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Iran : La semaine en images n°209
19.02.2012

La semaine dernière, le régime des mollahs devait préparer la célébration le 33e anniversaire de la révolution islamique. Les Pasdaran qui boycottent les manifestations officielles depuis près de 18 mois ont boycotté toutes les manifestations intermédiaires de la décade précédant l’anniversaire et ce samedi 11 février, ils se sont encore une fois rangés au côté du peuple en boycottant l’anniversaire de la révolution islamique. Dans le précédent numéro de la semaine en image, nous avons vu que le régime a été obligé de publier des photos d’archives pour nier ce boycott.

Il y a un an, le 11 février 2011, le régime avait été boycotté de la même manière par les Pasdaran. La situation était alors inédite : il avait craint que l’absence remarquable des Pasdaran à ses côtés n’incite le peuple à se soulever.

L’opposition officielle, appelée le Mouvement Vert, qui est dirigée par de hauts responsables du régime, avait alors lancé un appel à la mobilisation (pour le 14 février) pour incruster les collaborateurs du régime dans le soulèvement qui paraissait inévitable afin de dévoyer le mouvement ou servir d’issue de secours au régime. L’intrusion de cette opposition factice et profiteuse avait incité le peuple à rester chez lui. La journée du 14 février 2011 avait été un échec pour le seul joker politique des mollahs. Tous les médias du régime avaient tenté de nier cet autre boycott pour sauver le Mouvement Vert qui pourrait être la seule issue de secours pour eux. Ils ont même inventé des héros et des martyrs pour cette journée du 14 février (25 Bahman) au cours de laquelle, il ne s’était rien passé.

De ce fait, un an après, ce mardi 14 février 2012 (25 Bahman 1390), l’opposition officielle devait réunir ses partisans en mémoire de ces martyrs factices. Le régime et son opposition factice craignaient qu’il ne se passe rien. Il ne s’est rien passé. D’avis général, cela a anéanti la possibilité d’une porte de secours pour les collaborateurs du régime. Comme l’année précédente, les médias du régime ont tenté de nier cet autre boycott…

Le boycott des manifestations préliminaires de la révolution avait paniqué les hommes d’affaires du régime (issus des clans du pouvoir) : malgré la présence de faux acheteurs ou faux vendeurs mouchards sur le marché noir, ils avaient repris leurs achats d’or et de dollars pour pouvoir quitter le pays avec leur fortune avant que le régime qui les protège ne tombe. Le dollar était reparti à la hausse. Le boycott de la révolution a accéléré le mouvement. Le boycott de l’opposition officielle a davantage accéléré l’agitation sur le marché noir malgré l’annonce d’arrestation, d’expropriation ou même de condamnation à mort à l’encontre des acheteurs et des intermédiaires.

Précédemment, le régime avait également inventé une invraisemblable affaire de fraude bancaire de 3,5 milliards de dollars pour accuser les riches qui sortent leur argent du pays. Il avait alors parlé de 32 suspects et avait même annoncé 5 condamnations à mort quand les achats d’or et de dollar avaient atteint des sommets, mais avec un certain flou puisqu’il n’avait fourni aucun nom. Cette semaine, il a annoncé le début du procès des 32 corrompus en révélant enfin leur visage (pour les noms, il faut attendre) ! Mais le régime n’a pas seulement sorti la matraque pour arrêter ses collaborateurs paniqués, il a aussi évoqué deux grandes réussites économiques dans le domaine énergétique pour tenter de les séduire avec des promesses de rentrée d’argent.

On a ainsi connu une semaine surréaliste avec une fausse opposition s’inventant des faux partisans, des fausses réussites, de faux espoirs, mais un vrai procès contre les amis du régime. C’est un signe que les deux boycotts que le régime a subis ont profondément semé le désordre dans son fonctionnement. Voici le récit en images de la face sombre d’une nouvelle semaine de déconvenues et de difficultés pour le régime des mollahs.



Il y a une semaine, nous clôturions notre semaine en images n°208 sur les photos du boycott de l’anniversaire de la révolution dans les rues, mais aussi à haut niveau car plusieurs centaines de hauts responsables du régime ont également boudé la réunion privée organisée par le Conseil de Discernement et par le Guide Suprême à la double occasion de l’anniversaire de la révolution islamique et de l’anniversaire de la naissance du prophète. Les dirigeants du régime allaient commencer leur semaine de déconvenues non sur un boycott, mais sur un triple boycott : la révolution islamique avait été boycottée, les dirigeants avaient été lâchés et l’Islam avait été ignoré.

Samedi 11 février 2012 (22 Bahman 1390), dans la soirée, le régime a subi un nouvel échec avec une très faible participation de comédiens à la cérémonie de clôture du Festival de Théâtre de Fajr (en l’honneur de la révolution islamique). Les photographes chargés de couvrir l’événement se sont focalisés sur les remises de prix très pittoresques pour zapper la salle qui n’a jamais été photographiée en entier, mais selon des angles morts.

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Etant donné que les comédiens de théâtre ont toujours servi le régime par peur, le manque de mobilisation évoque la diminution de la peur que suscitait le régime.

Le régime n’était plus craint par les plus vulnérables ! Ce samedi (premier jour de la semaine en Iran) était férié en raison de l’anniversaire de la révolution islamique, le lendemain, les banques rouvraient, le régime allait peut-être connaître une nouvelle journée de ruée vers l’or et vers le dollar…

Dimanche 12 février 2012 (23 Bahman 1390), l’ambiance était morose. On en a une preuve par 10 sur les visages des invités sud-américains du régime conviés à assister à l’anniversaire de la révolution islamique.

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Les associés économiques du régime devaient faire la même tête bien déçue voire pire car ils assistent chaque semaine à un nouveau boycott. En quelques heures, on a signalé une triple hausse de 25% pour le dollar, de l’Euro et de l’or malgré la présence de faux clients et faux vendeurs qui circulent dans les ruelles du quartier des cambistes pour reconnaître et arrêter les associés tentés par la désertion. Cette hausse de 25% est un record dans l’historique de cette panique.

Sans la présence inquiétante des mouchards du régime (qui ont réussi à faire baisser de 50% les transactions et les prix au cours des 10 derniers jours), la hausse des transactions et des prix auraient été inouïes.

Cette forte hausse était provoquée par la peur de se retrouver en Iran après la chute du régime. La peur était la preuve que personne ne croyait à la survie du régime. Elle a eu raison des craintes inspirées par les mouchards du régime. Si l’agitation continuait, elle pouvait provoquer d’autres désistements. Le régime devait augmenter ses menaces pour arrêter le mouvement : il devait aussi agiter la possibilité de tuer les gens tentés par la fuite.

Le régime a en fait toujours évoqué de telles menaces à l’encontre des hommes d’affaires paniqués, mais sans aller très loin car il redoute que la confrontation n’encourage leur envie de fuite : il a peur d’un retrait massif des avoirs bancaires provoquant un effondrement économique et entraînant sa chute. Il avait aussi en vue que dans 48 heures, ses associés auraient une nouvelle confirmation de l’inefficacité de son opposition officielle, il devait se montrer ferme, mais sans trop énerver ses associés.

Une menace prudente | C’est ainsi que le régime a annoncé que la veille, pendant une manifestation pour l’anniversaire de la révolution islamique à Qom, le mollah Ebrahim Rayissi, premier adjoint du chef du pouvoir judiciaire, avait pris la parole pour promettre une punition exemplaire pour les auteurs de la fraude de 3,5 milliards de dollars. Il s’agissait d’un avertissement car le premier adjoint du chef du pouvoir judiciaire est chargé de la formation des juges et non habilité à lancer des poursuites.

L’objectif étant de calmer la crise ou du moins éviter qu’elle ne s’aggrave, le régime s’est aussi mis à préparer le terrain pour minimiser l’échec prévisible de mobilisation sur l’appel lancé par son opposition fantoche : il a annoncé des arrestations d’activistes de Mouvement Vert à travers le pays, arrestations qui pourraient désorganiser le bon déroulement de la manifestation ! L’annonce était également censée donner une actualité à cette opposition qui ne dit rien, ne fait rien et n’attire personne dans les rues en soutien à ses chefs officiellement maltraités par le régime !

Par la suite, les médias ont aussi parlé des « malheurs » de Karroubi, l’un des chefs de cette opposition fantoche. C’est le procédé de base avant toute manifestation de l’opposition officielle : il s’agit de faire le buzz avant le boycott pour que l’opposition officielle puisse survivre au désaveu populaire et puisse se servir d’une possible passerelle vers le nouveau régime. Cette fois, il y a une innovation : les médias ont également mis en valeur un commandant des Pasdaran pro-Moussavi pour essayer d’inscrire la rupture des Pasdaran dans l’opposition fantoche et ainsi la dévaloriser.

Autre nouveauté, le Conseil du chemin vert de l’espoir a demandé au peuple à manifester le 14 février de 16h à 19h sur des grandes avenues ou à proximité des stations de métro en marchant en silence sur les trottoirs, ensemble ou séparés ! Autrement dit il s’est donné le moyen de comptabiliser les passants et les gens qui sortent du boulot pour aller vers les transports en commun comme étant des manifestants ou plus exactement des compagnons du Mouvement Vert !

Le régime a également programmé de grands matchs de foot pour cette journée pour encourager les déplacements car il devait tout de même filmer des gens qui marchent dans la même direction avec une belle détermination. Ce procédé de programmation de foot n’est pas nouveau, le régime l’a déjà utilisé pour le Mouvement Vert.

Le Conseil du chemin vert de l’espoir a également demandé aux Iraniens de commencer le mouvement de compagnons du Mouvement Vert dès la veille en criant Allah Akbar sur les toits (il s’agit en fait d’enregistrements diffusés par des hauts parleurs car on distingue 3 ou 4 voix depuis le début de cette mascarade en 2009).

L’organisation Amnesty International créée par les Britanniques, alliés historiques du clergé chiite, a apporté son soutien aux « activistes arrêtés et maltraités » et à ces « manifestations pacifiques » permettant au régime d’assurer la survie de son joker sur le plan médiatique international à défaut de pouvoir convaincre ses associés économiques que cette entité pourrait les sauver.

En règle générale, quand le régime a des problèmes, il focalise ses médias sur divers ramdams médiatiques comme des querelles internes, des provocations internationales ou des révélations fracassantes pour essayer de détourner l’attention de l’opinion.

Cette semaine, il sortait de plusieurs boycotts, il allait vers un boycott et était confronté à une forte panique interne par cette avalanche d’avaries : il nous a offert un festival de querelles, de provocations et de révélations. Nous avons vu passer des super centrifugeuses atomiques, des vifs échanges entre les partisans d’Ahmadinejad et les partisans du Guide, des attaques contre Rahim-Mashai, le plus proche lieutenant d’Ahmadinejad, une bagarre physique entre de hauts responsables, mais aussi la révélation de plusieurs grèves et des détails sur la fortune de Rafsandjani. Cette dernière action a également permis à Ali Larijani, l’actuel patron du régime, de régler ses comptes avec Rafsandjani (ci-dessous), son prédécesseur, qui cherche à le discréditer pour parvenir à reprendre sa place.

C’est drôle comme on parle des divisions du régime quand on veut expliquer ses revirements tactiques alors que là on a la preuve d’une querelle interne et personne n’en parle pour ne pas mettre en valeur les problèmes qui affaiblissent le régime afin de ne pas aider le peuple à le renverser.

Bref, ce dimanche 12 février 2012 (23 Bahman 1390), le régime a été propulsé des boycotts au cœur des problèmes, il a eu une journée difficile : il a organisé sa riposte en avertissant ses associés. Craignant un nouveau boycott lors de la commémoration des martyrs imaginaires de son opposition officielle, il a tenté de gommer l’efficacité officielle de ce Mouvement né dans la propagande et détourner l’attention de tous ses problèmes avec des affaires médiatiquement excitantes. Il devait continuer cette approche compliquée jusqu’à la manifestation prévue le 14 février.

Ce dimanche soir, selon son programme officiel, il devait organiser la cérémonie de clôture du Festival international de Films de Fajr (à la gloire de la révolution islamique). Il pouvait espérer effacer l’échec de la cérémonie de clôture du Festival de théâtre de Fajr car les acteurs et les réalisateurs de cinéma sont parmi ses plus fidèles serviteurs par cupidité et non par peur. Ils devaient être tous là pour la Mama ! Mais encore une fois, nous n’avons eu aucune image complète de la salle sauf lors d’un numéro de chant nécessitant le noir complet. Le régime a aussi été lâché par ses serviteurs intéressés.

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Ce revers inattendu devait paniquer davantage les associés économiques du régime. Les médias ont annoncé le démarrage inattendu du Festival International de Musique de Fajr à la gloire de la révolution avec des chanteurs commerciaux que le régime produit pour remplir le théâtre de la ville de Téhéran (vestige en ruine du temps du Shah) en espérant ainsi nier son largage par les artisans de son cinéma.

Mais si le régime a multiplié les annonces de concerts avec des invités prestigieux ou très commerciaux, il n’a jamais diffusé d’images de la salle avant le concert ou après lors des applaudissements. Il a uniquement diffusé des images de la scène et la salle en état d’obscurité, ce qui laisse supposer que ce Festival a également été boycotté et que ses invités prestigieux (européens, chinois ou iraniens) ont dû jouer devant des salles à moitié ou entièrement vides.

Lundi 13 février 2012 (24 Bahman 1390), le régime était désavoué à tous les niveaux et était à 24 heures d’un revers géant avec le boycott massif de son opposition fantoche.

On a annoncé une nouvelle hausse du dollar et de l’euro mais sans préciser de chiffres. Ils étaient sans doute trop défavorables.

L’avertissement lancé la veille par le premier adjoint du pouvoir judiciaire avait été ignoré ou encore, il avait été balayé par le choc inattendu de la baisse de mobilisation des collaborateurs du secteur cinématographique essentiel pour la propagande du régime. Avant le boycott prévisible de son opposition officielle, le régime a durci le ton pour de bon en annonçant par la voix du porte-parole du pouvoir judicaire le prochain début du procès des hommes d’affaires fraudeurs qui ont sorti près de 3,5 milliards de dollars du pays.

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L’annonce a évidemment surpris les Iraniens, mais personne ne l’a prise au sérieux car le régime n’a pas annoncé la date précise du début du procès. Il était encore en mode avertissement.

En fait, il devait promouvoir son opposition officielle car elle est son seul joker. Il savait que le peuple ne serait pas dans la rue en faveur de ce mouvement factice. Il savait que ce boycott allait démoraliser ses associés et provoquer une nouvelle panique, il cherchait à intimider ses associés afin qu’ils restent immobiles. Pour réussir à immobiliser ses collaborateurs, il a focalisé ses médias sur cette annonce pendant le reste de la journée.

Le soir venu, on devait entendre des cris d’Allah Akbar des toits de la ville. Aucun média étranger n’a signalé une telle activité.

Mardi 14 février 2012 (25 Bahman 1390), le régime a diffusé un document Youtube de cris d’Allah Akbar ! Nous avons reconnu les voix des crieurs du régime avec la même intensité et les mêmes tonalités que durant les précédentes sessions du genre au cours de l’été 2009 alors que ce lundi soir, il faisait -3° avec du vent. D’une part, on n’entend pas le vent et par ailleurs, si on crie par ce temps, l’air froid qui pénètre dans les bronches, on est vite essoufflé. Mais ce genre de considérations échappe aux tricheurs du régime car ils manquent de temps et de personnel pour peaufiner les détails.

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La journée a également été assez froide et légèrement nuageuse, la température était de 1° avec le refroidissement éolien. Les gens évitent de sortir par un temps pareil, on ne pouvait pas imaginer qu’ils se déplacent pour aller applaudir des matchs de foot. Le régime allait manquer son objectif de les filmer pour les classer comme les compagnons du Mouvement Vert. Il a maintenu les matchs, mais a annoncé à grands renforts de publicité le démarrage de la grande foire aux aliments au mausolée de Khomeiny avec des prix de vente à 50% des prix du marché (en fait des prix de l’année dernière, puisque depuis tout a doublé). Mais peu de monde a été au rendez-vous car ces prix étaient déjà trop chers, on voit d’ailleurs qu’un seul individu ayant acheté un produit !

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La foire aux aliments au mausolée de Khomeiny n’a pas fourni aux mollahs les badauds qu’il souhaitait comptabiliser comme des compagnons du Mouvement Vert. Le régime s’est visiblement rabattu sur des images d’archives (signées HRA ) car en arrière plan à la 39ème seconde, on voit un homme en simple costume avec une chemise. Les images sont aussi bizarres car le caméraman se balade devant des policiers que ne le voit pas !

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Selon ses habitudes, le régime a compensé ce manque de mobilisation par un flot d’intox notamment des témoignages faisant de grandes bastonnades et d’arrestations massives pour prétendre que des milliers de compagnons du Mouvement Vert étaient présents. Il a aussi diffusé des « témoignages anonymes » faisant état d’un quasi Etat de siège à Téhéran et à Machad, mais aucun des milliers de compagnons du Mouvement Vert présents ne semblaient pas avoir eu un portable muni d’une caméra pour figer ces scènes afin de secourir les arrêtés. Finalement, le régime a changé sa version des faits pour parler de nombreuses arrestations de très courte durée et très peu de détention définitive. Celles-ci concerne d’ailleurs des filles, une manière de renouer avec des buzz de sévices corporelles.

Mercredi 15 février 2012 (26 Bahman 1390), l’organisation britannique Amnesty International a volé au secours du régime en confirmant les récits inventés pour donner du poids à l’opposition officielle. Mais tout cela n’était pas très convaincant, surtout les images présentées. Sur tous les médias, on se moquait du Mouvement Vert. Le régime a décidé de provoquer des buzz pour dévoyer les attentions.

Le régime a évoqué des répressions contre des Kurdes et des Chrétiens, deux communautés que Washington soutient. Pour le pousser à réagir et ainsi arriver à une escalade qui éclipserait l’échec monumental de son opposition officielle. Washington qui a été à l’origine de la révolution islamique en 1979 pour installer un Etat islamiste agitateur dans le voisinage de l’Asie Centrale russe et ne veut en pas de se retrouver en guerre contre le régime de peur de le renverser a esquivé.

Téhéran a sorti l’artillerie lourde puisqu’il a annoncé avec 50 jours d’avance les bonnes nouvelles nucléaires normalement diffusées le 9 avril, date anniversaire de la rupture des relations avec les Etats-Unis. Le régime a aussi également convoqué les ambassadeurs européens pour leur annoncer la rupture de ses exportations vers leurs pays. Nous rappelons qu’il s’agit de la fin de contrats pour des barils vendus par l’Iran et non de la fin des contrats de buy-back (vente de droit d’exploitation) qui assurent par exemple près de 500,000 barils par jour à la France… d’où le sourire serein du représentant français !

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L’Europe n’avait pas souffert, mais Washington devait réagir à l’annonce nucléaire des mollahs. Il n’a rien dit pour ne pas s’engager dans l’escalade verbale susceptible de renverser le régime. En revanche, il a annoncé de nouvelles sanctions qui n’ont aucun contenu car elles visent les comptes bancaires américains de gens qui sont interdits de séjour aux Etats-Unis et de fait n’ont pas de compte là-bas !

En agissant ainsi, Washington a uniquement fait du bruit sans vraiment nuire au régime très affaibli des mollahs. Il a fait ce qu’attendaient les mollahs. Ce ramdam américain a également éclipsé la sanction euro-américaine du 9 février interdisant aux compagnies de cargos pétroliers comme l’américaine OSG, la danoise Nova Tankers et la britannique Frontline de transporter du pétrole iranien (cet embargo très partiel laisse entrevoir que Washington se gardait de mettre les mollahs dans l’embarras et continue à les affaiblir graduellement. Il reste sans doute d’autres niches qu’il n’a pas attaqué, mais se garde de les révéler).

Israël, fidèle serviteur de Washington, a également fait partie du jeu des nuisances sonores en dénonçant des attentats organisés par le régime au cours de la semaine dernière ! L’Etat hébreu a parlé d’une attaque qui n’a finalement pas eu lieu sur une recommandation de Washington !!!!

Ce mercredi, le monde entier a évoqué le cas de l’Iran, mais personne n’a parlé de la chose qui avait mis le régime sans dessus dessous : le gigantesque boycott du Mouvement vert par le peuple !

Ce mercredi 15 février 2012 (26 Bahman 1390), les efforts des bruiteurs n’ont pas changé la donne pour les associés du régime : la peur que le régime ainsi totalement désavoué tombe et qu’ils se retrouvent seuls face au peuple en colère l’a emporté sur les menaces imprécises du régime. Malgré le second avertissement du pouvoir judiciaire, ils ont accéléré leurs achats d’or et de dollar pour fuir le pays avant que la chute de leur créateur ne les condamne à une fin terrible.

Le régime devait immédiatement passer à la vitesse supérieure en rendant ses menaces plus tangibles : le chef du pouvoir judicaire a annoncé que le procureur avait demandé la condamnation à mort pour 5 des 32 suspects dans le procès à venir. Mais le régime était encore dans l’avertissement car le chef du pouvoir judicaire n’a pas précisé les noms de gens et la date du procès bien qu’il semblait avoir commencé.

En s’en prenant aux siens, le régime coupait la branche sur laquelle il était assis. Il allait vers une catastrophe d’autant plus terrible qu’il n’avait pas pu lancer son opposition officielle, sa seule sortie de secours. Ces amis britanniques se sont alarmés. La ministre européenne des affaires étrangères, la Britannique Catherine Ashton, a entraîné l’Union Européenne à soutenir officiellement l’opposition officielle à 100% islamiste et 100% pro-régime.

Le régime a apprécié ce soutien et a repris des couleurs : il a augmenté la dose de la propagande verte. Il a aussi remis en valeur l’adversaire théorique cette opposition interne : le Guide !

Pour mettre en valeur le Guide, les médias a annoncé qu’il avait reçu des milliers de fans venus de la région de l’Azerbaïdjan orientale. C’est évidemment une blague car sa salle de prière peu contenir près de 600 personnes. De plus, les images ne s’accordent pas entre elles : on ne voit pas la même foule du haut et de face. Il s’agit d’un reportage préfabriqué avec des images d’archives.

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Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, puisque l’Europe fait semblant d’y croire pour mettre en valeur l’opposition interne afin de préserver ce régime qui lui accorde des quantités énormes de pétrole à très bas prix via les contrats buy-back.

Ainsi, le mercredi 15 février 2012 (26 Bahman 1390), le régime est passé d’une déception sans égale à une certaine euphorie !

Le maître d’œuvre des jeux politiques du régime, Ali Larijani, officiellement chef des « conservateurs modérés », a été ravi. Candidat aux futures élections législatives du 2 mars prochain, il s’est également mis en valeur en compagnies de grands ayatollahs et d’experts religieux venus en Iran pour une grande conférence sur la charia dans la constitution des Etats islamiques. le décor en carton découpé à la main laisse entrevoir que l’opération a été une initiative de dernière minute montée à la hâte par le régime après l’aide inespérée de l’Europe.

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Le régime était ravi car le Mouvement Vert dirigé par Moussavi et Karroubi, deux hauts dirigeants du régime, était désigné (par l’Europe) comme l’alternative au régime. Le Mouvement pouvait à nouveau jouer le rôle d’une sortie de secours grâce aux Britanniques et des européennes. La France a aussi aidé l’entreprise en diffusant le documentaire de la BBC sur la nécessité d’une entente avec le régime des mollahs.

Washington n’a pas aimé le coup de main des Britanniques pour revigorer le régime, il a annoncé la possibilité pour lui d’interdire au Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) d’accéder aux demandes de transactions interbancaires entre le régime et l’Europe.

Mais, le but pour Washington étant de faire plier les mollahs et non de les renverser, jeudi 16 février 2012 (27 Bahman 1390), Washington a ouvert une fenêtre de dialogue en conviant Ahmadinejad à une rencontre chez ses homologues du Pakistan et de l’Afghanistan. Le régime a accepté pour sortir de son isolement, mais n’a pas reculé d’un pouce.

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Jeudi 16 février 2012 (27 Bahman 1390), le régime planait grâce à l’aide des Britanniques et la demande de dialogue de Washington, mais il a été ramené sur terre par 2 petits boycotts successifs : l’absence de toute mobilisation estudiantine ou milicienne pour le congrès annuel de la milice universitaire BCU

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… et l’absence de toute mobilisation populaire pour l’anniversaire de l’arrivée à Qom, siège du clergé chiite, de sa sainte patronne, Massoumeh alors que la ville compte des milliers de mollahs. Ce second boycott était un revers pour le régime et pour l’islam. Ce boycott a également placé la ville (sainte) de Qom dans une position athée et hostile au régime.

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Larijani (qui est député de Qom, donc responsable de la situation) a vite organisé un rassemblement de tous les grands ayatollahs à Qom pour la présentation du livre de l’année selon le clergé, pour replacer cette ville dans une réalité conforme à son image officielle de ville intégriste. La ville compte des milliers de mollahs. La salle en contenait une centaine. Les caméras ont appliqué le schéma opté pour la couverture des du Festival de Fajr : la focalisation sur la scène ou sur les invités au lieu de montrer la salle.

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La ville compte des milliers de mollahs. La salle en contenait une centaine. Larijani avait seulement réussi à confirmer la perte de Qom et sa propre incapacité.

Vendredi 17 février 2012 (28 Bahman 1390), Ahmadinejad est revenu de son voyage les doigts brandis en forme de V pour évoquer une victoire sur Washington. Le régime essayait de se rattraper.

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Washington n’a pas aimé ce doigt d’honneur. Il a augmenté sa pression sur le réseau interbancaire Swift, ce dernier a annoncé qu’il suspendrait ses transactions avec l’Iran dès que l’UE voterait ses nouvelles sanctions précédemment annoncées.

Bien que cela reste encore très hypothétique, le moral du régime est tombé d’un cran. Ses collaborateurs paniqués ont aussi déprimé car ils allaient perdre un canal pour sortir du pays leurs fortunes converties en dollars !

Samedi 18 février 2012 (29 Bahman 1390), le marché pouvait être une journée très agitée dès l’ouverture des banques.

Avant de se retrouver avec un raz-de-marée de retraits bancaires et de demandes de dollars, le régime a annoncé l’ouverture du procès des corrompus (qui ont sorti 3,5 milliards du pays) ! Mais les noms n’ont pas été publiés et les visages ont été floutés car le régime veut laisser une chance à ses associés afin d’éviter d’aller dans le sens d’une confrontation.

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Samedi 18 février 2012 (29 Bahman 1390), le régime s’est mis à scier la branche sur laquelle il est assis. Les Britanniques ont immédiatement parlé de la fabrication imminente d’une bombe par Téhéran pour créer une crise grave et amener Washington à négocier une entente avec les mollahs. Washington a esquivé. Cette tentative ratée du protecteur britannique a plombé le moral des dirigeants qui sont désormais réduits à taper sur leurs associés pour ralentir leur chute.

Au même moment, l’ambiance était bien morose au sein du Conseil de Discernement, le véritable centre des décisions du régime. Les Larijani n’étaient pas présents.

Grâce au boycott de ses miliciens et du peuple, le régime a été désavoué, ses collaborateurs ont paniqué et tenté de fuir, le système ainsi désagrégé est entré dans une phase de crise aiguë au plus haut niveau donc le régime est en crise à tous les niveaux.

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