n’ont jamais pu aller très loin par manque de troupes et par peur de déclencher une panique plus forte.


Mais en décembre dernier, alors qu’ils se débattaient à coup d’« annonces de répression exemplaire », Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il s’est mis à parler de Réconciliation nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Il se ralliait au peuple pour obtenir son pardon ! Une forte participation des médias britanniques en persan à ce « mouvement de déviation » laissait supposer que les Britanniques étaient impliqués. Dans leur cas, il ne s’agissait pas d’obtenir le pardon des Iraniens, mais de saborder le régime islamique affaibli afin qu’il ne retombe pas entre les mains des pions Washington (présents en Iran et au sein de l’opposition en exil). Les nantis du régime ont apprécié ce projet, mais pas les Larijani et certains Chefs Pasdaran dont les noms restent associés aux répressions.

Rafsandjani a tenté de déclencher une crise grâce à l’adoption de mesures économiques impopulaires par son pion Ahmadinejad afin de pouvoir entrer en scène au côté du peuple. Les Larijani ont arrêté Mehdi Rafsandjani pour corruption. Jannati, le président du Conseil constitutionnel et complice de cette corruption, a lâché Rafsandjani. Les Britanniques ont tenté d’accélérer le « mouvement de déviation » par le boycott de l’anniversaire de la révolution islamique par le clergé. Rafsandjani a aussi changé de scénario de déviation : l’intégriste Ahmadinejad a été mué en quasi-opposant au système islamique (et le clergé complice de Londres n’a nullement protesté).

Fin février, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan. Par ailleurs, le peuple, les Pasdaran de base, mais aussi les mollahs de base ont aussi rejeté la déviation opportuniste de Rafsandjani et ses lieutenants. Puis, les ouvriers ont pris le relais par d’importantes grèves... Dernièrement, Ahmadinejad a également été tabassé par des gens en colère lors d’un voyage présidentiel ! La panique interne a alors explosé.

Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient : il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections avec l’arrière pensée qu’il peut dans ce rôle, négocier directement avec Washington ou dévier d’une manière opportuniste  !


La semaine dernière, Washington qui ne veut pas de cette déviation, ni de négociation (sur cette base), mais une capitulation a tenté de prouver l’impuissance du régime en plastiquant par ses sbires sunnites un mausolée chiite en Syrie et en bombardant par ses alliés Israéliens le dépôt de missiles destinés au Hezbollah. Il entendait intimider les gens du régime, mais non seulement, il n’y a pas eu de manifestations pour le Hezbollah, mais également, il n’y a rien eu pour la défense de la religion. L’affaire a surtout confirmé la rupture du peuple avec le régime et avec l’Islam ! Les dirigeants ont pris conscience de l’ampleur de leur isolement et de leur vulnérabilité. L’affaire a confirmé la nécessité de détenir la présidence pour avoir un accès privilégié à un deal avec Washington !

Peu avant le début des dépôts de candidatures, les Larijani ont commencé le procès de Mehdi, le fils de Rafsandjani. La panique a atteint un niveau monstre au point que les Larijani ont dû arrêter le procès ! Rafsandjani a eu la voie libre pour confirmer sa candidature...


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Cette semaine, tous les dirigeants devaient déposer leur candidature. Rafsandjani s’est effectivement engagé. Aussitôt, tous les autres ont commencé à critiquer ses erreurs passées pour obtenir l’invalidation de sa candidature. Washington l’a aussi mis sous pression pour le forcer à plier. Cette double pression a entraîné ce pilier du régime dans un tourbillon inattendu. il fut le premier surpris. Voici le récit en images d’une semaine exceptionnelle qui a bouleversé le destin politique de Rafsandjani et par ricochet le destin de tous ceux qui attendaient ce bouleversement.


24.05.2013

Iran : La semaine en images n°257

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Cette semaine, une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions « islamo-fédéralistes » de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure dans le jeu leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

En écartant tous les rivaux, Rafsandjani a pu pour accéder à tous les postes clefs notamment le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre. Il est devenu le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation).

En réponse au coup anti-américain des mollahs, Washington a alors commencé à sanctionner leur régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer ses dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (ou une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américaines et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruiné et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué le testament de Khomeiny, doublant les 86 ayatollahs du Conseil des Experts de la Tutelle, chargés du choix du successeur, afin de désigner son ami Khamenei comme le grand Tuteur islamique du régime. Khamenei a été un parfait pion car dès son arrivée au pouvoir suprême, il a modifié la constitution pour donner ses pleins pouvoirs politiques au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), créé par Rafsandjani. Cet organe est ainsi devenu un gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime et son patron Rafsandjani est devenu officiellement le patron politique du régime.

Ce véritable coup d’Etat a été possible grâce à la complicité du président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei). Ces deux là ont été récompensés chacun par un siège permanent au sein du Conseil de Discernement, gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime. Ce système a toujours eu un point faible : un changement du Guide sous l’instigation du Conseil (collégial) des Experts de la Tutelle. Rafsandjani s’est empressé de prendre la direction de ce Conseil pour contrôler ses 86 membres privés par lui d’accès à toutes les bonnes business du régime.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières pour des attentats qu’il avait ordonnés pouvaient pousser ses adversaires à l’éliminer pour avoir la paix. Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani (qui avait le plus grand réseau après lui) en leur offrant des postes clefs et un siège au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de JEBHEH MELLI pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué, il a repris les négociations en oubliant ses interminables manoeuvres dilatoires pour accepter l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires : engageant de facto le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington.

Critiqué pour avoir renoncé à l’arme des menaces, garante de l’intégrité du régime, il devait faire marche arrière pour ne pas sauter. Il a remis en cause l’Accord de Paris en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces. Il a aussi offert la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani, adepte d’une politique de fermeture. Il calmait ainsi un rival en l’intégrant dans son jeu.

Mais Washington a utilisé la fermeture de Larijani et les menaces d’Ahmadinejad pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque d’une pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés, les agents sécuritaires, ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé via la presse la corruption du clan Rafsandjani, de ses alliés, mais aussi de certains membres du Conseil de Experts afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour éliminer son principal lieutenant Ali Kordan afin de le discréditer et limiter son action. Larijani a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux et avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a été désavoué par les gros bonnets du régime (écartés du pouvoir) : Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser Larijani par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani ont démontré qu’ils ne songeaient qu’à leurs intérêts personnels : ils ont déçu leurs derniers collaborateurs et ont encouragé les ruptures.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque ; et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en OR ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Chefs Pasdaran, largués par les jeunes officiers susceptibles de souffrir par ce marché ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont implicitement alignés sur Larijani.

En Juillet 2012, Washington est parvenu à forcer l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime pour agiter Rafsandjani, Larijani et les candidats à la fuite.. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il avait toujours bluffé : ils se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime, en manque de divises, n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour vider le marché. Ils ont aussi ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont également accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Puis ils ont bloqué les comptes en devises. Enfin, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir, ils ont au contraire encouragé les ruptures et la fuite.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur leurs capacités ou pour les intimider, mais ils n’ont jamais pu montrer les renforts promis : il est devenu de plus en plus évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées et du peuple.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a alors accusé Rafsandjani de corruptions. Les Chefs Pasdaran ont surenchéri pour le contraindre à abandonné la partie. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de suspendre les accusations contre Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Chefs Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Chefs Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avec le ayatollahs écartés par Rafsandjani avant de s’approcher de Larijani. Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani après cette coalition, il a préféré garder Rafsandjani comme interlocuteur. Washington a ainsi prouvé qu’il ne visait pas une entente, mais entendait utiliser les faiblesses de Rafsandjani pour le forcer à céder à ses attentes. Vue la vulnérabilité de Rafsandjani, il ne pouvait que céder à Washington, c’est-à-dire ouvrir les portes de la forteresse en échange de quelques garanties de sécurité pour lui même. La panique a gagné les subalternes qui redoutent la vengeance des pions de Washington.

Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture" afin de pouvoir infiltrer les autres faux opposants dans la contestation et contenir tout risque de débordement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti pour entraîner leur chute et éliminer leurs menaces !

Larijani a alors accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion, le Guide. Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve (en se disant qu’avec ce choix il pouvait garantir les intérêts pétroliers de nombreux pays comme la Grande-Bretagne et ainsi protéger ses avoirs financiers dans ces pays.

Ce revirement pragmatique n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie. Par ailleurs, le commandant en chef des Pasdaran et les Chefs Pasdaran des forces de l’ordre (Police, Bassidj...) dont les noms sont associés à la répression se sont carrément alignés dans une opposition farouche à ce changement de régime qui pourraient les conduire à la potence.

Les motivations différentes à l’intérieur des Pasdaran ont divisé ce nouveau clan apparu sur la scène politique. Le régime est devenu un archipel de mini-clans divisés, aux intérêts opposées. Tous ces mini-clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a alors menacé Rafsandjani de traîner son fils Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime.

Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a de nouveaux paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, le faux opposant vétéran de l’ère Khatami pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Au cours de deux dernières semaines, le régime devait célébrer la journée de soutien à sa doctrine et organiser des prières collectives en mémoire des grandes figures d’Islam et du Chiisme. Tous ses évènements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique et l’envie de fuite des subalternes a refait surface. Les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Le pouvoir a aussi parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propices à l’émergence d’une agitation ! Ces choix laissaient entrevoir que le régime ne pouvait pas résorber la crise : il était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer.

Enfin de la semaine dernière, la persistance de la crise de confiance et de panique des responsables subalternes a poussé tous les adversaires de Rafsandjani à oublier leurs réserves et d’attaquer sur les plans. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont accusé Ahmadinejad de vouloir provoqué une agitation par l’adoption de la seconde phase du plan de rigueur anti-sanctions afin de permettre l’émergence d’une agitation contre-révolutionnaire. Les Larijani ont accusé Rafsandjani de promouvoir un changement de régime en se prononçant en faveur d’élections libres. Ali Rezaï ex-patron des Pasdaran, longtemps allié de Rafsandjani, mais qui a récemment rompu avec lui a publié un article l’accusant implicitement d’avoir détourné des fonds pour les sortir du pays puis les Larijani et le Chef des forces de l’ordre ont aussi annoncé la création d’un nouvel organe de répression de corruption pour court-circuiter ses réseaux de protection interne. Ils ont aussi accusé ses amis, les responsables des services secrets, d’être les agents actifs de la corruption.

Washington avait fait libérer des otages du régime détenus par des forces soi-disant libres de la Syrie et avait offert un dialogue directe à Salehi, le ministre des affaires étrangères du régime (issu du clan Rafsandjani). Ce dernier n’avait pas donné de suite, mais avait utilisé le contact pour se présenter comme incontournable. Un grand centre commercial de Rafsandjani avait alors brûlé et les Larijani avaient alors annoncé la mise en accusation de son fils Mehdi ouvrant la voie à un procès qui pourrait l’accuser et le couler. Rafsandjani était resté sans voix ! Il était paru comme fini. Son ex-allié Asgar-Owladi avait tenté de lui voler certains de ses pions comme Moussavi, Karroubi et Hassan Khomeiny, Rafsandjani avait aussi constaté la fuite d’Ahmadinejad et aussi la rupture de son grand allié historique, Mesbah Yazdi !

Ainsi, en fin de la semaine dernière, Rafsandjani a été déstabilisé par une coalition formée des Larijani, des Chefs Pasdaran, ainsi que la partie Motalefeh, jadis représentant le Bazar. Mais les Chefs Pasdaran, les maillons forts de cette chaîne, n’avait pas pu organiser un grand rassemblement en leur faveur pour légitimer leur pouvoir. Ils avaient alors tenté de redresser leur image en annonçant un grand rassemblement pour rendre hommage à Mahomet et à Hassan, le 2nd Emam chiite dont on devait pleurer la mort à ce moment. Après un nouvel échec, Jannati chargé ce jour de la prière de vendredi avait injurié Rafsandjani avant d’annoncer une grande manifestation pour convaincre les Chefs Pasdaran de le considérer comme un ami utile ! Cette demande avait également échoué.

Cette semaine, le régime devait débuter par des prières collectives en mémoire d’Emam Reza mort (empoisonné) en martyr (en fait, mort d’une indigestion de raisin). La mobilisation a été nulle. Ce boycott a rappelé l’isolement et la vulnérabilité du régime. Ses médias ont sans cesse diffusé de images d’archives pour nier cet l’isolement et vulnérabilité. Par ailleurs, Rafsandjani a enfin riposté. Larijani a répliqué par l’annonce du démarrage prochain du procès de Mehdi !

Washington qui ne veut la chute du régime islamique s’est empressé d’envoyer des négociateurs en Iran en espérant que la perspective du chute entraînerait les mollahs à négocier voire même à accepter un apaisement, mais Rafsandjani qui contrôle les organes de négociations n’a pas donné de suite car il n’y croit plus et ses adversaires qui ne contrôlent rien et ne gagnent rien n’ont également montré aucun intérêt à ces négociations. Mais se doutant tous que Washington accentuerait ses sanctions, ils ont multiplié les diversions pour occuper l’opinion et retarder une nouvelle panique. Ils ont aussi multiplié les mensonges et les slogans pour minimiser ou nier leur vulnérabilité sur tous les plans. L’archipel des mini-clans divisés des mollahs a vécu une semaine difficile. Voici la chronique d’une semaine de peur et de ruses pour éviter une nouvelle crise sans nul doute fatale.


24.01.2013

Iran : La semaine en images n°254
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intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernisé le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté). Ces pions étaient d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islamique. Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI. ainsi Rafsandjani a pu accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de diaboliser les Etats-Unis pour ne laisser aucune chance de retour à ses pions.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à changer de politique, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains. Ils ont aussi sacrifié la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger.

Mais le régime n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait qu’elles peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. Il pouvait sauter à la mort de son demi-frère Khomeiny. Il devait écarter définitivement ses rivaux et officialiser sa main mise sur les postes clefs du régime. il a alors trafiqué le testament de Khomeiny pour faire désigner comme son successeur un de ses propres amis : Khamenei, mollah de mauvaise réputation qui n’avait aucune chance d’accéder à ce poste. En échange, Khamenei a imposé une révision immédiate de la constitution pour transférer la presque totalité des pouvoirs politiques du Guide au Conseil de Discernement, organe d’arbitrage créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est ainsi devenu un organe plénipotentiaire et Rafsandjani est devenu le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), ont donné leur accord et reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions a remis néanmoins en cause sa survie malgré la puissance du clan qu’il avait créé. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux comme les Frères Larijani. Pour ne pas sauter, il a acheté leur loyauté en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement ou encore des postes clefs politiques ou économiques

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinat des opposants exilés recyclé en doux agneau. Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre la milice universitaire réunis au sein d’un parti faussement pro-Mossadegh (pro-américain) nommé JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Washington n’a pas été dupé. Le régime a fait mine de malmener Tabarzadi, le chef du parti JEBHEH DEMOCRATIC. Shirin Ebadi, membre de JEBHEH MELLI (pro-Britannique) et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale- ont été recyclées en avocates humanistes pour réanimer le jeu. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement. In fine, la modération a amené le régime à accepter une ouverture avec Washington..

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert la direction des négociations nucléaires à Larijani pour mener une politique nucléaire dure. Rafsandjani a également remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives. ! En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clans Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par son ami Moussavi et ses pions (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama qui a refusé toute aide à la cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs aux Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer ses pions et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué leur guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani. Washington a décidé de forcer l’Europe de rompre ses relations protectrices pour aggraver la situation ambiante afin les divisions internes et la panique de la base.

Sous la pression de Washington, l’Europe a coupé les ponts en juillet 2012. La panique interne et les ruées vers le dollar sont montée en flèche. Très vite, les pénuries se sont amplifiées. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles. Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyage à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani devait passer l’action. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissé comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Début octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu, mais il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible utile à Washington. Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de cet opposant factice. Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 3 semaines, n’a provoqué aucune agitation : la base y trouvait son compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun de deux camps (pour ou contre l’arrangement) n’a pu s’imposer. Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. La semaine dernière, Rafsandjani a pu démontré qu’il avait encore le plus grand réseau et des alliés les plus efficaces ou plus dangereux à ses côtés. Les Russes ont également montré leur soutien à son projet susceptible de contrer le retour des pions de Washington.

Larijani devait s’avouer vaincu ou tenter d’arrêter Rafsandjani en accusant officiellement son fils Mehdi. Mais cela allait nécessairement entraîner une mise en accusation de Rafsandjani lui-même et engendrer une grande agitation susceptible de provoquer une grande panique voire l’explosion du système. Larijani ne pouvait pas prendre ce risque (ne serait-ce que pour éviter d’être remis en question par ses pairs). Larijani s’est vu contraint d’abandonner la partie en cessant de défier Rafsandjani et en libérant (discrètement) son fils Mehdi ! Mais, il s’est vite ravisé et a repris ses attaques contre le clan Rafsandjani.

Cette semaine, Rafsandjani a riposté. Larijani a sans cesse frappé les pions de Rafsandjani à tous les niveaux. Nous avons eu droit à une semaine saignante. La base qui n’apprécie guère cette guerre interne a paniqué et elle a repris ses achats d’or et de dollar.

Le régime se disloquant d’en haut et d’en bas redoutait que le peuple s’en mêle : il a tenté le dialogue, mais aussi la menace pour amadouer Washington. Le régime a également relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant, pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. Washington a également eu peur pour le système qu’il a jadis créé, il a suivi le régime dans ses délires.

Face à cette peur, Le régime a également relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant, pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. Voici le récit et les images d’une semaine enragée.


03.01.2013

Iran : La semaine en images n°253

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

§ NEHZAT AZADI & co.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait qu’elles peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. Il pouvait sauter à la mort de son demi-frère Khomeiny. Il s’est arrangé pour trafiquer le testament de Khomeiny. Il a pu écarter de hauts membres de clergé et faire nommer son ami Khamenei comme Guide. Ce dernier a aussitôt annoncé son souhait de réviser la constitution pour transférer la presque totalité des pouvoirs politiques du Guide à un organe nommé Conseil de Discernement créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement allait devenir le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani allait devenir le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi, ont donné leur accord et reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions a remis néanmoins en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux notamment des mollah influant du clergé en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques.

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinat des opposants exilés recyclé en doux agneau. Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre la milice universitaire réunis au sein d’un parti faussement pro-Mossadegh (pro-américain) nommé JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Washington n’a pas été dupé. Le régime a fait mine de malmener Tabarzadi, le chef du parti JEBHEH DEMOCRATIC. Shirin Ebadi, membre de JEBHEH MELLI (pro-Britannique) et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale- ont été recyclées en avocates humanistes pour réanimer le jeu. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants (la direction des média, des postes dans la vente de contrats pétroliers et finalement la direction des négociations sur le nucléaire avec Washington). Après avoir calmé ses rivaux, Rafsandjani a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives. ! En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clans Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par son ami Moussavi et ses pions (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama qui a refusé toute aide à la cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour continuer à demeurer dans le jeu. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs au Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer ses pions et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution. Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs, et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué leur guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchée double pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani. Washington a décidé de forcer l’Europe de rompre ses relations protectrices pour aggraver la situation ambiante afin les divisions internes et la panique de la base.

L’Europe a coupé les ponts en juillet 2012. La panique interne et les ruées vers le dollar sont montée en flèche. Très vite, les pénuries se sont amplifiées. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles. Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyage à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 2 mois (Juillet-Août), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani devait passer l’action. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissé comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Signe de gravité de la situation : il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Début octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan avec les religieux exclus par Rafsandjani, avant de s’approcher (à nouveau) de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu et il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible. Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de cet opposant factice. Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Afin qu’il emporte les élections, il devait aussi retirer au gouvernement le privilège d’organiser les élections, il a annoncé une réforme de la loi électorale permettant au pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire de participer à l’organisation des élections. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 3 semaines, n’a provoqué aucune agitation : la base y trouvait son compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a accéléré ses efforts pour asseoir son pouvoir : il a adopté sa loi électorale, il a aussi reparlé de la révocation du président en affirmant que le Guide avait reporté mais pas annulé son initiative et il a annoncé sa candidature pour le poste du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun de deux camps (pour ou contre l’arrangement) n’a pu s’imposer. A l’occasion d’une manifestation ratée en faveur du Mouvement Vert, il est aussi apparu que l’opposition interne était morte. L’indécision sans issue à propos de la solution idéale d’un arrangement national et aussi le constat de la dissolution de l’opposition interne ont paniqué les collaborateurs de base, ils se sont à nouveau rués sur le dollar pour partir le régime agonisant et incapable d’accepter un compromis.

La semaine dernière, Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. Rafsandjani a pu réunir environ 250 responsables, Larijani a réuni 150 responsables et les chefs Pasdaran ont mobilisé une trentaine de commandants et près 60 policiers de base. Aucun n’a pu prendre le dessus sur les autres.

Cette semaine, le peuple devait fêter Yalda ou la nuit la plus longue de l’année. En raison d’importantes hausses de prix, cette fête ne pouvait qu’exacerber les frustrations du peuple iranien. Il y avait un risque de remous. Rafsandjani est passé à l’offensive en réunissant tous ces lieutenants mis place depuis 33 ans et aussi tous les gens susceptibles de sauver leur vie avec sa solution (d’arrangement avec l’opposition pour échapper à un deal incertain avec Washington). Larijani a dû reculer. Washington, inquiet par cette victoire interne, qui l’exclura de l’avenir de l’Iran, s’est mis à menacer le régime de nouvelles sanctions pour stopper Rafsandjani. Les nantis du régime se sont sentis menacés. La panique a refait surface. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de surprises et de bouleversements.


28.12.2012

Iran : La semaine en images n°251

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Par ailleurs Washington a également souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. En 1989, après la mort de Khomeiny, il a trafiqué de testament de ce dernier pour écarter l’arrivée au pouvoir des hauts membres de clergé qui pouvaient limiter ses pouvoirs. Il a aussi placé le nom de son ami Khamenei dans le testament. Ce dernier, élu comme Guide, a transféré par un référendum presque tous ses pouvoirs politiques illimités au Conseil de Discernement créé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est devenu le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani est devenu le patron officiel, incontestable et inamovible du régime, ce qui a attisé les hostilités internes à son égard.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions ont remis en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques. .

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés recyclé en doux agneau.

[§.1]

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Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre milice universitaire.
Rafsandjani a fait appel aux vieux pions gauchisant de JEBHEH MELLI. Mais pour éviter de leur accorder une part du gâteau économique, il a finalement créé un parti imitant JEBHEH MELLI (Front National) sous le nom de JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Le parti était animé par les faux étudiants de la milice universitaire (club des futurs cadres du régime). La direction du parti a été confié à un certain Tabarzadi, un étudiant milicien de 48 ans, proche de Rafsandjani. Ce personnage compromis par son passé s’est dit plutôt « ouvert au rétablissement des relations avec les Etats-Unis, mais à certaines conditions » (ce qui est la position officielle du régime). Puis ce personnage a été soi-disant mis en prison pour que l’on l’imagine comme un futur Gorbatchef et qu’il obtienne le soutien de Washington. Mais Washington a vite compris qu’il s’agissait d’une ruse pour l’amadouer avec une promesse de démocratisation afin de le mettre en situation de ne plus pouvoir continuer ses sanctions. Il a continué ses sanctions.

Le régime a alors accordé des visas à ses faux dissidents estudiantins pour aller aux Etats-Unis et faire de la pub pour Tabarzadi. Pour relancer le jeu, le régime a aussi fait appel à des avocates (Shirin Ebadi -alors inconnue- et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale), afin que leurs cris de femmes indignées créent une synergie autour de Tabarzadi, mais les Américains n’ont accordé aucune attention à cet agent du régime. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants. Puis il a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives !

En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : Ces derniers ont été très déçus et ont aussitôt pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leur passé criminel.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution.

[§.2]

Rafsandjani qui avait failli renverser le régime a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter la loyauté de cette famille.

[§.3]

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani, le Garcimore de la stratégie politique, s’est éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses paris avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier, ne lui ont pas permis de virer les pions de Rafsandjani et de nommer ses pions car il avait des dossiers compromettants contre tout le monde et pouvait en se renforçant s’en prendre aussi à eux. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette guerre interne pour savoir qui marchandera in fine avec les Américains et trahira ses collègues pour assurer ses intérêts a démoralisé tous les collaborateurs de base, surtout les gens chargés de la répression. Semaine après semaine, nous avons assisté à la fonte de effectifs du régime.

Fin 2010, les dirigeants en guerre ont trouvé un point d’entente pour appliquer le plan de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que leur situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la Fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Les Iraniens ont investi les rue malgré ces menaces montrant leur rejet de l’Islam et leur souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants + près de 15,000 responsables régionaux, journalistes ou lobbyistes + 800 hommes d’affaires et enfin quelques 6000 nervis.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible . Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leurs dirigeants. Le dollar et de l’or ont augmenté sis l’effet de la demande. Les prix de l’or et du dollar sont devenus des indicateurs de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en sa avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises affaiblissaient davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et il a ainsi maximalisé les risques. Rafsandjani a alors parlé de la nécessité de négocier rapidement avec Washington (pour obtenir des garanties de sécurité pour lui-même avant qu’il ne soit trop tard) et Larijani a tout entrepris pour arrêter Rafsandjani ou renverser le gouvernement formé de ses pions pour s’approprier le pouvoir officiel et être celui qui négociera avec Washington et préservera sa fortune après la fin du régime. Larijani estimait que tout était fini. il y a eu de nouvelles ruptures internes : les députés, puis les juges. Les Chinois ont cessé leur coopération économique. La base a paniqué : il a commencé à stocker des aliments, le pays a connu ses premières pénuries et de nouvelles manifestations hostiles Les Pasdaran de base ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a fait appel à ses 6000 nervis, mais il n’en a trouvé que 250 !

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a renforcé ses accusations contre Rafsandjani. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations pour le forcer à renoncer à ces négociations. Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté Mais à NY d’Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Pour calmer ses associés qui cherchaient à quitter le navire, le régime a bloqué les comptes en devise. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises. Incapable de les contenir, le régime a incendié le Bazar pour forcer les agents de change à cesser de vendre. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante. Les compagnons du régime, privé de leur épargne en devises et du droit d’acheter des devises ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Le régime a alors évoqué des grandes manoeuvres pour intimider ses adversaires, mais les images ont montré qu’il bluffait seulement.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime devait séduire ses proches : aux plus démunis, il a annoncé l’établissement de coupons de rationnement, aux plus riches, il a promis la vente de grandes industries à des prix très bas. Mais ses soldes et le rétablissement des coupons de rationnement ont donné l’impression d’un régime en faillite risquant la pénurie. Il y a eu une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Le régime était menacé. Ali Larijani devait vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington : il a alors mis encore l’accent pour l’incompétence d’Ahmadinejad pour le révoquer. Les membres de l’Assemblée des Experts se sont prononcés contre. Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

En novembre 2012, Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat en inculpant ses proches de fraude financier. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! La base a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans ennemis devaient changer d’attitude pour éviter d’autres ruptures. Au lieu de changer de politique, ils se sont rapprochés pour rétablir la confiance de leurs compagnons de base. . Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit pétrolier d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre !

Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les derniers compagnons notamment les riches issus du régime. Ces gens pouvaient se rallier à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale. Le régime a alors tenté de donner une actualité à la fausse opposante Sotoudeh, l’avocate du faux dissident Tabarzadi pour hisser ce dernier à la tête de l’agitation à venir (afin d’islamiser les revendications ou avoir un allié au sein de l’opposition). Pour faire bouger les gens, le régime a alors annoncé la mort sous torture d’un certain Sattar Beheshti, un militant imaginaire et très musulman, étudiant-ouvrier, officiellement fan de Tabarzadi, très respectueux de la révolution islamique et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et à ses initiatives anti-régime ! L’association islamiste des Etudiants (regroupant les fans de Tabarzadi) est alors réapparu pour appeler le peuple à manifester... mais pas tout de suite : dans un mois au moment de la Journée de l’Etudiant musulman !

Les Larijani utilisaient les recettes du Mouvement Vert (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu. L’union entre les deux clans a alors explosé. Chaque clan a tenté d’obtenir le soutien des Commandants des Pasdaran. Ces derniers ont choisi Larijani. Rafsandjani exclu du jeu et des garanties de sécurité a tenté de bloquer le dialogue à venir sous l’égide de Larijani en évoquant des progrès dans le nucléaire militaire. La Russie qui a besoin des mollahs aux pouvoirs et redoutent leur chute suite à de plus fortes sanctions a puni cette provocation en mettant fin aux exportations de Gaz Turkmène vers l’Iran et il a aussi privé le régime de l’électricité produit à la centrale de Bouchehr en retirant les combustible au prétexte d’avoir oublié des boulons au coeur du réacteur !

Au même moment, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. Par ailleurs, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations. Egalement, des centaines de milliers d’Azéris qui vivent sans aucun secours depuis un récent tremblement de terre ont été frappés par une vague de froid prématurée, mais ils n’ont bénéficié d’aucune attention car les dirigeants étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir. Le régime s’attendait aussi à un boycott massif des deuils de Moharram et de la Semaine de Bassidj ou la Mobilisation populaire (pour sauver le régime).

Les amis nantis du régime ont eu peur que les conditions ne soient réunies pour un soulèvement général : ils se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Pour bloquer leur fuite, le régime a bloqué ce réseau et a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers la Malaisie, son paradis bancaire ! Ali Larijani a également décidé d’envoyer son frère Javad Larijani aux Etats-Unis pour négocier avec les Américains, mais ces derniers n’ont pas accordé de visa à Javad Larijani ! Ils ont préféré garder Rafsandjani car ils ont beaucoup de dossiers contre lui. Il est presque devenu clair pour Rafsandjani qu’il ne pouvait rien éspérer de son deal avec Washington.

Larijani ne pouvait plus jouer un rôle, mais Rafsandjani était désigné comme un maillon faible et risquait d’être lâché par ses "alliés". Il a s’est rapproché de Larijani, également en difficulté, en lui proposat une alliance sous la forme d’un candidat commun aux prochaines présidentielles. Vu l’extrême faiblesse du régime, Larijani a eu peur que Rafsandjani ait voulu l’endormir, éliminer toute menace contre son pion Ahmadinejad et ainsi avoir la possibilité de négocier tranquillement avec Washington et enfin le doubler en accordant la victoire à un autre candidat de son camp. Afin de ne pas être doublé, Larijani a exigé une réforme de la loi électorale lui permettant d’avoir un droit décisif sur la validation des candidatures, mais aussi le décompte des voix après chaque suffrage. Rafsandjani pouvait facilement neutraliser cette demande car le Guide peut s’opposer à l’adoption de toute loi qu’il juge contraire aux intérêts du régime et le Guide appartient à son camp. Mais en agissant ainsi, il pouvait provoquer une grande crise interne. Il a renoncé à cette option. Il a suffit au Guide de désavouer la révocation d’Ahmadinejad pour empêchant de facto Larijani de sa marche en avant. Larijani a renoncé à son projet, mais il a commencé à critiquer la pénurie de médicaments et l’incompétence du ministre de la santé d’Ahmadinejad pour entraîner la chute de son gouvernement. Cette rage pour arriver vite au pouvoir pour vendre le régime afin d’assurer ses seuls intérêts a convaincu les gens du régime à s’éloigner. Ces gens ont unanimement boycotté la journée de deuil d’Achoura et la Journée de Bassidj.

La semaine dernière, dans ce contexte difficile pour le régime, Larijani est parti en tournée au Moyen-Orient pour tester l’état des forces du régime afin de suivre le modèle terroriste de Rafsandjani et ainsi augmenter ses chances d’être pris au sérieux par Washington. Mais le monde a changé et il n’a peu pu trouver des alliés de taille pour cette ambition. De son côté, Rafsandjani désigné comme le maillon faible, avait à nouveau évoqué sa disponibilité pour le dialogue pour le prendre de court. Les Américains avaient alors diffusé des rumeurs d’un regain d’efforts en nucléaire militaire en Iran pour insinuer la possibilité d’un alourdissement des sanctions pour mettre la pression sur lui afin de baisser ses exigences. Rafsanjani n’a pas aimé cette approche. Rafsandjani a alors organisé une "manifestation verte" en Allemagne où pour la première fois, on a entendu le slogan contre-révolutionnaire de "Mort à la république islamique" ! Estimant qu’il n’avait rien à gagner avec les Américains, Rafsandjani était prêt à trahir ses amis de 30 ans pour sauter à pieds joints dans la vraie opposition ! Ce choix inspiré des Khmers rouges lui a valu des menaces de mort. Par ailleurs, Larijani as changé d’attitude : il a fait escale en Irak pour tenter de négocier avec les Américains, mais il n’a eu aucun succès.

Cette semaine, on devait assister à l’onde de choc du choix de Rafsandjani : la réaction de la base, la réaction de ses pairs amis ou adversaires. La base n’a pas paniqué semblant bien accepter cette option. Larijani n’a également rien dit mais, il a intensifié ses efforts pour virer Rafsandjani avant qu’il coule le régime et ses adversaires pour sauver sa tête.

De plus, cette semaine, le jeudi 6 décembre, il y avait au programme la Journée de l’Etudiant Musulman, une journée essentielle pour le régime et ses faux dissidents estudiantins, mais pour Rafsandjani qui songe à sortir du système, la manifestation n’était plus souhaitable. Pour Larijani qui veut négocier avec Washington, il n’était pas non plus opportun d’avantager un faux opposant lié à son adversaire. Pour la première fois, le régime tout entier devait oublier sa fausse opposition qui, à l’heure de sa grande évasion, ne lui est plus d’une grande utilité. Mais vu l’utilisation de la fausse dissidence par les deux clans, il ne suffisait pas de zapper cette journée, les deux clans devaient aussi expliquer l’absence de toute manifestation spontanée à ce moment. L’explication a été un pic de pollution !

Par ailleurs, Ali Larijani, l’ex-patron de médias du régime, a eu le réflexe habituel de diffuser des nouvelles sensationnelles pour détourner l’attention de ses compagnons de la disparition de ses faux dissidents et de l’absence d’un quelconque élan populaire en leur faveur. Il a aussi diffusé des nouvelles rassurantes pour simuler que tout allait très bien. Voici le récit et les images d’une semaine de faux semblants pour sauver les apparences pour un régime qui coule tout doucement.


13.12.2012

Iran : La semaine en images n°248

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains. En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) et d’accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan.

Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étairnt dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Ruptures internes & crise du dollar.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

Rafsandjani a aussi paniqué : il a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été la grand manitou dut terrorisme international.

Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir l’arrêter. Les Pasdaran ont formulé d’autres accusations de corruption pour le dissuader de sceller une entente en échange de quelques garanties pour lui-même. Afin de les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion à N-Y, Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime. Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver son fils pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Il y a un mois, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale pour la fête de Sacrifice, puis célébrer la Semaine de l’Engagement Sacrificiel des Jeunes volontaires (Bassidjis) pour la révolution, anniversaire de la seconde révolution, et enfin célébrer la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011. Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer le retrait du vote de confiance du Parlement à son cabinet. Les autres mollahs qui se sont toujours accommodés de Rafsandjani et ont obtenu en échange un siège à l’l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) et des parts dans divers secteurs économiques du pays ont désapprouvé cette révolution du palais et ont exprimé leur hostilité via leur président Mahdavi-Kani (qui est également chef de la loge maçonnique du clergé). Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Washington a été alarmé par ce déclin évident de l’islamisme et même l’islam en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation de son pion Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage. Washington a esquivé ce tir contraire à ses intérêts et n’en a soufflé mot. Mais les diplomates du clan Rafsandjani ont dû alors se retirer de ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant un de ses proches de détournement de fonds publics. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles divisions.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, y compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. Dans la foulée, la compagnie iranienne de roulements à billes a déposé le bilan entraînant dans sa chute 1000 emplois et menaçant tout le secteur automobile (500,000 emplois). La base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) les a sanctionnés par le boycott massif des rassemblements pour l’anniversaire de la seconde révolution et pour la fête de Ghadir qui doit célébrer la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont seulement cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont tiré sur un drone américain et ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à ses faux opposants internes comme Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir. Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant très musulman, très respectueux de la révolution et membre de sa fausse opposition, partisan du maintien du régime et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et ses initiatives anti-régime !

Le régime utilisait le Mouvement Vert qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements. C’est pourquoi les gens de la base ont continué à boycotter les rassemblements officiels.


Cette semaine, le Régime avait un programme officiel chargé : le régime devait organiser des manœuvres aériennes qu’il avait promises la semaine dernière dans le but de rassurer ses partenaires déprimés. Mais étant donné que l’on ne voit plus les avions du régime depuis plusieurs années (en fait par mesure d’économie de carburants) et que par ailleurs le régime a souvent promis des missiles extraordinaires et des renforts sans les montrer, cette fois, il devait évidemment compenser tous ses mensonges passés en montrant des images époustouflantes à l’occasion de ces manoeuvres (programmées dans une région inhabitée pour être invisible).

Par ailleurs, au 2nd jour de la semaine (le dimanche 11 novembre), il y avait la première anniversaire de la mort de 36 commandants des Pasdaran (dont le brigadier général Tehrani-Moghadam). Le régime avait alors parlé d’un accident, mais tout indiquait un assassinant groupé orchestré par le régime pour éliminer un éventuel coup d’Etat contre-révolutionnaire. Le régime avait alors organisé des funérailles officielles pour ses propres victimes en faisant d’eux des martyrs de la révolution pour nier leur rupture, mais les officiers des Pasdaran avaient boycotté ces funérailles et avaient même vengé la mort de leurs camarades par un attentat contre une grande mosquée. Cette année, le régime devait organiser un rassemblement d’hommage à ces gens puisqu’il les avait qualifiés de fidèles au système, mais il nous a semblé qu’il voulait se dérober à ce devoir car il n’avait pas décrété une journée en hommage à ces martyrs et il n’avait annoncé aucun rassemblements en leur honneur.

Cette semaine, allait aussi débuter le mois de Moharram dont les 10 premiers jours sont consacrés au mort en martyr de Hossein, le grand héros du chiisme. La période est aussi le début de la semaine de Bassidj (engagement volontaire). Etant donné que ces deux événements religieux et politique ont été sévèrement boycottés par le peuple, mais aussi, les Pasdaran, les Bassidjis, les Bazaris et les mollahs de base ; le régime devait les débuter en toute discrétion mais sans donner l’impression de battre en retraite.

Cette semaine, le régime était face à un programme irréalisable et de nombreux événements boycottables. Pour pouvoir dissimuler les boycotts attendus, le Régime a sans casse tenté de détourner l’attention du peuple par des buzz sur des sujets de grandes préoccupations comme la pénurie notamment de médicaments. Redoutant une agitation du côté des ses associés déçus, encore du côté des Pasdaran ou encore du côté du peuple, le régime a aussi sans cesse cherché à relancer le buzz autour du martyr de Sattar Beheshti pour l’ériger en modèle afin d’engager le peuple à adopter ses critiques et ses propos hostiles à la contre-révolution.

Mais le peuple ou encore les compagnons du régime n’ont rien fait pour plébisciter ce faux héros, les uns parce qu’ils n’y croient pas et les autres car ils ont marre des fausses solutions ! Les dirigeants des deux clans et aussi les commandants en chefs des Pasdaran ont été convaincus que les prochaines manifestations officielles (Muharram & semaine de Bassidji) allaient être boycottées. La perspective de la confirmation de leur isolement les a amenés à reprendre leurs luttes internes pour dominer le régime et être les seules à bénéficier d’un deal : le clan Rafsandjani a accusé Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, d’avoir tué Sattar Beheshti ! Le chef du Pouvoir Judiciaire a accusé les Pasdaran ! Les pasdaran ont accusé les Larijani (qui étaient leurs alliés, il y a encore 7 jours) ! Le régime est parti en tête à queue !

Les gens de la base qui étaient déçus par cette guerre civile ont été tentés par la fuite. Voici le récit et les images d’une semaine de chaos et d’effondrement…


21.11.2012

Iran : La semaine en images n°246

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des étudiants islamiques contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains . En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En, 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué son testament pour officialiser sa mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir à la tête d’un organe nommé le Conseil de Discernement, mais la poursuite des sanctions, le visant personnellement (comme le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Rafsandjani a compris que le régime était lâché par ses serviteurs. Le régime était menacé d’effondrement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, les menaces américaines, la dissidence interne et les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan. Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans. Rafsandjani offrait plus de pouvoir à ses ennemis, mais avec un risque limité car le procureur Ejéi, maître des accusations, était un de ses pions et par ailleurs, l’inspection générale interne était dirigée par son pion Pour-Mohammadi. Il devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Rafsandjani a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants. Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani. On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place du chef occulte du régime. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui étaient exclus du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

En mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés. De nouveaux boycotts internes de grands événements politiques, militaires et religieux ont alors confirmé la rupture des millions de Pasdaran, mais aussi des Bazaris ou encore les 80,000 mollahs de base ! Les associés du régime ont alors repris leurs achats de dollars pour quitter le pays au plus vite.

Rafsandjani a aussi paniqué : il a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington. Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants (nommés à des postes clefs pour le protéger contre toute action judiciaire). Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations. Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir l’arrêter. Les Pasdaran ont formulé d’autres accusations de corruption pour le dissuader de sceller une entente en échange de quelques garanties pour lui-même. Afin de les rassurer sur sa loyauté et laisser son pion partir à N-Y, Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement pour faire pression sur Rafsandjani. Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime.. Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver son fils pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin. Rafsandjani a lâché prise, mais il a vu qu’il devait conclure rapidement une entente avec Washington avant que les Larijani trouvent le moyen de le mettre hors service.

Dans la foulée (il y a un mois), le Régime devait organiser de nombreux manoeuvres et défilés pour la « Semaine des Forces de l’Ordre ». Craignant un nouveau boycott des Pasdaran, il redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants (des deux clans) ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Bazar ! Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide. Le régime a diffusé des images de foules, mais il y avait de nombreuses déformations visuelles et en plus, on n’y voyait aucun bain de foule. Il s’agissait d’images d’archives trafiquées. Personne n’a cru aux annonces de la popularité du régime. La crise de l’or et du dollar a persisté.

Il y a deux semaines, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe devait annoncer de nouvelles sanctions contre le régime. Le régime a menacé de pendre les agitateurs du marché du dollar. Mais malgré cette menace et la fermeture du Bazar, le dollar a augmenté encore de 30%. Le régime, encore une fois dépassé, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Mais on n’a rien vu d’époustouflante, juste des images d’archives et une soixantaine de miliciens sous-équipés s’agitant à l’intérieur des casernes.

La tension interne est monté d’un cran car dans la foulée, le régime craignait le boycott de la fête de Sacrifice. Il a alors eu un malheur supplémentaire : 26 écolières, issues des familles fidèles au régime sont mort au retour d’une opération de propagande mettant en scène la popularité du régime. Le régime a eu peur de perdre le soutien de sa base des derniers fidèles. Il a cru bon de leur promettre un système de rationnement en cas de pénurie et il a aussi demandé à ses riches d’être plus solidaire : tout le monde a conclu qu’il était au bord de la faillite et de pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations en particulier d’essence que le pays a déjà rationné, les pompes ont été mis à sec et le pays a été confronté à une grosse pénurie d’essence. Le pays pouvait basculer dans l’agitation. Les Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune.

C’est pourquoi les frères Larijani et leurs pions ont reparlé de la demande de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer le retrait du vote de confiance du Parlement. Cette guerre interne commencée par les Larijani pouvait encourager les ruptures internes à des échelons plus bas au moment du boycott très significatif de la fête de Sacrifice : les 200 autres petits clans représentés par le Conseil des Experts ont condamné l’initiative des Parlementaires. Puis, pour rassurer la base paniquée, la direction esseulée des Pasdaran a annoncé la tenue des plus grandes manœuvres de tous les temps dans les jours à venir à l’ouest du pays…

Après le mouchage sans chichi du clan Larijani, le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé que la chute du régime était proche. Ce qui a découragé la base : même les 200 à 300 nervis de base ont boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice. Par ailleurs, le nombre de responsables participant à la prière officielle est passé de 150 à 25 personnes.

Après ce boycott, les Larijani ont repris leurs efforts pour renverser Ahmadinejad. Les anciens et les Britanniques n’ont pas pu calmer la crise !

Mais cette semaine, le régime ultra affaibli, ultra divisé et ultra boycotté de toute part était face à une avalanche de défis insurmontables. Selon son programme officiel, il devait organiser une semaine de manifestations et rassemblements politiques, artistiques et paramilitaires pour rappeler l’engagement des jeunes écoliers en sa faveur de la milice Bassidj pour célébrer en début de la semaine suivante l’anniversaire de la prise d’ambassade américaine par les inspirateurs de cette milice, les étudiants islamiques. Par ailleurs, le régime devait montrer des belles images de la grande manoeuvre promise la semaine dernière. Enfin, en raison de concordance du calendrier islamique, le régime devait multiplier manifestations et rassemblements politiques, artistiques et paramilitaires pour en fin de cette semaine la fête chiite de Ghadir, la petite sœur de la fête de Sacrifice ! Tout pouvait dérailler.

Les dirigeants devaient trouver des compromis et être présents au premier rang pour éviter l’explosion de leurs dernières troupes. Or, ils ont peur de s’exposer ! Il y a un an, dans la même situation, le régime avait remplacé la « Semaine de Bassidj des Ecoliers » et ses manifestations à risques par une Exposition internationale d’agences de presse et des dizaines de conférences de presse très polémiques et offensives de ses divers responsables pour mettre en scène un régime solide et offensif.

Cette semaine, les dirigeants du régime devaient rejouer la même comédie pour limiter le nombre des manifestations et donc les risques d’être dévalorisé ou même sérieusement bousculé lors d’une confrontation avec une foule remuante. Cependant, il y avait des manifestations rituelles et incontournables dont l’hommage du 8 Abân (29 octobre) au Shahid (Martyr) Fahmideh, un jeune volontaire tué sur le front et montré en exemple de dévotion. La cérémonie doit donner le départ de la Semaine de Bassidj des Ecoliers. A cette occasion et d’autres rassemblements improvisés, on a constaté qu’ils étaient de plus en plus seuls. Ils ont alors oublié leurs fameuses manoeuvres. Washington a été alarmé. Pour montrer sa disponibilité à leur accorder des garanties de sécurité, il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia qui exposent les principaux dirigeants du régime à une poursuite pour le crime non prescriptible de terrorisme. Israël n’a rien critiqué car il n’est qu’un pion dans le jeu américain, mais par chance, ce dialogue indisposait les compagnons du régime et les mollahs eux-mêmes ont dû y mettre fin.

Dès lors, les dirigeants du régime ont jugé qu’il était préférable de changer de programme officiel pour dissimuler leur faiblesse afin de calmer les inquiétudes de leurs compagnons pour éviter de se retrouver en position de rater une incroyable garantie de sécurité ! Ghadir n’a pas eu lieu et à sa place, le régime a organisé avec 24 heures d’avance l’anniversaire de la prise de l’ambassade ! Aucun des grands ayatollahs n’a protesté ces manipulations utiles. Voici le récit et les images d’une semaine de manipulations, de boycotts et de frayeurs pour les mollahs et leurs derniers serviteurs désenchantés.


05.11.2012

Iran : La semaine en images n°244

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Ce plan n'a pas bien fonctionné car Washington avait toujours peur que le régime islamique chute car il n'a jamais aidé les opposants laïques, le peuple ou des milliers de miliciens effarés par le régime qui ont cessé de le soutenir en boycottant très rapidement ses manifestations officielles ou en nouant des contacts avec le fils aîné du Shah d'Iran, le prince Reza Pahlavi, souvenir d'un régime modéré qui avait oeuvré pour la grandeur du pays et le confort de ses habitants. Le plan d'affaiblissement et d'intimidation des mollahs a également échoué car Washington a souvent laissé de nombreux partenaires contourner les sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu'elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu'il veut récupérer. Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l'agonie du régime et a amplifié l'opposition et la dissidence. Rafsandjani, le patron de facto du régime, a été de nombreuses fois mise en difficulté : pour se maintenir, il a dû partager le pouvoir avec des rivaux comme Larijani avant de le priver de tout accès aux négociations avec Washington pour être certains de bénéficier de garanties de sécurité afin d'assurer assurer sa survie et sa fortune au-delà du régime. Cela a poussé Larijani vouloir éliminer Rafsandjani et ses vrais alliés en révélant les secrets de leur enrichissement par toute sorte de corruption. Ce coup d'Etat a été avorté, mais il a révélé Larijani comme un fou furieux prêt à tout. § 1.


Plan d'affaiblissement et d'intimidation du régime des mollahs & les évolutions de la guerre entre Rafsandjani et Larijani. En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani-Bahremani alias Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets pour éliminer les adversaires politique ou économiques (comme les grands ayatollahs dirigeants le clergé, son propre beau-frère Montazéri, le patron de la loge maçonnique du clergé ou entre l'ayatollah Mottahari, le beau-père de Larijani). Le Régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais beaucoup de mollahs de bas niveau et de nervis bénéficiaient des éliminations de Rafsandjani. Ils ont accepté son appétit et sont devenus ses alliés. Ces adversaires ont dû aussi l'accepter comme leur «parrain». Devenu le patron de facto du régime, conformément aux attentes des Britanniques et dans ses propres intérêts, il s'est mis à utiliser le terrorisme islamique pour refouler toute tentative d’apaisement. il a utilisé la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et il a créé d’un front européen anti-sanction par l’importation massive de produits européens à prix d’or grâce aux réserves de dollars accumulées par le Shah. Les Britanniques ont relancé leur économie et l’Iran a perdu ses richesses. Le choix du terrorisme, mais aussi la guerre contre l’Irak, a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces choix irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar (qui a toujours commercialisé la production iranienne). En cherchant à préserver leurs pouvoirs, les mollahs, les affairistes et les nervis liés à Rafsandjani ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents parmi leurs propres subalternes (ceux d’en bas ou ceux qui devaient à cette époque monter au front).

En fait, Rafsandjani et ses complices n’ont cessé de ruiner le pays et augmenter le malaise interne. Rafsandjani s’est aussi retrouvé en difficulté. En 1989, Khomeiny était mourant : Rafsandjani pouvait sauter car d’un point de vu clérical, il n’avait aucun poids. Peu avant la mort de Khomeiny, a créé un organe nommé Conseil de Discernement. Puis après la mort de Khomeiny, grâce à ses relations familiales, il a trafiqué son testament pour nommer comme prochain guide un de ses pions nommé Khamenei. Dès son accession au pouvoir suprême, ce dernier a modifié la constitution pour transférer les pouvoirs exécutif et législatif au Conseil de Discernement, c’est-à-dire à Rafsandjani. En offrant des sièges à ses gros bonnets de l’époque, ce dernier a obtenu leur accord pour ce coup d'Etat interne.

A ce moment, les trésors cumulés par le Shah étaient épuisés, Rafsandjani et ses nouveaux complices pouvaient perdre le pouvoir illégalement obtenu. Rafsandjani a composé avec ses adversaires politiques notamment Ali Larijani qui disposait d’un clan a ainsi obtenu la direction des médias du régime et du Hezbollah. Rafsandjani a aussi baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des mollahs-affairistes pour s’approprier le marché intérieur, ce qui encore plus défavorisé les Bazaris traditionnels (aujourd’hui dans la rue).

Rafsandjani a aussi joué la carte de l’apaisement diplomatique avec son ami Khatami (un de ses ex-agents des services secrets des Pasdaran). Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières dirigées notamment par son fils Mehdi !

Cette fuite en avant a totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé les Américains. Ils ont parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté : il a partagé certains monopoles avec des rivaux économiques. Larijani a obtenu la direction des négociations nucléaires avec Washington, mais aussi le droit de nommer ses lieutenants à des vice-présidences clefs dans le pétrole, le commerce extérieur ou le ministère de l'intérieur. En revanche, Rafsandjani a demandé et obtenu de Khamenei le contrôle du pouvoir judiciaire pour se protéger contre les nouveaux venus. Enfin pour parvenir à gagner la partie contre les Américains, il a mis en place Ahmadinejad (un autre de ses ex-agents de renseignement), pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le Régime. Washington a renforcé ses sanctions et s'est mis à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures des subalternes.Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne était rapidement apparu chez les miliciens de base : ces gens ont vite lâché le régime en cessant de participer aux manifestations officielles. Très rapidement, le régime a instauré le licenciement pour les fonctionnaires ou l’expulsion pour les étudiants pour enrayer ce boycott interne, mais avec la montée du chômage et la nécessité de chacun d’avoir plusieurs jobs pour survivre, la menace licenciement a perdu de sa force. Le régime a dû attirer les gens dans ses manifs avec la promesse de distribution d’aides alimentaires sur place. A cette époque, les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak ont commencé à contacter Reza Pahlavi, le symbole d’un Régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le Régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec des terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le Régime avait ses clans, aucune action n’était possible.

En 2007 quand, Washington et ses alliés ont commencé à évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Dans ce pays très sécuritaire et, par peur de représailles les dissidents ont fait le choix tactique de boycotter le Régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du Régime l’ont également lâché. Le Régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à casser ce boycott.

Avec ces ruptures de facto dès 2008,, le Régime a été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants et membres pouvaient tout perdre : leur fortune, mais aussi la vie. Rafsandjani et ses amis devaient envisager de négocier avec les Américains pour quitter paisiblement le pouvoir en échanges de garanties de sécurité pour eux-mêmes. Rafsandjani a alors démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa propre tête et sa propre fortune.

Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de renverser Rafsandjani et ses alliés en révélant les détails de leur corruption. Rafsandjani et les grands noms du clergé éclaboussés par cette affaires ont neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan). Rafsandjani a ainsi réduit le réseau déjà très limité de Larijani, mais ce dernier restait intouchable et dangereux grâce à ses dossiers sur tout le monde. Larijani pouvait aussi bénéficier du soutien politique de ses adversaires. Il pouvait créer une coalition pour le virer. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani a alors tenté de sauver le régime et sa peau avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’islam). Ce projet réalisé avec l’aide de la BBC a échoué car le peuple a profité de l’occasion pour contester le régime et les Pasdaran ou Bassidjis de base ont massivement laissé faire la contestation, montrant de facto leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a été dévalorisé, réduit à ses dirigeants et des collaborateurs trop impliqués dans la répression ou les larcins qui n’ont pas d’avenir après sa chute. Le régime s’est maintenu grâce à l’absence de soutien de Washington aux opposants et grâce à la rediffusion par la principale chaîne américaine en persan de ses rumeurs intimidantes de répression sanglante.

Rafsandjani qui avait tout de même failli renverser le régime était personnellement menacé par ses pairs : pour rester en place, il devait composer avec eux : il a cédé le pouvoir judiciaire (le pouvoir des arrestations) au clan Larijani (offrant ainsi à ses adversaires le droit d’arrêter ses projets pour éviter d’autres dérapages). Esseulé et limité dans son action, Rafsandjani a attribué des rôles d’opposants voire de dissidents à sa fille Faezeh, puis à son fils Mehdi, avant de les sortir du pays pour agir à sa place et sans limite pour relancer le jeu. Il a ainsi pris de nouveaux risques (déstabilisant pour le régime), mais sans parvenir à ses fins. Finalement au bout d’un an d’échecs, il a dû s’éclipser.Il a dû rapatrier sa fille Faezeh et l’offrir en gage au pouvoir judiciaire pour sauver sa propre tête. Ali Larijani a pu obtenir la direction du régime grâce à ses dossiers judiciaires sur ses pairs, mais il n’a pas été officialisé par eux de peur qu’il ne devienne trop fort. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du Régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, les Pasdaran ont laissé le peuple célébrer l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les cadres et hommes d’affaires ou encore les nervis du régime ont estimé qu’ils étaient fichus et que leurs dirigeants pouvaient à tout moment demander des garanties de sécurité pour eux-mêmes afin de partir avant une contre-révolution sanglante. Beaucoup des nervis et de cadres du régime ont pris leur distance et ont rejoint le camp du boycott et les hommes d’affaires du Régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces retraits de devises et la rupture des cadres (notamment les députés) ont affaibli davantage le Régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, la panique interne afin d’épuiser le moral général du Régime.. Le Régime était économiquement condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le Régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une nouvelle grande ruée vers le dollar. Le régime n’a pas injecté de dollar sur le marché. Les derniers compagnons du régime (les hommes d’affaires et ses collaborateurs insolvables) ont conclu à la faillite de la Banque centrale Iranienne (BCI). Il y a une peur panique de pénurie alimentaire car le pays ne produit plus rien depuis des années. Ils ont paniqué : ils se sont rués vers les magasins d’alimentation. Le pays tout entier a basculé dans la pénurie. Les plus démunis ont laissé éclater leurs rancoeurs et ont basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés. De nouveaux boycotts internes de grands événements officiels qui devaient avoir lieu à ce moment ont confirmé l’isolement du régime et ont donné lieu à des nouvelles paniques internes : ses associés ont repris leurs achats de dollars pour quitter le pays au plus vite. Rafsandjani a alors donné des signes de vouloir négocier avec Washington. Il pouvait le faire au moment où Ahmadinejad allait se trouver à NY (pour l’Assemblée Générale de l’ONU). Pour empêcher le clan Rafsandjani, Larijani n’a pas arrêté ses éléments car cela risque d’entraîner des remous fatals au régime. Il a tenté de les intimider en réactualisant les procès les visant. Les commandants des Pasdaran, qui sont tous en place grâce à Rafsandjani, mais qui pourraient être sacrifiés par lui, l’ont lâché en se joignant au concert des accusations via leur agence de presse, Fars.

Dans la foulée, les Pasdaran de base ont boycotté les défilés de la « Défense sacrée de la révolution islamique » par la Pasdaran, ils ont rappelé leur rupture. La panique interne a refait surface : en trois jours, le dollar est remonté de 90% en dépassant 3400 Tomans. Le régime était plus fragilisé que jamais. Rafsandjani ne pouvait que songer à négocier sa fuite. Ses adversaires ont renforcé leurs accusations contre lui et ses pions négociateurs. Pour les rassurer sur sa fidélité et laisser ses pions partir à N-Y, Rafsandjani a accepté de rapatrier ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage de sa fidélité. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée l’opportunité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar qui selon notre estimation a propulsé la devise américaine au-delà de 4000 Tomans.

Les Larijani ont renforcé les accusations contre les enfants de Rafsandjani. Les Britanniques, alliés trahis, ont demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a reculé en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la crise a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime..

Dans la foulée (il y a deux semaines), le Régime devait organiser de nombreux manoeuvres et défilés pour la « Semaine des Forces de l’Ordre ». Craignant un nouveau boycott, il redoutait une panique encore plus forte voire la fuite de ses associés avec ses masses de devises achetées. Il a cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets.

Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu intimider les compagnons affolés. Incapable de faire pression sur les siens le régime s’est attaqué aux revendeurs Bazaris en incendiant une importante section du Bazar ! Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime était dépassé et seul. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte.

Il y a deux semaines, le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il avait d’abord diffusé de fausses vidéos insinuant l’arrivée des troupes et avaient annoncé des arrestations pour casser la grève et calmer ses compagnons agités.

Mais la semaine dernière, sans des troupes pour exécuter ses menaces, la grève avait persisté. Ses compagnons ont encore constaté son impuissance. Leur envie de fuir a persisté : ils ont continué à chercher à se procurer de devises. En raison de la fermeture des agents de change, ils se sont orientés vers les revendeurs à la sauvette et Le dollar (baissé arbitrairement par le régime) a augmenté sur le marché noir !

Le régime a alors tenté d’insinuer l’existence de fidèles partisans intégristes en annonçant des rassemblements pro-Mahomet sur des sites reculés, notamment dans la région de Khorâssân du Nord en l’honneur d’une tournée officielle du Guide Suprême. Les images de ses rassemblements ont été très décevantes : le régime comptait tout au plus environ 300 soldats Pasdaran fidèles dans l’Est du pays !

L’opération de la visite triomphale a seulement mis en valeur la pénurie de partisans fidèles au régime. Le régime n’avait pas pu rassurer les siens : cette semaine, la panique devait demeurer.

Mais, cette semaine, la crise pouvait s’amplifier car le dernier délai amical de réflexion accordé par l’Europe sur le nucléaire prenait fin dimanche et le lundi 15 octobre, les Etat européens devaient annoncer de nouvelles sanctions contre le régime et son économie exsangue.

Le régime était sur ses gardes. L’échec de la visite du Guide devait normalement faire annuler l’opération, mais le risque de l’embrasement l’a amené à maintenir ce programme de propagande et même à amplifier son message en annonçant de plus grands rassemblements pour écouter des discours de plus ne plus belliqueux. Des images contradictoires de ces rassemblements ont remis en cause leur authenticité. Le régime n’a donc pas pu couler une chape de terreur sur le pays.

Mardi, au lendemain de l’annonce des sanctions, la panique s’est amplifiée, le dollar a augmenté de 30% malgré la grève des agents de change. Le régime, encore une fois dépassé, a annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes de 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute à partir de mercredi au cœur même de Téhéran. Mais mercredi, personne n’a rien vu !

Les premières images avec moins d’une centaine de participants sont arrivées jeudi ! Le régime a tenté de dissimuler le manque de participants à ses ennemis et à ses propres associés avec de grands discours sur les capacités de sa nouvelle milice active de Téhéran à Jérusalem ! Voici les images d’une semaine de mensonges et de panique.


23.10.2012

Iran : La semaine en images n°233

Résumé de la situation (+ un inventaire des diverses réponses du régime aux sanctions et leurs effets) | Il y a une semaine, les habitants de la ville de Neyshabur ont manifesté aux cris de « Mort à la république Islamique », les habitants de Téhéran ont attaqué et molesté des miliciens chargés de faire respecter le port du foulard. Mais aucun Pasdaran ou Bassidjis n’est intervenu. Les Pasdaran et les Bassidjis ont laissé faire, apportant implicitement leur soutien à un changement de régime. Les dirigeants sont restés bouches bées et ont convaincus leurs derniers compagnons qu’ils n’étaient pas à la hauteur des problèmes...

En fait, cela fait 3 ans que des centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base boycottent toutes les manifestations officielles du régime. Ces actifs d’origine populaire du régime lui ont tourné le dos car ils n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que leurs dirigeants.

Ces Pasdaran, Bassidjis... entrés dans la vie active près de dix ans après la révolution, ont hérité de la révolution sans l’avoir voulue. Ils sont arrivés à un moment où la révolution avait ruiné toute la prospérité acquise grâce aux Pahlavi et détruit des millions vie dans une guerre idéologique. Ils ont rejoint le régime par intérêt économique : pour échapper à la misère dans une économie dominée de façon mafieuse par les mollahs et leurs familles.
Les mollahs (historiquement pro-britanniques) ont accédé au pouvoir en 1979 en aidant les pions islamistes de Washington à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers du jeu via des assassinats puis par la diabolisation des Etats-unis et enfin par la rupture des relations diplomatiques avec ce pays.

Les Etats-Unis ont très peu apprécié car ils cherchaient certes à renverser le Shah qui avait porté préjudice à leur puissance pétrolière en créant l’OPEP et se positionnant comme un non alignés et cherchant à créer de nouvelles alliances régionales indépendantes, mais plus encore, les Américains cherchaient depuis les années 50 à installer une république islamique remuante en Iran pour constituer avec la Turquie, l’Afghanistan et le Pakistan (à re-islamiser par leurs soins), une Ceinture Verte (islamiste) au sud de l’Asie Centrale pour agiter cette région musulmane et la conquérir avec ses islamistes afin de démanteler l’Union Soviétique et la Chine, mais aussi happer ses réserves pétrolières en tant que bon sauveur et ainsi dépasser les Britanniques et leur ravir après 80 ans de lutte le leadership du marché pétrolier [1] pour devenir maître du prix du baril, maître du destin d’autres grands consommateurs qui cherchent à dépasser sa puissance économique.

Les mollahs ont contrecarré ce vaste plan pour empêcher les Américains de menacer la suprématie centenaire de leurs protecteurs britanniques sur le marché mondial du pétrole. Washington a immédiatement commencé une guerre d’usure économique contre les mollahs pour les affaiblir graduellement et provoquer des pénuries alimentaires afin que le risque d’un soulèvement populaire les force à revenir en arrière en acceptant le rétablissement des relations diplomatiques, puis le retour de ses pions dans le jeu et enfin un transfert des pouvoirs en leurs mains via une révolution de couleur (de préférence Verte en référence à l’islam et au projet de la Ceinture Verte).

Les « mollahs » ont été épaulés par les Britanniques et les autres adversaires économiques de Washington pour tenir bon et ont refusé de céder car ils avaient beaucoup à perdre à savoir leurs fortunes et sans doute la vie. Mais les Etats-Unis ont été plus forts, la Grande-Bretagne ainsi que les partenaires européens du régime en étant officiellement ses alliés ne pouvaient pas le contrer ouvertement et les autres amis du régime ne faisaient pas le poids devant les Etats-Unis, le régime devait trouver une réplique ou une politique pour neutraliser les sanctions par ses propres moyens. Dans les années 80, Rafsandjani, demi-frère de Khomeiny, patron des services secrets des Pasdaran et maître d’oeuvre des opérations pour chasser les pions de Washington a utilisé le terrorisme anti-américain au Liban pour négocier une paix avec Washington, mais sans y parvenir.

Par la suite, dans les années 90, Rafsandjani a obtenu la présidence du régime, la présidence de l’Assemblée des Experts (chargée de choisir le guide) et s’est octroyé les pleins pouvoirs en modifiant la constitution pour transférer les principaux pouvoirs du Guide au Conseil de Discernement qu’il venait de créer. Il a alors eu les mains totalement libres pour tenter de nouvelles négociations avec les Américains. Mais n’offrant rien à ses interlocuteurs et utilisant sans cesse le terrorisme, il a été soupçonné de vouloir les épuiser dans des négociations sans fin : il a fini par agacer Washington qui a encouragé l’Allemagne à le sanctionner directement par un mandat d’arrêt international pour son rôle dans la tuerie de Mykonos.

Rafsandjani ne pouvait plus voyager : il a dû renoncer à son mandat présidentiel. Il a confié la présidence à Khatami, un de ses anciens collaborateurs chargé d’éliminer les opposants, pour simuler un apaisement afin d’amadouer Washington. Dans ce jeu, Khatami a accepté de jouer la carte des négociations sans fin avant de faire quelques concessions contraires aux intérêts du régime sous la menace des sanctions. Rafsandjani, le maître plénipotentiaire du régime, a alors sorti Ahmadinejad (un autre de ses collaborateurs des services secrets) pour remettre en cause les concessions de Khatami et recommencer de nouvelles négociations sans fin tout en évoquant la menace d’une grande guerre régionale et la menace de la fermeture d’Ormuz pour faire reculer Washington par la possibilité d’une longue pénurie pétrolière mondiale. Cette nouvelle mouture de la guerre d’usure diplomatique de Rafsandjani n’a pas réussi à éliminer les sanctions, mais encore a permis à Washington de prendre comme prétexte la dangerosité du régime pour adopter de nouvelles sanctions et menacer l’Iran de frappes lourdes contre tous ses centres industriels. Rafsandjani n’a cessé de jouer le dialogue stérile et il a ainsi convaincu tous les serviteurs du régime comme les Pasdaran (les jeunes engagés par intérêt ou les anciens qui ont connu la guerre) qu’il n’était pas l’homme de la situation et qu’en plus il allait les mener vers une nouvelle guerre et le néant. Ils devaient sortir de ce régime pour leurs propres intérêts ou sortir le régime d’Iran.Mais l’armée des Pasdaran (Sepâh Pasdaran) a une structure cloisonnée comme des services secrets, les gens ne se connaissent pas pour former des complots, il a été plus simple de prendre ses distances que d’agir contre le régime. L’adoption en 2007 de nouvelles sanctions bancaires privant le pays de ses dernières ressources en devises a été un déclic. Dès 2008, des Pasdaran, des Bassidjis, mais aussi des Bazaris et des membres du clergé ont diminué leur participation aux manifestations officielles symboliquement importantes comme la Journée de Qods, ou la commémoration de la prise de l’ambassade américaine.

Le régime était alors de facto réduit à ses 130 hauts dirigeants du Conseil de Discernement ou de l’Assemblée des Experts, quelques milliers de hauts responsables administratifs, ses 300 députés, une centaine de hauts commandants de Pasdaran qui jouissent de revenus commerciaux, quelques milliers d’hommes d’affaires issus des clans au pouvoir et enfin ses hommes de main, soit en tout environ 20,000 personnes.Le régime était fragilisé, mais pas immédiatement menacé en raison de la structure cloisonnée du Sepâh. La seule menace possible pouvait venir des anciens combattants de la guerre Iran-Irak capables de former des groupes d’action. Avant qu’il puisse y parvenir, la caste dirigeante en particulier Rafsandjani devait agir.

En juin 2009, Rafsandjani a pris l’idée d’une révolution de couleur souhaitée par Washington pour un simulacre nommé Mouvement Vert sous la direction de son ami ultra Khomeyniste Moussavi, membre du Conseil de Discernement, hostile à tout dialogue, pour donner une légitimité démocratique absolue au régime et son incapacité fondamentale de compromis avec Washington. Mais le peuple autorisé à manifester a dévié de la ligne souhaitée par Rafsandjani : il est massivement descendu dans les rues avec des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à l’action résolument anti islamique de cette action et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main et des rumeurs anxiogènes de répression sanglantes. Par la suite, Washington a inventé ses propres verts pour infiltrer le projet mal ficelé de Rafsandjani et aussi pour ne laisser aucune chance à une autre contre-révolution.

Rafsandjani qui avait failli renverser le régime était sur la sellette, il a dû céder la précieuse direction du pouvoir judiciaire à la famille Larijani qui le considère comme un ennemi car il a supprimé leur protecteur, l’ayatollah Mottahari, au motif qu’il était plus qualifié que lui pour diriger le pays. En cédant le pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, Rafsandjani a préservé la direction du régime. Il a alors mis en place une paupérisation forcée des ménages pour limiter la consommation et habituer les Iraniens à vivre en pénurie afin de neutraliser le principal effet des sanctions, puis il a repris avec plus vigueur les provocations d’Ahmadinejad et des tentatives pour relancer le Mouvement Vert n’hésitant pas à flirter avec des slogans de plus en plus politiquement incorrects. Enfin de compte, il n’a pas réussi à provoquer une escalade ni à attirer le peuple dans la rue, mais sa paupérisation a provoqué la rupture des Pasdaran haut gradés touchés par le mesure.

Au bout d’un an, en juin 2010, les autres hauts dirigeants ont estimé qu’il piétinait, n’avait aucune solution pour contrer les sanctions et avait même intensifié le mécontentement interne. Rafsandjani est alors disparu de la scène politique et Ali Larijani a pris le relais de ses devoirs officiels dans le cadre de la présidence du Conseil de Discernement. Mais Rafsandjani a gardé ce titre afin que le désarroi du régime ne soit pas révélé au grand jour. Par la suite en 2011, il a aussi perdu le contrôle de l’Assemblée des Experts. Il a cependant continué à intriguer dans l’ombre grâce à son pion Ahmadinejad et ses ministres, issu également de son clan.

Les Larijani, nouveaux patrons du régime, devaient trouver des solutions pour sauver le régime, mais ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani dont notamment la paupérisation forcée imaginée en dernier lieu pour habituer les Iraniens à la pénurie ! Ils n’avaient aucune idée originale. De plus, ils ont surtout utilisé le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou pour éliminer ses pions du jeu, notamment les ministres et les responsables administratifs chargés des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident qu’il n’y avait aucune autre solution que de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Dans ce contexte difficile, le peuple a pu exprimer son hostilité au régime grâce à la passivité complice des Pasdaran en célébrant le 15 mars 2011 l’anniversaire de Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation et la modernisation des structures du pays qui ont arraché le pays à sa torpeur. Pour les dirigeants et les derniers compagnons, les Pasdaran avaient choisi la contre-révolution et le retour à l’ère Pahlavi. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait désormais renverser le régime et s’en prendre à eux. Les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs actions et leurs biens immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Larijani a ouvert un procès pour fraude visant les hommes d’affaires agités et a promis des peines de mort, mais il n’a jamais pu les appliquer de peur de provoquer un plus grand désordre. Il a ainsi montré son incapacité à gérer la crise. Pire encore, il a inclus les pions politiques de Rafsandjani dans le procès pour fraude pour les éliminer et nommer ses pions à leur place pour avoir un accès prioritaire aux marchandage admettant de facto qu’il jugeait la fin proche. Son effort pour privilégier son clan au lieu du régime tout entier a montré qu’il n’avait rien d’un sauveur et il était comme les autres dirigeants du régime. Les sans grades restés aux côtés du régime ont compris qu’ils seraient finalement sacrifiés. Ils devaient rompre aussi avant la chute du régime. On a remarqué une nouvelle baisse du nombre des participants aux événements officiels et la disparition de plus de 260 des 290 députés du régime. La nervosité de Larijani pour prendre le contrôle des négociations et les nouvelles ruptures provoquées par ce comportement indélicat ont convaincu Washington qu’il devait durcir ses sanctions et donner l’impression de vouloir en finir avec le régime pour semer la zizanie entre les chefs et au sein de leurs derniers compagnons.

Washington a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation et possèdent de facto 100 % et rétrocèdent à l’Iran 1/3 de la production pour sa consommation interne, tiers que le régime vend à ses clients asiatiques et à de rares occasions à ses mêmes exploitants pour arrondir ses fins de mois. Il n’y avait que très peu de barils vendus par l’Iran. Leur embargo n’allait pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs pétroliers en Iran. L’annonce a cependant dérangé le régime car l’Europe pouvait arrêter l’exploitation des puits, provoquant une vague de chômage dans le secteur pétrolier. L’Europe était par ailleurs le plus prestigieux fournisseur du régime et surtout un excellent partenaire pour bloquer mollement mais efficacement les sanctions américaines en se disant attachée à une action onusienne commune avec les Chinois et les Russes. Le régime allait perdre une alliée politiquement correcte et pouvait même entrer en conflit avec elle. Il pouvait se retrouver engagé dans une escalade susceptible de forcer les Européens à annoncer de nouvelles sanctions ou à appliquer les sanctions qu’ils n’appliquent jamais. Le régime était face à une possible déferlante de contrariétés qui pouvait démoraliser tous ses derniers compagnons, provoquer leur fuite et accélérer son effondrement. Le régime a accepté le dialogue pour permettre aux Européens de geler leur embargo dérangeant.

La première rencontre programmée en juin dernier à Bagdad, a eu lieu au moment d’une nouvelle crise apparue après deux boycotts consécutifs, l’un confirmant la rupture des Pasdaran et l’autre confirmant l’inexistence d’une opposition interne capable de contrôler un soulèvement. Pour les derniers compagnons du régime, la situation était désespérée, lors de la rencontre, leurs dirigeants pouvaient céder en échangeant des garanties de sécurité (la vie sauve) contre un rapprochement permettant le transfert des pouvoirs vers les pions de Washington. Ceux de la base pouvaient être sacrifiés : il y a eu une rupture massive des cadres administratifs : presque personne n’a assisté aux nombreuses manifestations qui devaient alors avoir lieu en mémoire de Khomeiny.

Pour amplifier le malaise, Washington a évoqué la possibilité d’un embargo maritime et aérien de l’Iran. Le régime était condamné, insolvable et désavoué. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a trouvé un prétexte administratif pour annoncer l’arrêt de ses achats pétroliers après le 1er juillet 2012 ! Après cette date, les Indiens (alliés de Washington) qui achètent près de 20% des barils iraniens ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre un peu de ses revenus avec le retrait des Européens, mais au moins 55% de ses revenus !

Le régime a connu une importante panique financière. Larijani a tiré des missiles pour faire reculer les Américains avec la menace d’une fermeture d’Ormuz, mais Washington a esquivé avant d’annoncer encore de nouvelles sanctions amplifiant le sentiment d’inefficacité du régime. Ses derniers compagnons ont encore paniqué. Leur ruée vers le dollar a fait monter le billet vert en flèche de plus de 150 % . En peu de temps, on n’en trouvait plus. Le régime qui n’a plus de réserves n’a pas réinjecté plus de dollar sur le marché pour calmer la panique, il a préféré étouffer la flambée par manque de carburants. Mais en agissant ainsi il a laissé supposer qu’il était en faillite et ne pourrait plus assurer l’approvisionnement du marché intérieur iranien. Ses derniers compagnons ont pris d’assaut les magasins de distribution des produits alimentaires pour faire des réserves. En quelques heures, on ne trouvait plus de poulet, produit importé et cher réservé aux 5% de la population qui échappe à la pauvreté. Mais la crise a aussi affecté la masse imposante des démunis qui se nourrissent des abats de poulet. Pour calmer la panique des acheteurs nantis, le régime a augmenté la distribution de poulet, pour calmer la demande plus imposante d’abats nécessitant beaucoup plus de poulets, le régime a parlé d’une maladie touchant les abats de poulet. Larijani à l’origine de ce désordre s’est caché ! Rafsandjani a profité de son absence pour parler par l’intermédiaire du ministre la défense qui est un de ses pions les plus dévoués de la préparation du pays pour fermer le détroit d’Ormuz. Les Britanniques ont tenté d’aider l’escalade souhaitée par le régime en affirmant que ce dernier avait aussi acquis le savoir faire nucléaire militaire depuis 2008. Washington a esquivé, mais il a puni le régime et son allié britannique en sanctionnant 22 de ses 85 cargos pétroliers évoluant sous un pavillon britannique, diminuant les derniers revenus en devises du régime de 50% (car les 85 cargos ne sont tous en livraison en même temps).

Rafsandjani qui était à l’origine de cette nouvelle mauvaise évolution a eu peur d’être encore plus déchu et perdre aussi quelques parcelles de son empire financier où le monopole sur le pistache lui apporte annuellement 700 millions dollars. Rafsandjani a vite diffusé via ses pions verts la rumeur qu’il négociait avec les Américains et il était presque parvenu à un accord éliminant tout soutien américain aux opposants en particulier à Reza Pahlavi, vu par les Iraniens comme le seul recours pour débarrasser le pays de cette fausse révolution qui lui a été imposée par les grandes puissances pétrolières.

La rumeur rassurante de Rafsandjani qui le posait aussi en sauveur du régime n’a pas vraiment convaincu ses compères et les derniers compagnons du régime. Cette rumeur était également contraire à l’actuelle tactique américaine de démoralisation des troupes du régime, Washington a prouvé l’absence de négociations et d’accord en rétablissant ses menaces en publiant la liste de tous les cargos du régime pour montrer qu’il pouvait les arraisonner d’un seul coup et assécher toutes les sources de devises du régime pour le plonger dans une pénurie immédiate. La ruée vers le poulet s’est accentuée. La demande d’abats a aussi montée chez les démunis. Le début du Ramadan et l’absence de prière collective derrière le Guide a rappelé la rupture des Pasdaran et la possibilité d’une action. Une semaine après le début de cette 1ère pénurie provoquée par la panique des amis du régime, les gens d’en bas et les gens d’en haut ont défilé ensemble dans les rues d’une ville iranienne en scandant « Mort à la république I... » et aucun Pasdaran ou Bassidjis n’est intervenu. Le pays sans timonier avait basculé dans la pénurie et la contestation. Les dirigeants ont préféré faire le sourd face à l’union improbable du peuple et de ses serviteurs !

Ali Larijani qui était resté caché au moment de la manifestation hostile au régime a profité du silence des autres et surtout du silence de Rafsandjani pour annoncer la création du QG pour contenir la colère du peuple et pour demander à demi mot les pleins pouvoirs pour diriger et permettre à ce QG de sauver le régime. Pour sonder l’accueil à sa proposition, il a organisé une commémoration pour le 20e anniversaire de la mort de son père alors que ce dernier a disparu en hiver et non en été. Aucun des gros bonnets du régime n’est venu à la commémoration, il a été désavoué pour obtenir les pleins pouvoirs au vu de son bilan désastreux et sans doute en raison des erreurs commises par Rafsandjani quand il avait les pleins pouvoirs. La peur de l’échec du régime a amplifié la peur de la pénurie alimentaire, la demande de poulets a augmenté.

Le régime a tenté de rassurer les siens en annonçant des rassemblements officiels pour le Ramadan, une diffusant des discours forts de soutien à la résistance anti-américaine et enfin en annonçant de gigantesques manifestations de jeunes étudiants intégristes partout en Iran pour insinuer qu’il avait des réserves pour se défendre. Mais il n’y a eu qu’une centaine individus souvent âgés à Téhéran et une trentaine de manifestants très âgés à Ispahan. Le peuple a constaté que le régime mentait. La crise ne pouvait que devenir plus forte après ces mensonges.

Cette semaine, Ali Larijani, le patron du régime, devait revoir sa copie. Il s’est montré hésitant. Il a manqué d’audace ou d’idée neuve pour marquer son autorité. Tous les gens qui avaient des reproches à lui faire se sont manifestés. Il s’est retrouvé face à une situation inédite de crise très aiguë. Il a mis en orbite de vielles fausses querelles internes pour détourner les attentions de la vraie crise en cours. Il a aussi rempli ses médias d’annonces de rassemblements réunissant des courants ou des personnalités opposés pour insinuer l’existence d’une direction unie. Il y avait de la contradiction entre toutes ses vieilles recettes de propagande utilisées en même temps. La variété des solutions évoquait l’insuccès des efforts. Les choix étaient inadaptés et la direction imprécise. Rafsandjani a profité du manque de perspicacité de son adversaire pour tenter un come-back qui a déclenché une riposte violente de Larijani. Voici le récit très intéressant d’une semaine hors norme marquée par des efforts contradictoires, incessants et infructueux d’un régime divisé, à bout de souffle, à bout d’idées ne sachant par quel moyen dissimuler ses malaises et les signes avant-coureurs de son effondrement.


07.08.2012

Une manif aux cris de
"Mort à la République Islamique"

Nous parlons depuis 2 ans de la rupture des Pasdaran et des bassidjis. Voici enfin la preuve de cette rupture : sous l’effet de la peur de pénuries née des dernières sanctions pétrolières, la demande de poulets a augmenté. Une pénurie est apparue à la suite de cette dérégulation. 10 jours après l’apparition de cette pénurie, lundi dernier, le 23 juillet, les habituants de la ville de Nishabur ont manifesté aux cris de « Mort à la république Islamique » et l’on n’a vu aucun Pasdaran ou Bassidjis donner l’assaut.


27.07.2012

Iran : La semaine en images n°212

En 2010, nous avons remarqué que les Pasdaran, les bassidjis, mais aussi les Bazaris, les mollahs de base et autres fonctionnaires du régime boycottaient les manifestations officielles de soutien au régime.

Il y a près d’un an, le 15 mars 2011, alors que le régime avait promis une répression exemplaire pour la Fête du Feu qui coïncidait avec l’anniversaire du très populaire Reza Shah, les Pasdaran et les bassidjis ont laissé le peuple se rassembler librement. Avec ce geste de désobéissance, il est devenu clair que les Pasdaran et les Bassidjis penchaient en faveur d’un changement de régime.

Les associés économiques du régime avaient alors conclu que le régime était fini : ils s’étaient mis à brader leurs biens et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime afin de ne pas couler avec lui. Leur agitation avait démoralisé les autres collaborateurs du régime : le nombre de participants aux manifestations avait encore chuté.

Le régime avait tenté de d’arrêter cet effondrement en affirmant qu’il avait des partisans en province, il n’y est pas arrivé. Il a inventé une fausse affaire de fraude bancaire pour évoquer des condamnations très lourdes à l’encontre de ses associés dissidents, il a ainsi aggravé la situation. Dernièrement, il a encore tenté d’incruster son opposition officielle, le Mouvement Vert, dans la contestation pour la détourner de ses objectifs. Il a alors enregistré sa plus lourde défaite car personne n’a répondu à l’appel à manifester de cette entité pro-régime. L’absence de toute manifestation en sa faveur a même démontré que le régime finissant n’avait plus de partisans prêts à s’engager ouvertement en sa faveur.

La semaine dernière, le régime a reçu une autre gifle monumentale de la part de ces mêmes derniers collaborateurs car ils ne sont pas allés voter aux élections législatives. Sur la base de ses propres photos, nous avons constaté une participation de moins de 1500 personnes dans tout l’Iran. Le régime s’est senti bien isolé. À une semaine de la prochaine Fête du Feu qui sera aussi le 1er anniversaire de la désobéissance des forces de l’ordre, le régime était confronté à son extrême vulnérabilité.

Cette semaine, le régime devait évoquer une forte participation de ses partisans aux élections de la semaine dernière pour montrer qu’il était soutenu, mais à l’occasion de ses divers programmes, il a sans cesse été délaissé par ses derniers collaborateurs. Il a connu de grands moments de solitude, d’isolement et de vulnérabilité. Contrarié par ces revers : il a multiplié des gestes et des propos intimidants pour donner l’illusion du soutien. Voici le récit en images d’une semaine d’isolement et de propagandes.


11.03.2012

Iran : La semaine en images n°205

Il y a trois semaines, au moment où Reza Pahlavi a lancé un appel à la communauté internationale pour aider les Iraniens à se débarrasser du régime islamique en traînant son chef spirituel devant la cour pénale internationale, les officiers des Pasdaran ont unanimement boycotté la journée de soutien au Guide. Les Pasdaran qui boycottaient les manifestations officielles depuis plus d’un an ont ainsi montré qu’ils ne jouaient pas une carte personnelle, mais qu’ils étaient au côté du peuple en faveur d’un changement du régime.

Les précédents boycotts des Pasdaran avaient paniqué des hommes d’affaires qui collaborent avec le régime : ils avaient commencé à liquider leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars (sur le marché libre en dehors des limites imposées par le régime) afin de pouvoir quitter le pays si les Pasdaran allaient plus loin. En prenant position en faveur d’un changement de régime au côté de Reza Pahlavi, les Pasdaran sont allés très loin : la cote du régime a évidemment chuté : dès le lendemain, les hommes d’affaires du régime ont accéléré leurs transactions afin de fuir dès que possible.

Le régime a été confronté à une très forte demande de dollars alors qu’il manque de devises et ne peut même pas satisfaire la demande de base nécessaire pour les importations. La demande survoltée allait mettre en évidence ses faiblesses et allait inciter d’autres collaborateurs à s’enfuir. Le régime s’est mis à parler de fermeture du détroit d’Ormuz ou de production accélérée de matière fissile pour provoquer une grande crise internationale afin que le risque d’une guerre détourne l’attention des Iraniens de l’envie de fuite de ses plus proches collaborateurs. Pour que les Iraniens ne saisissent pas cette opportunité pour se soulever.

On n’a alors guère entendu les Américains, si prompts à aider les peuples, car contrairement aux idées reçues, ils ne veulent pas la fin du régime islamique, mais le transfert des pouvoirs à leurs pions afin de disposer d’un allié islamiste naturellement agitateur pour soulever l’Asie Centrale contre les Chinois. Washington a même envoyé vers les mollahs son plus important allié stratégique de la région, la Turquie, avec une offre de 15 milliards de dollars d’investissement pour renflouer leur régime afin d’empêcher la chute de l’islamisme en Iran.

Les mollahs ont augmenté l’offre et promis des quantités illimitées de dollars bon marché dans l’espoir de rassurer leurs hommes d’affaires ou collaborateurs paniqués. Mais leur inquiétude n’est pas provoquée par un manque de devises, mais leur extrême vulnérabilité commune depuis la rupture des Pasdaran. C’est pourquoi l’arrivée de dollars bon marché a été vue comme une aubaine pour se remplir les poches : la demande a été multipliée par 4 ! Le dollar est reparti en hausse au rythme invraisemblable d’au moins 17% par jour. Chacun pouvait voir que la cote de confiance interne au régime était au plus bas.

Le régime devait neutraliser ce nouvel incendie et provoquer une crise qui l’éclipserait aussi. Pour neutraliser la crise, il a annoncé des punitions à l’encontre des gens qui achetaient le dollar plus haut que le prix officiel. Pour éclipser la crise, il a mis en scène un attentat à Téhéran en précisant que la victime était le responsable des achats de matériaux militaires pour son programme nucléaire. Washington n’a pas hurlé pour ne pas prendre le risque d’adopter des sanctions susceptibles de renverser le régime qu’il veut contrôler. Sachant que les mollahs continueraient dans cette voie, Washington a même incité ses alliés comme le Japon et l’Inde à revenir sur de précédentes promesses de sanctions. Le régime a été définitivement privé du ramdam qu’il souhaitait pour éclipser ses problèmes. Il a misé sur la terreur en mettant en scène des pendaisons…

En fin de semaine dernière, le boycott par le peuple et les Pasdaran des deuils chiites d’Arbaeyn a rappelé l’isolement et l’impopularité du régime. La panique devait gagner en intensité et il n’avait pas moyen de la cacher ou détourner l’attention des gens. Le régime a interdit la vente anonyme de dollar chez les agents de change. L’obligation de présenter sa carte d’identité aux agents de change a refroidi les acheteurs qui sont des « collaborateurs dissidents ». Les prix sur la devanture des agents de change se sont figés, les achats ont cessé et sont devenus souterrains. Le régime a annoncé des punitions lourdes contre les revendeurs non autorisés du marché noir, c’est pourquoi les acheteurs les plus prudents ont délaissé le dollar pour l’or qui a commencé à augmenter après plusieurs mois de calme grâce à la limitation de l’offre.

Cette semaine, la vedette et le vecteur de la crise a été l’or ! L’or a coulé d’entre les doigts du régime dans la poche de ceux qui souhaitent le quitter. Les prix des produits en or sont montés en flèche (le dollar a suivi la même trajectoire, mais plus discrètement). Le régime a tenté de limiter les dégâts en niant les deux crises et en tentant de détourner l’attention des Iraniens avec des provocations ou une interminable polémique sur les seins nus de Golshifteh Farahani, l’ex-ambassadrice cinématographique du régime qui aujourd’hui, dans un rôle de dissidente officielle vit en France pour être la voix de la jeunesse alors qu’elle ne fait rien contre le régime et combat même l’opposition. C’est bien révoltant de voir que l’on parle de son strip-tease alors qu’un pays est en feu, mais c’est aussi réjouissant de constater que le régime est à court de provocations et doit s’accrocher à la petite culotte d’une starlette. La prochaine étape sera sans doute un sex-tape de cette fille. En attendant voici les dernières images d’Iran et des efforts futiles du régime pour retarder sa chute.


23.01.2012

Iran : La semaine en images n°201

La semaine dernière, les hommes d’affaires du régime, issus des clans au pouvoir, se sont massivement mis à acheter de l’or et des dollars car les deuils d’Achoura, un des éléments fondateurs du chiisme, ont été massivement boycottés par le peuple, mais aussi et surtout par les Pasdaran et les mollahs de base. Sous l’effet de la demande, le dollar a battu son record de prix et de hausse sur le marché libre du bazar. Avec environ 6% en 6 jours, il est passé de 1320 à 1384 tomans. Quant à l’or, les quantités vendues au Bazar par l’Etat étant limitées, les acheteurs se sont orientés vers l’achat à la bourse avec de pièces d’or livrables dans les mois à venir. Malgré l’exigence de la totalité du prix à l’achat au lieu d’un acompte et le solde à la livraison, le prix de ces pièces virtuelles est monté de 20 à 40% selon la date de la livraison !

Grâce à ces hausses, chacun pouvait constater que les hommes d’affaires du régime étaient paniqués. Le régime devait intervenir pour calmer la ruée vers l’or qui fait état d’une nouvelle scission interne. Par le passé, le régime avait augmenté les quantités d’or et de dollars sur le marché pour résorber la crise, mais cette fois, il n’a pas agi de cette manière confirmant ainsi la fonte des réserves et des problèmes de liquidités à la Banque Centrale Iranienne. Le régime manque en fait de revenus en devises car les sanctions américaines adoptées en 1996 l’empêchent de finaliser les protocoles d’accord pétroliers qu’il signe.

Pour résumer la situation, avec le boycott d’Achoura, les associés du régime avaient acquis la certitude que le régime manquait définitivement de réserves humaines pour assurer sa sécurité et la leur. Et avec la hausse effrénée du dollar et l’absence de mesures d’urgence, ils ont acquis la certitude que ce régime incapable de les défendre manquait aussi de réserves financières et qu’ils risquaient aussi de tout perdre avec un effondrement bancaire. Il va sans dire qu’ils ont intensifié leurs achats de dollar. On a connu une semaine de folie. Cette semaine, le dollar montait de 17,7%, presque le triple de la hausse de la semaine précédente.

D’habitude quand les choses vont mal, les gros dirigeants responsables des problèmes se cachent. Leurs lieutenants prennent le relais et enchaînent les activités positives permettant au régime de simuler une certaine normalité afin de pouvoir nier l’existence d’une crise. Le régime devait donc évoquer l’existence d’une base de miliciens fidèles et une santé économique à toute épreuve. Puisque la crise était née de la certitude que le régime manque de réserves humaines combattantes et de réserves bancaires, le patron du régime Ali Larijani a focalisé son effort sur des activités suggérant l’existence d’une base de miliciens fidèles et une santé économique à toute épreuve.

Mais il n’a pas su trouver assez de miliciens pour donner du poids à sa propagande. Par ailleurs, ce mercredi, conformément à la tradition préislamique iranienne de Yalda, les Iraniens devaient veiller pour enterrer la nuit la plus longue de l’année. Selon la tradition, ils devaient consommer des fruits locaux hors saison, ainsi que des fruits secs locaux comme la pistache. Mais les marchés étaient vides et les prix très élevés, ce qui n’arrive pas dans les pays en bonne santé économique.

Cette semaine, le régime a échoué dans ses propagandes et par son inaction sur le plan pragmatique, il il a non seulement été incapable de calmer la crise, mais encore il a donné à ses associés des raisons d’intensifier leurs achats. Cela a nuit à Larijani, son adversaire Rafsandjani a tenté d’en profiter.

Par ailleurs, une action de Reza Pahlavi a permis de croire à la possibilité d’un soulèvement. Le régime a dû réorienter son action sur le sécuritaire, là où il est très ridicule. Il a ainsi été obligé de réunir ses derniers combattants dans l’une des casernes centrales de Téhéran, offrant à ses associés paniqués une autre raison de continuer à acheter des dollars pour s’enfuir au plus vite.

Voici un rappel des derniers événements de la semaine dernière, suivi d’un cocktail des faits qui ont secoué le régime et des actions médiatiques qui devaient le sauver, mais n’ont réussi qu’à l’enfoncer davantage.


26.12.2011

Iran : La semaine en images n°188

Au cours du dernier mois, lors du Ramadan, les mosquées iraniennes sont restées totalement vides alors que le régime dispose officiellement de 500,000 Pasdaran ou Bassidjis, 80,000 membres engagés dans le clergé. Les mosquées vides sont devenues la preuve que le peuple tout entier rejette le système islamique, le régime se résume désormais à ses 130 dirigeants, les 20,000 membres de leurs familles qui monopolisent les affaires et un nombre restreint d’agents de terrain (pas assez pour surveiller les 130 membres de la caste dirigeante et leurs associés tout en remplissant les mosquées pour sauver les apparences).

Le boycott des mosquées a permis de révéler la vulnérabilité du régime. Ses (20,000) associés affairistes ont commencé à prendre leur distance. Ils pouvaient fuir le pays, aller vers le peuple ou encore pactiser avec Washington qui sanctionne le pays depuis des années pour obtenir un transfert des pouvoirs vers ses propres pions islamistes.

Face à cette triple menace, la caste dirigeante a d’abord choisi de faire des annonces sécuritaires pour intimider ses adversaires et rassurer ses associés. Mais l’absence de déploiement du peu d’agents dont il dispose a fait tomber à l’eau sa propagande. La caste dirigeante a arrêté cette propagande et s’est mise à menacer Washington d’une guerre régionale contre ses alliés pour l’amener à reculer afin d’éliminer une des menaces qui pèsent sur elle. Washington a esquivé les provocations pour rester dans sa logique de guerre d’usure économique. La caste dirigeante a dû arrêter ses provocations pour ne pas mettre en valeur son impuissance à résoudre ses problèmes de cette manière.

Il y a deux semaines, elle a alors décidé d’organiser une agitation politique sur un thème écologique fédérateur pour prendre la direction du soulèvement désormais possible tout en infiltrant l’opposition naissante pour reconnaître et éliminer ses meneurs. Le peuple a boycotté cette agitation téléguidée. Le régime est alors revenu à la provocation guerrière, mais la chute d’un avion avait remis en cause sa capacité de frappe.

En conséquence, la semaine dernière, la caste dirigeante s’est repliée sur le thème sécuritaire avec l’annonce effrayante de plusieurs pendaisons collectives et une pendaison publique (une manière d’augmenter la pression sans devoir déployer des troupes qu’il ne commande plus).

La semaine dernière, la caste dirigeante avait également annoncé l’organisation d’une conférence islamiste à Téhéran pour mettre aussi en valeur ses liens avec des mouvements islamistes régionaux afin d’insinuer une forte capacité d’action déstabilisante régionale. Enfin, elle avait aussi annoncé l’organisation de rassemblements insinuant l’existence de réserves de partisans à tous niveaux, en particulier chez les civils de province ou au sein de l’armée et des Pasdaran. Les images de la semaine dernière nous ont montré l’infondé de ces annonces.

Cette semaine, le jeudi 22 septembre, le régime devait célébrer la journée de l’armée. Il était clair qu’on allait voir le manque d’engagement en sa faveur, ses insinuations rassurantes allaient tomber à l’eau et ses associés allaient encore paniquer.

Par ailleurs, un opposant lié à Washington, « Oghab Iran » ou Aigle de l’Iran, avait appelé le peuple à se soulever le vendredi 23 septembre à 19 heures pour parvenir à chasser une partie des dirigeants et former un « nouveau gouvernement » (forcément islamique). La proposition ne pouvait pas plaire au peuple, mais elle était assez claire pour encourager le plus grand nombre possible des associés du régime à changer de camps. Cette proposition pouvait encourager des désistements et entraîner un effondrement interne.

De fait, cette semaine, le grand souci du régime était, encore une fois, ses derniers alliés paniqués, ses maillons faibles qui sont tentés par la fuite ou le changement de camp. En réponse, le régime devait se montrer plus intimidant ou plus complaisant. Il a privilégié une voie médiane basée sur des annonces, comme des « pendaisons publiques applaudies par la foule de ses sympathisants », pour insinuer l’existence de réserves de sympathisants civils tout aussi bien en province qu’à Téhéran, afin de rassurer ses alliés et démoraliser ses adversaires. Les images de la semaine nous révéleront l’infondé de ces insinuations et mettront en valeur le contraire.


25.09.2011

Iran : La semaine en images n°179

Depuis toujours, nous parlons de la politique américaine de sanction et de dialogue conçue pour affaiblir les mollahs et leurs associés afin de les amener à céder les pouvoirs politiques et économiques aux pions américains pour permettre à Washington de contrôler un Etat intégriste et agitateur pour pouvoir déstabiliser l’Asie Centrale chinoise.

Au cours des dernières semaines, le refus catégorique de mollahs et de leurs associés, quels que soient les sanctions ou les compromis américains, a entraîné la rupture des militaires et des jeunes Pasdaran. Cette rupture a en quelque sorte condamné le régime : ses associés ont paniqué et se sont mis à brader leurs actions et leurs biens pour acheter de l’or et des dollars en vue de préparer leur fuite. Les mollahs se sont mis à menacer Washington pour provoquer une escalade guerrière susceptible de le faire reculer. Leurs échecs avaient accéléré la frénésie des transactions…

La semaine dernière, cette agitation interne a provoqué l’effondrement de la bourse de Téhéran : les associés ont fini par vendre toutes leurs actions. Le régime a évoqué la création d’une bourse iranienne du pétrole pour s’enrichir tout en provoquant une hausse du baril pour faire reculer Washington, mais personne ne l’a pris au sérieux. Il a fini par annoncer son ouverture à un dialogue équitable avec Washington : il espérait utiliser la réponse positive de Washington pour rassurer ses associés paniqués.

Samedi dernier, Washington a accepté l’offre en envoyant le président pakistanais en Iran avec un contrat-cadeau d’achat gazier d’une valeur d’1 milliard de dollars. Mais en l’absence de résultats, le président pakistanais a annoncé qu’il ne réglerait plus ses factures en dollars, mais en rial iranien (qui ne vaut rien), privant les mollahs d’une de leurs dernières sources de devises. Le régime allait manquer de dollars, il allait vers la pénurie et le risque des émeutes forcément fatales en l’absence de soutien des Pasdaran.

En début de cette semaine (au lendemain de la claque infligée par Washington), les associés paniqués ont acheté l’équivalent de 30 milliards de dollars en lingots d’or ! Ils étaient visiblement désespérés. Ils avaient par ailleurs réussi à faire leurs valises. Les rats pouvaient quitter le navire ! Le régime devait les rassurer les retenir. Il ne pouvait plus parler de sa puissance économique pour les séduire : il s’est lancé dans des annonces autoritaires et sécuritaires grandiloquentes pour évoquer une forte capacité à défendre ses associés. Les images de presse de la semaine nous permettent de d’affirmer que la semaine a été placée sous le signe du mensonge et de la mystification. Voici la semaine mytho des mollahs !


24.07.2011

Iran : Dans l’accélérateur des particules !

Le régime des mollahs a annoncé la mise en œuvre de nouvelles centrifugeuses très performantes sur un nouveau site nucléaire. Il n’a donné aucune information sur les performances ou le nombre de ces centrifugeuses. Il y a de quoi s’alerter, mais puisque ce nouveau site nucléaire est encore en construction, il s’agit d’une nouvelle provocation. En fait, les mollahs cherchent à provoquer l’escalade pour que la crainte d’une guerre oblige Washington à cesser ses sanctions qui sont destinées à les forcer à s’adoucir et d’autoriser les pions de Washington à revenir en Iran afin de prendre légalement le pouvoir via une révolution de couleur. Nous avons consacré de nombreux articles sur la nécessité absolue pour les mollahs de refuser le dialogue ou de s’agiter à chaque fois que les sanctions deviennent pesantes, il ne nous semble pas nécessaire de répéter les mêmes explications, on peut néanmoins évoquer les circonstances économiques de cette nouvelle provocation et le choix spécifique de progrès nucléaire flou et ambigu.


22.07.2011

Iran : Des problèmes à la bourse iranienne du pétrole

Il y a une semaine, le régime, qui se trouve en difficulté, évoquait sa capacité de fermer le détroit d’Ormuz pour rassurer les siens et intimider Washington. La possibilité d’une guerre n’avait pas rassuré les siens car on a assisté à des problèmes du côté de la bourse de Téhéran. Le mercredi 13 juillet, avant-dernier jour de la semaine en Iran, le régime a changé son fusil d’épaule, en inaugurant en grande pompe et en présence de nombreux officiels sa propre bourse du pétrole avec ses propres réserves pour devenir le principal décideur du prix du baril et ainsi remplir ses caisses en faisant plier Washington.


15.07.2011

Iran : Les raisons des tirs de missiles et des slogans agressifs du régime

Cette semaine, la république islamique d’Iran a montré des silos profonds, avant d’annoncer 14 tirs réussis de missiles de 2000 km de portée. Le régime s’est dit prêt à détruire Israël et les bases américaines chez ses voisins arabes. Mais les tirs ont été faits dans le désert central iranien (ci-dessous) qui est distant de moins de 800 km des frontières du pays. De fait, s’ils avaient la portée annoncée, ils seraient tombés chez les voisins. Or personne n’a signalé une attaque de missiles iraniens. Les missiles ne pouvaient donc pas avoir la portée annoncée. L’annonce était un bluff de puissance. Ce qui compte ce ne sont pas les détails des missiles, mais les intentions du régime.


01.07.2011

Iran : Une vraie crise au sommet

En ce moment, l’actualité iranienne est centrée sur l’abus de pouvoir du ministre des affaires étrangères, Ali-Akbar Salehi et de son président Ahmadinejad pour nommer comme vice ministre un certain Malek-zadeh pour mettre en place un coup d’Etat destiné à renverser le Guide et prendre le pouvoir. On parle de leurs limogeages, on hésite, il y a débat : à l’heure de la publication, nous avons appris la destitution et l’éventuelle arrestation du vice-ministre Malek-zadeh…

Mais cela n’a aucun sens car selon la constitution de la république islamique, le Guide n’a pas de pouvoir politique, le pouvoir politique est entre les mains des 22 membres à vie du Conseil de Discernement, les représentants des clans alliés de Khomeiny, qui tels des parrains mafieux décident ensemble toutes les politiques de l’Etat dans l’intérêt du régime, mais aussi dans leurs propres intérêts personnels. On pourrait renverser le Guide et changer le président et tous les ministres (qui sont de simples exécutants) rien ne changera si l’on ne touche pas à ce cartel qui par son fonctionnement rappelle le syndicat du crime façon Coppola.

D’ailleurs, les années passent et ce cartel reste inchangé alors que le pays a connu de nombreux ministres ou présidents. Cependant, on ne peut pour autant parler de beaucoup de bruit pour rien ou d’un autre show du régime pour brouiller les cartes quand tout va mal car à chaque fois que ce cartel dirigeant a décidé de changer de cap, il l’a fait au travers d’un changement d’exécutants.

Dans le cas présent, il n’y a pas qu’un débat indécis sur un ou plusieurs ministres, mais plutôt un débat au sein du Conseil de Discernement sur la politique menée par un des clans qui composent ce cartel. Cela veut dire qu’un ou plusieurs membres du premier cercle du pouvoir sont sur la sellette, critiqués par leurs pairs pour leur incapacité à contrer les sanctions et arrêter la contestation.

C’est donc une grave crise interne ! Cependant, ce n’est pas le conflit qui oppose les clans au pouvoir : les intérêts en jeu les opposent souvent. A chaque conflit, les vielles rancœurs refont surface, on cherche des alliés pour se maintenir ou prendre le pouvoir. La présente crise s’inscrit dans cette même logique : il y a la crise et une guerre ouverte au sommet de l’Etat. Pour comprendre ce qui se trame actuellement à Téhéran et nous concerne tous, voici un bref historique du Conseil de Discernement suivi d’une analyse des faits présents.


24.06.2011

Iran : La semaine en images n°174

Cette semaine, le dimanche 12 juin et le mercredi 15 juin, l’opposition officielle du régime, le Mouvement Vert, le joker du régime, devait fêter son anniversaire. Mais encore une fois, le peuple, mais aussi les Pasdaran, les Bazaris et le clergé, c’est-à-dire les principaux alliés du régime, ont boycotté par deux fois cette entité créée par le régime pour dévoyer tout soulèvement et se donner une nouvelle légitimité : ils ont ainsi montré qu’ils ne voulaient pas ce régime quels qu’en soient ses dirigeants. Au passage, les Pasdaran ont confirmé leur rupture avec le régime. Ce dernier a eu peur de perdre ses derniers partisans, collaborateurs ou associés issus de la fratrie des mollahs au pouvoir : il s’est réfugié dans la propagande policière pour les rassurer, mais aussi les mettre en garde.

Cette semaine, du mercredi 15 juin au vendredi 18 juin, le régime devait par ailleurs fêter l’anniversaire d’Ali, le gendre du prophète, l’un des fondateurs du chiisme : encore une fois, le peuple, mais aussi les Pasdaran, les Bazaris et le clergé ont évité les rassemblements organisés par le régime et ils se sont gardés d’en organiser, explicitant ainsi leur rejet du régime.

Ce désaveu à caractère religieux a inquiété davantage le régime, il a baissé d’un ton dans sa propagande policière, il a tiré un missile pour « menacer Israël » et contraindre Washington à reculer pour être débarrassé des sanctions afin de pouvoir récupérer une partie sinon tous ses alliés intérieurs. Mais Washington qui a besoin d’un allié islamique en Iran et espère imposer ses pions à la tête de ce régime a ignoré le tir provocateur de Téhéran.

Son échec a davantage paniqué ses partisans, il a repris la menace et a redoublé de provocations pour en finir au plus vite. Voici le récit unique d’une nouvelle semaine de désaveu et de désarroi pour le régime des mollahs.


19.06.2011

Iran : Les échecs du Mouvement Vert et leurs conséquences

Le dimanche 12 juin, le Mouvement Vert, opposition officielle et dernier joker du régime devait célébrer son deuxième anniversaire. Il n’y avait personne dans les rues, pas même les derniers collaborateurs du régime. Le régime n’a même pas pu diffuser de vidéos bidonnées pour promouvoir cette opposition bidon et inefficace. Les Etats occidentaux comme la France ou la Grande-Bretagne, qui ont d’importants contrats avec les mollahs et sont de fait hostiles à un changement de régime, tentent d’aider les mollahs avec des dépêches falsifiées évoquant des manifestations et même des arrestations !


14.06.2011

Iran : Émergence d’une nouvelle crise interne autour du dollar

Les amis du régime affirment sans cesse que les sanctions n’ont pas d’effets sur les mollahs ou sur le peuple et que par ailleurs ce dernier ne cherche pas un changement de régime. Les Etats partenaires des mollahs diffusent largement ses avis et oublient de diffuser les vrais chiffres du régime ou encore les décisions inquiétantes comme celle qui a été prise ce lundi : la république des mollahs a rationné la vente de dollars !

- Le régime est en difficulté. Une occasion de faire un bilan de sa santé économique (le contexte historique & le contexte actuel) pour expliquer cette décision désespérée qui évoque un régime agonisant.


09.06.2011

Iran : Ahmadinejad, incendiaire involontaire !

Lundi, Washington devait annoncer de nouvelles sanctions contre les fournisseurs de carburant aux mollahs. Pour neutraliser, l’effet démoralisant de l’annonce, les mollahs ont annoncé ce lundi l’inauguration par Ahmadinejad d’une nouvelle raffinerie capable de pourvoir aux besoins du pays en carburant alors que le régime n’avait aucun programme de ce genre en construction. La raffinerie en question a explosé pendant l’inauguration annoncée quand Ahmadinejad a appuyé sur un bouton pour démarrer son activité ! La honte ! Certains ont immédiatement évoqué l’hypothèse d’un attentat américain, mais Téhéran qui accuse régulièrement Washington pour le provoquer afin de l’amener à reculer a pris le parti d’insister sur une explosion accidentelle due à la vétusté des équipements avoisinants ou la précipitation dans l’inauguration d’un équipement non achevé. Face à cette insistance incongrue comportant un impossible aveu de l’incapacité du régime, il nous est paru utile d’envisager toutes les hypothèses et leur pertinence dans le contexte actuel pour comprendre les raisons de cette insistance du régime, mais aussi savoir s’il s’agissait plutôt d’un accident ou plutôt d’un attentat et dans ce cas, qui a plutôt été à l’origine de cette opération.


27.05.2011

Iran : La semaine en images n°170

Téhéran vient d’annoncer la découverte d’un vaste réseau d’espionnage et l’arrestation simultanée de 30 agents ou officiers liés à la CIA. L’arrestation des chefs du réseau annonce d’autres arrestations. Cela intervient après le refus des officiers et des gradés des Pasdaran de réprimer les rassemblements anti-régime de la Fête du Feu.

Au cours des dernières semaines, grâce aux images montrant l’absence des Pasdaran dans les manifestations officielles, nous avions insisté sur la montée de la tension entre les Pasdaran et le régime.

Aujourd’hui, grâce aux images de la semaine dernière, nous pouvons vous exposer les étapes et les raisons de cette décision radicale. Nous pouvons également vous donner les clefs pour comprendre ce que le régime pourrait faire par la suite. Voici donc une exceptionnelle semaine en images.


22.05.2011

Iran : La semaine en images n°169

Il y a un mois, les Iraniens ont investi les rues pour chanter et danser toute la nuit à l’occasion d’un événement formellement interdit par le régime, la Fête du Feu qui coïncidait avec l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque. Les Pasdaran ne sont pas intervenus pour disperser ces rassemblements doublement anti-régime. Deux mois auparavant, ces mêmes miliciens avaient boycotté l’anniversaire de la révolution islamique et la commémoration du retour de Khomeiny en Iran en 1979. Il était clair qu’ils affichaient silencieusement leur soutien aux adversaires du régime.

Cette union non déclarée des Pasdaran avec le peuple permettait d’espérer un changement. L’opposition officielle, le Mouvement Vert, conçue pour promouvoir des réformes au lieu d’un changement était dépassée. Le régime n’avait plus de joker. Les derniers partisans du régime ont paniqué. Ils ont aussi pris leurs distances en cessant de participer aux manifestations officielles et ils se sont également mis à vendre leurs biens pour acheter de l’or afin de préparer leur fuite.

Le régime était désorganisé. Pour rétablir l’ordre, il devait montrer qu’il avait le soutien des Pasdaran, mais il n’a pas réussi à organiser des manifestations en sa faveur (quel que soit le prétexte, la menace ou la récompense invoqués). Chaque effort raté mettait davantage en évidence la rupture des Pasdaran donc sa vulnérabilité. Le régime était en train d’encourager le peuple à voir les Pasdaran comme des alliés et d’envisager un soulèvement couronné de succès.

Pour éviter ce scénario, la semaine dernière, le régime a changé d’approche. Il a renoncé à soumettre les Pasdaran, à la place, il s’est mis à dénoncer l’unité des Pasdaran avec l’horrible Ahmadinejad contre le Guide pour insinuer une lutte interne pour le pouvoir (et non contre le régime islamique) afin que le peuple ne pas voie pas les Pasdaran comme des alliés et qu’en conséquence, il renonce à tout soulèvement.

Mais par chance pour nous, au moment du lancement du plan dissuasif, le régime devait organiser une grande manifestation officielle en hommage à un champion de la révolution islamique et les Pasdaran ont boycotté l’événement. La thèse qu’ils étaient contre le Guide mais pour le régime était fausse. Pour faire revivre son super plan anti-soulèvement, le régime annoncé que les Pasdaran allaient défier le Guide dans les rues en début de cette semaine, ce samedi.

Ce samedi, la manifestation en question n’a pas eu lieu faute de participants, une preuve que les derniers partisans du régime ne voulaient y prendre part (donc être vu dans les mises en scène du régime agonisant). Le régime a renoncé à son plan en faisant valoir une réconciliation entre Ahmadinejad et le Guide. Il a même diffusé la photo de leurs retrouvailles le dimanche. Mais quelques heures plus tard, le prince Reza Pahlavi publiait comme chaque mois le compte-rendu de ses échanges par courriels avec les Iraniens : il y était question de l’opportunité de commencer des grèves dans les industries et les services pour paralyser le régime.

Re-panique à bord ! Le régime devait trouver un moyen pour annuler discrètement la réconciliation afin de relancer la peur des Pasdaran pour immobiliser le peuple ou il devait trouver autre chose car il n’est pas aisé de se montrer discret et dans le même temps simuler une querelle. Le résultat est une semaine avec beaucoup de tergiversations et quelques cafouillages (même dans les photos), une nouvelle semaine de crise et d’erreurs pour le régime.


15.05.2011

Iran : L’incroyable révolution des Pasdaran !

Il y a une semaine, les médias iraniens évoquaient la mauvaise attitude d’Ahmadinejad et ses amis les Pasdaran vis-à-vis du Guide en dénonçant les « ambitions cachées des Pasdaran » de prendre le pouvoir par la force. La polémique revient avec la dénonciation du manque de respect vis-à-vis de la constitution et du Parlement. On parle de plus en plus des ambitions dévorantes des Pasdaran d’accaparer le pouvoir par la force. En fait, les Pasdaran ont quitté le régime pour s’approcher du peuple, le régime cherche à les montrer comme des ambitieux au service de leurs propres intérêts afin d’empêcher une union sacrée capable d’une nouvelle révolution. Les détails de l’affaire sont extrêmement intéressants. Les voici.


13.05.2011

Iran : La semaine en images n°168

La semaine dernière, l’actualité iranienne était focalisée sur la fièvre de l’or. Les collaborateurs du régime achetaient de l’or sous l’effet de l’inquiétude née de la passivité affichée par les Pasdaran, les Bassidjis et les militaires lors de la contestation du régime sous la forme inédite de rassemblements mixtes et dansants célébrant des fêtes zoroastriennes interdites par le clergé. Le régime était en difficulté. Il devait regagner le soutien de ses miliciens pour empêcher les achats d’or évoquant le manque de confiance de ses collaborateurs en sa survie, une situation propice à un effondrement graduel ou soudain. Le régime a tenté de regagner le soutien de ses miliciens en les menaçant. Il a même tué trois d’entre eux pour intimider les autres avant de leur proposer des cadeaux de grande valeur. Mais il n’a pas réussi à les soumettre. Le régime était très en difficulté.

Une semaine après, le sujet est oublié car tous les médias iraniens parlent d’une « querelle entre Ahmadinejad et le Guide Suprême et leurs bandes respectives de miliciens pour exercer le pouvoir ». Mais cela est une ineptie car selon la constitution de la république islamique, le Guide n’a aucun pouvoir et ne décide rien. Le pouvoir est exclusivement exercé par le Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (composé de 22 membres à vie) qui signe les traités, les contrats et choisit toutes les orientations et les programmes du pays dans tous les domaines. Dans ce système, les miliciens devraient déposer le Conseil de Discernement pour exercer le pouvoir, ce dont on ne parle pas.

En réalité, par la rumeur de la « Guerre des Loups », le régime a transformé les miliciens dissidents en méchants avides de pouvoir afin que le peuple ne puisse pas les considérer comme ses alliés et qu’en conséquence, il ne puisse non plus envisager un soulèvement en tablant sur leur passivité voire leur soutien. Voici les images de la construction minutieuse d’une rumeur qui tel un mur veut séparer des alliés potentiels.


08.05.2011

Iran : Trois morts suspectes chez les Pasdaran

Il y a 6 jours, le régime avait menacé de purger les Pasdaran qui refusaient de tirer sur la foule. Lundi, trois d’entre eux ont été tués dans un « accident de la route ».


27.04.2011

Iran : La semaine en images n°166

Cette semaine, l’actualité a été encore une fois dominée par une nouvelle hausse vertigineuse du prix de l’or due à des achats de plus en plus importants de cette valeur-refuge par un nombre plus important de gens aisés du régime qui ne croient plus en sa survie. La demande a été si importante que la banque centrale a manqué de pièces à vendre !

Rappelons que cette ruée vers l’or, indice d’un manque de confiance dans la survie du régime, avait commencé quand les diverses forces armées du régime avaient refusé d’intervenir pour disperser ou réprimer les rassemblements contestataires de la fête du feu.

La ruée vers l’or s’était installée car le régime a été incapable de prouver qu’il jouissait du soutien d’une partie de la population à défaut de jouir du soutien de ses forces armées.

Cette semaine, on a rapidement manqué de pièces d’or et frôlé la banqueroute économique car les forces armées (les militaires, les Pasdaran et les bassidjis) ont boudé le défilé de la journée de l’armée qui avait lieu ce lundi ! Le régime est allé au bord du précipice.


24.04.2011

Iran : La semaine en images n°165

Au cours des dernières semaines, les Iraniens ont contesté le régime islamique en célébrant publiquement et joyeusement les rituels non islamiques et interdits de Norouz ou en se rendant en pèlerinage sur les sites historiques de la naissance de la monarchie en Iran. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour empêcher cette contestation silencieuse confirmant ainsi leur absence de soutien au régime et ses dirigeants. Ce double désaveu du peuple et des forces de l’ordre a rendu possible un soulèvement. Cela a paniqué les derniers serviteurs du régime.

Les plus riches d’entre eux se sont mis à vendre leurs actions pour acheter de l’or et les plus pauvres ont pris leur distance avec le régime en difficulté. Les dirigeants devaient se montrer forts pour les rassurer. Mais ils n’ont pas réussi à réunir des foules pour montrer qu’ils avaient des appuis populaires : la base a paniqué davantage.

La semaine dernière, on a assisté à une nouvelle ruée vers de l’or qui a gagné plus de 30% en 15 jours. Avec le risque de désertion de ses derniers serviteurs, la semaine dernière a été placée sous le signe de la peur pour les mollahs. Ils ont tout tenté pour calmer le jeu en se montrant gentils ou intimidants avec la base paniquée comme des parents dépassés par un enfant intenable. Voici les images d’une semaine pénible et épuisante pour les mollahs.


17.04.2011

Iran : L’éternel retour de Mossadegh

Paris vient de sortir un film sur Mossadegh, le démocrate qui a tenu tête au Shah ! Le film est l’œuvre de Shirin Neshat, une artiste liée au régime des mollahs chargée d’esthétiser et banaliser le port du voile. Le film évoque le coup d’état du Shah contre son Premier Ministre démocratiquement élu. Le propos est anti-constitutionnel car dans la constitution iranienne, le roi nomme ou destitue le Premier Ministre sans avoir à expliquer ses choix. Le film dénature les faits historiques pour noircir l’image de la dynastie Pahlavi à un moment où cette dynastie et la monarchie enregistrent un soutien massif de la part des Iraniens. C’est évidemment une commande du régime pour que l’opinion occidentale ne puisse admettre l’existence de ce soutien et comprendre les raisons de ce soutien. Il est navrant que Paris puisse aider cette propagande pour maintenir un régime agonisant et impopulaire qui lui a accordé des contrats pétroliers à bas prix. Il nous est paru nécessaire de rappeler des faits historiques.


17.04.2011

Iran : Une crise de confiance interne déstabilise le régime

Au cours des dernières semaines, les Iraniens ont contesté le régime islamique en célébrant publiquement et joyeusement les rituels non islamiques et interdits de Norouz. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour réprimer cette contestation confirmant leur absence de soutien au régime et ses dirigeants. Ce double désaveu a paniqué les derniers serviteurs du régime. Le pouvoir devait se montrer fort pour les rassurer. Ses derniers efforts de la semaine dernière dans ce domaine ont été un échec : la base a paniqué en se précipitant sur l’achat d’or. On en sait un peu plus aujourd’hui grâce aux mesures d’apaisement annoncées par le régime montrant une certaine incapacité à calmer la situation.


12.04.2011

Iran : La semaine en images n°164

Au début de cette semaine, le samedi 2 avril, dans le cadre de Norouz, le nouvel an iranien, on devait fêter Sizdeh beh Dar qui consiste en une communion avec la nature au 13ème jour de l’année. Ce rituel qui comme la Fête du Feu est conspué par le régime et le clergé est depuis longtemps une vitrine de la contestation du régime au point qu’il a accepté une certaine tolérance de ces rituels. De fait, cette année dès la Fête du Feu, les hommes et les femmes avaient décidé de célébrer ces rituels en dansant ensemble et en public (ce qui est interdit par la charia) pour aller le plus loin possible dans la contestation.

Le régime, qui n’avait pas pu empêcher cette contestation lors de la Fête du Feu car il a perdu le soutien de ses miliciens et ses militaires, n’a pas trouvé mieux que de ralentir la vitesse du réseau pour empêcher la transmission des vidéos exposant le double désaveu du peuple et de ses troupes. Puis il a diffusé une longue série d’images de pique-niques sages pour faire passer la passivité de ses miliciens pour une absence de contestation dansante. Il pouvait ainsi sortir de cette période riche en occasion de se rassembler et danser, mais le soir des faits (samedi dernier, premier jour de la semaine en Iran) une vidéo de danse mixte (ci-dessous) a pu traverser la barrière numérique du régime exposant le désaveu du peuple et des miliciens, c’est-à-dire l’isolement du pouvoir et de ses derniers collaborateurs.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
La semaine de la reprise des activités (après les vacances de Norouz) ne pouvait pas commencer de la plus pire manière. Le retour au normal a été gâché. Craignant des mouvements incontrôlés, le régime a passé les 6 jours restants de la semaine à trouver des occasions non risquées pour simuler la normalité afin de ne pas paniquer ses derniers collaborateurs.


10.04.2011

Iran : La vérité sur le Comodo Hacker

Un Iranien de 21 ans a revendiqué le piratage de certificats de sécurité SSL de sites comme Gmail, Yahoo ! Mail, Hotmail ou Skype. Les Occidentaux parle d’un acte pour venger Stuxnet alors que ce virus n’a pas pu infecter le programme nucléaire iranien car ce programme n’utilise aucun ordinateur Siemens depuis 33 ans. Le motif de ce piratage est dans sa date, le 15 mars, date à laquelle les Iraniens manifestaient leur rejet du régime en célébrant la fête du Feu. Téhéran voulait bloquer l’envoi vers l’étranger de témoignages par mail ou de vidéos par fichiers joints via Skype. En, revendiquant l’attaque, le régime laisse supposer qu’il peut recommencer. C’est une manière d’intimider les opposants. En savoir plus…


30.03.2011

Iran : La semaine en images n°162

Contexte et enjeux de la semaine | Il y a 11 jours, le mardi 15 mars, les Iraniens ont massivement célébré la fête interdite du Feu en chantant et en dansant dans des réunions mixtes et publiques, ce qui est également interdit, afin de montrer le plus explicitement possible leur rejet du régime islamique. Le déroulement sans heurts de cette soirée de contestation joyeuse a également confirmé de manière explicite que le régime n’avait plus le soutien de ses milices et ses services de renseignement et que par conséquent, il se résumait à ses hauts dirigeants entourés de quelques milliers de policiers.

Le régime a compris que cela pouvait paniquer ses derniers collaborateurs en Iran, mais aussi ses amis en Palestine, afin que les premiers ne l’abandonnent pas pour fuir et les seconds ne l’abandonnent pas pour chercher d’autres protecteurs, le régime avait annoncé des manifestations islamiques en faveur des frères chiites révoltés de Bahreïn pour montrer qu’il possède des troupes islamistes fidèles. La première manifestation a été ridicule. Le régime a alors de nouveau tenté sa chance le vendredi 19 mars. Le nombre de participants était de 40% inférieur à ce qu’il devait être. La nuit de contestation du 15 mars avait visiblement découragé les derniers fidèles du régime.

Pour ne pas couler davantage, au cours de la semaine dernière, le régime a changé son approche : il a continué à mettre en avant son soutien aux révoltés islamistes de Bahreïn pour rassurer ses amis palestiniens, il a même relancé la guerre terroriste en direction d’Israël, mais il a abandonné l’idée de manifestations islamiques en Iran. Le régime devait cependant faire preuve d’autorité pour rassurer ses derniers partisans. Manquant de troupes pour se lancer dans des manœuvres d’intimidations, le régime a occupé le terrain médiatique avec divers évènements pour afficher une force tranquille.


27.03.2011

Iran : La semaine en images n°161

Contextes et enjeux de la semaine | L’événement central de la semaine a été la célébration le mardi soir de la Fête du Feu, coutume ancestrale iranienne interdite par le clergé et le régime. Elle coïncidait cette année avec l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque. Il y a près d’un mois, après avoir constaté l’absence des forces armées du régime à ses côtés lors de la célébration de l’anniversaire de la révolution, nous avions appelé nos compatriotes à manifester à cette date doublement symbolique pour expliciter leur rejet du régime islamique. Nous pensions alors que ce mardi 15 mars pourrait être le début d’une vague de contestation capable de renverser le régime.

Consciente de la popularité des objectifs, l’opposition officielle a alors inventé les mardis de la contestation pour s’attribuer les « manifestations » du 15 mars. En fait, elle cherchait à prendre la direction de la contestation avant cette date. Mais le peuple a boycotté cette initiative les mardis 1er et 8 mars. L’opposition officielle n’a pas réussi son coup, mais de plus soulignons qu’en vertu de son initiative des mardis de la contestation, dès le 8 mars, elle s’est retrouvée obligée de cautionner la soirée du 15 mars.

Prise au piège, l’opposition officielle a oublié ses mardis de la contestation, elle a appelé le peuple à participer à la Journée des Morts instaurée par le régime avant de s’éclipser pour ne pas expliquer son choix. Ses milliers de sites et blogs ont également cessé leur agitation virtuelle pour éviter tout débat. Les dirigeants du régime qui avaient ainsi perdu leur joker ont également cessé de paraître en public pour ne pas provoquer la rue.

L’ensemble du personnel du régime (dirigeants et soi-disant opposants) ont refait surface le samedi 12 mars avec un plan simple : laisser les gens chanter et danser, mais neutraliser les effets de leur action en diffusant des vidéos où les gens célèbrent cette fête avec des cris d’Allah Akbar et des slogans favorables à la fausse opposition officielle et islamiste. Comme d’habitude, les images sont floues, on ne voit personne, mais on entend les slogans chers au régime. Il y a aussi des vidéos floues où le sous-titre et la bande son évoquent des affrontements avec les miliciens pour montrer qu’il existe des troupes fidèles afin de pouvoir intimider le peuple et le dissuader d’autres actions de ce genre. Le régime et sa fausse opposition continuent d’ailleurs dans cette voie car la participation a été géante.

Les Américains, qui ont besoin d’un régime islamique en Iran pour agiter l’Asie Centrale et ne peuvent cautionner la demande d’un régime laïque, ont aidé le régime en diffusant un pot-pourri de vidéos concoctées par la bande de Moussavi sur leurs télévisions dont VOA-Farsi. Ils ont également réduit au maximum la visibilité des vidéos envoyées par les anonymes iraniens vers leurs correspondants qui ont un compte Youtube afin de marginaliser la danse contestataire. Pour ne laisser aucune chance aux Iraniens, les Américains et leurs collègues européens ont également banni de leur média toute référence à la célébration de la fête du feu dans les autres pays ou régions persanophones. Par la suite, pour entériner et officialiser la vision déformée par les Américains, d’autres employés de la fausse opposition ont rediffusé les vidéos islamistes favorisées par Youtube tout en citant les vidéos de danse comme des choses marginales et sans importance.

- Mais grâce à l’assiduité de quelques collaborateurs zélés, nous avons retrouvé plus d’une dizaine de vraies vidéos de la soirée avec des images claires, le vrai visage de l’Iran : des gens qui dansent sans peur car le régime a perdu le soutien des forces armées. Les autres photos de la semaine confirment ce fait et donnent toute une force inouïe à la contestation du mardi 15 mars 2011. Les voici. Elles vous permettent de jauger nos troupes et les leurs, notre vérité et leur propagande.


20.03.2011

Iran : ça va valser !

Nous avions appelé les Iraniens à expliciter leur rejet du régime et de l’identité islamique en dansant et chantant lors de la fête zoroastrienne du Feu dans les quartiers et les rues de leurs villes et cela a été fait. Mais personne n’en a parlé car le régime a bloqué l’expédition de vidéos et les agents pro-Moussavi ont pris en charge la diffusion des vidéos trafiquées où l’on entend des slogans pro-Moussavi et même « Allah Akbar ». Le rejet de l’islam a été aussi escamoté par les news par les Occidentaux qui parlent plus volontiers du rôle des mollahs à Bahreïn et la disponibilité des Iraniens pour aller dans ce pays défendre leurs frères chiites.


18.03.2011

Iran : La résistance commence aujourd’hui.

Il y a un mois, le régime des mollahs a été incapable d’organiser les manifestations officielles en l’honneur de la révolution islamique notamment le rassemblement politico-militaire célébrant le retour de Khomeiny puis le défilé de l’ensemble des forces armées en mémoire du ralliement des sous-officiers de l’armée de l’air à la révolution islamique. Il était clair que les forces armées avaient lâché le régime. Les Américains n’avaient alors pas parlé d’une opportunité car ils ne souhaitent pas la fin du régime islamique, mais le transfert des pouvoirs vers leurs pions afin de disposer d’un allié islamiste pour agiter l’Asie Centrale. Les Européens étaient restés silencieux car la chute du régime est synonyme de la fin de leurs contrats. Les deux avaient soutenu l’opposition officielle du régime pour s’assurer de la continuité du système. Nous avions alors appelé nos compatriotes à expliciter leur rejet du système islamique en célébrant le mardi 15 mars, jour de la Fête du Feu (qui est interdite par le régime), mais aussi anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque pour forcer les Occidentaux à changer d’attitude. Nous y sommes. La hausse vertigineuse des ventes de pétards fait état d’une participation massive. Le régime a peur de la foule alors qu’il n’a plus de protection armée, il multiplie les déclarations contradictoires montrant ce qui lui fait peur. En revanche, les Occidentaux ne parlent plus de la situation interne en Iran : une attitude fermée, mais attentiste. Il y a un mois, le régime avait l’initiative, les Occidentaux le suivaient. À présent, les deux sont dans la riposte. La résistance commence aujourd’hui.


15.03.2011

Iran : La semaine en images n°154

Le régime des mollahs va mal car en refusant catégoriquement tout compromis quelles que soient les sanctions, il a peu à peu perdu le soutien de ses propres partisans notamment ses miliciens malmenés par ces sanctions. Cette rupture est devenue visible à l’occasion des grandes manifestations que le régime devait organiser sans y parvenir.

Sans sa base traditionnelle, le régime repose aujourd’hui d’une part, sur ses cadres dirigeants et des gens des services secrets qui ont un passé trop lourd pour cautionner un changement et d’autre part, sur les officiers de l’armée qui sont tenus de rester à ses côtés pour défendre le pays. Leur nombre n’est cependant pas suffisant pour simuler un front capable de contenir le peuple. C’est pourquoi depuis des mois, le régime tente d’intimider le peuple avec des annonces de pendaisons ou encore de le duper avec des annonces de grands rassemblements lors des diverses manifestations prévues à son calendrier.

Cette semaine, à une vingtaine de jours du 32e anniversaire de la révolution, une manifestation qui peut devenir la vitrine de l’isolement du régime, on a assisté à une intensification de cette propagande et des annonces de pendaisons. Voici les images d’une semaine placée sous le signe de la terreur.


30.01.2011

Iran : La semaine en images n°151

La semaine dernière a été marquée par la nouvelle du suicide du prince Ali-Reza Pahlavi, connu pour son attachement à l’identité iranienne non-slamique, une des choses à laquelle s’agrippe le peuple pour supporter les mollahs. Ce suicide a donné lieu à une grande vague de sympathie vis-à-vis des Pahlavi qui ont toujours défendu cette identité patriotique qui leur a valu l’animosité des grandes puissances étrangères. Les Iraniens sont même montés sur les toits de leurs logements pour scander le nom de Reza Pahlavi ! Le suicide a pris des dimensions politiques insoupçonnables poussant les grandes puissances à nier le soutien exprimé en grande partie par ceux du pays afin de nier le rôle central de Reza Pahlavi dans l’avenir du pays.

Ce suicide, mais aussi la vague de soutiens à Reza Pahlavi, ont contribué à faire oublier ce qui se passait en Iran même. Il s’en est quand même passé des choses très intéressantes dans ce pays.

Le principal événement de cette semaine oubliée a été sans aucun doute l’absence de tout commentaire de la part des mollahs sur cette disparition et ses effets. On n’a entendu aucun commentaire désobligeant de la part des mollahs dirigeants !

On s’abstient de tout commentaire désobligeant en cas de disparition d’un adversaire quand il y a du respect ou de la crainte d’un envenimement du conflit. Dans ce cas, on ne peut guère évoquer le respect des mollahs pour la famille Pahlavi, il ne reste que la crainte.

Ce silence que nul n’a signalé dans la presse occidentale (et pour cause) trouve son explication dans les faits que nous avons exposés depuis des mois dans nos articles de la rubrique de la « Semaine En Images » : depuis plus d’un an, le régime a perdu le soutien de ses miliciens : il est fragilisé. Il ne peut pas se permettre de provoquer une situation agitée nécessitant le déploiement des troupes qu’il n’a plus car on verrait clairement qu’il est fini. Il se tait, mais pour affirmer son autorité et intimider le peuple, le régime annonce régulièrement des pendaisons collectives visant parfois des groupes d’opposition.

Dans ce contexte, après le suicide survenu le mardi soir, avec des crieurs sur les toits et ceux qui avaient bravé la peur d’être arrêtés pour s’exprimer sur le site de Reza Pahlavi, le régime s’est retrouvé dès mercredi dans une situation inédite d’agitation. Il a laissé couler en évitant tout commentaire, mais il a aussi reprogrammé immédiatement une pendaison publique qu’il avait reportée en début de la semaine. Voici les images d’une semaine très mouvementée.


10.01.2011

Iran : La semaine en images n°150

Au cours des mois et des semaines passés, nous vous avons exposé les images attestant d’une baisse continuelle du nombre des partisans du régime, en particulier les miliciens qui étaient chargés de la répression, mais aussi de l’animation de la fausse opposition, le Mouvement Vert, qui doit donner une couleur démocratique à l’islamisme et au refus de d’apaisement avec l’Occident.

Le régime a perdu leur soutien après sa décision de limiter le pouvoir d’achat général pour habituer les Iraniens à vivre à l’heure de la pénurie afin de limiter le choc d’une pénurie soudaine.

Lâché par cette base indispensable pour sa sécurité alors que le mécontentement couve, dernièrement, le régime s’est mis à évoquer la pollution de l’air pour annuler les manifestations impossibles à organiser, mais aussi pour inciter le peuple à ne pas sortir afin d’éliminer les témoins de son isolement. Par la suite, sa fausse opposition, le Mouvement Vert, qui est boycotté depuis des mois, a parlé de pluies acides et de pollution cancérigène non pas pour garder les témoins de son insuccès à distance, mais pour tétaniser les esprits et faire passer au second plan les manifestations vouées à l’échec.

Cette semaine, on a de nouveau entendu parler de cette pollution foudroyante car le jeudi 30 décembre (9 Dey), le régime devait organiser une manifestation officielle : la Journée de soutien du Peuple au Guide !

Or, il y a deux semaines, après les échecs répétés pour mobiliser ses miliciens, sous l’impulsion de son nouveau patron Larijani, le régime a dû de nouveau augmenter les prix encore plus pour renforcer son plan de pénurie organisée pour échapper à la pénurie subie. Cela a détourné les Iraniens des transports en commun jugés trop coûteux. Tout le monde s’est mis à la marche à pied. La pollution a diminué !

On en a même la preuve car pour nier ce boycott, le régime a dû multiplier les reportages faisant état du succès des transports en commun. Ces reportages ne montraient aucun signe de pollution de l’air : manque de visibilité ou usage de masque. De fait, en évoquant une pollution inexistante, le régime a surtout convaincu les Iraniens qu’il n’avait pas pu recruter de nouveaux miliciens et qu’il était toujours en voie d’affaiblissement.

Cela a autorisé un grand nombre de commerçants notamment les boulangers à ne pas appliquer son plan de rigueur. Le régime s’est fait une raison en affirmant qu’ils n’avaient pas augmenté leurs prix car ils utilisaient encore les stocks de farine achetés au prix subventionné alors que le prix du pain aurait dû augmenter en raison de la hausse du coût général de la vie pour permettre à ces commerçants de vivre et de consommer ! Le régime était face à une contestation de son autorité. Il aurait alors dû montrer les dents, mais il n’a rien fait. Ses dirigeants ont également fuit le contact avec la foule ou la presse pour éviter d’avouer leur défaite.

On peut parler d’un repli tactique. Les images des évènements organisés par le régime pendant cette semaine laissent entrevoir un malaise plus profond.


03.01.2011

Iran : Les chiens de garde veillent !
(de nouveaux éléments historiques inédits ont été ajoutés le 03.01.2011 dans l’analyse axée sur Israël. Voir notamment la 3e note.)

Face aux sanctions qui le privent de ses revenus en devises pour le menacer de pénuries et d’éventuels soulèvements, le régime des mollahs avaient planifié de supprimer les prix subventionnés afin d’étrangler le pouvoir d’achat et ainsi habituer de force les Iraniens à vivre en état de pénuries. Après moult hésitations, ce samedi, le régime a lancé ce programme qualifié de Grande Chirurgie de l’économie iranienne. On signale de nombreuses protestations dans de nombreux secteurs chez les malades soignés de force par les mollahs, mais les faits ne sont pas signalés dans les médias Européens. Dans le même temps, le FMI (organe contrôlé par les Etats-Unis) parle d’une réforme nécessaire et bénéfique au peuple qui va accroître la popularité du régime ! Encore une fois, l’Europe et les Etats-Unis tournent, chacun à leur manière, le dos au peuple iranien comme lors de son soulèvement en juin 2009. Ils ne veulent pas d’un changement de régime, mais d’un arrangement avec le régime des mollahs.

Tout sauf un changement de régime ! Dans cette optique on pleure à chaudes larmes Jafar Panahi, cinéaste emprisonné car il voulait une république islamiste modérée !


25.12.2010

IRAN : A very depressing December 10th

© IRAN-RESIST.ORG – December 10, 2010 | The day before yesterday, on the Thursday 9 December, the mullahs let supposed that they would free 2 prisoners on whom focus foreign media despite that according to the latest statistics, the mullahs hang daily more than 18 men who are less than 28.

It was on the day before the international day of the Human Rights. Western media announced then that the condition of Human Rights got better while the regime hangs more than 18 boys of less than 28 every day.

Then, on the 10 December, International day of the Human Rights, the regime specified that one of the 2 released people was freed temporarily only and that the other one, Sakineh, was not free yet [2].

De facto, on this special day, every media told about Sakineh instead of mentioning that every day 18 young people are hanged in this country and that since the start of this three-day buzz, at least 54 Iranians were hanged.


21.12.2010

Iran - Jundallah : La dernière tentative de Washington

Trente-neuf personnes ont été tuées et plus de 50 blessées mercredi dans une mosquée de la ville iranienne de Chahbahar lors d’un attentat suicide perpétré par le groupe armé islamo-séparatiste Jundallah qui opère depuis le Pakistan, allié des Etats-Unis. La terreur est normalement censée déstabiliser les Etats, mais cette bombe est une aubaine pour les mollahs car ils peuvent évoquer la menace d’un éclatement en cas de chaos pour dissuader les opposants de se lancer dans un soulèvement. Ce n’est pas un hasard, Washington a agi pour sauver un régime en perdition dont il a besoin pour contrôler la région.


16.12.2010

Iran - Salehi : Une nouvelle stratégie au sommet

En se basant sur la presse iranienne (contrôlée par le régime), les médias étrangers affirment que Mottaki, le ministre des affaires étrangères de la république islamique a été limogé car il avait accepté de faire un geste de modération dans la politique nucléaire du régime. Les médias occidentaux devraient mieux étudier la constitution iranienne : le programme nucléaire n’est pas géré par le ministère des affaires étrangères, mais par le Conseil national de Sécurité. Téhéran manipule les Occidentaux. Il cache son jeu. | Décodages |


14.12.2010

Iran : La semaine en images n°146

Cette semaine, on était encore dans la Semaine du Bassidj qui a débuté le 25 novembre : le régime devait organiser jusqu’au jeudi 2 décembre des manifestations pour mettre en valeur les capacités policières de la milice chargée de réprimer les émeutes. Mais les jeunes qui formaient cette milice essentielle pour la sécurité du régime ont rompu avec lui au moment du soulèvement du peuple iranien en juin 2009 et boycottent depuis cette date toutes ses manifestations. C’est pourquoi comme la semaine dernière, le régime a dû faire des manœuvres médiatiques pour cacher ce boycott qui est la preuve de son affaiblissement.


05.12.2010

Iran : Un attentat pour tuer un dissident afin d’intimider les autres

Deux attentats à la bombe ont visé deux savants atomiques iraniens tuant l’un d’entre eux. Ils n’ont pas été revendiqués, mais le régime les a décrits comme des pressions visant à le forcer à reculer sur ses positions avant sa rencontre du 5 décembre avec les Six. Le régime a également évoqué la participation d’Israël. Les circonstances et les caractéristiques des attentats, ainsi que l’identité des deux victimes, font état d’un coup perpétré par le régime lui-même contre des personnes sensibles susceptibles de quitter le pays afin de demander l’asile politique.


30.11.2010

Iran : La semaine en images n°145

Cette semaine, le régime devait célébrer l’anniversaire de Ghadir Khom, événement au cours duquel Mahomet a nommé son gendre Ali comme son successeur, événement que l’on peut qualifier de fondateur du Chiisme. Le régime devait également organiser l’anniversaire de la création de la milice Bassidj inventée par Khomeiny en 1979 deux jours après la fête religieuse de Ghadir Khom. Or, cette année, le peuple iranien a massivement boycotté le Ramadan et les jeunes miliciens du Bassidj ont pris leur distance avec le régime depuis deux ans et boycottent ses manifestations. Le régime était donc devant un double défi. Les deux évènements étaient des fiascos prévisibles. Le régime a passé la semaine à mentir ou à faire diversion pour dissimuler les deux boycotts qui font état d’un rejet de l’islam et aussi de son manque de troupes pour se défendre contre un nouveau soulèvement.


28.11.2010



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