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Iran : La semaine en images n°244

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Ce plan n'a pas bien fonctionné car Washington avait toujours peur que le régime islamique chute car il n'a jamais aidé les opposants laïques, le peuple ou des milliers de miliciens effarés par le régime qui ont cessé de le soutenir en boycottant très rapidement ses manifestations officielles ou en nouant des contacts avec le fils aîné du Shah d'Iran, le prince Reza Pahlavi, souvenir d'un régime modéré qui avait oeuvré pour la grandeur du pays et le confort de ses habitants. Le plan d'affaiblissement et d'intimidation des mollahs a également échoué car Washington a souvent laissé de nombreux partenaires contourner les sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu'elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu'il veut récupérer. Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l'agonie du régime et a amplifié l'opposition et la dissidence. Rafsandjani, le patron de facto du régime, a été de nombreuses fois mise en difficulté : pour se maintenir, il a dû partager le pouvoir avec des rivaux comme Larijani avant de le priver de tout accès aux négociations avec Washington pour être certains de bénéficier de garanties de sécurité afin d'assurer assurer sa survie et sa fortune au-delà du régime. Cela a poussé Larijani vouloir éliminer Rafsandjani et ses vrais alliés en révélant les secrets de leur enrichissement par toute sorte de corruption. Ce coup d'Etat a été avorté, mais il a révélé Larijani comme un fou furieux prêt à tout. § 1.


Plan d'affaiblissement et d'intimidation du régime des mollahs & les évolutions de la guerre entre Rafsandjani et Larijani. En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani-Bahremani alias Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets pour éliminer les adversaires politique ou économiques (comme les grands ayatollahs dirigeants le clergé, son propre beau-frère Montazéri, le patron de la loge maçonnique du clergé ou entre l'ayatollah Mottahari, le beau-père de Larijani). Le Régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais beaucoup de mollahs de bas niveau et de nervis bénéficiaient des éliminations de Rafsandjani. Ils ont accepté son appétit et sont devenus ses alliés. Ces adversaires ont dû aussi l'accepter comme leur «parrain». Devenu le patron de facto du régime, conformément aux attentes des Britanniques et dans ses propres intérêts, il s'est mis à utiliser le terrorisme islamique pour refouler toute tentative d’apaisement. il a utilisé la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et il a créé d’un front européen anti-sanction par l’importation massive de produits européens à prix d’or grâce aux réserves de dollars accumulées par le Shah. Les Britanniques ont relancé leur économie et l’Iran a perdu ses richesses. Le choix du terrorisme, mais aussi la guerre contre l’Irak, a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces choix irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar (qui a toujours commercialisé la production iranienne). En cherchant à préserver leurs pouvoirs, les mollahs, les affairistes et les nervis liés à Rafsandjani ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents parmi leurs propres subalternes (ceux d’en bas ou ceux qui devaient à cette époque monter au front).

En fait, Rafsandjani et ses complices n’ont cessé de ruiner le pays et augmenter le malaise interne. Rafsandjani s’est aussi retrouvé en difficulté. En 1989, Khomeiny était mourant : Rafsandjani pouvait sauter car d’un point de vu clérical, il n’avait aucun poids. Peu avant la mort de Khomeiny, a créé un organe nommé Conseil de Discernement. Puis après la mort de Khomeiny, grâce à ses relations familiales, il a trafiqué son testament pour nommer comme prochain guide un de ses pions nommé Khamenei. Dès son accession au pouvoir suprême, ce dernier a modifié la constitution pour transférer les pouvoirs exécutif et législatif au Conseil de Discernement, c’est-à-dire à Rafsandjani. En offrant des sièges à ses gros bonnets de l’époque, ce dernier a obtenu leur accord pour ce coup d'Etat interne.

A ce moment, les trésors cumulés par le Shah étaient épuisés, Rafsandjani et ses nouveaux complices pouvaient perdre le pouvoir illégalement obtenu. Rafsandjani a composé avec ses adversaires politiques notamment Ali Larijani qui disposait d’un clan a ainsi obtenu la direction des médias du régime et du Hezbollah. Rafsandjani a aussi baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des mollahs-affairistes pour s’approprier le marché intérieur, ce qui encore plus défavorisé les Bazaris traditionnels (aujourd’hui dans la rue).

Rafsandjani a aussi joué la carte de l’apaisement diplomatique avec son ami Khatami (un de ses ex-agents des services secrets des Pasdaran). Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières dirigées notamment par son fils Mehdi !

Cette fuite en avant a totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé les Américains. Ils ont parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté : il a partagé certains monopoles avec des rivaux économiques. Larijani a obtenu la direction des négociations nucléaires avec Washington, mais aussi le droit de nommer ses lieutenants à des vice-présidences clefs dans le pétrole, le commerce extérieur ou le ministère de l'intérieur. En revanche, Rafsandjani a demandé et obtenu de Khamenei le contrôle du pouvoir judiciaire pour se protéger contre les nouveaux venus. Enfin pour parvenir à gagner la partie contre les Américains, il a mis en place Ahmadinejad (un autre de ses ex-agents de renseignement), pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le Régime. Washington a renforcé ses sanctions et s'est mis à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures des subalternes.Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne était rapidement apparu chez les miliciens de base : ces gens ont vite lâché le régime en cessant de participer aux manifestations officielles. Très rapidement, le régime a instauré le licenciement pour les fonctionnaires ou l’expulsion pour les étudiants pour enrayer ce boycott interne, mais avec la montée du chômage et la nécessité de chacun d’avoir plusieurs jobs pour survivre, la menace licenciement a perdu de sa force. Le régime a dû attirer les gens dans ses manifs avec la promesse de distribution d’aides alimentaires sur place. A cette époque, les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak ont commencé à contacter Reza Pahlavi, le symbole d’un Régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le Régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec des terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le Régime avait ses clans, aucune action n’était possible.

En 2007 quand, Washington et ses alliés ont commencé à évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Dans ce pays très sécuritaire et, par peur de représailles les dissidents ont fait le choix tactique de boycotter le Régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du Régime l’ont également lâché. Le Régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à casser ce boycott.

Avec ces ruptures de facto dès 2008,, le Régime a été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants et membres pouvaient tout perdre : leur fortune, mais aussi la vie. Rafsandjani et ses amis devaient envisager de négocier avec les Américains pour quitter paisiblement le pouvoir en échanges de garanties de sécurité pour eux-mêmes. Rafsandjani a alors démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa propre tête et sa propre fortune.

Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de renverser Rafsandjani et ses alliés en révélant les détails de leur corruption. Rafsandjani et les grands noms du clergé éclaboussés par cette affaires ont neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan). Rafsandjani a ainsi réduit le réseau déjà très limité de Larijani, mais ce dernier restait intouchable et dangereux grâce à ses dossiers sur tout le monde. Larijani pouvait aussi bénéficier du soutien politique de ses adversaires. Il pouvait créer une coalition pour le virer. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani a alors tenté de sauver le régime et sa peau avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’islam). Ce projet réalisé avec l’aide de la BBC a échoué car le peuple a profité de l’occasion pour contester le régime et les Pasdaran ou Bassidjis de base ont massivement laissé faire la contestation, montrant de facto leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a été dévalorisé, réduit à ses dirigeants et des collaborateurs trop impliqués dans la répression ou les larcins qui n’ont pas d’avenir après sa chute. Le régime s’est maintenu grâce à l’absence de soutien de Washington aux opposants et grâce à la rediffusion par la principale chaîne américaine en persan de ses rumeurs intimidantes de répression sanglante.

Rafsandjani qui avait tout de même failli renverser le régime était personnellement menacé par ses pairs : pour rester en place, il devait composer avec eux : il a cédé le pouvoir judiciaire (le pouvoir des arrestations) au clan Larijani (offrant ainsi à ses adversaires le droit d’arrêter ses projets pour éviter d’autres dérapages). Esseulé et limité dans son action, Rafsandjani a attribué des rôles d’opposants voire de dissidents à sa fille Faezeh, puis à son fils Mehdi, avant de les sortir du pays pour agir à sa place et sans limite pour relancer le jeu. Il a ainsi pris de nouveaux risques (déstabilisant pour le régime), mais sans parvenir à ses fins. Finalement au bout d’un an d’échecs, il a dû s’éclipser.Il a dû rapatrier sa fille Faezeh et l’offrir en gage au pouvoir judiciaire pour sauver sa propre tête. Ali Larijani a pu obtenir la direction du régime grâce à ses dossiers judiciaires sur ses pairs, mais il n’a pas été officialisé par eux de peur qu’il ne devienne trop fort. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du Régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, les Pasdaran ont laissé le peuple célébrer l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les cadres et hommes d’affaires ou encore les nervis du régime ont estimé qu’ils étaient fichus et que leurs dirigeants pouvaient à tout moment demander des garanties de sécurité pour eux-mêmes afin de partir avant une contre-révolution sanglante. Beaucoup des nervis et de cadres du régime ont pris leur distance et ont rejoint le camp du boycott et les hommes d’affaires du Régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces retraits de devises et la rupture des cadres (notamment les députés) ont affaibli davantage le Régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, la panique interne afin d’épuiser le moral général du Régime.. Le Régime était économiquement condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le Régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une nouvelle grande ruée vers le dollar. Le régime n’a pas injecté de dollar sur le marché. Les derniers compagnons du régime (les hommes d’affaires et ses collaborateurs insolvables) ont conclu à la faillite de la Banque centrale Iranienne (BCI). Il y a une peur panique de pénurie alimentaire car le pays ne produit plus rien depuis des années. Ils ont paniqué : ils se sont rués vers les magasins d’alimentation. Le pays tout entier a basculé dans la pénurie. Les plus démunis ont laissé éclater leurs rancoeurs et ont basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés. De nouveaux boycotts internes de grands événements officiels qui devaient avoir lieu à ce moment ont confirmé l’isolement du régime et ont donné lieu à des nouvelles paniques internes : ses associés ont repris leurs achats de dollars pour quitter le pays au plus vite. Rafsandjani a alors donné des signes de vouloir négocier avec Washington. Il pouvait le faire au moment où Ahmadinejad allait se trouver à NY (pour l’Assemblée Générale de l’ONU). Pour empêcher le clan Rafsandjani, Larijani n’a pas arrêté ses éléments car cela risque d’entraîner des remous fatals au régime. Il a tenté de les intimider en réactualisant les procès les visant. Les commandants des Pasdaran, qui sont tous en place grâce à Rafsandjani, mais qui pourraient être sacrifiés par lui, l’ont lâché en se joignant au concert des accusations via leur agence de presse, Fars.

Dans la foulée, les Pasdaran de base ont boycotté les défilés de la « Défense sacrée de la révolution islamique » par la Pasdaran, ils ont rappelé leur rupture. La panique interne a refait surface : en trois jours, le dollar est remonté de 90% en dépassant 3400 Tomans. Le régime était plus fragilisé que jamais. Rafsandjani ne pouvait que songer à négocier sa fuite. Ses adversaires ont renforcé leurs accusations contre lui et ses pions négociateurs. Pour les rassurer sur sa fidélité et laisser ses pions partir à N-Y, Rafsandjani a accepté de rapatrier ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage de sa fidélité. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée l’opportunité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar qui selon notre estimation a propulsé la devise américaine au-delà de 4000 Tomans.

Les Larijani ont renforcé les accusations contre les enfants de Rafsandjani. Les Britanniques, alliés trahis, ont demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a reculé en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la crise a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime..

Dans la foulée (il y a deux semaines), le Régime devait organiser de nombreux manoeuvres et défilés pour la « Semaine des Forces de l’Ordre ». Craignant un nouveau boycott, il redoutait une panique encore plus forte voire la fuite de ses associés avec ses masses de devises achetées. Il a cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets.

Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu intimider les compagnons affolés. Incapable de faire pression sur les siens le régime s’est attaqué aux revendeurs Bazaris en incendiant une importante section du Bazar ! Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime était dépassé et seul. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte.

Il y a deux semaines, le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il avait d’abord diffusé de fausses vidéos insinuant l’arrivée des troupes et avaient annoncé des arrestations pour casser la grève et calmer ses compagnons agités.

Mais la semaine dernière, sans des troupes pour exécuter ses menaces, la grève avait persisté. Ses compagnons ont encore constaté son impuissance. Leur envie de fuir a persisté : ils ont continué à chercher à se procurer de devises. En raison de la fermeture des agents de change, ils se sont orientés vers les revendeurs à la sauvette et Le dollar (baissé arbitrairement par le régime) a augmenté sur le marché noir !

Le régime a alors tenté d’insinuer l’existence de fidèles partisans intégristes en annonçant des rassemblements pro-Mahomet sur des sites reculés, notamment dans la région de Khorâssân du Nord en l’honneur d’une tournée officielle du Guide Suprême. Les images de ses rassemblements ont été très décevantes : le régime comptait tout au plus environ 300 soldats Pasdaran fidèles dans l’Est du pays !

L’opération de la visite triomphale a seulement mis en valeur la pénurie de partisans fidèles au régime. Le régime n’avait pas pu rassurer les siens : cette semaine, la panique devait demeurer.

Mais, cette semaine, la crise pouvait s’amplifier car le dernier délai amical de réflexion accordé par l’Europe sur le nucléaire prenait fin dimanche et le lundi 15 octobre, les Etat européens devaient annoncer de nouvelles sanctions contre le régime et son économie exsangue.

Le régime était sur ses gardes. L’échec de la visite du Guide devait normalement faire annuler l’opération, mais le risque de l’embrasement l’a amené à maintenir ce programme de propagande et même à amplifier son message en annonçant de plus grands rassemblements pour écouter des discours de plus ne plus belliqueux. Des images contradictoires de ces rassemblements ont remis en cause leur authenticité. Le régime n’a donc pas pu couler une chape de terreur sur le pays.

Mardi, au lendemain de l’annonce des sanctions, la panique s’est amplifiée, le dollar a augmenté de 30% malgré la grève des agents de change. Le régime, encore une fois dépassé, a annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes de 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute à partir de mercredi au cœur même de Téhéran. Mais mercredi, personne n’a rien vu !

Les premières images avec moins d’une centaine de participants sont arrivées jeudi ! Le régime a tenté de dissimuler le manque de participants à ses ennemis et à ses propres associés avec de grands discours sur les capacités de sa nouvelle milice active de Téhéran à Jérusalem ! Voici les images d’une semaine de mensonges et de panique.


23.10.2012

Iran : La semaine en images n°230

Rappel des faits (inédit) + la semaine dégulinguée | Il y a une semaine, le régime devait organiser l’anniversaire du Mahdi, le sauveur des chiites, il n’a même pas pu mobiliser 250 personnes dans l’ensemble du pays. Le régime a été boycotté par les centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base ainsi que les membres de leur famille !

Ce n’est pas la première fois. Depuis 3 ans, ces actifs populaires du régime boycottent aussi bien les manifestations officielles politiques que religieuses, ils ont lâché le régime.

Il y a plusieurs raisons à cette rupture : le pays a reculé dans tous les domaines depuis la révolution surtout en économie et en industrie, on est passé des succès et du plein emploi à 60% de chômage, 96% de personne sous le seuil de pauvreté. Les études et les soins jadis gratuits et de bonne qualité sont devenus payants voire chers et de mauvaise qualité. Par ailleurs, les ayatollahs, alliés historiques de la Grande-Bretagne, ont permis à ce pays de retrouver sa mainmise sur le sous-sol iranien (or, cuivre, pétrole) en lui accordant des contrats d’exploitation de longue durée (qui hypothèquent les chances d’indépendance économique du pays pour longtemps).

De plus, tous les Iraniens savent que les ayatollahs (pro-britanniques) ont accédé au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington (notamment l’OMPI) à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers.

Washington cherchait à islamiser l’Iran pour en faire une base pour conquérir l’Asie Centrale avec l’Islam. Il pouvait ainsi dépasser la Grande-Bretagne, leader mondial d’exportation pétrolière depuis 1906. En prenant le pouvoir au détriment des islamistes américains, les mollahs ont agi pour leur propre compte, mais ont aussi aidé leurs protecteurs britanniques à garder le contrôle du marché pétrolier mondial.

Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur (via une révolution de couleur). L’intérêt des mollahs est de refuser tout apaisement avec Washington quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens. Les mollahs doivent aussi tout entreprendre pour faire reculer Washington et parvenir à un arrangement.

L’intérêt britannique est de préserver ce régime dans une ligne hostile aux Américains pour contrecarrer leurs projets régionaux. Les Britanniques doivent aider les mollahs à contrer les Américains. Mais ils doivent aussi surveiller les mollahs et les empêcher de parvenir à un arrangement qui les éliminerait du jeu. C’est ainsi qu’on les voit souvent fustiger les menaces terroriste, nucléaire ou balistiques des mollahs, mais il n’y a jamais eu une rupture des contrats pétroliers ou miniers en représailles car le but n’est pas de nuire aux intérêts britanniques, mais remonter l’opinion américaine contre l’apaisement avec les mollahs. De nombreux pays qui ont besoin d’un Iran anti-américain aident les mollahs à contrer les sanctions et aident Londres à maintenir leur image exécrable. Ainsi comme au début du XXe siècle, l’Iran est devenu la scène d’une guerre froide entre les grandes puissances qui ont des visées pétrolières et colonialistes. En somme, Il n’y a rien qui puisse être profitable au peuple avec ce régime au pouvoir d’où la rupture des subalternes issus du peuple comme les Pasdaran.

Dès les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants – la caste dirigeante réunie au sein du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime-, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais la caste dirigeante devait agir vite.

Rafsandjani, le directeur et fondateur du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime (CDIR), a d’abord misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran. Ce manipulateur qui avait jadis mis en place le faux réformateur Khatami (pour amadouer Washington), puis mis en place Ahmadinejad pour jouer la menace après l’échec du faux apaisement de Khatami, a eu une nouvelle idée compliquée : une révolution de couleur sous le nom du Mouvement Vert (en référence à l’Islam) et dirigée par son ami Moussavi, un Khomeyniste pur, membre du CDIR pour donner une légitimité démocratique absolue au régime afin de contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions.

Tout était très bien pensé : les journalistes européens étaient invités pour raconter l’affaire. La BBC donnait le tempo avec les meilleurs reportages ! Mais le peuple autorisé a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main et des rumeurs anxiogènes de répression sanglantes rediffusées par la BBC ou la Voice of America. Les faux opposants verts sont restés silencieux avant de s’installer en Europe dont certains à Londres [1] ou en Europe pour simuler un soi-disant exil ! Washington a aussi inventé ses propres verts pour ne laisser aucune chance à une autre contre-révolution.

On a voulu enfermer le peuple iranien à double tour, mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, il a pu à nouveau manifester contre le régime en célébrant le 15 mars 2011 l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington gêné a parlé d’un soutien à l’islamiste Moussavi ! L’Europe, notamment la France, a fait de même. Mais il était clair que les Pasdaran et le peuple envisageaient une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Cette nouvelle vague de rupture a déstabilisé Rafsandjani au sein de la caste dirigeante. Il a dû céder sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani, nouveaux patrons de la caste dirigeante, devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou pour éliminer ses pions du jeu, notamment les ministres chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule option restante est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, cette guerre interne était une bénédiction, il devait exploiter la crise interne. Il a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et n’achètent que moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Les mollahs trop affaiblis par les précédentes sanctions ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. La base a compris que l’économie iranienne était à bout de souffle. Les dirigeants pouvaient céder. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre judiciaire contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Début juin, un mois avant les nouvelles sanctions, Washington a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourraient plus lui rendre ce service ! Les Indiens (alliés de Washington) qui achètent près de 20% des barils iraniens ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a de nouveau gagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a regagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait montrer qu’elle a le moyen de résister à une contre-révolution. Son patron Ali Larijani a fait ouvertement appel aux Pasdaran en leur offrant le secteur bancaire du pays. Ils ont ignoré son invitation. Larijani était ridiculisé. Il pouvait sauter et se retrouver à la merci de Rafsandjani. Larijani aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois ! La Gaffe : dans sa panique, Ali Larijani a révélé la rupture assumée des Pasdaran. Cela a libéré les hésitants : le régime devait alors rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire, ces derniers l’ont boycotté. Au même moment, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile… Le régime esseulé et menacé se fissurait de toute part.

C’est dans ces terribles conditions que la semaine dernière, le dimanche 1er juillet, l’entrée en vigueur des sanctions a aggravé la panique. Le dollar et l’or sont montés en flèche ! La caste dirigeante devait se montrer forte pour se faire respecter ou pour rassurer ses derniers compagnons affolés. Elle a parlé de tirs de missiles et de fermeture du détroit d’Ormuz car sa seule issue est de faire reculer les Européens. La crise a redoublé car la même politique menée jadis par Rafsandjani contre les Américains avait permis à ces derniers d’adopter de nombreuses sanctions financières contre l’Iran.

A la fin de la semaine dernière, le régime devait organiser l’anniversaire de Mahdi et un nouveau boycott pouvait aggraver encore la crise. Le lundi 2 juillet, les Européens (engagés à contrecœur dans les sanctions) ont proposé de nouvelles négociations pour le mardi 3 juillet à Istanbul. Le régime (dirigé par les Larijani) a accepté tout en reprenant ses pressions sur le clan Rafsandjani qui contrôle des négociations afin qu’il ne profite pas de l’occasion pour des messes basses. L’acceptation du dialogue était un signe de faiblesse, la guerre interne évoquait l’approche de la fin. La base a davantage paniqué.

Le régime a de nouveau parlé de ses tirs de missiles pour calmer cette inquiétude qui peut aussi causer sa perte. Le jour même de la rencontre à Istanbul, les mollahs ont mis en avant leur soutien à Bachar Al Assad, ont tiré des missiles et annoncé le soutien de 30% de leurs députés à la fermeture d’Ormuz. Les Européens ont esquivé l’escalade en ignorant ces menaces. Les Américains ont puni les mollahs par de nouvelles sanctions, mais ils ont aussi souhaité que leur pion Kofi Annan se rende en Iran pour inviter les mollahs à jouer un rôle de modérateur en Syrie afin de neutraliser durablement toute nouvelle tentative d’escalade tactique de leur part et aussi les engager dans leur apaisement tactique (nécessaires pour revenir en Iran avec ses pions).

Bush (que tout le monde a oublié) avait déjà tenté l’apaisement en essayant d’impliquer les mollahs dans la solution de paix en Irak. Les mollahs avaient alors accepté avant de comprendre le piège. Puis Obama avait continué à son arrivée en essayant d’impliquer les mollahs (qui aidaient les Talibans) à faire partie de la solution de paix en Afghanistan. Les mollahs avaient alors tout tenté pour esquiver l’invitation. La demande était devenue pressante. Les mollahs avaient dû accepter à contrecœur avant de redoubler de provocations pour échapper de ce piège. Il était clair que le régime était condamné à multiplier les provocations pour sortir du piège. Ces compagnons étaient par avance déprimés. Les Britanniques ont alors volé à son secours via un site persanophone basé en Angleterre en faisant état d’un sondage évoquant l’hostilité de 82% des serviteurs du régime à la fermeture du détroit d’Ormuz pour rassurer ses derniers compagnons que le régime n’allait pas vers une radicalisation.

Les Britanniques espéraient aussi calmer le jeu avant que le boycott prévisible de l’anniversaire de Mahdi par des centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, de Bazaris, de mollahs et leur famille ne provoque une nouvelle panique parmi les derniers compagnons du régime. Le boycott a été unanime : le régime n’a même pas pu rassembler 300 personnes dans tout le pays ! La panique apparue avant 1er juillet s’est amplifiée propulsant le dollar vers le haut.

Cette semaine, tout était à refaire. Le régime devait affirmer sa force du régime pour rassurer ses derniers compagnons qu’il peut les défendre face à une éventuelle émeute. Mais le dimanche 9 juillet, il y avait l’anniversaire de la fausse révolte estudiantine de 1998, une autre manipulation ratée de Rafsandjani. Le régime devait énerver les Iraniens pour les encourager à manifester afin que toute future contestation soit de facto reliée à ses opposants internes. Cette prise de risque était nécessaire mais pouvait à nouveau paniquer les siens.

Cette semaine, le régime devait éconduire Kofi Annan, l’émissaire d’apaisement et négociateur des Américains, afin que leurs compagnons ne soient pas convaincus d’un deal à haut niveau et ne les lâchent pas entraînant ainsi leur perte. Mais il devait éviter l’éconduire sans agressivité pour éviter de nouvelles punitions. Cependant contradictoirement, il devait aussi trouver le moyen de provoquer une escalade afin de faire capituler ses adversaires. Le régime avait un programme très contradictoire. Ses amis Anglais étaient à ses côtés, mais Washington le surveillait pour compliquer la situation. Le régime devait trouver des solutions inédites et des diversions inédites pour détourner ses derniers compagnons de ses échecs. Il pouvait facilement déraper et aggraver la crise. Il a tout essayé, mais tout a échoué, et la panique est devenue plus forte. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de rebondissements et de catastrophes pour le régime épuisé des mollahs.


25.07.2012

Iran : La semaine en images n°213

Il y a près d’un an, le 15 mars 2011, le peuple a contesté le régime en célébrant grandiosement l’arrivée du nouvel an perse, Norouz, par la Fête du Feu qui coïncidait avec l’anniversaire du très populaire Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Il y avait un symbolisme fort entre Nowrouz qui évoque la résurrection de la nature, Reza Shah qui a réveillé l’Iran antique et l’envie d’un soulèvement. Le régime avait promis de réprimer durement cette contestation indirecte, mais les Pasdaran et les Bassidjis ne sont pas intervenus. Le 15 mars dernier, les jeunes Pasdaran et Bassidjis qui sont issus du peuple ont désobéi aux ordres de leurs chefs issus des clans au pouvoir et ont ainsi rejoint l’opposition interne au régime. Par la suite, les jeunes Pasdaran et les Bassidjis ont sans cesse confirmé leur rupture avec le régime en boycottant ses manifestations officielles.

La désobéissance civique du 15 mars 2011 et les boycotts contestataires qui ont suivi ont semé la panique parmi les hommes d’affaires issus des clans au pouvoir. Ils se sont mis à brader leurs biens et acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime afin de ne pas couler avec lui. Cette ruée vers l’or et vers le dollar a vidé les réserves bancaires du régime. La perspective d’un effondrement bancaire suivi d’une agitation sociale forte a semé la panique vers les hauts responsables du régime : le nombre des participants aux manifestations officielles a chuté vertigineusement.

Le régime a parlé d’une fraude bancaire et promis des peines très lourdes aux hommes d’affaires agités pour les inciter à se calmer. Mais l’agitation continua car il hésitait à mettre ses menaces à exécution de peur de provoquer une rupture définitive avec ces associés très importants.

Finalement, il y a deux semaines, après avoir longtemps hésité, le régime a annoncé un procès pour fraude bancaire à l’encontre des hommes d’affaires agités. Il a aussi réanimé son opposition officielle, le Mouvement Vert, pour prendre en main la direction de la contestation à venir. Il espérait que ses associés paniqués et insolvables (auprès du peuple) saisiraient la perche pour l’aider à prendre en main la contestation qui les menace. Mais aucun des derniers serviteurs du régime n’a osé manifester à l’appel de cette organisation que le peuple tout entier rejette et entend même punir après la chute du régime. L’absence de toute manifestation en faveur du Mouvement Vert a démontré que le régime n’avait plus de partisans prêts à s’engager ouvertement en sa faveur.

Quelques jours plus tard, la semaine dernière, ces mêmes gens ont boycotté les élections législatives du régime. Le régime s’est senti seul, isolé et vulnérable.

Cette semaine, le mardi 13 mars, dans ce contexte très défavorable, le peuple devait à nouveau célébrer la fête du Feu. Les Pasdaran et les Bassidjis devaient célébrer le 1er anniversaire de leur désobéissance civique. Le régime était doublement sous pression.

Avant la date fatidique que nous attendions tous, le régime a commencé à diffuser des propos faisant état de sa capacité de répression grâce à la fidélité des Pasdaran. Puis, le Mouvement vert a lancé un appel à manifester pour s’attribuer le mérite des manifestations festives contestataires. Par la suite, le Mouvement Vert et ses interfaces virtuelles ont été les seules sources d’infos sur les manifestations de cette nuit : ces agents assermentés pour sauver le régime ont sans cesse diffusé des témoignages alarmistes faisant état d’une présence massive et agressive de Pasdaran fidèles. Ils ont également parlé d’affrontement et de pompes à essence incendiées. Mais on n’a vu aucune image corroborant ces troubles. Grâce à certaines photos et vidéos, on peut même affirmer qu’il n’y avait pas d’agressivité entre les Pasdaran et les manifestants. Mais grâce à des rumeurs bien dosées, le régime réussi à dissimuler cette fraternisation. Il est aussi parvenu à inciter les plus âgés à demeurer chez eux. Il a ainsi évité la formation d’une masse imposante capable de prendre le contrôle de la rue. La Fête du feu n’a ainsi débouché sur aucune résurrection. C’est une victoire pour le régime. Mais c’est une petite victoire car les Pasdaran ont continué de s’approcher du peuple. Ce qui a provoqué de nouvelles ruptures internes. Voici des images d’une défaite rapportée.


18.03.2012

Iran : La semaine en images n°206

La semaine dernière, après de nouveaux boycotts d’importantes manifestations officielles par les Pasdaran et le clergé, la cote de confiance du régime a chuté. Les associés économiques du régime ont intensifié la liquidation de leurs actions et l’achat de l’or et du dollar pour pouvoir quitter le pays avant que le régime ne chute et les entraîne dans son effondrement. Leur agitation a miné le moral du reste des troupes fidèles.

Le régime devait aligner des Pasdaran ou des mollahs jihadistes dans les rues ou dans une grande salle pour rassurer ces gens, mais en raison de la chute de sa cote, il n’est même pas parvenu à réunir les 200 à 300 collaborateurs fidèles (dont une cinquantaine de jeunes) qui étaient à ses côtés il y encore un mois. Ses efforts ont mis en évidence son isolement.

Le régime était dépassé. Puisqu’il ne pouvait pas rassurer ses associés agités, il a cherché à limiter la visibilité de leur panique en forçant les agents de change à afficher un prix fixe très bas pour le dollar. Les agents de change ont cessé la vente du dollar sur le marché libre (qui ne l’était plus) et ont commencé la vente clandestine dans leur quartier. Le dollar vendu en toute liberté sur le marché noir a dépassé selon nos estimations le seuil de 2300 tomans, soit +90% que son taux officiel. L’or vendu sur le marché libre a aussi enregistré une hausse similaire.

La hausse du dollar a entraîné la hausse des prix du lait et de la viande car le pays n’en produit plus, il en achète en dollar à l’étranger. La hausse du dollar a aussi entraîné la hausse du prix du pain car le pays importe du près de 9 tonnes de céréales par an. Ainsi la semaine dernière, le pouvoir d’achat des Iraniens a chuté et leur niveau de mécontentement a augmenté : la crise interne du régime a ainsi commencé à réunir les conditions nécessaires pour un soulèvement.

On n’a alors guère entendu Washington adresser un message de soutien aux Iraniens car l’Etat américain ne veut pas la fin du régime islamique, mais le transfert des pouvoirs des mollahs à ses pions pour disposer d’un allié islamique agitateur à proximité de l’Asie centrale. Washington s’est non seulement détourné du peuple comme au moment du soulèvement de 2009, mais encore, il a cherché à sauver le système islamique en accueillant sur son territoire, le cinéaste pro-régime Asghar Farhadi pour primer son dernier film de propagande qui nie l’existence de toute envie de changement chez les Iraniens.

L’absence de soutien de Washington à un changement de régime n’a pas pu rassurer les associés économiques du régime quand chaque manifestation officielle est boycottée par le peuple et par les Pasdaran : la crise a perduré.

Cette semaine, le programme officiel du régime prévoyait de grands rassemblements le dimanche 22 et lundi 23 janvier sur les parvis des mosquées pour pleurer la mort de Mahomet et de l’Imam Reza, la grande figure du chiisme iranien. La peur de deux nouveaux boycotts prouvant l’isolement du régime a miné le moral des troupes. Le samedi 21 janvier (à la veille des événements), la semaine a commencé par une intensification des achats : le dollar et l’or ont atteint de nouveaux records.

On s’attendait à une nouvelle vague de panique dès mardi car Washington et l’Europe devaient alors annoncer de nouvelles sanctions économiques. Le régime était au pied du mur. Mais Washington a parlé de sanctions contre une banque dont il sanctionne les principales succursales et l’Europe a parlé de la fin de ses contrats d’achat de pétrole alors qu’elle obtient le pétrole iranien essentiellement via des contrats d’exploitation. C’est pourquoi l’annonce n’a pas fait montrer le prix du baril.

Mais malgré l’absence d’un durcissement effectif des sanctions, la réaction excessive du régime a induit ses hommes d’affaires en erreur : ils ont intensifié leurs achats d’or et du dollar. le régime s’est retrouvé avec une nouvelle crise soulignant le manque de confiance de ses associés en ses chances de survivre. Avec un peuple dressé contre lui, l’actuelle tension ne peut que monter. Voici les images qui confirment l’isolement du régime et annoncent un prochain boycott décisif dans trois semaines, le samedi 11 février 2012 lors de l’anniversaire de la révolution islamique.


30.01.2012

Iran : La semaine en images n°203

Depuis des mois, les Pasdaran boycottent les manifestations officielles à la gloire du régime et de la révolution islamique comme les autres Iraniens. Ce boycott hostile au régime a semé d’emblée la panique chez les nantis du régime : ils se sont mis à vendre massivement leurs divers avoirs et à acheter à la place de l’or et des dollars en vue de fuir le pays si le régime était inquiété par des Pasdaran qui se sont ralliés aux partisans d’un changement de régime. Régulièrement, nous assistons à des vagues de paniques après chaque nouveau boycott.

La semaine dernière, la panique est montée d’un cran car les associés du régime craignaient l’échec de la Journée annuelle de soutien du peuple au Guide au moment où le principal opposant au régime, Reza Pahlavi, a demandé au peuple de renverser le Guide pour le traîner devant la Cour pénale internationale. On n’était pas face à un boycott normal, mais dans une démarche d’union nationale pour un changement de régime.

A la fin de la semaine dernière, le vendredi 30 décembre, lors de la Journée annuelle de soutien du peuple au Guide, nous avons noté que le régime n’avait publié que des images d’archives ! Ce qui veut dire que pour la première fois depuis le début du boycott des Pasdaran, aucun élément lié au régime n’est descendu dans les rues iraniennes : 100% des Iraniens et 100% des collaborateurs de base du régime ont rejeté l’homme qui symbolise le régime et la révolution islamique.

Cette semaine, une nouvelle panique encore plus forte allait gagner les associés économiques du régime. Il était certain que ce samedi, dès l’ouverture de la bourse, ils se mettraient à vendre des actions avant de se précipiter au Bazar pour acheter encore de l’or, des dollars ou toutes autres devises avant que le régime ne s’effondre, emportant dans sa chute ses banques et leur fortune. Le régime a décidé de tirer des missiles dans le détroit d’Ormuz pour détourner l’attention du peuple de la crise interne qui allait le déstabiliser.

Washington qui ne veut pas un conflit, mais un arrangement avec les mollahs a esquivé. L’Europe qui leur achète secrètement près de 1,5 million de barils par jour via des contrats buy-back a également esquivé. La crise continuait. La bourse venait d’enregistrer un premier crasck. Le dollar montait d’heure en heure.

Le régime devait montrer qu’il avait le moyen de contrer l’opposition pour calmer la crise, mais cela semble impossible. Dès lors, il ne lui restait que d’injecter des dollars sur le marché pour limiter la crise. Or, sous l’effet des sanctions américaines, il manque de dollars et doit agir avec parcimonie.

Cette semaine, régime était bien en difficulté. Alors qu’il était au bord du précipice, Washington l’a sauvé du gouffre en laissant l’un de ses alliés lui proposer l’équivalent d’une année de revenus pétroliers. Le régime a injecté des dollars sur le marché, mais il n’a pas pu arrêter la crise, il a seulement aiguisé l’appétit de ses associés qui visiblement croient le régime perdu car il a un peuple devant lui. Voici les images d’une semaine exceptionnelle qui nous montrent tout de même un régime épuisé et prêt à tomber.


10.01.2012

Iran : La semaine en images n°198

La semaine dernière a été marquée par le boycott massif des rassemblements de la Semaine du Bassidj par les centaines de milliers de membres de cette milice populaire chargée du maintien de l’ordre et de la lutte anti-émeutes. Le régime n’a jamais pu dépasser le seuil de 300 personnes pour ses rassemblements. L’absence de mobilisation a également rappelé à chacun que le régime avait également perdu l’adhésion de ses autres collaborateurs comme les Pasdaran ou les mollahs de base.

Ces boycotts ont confirmé l’affaiblissement et la vulnérabilité du régime. Comme au cours des mois derniers, après chaque boycott, les associés du régime ont paniqué et se sont mis à acheter de l’or et des dollars pour pouvoir faire leurs valises et prendre la fuite. La demande et le nombre limité de dollars ont fait montrer cette devise à 1370 Tomans soit 25% de plus que les cours officiels. Le régime n’a pas annoncé de chiffre pour l’or, mais en recoupant les infos, on pourrait affirmer que l’or a atteint les 690,000 tomans, un record absolu depuis le début du cycle des boycotts des Pasdaran. On peut même parler d’un record important car une semaine plus tôt, au nom de la lutte anti-fraude (prétexte inventé pour attaquer ses associés paniqués), le régime avait bloqué 3 millions de comptes bancaires anonymes par lesquels transitaient les achats de dollars pour tarir la source qui alimentait les achats.

Bref, la semaine dernière, le régime a touché le fond et ce malgré ses efforts pour intimider ses associés ou entraver leurs achats. In fine pour restaurer son autorité, il a annoncé la tenue de plusieurs rassemblements de 50,000 bassidjis à Téhéran, il comptait diffuser des photos d’archives. Or, la date de la semaine du Bassij est fixée par rapport au calendrier lunaire arabe et cette semaine est depuis peu en automne, pendant les années fastes du régime, elle tombait pendant la saison chaude. Cette année, le régime a joué de malchance avec un temps morose et de la neige. Il n’avait pas d’images de bassidjis sous la neige : il a dû compter sur les partisans dont il dispose qui sont peu nombreux et majoritairement âgés. Ce rassemblement raté est devenu l’indicateur de la faiblesse et la vulnérabilité du régime. Le dollar et l’or ont continué leur hausse. La semaine s’est terminée sur l’annonce de deux condamnations à mort dans le dossier des fraudeurs financiers !

Cette semaine, le régime a durci le ton car il redoutait une nouvelle confirmation du rejet du peuple dès dimanche, avec le boycott de commémoration publique des saints chiites au démarrage du mois de Moharram. La semaine suivante, il pouvait toucher le fond les 6 et 7 décembre avec le boycott d’Achoura, la dernière et principale journée publique des saints chiites confirmant le rejet de l’islam et aussi avec le boycott de la Journée de l’Etudiant organisée par l’opposition officielle qui confirmerait aussi le rejet de cette opposition factice.

Bref le régime allait vers une puissante crise à partir du mercredi 7 décembre. Ce mardi (29 novembre), une semaine exactement avant cette tempête, il a annoncé l’invasion de l’ambassade britannique par des centaines d’étudiants portant les drapeaux emblématiques des islamistes fanatiques chiites… Le régime entendait neutraliser les boycotts qu’il redoutait.

Par ailleurs, il pouvait provoquer un conflit avec l’Occident pour évoquer sa capacité militaire de nuire au transit pétrolier afin de retourner la situation en sa faveur… Un coup de maître !

Mais Washington est resté zen ! il n’a pris aucune position notamment parce que la Grande-Bretagne est un proche allié du régime, souvent épinglé par Washington : il a tout intérêt à le voir réussir à se libérer des sanctions. Face à l’esquive américaine, Londres a été obligé de surenchérir pour pousser les pays européens à aller vers le conflit. Il n’a pas eu gain de cause car les Européens ont évoqué de nouvelles sanctions au lieu de frappes qu’elle suggérait à demi mot. Tout cela a confirmé la gravité de la situation du régime. Ses collaborateurs ont continué à éviter ses manifestations officielles, ses associés se sont montrés plus agités… In fine, le régime a encore perdu des collaborateurs ! Les images de la semaine nous montreront cette réalité en parallèle avec l’invasion qui devait donner des couleurs au régime agonisant.


06.12.2011

Iran : La semaine en images n°192

Le contexte global actuel iranien | Il y a deux semaines, le boycott de la « Semaine d’hommages aux Forces de l’Ordre » par les jeunes Pasdaran et militaires a encore confirmé l’isolement des dirigeants et donc l’affaiblissement de leur capacité à maintenir le régime islamique au pouvoir. Comme dans d’autres cas de boycott d’une manifestation officielle par les Pasdaran, la panique a gagné les partenaires économiques du régime. Ces derniers se sont mis à acheter des pièces d’or et des dollars sur le marché libre bien que les prix y soit plus élevé car dans les banques du régime, il faut présenter un papier d’identité, un justificatif pour l’achat avant d’obtenir une enveloppe limitée de dollars (selon les utilisations ou les professions) ou un sachet de 5 pièces (quelle que soit la profession). Lors de cette dernière panique, le prix du dollar a augmenté de manière très spectaculaire malgré les efforts du régime à augmenter l’offre en vidant ses réserves bancaires.

Le régime a perdu des réserves bien précieuses dans l’affaire, on sait aujourd’hui que près de 200 responsables financiers ont aussi quitté le pays. On peut dire qu’en réagissant après les paniques, le régime avait seulement réussi à contribuer lui-même à la dynamique de l’effondrement. Il devait tout reprendre en main. Il a d’abord réduit la distribution du dollar vers le marché libre et pris en main la vente de ce produit pour geler l’agitation et baisser les prix. Il cherchait à limiter la visibilité de la panique de ses associés et à limiter la fonte inquiétante de ses réserves qui avait provoqué la fuite des responsables bancaires. Puis, le régime a inventé une affaire de fraude pour arrêter certains partenaires paniqués enfin, avec des annonces de pendaisons collectives ou encore des annonces de manœuvres de ces miliciens cagoulés, il a mis l’accent sur ses capacités répressives pour effrayer le peuple et ainsi rassurer ses partenaires paniqués.

Mais les images de ces manœuvres ne montraient pas un nombre suffisant de miliciens fidèles, le régime mentait. En conséquence, avec les restrictions imposées au dollar et les arrestations, sa seule vraie pression était sur ses associés paniqués. Ces derniers ont conclu que le régime était très mal-en-point. La panique s’est amplifiée. En l’absence de dollar, ils se sont mis à acheter des pièces en or. La veille, Ispahan a battu les records des achats d’or. Le régime s’est fâché, il a imposé des restrictions au marché de l’or et a programmé 4 pendaisons publiques à Ispahan.

Les partenaires du régime dans leur globalité n’ont pas aimé ce durcissement et ont refusé de l’aider à organiser un show de propagande effrayante insinuant que les enfants travaillaient comme des mouchards des derniers miliciens fidèles pour empêcher tout changement de régime.

Le régime qui se maintient grâce à ce genre de propagande a compris qu’il ne devait pas malmener ses derniers associés du moins tant qu’il n’a pas mis en place des moyens pour brider les éléments turbulents.

La semaine dernière, il a levé le pied sur les pendaisons, il a fait libérer la moitié des personnes arrêtées pour fraude bancaire et enfin il a prédit une mobilisation monstre des kurdes lors du voyage du Guide à Kermânchâh pour insinuer qu’il avait des réserves de fidèles même dans une région réputée hostile et qu’il pouvait sans peine compenser le manque de miliciens par la mobilisation de ses partisans dans les autres régions iraniennes. Mais les habitants de cette région ont boycotté sa venue et le voyage triomphal a tourné au désastre médiatique.

Par ailleurs Washington qui sanctionne les mollahs pour les forcer à céder le pouvoir à ses pions a jugé le moment opportun pour les titiller : il a utilisé le prétexte de l’attentat fomenté par les mollahs pour reparler de l’option militaire. Il s’est cependant gardé de préciser les choses car cela pourrait être vu comme le feu vert à un changement de régime que Washington ne souhaite pas. Mais pour les mollahs, le peu qu’il a fait était déjà trop car ils connaissent le degré d’inflammabilité du peuple iranien, ils se sont montrés indulgents avec Washington pour calmer le jeu. Leurs associés n’ont pas aimé cette reculade, la demande de l’or est restée élevée malgré les efforts du régime pour brider le marché libre.

En dernière instance, en début de cette semaine (que l’on va étudier), l’actuel patron politique du régime, Ali Larijani a quitté le pays en direction de la Suisse pour raisonner la partie américaine. Son geste a plu, la demande de l’or a diminué, le prix a chuté de 3%, un taux que l’ont évalué à 10 à 15% s’il n’y avait pas de restriction dans les transactions financières.

Il y a une semaine, nous avions terminé notre article hebdomadaire sur le sourire de Larijani après la baisse du prix de la pièce d’or. Nous évoquions alors non pas la fin du cauchemar pour le régime, mais notions la lucidité de ses partenaires économiques et financiers, leur juste analyse de la situation et des priorités. Nous disions qu’avec cette acuité dont ils font preuve pour détecter les problèmes, de nouvelles erreurs entraîneraient de nouvelles paniques très importantes. Au lendemain de cette affirmation, l’or s’est à nouveau enflammé et a enregistré une hausse fulgurante de 13%, cette fois du côté du marché à terme des pièces livrables dans 3 à 9 mois. Le régime avait fait une erreur. Il a renoué avec les annonces de pendaisons !

Ce présent numéro de la semaine en images nous montre, jour après jour, ce que le régime a fait ou mal fait pour provoquer cette nouvelle crise interne. Vous pouvez vous faire une bonne idée sur son état de santé économique et psychologique.


24.10.2011

Iran : Ahmadinejad, incendiaire involontaire !

Lundi, Washington devait annoncer de nouvelles sanctions contre les fournisseurs de carburant aux mollahs. Pour neutraliser, l’effet démoralisant de l’annonce, les mollahs ont annoncé ce lundi l’inauguration par Ahmadinejad d’une nouvelle raffinerie capable de pourvoir aux besoins du pays en carburant alors que le régime n’avait aucun programme de ce genre en construction. La raffinerie en question a explosé pendant l’inauguration annoncée quand Ahmadinejad a appuyé sur un bouton pour démarrer son activité ! La honte ! Certains ont immédiatement évoqué l’hypothèse d’un attentat américain, mais Téhéran qui accuse régulièrement Washington pour le provoquer afin de l’amener à reculer a pris le parti d’insister sur une explosion accidentelle due à la vétusté des équipements avoisinants ou la précipitation dans l’inauguration d’un équipement non achevé. Face à cette insistance incongrue comportant un impossible aveu de l’incapacité du régime, il nous est paru utile d’envisager toutes les hypothèses et leur pertinence dans le contexte actuel pour comprendre les raisons de cette insistance du régime, mais aussi savoir s’il s’agissait plutôt d’un accident ou plutôt d’un attentat et dans ce cas, qui a plutôt été à l’origine de cette opération.


27.05.2011

Iran : Le régime agonise, ses amis se mobilisent !

Il y a une semaine, le peuple iranien boycottait encore l’opposition officielle du régime des mollahs qui veut sauver le régime. Les Etats-Unis avaient alors tourné le dos aux Iraniens en apportant leur soutien à cette fausse opposition donc au régime car ils ont besoin de cet agitateur islamique pour déstabiliser l’Asie Centrale. Cette absence de soutien aux Iraniens n’a pas changé la donne : l’échec de la fausse opposition a convaincu les derniers collaborateurs du régime à prendre leur distance avant la première manifestation hostile au régime prévue pour le 15 mars. Cela a inquiété Washington. Il a proposé la reprise du dialogue pour geler de facto les sanctions qui pénalisent le régime. Téhéran n’a pas accepté car il ne veut pas de dialogue : cela l’obligerait à accepter un apaisement contraire à ses intérêts. Washington a laissé tomber cette piste, il vient d’autoriser un de ses partenaires européens à investir des dizaines de milliards de dollars en Iran !


12.03.2011

Iran-Sénégal : Une rupture qui embarrasse les mollahs

Le Sénégal, qui échappe au déficit budgétaire grâce aux aides économiques directes ou indirectes des Etats-Unis, vient de rompre ses relations diplomatiques et donc économiques avec les mollahs. C’est à la fois une humiliation, mais aussi une sanction économique car le Sénégal était un partenaire des mollahs pour des transactions bancaires contournant les sanctions existantes. Mais pourquoi Washington ne s’en félicite-t-il pas ? Voici des réponses.


26.02.2011

Iran : 2011-2012, deux années bien tumultueuses pour les mollahs

Très récemment des personnalités proches de Washington avaient déclaré que Téhéran ne disposerait pas d’un savoir faire nucléaire militaire avant 2015. Ce lundi, Liam Fox, le ministre britannique de la Défense, a rejeté implicitement ces estimations en évoquant carrément l’accès à la bombe nucléaire en 2012, c’est-à-dire moins d’un an.


03.02.2011

Iran : Le bilan effarant d’un mois de prix libres

Depuis des années, Washington sanctionne Téhéran et lui propose en même temps le dialogue pour arriver à une entente globale. En fait, il cherche à normaliser ses relations afin de pouvoir revenir en Iran avec ses pions afin de prendre le pouvoir de l’intérieur via une révolution de couleur. De fait, bien qu’ils soient ruinés par les sanctions, ils ne peuvent pas accepter une entente. En prévision d’une incapacité à importer les aliments ou marchandises de base qu’ils ne produisent pas (notamment le kérosène nécessaire pour produire de l’électricité), dès 2009, ils ont commencé à augmenter les prix des produits importés pour habituer les Iraniens à très peu consommer afin de limiter le risque d’une pénurie soudaine suivie d’un soulèvement dévastateur. Le 25 décembre dernier, il y a exactement un mois, les mollahs sont allés encore plus loin en supprimant les prix subventionnés. Cela avait provoqué des manifestations et une baisse du nombre des partisans du régime. L’info a été censurée par Washington et ses alliés, les mêmes qui ont aidé Khomeiny en 1979. Un mois après cette mesure économique impopulaire, les mêmes Etats occidentaux ne produisent aucun reportage sur la situation. Voici le bilan que nous avons pu établir en nous basant sur des témoignages de nos lecteurs en Iran.


26.01.2011

Iran : Les non-dits de Genève 3

Le représentant des mollahs était pendant trois jours à Genève pour parler aux représentants des Six. Il n’a accepté aucun compromis sur aucun sujet ! A aucun moment, aucune des grandes puissances présentes n’a évoqué de nouvelles sanctions car ils ont tous besoin des mollahs : les Américains pour dominer la région et les autres pour les contrats pétroliers très bon marché vendus par les mollahs. Les Six se sont même empressés de parler de « progrès » pour repousser de nouvelles sanctions susceptibles de renverser le régime qu’ils apprécient. Téhéran a alors crié victoire. Tout Occidental peut en conclure une reculade de son camp. Mais des déclarations faites à Téhéran après cette rencontre laissent supposer que les Six ont été très fermes. | Révélations |


09.12.2010

Iran : WikiLeaks et la vilaine Amérique

Le site WikiLeaks vient de publier de nombreux documents officiels volés par un simple soldat (qui avait accès à tous les codes secrets du Pentagone et du Département d’Etat), documents faisant état d’une intense activité diplomatique secrète des Etats-Unis en rapport avec l’Iran ainsi que des projets d’intervention militaire contre ce pays. Cette fuite invraisemblable intervient alors que l’administration Obama n’a pas réussi à parvenir à une entente dont l’Etat américain a besoin pour dominer la région et a, par conséquent, besoin de plus de temps sans être taxé par le peuple américain d’inaction et de laisser-aller ! D’ailleurs, 24 heures après la soi-disant fuite, Hillary Clinton est intervenue pour dire que ces documents étaient des preuves de l’implication de l’administration Obama ! Washington a organisé cette fuite pour rassurer son opinion publique ; au passage, il a diffusé des idées fort intéressantes présentées comme des analyses objectives qui ne le sont pas, mais dévoilent les contours de ses futurs projets géopolitiques.


01.12.2010

IRAN: WIKILEAKS AND AMERICAN NAUGHTINESS

The website WikiLeaks has just published numerous official documents (stolen by the common soldier who had access to no less than the secret codes of the Pentagon and the State Department!) showing the United States’ intensive secret diplomatic activity in relation to and plans for military intervention against Iran. Such dubious leaks appear at a time when the Obama administration has yet to bring about an agreement needed by the US to dominate the region and, in failing to do so, needs more time to avoid being accused by the American people of carelessness and inaction. Moreover, twenty four hours after the alleged leak, Hillary Clinton intervened to say that these documents were evidence of the Obama administration’s engagement! Washington organized these leaks in order to reassure US public opinion; meanwhile, although the interesting ideas disclosed by the leaks are not the objective analysis they are presented as, they reveal the contours of future US geopolitical projects.


01.12.2010

Iran : Les échos incroyables de l’achat de Deawoo Electronics

Ce lundi, l’AFP a annoncé l’achat de l’entreprise coréenne Deawoo Electronics par l’Iranienne Entekhab. L’AFP a mis en avant la capacité des mollahs à défier les sanctions américaines. Le magazine « Les Echos » a repris la dépêche de l’AFP. Le Financial Times a présenté Deawoo Electronics comme un produit attractif. Or, Daewoo Electronics est une entreprise criblée de dettes et déficitaire qui ne trouvait pas de repreneurs depuis 11 ans. Téhéran a acheté une épave pour donner l’illusion de puissance économique, trois grands médias occidentaux ont participé à la propagande et aucun média ou responsable américain n’a remis en cause cette propagande. L’affaire ne se résume pas à un achat.


16.11.2010

IRAN : WHY THE REGIME HAS JUST ACCEPTED DIALOGUE ABOUT NUCLEAR ISSUE

© IRAN-RESIST.ORG – Nov. 1, 2010 | Two weeks ago, the Six offered Tehran to dialogue but the latter refused. Than, 9 days ago, on the 24 October, it told about its own efforts to succeed in dialoguing without being required anything about the matter. But on the 26 October, it called everything into question. Then on the 29, it adopted a different position : it accepted to open dialogue after the 10 November (after the mid-term elections in the United States) and it specified that it would be question of a dialogue on its own conditions that would include among others the world’s nuclear disarmament ! Then Washington called it to order and required some constructive dialogue. Tehran continued to reject any dialogue about nuclear issue and after few hours, it announced that it was ready to resume negotiations about its nuclear program even before the proposed date, i.e. before the American election.

Decoding

10.11.2010

Iran : Pourquoi le régime vient-il d’accepter le dialogue sur le nucléaire ?

Il y a deux semaines, les Six proposaient le dialogue à Téhéran, mais ce dernier l’avait refusé. Puis, il y a 9 jours, le 24 octobre, il avait évoqué ses propres efforts pour parvenir à un dialogue alors que personne ne lui avait rien demandé. Mais le 26 octobre, il avait tout remis en cause. Puis le 29, il a adopté une autre position : il a accepté de dialoguer après le 10 novembre (après les élections à mi-terme aux Etats-Unis) en précisant qu’il s’agissait d’un dialogue, mais à ses propres conditions qui incluent entre autres un désarmement nucléaire mondial ! Washington l’avait alors rappelé à l’ordre en exigeant un dialogue constructif, Téhéran avait rejeté tout dialogue sur le nucléaire, puis après quelques heures, il s’est dit disposé à la reprise des négociations sur son programme nucléaire même avant la date proposée, c’est-à-dire avant l’élection américaine. | Décodages |


01.11.2010

Iran : L’avertissement raté de Washington

Le samedi 23 octobre, le New York Times a rapporté que les mollahs remettaient régulièrement des sacs d’argent à Omar Daoudzaï, le chef de cabinet de Karzaï, pour acheter sa loyauté et promouvoir les intérêts iraniens en Afghanistan. Le lendemain, le président afghan a réuni la presse pour préciser que les Américains étaient au courant et qu’il n’y avait là rien de secret, ce que le New York Times qui est une sorte de Pravda à l’américaine n’aurait pas pu ignorer. En revanche, l’Américain moyen, qui ignorait cela, sait désormais que les mollahs qui aident les Talibans ont aussi des amis hauts placés qui peuvent leur donner des informations susceptibles d’être utiles aux combattants islamistes afghans. C’est une info propre à exclure le dialogue avec Téhéran et lui faire valoir de nouvelles punitions. À qui profite le crime ? A quiconque aimerait faire pression sur les mollahs. La participation du New York Times désigne évidemment Washington comme le coupable de cette fuite. La raison se trouve dans l’échec du dernier effort de Washington pour forcer les mollahs à se réconcilier avec lui et devenir ses alliés régionaux.

| Décodages d’un avertissement |

+ un article sur les liens historiques entre les Mollahs et les Frères Musulmans
ainsi que leurs liens avec diverses organisations terroristes islamiques sunnites


27.10.2010

Iran : Les dernières nouvelles sont bonnes et mauvaises

Depuis des mois, le régime a perdu le contrôle sur ses jeunes miliciens. Ces derniers avaient notamment refusé de participer à la répression du soulèvement populaire de l’été 2009. A présent, le Bazar, allié historique du clergé et du régime, est en grève. Le régime des mollahs est en difficulté. Aucun média occidental n’évoque ces sujets. D’autres sujets occupent les unes occidentales. Voici une revue de presse commentée des derniers sujets déconnectés de la réalité.


22.10.2010

IRAN: THE REGIME APPEARS POWERLESS FACED WITH THE BAZAR

© IRAN-RESIST.ORG – October 6, 2010 | The Bazar’s strike is gaining ground and Western media still hasn’t referred to it. Henceforth, there are two fronts: on the one hand, the regime is trying to break the strike by any mean of intimidation and tricks and on the other hand, Westerners don’t tell about the strike in order to let the regime make people feel disheartened. It results in media coverage of some affairs such as Sakineh’s stoning and whenever the affair appears to be loosing momentum, it is revived with some new development. | Aspects of both fronts |


21.10.2010

Iran : Total, la super sanction des Américains

Samedi dernier, le groupe français Total qui est partiellement contrôlé par les Américains a suspendu tout commerce avec l’Iran à peine quelques heures après que Téhéran ait remis en cause l’offre faite par Catherine Ashton à propos de la reprise du dialogue qui est souhaité par Washington. Personne n’a mis en avant l’occurrence des interventions, des dates, le choix du mot suspension ou encore les conséquences pour les mollahs. De fait, tout le monde a dû imaginer que cette « sanction » était sans conséquences pour Téhéran. Il n’en est rien car dès le lendemain de l’annonce de suspension, le régime a annoncé un état d’urgence, la réduction des ratios mensuels d’essence, l’entrée en vigueur du projet de suppression des prix subventionnés qui entend réduire la consommation grâce à des hausses de prix (800% pour l’essence) et enfin le déploiement de dizaines de brigades de miliciens aux abords des pompes à essence ! C’est une réponse très forte qui montre que Total a infligé une sanction très forte aux mollahs. On n’a eu aucun écho de cette réaction radicale des mollahs du côté de Washington, visiblement adepte des avertissements forts et confidentiels. Des explications s’imposent donc pour comprendre cette sanction, la raison de la terreur des mollahs et le silence qui entoure cette affaire.


20.10.2010

Iran : La guerre est déclarée au Bazar !

La grève a gagné du terrain au Bazar de Téhéran et les autres grandes villes du pays. Cela met le régime très mal à l’aise car il est arrivé au pouvoir grâce à une longue grève du Bazar qui a ainsi désoeuvré des millions de personnes pour les verser en colère dans les rues. Il a peur que ses partenaires occidentaux supposent que sa fin est proche et le lâchent, mais aussi que le peuple adhère au mouvement pour accélérer sa chute. Il tente d’endiguer ses diverses menaces en accusant les Bazaris d’avoir ruiné les Iraniens, il lui arrive aussi de minimiser l’affaire et faire état de sa solidité économique ou encore militaire… ! Les propos sont contradictoires, le régime semble dépassé face à la crise.


30.09.2010

Iran : Autosuffisance en essence, une intox lourde

Pendant des années, les Américains ont intimidé les mollahs en se disant prêts à les sanctionner pour l’importation d’essence car ces derniers ont des capacités limitées de raffinage. Téhéran avait toujours déclaré qu’il allait atteindre l’autosuffisance, mais on ne voyait rien venir. Alors qu’il est très affaibli et contesté à l’intérieur notamment par les commerçants du Bazar, le régime a annoncé hier qu’il avait « atteint l’autosuffisance en matière de production d’essence, de gazole et de fuel grâce à un projet innovant » [2]. Info ou intox ?


11.09.2010

Iran : 4 sanctions à l’américaine

Suite à la publication du dernier rapport de l’AIEA faisant état d’un « manque de coopération » de la part des mollahs, Washington qui avait promis plus d’isolement en cas de déficit de coopération a annoncé le bannissement d’une banque d’affaire iranienne. Dans le même temps, trois de ses alliés : la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis et le Liban, ont également annoncé leur adhésion au camp des sanctions en visant une ou plusieurs banques iraniennes. Il s’avère cependant que les entités désignées sont sanctionnées depuis des années. Ce soir, Téhéran n’a pas une pression supplémentaire sur le dos.


09.09.2010

Iran : Le provocateur en petite forme

Il y a un mois, les Américains ont renforcé leurs sanctions contre Téhéran. D’ordinaire quand Washington augmente sa pression, Téhéran privilégie la provocation pour l’engager dans une escalade guerrière afin de le pousser à abandonner par peur d’une guerre perturbant l’approvisionnement pétrolier mondial. Mais contre toute attente, Téhéran a alors cessé ses provocations pour adopter un ton modéré. A cette occasion, il avait aussi cessé ses menaces contre Israël ou encore les pétroliers transitant par le détroit d’Ormuz pour évoquer une nouvelle doctrine militaire axée sur des armes défensives et une diplomatie axée sur le dialogue. Cette cure de modération avait en fait été décidée pour rassurer les jeunes miliciens du Bassidj et les Bazaris qui ont été durement affectés par les sanctions afin qu’ils ne laissent pas tomber le régime. Vendredi dernier, ces gens ont encore boudé une grande manifestation officielle. Téhéran a arrêté cette modération sans contenu et repris le cours de ses provocations via le champion du genre, Ahmadinejad, avec une remise en cause de la version officielle des attentats du 11 septembre et une nouvelle menace de destruction d’Israël.


08.09.2010

Iran : La semaine en images n°132

Au cours de la semaine dernière, le principal sujet traité dans les médias iraniens a été l’entrée en vigueur de la suppression des prix subventionnés, mesure qui annonce des hausses d’au moins 500% sur tous les produits de base. Cette hausse est liée aux sanctions : le régime manque de devises, il ne peut pas approvisionner le marché, il a commencé à réduire le pouvoir d’achat des Iraniens en augmentant les prix, mais il doit passer à une vitesse très supérieure pour brider définitivement la consommation dans l’espoir d’écarter les risques de pénurie et d’émeutes, voire de soulèvement. La mesure risque cependant de provoquer ce qu’il veut éviter, d’où la nécessité de préparer longuement le terrain, mais aussi la nécessité de donner l’image d’un régime fort capable de résister à un autre soulèvement. C’est pourquoi les mollahs ont cessé leur guéguerre qui est censée donner l’illusion d’un débat démocratique diversifié. Supposant l’inefficacité de ces mesures, le régime a aussi ressorti Karroubi de la naphtaline : ce faux opposant intérieur a appelé à un rassemblement pour placer les contestataires sous la bannière d’un partisan du régime. Bref, le régime se prépare au pire. En cette semaine décisive où tout indique un possible retour de la contestation, on n’a guère entendu les Occidentaux en particulier les Américains sur le sujet. Ces derniers ont parlé d’autres sujets comme pendant le premier soulèvement iranien pendant l’été 2009 : l’affaire d’une lapidation qui a été suspendue, il y a 3 semaines, l’affaire d’un footballeur qui a mangé pendant le mois de Ramadan, un bébé tigre dans une valise. Lamentable.


30.08.2010

Iran : La France promet beaucoup, mais ne fait rien

Dans son discours d’ouverture de la 18e conférence annuelle des ambassadeurs de France, le président Sarkozy a dit que la France cherchait un « accord crédible » avec l’Iran, mais en cas d’un refus de ce dernier, elle mettrait en oeuvre « avec détermination » des sanctions et qu’elle appelait « tous les pays à faire de même ». Il y a un an à la même occasion, il avait tenu un discours similaire qui n’a été suivi d’aucun acte.


27.08.2010

Iran : La semaine en images n°131

D’un point de vue international, l’événement de la semaine a été l’inauguration de la centrale de Bouchehr. Cela a aussi compté pour les Iraniens, mais négativement, puisqu’ils l’appellent la Tchernobyl iranienne. La Russie n’a pas la cote en Iran. Par ailleurs, pour les Iraniens, cette inauguration est passée au second voire troisième plan car le régime a annoncé le début officiel de la procédure de suppression des prix subventionnés qui annonce des hausses de prix vertigineuses. Le prix de l’électricité a déjà été multiplié par 12 sans aucun avertissement, sans doute pour tester la réaction de la rue. À présent, on prépare l’opinion pour une multiplication par 30 ou par 60 du prix du pain. Cette mesure économique qui est le résultat direct des sanctions traumatise tout le monde, c’est pourquoi les mollahs qui jouent les intransigeants sur la scène internationale ont été très discrets depuis une semaine. On ne les avait guère vus ou entendus sur la scène nationale, cela a continué cette semaine : malgré une actualité riche en commémorations révolutionnaires, les mollahs ont assuré un service minimum. Ce qui fait un peu désordre pendant le mois de Ramadan ! Avant les images de ce cache-cache, voici un exposé sur les risques encourus par le régime en cas d’une libération des prix.


22.08.2010

Iran : La semaine en images n°130

Depuis un mois, Washington, qui a besoin des mollahs pour soulever les musulmans de l’Asie Centrale contre la Chine, a renforcé les sanctions de sa guerre d’usure économique à leur encontre pour les forcer à accepter son offre d’entente. De nombreux pays fournisseurs de produits de première nécessité comme l’Allemagne ont cessé leurs livraisons. Dans le même temps, les clients du pétrole iranien ont cessé leurs achats. Ces lâchages en chaîne ont humilié les mollahs et démoralisé ses alliés internes. Ces lâchages en chaîne privent l’Iran des devises nécessaires pour trouver de nouveaux fournisseurs. Le pays manque de tout et surtout de carburant, nécessaire pour faire fonctionner les centrales thermiques. Les mollahs n’ont néanmoins pas cédé en cas d’entente, ils devraient transférer les pouvoirs politiques et économiques (le pétrole) aux Américains. C’est une situation dangereuse car les alliés internes du régime pourraient le lâcher pour ne pas mourir en cas d’un soulèvement populaire. Il y a trois semaines, le régime avait tenté de les rassurer en se lançant dans un programme d’inauguration d’équipements industriels pour montrer que tout va bien. La semaine dernière il a oublié le peuple et ses alliés internes pour enchaîner les provocations afin d’engager Washington dans une escalade express afin que la peur d’une guerre dans le détroit d’Ormuz handicapant l’approvisionnement pétroler de l’Occident pousse ce dernier à lâcher Washington. Dans cette semaine de vifs efforts pour provoquer une escalade, le régime a dû faire face à un autre problème : le Ramadan qui doit être synonyme d’un marché bien achalandé pour récompenser les bons croyants. Cela fait des années que les Iraniens ont fait le deuil de ce genre de chose, mais cette semaine, on a atteint le niveau plancher dans l’offre de produits comestibles, c’est pourquoi pendant la semaine où les mollahs devaient se faire entendre, on ne les a pas vus se pavaner en Iran.


15.08.2010

Iran : La livraison de Bouchehr a rompu les équilibres

Téhéran et Moscou ont annoncé le début du chargement du combustible nucléaire dans le réacteur de la centrale de Bouchehr (ci-dessous). Washington a exprimé son inquiétude. En fait cela n’a rien à voir avec la « menace nucléaire iranienne » car Bouchehr ne peut produire que de l’électricité. Washington s’insurge car cet équipement peut contrecarrer ses projets de sanctions pour isoler les mollahs.


14.08.2010

Iran-EU : La guerre silencieuse

Washington qui a besoin d’une entente stratégique avec les mollahs islamistes pour agiter les régions musulmanes de la Chine et la Russie combine une guerre d’usure économique et des offres d’entente. Il s’agit de passer les pouvoirs politiques et économiques aux pions islamistes de Washington et cantonner les mollahs dans le rôle de distributeurs de fatwas. Les mollahs refusent car ce rôle de subalternes sans accès aux contrats pétroliers ne leur convient pas. Leur refus catégorique met Washington mal-à-l’aise car il se retrouve dans l’obligation morale d’adopter des mesures plus fortes qu’il aime éviter pour ne pas renverser ces mollahs utiles à ses desseins régionaux. Pour éviter ces sanctions, mais néanmoins agir pour rassurer ses citoyens, il lui arrivait d’annoncer comme nouvelles sanctions des mesures déjà existantes ou encore de censurer les réponses négatives des mollahs et, encore plus fort : dernièrement, il a entrepris de nouvelles formes de sanctions, mais il évite de les médiatiser afin de se montrer démuni de moyens pour agir. Cela donne une image d’impuissance à Washington alors qu’il n’en est vraiment rien. On peut dire qu’il est sur le point de faire craquer les mollahs. Mais au fur et à mesure qu’il s’approche du but, Washington vit avec l’angoisse d’un faux-pas qui reverserait ses futurs alliés utiles.


12.08.2010

Iran : Deux ou trois avertissements américains en douce

Washington qui a besoin d’une entente avec les mollahs pour contrôler l’Asie Centrale et les chiites a privilégié le dialogue depuis l’accession d’Obama au pouvoir, en janvier 2009. Après 17 mois, cette approche n’a non seulement pas affaibli Téhéran, mais encore, elle a donné l’impression d’une faiblesse des Etats-Unis, ce qui a renforcé l’image de puissance régionale des mollahs. Cette semaine, Washington a tenté de corriger le tir sans toutefois nuire au dialogue.


07.08.2010

Iran : La carapace imaginaire

En réponse à l’adoption de nouvelles sanctions européennes, Téhéran a tenté de donner le change en fixant ses conditions pour vendre son pétrole aux Européens ou en annonçant des contacts prometteurs avec des non Européens pour la signature de nouveaux contrats mirobolants. Ces annonces ne sont pas le produit de l’imagination des mollahs, mais le résultat des problèmes économiques très réels qui perturbent actuellement le régime. Cette semaine, le choix de Téhéran s’est porté sur l’élimination d’euro et un énorme contrat gazier avec la Turquie.


24.07.2010

Iran : Toutes les futures sanctions européennes

Selon l’AFP, hier lors de leur réunion à Bruxelles, les ambassadeurs des 27 pays de l’UE auraient bien progressé vers un accord sur le contenu de sanctions renforcées qu’ils comptent imposer à l’Iran. Le quotidien russe Kommersant proche de Poutine a vendu la mèche sur le contenu de cet accord.


23.07.2010

Iran – sanctions : Le double jeu de l’Allemagne

Le ministère allemand des Finances a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la Banque d’affaire Iran—européenne suite à un article du Wall Street Journal. Cette annonce est très bizarre car cette banque est de facto sous embargo parce que ses deux principaux actionnaires, les banques Mellat et Tejarat, ont d’abord été sanctionnées par les Américains en octobre 2007, puis par la résolution 1803 de l’ONU en mars 2008. L’annonce de l’enquête faisant état d’un important chiffre d’affaires est la preuve que les sanctions n’ont pas été appliquées par leurs commanditaires américains. Dans ces conditions, l’annonce d’une enquête ministérielle allemande n’est pas le signal d’une prochaine application de la sanction, mais un avertissement aux mollahs pour les inciter à accepter la proposition américaine. On a rarement été aussi loin dans la désinformation, mais ce n’est là que le sommet visible de l’iceberg.


22.07.2010

Iran Air : Une euro-sanction qui ravit les mollahs

Dans le cadre des pressions européennes sur les mollahs, en juin dernier, l’Europe avait interdit son espace aérien à la plupart des Airbus et Boeing de la compagnie iranienne Iran Air. Hier, elle a doublé la mise en incluant ces Airbus A-320, les Boeing B‑727 et B-747.


07.07.2010

Iran : Les sanctions annoncent un cycle infernal

Après une année d’apaisement pour parvenir à une entente, le président américain Barack Obama a ratifié hier une nouvelle série de sanctions contre l’Iran.


02.07.2010

Iran : De nouvelles sanctions trompe-l’oeil

Depuis une semaine, nous assistons à une certaine effervescence : on annonce chaque jour de nouvelles sanctions par divers pays contre les mollahs. Les Etats-Unis sont en tête de liste avec des sanctions unilatérales annoncées, il y a quelques jours, par la Maison-Blanche, puis d’autres sanctions adoptées par le Congrès pour étendre les capacités de la Maison-Blanche. Le Japon, le Pakistan et l’Europe ont également annoncé des sanctions contre les mollahs. On pourrait penser que les mollahs sont en réel danger. Il n’en est rien car la presque totalité des sanctions sont des sanctions déjà adoptées. Bref, c’est de la poudre aux yeux...


23.06.2010

Iran : La semaine en images n°122

Le 12 juin dernier devait avoir lieu l’anniversaire du Mouvement Vert partisan de Moussavi qui prône le retour aux valeurs de la révolution islamique, c’est-à-dire le refus de tout compromis avec l’Occident. Ce Mouvement soi-disant démocratique a été inventé par le régime pour donner une légitimité populaire au refus de tout dialogue ou apaisement avec les Américains. Il y a un an, les Iraniens qui connaissent bien le passé de Moussavi n’étaient pas descendus dans les rues à l’appel de ce mouvement le représentant, ils ont agi de même cette année. En revanche, l’année dernière, les Iraniens avaient profité de l’autorisation de manifester accordée à cette fausse opposition pour descendre massivement dans les rues le 15 juin. Cela avait donné lieu à un soulèvement qui avait duré 10 jours faisant des centaines de morts. Cette semaine, pressé par une nouvelle résolution, Téhéran devait absolument réanimer ce Mouvement Vert de repli islamique. Il a donc déployé des trésors d’efforts indirects pour encourager une mobilisation à l’occasion de l’anniversaire du soulèvement du peuple iranien. Ces efforts ont été un échec : il n’a pas pu entrer dans l’ère de refus légitime qui neutraliserait les résolutions onusiennes et leurs lots de sanctions qui visent les Pasdaran, milice islamiste mais aussi pilier économique du régime. De fait, il s’est retrouvé en prise directe avec les sanctions qui le visent. La semaine a été une suite d’efforts discrets pour la réanimation du Mouvement Vert et de discours dynamiques faisant état de sa capacité à surmonter toutes les sanctions et leurs promesses de difficultés économiques.


20.06.2010

Iran : La Russie menace de quitter les Six !

Washington vient d’adopter de nouvelles sanctions contre Téhéran. De tous les avis même celui de l’AFP, ces sanctions ne sont nullement en mesure d’aggraver la situation économique des mollahs. Bien qu’elles soient dépourvues d’un quelconque effet sur la crise, Moscou a vivement protesté en menaçant de quitter le groupe des Six. Le secrétaire américain de la défense, Robert Gates, a qualité cette attitude de schizophrénique.


18.06.2010

Iran : Le contrat gazier du siècle !

La résolution 1929 adoptée le 9 juin par le Conseil de sécurité a annoncé l’adoption de nouvelles sanctions visant les Pasdaran. Cette milice est aussi un important holding financier. De fait la résolution annonçait de nouvelles difficultés économiques pour le régime. Pour montrer que ce pilier économique se portait bien, Téhéran a annoncé hier l’achat par les Pasdaran de plusieurs blocs du champ gazier South Pars pour un montant record de 21 milliards de dollars.


16.06.2010

Iran-Transports maritime : un embargo illusoire

Hier à Istanbul lors du sommet de CICA, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a affirmé qu’un accord avait été « pratiquement trouvé » sur un projet de résolution sanctionnant l’Iran pour son programme nucléaire. Cette résolution sera d’ailleurs soumise au vote ce mercredi 9 juin. En mai dernier, encore une fois les Russes avaient fait savoir que le brouillon de la résolution contenait un renforcement des inspections des cargos iraniens : on pourrait désormais fouiller les cargos iraniens non seulement dans les ports, mais aussi dans les eaux internationales. La mesure n’est pas superflue car comme Téhéran a trouvé les moyens de contourner l’embargo en vigueur.

par Kavoshgar


09.06.2010

Iran–Sea Transport : The embargo delusion

Yesterday in Istanbul, at the CICA summit, the Russian Prime Minister Vladimir Poutine stated that an agreement was “almost made” regarding a project of a resolution that would sanction Iran because of its nuclear program. This resolution will moreover be subjected to the vote today. Last May, one again Russians announced that the draft of the resolution mentioned a reinforcement of inspections of Iranian cargos. Then it would be possible to go through Iranian vessels not only in the ports but as well on international waters. Such step is not unnecessary because Tehran has found some ways to get round the current embargo.


09.06.2010

EXCLUSIVE – IRAN : WASHINGTON GETS ROUND ITS OWN SANCTIONS

© IRAN-RESIST.ORG – May 25, 2010 | While we talk about new sanctions against the mullahs and their trade partners (European, Chinese or Russian), an American former senior civil servant revealed that 18 American banks were keeping relations with some Iranian financial establishments that are mentioned on the American black list. In the same way, in April 2009, the mullahs revealed that the main American banks offered them to go further by opening branches in Tehran. In June 2009, London revealed that Washington authorized in secret the Indians to maintain high level trade relations with the mullahs. Yesterday the mullahs themselves announced they won an important Indian oil call for offer that was launched in September 2009 which would not happen without the American’s approval. Washington plays a double game with the mullahs but with the international community as well.


09.06.2010

Exclusif - Iran : Washington contourne ses propres sanctions

Alors que l’on parle des nouvelles sanctions à l’encontre des mollahs et de leurs partenaires commerciaux (européens, chinois ou russes), un ancien haut fonctionnaire américain a révélé que 18 banques américaines entretenaient des relations avec des établissements financiers iraniens inscrits sur la liste noire américaine. Dans le même genre, en avril 2009, les mollahs ont révélé que les principales banques américaines lui avaient proposé d’aller plus loin en ouvrant des succursales à Téhéran. En juin 2009, Londres avait révélé que Washington avait autorisé en cachette les Indiens à entretenir des relations commerciales de haut niveau avec les mollahs. Hier, les mollahs eux-mêmes ont annoncé qu’ils avaient gagné un important appel d’offre pétrolier indien lancé en septembre 2009, ce qui ne saurait être fait sans l’accord des Américains. Washington joue un double jeu contre les mollahs, mais aussi contre la communauté internationale.


25.05.2010

Iran : La longue marche de l’Europe vers la Chine

Très récemment, après de longues années à refuser toutes sanctions contre les mollahs, la Chine a donné son accord à des sanctions modérées en parallèle avec le dialogue avec Téhéran. Au même moment, la Britannique Catherine Ashton, le remplaçant britannique de Solana aux Affaires étrangères européennes, éloignait la possibilité de sanctions européennes en se disant en faveur d’une décision commune à l’unanimité, impossible à réaliser, au point qu’elle est entrée en conflit avec le président Sarkozy qui prône des sanctions sans ce processus invalidant. Il y a deux jours, Ashton, en route pour Tokyo pour participer au sommet UE-Japon, s’est arrêtée à Pékin où se trouve le président Sarkozy pour parler des sanctions avec le président chinois Hu Jintao. Selon une source britannique, les deux parties se sont mises d’accord sur la nécessité de sanctions modérées en parallèle avec le dialogue. Autrement dit, Catherine Ashton a aligné les positions européennes sur celles de la Chine. C’est une évolution très importante.


01.05.2010

Iran-sanctions : Washington veut mener la danse

Un jour après l’accord de la Chine pour l’adoption des sanctions multilatérales, les raffineries indiennes Reliance qui réalisent la majorité de leur chiffre d’affaires avec les Etats-Unis ont annoncé hier la fin de toutes leurs relations avec l’Iran, ce qui suspend ses achats de pétrole, mais aussi d’importantes livraisons d’essence ou de gazole. Bien que derrière cette rupture, Washington n’en a pas parlé. Il mène discrètement la danse.


02.04.2010

Iran : Scène de règlements de comptes américano-russes

Il y a quelques jours, Washington était en faveur des sanctions très douloureuses contre Téhéran. Moscou n’aimait pas. Depuis hier, Moscou aime, mais on n’entend plus Washington sur le sujet. La crise nucléaire iranienne initiée par des accusations américaines n’est pas seulement un conflit entre Washington et Téhéran, mais aussi un conflit entre Washington et Moscou. Nous sommes peut-être face au retour d’un monde bipolaire dont les têtes nucléaires nous hantent encore.


27.03.2010

Iran : Un petit durcissement trompeur sur le front des sanctions

Dans tout conflit diplomatique, il y a une grande part de diplomatie de l’ombre ou de négociations secrètes. Dans le cas de la crise nucléaire iranienne initiée par Washington, cette part très importante a été confiée par les Américains à la Turquie. Alors que tout commerce d’envergure est strictement interdit avec les mollahs, les Turcs leur proposent régulièrement d’importants contrats d’investissements à des moments précis où ces derniers sont au plus mal par la faute des sanctions américaines. Dans le cadre de ce chantage diplomatique, la Turquie avait récemment affirmé qu’elle voulait investir plusieurs milliards de dollars dans le secteur gazier iranien : elle vient d’annoncer un possible abandon de ces investissements au moment où les membres du Conseil de Sécurité se sont réunis pour parler sanctions. | Décodages |


26.03.2010



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