Iran-économie : Le choix destructeur du Dollar Stable 16.09.2008 Que le dollar monte ou baisse, son taux en Iran demeure relativement stable (+3,7% en 2008, +4,2% sur 24 mois). Ce dollar stable est un choix du régime des mollahs : une compensation à la chute du rial iranien qui ne vaut plus rien. Il contribue aussi à amplifier l’inflation monstrueuse qui sévit en Iran depuis 1979 et s’est aggravée ces deux dernières années. Au cours des dernières semaines, la Banque Centrale Iranienne a essayé d’apporter des explications plausibles pour cette inflation. Elle a d’abord attribué ce fléau à des bons de trésors non vendus, allant jusqu’à affirmer qu’elle avait émis 6 fois plus de bons de trésors que pour les années précédentes. Par la suite, elle a attribué l’augmentation de la masse monétaire à 42 milliards de dollars de prêts bancaires distribués aux jeunes entreprises, avant d’abandonner cette excuse en reconnaissant indirectement que les prêts n’avaient guère dépassé le seuil de 15 milliards de dollars. Ces mensonges cachent le malaise du régime d’admettre ses erreurs : pour relancer la consommation et distribuer de l’argent, il a libéralisé l’émission de monnaies en mars 2007. Les banques ont été autorisées à imprimer leurs propres billets, des chèques non endossables ayant valeur de billet. Après 2 ans d’anarchie, la BCI a annulé cette autorisation, repris le monopole et émis de nouveaux chèques-billets avec son sceau pour régulariser les billets-privés auxquels personne ne croyait. C’est ainsi que le régime a maintenu le paiement en liquide des salaires, des retraites, des prêts amicaux pour doper régulièrement le pouvoir d’achat des plus démunis et aussi pour alimenter le marché pour le commerce intérieur. Cependant, avec ce manège, les commerçants iraniens du Bazar, piliers du régime, s’enrichissaient avec une monnaie de singe. Pour les satisfaire, la BCI a régulièrement injecté du dollar sur le marché intérieur pour maintenir le dollar stable afin que les bazaris puissent acheter beaucoup de dollars avec leurs brouettes de rials ! Ainsi la BCI a corrigé (ci-dessous) chaque hausse naturelle due à une augmentation des demandes, augmentation provoquée par des inquiétudes des investisseurs iraniens suite à certains faits préoccupants d’actualité. C’est ainsi que ce dollar artificiellement stabilisé mis à la disposition des investisseurs-spéculateurs-commerçants iraniens est devenu de plus en plus bon marché grâce à l’effondrement du rial sous l’effet de l’inflation intérieure ! Les commerçants-spéculateurs du Bazar ont ainsi été pleinement satisfaits. Sous l’effet de l’inflation, les prix des produits nationaux montaient en flèche alors que les bazaris pouvaient importer des produits étrangers avec ce dollar iranien tout en les vendant aux prix de leur choix, la production intérieure ayant chuté provoquant des pénuries pour tous les produits de base. C’est en spéculant sur des produits comme le poulet, le sucre et la poudre à lessive que les bazaris font fortune en ce moment en Iran… Un autre produit de spéculation en Iran est l’or chinois ! Les bazaris importent de l’or chinois à 14 carats qu’ils vendent aux prix de l’or 18 carats à l’iranien moyen qui ne fait plus confiance à la BCI et espère limiter la casse en investissant dans l’or ! Ce faux dollar stable ne profite qu’aux spéculateurs-importateurs du régime. Son taux de conversion étant faible, il nuit aux exportateurs car il ne permet pas de couvrir en rials les frais de leur production (en hausse avec l’inflation). Ceci montre le ridicule des prétentions du régime de vouloir relancer l’emploi avec des prêts bancaires élevés accordés aux jeunes entreprises. Il s’agissait en fait d’aides de plusieurs dizaines milliers de dollars accordées à des amis du régime (aux « fils de ») pour mettre en place de nouvelles sociétés importatrices au service des spéculateurs du régime. Ils sont ainsi quelques 4000 hommes d’affaires du régime (importateurs, banquiers) à gérer ces affaires, protégés par des amis hauts placés au Conseil des Experts ou encore chez les Pasdaran. Bien évidemment, aucun dirigeant du régime ne parle des dérives provoquées par cette politique de dollar stable qui détruit toujours plus la production iranienne (et l’emploi) et pousse toujours plus les PME iraniennes vers la faillite. Le régime récupère les entreprises pour les revendre à des investisseurs fonciers iraniens. En compensation, la BCI a prévu d’inclure les petits patrons et futurs chômeurs sans indemnité dans ses projets de prêts amicaux à taux zéro, prêts destinés aux plus démunis… Rohani, l’adversaire potentiel d’Ahmadinejad, qui se dit un pragmatique, n’évoque en aucune façon cette politique inflationniste de dollar stable et embrouille son public avec des chiffres fantaisistes de croissance ou d’inflation avant Ahmadinejad alors que cette politique de dollar stable a été initiée il y a 10 ans sous Khatami dont il fut le collaborateur. De toute évidence, le régime souhaite maintenir cette politique occulte et ultra inflationniste car elle satisfait ses amis intérieurs (investisseurs du Bazar et du régime) comme elle ravit ses amis étrangers qui exportent leurs produits vers l’Iran. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs | | Mots Clefs | Fléaux : Chômage | |