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Iran : La semaine en images n°227
03.07.2012

(Terrible) Etat des lieux en juin 2012. Le régime des mollahs est boycotté depuis près de 3 ans par les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base car ces actifs populaires du régime n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que leurs dirigeants.

Les actuels dirigeants, les mollahs, ont pris au pouvoir 1979 en aidant les pions de Washington à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers du jeu notamment par la diabolisation officielle de l’Amérique. Les mollahs ont ainsi privé Washington de ses projets de déstabilisation régionale : depuis, l’Etat américain tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur. Pour garder le pouvoir, les mollahs doivent refuser tout apaisement quelles que soient les sanctions et les menaces qui pèsent sur les Iraniens d’où la rupture des actifs issus du peuple, les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base…

C’est ainsi que ces gens n’ont guère aidé Rafsandjani, alors le patron du régime, à organiser une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert, en faveur de l’islamiste Moussavi pour se donner une nouvelle légitimité. Puis quand le peuple autorisé à manifester a pris le contrôle des rues, ils n’ont guère aidé le régime à réprimer le soulèvement. Le régime a fait appel à ses agents sécuritaires au passé sale (que nous appelons les insolvables) pour réprimer le peuple. Le régime a été sauvé par ses agents insolvables, mais aussi par l’absence de soutien Washington à cette contre-révolution. Cela a plongé le peuple dans l’amertume, il a sans cesse boycotté toutes les relances du Mouvement Vert et s’est mis en quête d’une date symbolique pour signifier sa rupture avec le régime islamique. Cette date a été le 15 mars 2010, l’anniversaire de Reza Shah Pahlavi, vénéré par le peuple pour son patriotisme, sa modernisation et sa laïcisation du pays. Le régime a appelé tous les composants à empêcher cette fête contestataire. Les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base qui avaient laissé tomber le régime (pendant son projet de fausse révolution) ont laissé le peuple manifester massivement ! Ils ont ainsi rompu clairement avec le régime pour rejoindre les opposants.

Cette rupture, des Pasdaran en particulier, a réduit le régime à ses hauts dirigeants, ses responsables subalternes, ses agents sécuritaires insolvables et les hommes d’affaires issus du pouvoir. Rafsandjani a dû céder la direction du régime à son ennemi Larijani. La direction est devenue diffuse. Dans ce qu’il restait du régime, les hommes d’affaires ont estimé que leur propre situation était doublement critique car d’une part, le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher et d’autre part, les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite. Le régime alors dirigé par Ali Larijani et son frère Sadegh chef du pouvoir judiciaire a d’abord tenté de rassurer les paniqués en évoquant l’existence de partisans intégristes animés par une forte ferveur islamique, en évoquant le recrutement de nouveau Pasdaran ou en affirmant que le Mouvement Vert (l’invention ratée de Rafsandjani), pouvait dévoyer un soulèvement hostile ! En l’absence de preuves de ce qu’il affirmait, la panique a perduré. Les Larijani ont alors fermé les bureaux d’immigration et ont ouvert un procès de fraude bancaire et d’atteinte à la sécurité d’Etat pour intimider les hommes d’affaires remuants.

Etant donné que personne au sein du régime ne veut perdre le pouvoir, tous les dirigeants devaient trouver un moyen d’échapper aux sanctions. Rafsandjani a proposé la reprise du dialogue et des concessions passagères, les autres ont accepté, mais uniquement pour obtenir un gel de facto des sanctions afin d’avoir le temps de signer quelques contrats et relancer l’économie. Leurs jeux et leurs différences ont vite fatigué Washington, il a poussé ses alliés européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012 pour amplifier les pénuries existantes et le risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir enfin leur position. Les dirigeants du régime étaient devant deux choix : ils devaient plier face à Washington ou tenir bon sous les sanctions et aller vers un effondrement interne suivi d’une révolution.

Le régime était condamné dans tous les cas, les Chinois ont commencé à réduire leur implication sur le marché iranien. Les dirigeants n’avaient plus d’échappatoire, leur seule solution viable était de plier et de négocier des garanties pour eux-mêmes en marge des négociations nucléaires et des rencontres officielles internationales avant que n’arrive la fin. Mais ils n’auront pas tous fait ce choix car tous n’ont pas accès aux marchandages : les 3 postes clefs permettant de voyager (le conseil iranien de sécurité, le ministère des affaires étrangères et la présidence de la république) sont dirigés par des membres du clan de Rafsandjani, l’ex-patron politique du régime. Ils avaient peur de favoriser ce dernier et de lui permettre d’avoir le loisir d’obtenir les meilleures garanties pour lui-même. Ils craignaient aussi devoir payer pour le droit d’obtenir les mêmes garanties.

Parmi tous ces dirigeants, le plus malheureux était Ali Larijani, actuel patron de la politique intérieure du régime et ennemi éternel de Rafsandjani. Il allait être exclu du marchandage et peut être accusé à la place de Rafsandjani et ses lieutenants ! Il s’est donc opposé au dialogue qu’il ne pouvait contrôler. Puis, avec son frère Sadegh Larijani, qui contrôle le pouvoir judiciaire, il a accusé de corruption les trois pions de Rafsandjani pour les sortir et les remplacer par ses propres lieutenants. Ces accusations ont reçu le soutien tacite de tous ceux qui allaient être sacrifiés par Rafsandjani. Le régime est ainsi entré dans une guerre entre ses plus hauts responsables. Cette guerre contraire aux intérêts du régime dans sa globalité a choqué les collaborateurs subalternes : ils ont pleinement réalisé que leurs dirigeants ne pensaient qu’à eux-mêmes. Presque tous les responsables subalternes ont alors pris leur distance avec le régime en boycottant massivement toutes les nombreuses manifestations pour la quinzaine d’hommage à Khomeiny à l’occasion de la commémoration de sa mort et son entrée en politique. Ces boycotts n’ont guère calmé les dirigeants : encore plus isolés et plus, proches de la fin, ils ont alors accentué leur lutte pour les sièges de négociations !

La semaine dernière, c’était l’anniversaire du Mouvement Vert, la fausse révolution qui devait donner une nouvelle légitimité au régime, mais a failli le renverser. Alors que le régime est condamné, les deux parties en lutte pour le contrôle des sièges de négociations ont néanmoins réuni leur force afin de relancer ce joker pour rassurer et récupérer les derniers collaborateurs qui ont commencé à s’éloigner. Le régime réunifié devait attirer les Iraniens dans la rue alors qu’ils boycottent le Mouvement Vert depuis l’échec de leur tentative de contre-révolution. Le régime réunifié a multiplié le prix du pain par 12 pour révolter les Iraniens. Mais les Iraniens ont été conscients que leur action pouvait profiter au régime mourant, ils n’ont pas bougé. Les composants fidèles au régime n’ont pas bougé pour relancer ce joker. Le régime a annoncé un nouveau joker : une tournée d’Ahmadinejad chez ses amis sud-américains pour contourner les sanctions, mais il avoua ainsi que sa situation économique était catastrophique. La panique a gagné ses hommes d’affaires.

Les dirigeants étaient seuls, en faillite, dans un environnement agité et donc voués à une chute certaine : l’unité retrouvée a explosé, chacun a redoublé d’efforts pour garder ou prendre la direction des négociations qui peut lui donner la priorité pour marchander les meilleures garanties pour lui-même. Le Clan Larijani a montré qu’il cherchait à établir le lien entre les ministres accusés de fraude et Rafsandjani en personne. Ce dernier a dû lâcher certains de ses lieutenants devenus trop compromettants provoquant la panique dans son propre camp. Ahmadinejad a notamment promis de faire des révélations fracassantes. Le clan Rafsandjani allait vers l’explosion ! Larijani a décidé d’en profiter, mais en cherchant à se mettre en avant, il a révélé qu’il avait très peu de monde autour de lui. Puisqu’il arrive à malmener le clan adverse, il est devenu évident qu’il y avait très peu de monde encore impliqué dans les affaires internes du régime. La panique financière a redoublé. Les deux clans ont alors appelé les meilleurs serviteurs de révolution islamique (c’est-à-dire les insolvables) à manifester ! Il s’agissait de les unir pour les convaincre qu’il y avait encore un espoir. Le camp Larijani a mobilisé 60 hommes à Natanz pour un enterrement de martyrs, le camp Rafsandjani a mobilisé 10 hommes et 5 femmes pour une marche pro-voile à Téhéran. Presque tout le monde avait lâché le régime, par dégoût pour ses dirigeants traîtres ou par peur de s’afficher avec un régime fini. Les dirigeants étaient en tous cas face à une rupture totale.

Cette semaine, le régime devait célébrer porter le deuil du 7e saint du chiisme et surtout célébrer dans la foulée, l’anniversaire de la révélation de l’islam à Mahomet, la naissance même de l’Islam ! Ces deux événements de portées différentes ont été boycottés par le peuple et les Pasdaran au cours de ces dernières années. Le peuple et les Pasdaran ont au même moment montré aussi leur attachement à la culture non-islamique iranienne. Dans le contexte actuel, le régime redoutait un boycott plus fort et ne pouvait prendre le risque d’aller tester aussi ses derniers partisans en rupture.

Cette semaine, le lundi 18 et mardi 19 juin, le régime devait aussi aller à Moscou pour des négociations sur le nucléaire auxquelles participent les Américains. Alors que le régime désavoué par des jeunes actifs, boycotté par les siens, sanctionné par Washington et ses partenaires, lâché par les Chinois, il était possible Rafsandjani ordonne à ses pions de commencer des marchandages avec les Américains (échangeant un compromis nucléaire, des infos sur le Hezbollah et quelques collègues contre des garanties pour les membres de ce clan). Larijani devait trouver un moyen pour forcer Rafsandjani à ne rien tenter dans cette situation désespérée. Rafsandjani devait aussi trouver un moyen pour neutraliser Larijani avant qu’il bouge. Voici la chronique en images d’une semaine à risques, une semaine explosive.



La vraie question était de savoir qui allait attaquer le premier ? Et comment ? Ce fut Larijani qui est exclu des négociations et doit obtenir la place pour assurer sa survie et sauver ses gains.

Samedi 16 juin 2012 (27 Khordad 1391), il a lancé l’offensive par une conférence de presse sur les programmes de la Semaine du Pouvoir Judiciaire alors que cet événement allait débuter dans 10 jours. Il y avait une autre bizarrerie. Les annonces n’étaient pas assurées par le porte-parole du pouvoir Judiciaire, Mohseni-Ejéi (du clan Rafsandjani), mais par le mollah Ebrahim Rayissi, le n°2 du pouvoir judiciaire, l’homme de confiance de Sadegh Larijani, chargé par ce dernier de poursuivre le fils aîné de Rafsandjani et récemment nommé également à la tête du Tribunal Spécial du Clergé, organe qui a les pleins pouvoirs pour arrêter, juger et condamner à mort tous les religieux du pays quels que soient leurs rangs !

La conférence de presse très en avance était en fait un prétexte pour montrer Rayissi et rappeler à Rafsandjani que le clan Larijani s’était donné depuis une dizaine de jours les moyens légaux pour arrêter à tout moment et sans aucune sommation ses plus importants lieutenants religieux qui à des postes clefs le protègent et lui évitent d’être lui-même arrêté, déchu de ses pouvoirs et même pendu.

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Larijani a bougé le pion qu’il fallait vers la case pour tenir Rafsandjani en otage et ainsi l’inciter ne pas demander à ses pions d’accepter un compromis à Moscou, le 18 et 19 juin, en échange des garanties de sécurité de la part des Américains pour lui-même. S’il bougeait, Larijani pouvait l’isoler, puis l’arrêter et devenir de facto l’interlocuteur de Washington !

On ne pouvait pas imaginer que Rafsandjani se laisse faire. On allait vers une guerre totale. Les associés business du régime (généralement liés à Rafsandjani et attaqués pour cette raison par Larijani) ont jugé que la guerre entrait dans une phase incontrôlable, au-delà des risques plus élevés pour eux-mêmes, cette lutte pouvait créer des tensions soudaines capables d’exploser le régime. Ils se sont précipités au bazar pour acheter encore de l’or et des dollars avant cette explosion pour avoir de quoi fuir et se mettre à l’abri. En moins de deux heures, le régime était secoué à sa tête et à sa base financière !

Larijani devait endiguer cette crise pour ne pas effrayer ses alliés, les vieux mollahs exclus du pouvoir par Rafsandjani. Il devait montrer la force du régime pour les rassurer et les intimider. Il les a d’abord intimider, en rappelant que le régime allait cette semaine pendre des gens à Téhéran, puis il a vite programmé un grand enterrement pour deux martyrs de la guerre Iran-Irak dans une université de Téhéran et a annoncé la participation de milliers de sympathisants du régime !

Nous n’avons retrouvé aucune image montrant cette foule de partisans. Sur l’image montrant la procession qui accompagne les cercueils, on voit tout au plus 200 personnes, mais cette image est sujette à suspicion car le camion transportant les cercueils fait de l’ombre au sol, mais pas sur les gens qui sont dans la partie dans l’ombre ! Le régime a dû ajouter des blocs de manifestants à côté de l’image de ses camions. On ne trouve d’ailleurs pas ces 200 personnes autour des tombeaux destinés à recevoir les cadavres de martyrs.

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Larijani avait donc peut-être gagné face à Rafsandjani, mais il avait fait des remous qu’il ne contrôlait pas. Il a programmé deux autres enterrements de martyrs. Le premier devait avoir lieu à Karaj, le régime a parlé d’une importante foule de sympathisants, mais les photos ne montrent rien, en revanche, il est certain que l’opération n’a pas eu lieu dans la ville, mais à la sortie de la ville.

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Le troisième enterrement annoncé a été programmé à Azar-shahr, petite ville très loin de Téhéran. Là aussi, le régime a encore annoncé une forte participation populaire. Dans ce cas, il y a des images de foules, mais tantôt le ciel est gris et bas et tantôt ensoleillé, très bleu, mais avec des nuages. Il a donc utilisé des images d’archives pour compléter le manque de participation. Par ailleurs sur une image, la foule est presque entièrement féminine et sur la dernière image, on ne voit rien de tel !

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Au même moment, le régime religieux dont les dirigeants luttent âprement pour leurs intérêts devaient aussi organiser des deuils pour le 7e des 12 saints chiites, Emam Moussa Kazem. En l’absence d’une quelconque procession initiée par des croyants riches ou pauvres, le régime a fait appel aux employés des mosquées de Qom : ils ont défilé en mémoire du 7e Emam dans l’indifférence des rares visiteurs du site religieux ! Personne ne pouvait feindre que le régime avait encore des partisans.

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Larijani était pris en flagrant délit de mensonge par le boycott de ses enterrements et par ce boycott inattendu. La crise pouvait s’amplifier. Larijani devait durcir le ton : il a encore agité le menace du procès pour fraude et atteinte à la sécurité d’état.

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Rahimi, le vice-président de la république et membre du clan Rafsandjani, qui est très attaqué par les Larijani et avait la semaine dernière été finalement lâché par son propre clan, devait alors inaugurer une nouvelle ligne de production de la 207 iranienne appelée Rana. Il était très nerveux à l’idée d’être la première victime de Larijani qui étaient alors en manque de succès.

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Mais ce pion grillé du clan Rafsandjani a dû respirer un peu mieux en sortant de l’usine car Rafsandjani a trouvé une riposte adéquate à l’attaque pernicieuse des Larijani. Un site appartenant à ses amis, les animateurs du Mouvement Vert, a publié la copie des 12 documents officiels (ci-dessous, la page 1) indiquant l’usurpation de 342 hectares des terres de l’Etat par les 5 frères Larijani en particulier Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire !

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Rafsandjani n’a guère commenté ces infos, il a laissé ses médias gonfler l’affaire. En réponse au couteau placé sous sa gorge, il prenait à revers la pièce maîtresse de l’attaque contre sa personne, le chef du pouvoir judiciaire, Sadegh Larijani ! Rafsandjani se donnait les moyens de discréditer le frère d’Ali Larijani et le pousser à sortir. Il cherchait à désarmer Ali Larijani, à réduire sa force de frappe à zéro et le rendre sans intérêt pour ses ennemis et pousser ses derniers à le lâcher et venir lui mendier son soutien !

Ali Larijani pouvait tout perdre. L’enjeu était important. Les risques étaient élevés. Les Larijani ont perdu l’usage de la parole ! Les dizaines de mollahs qui les soutiennent pour écarter Rafsandjani sont également restés muets, nul n’a pris leur défense. Ces gens attendaient de connaître le vainqueur de la guerre interne pour ne pas être davantage exclus des marchandages permettant de leur assurer une sortie en toute sécurité du pouvoir. Les Larijani devaient mesurer le pour et le contre avant de riposter ou battre en retraite.

Dimanche 17 juin 2012 (28 Khordad 1391), on était le jour de l’anniversaire de la révélation de Mahomet ! Le régime s’attendait à un boycott, il a eu lieu car il n’y a eu aucun rassemblement populaire à cette occasion. Le régime devait zapper l’événement : rien de plus facile : aucun des 100 mollahs chargés du pouvoir spirituel n’a ouvert la bouche pour parler de Mahomet ! Le Guide n’a appelé à aucun rassemblement. Les Larijani n’ont également pas parlé du sujet, ils étaient les seuls à avoir une excuse, ils devaient prendre position vis-à-vis de l’attaque lancée par le clan Larijani.

Dans le contexte d’affaiblissement du régime, ils n’ont pas pris de risques : le mollah Rayissi, leur nouveau champion, a annoncé la fin prochaine du premier procès visant les pions de Rafsandjani. Dans son annonce, il a précisé que seuls 6 des 100 accusés du ce procès seraient finalement inculpés et que par ailleurs le principal accusé Mah-Afarid Amir-Khosravi (qui avait promis de balancer les lieutenants de Rafsandjani en cas d’inculpation) serait absent au moment du verdict. Mais les Larijani ont gardé actif le second procès dit d’Iran-Assurance qui vise vaguement les mêmes lieutenants de Rafsandjani. On peut dire que les Larijani ont choisi de battre partiellement en retraite pour ne pas donner l’impression qu’ils avaient peur afin de ne pas perdre tout intérêt aux yeux des adversaires internes de Rafsandjani et en pas perdre leur indispensable soutien pour rester aux commandes des affaires internes. Mais pour faire court, ils battaient en retraite moins de 24 heures après leur offensive et deux jours avant que les pions de Rafsandjani se rendent à Moscou !

Rafsandjani, marquait au contraire un point.Il ne pouvait pas cependant parler d’une vraie victoire par KO car les Larijani conservaient Rayissi et le procès visant ses principaux lieutenants Shahroudi et Pour-mohamamdi qui protègent ses arrières. Les deux parties n’étaient pas à égalité.En conséquences, Rafsandjani ne pouvait pas battre également en retraite, il devait attaquer : il a continué à exploiter les accusations d’usurpation des terrains publics et il a annoncé le départ un jour plus tôt pour Moscou d’une équipe formée de tous ses pions autorisés à négocier ! Rafsandjani rappelait qu’il contrôlait les marchandages : on lui reprochait de monopoliser l’accès aux marchandages, il en faisait un argument pour inciter les gens à lâcher Larijani pour le joindre. Ali Larijani devait étaler sa force durant les trois jours à venir, pour montrer sa capacité à mobiliser les troupes pour défendre ses alliés afin d’éviter leur fuite et leur ralliement au camp adverse.

La semaine dernière, après l’échec de la tentative de relance du Mouvement Vert, le régime et ses médias avaient parlé de la « clôture d’un Festival de manœuvres militaires d’Ali-Akbar destiné à exposer et honorer les bassidjis ayant rendus de grands services au régime » ! Il s’agissait d’insinuer que le régime et son patron avaient des troupes combattantes, et en célébrant la clôture du Festival, on s’exonérait de diffuser des images des manœuvres. Cette semaine, le régime et ses médias ont annoncé le début du Festival d’Ali Akbar pour diffuser des images de jeunes bardés d’armes !

Le régime ne pouvait pas lancer une opération déjà terminée ! Nous avons d’ailleurs trouvé plusieurs anomalies : il n’y avait tout d’abord aucun hommage à Mahomet !

Nous avons également relevé une erreur rigolote dans les photos diffusées : on ne voit nulle part le mollah qui présidait l’opération. Par ailleurs, on voit des soldats lauréats sur une scène alors que la salle n’en comportait pas ! Ces erreurs s’expliquent par une seule chose : la fabrication hâtive d’un événement fort avec des images disparates provenant des archives.

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Larijani devait continuer la propagande pour son camp. Il devait aussi éviter les images d’archives, il a lâché les fabrications hâtives pour des vrais rassemblements. Il devait nécessairement organiser quelque chose pour célébrer la révélation de Mahomet, la naissance de l’Islam ! Il n’y a rien eu dans la journée !

Larijani a préféré organiser avec 4 jours d’avance un hommage à Tchamran, un islamiste lié à Washington qui avait été éliminé par Rafsandjani, pour mettre en évidence l’hostilité de ce dernier vis-à-vis des Américains afin de saboter leurs éventuels marchandages. On peut douter fortement de cette possibilité car Washington est avant tout pragmatique, il a déjà discuté avec Rafsandjani et le préfère certainement aux Larijani car il a un passé plus sale et plus de faiblesses exploitables.

Ce rassemblement en hommage à Tchamran, l’islamiste de Washington, était bien puéril. Il a montré le manque de jugeote d’Ali Larijani. Ce rassemblement a permis aussi de constater une nouvelle fois la très basse capacité de mobilisation du régime et l’absence d’une quelconque nostalgie pour la version américaine de la révolution islamique !

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Et Mahomet ?

Le régime craignait que le boycott par les Iraniens révèle à ses fans étrangers et ses derniers collaborateurs l’absence de tout partisan pur animé par la ferveur religieuse, l’absence de djihadistes à ses côtés, l’absence de sa capacité d’endoctrinement. Mahomet ne le préoccupait pas, ce dont il s’agissait était sa capacité qu’il puisse montrer se force pour susciter des soutiens.

Il devait dire ou faire quelque chose pour ne pas perdre son aura de leader des Djihadistes, aura sans lequel, il ne peut plus diriger groupes terroristes islamiques, pour se dire l’arbitre de la région ou pour effrayer les Iraniens avec un débarquement des djihadistes arabes comme il le fait si souvent.

A défaut d’Iraniens pour convaincre les étrangers qu’il a une forte capacité endoctrinement, le régime a eu l’ingénieuse idée d’annoncer pour cette occasion l’arrivée d’un grand nombre de prédicateurs étrangers pour la 22e compétition internationale des liseurs de Coran ! Mais il était dans la pure annonce car la compétition allait débuter dans 5 jours ! Il avait marqué les esprits en décalant les problèmes de 5 jours.Mais dans la foulée, il a diffusé des photos des invités d’une précédente édition de cette compétition pour créer l’illusion que les Iraniens avaient déjà occupé l’espace disponibles ! Sacrés mollahs !

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Le régime avait certes brouillé les cartes, mais il ne pouvait pas dérouter ses partisans de base. Ils n’avaient vu aucun étranger. Ils allaient jaser sur sa faiblesse, il devait remplir une belle salle de prière avec des fervents pour redonner de l’espoir à ses derniers collaborateurs.

Dans les dernières heures de ce dimanche , le régime a programmé en catimini un rassemblement dans une petite salle de prière à Téhéran.Il n’a même pas pu remplir cette espace et la salle été particulièrement calme : Il avait vu juste pour le boycott.

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Larijani ne pouvait pas être fier de lui. Le lendemain, les négociations nucléaires débutaient à Moscou où son rival allait être confronté à de nouvelles menaces, il pouvait céder et obtenir des garanties en échange. Il allait peut-être tout perdre. Il a dû être rassuré en apprenant que les Britanniques qui doivent empêcher la main mise américaine sur l’Iran avaient intercepté l’équipe de Rafsandjani par une invitation à dîner de Catherine Ashton !

Mais restaient encore les lundi 18 et mardi 19 juin pour les deux journées de dialogues et d’innombrables occasions pour les parties de se rencontrer en tête-à-tête. Larijani devait être prêt pour intervenir en tant chef du Parlement, donc représentant du peuple, pour demander la destitution des négociateurs au nom de l’intérêt du peuple ou l’arrêt des négociations pour cause de malhonnêteté des Américains (un thème qui revient souvent dans ses discours). Rafsandjani devait empêcher cette intrusion dans son jeu. Il devait s’aligner sur les positions de Larijani pour le neutraliser, mais il ne pouvait pas s’abaisser à ce point car il aurait rehaussé Larijani comme le patron du jeu !

Lundi 18 juin 2012 (29 Khordad 1391), avant que début les négociations, Rafsandjani a trouvé la parade : son ami de toujours Khamenei a appelé à un rassemblement général tous les hauts dirigeants et du régime, tous les responsables intermédiaires, les commandants des Pasdaran, de l’armée et de la police ainsi que les représentants des Etats étrangers. Devant ces témoins, Khamenei, le guide spirituel du régime a parlé de la nécessité pour tous de rejeter tout lien avec Washington qui ne cesse de mentir. Rafsandjani a demandé à son ami le Guide de s’approprier les thèmes chers à Larijani pour qu’il puisse les adopter sans avoir l’air de suivre les conseils de Larijani.

Au même moment à Moscou, Jalili, le pion négociateur de Rafsandjani, a indiqué qu’il venait à la table des négociations pour savoir si les Américains allient enfin parler honnêtement ou pas ! Etant donné que Jalili et Khamenei disaient la même chose, le coup avait été préparé d’avance. Mais il y avait une nuance, Rafsandjani s’était repositionné sur la ligne d’une circonspection vis-à-vis du dialogue, mais laissait la porte ouverte aux marchandages. En deux temps, trois mouvements, Larijani était mis hors-jeu. Hors d’état de nuire. Rafsandjani avait les mains libres pour agir à sa guise.

Pour notre part, nous attendions les images du site web du Guide à propos de ce rassemblement car ses images sont de très grand format et permettent de déceler plus facilement les visages et aussi les manipulations pour gonfler le nombre des participants. Nous y avons vu une salle avec des dizaines de femmes alors que le régime n’a pas de hauts responsables féminins. Le régime s’est servi de ces femmes pour pallier un manque de participation. La présence des représentants étrangers était aussi bizarre, ils servaient aussi à remplir l’espace.

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on voit Larijani désormais réduit au silence baisser la tête !


C’est une très grande image, vous pouvez cliquer puis zoomer
pour l’agrandir afin de bien voir ses détails


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Cette salle peut contenir près de 700 à 1000 personnes (chaque surface rectangle peut contenir 100 pers. assises ou 150 pers. debout). On peut même aller jusqu’à 1300 pers debout sans la surface de sécurité devant le podium où s’assoient le long des murs les vrais dirigeants du régime, c’est-à-dire les membres du Conseil de Discernement. Dans la configuration de ce jour, on avait 250 hommes au lieu de 700 que peut contenir la salle en position assise. Il y avait donc un fort boycott interne.

Nous avons enfin remarqué l’absence des officiers des Pasdaran et leur remplacement par 2 miliciens d’un rang inférieur en tenue de combat. Par la suite, on a appris que suite aux récents boycotts des hommages à Khomeiny par les hauts responsables du régime, de nombreux commandants des Pasdaran notamment des responsables de la police de Téhéran avaient été limogés. Nous avons également remarqué la présence d’agents de sécurité (en civil) au milieu du groupe de commandants militaires du régime aussi au premier rang.

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Il y avait donc un tiers des places proposées et aussi un sentiment de peur parmi les dirigeants assis dans la surface de sécurité devant le podium.

Après avoir ainsi réduit Larijani au silence, Rafsandjani a envoyé son pion Ahmadinejad vers l’Amérique du Sud avec la mission d’y jouer les agitateurs, lors d’une réunion des G20 au Brésil, chez Chavez ou en Bolivie pour aider à distance l’équipe de ses négociateurs marchandeurs qui pouvait être malmenée par les Américains à Moscou.

Entre les provocations d’Ahmadinejad et les rumeurs de négociations, la journée allait appartenir au Clan Rafsandjani. Larijani devait fulminer et rêver de ripostes !

Mais il y a eu des imprévus pour les uns et les autres. Tout d’abord, il y a eu des manifestations contre la venue d’Ahmadinejad au Brésil car récemment un diplomate du régime au Brésil avait fait des attouchements sur de petites filles dans une piscine municipale et le régime avait tout tenté pour nier l’authenticité des faits. En raison de cette affaire, mais aussi l’exigence des Américains qui sont de très importants partenaires du Brésil, la présidente de ce pays a refusé de rencontrer en tête à tête Ahmadinejad et elle n’a accordé également aucune médiatisation à son discours agité.

L’équipe de Rafsandjani évoluait sans filet. Washington a augmenté sa pression en évoquant la possibilité d’un embargo maritime et aérien total en l’absence d’un accord immédiat sur la baisse vérifiable du taux d’enrichissement de 20 à 3,5 %, l’évacuation vérifiable hors d’Iran du stock d’uranium enrichi à 20 % et l’arrêt vérifiable du nouveau site d’enrichissement de Fordo. Washington avait refusé l’offre d’ouverture de Rafsandjani et avait sortie la grosse artillerie pour obtenir un droit de retour en Iran. Avec l’embargo évoqué par les rumeurs et les sanctions européennes à venir, le régime risquait des pénuries sans limites.

Les négociateurs étaient coincés. Ils ont demandé une pause et Ahmadinejad, à distance, a affirmé que le régime pouvait accepter une baisse de l’enrichissement contre la garantie que le pays disposerait des quantités nécessaires combustibles atomiques à base d’uranium à 20 % pour son réacteur médical de l’université de Téhéran. Washington avançait d’un pas vers le début du marchandage avec un avantage sur les mollahs. En Iran, les esprits se sont échauffés : un grand ayatollah proche des Larijani, mais aussi des membres des familles de « martyrs » ont appelé le négociateur Jalili à résister et à rompre ce dialogue de la honte au nom des droits du peuple Iranien et des sacrifices faits pour la révolution islamique ! C’est là le style un peu pompeux d’Ali Larijani.

La possibilité d’un deal entre les pions de Rafsandjani et les Américains ont convaincu les hommes d’affaires du régime que leur temps était fini. Ils se sont encore rués vers le dollar et vers l’or faisant grimper les prix de ceux deux produits refuges. Les appels indirects de Larijani a renforcé la certitude qu’il se passait quelque chose à Moscou, la panique a amplifié. Ali Larijani chargé des affaires intérieures devait montrer la force du régime pour clamer l’agitation. En manque de miliciens, il a insinué l’existence de cette puissance en annonçant la pendaison collective de 3 frères très populaires à Ahwaz ! Le régime aussi rappelé la tenue prochaine de plusieurs pendaisons publique à Téhéran. C’est ce qui est formidable actuellement : la guerre d’en haut agite la structure du régime et les dirigeants doivent sans cesse frapper sur leurs associés. Plus on avance et plus tout va craquer.

En résumé, les négociateurs de Rafsandjani avaient proposé une ouverture aux Américains, mais ces derniers avaient augmenté leur pression. Les négociateurs de Rafsandjani ont été perturbé, ils ont reculé avant d’accepter une des exigences. Les mollahs exclus du dialogue ont craint le début d’un marchandage, ils ont paniqué, les associés économiques ont paniqué, le régime a sortie la menace des pendaisons. Washington a jugé que le régime allait vers une confrontation interne dans laquelle il était perdant car il n’a aucune capacité répressive depuis la rupture des Pasdaran. A Moscou, on a annoncé la fin du premier tour des négociations pour calmer le jeu.

Au même moment, en Iran, le dernier carré du régime devait se réunir pour rendre hommage à un commandant fidèle au régime nommé Ghadirian mort cette semaine. Il y avait moins du monde que pour le rassemblement du matin. Le régime semble perdre ses pions d’heures en heures.

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Mardi 19 juin 2012 (30 Khordad 1391), le régime allait reprendre les négociations dans un climat de panique de ses collaborateurs : il faut croire que personne ne croyait à sa survie car la journée a commencé par une forte agitation au bazar !

Le régime devait sortir ses potences, mais on était à la veille de l’anniversaire de la mort de Neda, l’Iranienne tuée par les agents du régime au moment où le soulèvement a failli renverser le régime. Neda est une figure très populaire en Iran et la journée est dédiée à la mémoire des femmes et des hommes tués par le régime. L’anniversaire de la mort de Neda a une date qui appartient au peuple et non au régime, on a déjà vu le peuple manifester à cette occasion sans craindre d’être récupéré par le régime par l’opposition officielle pro-régime, le Mouvement Vert. Il y avait un risque de manifestation. Le régime ne devait pas provoquer le peuple, c’est pourquoi il n’a pas sorti ses potences à Téhéran pour affirmer sa force. A la place, il a sorti parlé des 300 prisonniers condamnés à mort dans le sud du pays et il a sorti des cercueils à Tabriz. Il a annoncé des milliers de sympathisants et l’on a encore vu uniquement une vingtaine de ses agents.

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Face au risque d’une manifestation hostile, le régime devait aussi s’organiser. Les faux opposants du Mouvement Vert vivant désormais en Europe ont évacué Neda du jeu en nommant la journée du 20 juin, Journée de défense des prisonniers politiques iraniens, prisonniers qui sont leurs camarades pro-régime faussement emprisonnés pour être adoptés comme des vrais opposants par la vraie opposition ou par le peuple.

Par ailleurs, la semaine dernière, quand le régime voulait attirer le peuple dans la rue pour déployer ses drapeaux verts et donner l’illusion qu’il lui reste un joker afin de booster ses derniers collaborateurs, il avait multiplié le prix du pain par 12. Cette fois pour empêcher une manifestation clairement hostile à son égard, il a vite annoncé une allocation spéciale pain permettant l’achat d’un pain par jour et par personne !

La journée a été un moment de transition, le peuple attendait l’anniversaire du 20 juin, sans trop croire à la possibilité d’une action en l’absence d’un appel de la vraie opposition actuellement prise dans des discussions stériles sur son unité oubliant la réalité de sa mission. Les gens du régime attendaient aussi les résultats des négociations à savoir si par le plan grand des hasards, le régime arriverait à obtenir une pause dans les sanctions sans accepter le deal souhaité par Washington (une ouverture pour revenir avec ses pions et prendre le pouvoir perdu en 1980).

Dans l’après-midi, les Russes ont annoncé l’échec des négociations. Les Européens devaient donc cesser les achats de pétrole en Iran et les Américains devaient encore parler de la menace nucléaire iranienne pour promettre de nouvelles sanctions ou demander à leurs alliés de rompre sans sommation des contrats en cours. Le régime s’attendait à la hausse de l’envie de fuite chez ses hommes d’affaires. Le peuple pouvait aussi saisir l’occasion et prendre les rues. On était dans une situation de pré-crise. le régime a annoncé la tenue d’une conférence sur la gestion de la crise sous la direction du ministre l’intérieur.

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Mercredi 20 juin 2012 (31 Khordad 1391), avant de se retrouver face à la crise qu’il redoutait, le régime a radicalisé son image des annonces intimidantes. Il a tout d’abord annoncé l’exécution des pendaisons publiques programmées à Téhéran devant des milliers de ses partisans venus pour applaudir la scène. Il a aussi annoncé le déploiement des milliers miliciens pour des arrestations massives des voyous et des agitateurs à Téhéran. Il a également annoncé un gigantesque rassemblement pour un nième enterrement de martyrs dans une université iranienne.

Mais le régime a aussi reparlé de sa fameuse pollution mortelle pour tenir les gens confinés chez eux. Cela n’avait pas sens que l’on organise un rassemblement pendant une journée polluée. Le régime entendait garder les gens confinés afin qu’ils ne voient pas le manque de participation à ses événements morbides.

Les images des pendaisons confirment cette supposition car il avait promis 4 pendaisons publiques distinctes à 4 points du centre ville en plein milieu de la journée et il a pendu 4 malheureux à une heure matinale loin du centre ville. Le régime montrait donc les dents, mais de loin.

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Il n’est impossible que les pendus aient été des Pasdaran renégats car on voit un échange de regards très intenses avec les bourreaux masqués.

La seconde annonce était aussi du vent car on n’a pas vu des centaines de caïds arrêtés, mais une cinquantaine de junkies défoncés incapables de rester éveillés et gardés par 5 bidasses et 5 gradés.

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Nous n’avons également pas pu voir les milliers de personnes annoncées pour l’enterrement de martyrs sur le campus de l’université de Téhéran, mais une petite trentaine de participants pour ce dernier délire.

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Avec ces images, le régime a montré qu’il n’avait aucune capacité répressive importante. Il a surtout démoralisé les siens car le peuple peut renverser ce régime sans aucun effort. Le régime était seul, il a annoncé la visite des liseurs de Coran au domicile-musée de Khomeiny. On a alors vu une vingtaine d’étrangers et non des centaines comme il l’avait dit !

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Le régime a encore montré son isolement et encore démoralisé ses derniers suiveurs.

Jeudi 21 juin 2012 (1er Tir 1391), le régime constaté la dépression de ses derniers « fidèles » par l’absence de tout rassemblement en mémoire de Tchamran et une très faible mobilisation en mémoire du Général des Pasdaran Ali Heshemi qui fut des meilleurs soldats du régime pendant la guerre Iran-Irak.

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Le régime devait aussi organiser des qualifications pour les équipes féminines de triathlon pour les jeux de Londres. Cela a eu lieu dans un stade vide avec 9 volontaires. Un exemple de plus de l’effondrement des effectifs. Nous avons choisi cet exemple pour l’aspect "torride" des championnes en lutte pour les qualifs.

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Le régime était seul dans les stades, mais surtout dans ses manifestations, depuis sa tentative ratée de marchandages car il est devenu clair qu’ils en pouvaient pas mener le jeu face à Washington. Ils devaient forcément accepter leur défaite et sortir en laissant sur place leurs hommes d’affaires. La panique des hommes d’affaires s’est amplifiée. Les mollahs devaient forcément trouver un moyen de les rassurer puisqu’ils n’avaient pas la capacité de durcir le ton avec leur peu de moyens. La seule façon de rassurer aurait été d’annoncer qu’ils seront inclus dans les marchandages pour pouvoir quitter le pays avec quelques biens. Mais ils n’ont guère entendu cela !

Rafsandjani bien mouché depuis le fiasco de ses poulains pouvait être exclu de la directions des négociations. Il a pris la parole en tant que président à vie du Conseil de Discernement de l’Intérêt du régime, pour dénoncer la méchanceté des Américains et condamner officiellement et énergiquement le dialogue qu’il ne pouvait vraisemblablement plus contrôler ! Il s’est ainsi placé en situation d’opposant pour bloquer d’avance son successeur et avoir un moyen pour obtenir en échange d’un accord un droit à des garanties de sécurité. Son lieutenant Alla-eddin Boroudjerdi, membre de l’équipe des négociateurs, a également dit la même chose ! Les deux compères ont ainsi prouvé une nouvelle fois la rapacité et l’égoïsme des responsables du régime toujours focalisés sur leurs seuls intérêts personnels.

Rafsandjani était en recul, Larijani a agité un nouveau procès ! Le fils de Rafsandjani, mais aussi Ahmadinejad ont chacun riposté par la publication de documents compromettant sur les Larijani. On avait une nouvelle bataille interne dans la guerre pour l’accès privilégié aux marchandages avec les Américains. Personne ne pouvait rien espérer des dirigeants de ce régime.

Vendredi 22 juin 2012 (02 Tir 1391), le nombre des participants à la prière de Vendredi devait baisser forcément ! Le régime a montré une salle pleine. Mais avec les centaines de liseurs de Coran qui devaient en ce jour commercer les compétitions, le régime devait déborder de l’espace de base et étalait invités étrangers dans les abords de cet espace. Mais secoué par les revers, il a dû oublier ses annonces sur le nombre de ses invités, il a montré une petite quinzaines d’invités étrangers.

Nous avons aussi regardé la principale image de la foule de près : normalement les gens situés sur une même ligne ont des têtes d’une grosseur et d’une netteté identiques. Ce détail est difficile à respecter pour le régime quand il doit ajouter des blocs de foules pour meubler des salles vides. Il y a une semaine, nous avions pu établir le limite de la foule réellement présente à la Prière de Vendredi avec cette méthode. Cette fois, la foule réelle d’environ 200 personnes, en retirant les invités étrangers et les VIP, on arrive une soixantaine personnes. Le régime a 145 partisans jusqu’au-boutistes. Il a aussi sans doute des gens qui gardent ses dépôts d’armes, ses banques, ses bunkers, il a aussi des bourreaux, mais ces gens savent qu’ils sont les derniers. Il y a une pression énorme dans ses minces fronts de résistance. On les voit douter, on les entend presque craquer.

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