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Iran : La semaine en images n°165
17.04.2011

Au cours des dernières semaines, les Iraniens ont contesté le régime islamique en célébrant publiquement et joyeusement les rituels non islamiques et interdits de Norouz ou en se rendant en pèlerinage sur les sites historiques de la naissance de la monarchie en Iran. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour empêcher cette contestation silencieuse confirmant ainsi leur absence de soutien au régime et ses dirigeants. Ce double désaveu du peuple et des forces de l’ordre a rendu possible un soulèvement. Cela a paniqué les derniers serviteurs du régime.

Les plus riches d’entre eux se sont mis à vendre leurs actions pour acheter de l’or et les plus pauvres ont pris leur distance avec le régime en difficulté. Les dirigeants devaient se montrer forts pour les rassurer. Mais ils n’ont pas réussi à réunir des foules pour montrer qu’ils avaient des appuis populaires : la base a paniqué davantage.

La semaine dernière, on a assisté à une nouvelle ruée vers de l’or qui a gagné plus de 30% en 15 jours. Avec le risque de désertion de ses derniers serviteurs, la semaine dernière a été placée sous le signe de la peur pour les mollahs. Ils ont tout tenté pour calmer le jeu en se montrant gentils ou intimidants avec la base paniquée comme des parents dépassés par un enfant intenable. Voici les images d’une semaine pénible et épuisante pour les mollahs.



Au début de cette crise, la première mesure du régime pour calmer le jeu était d’inonder le marché avec plus d’or. Le régime s’attaquait à l’effet et non à la cause de la panique c’est-à-dire son propre manque de force pour réprimer un soulèvement. De fait, cette augmentation de l’offre d’or a toujours calmé le jeu pendant quelques heures sans pouvoir résorber la panique. A force, cette offre est devenue sans effet sur l’agitation. Le régime a néanmoins continué d’y recourir pour éviter la surchauffe, mais tout en sachant qu’il devait trouver un moyen pour montrer sa force.

C’est pourquoi le samedi 9 avril, après une semaine d’augmentation inutile de l’offre d’or, il a commencé une nouvelle semaine en se focalisant sur l’engagement des 12-15 ans en faveur du régime. Il a joué la carte de l’embrigadement qui fût un des atouts du régime pour créer la milice bassidj. En gros, les bassidjis lui avaient tourné le dos, il faisait état de réserves prêtes à les remplacer. Pour cette propagande, il a placé ses caméras dans les écoles où il y a des enfants en uniforme.
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En fait, ces enfants soi-disant engagés avaient été réunis pour la célébration de la journée de la santé dans les écoles. Ils ne savaient rien des intentions du régime. Les sourires ont d’ailleurs quitté leurs visages quand il a fallu qu’ils posent avec les gens du régime.
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Ce même jour, le régime a aussi fait état de la signature de grands contrats avec l’Uruguay, un paradis fiscal, pour montrer qu’il avait des amis capables de l’aider pour contourner les sanctions.
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Mais l’Uruguay est aussi un partenaire économique de Washington qui peut à tout moment s’opposer à ces singeries. Ajoutez cela à l’annonce factice de l’engagement des jeunes, le régime s’est ridiculisé au lieu de rassurer. La demande d’or a augmenté, son prix a augmenté de 16% pour atteindre un niveau jamais atteint !

Le dimanche 10 avril, le régime est revenu à sa solution anti-surchauffe en annonçant des soldes illimités et exceptionnels de pièces anciennes et de lingots à la Banque Centrale Iranienne, montrant pour la première fois les photos des produits pour rassurer ceux qui n’ont pas les moyens, mais observent avec terreur la crise interne du régime qu’ils servent.
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Cette vente n’a pas calmé la crise, elle a même été interprétée comme le signe de la peur du régime. La demande a augmenté, l’or a manqué, les gens se sont mis à acheter toutes les devises disponibles, ce qui a provoqué une hausse de 10% pour le dollar, la livre sterling et l’euro !

Aussitôt, la séance publique du Parlement qui devait durer une journée a été clôturée une heure après son début pour libérer son président Larijani, qui est surtout le véritable patron politique du régime depuis qu’il s’est imposé au sein du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime après l’échec du fondateur et président de cet organe, Rafsandjani, à regagner la confiance de la base pour sauver le régime.
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Le départ précipité de Larijani annonçait le début d’une réunion de crise. Pour masquer la gravité de la situation, on a eu droit à des images montrant les membres les plus connus du Conseil de Discernement comme Rezaï, Firouzabadi (le gros) ou Asgar-owladi (le vieux) dans une réunion commémorative en l’honneur du Général Sayyâd-Shirâzi, un des héros du régime.
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Il est intéressant de noter que cette réunion a duré seulement une heure et de fait, les messieurs du Conseil de Discernement ont pu participer très rapidement à la réunion de crise au sein du Conseil de Discernement.

Autre fait intéressant, à partir de ce moment, il n’y a pratiquement plus eu aucune image des dirigeants du régime dans les infos ! D’une manière générale, face à la crise, les dirigeants se cachent pour éviter de tenir des propos susceptibles d’envenimer la situation. En faisant le mort, ils admettaient qu’ils se sentaient menacés.

Mais cette fois, faire le mort n’a pas été synonyme d’inaction. Le degré de la menace a fait bouger les dirigeants du régime dès le lendemain, le lundi 11 avril (22 Farvardin). Leur réponse a même été la preuve d’un degré élevé de menace !

En effet, par la voix du porte-parole du pouvoir judiciaire (ci-dessous), ils ont annoncé la date du procès de deux randonneurs américains détenus en Iran pour provoquer une grande crise avec Washington, faire naître la peur d’une nouvelle guerre afin de pousser Washington à négocier selon leur exigence, ce qui est le meilleur moyen de rassurer leurs partisans paniqués.
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Mais ce lundi, Washington n’a pas relevé l’info. En l’absence d’une réaction, le régime n’a pas pu provoquer de crise internationale et un recul rassurant des Etats-unis, il était donc au même point que la veille, c’est-à-dire face à ses problèmes avec une base paniquée achetant de l’or et démoralisant de facto le système tout entier.

D’ailleurs, les bazaris ont baissé les rideaux et cessé de travailler. Le régime a attribué cette grève à un mouvement de solidarité avec la révolution islamique à Bahreïn. Mais les images ne montrent aucune manifestation ou pancarte évoquant Bahreïn.
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Le mardi 12 avril, le régime était face à une situation plus grave. Il devait calmer la situation, mais il ne pouvait plus distribuer d’or. Il a alors comme la semaine dernière joué la carte de l’allégement des dépenses des ménages en évoquant la possibilité pour les Iraniens de contester les factures de gaz qui avaient été multipliées par 20 pour réduire la consommation et permettre au régime de ménager ses stocks afin d’éviter des pénuries difficiles à gérer. Le choix du gaz tient au fait que sa hausse pénalise en premier les commerçants. L’objectif du régime était de calmer les Bazaris.

C’est ainsi qu’après la ruée vers l’or, on a eu la ruée vers les centres de réclamation, ce qui a été l’occasion de voir enfin ces factures hallucinantes, mais aussi la diversité du spectre des mécontents : des commerçants, mais aussi des retraités et même des mollahs !
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Cette décision d’attirer l’attention sur le mécontentement général n’était pas un choix heureux car chacun s’est mis à parler des différentes hausses, le régime s’est retrouvé avec une contestation bis.

Pour calmer les esprits, il a rappelé par la voix du commandant de l’armée de terre que la révolution avait triomphé grâce à l’adhésion de l’armée. L’annonce par un militaire et non par un mollahs est dans le style de Larijani qui a fait carrière dans la propagande télévisuelle. Il a aussi fait état d’une manifestation des étudiants de l’université de Téhéran en faveur de la révolution islamique à Bahreïn.

Mais les images de deux évènements étaient loin de ce que les annonces suggéraient. L’annonce du soutien de l’armée a été faite dans une salle de conférence par un vieil officier un peu édenté et non par un jeune commandant devant des milliers de soldats.
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Par ailleurs, à l’université, on voyait de grands drapeaux pour cacher le manque de participants, c’est une nouvelle technique inventée le 11 février dernier pour dissimuler le manque de manifestants à la commémoration du 32ème anniversaire de la révolution islamique.
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Ces images et l’offre de la contestation des factures n’ont pas rassuré la base. La demande d’or a augmenté encore. Son prix a également augmenté : 33% de hausse depuis le début de la crise ! Il fallait en urgence calmer les Bazaris et aussi ses partisans en se montrant plus généreux.

Le régime a annoncé le paiement en temps et en heure des aides financières qui ont remplacé les subventions, c’est-à-dire rien pour ses serviteurs et il a par ailleurs annoncé que le ministre du commerce et le président de la chambre de commerce de Téhéran avaient reçu des investisseurs, une manière de nier l’existence même d’un problème avec le bazar.
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Ce mardi, la république islamique a en fait tourné une page en mettant fin au régime des cadeaux et de l’or à gogo car cela ne fonctionnait pas. Il a remplacé les cadeaux par des annonces de prospérité ! Dans le même genre, les dirigeants ont également mis en avant la présence en Iran des représentants des compagnies pétrolières pour Iran Oil Show. Mais les responsables du régime sont également restés dans l’ombre pour voir les effets de cette nouvelle orientation pour juguler la crise.
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Deux jours plus tard, jeudi, à la veille du repos hebdomadaire de vendredi, rien n’avait changé. Le régime a déclaré que ces achats « étaient l’œuvre de spéculateurs » et qu’il allait les punir. Mais la menace n’a pas retenu les chercheurs d’or car il n’y a pas de lois contre la spéculation.

Samedi, la demande était en hausse révélant le sentiment d’insécurité des derniers serviteurs du régime. Le régime a alors déclaré que « les achats d’or, de devises et de bijoux » (tiens une révélation) étaient « l’œuvre de la mafia ! » Il s’est ainsi donné le droit de punir les gens qui remettent en cause sa stabilité !

Samedi, le message n’a pas été entendu ! Le régime a diffusé les images de la pendaison en public et sous la protection de gardes armés de trois bandits à Chiraz.
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Après ce coup d’éclat, ce même jour, les membres du Conseil du Discernement ont refait surface « pour présenter leurs vœux de bonne année à tous les Iraniens ». A cette occasion, dans une ambiance tendue, le président et fondateur de l’organe, Rafsandjani, a laissé entendre qu’il envisageait de prendre sa retraite, ouvrant la voie à l’intronisation de Larijani, laissant par ailleurs entendre que la triple pendaison de ce matin était l’œuvre d’un seul homme (Larijani) et non le résultat d’une direction bicéphale, usée et indécise. Vous pouvez cliquer sur la photo afin de l’agrandir pour mieux voir le stress des vrais dirigeants du régime.
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La semaine a été incroyable. Elle a débuté avec une grande offre d’or pour finir sur des images de pendaison publique sous la menace de mitraillettes. Le régime se barricade. Espérons que les partenaires occidentaux le lâcheront sinon ils tomberont avec lui. Non pas par notre volonté, mais par la volonté des parents de celui-ci.