Cet appel est une vitrine des capacités de Téhéran. Le régime des mollahs démontre ainsi sa capacité à mettre d’un seul coup fin au calvaire des soldats américains, permettant à l’administration Bush de conclure son mandat sur la paix en Irak et la fin d’une guerre très impopulaire aux Etats-Unis.

Cependant, il faut préciser que les mollahs ne souhaitaient pas initialement faire ce geste. Quand les Américains ont retiré leur protection aux Moudjahiddines, les mollahs avaient interprété le geste comme un aveu de faiblesse et ils avaient décidé de laisser mijoter Washington.

L’administration Bush qui a déjà expérimenté ce genre de situation a combiné ce pas en avant avec l’arrestation d’un des chefs de guerre formés en Iran. Malgré cette combinaison, Téhéran pérorait. Il a fallu renforcer la pression en annonçant l’exécution prochaine d’Ali Charia, un autre chef de guerre formé par les mollahs, pour que Téhéran capte le message. Il y a répondu par cet appel inattendu qui lui donne le dessus face à l’administration Bush dans leur sorte de négociations via pressions interposées.

La force de cet appel tient au fait que début août, alors que rien n’allait plus entre Téhéran et Washington dans leur sorte de négociations via pressions interposées, ce même pion des mollahs avait appelé tous les croyants (sunnites et chiites) à s’unir pour signer un pacte avec leur sang et s’engager à « résister militairement et idéologiquement contre tous les occupants colonisateurs en Irak ou ailleurs ».

Il faut maintenant attendre la suite des évènements, mais le « facteur temps » est le plus important. L’administration Bush doit conclure reprendre le dialogue, rétablir les relations et l’entente pour la paix au moins un mois avant le 4 novembre, date de l’élection américaine afin de récolter les résultats positifs d’un Irak pacifié. Cela lui laisse un petit mois, mais cela laisse aussi un petit mois aux mollahs.

Ces derniers se retrouvent comme en 1980 quand ils ont passé un deal avec le candidat républicain Reagan pour la libération des otages. Khomeiny a retenu les otages américains alors détenus à l’ambassade des États-unis à Téhéran jusqu’après l’élection pour léser Carter, en échange d’un pacte de non-agression contre le régime. [1]

Les démocrates semblent maudits dans ce genre de situation. Certains iraniens expliquent cette préférence pour les républicains par des supposés liens de ce parti avec le lobby pétrolier. Ceci est vrai dans le cas de l’actuelle administration, mais n’explique pas le deal avec Reagan.

En fait, dans le cas présent ceci est dû au fait que l’administration Bush est sous pression alors que l’équipe Obama, en cas de victoire, ne le sera pas car elle disposerait alors de 4 à 8 ans devant elle. Mais l’animosité des mollahs envers les démocrates est aussi due au fait que ce sont les démocrates menés par Brzezinski qui étaient à l’origine de la révolution islamique en Iran, mais ces derniers avaient cherché à utiliser les mollahs pour fédérer le peuple avec l’arrière-pensée de s’en débarrasser au profit des islamo-gauchistes fédéralistes de tendance OMPI-Banisadr.

Les mollahs préfèrent ne plus passer d’accord avec les démocrates et plus particulièrement avec Brzezinski, le conseiller diplomatique d’Obama, car cet homme veut les mener sur des sentiers d’une guerre géopolitique (avec la Chine et la Russie), guerre qui ne leur convient pas. Les mollahs préfèrent une entente avec un lobby commerçant et celui des pétroliers lui convient amplement.

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