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Iran : Les incroyables subtilités de la nouvelle résolution
24.01.2008

Le 23 janvier 2008, les 5 membres du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne ont convenu à Berlin du texte d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité. Les américains ont réussi l’exploit de vaincre les réticences des russes et des chinois. | Décodages d’une tactique très étudiée qui ne laisse aucune chance à l’Axe Téhéran-Moscou-Pékin. |



L’erreur des chinois a été de croire que les américains voulaient renforcer les sanctions onusiennes, alors que comme nous l’avons écrit à maintes reprises, la seule chose qui importe aux Etats-Unis est une nouvelle résolution et peu importe son contenu. Il leur faut juste une approbation internationale pour la poursuite d’une politique de sanctions (la leur) en réponse au refus de Téhéran d’arrêter ses activités nucléaires.

Dès lors le cas des chinois était entendu, puisqu’ils ignoraient ce choix tactique et très subtil des américains : ces derniers n’ont eu qu’à se calquer sur la dernière demande chinoise datant de décembre 2007 qui préconisait « une nouvelle résolution sans nouvelle sanction accompagnée d’une initiative diplomatique de dialogue ». Les chinois ne pouvaient pas refuser leur propre proposition ! Ils ont dit oui suivis par les russes qui préconisent ce même genre de proposition en concertation avec Pékin. C’est un véritable échec et mat.

La subtilité de la formule américaine proposée à Berlin ne s’arrête pas là ! L’offre d’une négociation directe entre les 6 et Téhéran sera immanquablement rejetée par les mollahs car la spécificité de leur stratégie est l’ambiguïté et l’opacité de leurs intentions aussi bien atomique, que politique ou encore diplomatique (par exemple au Liban).

En fait le texte américain proposé à Berlin est un bijou de subtilité : il a vaincu les résistances des sino-russes, prouvé l’adaptabilité des américains et leur « souplesse » pour trouver une « solution diplomatique », mais il contient également une offre que Téhéran ne peut en aucun cas accepter car elle le priverait du mystère anxiogène dont il enveloppe son programme nucléaire.

Et puisque les mollahs refuseront, les américains après ce geste de bienveillance décideront de renforcer leurs propres sanctions bancaires car pour cette mesure, ils n’ont besoin d’aucune autorisation internationale (et en prime – théoriquement - rien ne les empêche de conclure en cachette leur entente avec les mollahs).

C’est la débandade à Moscou et à Pékin, désormais ils n’ont guère le choix, même pas celui de faire durer la procédure ou de remettre en cause le calendrier : plus la crise dure et plus elle sert l’imparable tactique choisie par Washington. Les russes qui sont de bons joueurs d’échec trouveront sans doute le coup à jouer, mais ceci laisse présager une crise très longue. C’est justement ce que veut l’Amérique.

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| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Axe Téhéran-Moscou-Pékin |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |