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Iran : La GRS d’Amano n’amuse pas les mollahs !
02.03.2010

Il y a une semaine, la direction pro-américaine de l’AIEA accusait Téhéran de développement d’ogives nucléaires. Cette semaine, elle parle de ses doutes ou encore du temps pour comprendre la nature du programme nucléaire d’Iran. Washington laisserait donc du temps de réflexion aux mollahs. Plongée dans les coulisses d’un retournement spectaculaire du nouveau patron pro-américain de l’AIEA.



Dans sa dernière déclaration, le très pro-américain nouveau directeur de l’AIEA a déclaré qu’il n’avait pas en sa possession les éléments nécessaires pour « affirmer si toutes les activités nucléaires iraniennes sont à caractère strictement civil » ou pas. Ce manque d’information serait dû au fait que Téhéran refuserait « d’installer des caméras supplémentaires de surveillance » dans le secteur où il enrichit l’uranium à 20%. L’argument est faux car il y a une petite semaine, le même homme avait dans son dernier rapport fait état de preuves irréfutables d’un programme nucléaire militaire. Par ailleurs, dans le même rapport, il avait aussi attesté que les caméras de l’AIEA avaient constaté le début de cette activité sur le site de Natanz, ce qui est bien normal car Téhéran a commencé l’enrichissement à la hauteur de 20% sur la première cascade de 164 centrifugeuses de Natanz, la seule visible depuis toujours.

Le revirement infondé du nouveau patron pro-américain de l’AIEA renvoie à la volonté affichée par Washington de ne pas appliquer des sanctions plus lourdes contre les mollahs pour éviter la chute d’un régime islamiste qui est vu comme un futur allié indispensable pour soulever les musulmans de l’Asie Centrale contre la Chine.

Dans ce contexte, sur un fond d’une guerre d’usure économique qui épuise dangereusement les mollahs, il y a une semaine, le nouveau patron pro-américain de l’AIEA a essayé d’intimider les mollahs avec une accusation porteuse de nouvelles sanctions. Mais les mollahs n’ont pas cédé à la menace car le compromis offert par Washington pour y échapper suppose qu’ils ouvrent l’espace politique iranien à tout candidat (islamiste) y compris les pro-américains ce qui serait le début d’une transition du pouvoir vers de nouveaux dirigeants pro-américains. Pour matérialiser leur refus de compromis, les mollahs ont fait état d’un renforcement prochain de leurs activités nucléaires, matérialisation d’une volonté d’escalade qui table sur la peur d’une guerre et d’un risque pour l’approvisionnement pétrolier pour faire reculer Washington et obtenir la fin de sa guerre d’usure.

Pour éviter ce dérapage, Washington avait esquivé et avait parlé de sa volonté de continuer sa double approche du « dialogue plus sanctions ». Dans ce conteste, puisque Hillary Clinton avait parlé de dialogue, on devait logiquement assister à un renforcement des menaces, alors que l’on assiste à un geste d’apaisement de la direction pro-américaine de l’AIEA.

C’est un faux apaisement car au cours de la semaine écoulée, Washington a continué sa guerre d’usure en privant Téhéran de plusieurs contrats importants, sources de devises indispensables pour l’économie essoufflée des mollahs. Téhéran a d’abord été informé du refus définitif de l’Inde de finaliser l’accord de 7 milliards de dollars sur la construction du Gazoduc Iran-Pakistan-Inde. Puis, les mollahs ont eu la désagréable surprise d’un refus d’Oman d’acheter leur gaz au prétexte que son prix était trop élevé (alors que les mollahs le vendent à très bas prix). Et enfin, les acheteurs étrangers ont annoncé le refus d’acheter du Safran iranien, le plus recherché, qui apporte 500 millions de dollars par an aux mollahs, toujours au prétexte que son prix qui est de 5% du prix final à la vente était trop cher !

De fait, le doute feint par Amano est une manière de relance douloureuse du compromis inacceptable, une proposition implicite porteuse de la promesse encore plus douloureuse de nouvelles sanctions non médiatiques comme celles de cette semaine. Téhéran a répondu par l’annonce de test d’une nouvelle version de sa bombe guidée d’une tonne Ghassed… Notre ami Amano devra encore se retourner.


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Pour en savoir + sur Monsieur Amano :
- Iran : Le rapport Amano bouleverse les données
- (20 février 2010)

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : Yukiya Amano |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement (américain) |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |