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14 - 24.07.2018
Semaine 542-543 :
Les grimaces des vaincus !

En 2016, Washington a renoncé à sa diplomatie islamiste conçue par le géopoliticien russophobe et sinophobe Brzezinski, car elle avait produit des troubles géopolitiques graves sans lui offrir des alliés bénéfiques à ses intérêts pétroliers. Ce changement de ligne a été concrétisé par la mise à l’écart de l’Establishment républicain et démocrate en place depuis 1973 par des révélations pénalisantes sur son candidat Hillary Clinton pour aider l’élection de Trump qui n’en faisait pas partie. Les États arabes ont enfin été autorisés à évoquer le terrorisme sciemment déstabilisateur des mollahs au Moyen-Orient.

Les mollahs ont alors soutenu les Houthis. Ils ont aussi essayé de liguer les Européens contre Trump en leur vendant du pétrole très bon marché et en leur achetant tous leurs surplus non vendus. Mais les Européens n’ont pu les sauver en raison de leur terrorisme. Les mollahs se sont retrouvés incapables d’approvisionner leur marché intérieur. Ils ont annulé les épargnes de leurs miliciens de base pour limiter leur pouvoir d’achat et éviter une pénurie généralisée. Ce geste a entraîné leur rupture en novembre 2017 ! Ces miliciens se sont ralliés au peuple pour demander la fin du régime et le rétablissement de la monarchie progressiste des Pahlavi.

Les mollahs, fragilisés par la rupture de leurs miliciens chargés de leur sécurité, ont alors menacé la sécurité du détroit d’Ormuz. Les grandes puissances dont la Russie les ont punis en renouvelant le classement des mollahs sur la liste noire des pays qui financent le terrorisme et en les privant ainsi de tout investissement étranger.

Les mollahs fragilisés en Iran ont intensifié le terrorisme en Syrie contre les Américains et les Israéliens pour diviser la coalition russo-américaine. Ils ont excédé la Russie et la Syrie. Ils ont laissé les troupes de l’OTAN (États-Unis+France+Grande-Bretagne) bombarder le centre de commandement des actions terroristes des mollahs situé à Al Qisa près de Damas, les privant de tout moyen pour assurer leur survie par le chaos.

Trump a alors profité de cette unité internationale et régionale contre les mollahs pour se retirer de l’accord de Vienne et demander un nouvel accord pour garantir la fin de leur terrorisme. Il a aussi annoncé le rétablissement progressif des précédentes sanctions américaines contre eux et leurs partenaires pour y parvenir.

Les autres signataires, les 4+1 dont les Européens, qui étaient ces partenaires, ont critiqué Trump tout en lui donnant raison sur le fonds et ont tenté d’obtenir des compensations (économiques ou stratégiques) contre leur soutien à son plan. Trump a contré ses manœuvres qui retardaient son succès en proposant un deal aux Russes sur la Syrie et en évoquant des sanctions contre les Chinois et les Européens et pu obtenir l’adhésion de ces derniers à sa lutte contre les mollahs terroristes.

Dans la foulée, les mollahs, de plus en plus contestés et de plus en plus isolés en Iran, ont aussi perdu leur fournisseur de missiles par la faute du deal proposé par Trump à Kim Jung Un. Les mollahs ont aussi perdu leurs bases en Irak et au Liban par la faute de la défaite de leurs alliés locaux ou leur adhésion au bloc arabe pro-Trump ! Les mollahs ont de fait perdu des pays par où fuir au cas où la combinaison de leurs problèmes provoquerait leur chute !

La Russie a alors confirmé son envie d’alliance avec Trump en s’alliant selon ses vœux à l’Arabie Saoudite pour augmenter la production de l’OPEP et faciliter l’embargo pétrolier contre les mollahs !

Cette dernière annonce a amplifié la panique interne. Les mollahs ont alors coupé l’eau des régions du sud du pays pour augmenter leurs exportations d’eau vers l’Irak et le Koweït afin de bénéficier de leur soutien à l’OPEP ou obtenir un droit d’asile chez eux... Les habitants privés d’eau se sont révoltés contre le régime ! Les mollahs ont maintenu la fourniture de l’eau à voisins chiites pour se préserver un corridor de fuite si leur régime était menacé.

La panique s’est intensifiée au sein du régime ! Les mollahs ont alors encore augmenté les taux de vente de leur or et leurs dollars et ont provoqué la révolte des Bazaris et les dizaines de milliers de gens qui travaillent au Bazar. Les miliciens de la police les ont aidés à marcher sur le Parlement et en finir avec les mollahs qui manœuvraient seulement pour leur intérêt personnel, mais leur coup a échoué par la faute de l’inexpérience des manifestants.

Les mollahs très affectés par ce coup ont mis en scène une opposition interne à Rohani pour calmer la contestation. Ils ont aussi baissé les taux de vente de leur or et leurs dollars pour calmer leurs nantis nantis et les Bazaris. Ils ont enfin annoncé une tournée diplomatico-commerciale en Suisse et en Autriche et la possibilité de signer de grands contrats avec ces pays pour forcer les grandes puissances européennes à les soutenir

Avant cette tournée, Washington a encouragé la révolte des collaborateurs du régime en révélant que les mollahs avaient déposé 148 milliards de dollars des revenus du pays dans les banques américaines et a semé la panique chez les mollahs en saisissant cet argent qui pouvait les aider à acheter des soutiens en Suisse et en Autriche ! Les autres grandes puissances ont pris position contre les mollahs en les préservant les mollahs sur la liste noire du FATF pour entrer dans le secret des avoirs saisis et sans doute pour saisir d’autres avoirs des mollahs déposés sur leurs territoires !

Les mollahs ont maintenu leur tournée tactique en Suisse et en Autriche pour insinuer qu’ils avaient une chance de survie pour retenir leurs collaborateurs à leurs côtés. Voici le récit de cette tournée, de son échec programmé, les conséquences positives de cet échec pour Trump et ses terribles conséquences de tout ceci pour les mollahs et leur régime agonisant !


13 - 04.07.2013
Iran : La semaine en images n°280
Rohani, l’homme invisible du régime des mollahs

Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le petromonarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement (CDIR). Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Il a placé à ses côtés un autre mollah sécuritaire, Rowhani, chef du bureau des études stratégiques du CDIR, dans le rôle de négociateur pour épuiser Washington dans marchandages procéduriers via des intermédiaires toujours plus nombreux (d’abord les Britanniques, puis la Troïka, puis la Russie, à nouveau Troïka...). Washington s’est lassé de ses manœuvres dilatoires : il a durci ses positions en évoquant des frappes préventives...

En 2005, Rafsandjani tenu en échec, encore critiqué par ses rivaux, est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani (directeur des médias du régime). Ce retour à une politique d’intimidation délibérée a été encore une erreur tactique car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes en 2007-2008, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, faisant tout pour entraîner le régime dans un excès contraire aux marchandages en cours, mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Les Larijani et les Chefs Pasdaran de la police dont les noms restent associés aux répressions ont dénoncé le projet comme une déviation dangereuse, mais le clergé lié à Londres ne l’a pas condamnée. Le clergé allait aussi participer au sabordage du régime agonisant pour restaurer son image !

En février dernier, alors que le régime était ainsi en décomposition, il a été confrontée à l’émergence d’une contestation populaire très forte avec notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan. Les partisans de la déviation ont voulu accélérer le processus par un grand rassemblement dans le grand stade de foot à Téhéran, mais le peuple et des éléments dissidents ont boycotté ce rassemblement. La solution de déviation opportuniste étant en panne, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter de l’or et des dollars, mettant la banque centrale en difficulté. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient en échange d’un deal avec Washington : il a décidé de se représenter aux élections pour avoir une tribune et l’opportunité de réunir des foules afin d’avoir les moyens de lancer le plus rapidement possible sa déviation express pour sauver sa peau.

Washington a alors annoncé qu’il allait sous peu interdire toute exportation d’or vers le pays dans le but d’amplifier la panique des hommes d’affaires du régime. Les dirigeants déjà très isolés étaient face à une énorme crise. Ils n’avaient plus aucun intérêt à cautionner d’aucune manière la solution (de Rafsandjani et de Londres) basée sur l’amplification de la crise. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil constitutionnel devaient trancher en faveur ou contre la candidature de Rafsandjani, ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres.

L’éviction de Rafsandjani et la rupture avec Londres a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles et enfin les intellectuels propagandistes entre autres les journalistes. Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington a leur céder des garanties de sécurité.

Mais les Larijani avaient vite rejeté Jalili car il n’a jamais été un de leurs amis. Cette querelle avait permis aux autres candidats d’espérer. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, responsable des stratégies sécuritaires du régime, ex négociateur nucléaire, et aussi ex-responsable de la base militaro-industrielle Khatom-ol Anbia des Pasdaran, avait profité de la division au sein du nouvel ordre pour évoquer son admiration pour Erdogan, se plaçant comme un bon interlocuteur de Washington (pour obtenir le soutien du clergé à sa candidature, mais sans y parvenir car il avait seulement su par le passé énerver Washington).

Au même moment, la situation interne s’est dégradée : deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des émeutes dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont paniqué : ils ont tenté de relancer du Mouvement Vert pour canaliser l’agitation naissante. Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint le mouvement alors qu’il n’avait jamais soutenu Moussavi.

Cette relance du Mouvement Vert n’a eu aucun succès populaire, mais Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié ce choix du régime et le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses attentes ou ses pions. Il a salué sa candidature. Le clergé, patron du nouvel ordre interne, a lâché Jalili. Il a aussitôt changé de discours revenant à sa position de bras de fer mou, via des manœuvres dilatoires, lorsqu’il était le responsable du Conseil ’iranien) de sécurité et à ce titre, le responsable des négociations nucléaire.Les médias ont annoncé des soutiens forts à Rowhani pour justifier son élection. Mais sur le terrain, il ne sut jamais mobiliser en interne ou au-delà par ses évidentes fausses promesses de modération pour les Iraniens.

Ce boycott du candidat Rowhani qui était synonyme d’un rejet du régime a été confirmé par un boycott absolu des élections par le peuple et les forces dissidents comme les militaires de base, les Pasdaran de base, les Bassidjis, les mollahs de base On n’a également pas vu voter les riches proches du régime ou encore les chefs Pasdaran qui n’ont pas pu imposer leur candidat. Le boycott a aussi continué par l’absence de tout rassemblement de joie après les résultats partiels donnant une victoire écrasante à Rowhani. Le nouveau champion du régime n’avait clairement aucune assise pour gouverner. Il est d’ailleurs resté muet sur la composition de son cabinet.


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La semaine dernière, ce mauvais départ de Rowhani a donné lieu à une très grosse panique interne des richissimes haut responsables du régime : ils ont repris l’achat du dollar. Le billet vert a progressé de 33% en quelques heures. Rowhani s’est vu rapprocher l’échéance finale : il a organisé une conférence de presse pour relancer sa politique de bras de fer mou, en évoquant une base d’accord sur une vieille proposition obsolète de Chirac pour impliquer les Français comme partenaire de résistance à Washington. Rowhani a aussi donné carte blanche à Larijani d’attaquer Rafsandjani pour le contenir par la menace. Il n’y avait là aucune solution constructive. Les nantis du régime ont davantage paniqué, ils ont continué à acheter des dollars, menaçant le régime de banqueroute.

Le peuple qui résiste au régime s’est aussi saisi l’occasion d’une victoire en coupe du monde de football pour envahir les rues avec des slogans hostiles et les forces de l’ordre sont restés passifs ou du côté du peuple.

Londres a alors accusé lourdement le régime d’avoir augmenter sérieusement son parc de centrifugeuse, de contrôler la région via le Hezbollah et les chiites Irakiens pour l’exposer à des sanctions plus lourdes et saboter ses dialogues ou encore les efforts de blanchiment du Quai d’Orsay. Rowhani et ses chefs du clergé étaient coincés au bout d’une semaine de pouvoir. Aucune date n’a été annoncée pour la passation du pouvoir... Ils allaient vers une nouvelle panique.

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Cette semaine, le régime épuisé et honni avait trois événements importants à son programme :
- Organiser dès samedi la semaine du pouvoir judiciaire avec une bonne majorité de ses 16,000 juges et la président du nouveau président qui est juriste,
- Célébrer à partir de dimanche soir et pendant 3 jours l’anniversaire de la naissance de l’Imam caché, Mahdi, avec la participation du peuple, de ses fidèles et de nouveau président, et enfin,
- Commémorer vendredi avec tous hauts dirigeants sa survie après un grand attentat (en fait organisé par Rafsandjani pour éliminer les pro-américains).

Mais ces événements sont boycottés depuis plusieurs années : le régime devait donc utiliser des images archives incluant le nouveau président. Or celui-ci a toujours été un homme de l’ombre et ne figure sur aucune image d’archive ! Le régime était privé de sa roue de secours habituelle. Il a multiplié les opérations de diversion ! Voici le récit en images d’une semaine de délires.


13 - 06.09.2012
Iran : La semaine en images n°237

Topo Générale. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées destiner à récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, pour continuer cette politique de monnayage des protections, Rafsandjani (devenu grâce à la présidence du Conseil de Discernement le patron officiel du régime) était en difficulté. Il a baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !
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Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants ne songeaient pas à défendre leur droit. Les précédents ne valaient pas mieux. Les derniers compagnons du régime devaient songer à leur propre avenir : le régime a été confronté une nouvelle baisse de participation à ses manifestations. En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

En 2012, Washington a forcé les Européens de rompre les relations protectrices et a annoncé des mesures complémentaires lourdes pour paniquer Larijani, le pousser à s’agiter pour ses intérêts afin de déprimer davantage les derniers fidèles du régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment suspendu leur achat pétrolier, privant le régime de 50% de ses revenus en dollar. La peur de la banqueroute et des pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Dans ces conditions d’extrême faiblesse et d’isolement, aux cours de deux dernières semaines, le régime deux grands problèmes : il ne savait pas comment organiser la journée anti-israélienne de Qods et de vastes prières publiques dans toutes les rues du pays à l’occasion d’Eyd-é FETR ou la fin du Ramadan. Avec seulement 250 nervis à leurs côtés, les mollahs disposaient d’au plus 1000 manifestants en comptant les familles de leurs miliciens. Ils devaient donc nécessairement tout miser sur la mise en scène, des images d’archives et la propagande.

A 5 jours de la journée de Qods, un terrible tremblement de terre a dévasté le nord-ouest du pays endommageant 530,000 habitations et faisant au moins 16,000 morts. Les mollahs ont ignoré cette tragédie pour rester concentrer sur leur propagande ! Cette attitude leur a valu une nouvelle baisse de participation parmi leurs derniers fidèles. La journée de Qods n’a réuni que 200 à 250 personnes (un quart de leurs fidèles) sur un circuit fermé et sécurisé sur un tronçon urbain de Téhéran !

Le régime était alors très embêté par Eyd-é FETR et ses grandes prières publiques. Il a oublié de parler de cette « fête » qu’il ne pouvait pas organiser : toute info sur la date de la fin du Ramadan a été soigneusement censurée et les médias ont été focalisés sur l’organisation « hors du commun » du prochain Sommet annuel des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA), "Sommet" pendant lequel il devait recevoir la présidence annuelle du Mouvement. En se focalisant sur ce Sommet, le régime voulait zapper Eyd Fetr pour cacher son isolement et il espérait aussi rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines.

Mais la publication de la date de la fin du Ramadan sur le site iranien de l’ayatollah Sistani, le plus important Guide spirituel des chiites, l’a fait revenir à la réalité. Pris au dépourvu, il a publié des images d’archives de prières collectives qui n’étaient nullement conformes aux règles très strictes de la prière de Fetr. Son isolement a de nouveau sauté aux yeux de ses derniers collaborateurs. Par ailleurs, Washington n’a cessé de l’humilier en s’opposant à la participation des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) notamment l’actuel président Egyptien Morsi, actuel président du MNA ou de Ban Ki-moon, avant d’humilier davantage le régime en autorisant ces derniers d’y aller à condition pour critiquer le régime chez lui pendant le Sommet !

Au même moment, les mollahs avaient repris le dialogue sur le nucléaire pour obtenir une pause dans les sanctions. Ils avaient multiplié des déclarations hostiles pour prouver à leurs derniers compagnons qu’ils n’allaient les vendre à ces négociations pour obtenir des garanties de sécurité pour eux-mêmes. Washington devait riposter. Mais puisqu’il ne veut pas anéantir le régime islamique, il s’était contenté de le menacer sans adopter des sanctions en rapport avec les déclarations très hostiles du régime. De fait, le régime ne savait si Washington allait ou pas le bousculer pendant le Sommet du MNA.

La situation était difficile. Le régime a peur que le peuple profite de la présence de Ban Ki-moon et des journalistes étrangers à Téhéran pour manifester et montrer son hostilité. Il a sans cesse insisté sur ses capacités sécuritaires pour intimider le peuple et empêcher la contestation, mais se doutant de ses capacités, il a également réveillé son opposition officielle, le Mouvement Vert, pour qu’il puisse se mêler au jeu et calmer les slogans en cas de démarrage d’une action hostile.

Cette semaine, le régime attendait les délégations d’experts et de diplomates pour régler les modalités des interventions pour le Sommet des chefs d’Etat de MNA qui devait avoir lieu et vendredi soir. De fait, le régime entendait utiliser ce Sommet pour affirmer qu’il avait des alliés, mais il s’attendait aussi à une possible action hostile de la part du peuple et des pro-américains. Il était excité, nerveux et tendu. Voici le récit en images d’une semaine de craintes, d’espoirs, de tensions, de frustrations et finalement de déceptions politiques et diplomatiques pour le régime des mollahs.



13 - 02.08.2013
Iran : La semaine en images n°284
La semaine empoisonnée !
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Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
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Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement (CDIR). Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Il a placé à ses côtés un autre mollah sécuritaire, Rowhani, chef du bureau des études stratégiques du CDIR, dans le rôle de négociateur pour épuiser Washington dans marchandages procéduriers via des intermédiaires toujours plus nombreux (d’abord les Britanniques, puis la Troïka, puis la Russie, à nouveau Troïka...). Washington s’est lassé de ses manœuvres dilatoires : il a durci ses positions en évoquant des frappes préventives...

En 2005, Rafsandjani tenu en échec, encore critiqué par ses rivaux, est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani (directeur des médias du régime). Ce retour à une politique d’intimidation délibérée a été encore une erreur tactique car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes en 2007-2008, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, faisant tout pour entraîner le régime dans un excès contraire aux marchandages en cours, Mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani (à nouveau soutenu par Londres) lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Le clergé lié à Londres n’a pas condamné les échos de déviation de la ligne officielle sous la direction de l’ex-ministre candidat présidentiel Rahim-Mashaï, beau-frère d’Ahmadinejad et surtout l’un des pions sécuritaires de Rafsandjani. Les nantis du régime ont apprécié ce projet opportuniste leur évitant les affres de l’exil, mais pas les Larijani et certains Chefs Pasdaran dont les noms restent associés à toutes les répressions.

Mais en février de cette année, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan qui ont en évidence le manque de policiers fidèles. De grands rassemblements avec des slogans monarchistes ont confirmé l’hostilité du peuple vis-à-vis du régime. Le scénario de déviation devait s’accélérer. Les élections étant loin, Ahmadinejad, pion ultra-islamiste de Rafsandjani, a été dépeint comme un déviationniste. Mais en avril, le peuple et les éléments qui ont rompu avec le régime ont boycotté le grand rassemblement en faveur de cette déviation opportuniste. La solution de déviation étant rejetée par le peuple et les groupes étatiques dissidents, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter des dollars, provoquant une situation de crise grave. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient : il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections pour une déviation express. Sa volonté de se lancer alors que sa solution opportuniste est rejetée par le peuple a indisposé les autres du régime. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil Constitutionnel ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres. La rupture avec Londres et l’exclusion de Rafsandjani, l’homme clef de Londres, a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé essentiellement par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles, les acteurs clefs du terrorisme (Velayati, Rohani, Pour-mohammadi, Mohmmad-Najjar...) et enfin les intellectuels propagandistes (journalistes, écrivains, cinéastes, acteurs, faux opposants).

Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont d’abord choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington à leur céder des garanties de sécurité. Mais les Larijani ont rejeté cette candidature. Les Pasdaran ont tenté d’imposer par la force l’ex-chef de la police et l’actuel maire de Téhéran Ghalibaf. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, ex-responsable des stratégies sécuritaires du régime, ex négociateur nucléaire, et aussi ex-responsable de la base militaro-industrielle Khatom-ol Anbia des Pasdaran, s’est présenté comme l’ami de Washington pour jouer sa propre carte.

A ce moment où le régime était très divisé, la situation interne s’est encore dégradée : deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des émeutes dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont paniqué : ils ont tenté de relancer du Mouvement Vert pour canaliser l’agitation naissante. Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint le mouvement... Le peuple et les groupes dissidents n’ont pas suivi, mais Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses pions. Il a salué sa candidature. Le clergé, patron du nouvel ordre interne, a lâché Jalili pour Rowhani pour être le responsable des marchandages avec Washington. Rohani a alors oublié le discours personnel pro-américain revenant à sa position de bras de fer mou via des manœuvres dilatoires, la politique de base dans les négociations avec Washington comme lorsqu’il les dirigeaient à la tête du Conseil (iranien) de la sécurité. Les médias ont annoncé des soutiens forts à Rowhani pour justifier son élection. Mais sur le terrain, il ne sut jamais mobiliser même en interne car sa présidence annoncée n’apportait aucune réelle solution aux sanctions.

Ce boycott du candidat Rowhani qui était synonyme d’un rejet du régime a été confirmé par un boycott absolu des élections par le peuple et les groupes dissidents, mais aussi les riches issus du régime ou encore les chefs Pasdaran qui n’avaient pas pu imposer leur candidat pour contrôler les marchandages. Le Nouveau négociateur du régime n’avait aucune base. Il n’y a eu aucun rassemblement de joie en sa faveur, mais plutôt, une très grosse panique financière au lendemain de son élection. Rowhani s’est vu rapprocher l’échéance finale : il a organisé une conférence de presse pour relancer sa politique de bras de fer mou. Il n’y avait là aucune solution constructive. Les nantis du régime ont davantage paniqué, accélérant leurs achats d’or et de dollar, menaçant le régime de banqueroute. Dans la foulée, le régime a constaté la sympathie des ses derniers policiers avec le peuple à l’occasion de manifestations populaires hostiles après un match de foot. Rohani est devenu plus prudent, il a cessé de parler, se laissant une marge pour virer de bord et joindre le camp des déviationnistes pour sauver sa tête au cas où le peuple se montrerait plus offensif.

Washington a renouvelé son offre de dialogue, mais n’a rien obtenu de Rohani qui est trop isolé ou indécis pour agir. Il a alors mis à l’exécution un grand nombre de nouvelles sanctions très fortes sur le pétrole, les compagnies de transports maritimes approvisionnant le pays, l’exportation et l’importation de l’or et divers minerais (dernières sources de devises du régime) et aussi le constructeur automobile Iran-Khodro pour accélérer sa faillite et agiter le milieux ouvriers très dépendants de cette industrie. La bourse a alors chuté et les achats de dollars ont repris. Rohani n’a pas apelé le peuple à une manifestation hostile à ces mesures car son électorat et bidon. Le régime ne pouvait même pas simuler le soutien du peuple car il n’avait pas d’images d’archives de mondanité avec Rohani (qui est un homme d’ombre). Le régime s’est réfugié dans des diversions médiatiques pour détourner l’attention de ses derniers compagnons de son manque de solution.

Les Russes, inquiets par cette solution superficielle, avaient proposé une alliance forte aux ayatollahs en difficulté, mais ces derniers n’avaient pas donné de suite car cela ne changerait rien aux sanctions, ce qui avait entraîné la rupture des Russes. La nouvelle caste et son champion Rohani s’étaient alors tournés vers la Chine qui les connaissant bien n’avait pas répondu à leur appel intéressé mais sans sincérité. Le régime s’est retrouvé bien seul, ce qui a entraîné une nouvelle panique interne. Au même moment, le début du Ramadan et les mosquées vides, ainsi qu’une très importante soulèvement régional que le régime n’a pu contenir ont confirmé que le régime était isolé et fragile et n’avait plus de temps pour sa politique de bras de fer mou avec Washington, il ne lui restait que deux options peu formidables : accepter n’importe quel compromis avec Washington (sans des garanties pour tout le monde) ou la capitulation devant le peuple également sans aucune garantie de survie pour tout le monde.


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La semaine dernière, dans ce contexte difficile, la contestation interne est montée d’un cran par l’installation de milliers d’ouvriers de divers secteurs en faillite aux alentours du Parlement. Washington a alors indirectement évoqué la reconnaissance du droit à l’enrichissement pour intéresser le régime avant qu’il ne soit emportée par la contestation qui couve. Aucun des patrons du régime n’a saisi l’offre car désormais face à la contestation qui couve, il leur faut une entente avec Washington ou des garanties de sécurité pour partir en toute sécurité. Washington a de nouveau privé de régime de l’une des ses dernières sources de devises (l’Inde). Le régime s’est retrouvé face à un manque de devises et le risque de pénurie. La grande hantise du régime est de manquer de carburant pour produire d’électricité et de sombrer dans le chaos. Il a réquisitionné toutes les eaux possibles pour la production d’électricité dans ses 3 barrages, vestiges de l’ère du Shah. Le régime était désespéré. La panique a refait surface, la bourse a chuté pendant 4 jours de suite, les gens vendaient des biens pour se procurer de l’argent et acheter de l’Or et des devises.

Rohani est resté muet et invisible. Il a donné à croire à ses compères qu’il voulait libérer Moussavi et Karroubi pour tenter une nouvelle révolution Verte afin de passer les clefs de la maison aux islamistes de Washington (dans l’espoir que cette formule soi-disant démocratique lui assure un ticket de sortie sécurisé). Les insolvables du régime se sont opposés à la formation de tout cabinet ouvrant la voie à un « complot contre le régime ». Les Chefs Pasdaran dont le concours est nécessaire pour ce projet de transition sont restés flous, donnant l’impression qu’ils voulaient négocier une place de choix sur la liste des demandes de garanties de sécurité. Les Larijani qui veulent aussi la priorité pour le même genre de garanties ont commencé à attaquer les Pasdaran. Cette division a amplifié la panique interne. même moment, une action spectaculaire de levée de voile de deux iraniennes en plein jour a mis le régime devant la réalité de la contestation. Les Chefs Pasdaran n’ont pas marché dans la combine (du cabinet de complot) qui pouvait déraper plus fort qu’en 2009.

A défaut d’un soutien des Chefs Pasdaran, le nouveau capitaine du régime désespéré a tenté de relancer une agitation populaire contrôlée par une contestation officielle interne contre la fermeture d’un centre étatique de Cinéma. Puis en combinaison avec le pouvoir judiciaire des Larijani, Rohani a promis l’immunité aux proches de Rafsandjani pour les débaucher et constituer un bloc fort. Mais la combine du Cinéma n’a pas pris et seulement trois pions usés de Rafsandjani l’ont lâché. Le projet Vert (pour la transmission du pouvoir aux pions islamistes de Washington) était fichu. Par ailleurs, Rafsandjani pouvait encore manoeuvrer au mieux de ses intérêts (en déviant du régime). Enfin, Rohani, le nouveau capitaine du régime, n’avait pu former une base solide pour manoeuvrer malgré la contestation, les manœuvres de ses rivaux et les sanctions qui accentuent le mécontentement et diminuent les délais.


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Cette semaine, le régime avait les mêmes problèmes à résoudre : la présences des ouvriers contestataires aux abords du Parlement, la panique interne, les divisions entres clans et l’indécision du nouveau capitaine du régime ! Pour Washington, le régime accélérait sa chute par son refus de tout compromis. Washington a annoncé un nouveau délai pour la diplomatie (pour éviter des sanctions forcément fatales au régime qui est très affaibli). Le Guide a dit « oui, mais »... Tout le monde a compris que le régime allait marchander alors qu’il n’a guère de temps pour une bonne négociation. Les compagnons du régime n’ont pas apprécié et on a assisté à une nouvelle panique financière interne. Les Russes ont proposé leur soutien. Rohani n’a pas dit oui. La panique a regagné en ampleur. Le régime a tenté de relancer le projet de la fausse révolution de couleur avant d’abandonner après un nouvel échec en terme de mobilisation...

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Cette semaine, le régime désespéré et divisé n’a cessé de changer... Voici le récit en images d’une semaine en toboggan russe forte rude pour le régime en décomposition des mollahs.


13 - 31.10.2010
Iran : La semaine en images n°141

Il y a un mois, le régime des mollahs a rencontré un problème inédit quand il a rendu tout compromis impossible en accusant les Américains d’avoir organisé les attentats du 11 septembre. Aussitôt les grands négociants du Bazar ont commencé une grande grève pour protester contre ce refus de compromis, contre les sanctions plus lourdes que cela allait leur imposer et surtout contre le renforcement présumé du plan de rigueur du régime (réduire la consommation pour éviter des pénuries). Cette grève a lourdement handicapé l’économie nationale : la bourse s’est effondrée et les prix du bâtiment ont doublé en trois semaines. Mais les mollahs n’ont pas assoupli leur position car le compromis demandé par Washington passe par une transition des pouvoirs des mollahs vers les islamistes pro-américains. Le Bazar était en train de pousser le régime à se livrer à l’ennemi : il devait casser cette grève par tous les moyens. Le régime a alors menacé d’incendier les Bazars ou de faire pendre les grévistes. Mais il n’a pas réussi à mettre à exécution ses menaces, ce qui a permis de confirmer le fait qu’il avait perdu le soutien de ses miliciens ou de sa base populaire. Chacun s’est alors dit qu’il serait incapable de résister à un nouveau soulèvement populaire. Le régime a alors changé de tactique en forçant sur la propagande vantant ses capacités policières. Cette durée lui a finalement profité car entre temps les Bazaris se sont essoufflés et la grève a été moins suivie la semaine dernière. Le régime n’a pas pu fêter l’événement car depuis deux semaines, il a rencontré une nouvelle difficulté : Washington a profité de sa faiblesse en demandant à Total de suspendre ses relations avec les mollahs, c’est-à-dire de ne plus leur fournir la part de pétrole qui leur revient de droit en vertu des contrats d’exploitation avec cette compagnie. La mesure a en fait privé Téhéran du pétrole dont il se sert pour produire 25% de ses besoins en carburant : de l’essence, mais surtout du kérosène dont il a besoin pour faire fonctionner ses centrales thermiques de production d’électricité. La mesure a rendu caduque le plan anti-sanctions basé sur une consommation basse et a mis le régime en demeure de réduire encore plus la consommation d’essence et d’électricité pour rallonger la durée de son autonomie. Il y a deux semaines, le régime avait annoncé l’entrée en vigueur du plan de rigueur. Mais par peur d’agitation sociale, il avait reculé en évitant d’annoncer la facture. Cette semaine, il a mis en avant sa capacité d’assurer l’approvisionnement afin de rassurer les Iraniens. Il a ainsi annoncé à grands renforts de publicité la production prochaine d’électricité à la centrale nucléaire de Bouchehr. Mais cette centrale ne peut produire que 6 milliards de KWh soit 5% de la consommation actuelle du pays. C’est pourquoi très pragmatiquement, cette semaine, le régime a surtout renforcé sa propagande pour affirmer ses capacités de répression. On a ainsi eu droit à de nombreuses images trafiquées du soutien massif des miliciens au Guide suprême…


13 - 16.01.2013
Iran : La semaine en images n°256

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

Rafsandjani a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime au détriment de nombreux membres influents du clergé.

En réponse à son coup anti-américain, Washington a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer les dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américains et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement.. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruinée et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué son testament pour écarter les mollahs méritants et avantager son ami Khamenei. Ce pion a, dès son arrivée au pouvoir suprême, modifié la constitution pour donner les pleins pouvoirs au Conseil de Discernement, organe créé par Rafsandjani. Rafsandjani est ainsi officiellement devenu le patron permanent du régime. Il a inclus dans ce gouvernement permanent du régime le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne (contre le reste du clergé).

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ou des mandats d’arrêts internationaux le visant personnellement ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani par l’octroi des postes clefs et des sièges au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de Jebheh Melli pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué : il a accepté l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires engageant le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington, mais de peur de sauter, il a remis en cause l’accord en offrant la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani et en en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque dune pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés : les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé la corruption du clan Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour discréditer et éliminer Kordan, le principal lieutenant d’Ali Larijani. Ce dernier a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux, mais avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a aussi accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne et a décidé de renforcer ses pressions sur le régime pour paniquer tous les groupes au pouvoir. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, l’Europe a effectivement coupé les ponts avec le régime. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il n’avait plus le moyen de rester au pouvoir : ils ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont aussi accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani, mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Par ce choix de Washington excluait Larijani du jeu, mais il désignait aussi Rafsandjani comme un maillon faible utile à ses objectifs. Rafsandjani pouvait être certain qu’il n’obtiendrait jamais de garanties sérieuses de Washington. Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés par des tiers, se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion : le Guide (le tuteur du régime). Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts britanniques afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Cependant, ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a menacé Rafsandjani de traîner son Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué !

Il y a deux semaines, face à cette crise, le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. Il a prouvé qu’il jugeait la situation explosive.

La semaine dernière, le régime devait célébrer la journée de soutien au système en place et organiser des deuils rituels en mémoire des saints fondateurs du chiisme. Les deux événements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique a refait surface. Les dirigeants paniqués ont parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propice à l’émergence d’une agitation ! Pour calmer l’agitation de leur associés paniqués, les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Les Larijani ont ainsi avoué qu’il n’y avait pas solution pour résorber la crise : leur régime était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer. Ce constat de fatalité a amplifié la crise et a encouragé chaque clan à oublier ses réserves et tout tenter pour s’emparer des commandes afin de bénéficier du droit de marchander sa fuite.

Cette semaine, le régime, affaibli par ses échecs, a vécu à l’heure de la crise interne. Ses partenaires alarmés par les preuves de sa perte de légitimité, ont continué à chercher de l’or ou des dollars. Ses dirigeants ont aussi été plus que jamais préoccupés par la perspective de leur chute et la nécessité d’obtenir des garanties américaines à obtenir pour partir en toute sécurité car ils s’attendaient à de nouveaux boycotts le mardi 8 janvier à l’occasion de la commémoration du 1er révolte révolutionnaire en faveur de Khomeiny puis le vendredi 11 et le samedi 12 à l’occasion des prières prévues pour la mort de Mahomet, Hassan et Emam Reza. Ils ont multiplié les diversions et les ruses pour cacher ces boycotts qui confirmaient l’approche de leur chute et se sont aussi combattus avec plus de férocité à l’approche de cette échéance finale. Leur confrontation a donné lieu à un clash sans précédent.

On a ainsi une semaine bien plus étouffante et opaque que l’air de Téhéran selon le régime. Mais les images de la semaine nous aideront à voir plus clair dans ce brouillard souhaité par le régime pour cacher son agonie...


13 - 13.09.2012
Iran : La semaine en images n°238

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées destiner à récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, pour continuer cette politique de monnayage des protections, Rafsandjani (devenu grâce à la présidence du Conseil de Discernement le patron officiel du régime) était en difficulté. Il a baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !


Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts contre Rafsandjani. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime abandonné par ses amis européens et par ses nervis a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel, il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui dominé par des grands alliés aux Etats-Unis. Washington a facilement volé la vedette au régime en s’opposant à la participation de ces dirigeants souvent influents au sein du Mouvement. Il a ainsi fait baisser la participation de 75% ! Mais Washington est allé plus loin : pour perturber la passation des pouvoirs aux mollahs, il s’est surtout opposé à la participation du président islamiste d’Egypte Morsi, qui a hérité la présidence tournante du MNA, mais aussi à la participation de Ban Ki-moon, qui devait bénir cette présidence, avant d’humilier davantage le régime en autorisant ces derniers d’y aller à condition de le critiquer chez lui pendant le Sommet ! Washington espérait mettre la pression au régime afin de profiter du Sommet pour entamer des négociations via ses nombreux alliés présents en Iran. C’est pourquoi de nombreux alliés comme l’Inde, le Qatar ou les Emirats, qui l’aident à contourner ses propres sanctions (pour éviter la chute du système islamique ou pour tenter un deal), ont été autorisés d’y aller, mais sans de grandes délégations, pour laisser une place à une entente sans lui donner de cadeaux pour encourager le marchandage. Le sommet était confisqué par Washington.

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Poutine a décliné l’invitation à ce Sommet boycotté par une majorité écrasante des membres et dominé par Washington (de peur d’y être contraint de voter une résolution contre Assad). Les Chinois ont aussi garder leur distance en y envoyant qu’un seul représente de second ordre.

Les intrusions et la domination à distance de Washington ont révélé la faiblesse et l’isolement du régime ainsi que son manque de stratégie de rechange. Il y a eu une nouvelle ruée vers l’or et le dollar. La base était paniquée. Le régime a eu peur que le peuple utilise la présence en Iran de Ban Ki-moon pour manifester. Il a annoncé des mesures sécuritaires fortes avec le déploiement de dizaines de milliers de Pasdaran, mais il n’a pas pu montrer des images authentifiant ces annonces. Il a réveillé la fausse opposition interne pour qu’elle intervenir et dérouter cette action. Cette mesure a, in fine, refroidi le peuple, mais les précautions prises par le régime a inquiété ses derniers compagnons. La panique existante s’est encore amplifiée. Le régime était encore en difficulté : il devait atteindre ses objectifs pendant le Sommet ou alors négocier.

Ali Larijani était officiellement exclu de ces négociations car le Sommet était réservé aux chefs d’Etats (Rois, présidents, Premier ministres) et aux ministres des affaires étrangères. Cette configuration favorisait Rafsandjani dont les pions forment le Gouvernement du régime ! Rafsandjani a demandé à Jalili, un de Larijani de donner un coup de main à Salehi afin que Larijani ne puisse pas récupérer des invités en attente. Washington a demandé à l’Algérie (un pays intermédiaire pour dialoguer avec les mollahs) d’inclure le chef de son Parlement dans sa délégation pour pouvoir également discuter avec Larijani.

Au cours des rencontres, Salehi et Jalili, les deux pions de Rafsandjani, ne sont pas allés dans le sens espéré par Washington, ils ont présenté les rencontres apaisées avec ses alliés comme la preuve de leur popularité afin de rassurer leurs derniers compagnons. Washington n’a pas apprécié : il a multiplié les signaux laissant supposer de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions. Mais puisque, depuis près de 3 ans, Washington évite l’adoption de nouvelles sanctions et contourne lui-même ses propres sanctions par peur de voir le régime islamique chuter, Rafsandjani et ses pions (alors maîtres des négociations) n’ont prêté attention à ses menaces en se disant qu’ils avaient encore le temps pour continuer leur politique de menaces régionales pour intimider Washington pour le faire reculer ou à défaut, le pousser par dépit à composer son avenir islamiste dans la région avec eux (avec ou sans la Grande-Bretagne).

Mais on ne peut devenir le patron du monde, en renonçant à la domination du marché pétrolier ou en restant toujours le n°2 derrière les Britanniques, Washington a décidé d’éliminer l’impétueux Rafsandjani et ses pions de son équation : (mercredi dernier -28 août 2012-) à son arrivée à Téhéran, Ban Ki-moon s’est adressé en priorité à Larijani au mépris des règles protocolaires lui imposant de s’adresser en priorité au Président et au ministre des affaires étrangères. Mais Larijani a les mêmes attentes que Rafsandjani et en l’absence d’un durcissement américain, il n’a fait aucun geste d’ouverture.

Au lendemain de cet échec (jeudi dernier -29 août 2012-), Washington a déchaîné une tempête médiatique contre le régime par des discours cinglants de ses pions, Morsi et Ban Ki-moon, contre les mollahs lors de la séance d’ouverture du Sommet, puis par le départ en groupe de l’ensemble de ses alliés après le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Aucun Etat allié au régime n’a protesté contre ce traitement humiliant. Washington a littéralement mouché le régime, mais sans ajouter de sanctions. Il a alors encore envoyé un émissaire chez Larijani pour voir sa réaction. Or, le régime était sonné et humilié mais pas davantage (économiquement) sanctionné : il n’a pas flanché. Rafsandjani n’a pas aimé la consécration de son rival comme l’interlocuteur privilégié du régime, il a continué ses efforts pour l’isoler !

Ainsi du 23 à 29 août 2012, le régime a vécu une semaine de désunion et d’échecs graves. Cela pouvait entraîner de nouvelles ruptures. Face à ce genre de perspective, le régime a une tactique précise : les dirigeants se cachent et les médias tentent de calmer le jeu en détournant l’opinion vers d’autres sujets évoquant la normalité.

Cette semaine, on devait normalement avoir une actualité calme. Mais Rafsandjani n’a pas suivi le schéma, il a continué à enquiquiner Larijani. Ce dernier a rouvert des procès visant les membres du clan Rafsandjani pour le forcer à abandonner la partie et les postes de négociations. Il y avait d’un côté un déni des échecs et de l’autre côté la guerre pour avoir le monopole d’accès à la porte de secours. Cela a provoqué une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien. Le régime a commencé à faire diversion, ce qui a amplifié la crise. Washington a également annoncé des sanctions contre une compagnie pétrolière de Rafsandjani pour l’inciter à combattre avec plus de vigueur pour garder le contrôle des négociations. La guerre a fait rage entre les deux clans. La crise de confiance s’est amplifiée, la ruée vers le dollar a vide les comptes du régime tout en faisant monter le prix du billet vers des taux jamais atteints !

Cette semaine, le régime a été secoué simultanément par plusieurs crises. Voici les images d’une nouvelle semaine chaotique d’un régime en décomposition.


13 - 17.01.2010
Iran : La semaine en images n°100

C’est une semaine riche en événements. Au début de la semaine, une bombe a tué un important maillon du programme nucléaire iranien. L’attentat a donné lieu à des accusations anti-américaines. Il a aussi provoqué des remous politiques : le Mouvement Vert, fausse opposition interne pro-Khomeiny et pro-nucléaire, qui cherche à mobiliser les Iraniens sous sa bannière pour légitimer ses positions, a appelé les Iraniens à transformer les funérailles de ce martyr en vague verte. Ce 100ème numéro de la semaine en images vous permet de voir si cet appel a été un succès ou pas. Cette semaine, le régime qui n’a plus de ressources par la faute des sanctions américaines a voté la suppression des subventions pour le peuple et l’interdiction de tout retrait bancaire élevé aux riches Bazaris. Ce 100ème numéro de la semaine en images vous permet de voir qui a réagi à ces mauvaises nouvelles. Et enfin, pour ce 100ième numéro de la semaine en images, le régime des mollahs nous a fait un petit cadeau avec un trucage photo hallucinant et totalement raté pour transformer en méga succès le voyage d’Ahmadinejad à Ahwaz qui a été une cata.


13 - 22.11.2011
Iran : La semaine en images n°196

Attention ! Article explosif !
Merci de le lire en entier et de le diffuser le plus largement possible

Au cours des derniers mois, le régime a été confronté à un boycott permanent de ses manifestations politiques, religieuses et militaires par les jeunes Pasdaran, les Bassidjis et les militaires, mais aussi les membres clergé et les Bazaris quand ils pouvaient y participer. Le régime a été réduit à ses 130 dirigeants et 5000 responsables ou associés économiques et s’est trouvé de facto condamné à tomber si un soulèvement populaire se produisait.

Une seconde fracture est alors apparue : les associés économiques du régime se sont mis à acheter de l’or et des dollars pour préparer leur fuite. Leurs achats ont mis à rude épreuve les réserves d’or et de devises du régime. Ce dernier s’est mis à menacer ses associés paniqués tout en cherchant à les rassurer en leur montrant qu’il a les moyens de rester au pouvoir grâce à ses commandos cagoulés ou en faisant reculer Washington avec ses provocations.

Mais l’absence de policiers dans les rues et dans les manœuvres du régime a remis en cause sa capacité à réprimer. Ses menaces balistiques ont aussi été régulièrement esquivées. Il n’avait plus le moyen de rassurer ses serviteurs : leur nombre a diminué. Il a alors mis l’accent sur l’arrivée de nouvelles recrues au sein des Pasdaran et a évoqué l’existence d’une milice de mollahs combattants ou des milliers partisans fanatiques en province.

La semaine dernière, trois événements ont remis en cause ses promesses sur l’existence d’une relève pour sauver le régime. D’abord, le boycott de la commémoration d’une grande date révolutionnaire par les fonctionnaires encore fidèles au régime, puis le boycott de la Fête du Sacrifice par le peuple, les Pasdaran, le clergé et les Bazaris et enfin, l’absence de 93% des jeunes officiers, les recrues tant attendues, à leur parade de fin d’études devant leurs commandants et le Guide. A chaque fois, la mobilisation a été inférieur à 350 personnes !

La peur des associés du régime s’est amplifiée : la demande d’or et de dollar a augmenté et les prix de l’or et du dollar ont battu des records.

Cette semaine, selon le programme officiel, à l’occasion de la fête religieuse d’Eyd Ghadir (la fondation du chiisme), le régime devait organiser la semaine du Bassidj avec de nombreuses manifestations militaires et religieuses et pour finir un grand rassemblement avec des dizaines de milliers de bassidjis devant le Guide.

Il y a un an, à la même occasion, en l’absence des Bassidjis, le régime avait réuni environ 3500 vieux fonctionnaires. Ces derniers l’ont lâché la semaine dernière à trois occasions. Le régime était sûr de n’en avoir même pas assez pour simuler un rassemblement. Il a alors zappé son programme : la semaine du bassidj a disparu !

Aucun média n’a signalé ce changement de programme et personne n’a rien vu car on ne parlait que d’un sujet : une explosion dans une base iranienne lors du déplacement d’un missile expérimental. Ce qui veut dire que l’on fabriquait le missile à côté d’un dépôt de munitions !

Mais il n’y a pas que ce détail qui cloche : les responsables du régime ont attribué à la victime la plus gradée, le général des Pasdaran Tehrani-Moghadam, la direction du programme des recherches balistiques visant Israël ou l’Europe avant d’annoncer que sa mort n’allait pas entraver la mise en œuvre d’un nouveau missile très performant. Le régime laissait supposait qu’il avait été assassiné. Mais le nom de Tehrani-Moghadam ne figure pas sur les listes des Pasdaran sanctionnés par l’Europe, les Etats-Unis et le Conseil de Sécurité. Il n’a jamais été mentionné comme un acteur du programme balistique du régime.

Le général des Pasdaran Tehrani-Moghadam faisait partie de l’Organisation pour l’Autonomie des Pasdaran, une entité chargée d’assurer l’autonomie financière des Pasdaran grâce à l’industrie et la construction. Cette entité n’est pas mandatée pour fabriquer des armes : ce secteur est sous l’autorité d’une entité intitulée Sanâyeh Nezâmi (ou littéralement Industries Militaires). Par ailleurs, Washington sanctionne aussi des personnes chargées de financer les Pasdaran et Tehrani-Moghadam ne faisait également pas partie de la liste. N’étant pas actif dans le secteur de l’armement, il n’y avait aucune raison pour lui de se trouver sur un dépôt de munitions ou un centre de fabrication de missiles (deux lieux que l’on confond dans ce récit). Par ailleurs, n’étant pas impliqué dans l’armement, il n’y avait aucune raison pour Israël de le tuer dans le but de stopper les programmes balistiques du régime.

En d’autres termes, il y avait de l’intox dans l’air, le régime était en train d’orienter l’opinion. Pour quelle raison ?

Réponses : à un moment, où le régime devait organiser un grand rassemblement, mais ne le pouvait pas, il craignait une forte dévalorisation, il a organisé une explosion qui lui a permis de zapper l’objet de ses soucis, il a également éliminé des Pasdaran qui ne lui étaient pas proches pour mettre en garde leurs camarades en rupture. Au passage, il a mis en avant l’implication des Pasdaran dans sa défense pour nier leur rupture qui l’affaiblit. Enfin, en faisant courir des rumeurs évoquant une certaine capacité balistique, le régime s’est donné les moyens de reprendre ses provocations pour faire reculer Washington. Certaines publications pro-israéliennes ont bien été les idiots utiles du régime pour cette propagande niant ses faiblesses réelles et surévaluant des capacités balistiques inexistantes.

Mais loin de ces agitations médiatiques virtuelles et superficielles, la présente édition de la Semaine en images vous mène au cœur des réalités du régime : la rupture des Pasdaran avec le régime, la peur des dirigeants, la baisse de participation des derniers fidèles aux manifestations périphériques du régime, la panique grandissante des alliés du régime. Voici les images d’une semaine placée sous le signe de l’explosion.


12 - 28.12.2012
Iran : La semaine en images n°253

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

§ NEHZAT AZADI & co.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait qu’elles peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. Il pouvait sauter à la mort de son demi-frère Khomeiny. Il s’est arrangé pour trafiquer le testament de Khomeiny. Il a pu écarter de hauts membres de clergé et faire nommer son ami Khamenei comme Guide. Ce dernier a aussitôt annoncé son souhait de réviser la constitution pour transférer la presque totalité des pouvoirs politiques du Guide à un organe nommé Conseil de Discernement créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement allait devenir le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani allait devenir le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi, ont donné leur accord et reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions a remis néanmoins en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux notamment des mollah influant du clergé en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques.

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinat des opposants exilés recyclé en doux agneau. Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre la milice universitaire réunis au sein d’un parti faussement pro-Mossadegh (pro-américain) nommé JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Washington n’a pas été dupé. Le régime a fait mine de malmener Tabarzadi, le chef du parti JEBHEH DEMOCRATIC. Shirin Ebadi, membre de JEBHEH MELLI (pro-Britannique) et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale- ont été recyclées en avocates humanistes pour réanimer le jeu. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants (la direction des média, des postes dans la vente de contrats pétroliers et finalement la direction des négociations sur le nucléaire avec Washington). Après avoir calmé ses rivaux, Rafsandjani a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives. ! En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clans Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par son ami Moussavi et ses pions (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama qui a refusé toute aide à la cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour continuer à demeurer dans le jeu. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs au Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer ses pions et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution. Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs, et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué leur guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchée double pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani. Washington a décidé de forcer l’Europe de rompre ses relations protectrices pour aggraver la situation ambiante afin les divisions internes et la panique de la base.

L’Europe a coupé les ponts en juillet 2012. La panique interne et les ruées vers le dollar sont montée en flèche. Très vite, les pénuries se sont amplifiées. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles. Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyage à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 2 mois (Juillet-Août), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani devait passer l’action. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissé comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Signe de gravité de la situation : il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Début octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan avec les religieux exclus par Rafsandjani, avant de s’approcher (à nouveau) de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu et il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible. Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de cet opposant factice. Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Afin qu’il emporte les élections, il devait aussi retirer au gouvernement le privilège d’organiser les élections, il a annoncé une réforme de la loi électorale permettant au pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire de participer à l’organisation des élections. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 3 semaines, n’a provoqué aucune agitation : la base y trouvait son compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a accéléré ses efforts pour asseoir son pouvoir : il a adopté sa loi électorale, il a aussi reparlé de la révocation du président en affirmant que le Guide avait reporté mais pas annulé son initiative et il a annoncé sa candidature pour le poste du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun de deux camps (pour ou contre l’arrangement) n’a pu s’imposer. A l’occasion d’une manifestation ratée en faveur du Mouvement Vert, il est aussi apparu que l’opposition interne était morte. L’indécision sans issue à propos de la solution idéale d’un arrangement national et aussi le constat de la dissolution de l’opposition interne ont paniqué les collaborateurs de base, ils se sont à nouveau rués sur le dollar pour partir le régime agonisant et incapable d’accepter un compromis.

La semaine dernière, Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. Rafsandjani a pu réunir environ 250 responsables, Larijani a réuni 150 responsables et les chefs Pasdaran ont mobilisé une trentaine de commandants et près 60 policiers de base. Aucun n’a pu prendre le dessus sur les autres.

Cette semaine, le peuple devait fêter Yalda ou la nuit la plus longue de l’année. En raison d’importantes hausses de prix, cette fête ne pouvait qu’exacerber les frustrations du peuple iranien. Il y avait un risque de remous. Rafsandjani est passé à l’offensive en réunissant tous ces lieutenants mis place depuis 33 ans et aussi tous les gens susceptibles de sauver leur vie avec sa solution (d’arrangement avec l’opposition pour échapper à un deal incertain avec Washington). Larijani a dû reculer. Washington, inquiet par cette victoire interne, qui l’exclura de l’avenir de l’Iran, s’est mis à menacer le régime de nouvelles sanctions pour stopper Rafsandjani. Les nantis du régime se sont sentis menacés. La panique a refait surface. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de surprises et de bouleversements.




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