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Iran : Le contrat gazier du siècle !
16.06.2010

La résolution 1929 adoptée le 9 juin par le Conseil de sécurité a annoncé l’adoption de nouvelles sanctions visant les Pasdaran. Cette milice est aussi un important holding financier. De fait la résolution annonçait de nouvelles difficultés économiques pour le régime. Pour montrer que ce pilier économique se portait bien, Téhéran a annoncé hier l’achat par les Pasdaran de plusieurs blocs du champ gazier South Pars pour un montant record de 21 milliards de dollars.



Selon le régime, c’est le contrat du siècle : l’Etat a fait d’excellentes affaires en cédant pour un prix très élevé des blocs 13, 14, 19, 22, 23 et 24 jadis proposés à des compagnies internationales à plusieurs compagnies ou entreprises iraniennes.

La phase 13 qui avait initialement été proposée à Shell et Repsol a été cédée à un consortium formé par Mina ainsi que Petro Paydar Iranian et Sadra. La phase 14 également proposée initialement à Shell et Persol a été cédée à un consortium formé par l’organisation nationale pour l’innovation IDRO, la Compagnie nationale de Forage (NIDC) et l’IOEC. La phase 19 a été cédée à Petro Pars et l’IOEC ; et les phases 22 à 23 ont été vendues à Sadra déjà citée plus haut qui appartient aux Pasdaran, mais aussi à Petro Sina Aria qui appartient aussi aux Pasdaran.

La réalité est moins rose : le régime a cédé à lui-même des champs gaziers qui ne trouvaient pas de preneurs ! Il n’a pas gagné un centime. C’est une petite ruse pour faire oublier l’absence d’investissements étrangers en Iran qui privent le pays de devises nécessaires pour ses achats : l’essence, l’eau, fruits et légumes ou encore viandes. Dans la même veine, la veille, le commandant en chef adjoint des Pasdaran, le général Hossein Salami avait annoncé que les Pasdaran étaient une force économique solide.

Cette annonce de la fausse vente de 21 milliards de dollars faisant état d’une puissance économique inébranlable a fait réagir la Grande-Bretagne qui est à l’origine des dernières demandes de sanctions contre Téhéran. Pour démontrer que Téhéran mentais, le site de la BBC en persan a révélé que Sadra était une société en faillite depuis plusieurs années en raison de ses dettes alors que Petro Paydar Iranian et Petro Sina Aria étaient totalement inconnues, c’est-à-dire créées pour l’occasion.

Pour notre part, nous pouvons ajouter qu’en 2006, Téhéran avait déjà fait état de la vente des blocs 15 et 16 du champ gazier South Pars aux Pasdaran : fautes de devises, les travaux ont été abandonnés et 6000 ouvriers ont été licenciés. L’achat annoncé hier va rappeler ce fiasco aux Iraniens. En mentant aux Occidentaux pour cacher ses difficultés économiques, Téhéran s’expose à une montée du mécontentement intérieur.

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| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Pasdaran, Gardiens de la Révolution |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |