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Iran : La semaine en images n°248
21.11.2012

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains. En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) et d’accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan.

Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étairnt dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Ruptures internes & crise du dollar.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

Rafsandjani a aussi paniqué : il a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été la grand manitou dut terrorisme international.

Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir l’arrêter. Les Pasdaran ont formulé d’autres accusations de corruption pour le dissuader de sceller une entente en échange de quelques garanties pour lui-même. Afin de les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion à N-Y, Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime. Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver son fils pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Il y a un mois, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale pour la fête de Sacrifice, puis célébrer la Semaine de l’Engagement Sacrificiel des Jeunes volontaires (Bassidjis) pour la révolution, anniversaire de la seconde révolution, et enfin célébrer la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011. Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer le retrait du vote de confiance du Parlement à son cabinet. Les autres mollahs qui se sont toujours accommodés de Rafsandjani et ont obtenu en échange un siège à l’l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) et des parts dans divers secteurs économiques du pays ont désapprouvé cette révolution du palais et ont exprimé leur hostilité via leur président Mahdavi-Kani (qui est également chef de la loge maçonnique du clergé). Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Washington a été alarmé par ce déclin évident de l’islamisme et même l’islam en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation de son pion Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage. Washington a esquivé ce tir contraire à ses intérêts et n’en a soufflé mot. Mais les diplomates du clan Rafsandjani ont dû alors se retirer de ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant un de ses proches de détournement de fonds publics. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles divisions.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, y compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. Dans la foulée, la compagnie iranienne de roulements à billes a déposé le bilan entraînant dans sa chute 1000 emplois et menaçant tout le secteur automobile (500,000 emplois). La base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) les a sanctionnés par le boycott massif des rassemblements pour l’anniversaire de la seconde révolution et pour la fête de Ghadir qui doit célébrer la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont seulement cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont tiré sur un drone américain et ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à ses faux opposants internes comme Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir. Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant très musulman, très respectueux de la révolution et membre de sa fausse opposition, partisan du maintien du régime et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et ses initiatives anti-régime !

Le régime utilisait le Mouvement Vert qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements. C’est pourquoi les gens de la base ont continué à boycotter les rassemblements officiels.


Cette semaine, le Régime avait un programme officiel chargé : le régime devait organiser des manœuvres aériennes qu’il avait promises la semaine dernière dans le but de rassurer ses partenaires déprimés. Mais étant donné que l’on ne voit plus les avions du régime depuis plusieurs années (en fait par mesure d’économie de carburants) et que par ailleurs le régime a souvent promis des missiles extraordinaires et des renforts sans les montrer, cette fois, il devait évidemment compenser tous ses mensonges passés en montrant des images époustouflantes à l’occasion de ces manoeuvres (programmées dans une région inhabitée pour être invisible).

Par ailleurs, au 2nd jour de la semaine (le dimanche 11 novembre), il y avait la première anniversaire de la mort de 36 commandants des Pasdaran (dont le brigadier général Tehrani-Moghadam). Le régime avait alors parlé d’un accident, mais tout indiquait un assassinant groupé orchestré par le régime pour éliminer un éventuel coup d’Etat contre-révolutionnaire. Le régime avait alors organisé des funérailles officielles pour ses propres victimes en faisant d’eux des martyrs de la révolution pour nier leur rupture, mais les officiers des Pasdaran avaient boycotté ces funérailles et avaient même vengé la mort de leurs camarades par un attentat contre une grande mosquée. Cette année, le régime devait organiser un rassemblement d’hommage à ces gens puisqu’il les avait qualifiés de fidèles au système, mais il nous a semblé qu’il voulait se dérober à ce devoir car il n’avait pas décrété une journée en hommage à ces martyrs et il n’avait annoncé aucun rassemblements en leur honneur.

Cette semaine, allait aussi débuter le mois de Moharram dont les 10 premiers jours sont consacrés au mort en martyr de Hossein, le grand héros du chiisme. La période est aussi le début de la semaine de Bassidj (engagement volontaire). Etant donné que ces deux événements religieux et politique ont été sévèrement boycottés par le peuple, mais aussi, les Pasdaran, les Bassidjis, les Bazaris et les mollahs de base ; le régime devait les débuter en toute discrétion mais sans donner l’impression de battre en retraite.

Cette semaine, le régime était face à un programme irréalisable et de nombreux événements boycottables. Pour pouvoir dissimuler les boycotts attendus, le Régime a sans casse tenté de détourner l’attention du peuple par des buzz sur des sujets de grandes préoccupations comme la pénurie notamment de médicaments. Redoutant une agitation du côté des ses associés déçus, encore du côté des Pasdaran ou encore du côté du peuple, le régime a aussi sans cesse cherché à relancer le buzz autour du martyr de Sattar Beheshti pour l’ériger en modèle afin d’engager le peuple à adopter ses critiques et ses propos hostiles à la contre-révolution.

Mais le peuple ou encore les compagnons du régime n’ont rien fait pour plébisciter ce faux héros, les uns parce qu’ils n’y croient pas et les autres car ils ont marre des fausses solutions ! Les dirigeants des deux clans et aussi les commandants en chefs des Pasdaran ont été convaincus que les prochaines manifestations officielles (Muharram & semaine de Bassidji) allaient être boycottées. La perspective de la confirmation de leur isolement les a amenés à reprendre leurs luttes internes pour dominer le régime et être les seules à bénéficier d’un deal : le clan Rafsandjani a accusé Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, d’avoir tué Sattar Beheshti ! Le chef du Pouvoir Judiciaire a accusé les Pasdaran ! Les pasdaran ont accusé les Larijani (qui étaient leurs alliés, il y a encore 7 jours) ! Le régime est parti en tête à queue !

Les gens de la base qui étaient déçus par cette guerre civile ont été tentés par la fuite. Voici le récit et les images d’une semaine de chaos et d’effondrement…



© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Le principal événement de la semaine dernière a été sans nul doute l’aveu d’un meurtre pour faire d’un faux opposant un modèle à suivre afin de contrôler un éventuel soulèvement. Le régime devait avoir la certitude que les siens étaient au point d’explosion, prêts à rompre et à rallier l’opposition, qu’il était lui-même donc face à l’émergence de nouvelles conditions propices à un soulèvement général pour prendre le risque de mobiliser le peuple dans la rue sous la bannière de ses opposants officiels alors que cette tentative avait failli le renverser en 2009.

Mais il n’y avait pas eu le grand élan de sympathie chez les Iraniens comme dans le cas de Neda. Avec le programme lourd qui allait débuter cette semaine, les dirigeants du régime devaient donc nécessairement aller plus loin dans la dramatisation pour provoquer cet élan de sympathie ou bien ils devaient trouver un moyen de se montrer solidaire des gens de base pour susciter leur solidarité.

Vendredi 9 novembre 2012 (19 Abân 1391), à la veille de la nouvelle semaine de tous les défis, un des sites du Mouvement Vert, Sahâm News, hébergé par le régime, a annoncé un grand rassemblement populaire dans un cimetière connu de la ville là où le régime avait enterré Sattar un jour plus tôt ! Mais Sahâm News n’a publié aucune image pour certifier l’existence du grand rassemblement en l’honneur de « Sattar Beheshti, l’opposant pro-régime ! »

En fait tout le récit n’avait aucun sens car au moment de l’annonce de cette mort, la très bruyante "soeur" de l’opposant factice avait dit que le régime avait prié son mari de venir chercher le cadavre et d’acheter une tombe pour l’enterrer. Dans le premier récit, la famille de la "victime" avait le cadavre ! Cette famille qui parlait si facilement à tous les médias n’a pas photographié le "cadavre" pour soulever une tempête contre le régime. Tout le monde pouvez-vous se demander pourquoi ? N’avait-elle pas envie de voir le régime tomber ? Ces questions encombrantes ont été effacées par un nouveau récit évoquant la prise en change de l’enterrement par le régime ! En fait, le régime a supprimé le cadavre de l’opposant factice de son récit. Ce n’est pas la première fois que cela arrive : d’autres faux opposants soi-disant tués ont été vite enterrés "en cachette" et l’annonce de leur enterrement est devenue la preuve de l’authenticité de leur décès et leur soi-disant héroïsme.

Mais cette fois-ci, le régime a commis une erreur de taille : au lieu d’évoquer un enterrement sur un terrain vague, il a enterré ce martyr utile dans un cimetière très décent de la ville pour que personne ne puisse l’ignorer : afin d’obtenir un rassemblement autour de son nom et ses idées. Mais encore une fois, il n’y a pas eu de rassemblement en faveur de héros de simulacre !

Les récits ont alors vite changé encore : on a évoqué la présence de l’oncle de la victime au moment de l’enterrement en cachette par le régime et l’oncle a vu un cadavre sanguinolent alors que victime était morte depuis une semaine et selon les traditions musulmanes, il avait été lavée avant d’être mis dans un linceul fermé ! en l’absence d’un élan de solidarité du peuple pour ce faux opposant, le récit a encore changé : les parents de la victimes ont fait leur apparition dans le récit mais pas la très bruyante soeur car elle avait gaffé lors d’un témoignage sur Voice of America en parlant de son mari comme son beau-fils ce qui laisse penser qu’une même personne a joué le rôle de la soeur et de la vieille mère qui entre temps est devenue un peu amnésique mais encore fière de son fils...

Tout cela n’était pas brillant et a convaincu le régime d’oublier la famille devenue compliquée de la victime et tenter de dramatiser l’affaire par d’autres moyens et avec d’autres intervenants !

En cette veille d’une nouvelle semaine qui s’annonçait difficile, le régime a eu une autre mauvaise surprise : Obama a renouvelé pour une année le régime de sanctions voté le 4 nombre 1980. Il a annoncé des mesures punitives contre les responsables d’information et de propagande du régime. Les médias américains ont également évoqué la genèse d’un projet d’embargo total du régime. C’était là de bien mauvaises nouvelles susceptibles d’amplifier la panique des derniers collaborateurs du régime, mais aussi la colère du peuple mettant le régime face à une combinaison dangereuse.

Comme d’habitude, face à la crise, les dirigeants se sont cachés, déprimant encore davantage leurs collaborateurs par leur manque de courage !

Pour leur malheur, une nouvelle expédition d’enfants des collaborateurs utilisés pour renflouer le Bassidji a fini dans un ravin et un train a aussi été déraillé : les deux accidents nécessitaient la présence de responsables, mais la peur de sortir a amené le régime à minimiser le nombre des morts, à limiter les victimes aux seuls conducteurs des ces engins !

Samedi 10 novembre 2012 (20 Abân 1391), le régime devait (sans perdre de temps) empêcher la montée de la panique chez les siens et la montée de la colère chez le peuple. On n’a vu ni entendu un responsable de haut niveau. Du fond de leur planque, ils n’ont rien trouvé de mieux que d’annoncer des débats sur « le report de la seconde phase de suppression des prix subventionnés », plan de rigueur qui malmène le peuple, en se disant qu’en évoquant une possible pause ils pourraient éviter un plus grand mécontentement, éliminer le risque d’un soulèvement et s’épargner une plus grande panique chez leurs derniers collaborateurs.

Mais ce plan de rigueur est nécessaire aux dirigeants et à leurs collaborateurs pour survivre malgré les sanctions : les dirigeants ont donc évoqué le report d’une mesure vitale qu’ils doivent appliquer tôt ou tard pour continuer à avancer. C’est pourquoi rien n’a été annoncé. Ainsi par un flou artistique, les dirigeants planqués ont tenté de s’acheter du calme pour un court délai en repoussant une mesure par peur de ses effets indésirables. Ils ont certes évité une nouvelle source de panique immédiate, mais ils ont aussi convaincu leurs derniers collaborateurs qu’ils n’avaient aucune solution pour les sauver, mais aussi aucun courage pour prendre une quelconque décision.

Le régime a surtout réussi à mettre en valeur sa lâcheté. Une autre annonce floue a confirmé le manque de courage des dirigeants. Le Conseil de Discernement, le véritable gouvernement du régime, a envoyé un de ses membres, l’ex-ministre de l’économie Davoud Danesh-Jaafari à la rencontre des médias pour affirmer que la récession actuelle n’était pas due aux sanctions, mais surtout à une mauvaise gestion qui avait augmenté la masse monétaire et permis aux particuliers de ramasser des devises nécessaires à l’économie. Selon l’intervenant, le ramassage de devises par les particuliers était un suicide économique collectif. Pour sauver le pays, il fallait diminuer la masse monétaire (ramasser les billets en trop sur le marché) et ramasser les devises achetées par les particuliers !

Il nous a semblé que via ces recommandations, les dirigeants tentaient de culpabiliser leurs collaborateurs et le peuple pour les amener à accepter un autre plan de rigueur passant non pas des hausses de prix, mais par de nouvelles baisses de salaires, d’allocations ou de leur épargne (en devises) pour remplacer leur premier plan de rigueur qu’il n’osent pas appliquer.

Normalement, après chaque annonce officielle, le régime organiser des rassemblements pour tester sa cote de popularité ou le taux de la popularité de ses annonces. Mais ce samedi, il n’y a aucune suractivité de ce genre. Cependant, le régime devait cependant célébrer la Journée du Livre avec les nombreux écrivains et journalistes (issus des associations islamistes universitaires comme BCU) qui sont à son service et encore très présents à ses côtés. Mais ces derniers n’ont pas été au rendez-vous fixé par le régime et la Journée du Livre a encore mis en évidence l’isolement des mollahs. Le toujours souriant Hosseini, ministre de la culture de de la propagande, qui devait présider l’assemblée affichait une mine très anxieuse comme ses collaborateurs et les rares participants.

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Le régime, boycotté déjà (au 1er jour de la semaine), devait absolument affirmer son autorité. Il a annoncé le démarrage des manoeuvres promises la semaine dernière dans 36 heures : le lundi 12 Novembre. Il a également annoncé que le porte-parole de ces manoeuvres allait organiser le dimanche 11 novembre une conférence de presse sur le programme très riche de ces manoeuvres. Le régime essayait de masquer ses problèmes en annonçant la mise en service de missiles très performant et il tentait d’utiliser les manœuvres et leur propagande pour zapper la cérémonie en hommage aux 36 Pasdaran qu’il ne porte guère dans son cœur.

Il s’est alors passé deux faits inattendus : le Conseil de Discernement qui se réunit chaque samedi matin s’est réuni encore dans l’après-midi. Il y avait de l’urgence dans l’air. Mais il y avait aussi un autre point important : Les 2 frères Larijani étaient absents. Or, il y a toujours l’un de deux (et le plus souvent Sadegh Larijani) dans ce fief de Rafsandjani pour surveiller l’assemblée afin que l’on n’y puisse pas prendre des décisions contraires à leurs intérêts. L’absence des Larijani à cette seconde réunion du Conseil ne pouvait résulter que d’une absence d’invitation du clan Rafsandjani... pour rester entre les membres de ce clan.

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A l’issue de ce conseil de guerre, la seule décision du clan Rafsandjani a été d’annoncer via un "parlementaire" que, la veille, « l’ensemble des religieux responsables de la prière de vendredi avaient unanimement condamné la convocation d’Ahmadinejad au Parlement ». Rafsandjani protégeait son pion Ahmadinejad contre un éventuel retour de la convocation destinée à le renverser. Par ce choix, Rafsandjani a laissé entrevoir qu’il estimait le cessez-le-feu entre les deux clans comme caduque. La situation du régime était à ses yeux donc assez alarmante pour donner lieu à une nouvelle attaque de Larijani contre son clan pour lui ravir la direction des affaires et le privilège de négocier une sortie sécurisée avec Washington.

Dimanche 11 novembre 2012 (21 Abân 1391), Rafsandjani avait bien vu : le vice président du Parlement a déploré la gestion désastreuse d’Ahmadinejad dans la crise du dollar : il l’a accusé d’avoir provoqué cette crise en cessant en depuis deux semaines, la distribution de dollar sur le marché (via les agents de change), ce que Iran-Resist a été le seul site d’info à signaler. Mais notre satisfaction mise à part, l’argument était faux car la crise est là depuis 18 mois. Le clan Larijani essayait d’étoffer son argument d’incompétence d’Ahmadinejad pour le virer.

La riposte de Rafsandjani a été très intelligente. Il a chargé son pion caméléon, le parlementaire Ahmad Tavakkoli (ci-dessous), un cousin des Larijani qui les hait, de critiquer « le Pouvoir Judiciaire de ne pas avoir demandé rapidement une enquête interne après la mort de Sattar Beheshti en prison et d’avoir ainsi par son inaction et son silence à ce propos, laissé les médias contre-révolutionnaires d’exploiter l’affaire et mettre le régime dans l’embarras ».

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Par ces critiques, Tavakkoli ne laissait pas supposer une responsabilité de Sadegh Larijani, le chef du Pouvoir Judiciaire, dans cette affaire de mort (factice), mais il tentait de souligner son incompétence pour demander sa destitution !

Sadegh Larijani, le chef du Pouvoir Judiciaire, ne savait que dire. Il est resté interloqué. Son frère Ali Larijani a volé à son secours en demandant une commission d’enquête parlementaire sur la mort de Sattar Beheshti ! Par ailleurs, cet ex patron des médias du régime et de la propagande a donné la priorité à la diversion médiatique pour détourner l’attention de la base et du peuple de la révélation de pénurie de dollars et aussi d’une querelle qui devenait très dangereuse à tout point de vue.

Il lui fallait du lourd pour préoccuper l’opinion pour qu’elle pense à autre chose. Il fallait aussi de quoi l’impressionner pour faire oublier le constat de la division et la vulnérabilité du régime.

Pour détourner l’attention de l’opinion et la focaliser ailleurs, le régime a commencé à parler sans cesse d’un risque élevé de pénurie de médicaments en raison de la disparition des devises consacrées à l’importation dans des achats futiles. Divers chiffres anxiogènes ont été annoncés comme par exemple l’existence de seulement 2 mois de stock !

L’argument de budget dépensé était débile, mais il s’agissait de tourmenter les gens pour les préoccuper sans toute fois évoquer les sanctions (que le régime ne veut pas évoquer pour ne pas admettre sa fragilité). Larijani évite aussi de tout mettre sur les sanctions car il veut tout mettre sur le dos d’Ahmadinejad pour le sortir.

Pour impressionner ses derniers collaborateurs et aussi le peuple, le régime a annoncé via ses faux opposants de HRA, la pendaison collective de 35 personnes au cours de la semaine dernière à la prison Vakil-Abad de Mashad et le transfert de 7 autres dans le couloir de la mort de la prison d’Evine pour une pendaison imminente. L’annonce a précisé que l’un des condamnés était un brigadier général des Pasdaran ! Etant donné que l’on était le jour anniversaire de l’élimination de 36 généraux rebelles, le régime tentait d’intimider également les Pasdaran dissidents.

Par ailleurs pour changer de sujet, le régime a décidé de mettre en vedette un autre faux opposant : Nasrine Sotoudeh qui a été désigné par l’Europe comme un modèle de vertu. Le mari de Nasrine Sotoudeh a contacté le Spiegel pour évoquer ses efforts pour obtenir un passeport à sa fille pour qu’elle vienne chercher le prix de sa maman à Berlin : on imagine la scène touchante de cette remise de prix.

Enfin, en début de l’après-midi, après avoir joué de l’intimidation, Ali Larijani a aussi fait adopter par le Parlement qu’il préside « le report de la seconde phase de la suppression des prix subventionnés jusqu’à la fin de l’année iranienne en cours (donc durant l’hivers et jusqu’au 20 mars 2013) ». Il a limité les risques d’un soulèvement hostile au régime.

A l’issue de ces soi-disant mesures d’urgence, Larijani et les autres dirigeants devaient organiser des rassemblements pour connaître la cote de popularité de leur régime parmi ses derniers collaborateurs. Leur premier choix a été d’organiser un rassemblement pour rendre hommage au courage des soldats martyrs de la guerre Iran-Irak pour sonder leurs vieux Pasdaran (puisque les jeunes leur tournent le dos). Mais cet hommage bidon n’a guère mobilisé cette tranche de leurs derniers collaborateurs.

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La photo de la salle peut même provenir des archives car on ne voit pas la petite bordure en satin rose sur la photo prise depuis la tribune. De fait, il y avait sans doute beaucoup moins de participants : ce qui indique aussi des nouvelles ruptures au sein du clan des commandants fidèles au régime. Sur les photos on voit principalement le barbu Naghdi et le borgne Fazli, l’actuel et ancien commandants de Bassidjis (force qui n’existe plus que sur le papier). Avec ces deux personnages à la tête du clan des Pasdaran fidèles au régime : on peut supposer que ce sont les plus gradés qui auraient lâché le régime.

Le second rassemblement test organisé par la caste dirigeante a été une cérémonie de distribution de prix cinématographiques d’un (furtif) Festival de Cinéma Vérité afin de tester ceux qui mettent en images les vérités du régime ; mais là aussi, le régime a été déçus : ses intellectuels propagandistes (issus de ses milices universitaires) n’avaient pas répondu présents.

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In fine dans ses péripéties, le régime et des dirigeants ont oublié la conférence sur les manœuvres qui devaient débuter le lendemain. On n’oublie que ce qui n’a guère d’importance. On pouvait en conclure que l’annonce n’avait été qu’un écran de fumée de plus et que régime n’avait aucune des nouvelles armes extraordinaires dont il n’avait cessé de parler : une nouvelle DCA supérieure à S-300, des super drones, etc…

L’insuccès du régime à mobiliser et son incapacité à montrer de nouvelles armes pouvaient amplifier la panique de ses collaborateurs. Washington a expédié le 1er ministre kurde et une adjointe de Banki-Moon à Téhéran pour rencontrer les officiels et sonder leur disponibilité à un deal avant que le régime ne devienne de l’histoire ancienne. Le choix des personnages laissait supposer que Washington ne voulait pas associer des cadeaux sous forme de contrats aux mollahs. Ces émissaires diplomatiques (sondeurs) ont été interceptés par Salehi, le ministre des affaires étrangères (membre du clan Rafsandjani).

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Pour sonder Ali Larijani, qui est uniquement le chef du Parlement, Washington devait expédier en Iran le chef du Parlement d’un pays allié. Mais cela était trop visible. Washington a pris une décision bizarre : c’est le ministre arménien de justice qui est arrivé pour rencontrer son homologue iranien Sadegh Larijani. Mais plus bizarre encore, l’Arménien n’a pas été reçu par son homologue Sadegh Larijani, mais par son frère Ali Larijani !

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Ces sondages ont alarmé les commandants des Pasdaran : leur chef Jaafari a organisé au pied levé en mémoire du général Tehrani-Moghadam tué avec 35 autres proches par le régime un an plus tôt non pour lui rendre hommage ou pour évoquer les 35 autres tués, mais pour évoquer un nouveau missile capable de frapper des positions américaines jusqu’à Genève afin que l’on prenne aussi en compte le « clan des commandants du régime ». Mais fort heureusement, les officiers des Pasdaran ont boycotté ce rassemblement qui devait servir les commandants complices du régime. Jaafairi a parlé devant une salle vide de militaires. La photo phare de ce rassemblement est le visage anxieux de Jaafari, le chef des Pasdaran, qui a choisi le régime contre ses hommes, mais se trouve à présent largués par le régime.

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Lundi 12 novembre 2012 (22 Abân 1391), comme on s’en doutait le régime n’a publié aucune image de ses super-manœuvres ! Le 1er ministre Kurde est resté en Iran pour rencontrer Ali Larijani dans la position était menacée par l’argument d’incompétence de son frère.

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Washington espérait peut-être qu’il fasse un geste en son sens avant sa chute. Ali Larijani n’a pas fait ce geste car il n’a pas l’appui des vieux mollahs, pro-britanniques de l’Assemblée des Experts qui ont un droit de veto sur les trois pouvoirs. Mais Larijani a contré l’attaque contre sa position par un rapport parlementaire affirmant que la prison où était mort Sattar Beheshti n’était pas sous la juridiction de son frère, mais qu’elle dépendait du commandement des Pasdaran !

Ainsi, Ali Larijani a sacrifié l’alliance tacite avec les Pasdaran pour disculper son frère qui sa principale arme légale pour déstabiliser le clan Rafsandjani. Mais par ce geste, il a perdu l’alliance nécessaire pour l’exécution des ordres d’arrestation émis par le pouvoir judiciaire. Il peut désormais décréter des accusations, mais il n’aura aucune garantie qu’elles puissent conduire ses ennemis en prison !

Ainsi la guerre interne a encore divisé le régime en clans de plus en plus retranchés condamnés à des alliances et de contre alliances pour assurer leurs intérêts. Naghdi et Fazli sont alors allés à Qom pour discuter avec les chefs du clergé pour se rapprocher d’eux : en vue –vraisemblablement- de créer un nouveau clan ! Mais, ils n’ont pas pu les rencontrer tous car ces mollahs qui ont un pouvoir moral sont aussi très divisés : une grande partie d’entre eux siège, à l’Assemblée (pro-britanniques) des Experts et ne peut entrer dans aucune alliance susceptible de pactiser avec Washington et comme tous les principaux dirigeants du régime, beaucoup ont des liens de parenté par mariage avec le clan Rafsandjani ou avec le clan Larijani.

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En ce lundi, on devait parler de manoeuvres militaires, mais ont été dans les manœuvres politiciennes qui ne pouvaient guère rassurer les gens de la base. Alors que le régime brûlait en interne, les médias ont rapporté que le nord du pays était victime d’une terrible inondation. Les premières images ont montré des routes et des maisons dévastées, mais comme d’habitude, aucun secours n’était envoyé de la part des dirigeants qui sont uniquement préoccupés par leurs seuls intérêts.

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Au cours de ces derniers mois, à chaque fois, que le régime était dans des situations explosives, le prix du dollar montait et cette hausse indiquait la ruée des collaborateurs paniqués vers le dollar. Cette fois, il n’y a pas eu de ruée vers le dollar car le régime a depuis deux semaines fermé les agents de change.

Cette fois, il y a eu pire : les médias économiques ont annoncé le blocage du réseau informatique interbancaire de transfert de fonds nommé Shétab (accélération en persan) Ce qui veut dire que les collaborateurs du régime, jugeant la situation explosive, s’étaient précipités sur ce réseau pour transférer leurs avoirs vers l’étranger avant que le pays sombre dans le chaos et avaient provoqué par l’afflux massif de leurs connexions un blocage du site informatique du réseau Shétab ou bien le régime avait fermé ce plateforme pour empêcher la fuite massive des capitaux de ses collaborateurs.

Quelle que soit la raison de la panne du réseau informatique interbancaire de transfert de fonds, le régime était face à un mouvement massif de retrait bancaire qu’il redoute car il peut entraîner un effondrement économique qui lui sera fatal. Le régime a alors attribué la panne à trop de retraits sur les distributeurs de billets. Puis, il a attribué la crise financière actuelle à des gens qui détournaient les comptes bancaires, avant d’annoncer des arrestations dans ce domaine. Il a aussi fait état de nombreuses pendaisons à venir, de l’amputation d’un voleur multirécidiviste en public et a aussi annoncé la construction en cours de deux grandes prisons de 10,000 places près de Téhéran !

Dans la folie qui régnait alors à Téhéran, le régime a oublié sa grande manoeuvre !
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Mardi 13 novembre 2012 (23 Abân 1391), le peuple était en colère par le manque de secours aux compatriotes du nord et les collaborateurs du régime avaient tenté de fuir avec les réserves du régime. La situation était critique. Le clan Larijani a insisté sur la convocation d’Ahmadinejad pour le virer et d’emparer des commandes pour bénéficier de meilleures possibilités pour quitter le pays en feu.

Le risque de manquer de devises et d’être incapable d’assurer l’approvisionnement du pays a forcé le régime de diminuer le pouvoir d’achat des Iraniens. Larijani, parton de facto du régime depuis 2009, a alors décrété une loi interdisant au Gouvernement d’augmenter les allocations : pour garder le pouvoir d’achat bas et brider la consommation afin de préserver les maigres réserves du régime. Le régime a aussi annoncé 20 autres pendaisons dont deux autres officiers supérieurs de Pasdaran pour dissuader les dissidents.

Pour Washington, le régime était réellement en difficulté (l’aboutissement de ses sanctions)  : Washington pouvait obtenir un deal en le bousculant. Washington a alors infligé une nouvelle sanction au régime via son allié indien par la rupture des achats pétroliers de Mittal en Iran ; puis, l’ambassadeur de Danemark, pays allié des Etats-Unis, est allé à la rencontre l’ex-négociateur nucléaire du clan Rafsandjani pour savoir si ce clan était prêt à négocier. Rohani a insisté sur les positions du régime, mais a affirmé que le régime était ouvert au dialogue si l’Europe ne suivait plus les directives de Washington, c’est-à-dire si l’Europe cessait ses sanctions. Or, la situation du régime est devenu critique car il n’a plus l’apport du soutien économique et diplomatique de l’Europe. Le clan Rafsandjani, si ouvert aux marchandages, s’était refermé car Washington ne lui proposait aucune garantie et ses membres à commencer par Rafsandjani en ont besoin pour survivre après leur départ du pouvoir.

Les commandants des Pasdaran n’ont pas aimé que Washington s’adresse au clan Rafsandjani : ils ont annoncé le succès des tests de 3 nouveaux missiles pendant les manœuvres (que tout le monde avait oublié) ! Mais les commandants des Pasdaran n’ont pas montré des images en rapport avec leur annonce car on a encore vu et revu les missiles Hawk achetés avant la révolution et un vieux canon 100 mm russe qui n’ont guère la capacité d’aller très loin et permettre aux Pasdaran d’empêcher les deals par des attaques contre Washington afin de forcer les clans au pouvoir de demander des garanties pour eux.

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C’est pourquoi le clan des Pasdaran devaient pactiser avec l’un de deux clan s se disputant la directions des négociations de reddition avec Washington. Les Pasdaran fidèles au régime ont alors annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort de Sattar Beheshti pour remettre l’accusation sur le clan Larijani (pour inciter ce clan ou son adversaire à proposer une entente). A ce moment, le général milicien Firouz-Abadi, proche de Rafsandjani, est allé à la rencontre de Naghdi, actuel chef du Bassidj, pour tenter une alliance avec ces Commandants des Pasdaran qui veulent s’affirmer comme une force à part entière. Mais la rencontre n’a donné lieu à aucun grand rassemblement.

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En réponse, Ali Larijani, titillé par les Pasdaran, désirant d’éviter leur alignement sur Rafsandjani et surtout soucieux d’obtenir une alliance pour donner un bras exécutif à son frère et aussi le moyen de négocier avec Washington, a fait un pas vers les Pasdaran fidèles au système.

Ali Larijani a invité les nervis fonctionnaires du régime à organiser la résistance à ses côtés : l’annonce parlait de 21000 bassidjis fonctionnaires pour préparer la résistance dans tous les ministères, mais actuellement, ces véritables nervis sont en fait environ 250 individus. 150 d’entre eux ont répondu présents à l’invitation. Larijani a été fortement acclamé par ce dernier noyau fidèle au régime. Leur applaudissement, mais aussi le salut militaire souriant de l’ex-commandant des Bassidjis de Téhéran, le général des Pasdaran Fazli, jadis proche de Rafsandjani, a scellé en quelque sorte l’alliance des dernières forces actives du régime avec Ali Larijani, lui donnant un avantage certain sur Rafsandjani et l’opportunité de devenir le principal interlocuteur de Washington !

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Le clan Rafsandjani comprend le Guide : ce dernier a invité ses fans à venir l’écouter sur les directives à suivre au sein du régime. Le Guide devait rassembler plus d’une centaine des nervis du régime et aussi des officiers fidèles comme Jaafari, Naghdi, Fazli et bien d’autres pour que le clan Rafsandjani puisse demeurer influent et digne d’intérêt. Désespéré, le Guide a même lancé un appel les derniers miliciens partis en retraite. Mais l’invitation n’a guère mobilisé. La partie était perdue pour Rafsandjani.

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Ali Larijani avait gagné la partie . Après avoir ainsi consolidé son pouvoir et rendu possible la mainmise sur la direction globale du régime, Ali Larijani est redescendu sur terre pour s’intéressant au mois de Moharram qui devait commencer dans 48 heures.

Ce n’était pas trop tôt car il devait trouver un moyen et des figurants pour mettre en scène des dizaines de processions d’auto-flagellation et d’automutilation dans tout le pays pendant 10 jours pour affirmer que le régime n’est pas fini et a encore une base. En raison du nombre peu élevé des gens qu’il a mobilisés pour prendre le dessus sur Rafsandjani, Larijani a oublié ces troupes. Ali Larijani, ex-patron de la propagande télévisuelle du régime a eu une autre idée : il a organisé un rassemblement religieux réservé aux membres du clergé dans la mosquée de son fief (la régie télévisuelle du régime) pour connaître le niveau de participation qu’il pouvait espérer au sein du clergé avec l’idée organiser des prières publiques et provoquer des attroupements avec quelques nervis fidèles déguisés en citoyens croyants pour simuler des processions.

Le nouveau patron du régime a été bien déçu car sur les 22,000 prédicateurs que compte le régime seulement quarante ont répondu présents à son invitation.

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Avec l’insuccès de cette invitation aux mollahs de base, il est devenu clair que le régime ne pourrait pas dissimuler le boycott de Moharram et comme au même moment en 2011, cette période mettrait en valeur son isolement et l’absence d’une base intégriste active à ses côtés pour le sauver. De fait, d’une possible aggravation de la situation déjà très dangereuse du régime, pour Rafsandjani, il était clair que Larijani "consacré patron par les commandants de Pasdaran" allait destituer rapidement son clan, puis officialiser son pouvoir (par une loi donnant le pouvoir au Parlement) afin de pouvoir entamer (avant qu’il ne soit trop tard) des négociations pour vendre le régime aux Américains et sauver sa tête et celle de ses nouveaux alliés.

Pour barrer la route à Ali Larijani malgré son alliance décisive avec les Commandants des Pasdaran, Rafsandjani a mis l’ensemble de ses médias en œuvre pour aider Ahmadinejad. Ces médias ont affirmé qu’Ahmadinejad avait donc finalement raison de vouloir visiter les prisons car il avait détecté des mauvais traitements aux prisonniers ! Rafsandjani accusait carrément de meurtre les Larijani et les Pasdaran qui les avaient rejoints ! Ses médias ont aussi évoqué les fraudes foncières du clan Larijani ! Rafsandjani mis en minorité se montrait féroce pour préserver le pouvoir. Cette guerre totale ne pouvait pas rassurer ses collaborateurs car ils se trouvaient dans la ligne de mire du clan Larijani et du clan des Commandants fidèles au régime ! La panique devait s’amplifier !

Mercredi 14 novembre 2012 (24 Abân 1391), la première info du matin a été la mort de 10 Pasdaran dans l’accident d’un hélico à Mashad.

En voyant les photos, nous avons constaté qu’il s’agissait d’un petit hélicoptère capable de transporter 2 à 3 personnes et non 10 personnes. Puisque par le passé, le régime a souvent attribué à des accidents la disparition de certains Pasdaran dans des régions qui lui sont devenues hostiles, nous avons immédiatement pensé à un assassinat orchestré par le régime ou par les Pasdaran encore fidèles au régime. Mais sur les photos nous n’avons vu aucun cratère provoqué par la chute de l’engin, ni aucune trace de sang. De fait, on peut aussi supposer que le régime qui manque d’effectifs pour continuer ses assassinats punitifs a mis en scène un accident d’aspect louche pour persuader les dissidents, de plus en plus nombreux, qu’il a encore les moyens de les éliminer.

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Seconde information de la journée : Rafsandjani, mis en minorité, voué à être exclu des négociations par la chute de son pion Ahmadinejad, a envoyé son pion, le vice-président Rahimi parler des progrès du régime en matière de la fusion nucléaire, afin de donner une image anxiogène au régime et ainsi empêcher Larijani de conclure un deal à sa place.

Par ailleurs, pour empêcher les Pasdaran ralliés à Larijani dans une attitude hostile, un autre pion de Rafsandjani, Sadegh Kharrazi, ex-ambassadeur du régime en France, a affirmé via son site que selon la CNN, il y avait 50 à 90% de chances d’une frappe américaine contre en Iran ( contre les sites des Pasdaran).

Les Russes n’ont pas apprécié ces provocations du clan Rafsandjani car ils craignent de plus fortes sanctions susceptibles d’entraîner la chute des mollahs et l’avènement d’une république islamique proaméricaine. Ils ont fait état de leur certitude que le régime allait reprendre les négociations avec les 5+1. Ils ont aussi envoyé un haut émissaire rencontrer Jailli, le pion de Rafsandjani chargé des négociations nucléaires, pour entendre Téhéran affirmer à son tour sa volonté de dialogue. Mais, il n’y a pas eu une telle déclaration car chaque clan tente de monter les enchères pour obtenir de meilleures compensations pour lui-même. En réaction, les Russes ont puni le régime tout entier par l’arrêt des exportations de gaz de leur allié Turkmène vers l’Iran, en espérant que les besoins en chauffage en ce début d’hiver et le risque d’émeutes pousseraient les mollahs à éviter des provocations susceptibles de nuire aux intérêts de la Russie. Mais les mollahs n’ont pas changé d’avis à la suite de cette visite.

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Alors les efforts des Russes semblaient infructueux, le président américain Obama a mis fin au problème en affirmant qu’il restait ouvert au dialogue et allait surtout « multiplier les initiatives diplomatiques durant son prochain mandat » c’est-à-dire bien au-delà du deadline de 2015 émis par erreur par la CNN.

Ce même jour, le régime a continué de parler des fraudes financières par les employés des banques en combinaison avec certains clients et il a aussi annoncé de nombreuses arrestations dans ce domaine tout en parlant de nouvelles pendaisons… Ce qui laisse penser que ses collaborateurs tentaient encore de retirer leurs sous pour fuir.

Ces annonces de fraudes et de fuites des capitaux ont également paniqué les plus pauvres : de nombreux ouvriers se sont mis en grève pour faire savoir qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. Parmi eux, il y avait quelques milliers d’ouvriers d’une usine de fabrication de tubes à Ahwaz et 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan. De quoi mettre le feu dans ces deux grandes villes situées dans la partie sud du pays.

Le régime a organisé un rassemblement-test pour une victoire de la guerre Iran-Irak pour afficher ses troupes de soldats fidèles dans le sud du pays. Il a mobilisé une centaine de jeunes ! Rien qui puisse calmer la panique et l’envie de fuite de ses collaborateurs affolés.

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Dans la journée, on a également été informé que la neige avait couvert les villages d’Azerbaïdjan détruits par le séisme et mis dans une grande détresse ses habitants sinistrés qui sans aucun secours du régime vivent dans des tentes offerts par des bénévoles. La ville de Téhéran peuplés principalement d’Azéris ne pouvaient qu’être en état de choc.

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Le régime croulait sous les revers.
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Jeudi 15 novembre 2012 (25 Abân 1391), on était à la veille du début de mois saint de Moharram, à la veille d’une nouvelle confirmation absolue de l’isolement des dirigeants : le régime a trouvé une parade incroyable ! L’Ayatollah Makarem-Shirazi a lancé une fatwa pour qualifier les processions traditionnelles d’auto-flagellation et d’automutilation de gestes superstitieux et dégradants et les interdire ! Le régime n’était pas à l’abri des quolibets avec cette fatwa interdisant ce qu’il ne pouvait pas organiser !

Alors que le régime se débattait pour se préserver, Rafsandjani pensait encore à préserver le pouvoir. Il a lâché Ahmadinejad en chargeant le caméléon Tavakkoli demander sa tête pour trahison contre l’Etat ! Puis pour garder il a demandé à un autre de ses pions, Rahim-Mashaï (beau-frère d’Ahmadinejad et aussi son chef de cabinet), officiellement partisan d’un apaisement avec Israël, de confirmer sa candidature à la succession d’Ahmadinejad avec l’idée folle d’intéresser les Américains en se montrant prêt à toutes les concessions.

Le clan Larijani n’a même pas pris la peine d’attaquer encore Rahim-Mashaï comme lors de sa première annonce de candidature car en faisant partie de l’entourage de l’actuel président qui est en voie de destitution, Rahim-Mashaï n’a aucune chance de réussite. Par ce mépris le clan Larijani a montré que Rafsandjani n’avait plus aucune carte dans son jeu ! Ce dernier a alors relancé sa proposition d’un gouvernement d’union nationale (mais sans lui-même à sa tête) pour pouvoir rester dans la caste dirigeante malgré la défaite de son clan. Il ne pouvait mieux exprimer sa déchéance !

On a alors assisté à la première parade amoureuse du clan Larijani et des Pasdaran fidèles au régime après les accusations échangées à propos de l’affaire Sattar Beheshti. Les Pasdaran fidèles au régime ont annoncé, via le commandant anti-émeutes Radan, l’arrestation 3 officiers coupables dans l’affaire Beheshti, reprenant à leur compte que le Pouvoir Judiciaire était innocent dans l’affaire Sattar Beheshti. En réponse à ce cadeau, Sadegh Larijani, chef du pouvoir judicaire, a déclaré que l’on ne pouvait pas condamner les forces de l’ordre si quelques éléments avaient fauté dans les prisons. Il a précisé qu’il les châtierait avec sévérité. Puis en faisant référence aux médias du clan Rafsandjani qui l’avaient accusé de meurtre aux côtés des pasdaran fidèles au régime, il a ajouté qu’il était également inconvenable de jeter la faute sur le Pouvoir Judiciaire et entacher tout le système. Il a précisé que ceux qui accusaient les institutions telle la justice ou la police pour faire gonfler les tirages de leurs journaux étaient des imbéciles et aussi des ennemis du régime !

Jamais Sadegh Larijani n’avait osé s’adresser ainsi à Rafsandjani, patron absolu du régime pendant 30 ans.

Ce jeudi à la veille du mois de Moharram, nous avons assisté à l’avènement d’un ordre nouveau au sein du régime. La fin de l’influence de Rafsandjani et le début du pouvoir des Larijani associés à dizaine de commandants des Pasdaran.

Le premier geste de ces nouveaux vrais dirigeants du régime a été d’annoncer la tenue d’une manœuvre anti-émeutes de 20,000 super miliciens anti-émeutes à Ispahan, ville tenue pour dangereuse en raison des 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan que le régime a cessé de payer par manque d’argent.

Sur les photos, face au général Fazli, qui était venu les saluer personnellement, nous n’avons pas vu 20,000 nervis guerriers et cannibales, mais beaucoup de drapeaux pour cacher le nombre peu élevé des participants : 150 à 200 miliciens parfois assez âgés, des mollahs enrôlés de forces, mais aussi des femmes voilées (soit très jeunes, soit plus très jeunes).

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Ces manœuvres ont été un spectacle bien peu réjouissant pour les collaborateurs affolés du régime qui cherchent à transférer leurs avoirs vers l’étranger et fuir avec leur famille. Pas étonnant que le même jour, le régime ait multiplié par deux et dans certains cas par trois les prix de billets d’avions pour les vols vers l’étranger (notamment vers Beyrouth et la Malaisie, le paradis bancaire du régime ! Les gens de la base avaient sans doute aussi commencé à acheter massivement des billets !

En résumé, le régime était face à un mouvement de fuite massive de capitaux et de ces hommes ! Le régime était exsangue, économiquement lessivé et en plus divisé par une guerre civile impitoyable au sommet.

Le mois de Moharram, mois de deuil, qui commençait n’était pas de bon augure. Le régime a peu insisté sur la mise en place du drapeau noir de ce mois en haut de ses mosquées. Les opérations ont également eu lieu en catimini en raison de manque de troupes : dans la précipitation et la panique, les responsables de la propagande se sont même trompés de photos d’archives et pour la cérémonie Mashad, ils ont diffusée les photos d’une cérémonie de mise en place d’un drapeau vert. Il n’y a pas eu de cérémonie à Qom, on a seulement vu le sinistre drapeau noir de Moharram au sommet de la principale coupole de cette ville.

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vendredi 16 novembre 2012 (26 Abân 1391), Le régime qui a touché le fond cette semaine a alors tenté de relancer un buzz autour de la disparition de Nasrine Sotoudeh en prison pour attribuer un éventuel soulèvement à de la sympathie pour cette fausse opposante parfaitement islamiste.

En l’absence d’un écho favorable à cette manipulation, le régime désormais totalement isolé des mollahs a demandé au Hezbollah d’envoyer des missiles sur Israël et son initiative a fait quelques morts !

Il a alors annoncé des manifestations de joie en Iran pour affirmer son rôle. Mais à Téhéran, à Tabriz, à Rasht ou ailleurs, partout, on a vu une petite centaine de gens assez âgés, l’air agri, alors qu’ils devaient officiellement se réjouir des morts en Israël. Ils étaient en fait préoccupés par leur propre sort de fidèles au régime !

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Mais encore une fois, personne n’a rien dit en faveur du peuple iranien : l’ONU (à 80% financé par Washington) a rendu hommage à Sattar Beheshti, la figure islamiste imaginé par le régime pour islamiser le soulèvement attendu du peuple iranien !

Par ailleurs, Yukio Amano, le pion de Washington à la tête de l’AIEA, a encore publié un nouveau rapport à double sens sur le nucléaire des mollahs pour permettre à Washington d’évoquer plus de sanction tout en laissant ouverte la possibilité d’un arrangement.

Mais nous restons confiant car le sort du régime ne se décide pas à l’ONU ou à la Maison-Blanche, mais parmi ses propres derniers collaborateurs usés que nous avons vus à Ispahan : Seuls et déprimés, prêts à déposer les armes.