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1 - 24.07.2011
Iran : La semaine en images n°179

Depuis toujours, nous parlons de la politique américaine de sanction et de dialogue conçue pour affaiblir les mollahs et leurs associés afin de les amener à céder les pouvoirs politiques et économiques aux pions américains pour permettre à Washington de contrôler un Etat intégriste et agitateur pour pouvoir déstabiliser l’Asie Centrale chinoise.

Au cours des dernières semaines, le refus catégorique de mollahs et de leurs associés, quels que soient les sanctions ou les compromis américains, a entraîné la rupture des militaires et des jeunes Pasdaran. Cette rupture a en quelque sorte condamné le régime : ses associés ont paniqué et se sont mis à brader leurs actions et leurs biens pour acheter de l’or et des dollars en vue de préparer leur fuite. Les mollahs se sont mis à menacer Washington pour provoquer une escalade guerrière susceptible de le faire reculer. Leurs échecs avaient accéléré la frénésie des transactions…

La semaine dernière, cette agitation interne a provoqué l’effondrement de la bourse de Téhéran : les associés ont fini par vendre toutes leurs actions. Le régime a évoqué la création d’une bourse iranienne du pétrole pour s’enrichir tout en provoquant une hausse du baril pour faire reculer Washington, mais personne ne l’a pris au sérieux. Il a fini par annoncer son ouverture à un dialogue équitable avec Washington : il espérait utiliser la réponse positive de Washington pour rassurer ses associés paniqués.

Samedi dernier, Washington a accepté l’offre en envoyant le président pakistanais en Iran avec un contrat-cadeau d’achat gazier d’une valeur d’1 milliard de dollars. Mais en l’absence de résultats, le président pakistanais a annoncé qu’il ne réglerait plus ses factures en dollars, mais en rial iranien (qui ne vaut rien), privant les mollahs d’une de leurs dernières sources de devises. Le régime allait manquer de dollars, il allait vers la pénurie et le risque des émeutes forcément fatales en l’absence de soutien des Pasdaran.

En début de cette semaine (au lendemain de la claque infligée par Washington), les associés paniqués ont acheté l’équivalent de 30 milliards de dollars en lingots d’or ! Ils étaient visiblement désespérés. Ils avaient par ailleurs réussi à faire leurs valises. Les rats pouvaient quitter le navire ! Le régime devait les rassurer les retenir. Il ne pouvait plus parler de sa puissance économique pour les séduire : il s’est lancé dans des annonces autoritaires et sécuritaires grandiloquentes pour évoquer une forte capacité à défendre ses associés. Les images de presse de la semaine nous permettent de d’affirmer que la semaine a été placée sous le signe du mensonge et de la mystification. Voici la semaine mytho des mollahs !


1 - 29.07.2011
Iran : La médiation du Guide, une manœuvre factice, mais vitale

Le Guide suprême de la révolution a nommé l’ayatollah Shahroudi comme médiateur pour résoudre la querelle existante entre le Parlement, présidé par Larijani et le Gouvernement, présidé par Ahmadinejad. Or, personne n’avait signalé un désaccord entre les deux. Par ailleurs, les médias occidentaux ont repris le commentaire officiel accompagnant la nomination en parlant d’un camouflet pour le Conseil de Discernement et pour son président, Rafsandjani, qui sont chargés de cet arbitrage… alors que, le médiateur désigné appartient au Conseil de Discernement et fait partie du clan Rafsandjani. Comme d’habitude, le régime ment et embrouille ses interlocuteurs. Il se cache pour cacher ses problèmes. Décodages.


1 - 29.08.2011
Iran : La semaine en images n°184

Au cours des dernières semaines, tout particulièrement à l’occasion du Ramadan, les mosquées devaient être pleines, mais elles sont restées vides. Le peuple iranien, mais aussi le personnel du régime (près de 500,000 Pasdaran et 80,000 membres du clergé) ainsi que des dizaines de milliers de Bazaris avaient boycotté les mosquées. Ce mois qui devait rappeler la religiosité des Iraniens et par conséquent leur attachement au système islamique, a démontré leur rejet de l’islam et du régime des mollahs. Le boycott a rappelé l’isolement de la caste dirigeante. Les Businessmen issus du régime ont conclu que ce dernier ne pouvait plus assurer sa survie et leurs intérêts. Ils ont commencé à prendre leur distance pour ne pas couler avec le régime. La caste dirigeante qui a mis l’accent sur ses capacités sécuritaires pour les rassurer, mais en l’absence d’un déploiement policier dans les rues, personne n’a cru le régime.

Lors de la 3e semaine du Ramadan, le régime a intensifié sa propagande sécuritaire et a misé sur le retour rassurant de la vieille garde afin de remplir les mosquées à partir du 19e jour du Ramadan (le vendredi 19 août) pour les 3 Nuits de Gratitude célébrant l’inspiration du Coran à Mahomet, puis pour les nuits de deuil à l’occasion de l’anniversaire de l’assassinat d’Ali, le fondateur du chiisme.

Mais encore une fois, en l’absence d’un déploiement policier dans les rues, le régime n’a pas su intimider le peuple ou inciter les siens à se mobiliser lors de la première des 3 Nuits de Gratitude, la mobilisation a été inférieure à 1000 personnes dans tout l’Iran. La troisième semaine s’est terminée sur une note très déprimante. Les dirigeants n’ont pas osé s’exposer dans les mosquées.

La très faible mobilisation de la première Nuit de Gratitude annonçait également un boycott des rassemblements programmés lors de la quatrième semaine du Ramadan dont la Journée de Qods qui au dernier vendredi du Ramadan doit marquer l’attachement du peuple au régime à travers son adhésion à son projet de destruction d’Israël. Le régime ne pouvait rien espérer car en 2010, les Iraniens ainsi que les Pasdaran, le clergé et les Bazaris avaient massivement boycotté cette journée de Qods.

La semaine a commencé sous le signe de la peur. Le régime a annulé les commémorations avant de changer d’avis et se focaliser sur une propagande religieuse imaginative insinuant une forte mobilisation voire le débordement des mosquées. Ce qui l’a amené à maquiller les images prises avec le peu de partisans qui lui reste.

En fin de semaine, lors de la journée de Qods, le régime a eu un malheur supplémentaire : le ciel était gris et pluvieux alors que le soleil brille à ce moment de l’année : il ne pouvait pas utiliser les images d’archives des années fastes du début de la révolution quand il bénéficiait du soutien des Pasdaran. Il a été amené à faire d’autres maquillages grossiers des images dont il disposait.

Voici les images d’une semaine cafouilleuse marquée par de petites tricheries pour dissimuler de très grands problèmes, images qui évoquent les limites du régime, images qui vont déprimer davantage ses derniers partisans.


1 - 19.02.2012
Iran : La semaine en images n°209

La semaine dernière, le régime des mollahs devait préparer la célébration le 33e anniversaire de la révolution islamique. Les Pasdaran qui boycottent les manifestations officielles depuis près de 18 mois ont boycotté toutes les manifestations intermédiaires de la décade précédant l’anniversaire et ce samedi 11 février, ils se sont encore une fois rangés au côté du peuple en boycottant l’anniversaire de la révolution islamique. Dans le précédent numéro de la semaine en image, nous avons vu que le régime a été obligé de publier des photos d’archives pour nier ce boycott.

Il y a un an, le 11 février 2011, le régime avait été boycotté de la même manière par les Pasdaran. La situation était alors inédite : il avait craint que l’absence remarquable des Pasdaran à ses côtés n’incite le peuple à se soulever.

L’opposition officielle, appelée le Mouvement Vert, qui est dirigée par de hauts responsables du régime, avait alors lancé un appel à la mobilisation (pour le 14 février) pour incruster les collaborateurs du régime dans le soulèvement qui paraissait inévitable afin de dévoyer le mouvement ou servir d’issue de secours au régime. L’intrusion de cette opposition factice et profiteuse avait incité le peuple à rester chez lui. La journée du 14 février 2011 avait été un échec pour le seul joker politique des mollahs. Tous les médias du régime avaient tenté de nier cet autre boycott pour sauver le Mouvement Vert qui pourrait être la seule issue de secours pour eux. Ils ont même inventé des héros et des martyrs pour cette journée du 14 février (25 Bahman) au cours de laquelle, il ne s’était rien passé.

De ce fait, un an après, ce mardi 14 février 2012 (25 Bahman 1390), l’opposition officielle devait réunir ses partisans en mémoire de ces martyrs factices. Le régime et son opposition factice craignaient qu’il ne se passe rien. Il ne s’est rien passé. D’avis général, cela a anéanti la possibilité d’une porte de secours pour les collaborateurs du régime. Comme l’année précédente, les médias du régime ont tenté de nier cet autre boycott…

Le boycott des manifestations préliminaires de la révolution avait paniqué les hommes d’affaires du régime (issus des clans du pouvoir) : malgré la présence de faux acheteurs ou faux vendeurs mouchards sur le marché noir, ils avaient repris leurs achats d’or et de dollars pour pouvoir quitter le pays avec leur fortune avant que le régime qui les protège ne tombe. Le dollar était reparti à la hausse. Le boycott de la révolution a accéléré le mouvement. Le boycott de l’opposition officielle a davantage accéléré l’agitation sur le marché noir malgré l’annonce d’arrestation, d’expropriation ou même de condamnation à mort à l’encontre des acheteurs et des intermédiaires.

Précédemment, le régime avait également inventé une invraisemblable affaire de fraude bancaire de 3,5 milliards de dollars pour accuser les riches qui sortent leur argent du pays. Il avait alors parlé de 32 suspects et avait même annoncé 5 condamnations à mort quand les achats d’or et de dollar avaient atteint des sommets, mais avec un certain flou puisqu’il n’avait fourni aucun nom. Cette semaine, il a annoncé le début du procès des 32 corrompus en révélant enfin leur visage (pour les noms, il faut attendre) ! Mais le régime n’a pas seulement sorti la matraque pour arrêter ses collaborateurs paniqués, il a aussi évoqué deux grandes réussites économiques dans le domaine énergétique pour tenter de les séduire avec des promesses de rentrée d’argent.

On a ainsi connu une semaine surréaliste avec une fausse opposition s’inventant des faux partisans, des fausses réussites, de faux espoirs, mais un vrai procès contre les amis du régime. C’est un signe que les deux boycotts que le régime a subis ont profondément semé le désordre dans son fonctionnement. Voici le récit en images de la face sombre d’une nouvelle semaine de déconvenues et de difficultés pour le régime des mollahs.


1 - 22.05.2012
Iran : La semaine en images n°222

Depuis deux ans, chaque semaine, le peuple iranien ainsi que les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris, et même les jeunes membres du clergé boycottent les manifestations officielles du régime. C’est là une contestation passive, mais elle confirme semaine après semaine que les dirigeants sont seuls et ne peuvent pas résister à un soulèvement. Cet isolement inquiétant a provoqué une panique au sein du premier cercle du pouvoir : certains achètent de l’or et du dollar pour quitter le pays, d’autres comme les responsables de terrain ou les députés ne s’affichent plus avec les dirigeants. Le régime fait ainsi face à deux ennemis : la contestation (passive) et l’effondrement de ses troupes. Pour empêcher la contestation et la fuite des siens, il annonce des pendaisons, promet de sévir contre les fraudeurs bancaires (ses associés agités) et surtout, il évoque sans cesse l’existence de troupes fidèles.

Dernièrement, le boycott unanime de la commémoration annoncée en hommage à Fâtemeh, la fille martyre de Mahomet, puis le boycott massif des élections législatives du régime ont confirmé l’absence de ces troupes fidèles. Le régime a compris qu’il devait éviter les annonces de rassemblements car leur échec mettraient en évidence son isolement : il a tenté de marquer son autorité en parlant de sa capacité de répression pour évoquer l’existence de troupes fidèles et a annoncé l’arrivée de nouvelles troupes, mais les images qu’il a diffusé n’étaient pas à la hauteur des annonces. Cette nouvelle propagande timorée a inquiété ceux du régime qui n’y croient plus et l’on a eu droit à une nouvelle semaine agitée sur le marché du dollar et de l’or.

Washington n’a pas alors évoqué de nouvelles pressions contre les mollahs ainsi malmenés car il a été à l’origine de la révolution islamique pour installer un régime agitateur en Asie Centrale russe. Ce régime devait être dirigé par ses pions notamment les Moudjahiddines du peuple, mais les mollahs les ont chassés du pouvoir. Aujourd’hui l’Etat américain sanctionne les mollahs et propose la réconciliation qui signifie une rétrocession du pouvoir à ses pions de 1979 ; c’est pourquoi Washington affirme sans cesse qu’il ne veut aucun changement de régime et que par ailleurs il n’accorde aucune aide à l’opposition quand elle se dit laïque. L’affaiblissement du régime au cours de ces derniers jours a surtout inquiété Washington, il a envoyé des émissaires à Téhéran pour sonder la disponibilité des mollahs à céder le pouvoir via une révolution de couleur afin d’avoir un espoir d’absolution politique. Les mollahs ont refusé ce processus car il ne compte aucune garantie pour leur sécurité. Ces missions de dernière chance ont davantage inquiété les derniers collaborateurs du régime. Les mollahs devaient contre-attaquer…

En fin de la semaine dernière, les mollahs sont revenus à une propagande plus classique et plus offensive en annonçant un grand rassemblement de sympathisants à l’occasion d’une nouvelle tournée régionale d’Ahmadinejad à Khorassan, une région où la contestation est forte pour insinuer qu’il avait même des réserves là où ils perdent pied. Cependant, on n’a pas vu d’images d’une foule à perte de vue. Le régime a évité ce mensonge exubérant et facilement démontable. A la place de cette propagande primaire, le régime a diffusé des images d’une foule restreinte pour dire qu’il n’avait peut-être pas de réserves illimitées de sympathisants, mais qu’il avait quand même une réserve suffisante pour tenir encore face à la masse de ses opposants passifs. Le régime a joué la carte de la vérité sur son état. Mais nous avons pu trouver des détails qui révélaient que les images proposées étaient contrefaites, qu’en d’autres mots, il n’y avait pas eu un quelconque rassemblement en son honneur à Mashad. Les associés du régime qui ont leurs propres réseaux d’informateurs l’ont d’ailleurs su avant tout le monde et se sont encore une fois précipités sur le dollar pour convertir leur fortune et plier bagages avant que ce régime isolé ne tombe ou ne pactise avec Washington, les entraînant dans les deux cas dans sa chute. Le régime a fini la semaine sur une note de grave crise de confiance interne.

Cette semaine, le régime devait riposter vite et se montrer fort pour arrêter l’hémorragie. Dans le même temps, généralement en cas d’échec, les dirigeants se mettent au vert et les sous fifres de confiance, Ghalibaf, maire de Téhéran et Velayati, responsable du soutien aux islamistes régionaux, prennent le relais avec des inaugurations ou des mini conférences pour leur permettre de remplir la semaine tout en se faisant oublier pour tourner la page. Le régime était donc face à une contradiction. A cela s’ajoutait une autre difficulté : le mardi 15 mai à l’occasion de l’anniversaire de la création de l’Etat hébreu, il devait rassembler tous ses serviteurs pour de gigantesques marches de haine à Téhéran, mais aussi partout en Iran là où il affirme avoir des troupes !

La situation était compliquée. Pour résumer disons que le régime a oublié Israël pour quelques jours et a tenté de faire oublier son amnésie avec des affaires médiatiquement fortes : de l’agitation autour de la nomination du Golfe Persique, de l’agitation autour d’une fatwa de mort contre un faux opposant ou encore des annonces de création de nouvelles brigades policières.

Cette semaine, le régime s’est ainsi retrouvé dans une suractivité politique alors qu’il devait être dans une configuration inverse. Mais puisque ses derniers associés doutent de tout ce qu’il annonce, il devait nécessairement publier des images pour authentifier ses annonces. C’est ainsi que l’on se retrouve avec une belle masse d’images peu glorifianest car on y voit surtout l’absence de réserves capables de le sauver. Voici un nouveau panorama sur le boycott populaire et l’effondrement interne du régime. C’est aussi le récit d’une semaine pleine de revers pour le régime des mollahs.


1 - 31.01.2013
Iran : La semaine en images n°258

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Cette semaine, une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions « islamo-fédéralistes » de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure dans le jeu leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

En écartant tous les rivaux, Rafsandjani a pu pour accéder à tous les postes clefs notamment le ministère de l’intérieur, la direction des services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de la guerre. Il est devenu le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation).

Mais e réponse au coup anti-américain des mollahs, Washington a alors commencé à sanctionner leur régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer ses dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (ou une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans une guerre sans fin contre Saddam (alors pion de Washington), dans des actions terroristes anti-américaines au Liban et ils ont aussi commencé à brader le pétrole pour les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ces choix désastreux, mais aussi les larcins des mollahs ont entraîné le pays dans le néant. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruiné et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Rafsandjani a alors trafiqué le testament de Khomeiny, doublant les 86 ayatollahs du Conseil des Experts de la Tutelle, chargés du choix du successeur, afin de désigner son ami Khamenei comme le grand Tuteur islamique du régime. Khamenei a été un parfait pion car dès son arrivée au pouvoir suprême, il a modifié la constitution pour donner ses pleins pouvoirs politiques au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), créé par Rafsandjani. Cet organe est ainsi devenu un gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime et son patron Rafsandjani est devenu officiellement le patron politique du régime.

Ce véritable coup d’Etat a été possible grâce à la complicité du président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei). Ces deux-là ont été récompensés chacun par un siège permanent au sein du Conseil de Discernement, gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime. Ce système a toujours eu un point faible : un changement du Guide sous l’instigation du Conseil (collégial) des Experts de la Tutelle. Rafsandjani s’est empressé de prendre la direction de ce Conseil pour contrôler ses 86 membres privés par lui d’accès à toutes les bonnes business du régime.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et l’adoption des premières sanctions pétrolières pour terrorisme et surtout son attentat anti-juifs à Buenos-Aires pouvaient pousser ses adversaires à l’éliminer et le livrer aux Américains pour avoir la paix. Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani (qui avait le plus grand réseau après lui) en leur offrant des postes clefs et un siège au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami avec l’aide de faux opposants estudiantins (Tabarzadi, Batebi…) issus de la milice islamiste des universités et la coopération de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de JEBHEH MELLI (Shirin Ebadi, Simine Behbahani, Nasrine Sotoudeh…) pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile pour porter ces supposées bombes, pas de satellite pour diriger d’éventuels missiles achetés en contrebande et enfin, aucun savoir faire nucléaire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime pro-britannique ne pouvait s’ouvrir à Washington et tous ses administrateurs, Rafsandjani en tête, n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué, il a reculé et signé l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires : engageant de facto le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington. Puis il a remis en cause l’Accord de Paris en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad avec l’arrière pensée de faire reculer Washington avec de menaces de guerre régionales ou du moins faire plébisciter un retour au Khatamisme. Dans le cadre de cette manipulation, il a aussi offert la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani, adepte d’une politique de fermeture, avec l’idée de l’occuper, le rendre complice, l’utiliser comme un instrument des menaces puis l’éliminer de facto dans le cadre du retour au Khatamisme.

Mais les choses n’ont pas pu se passer selon ses prévisions. Washington a utilisé la fermeture de Larijani et les menaces d’Ahmadinejad pour impliquer fin 2007 le Conseil de Sécurité de l’ONU et faire cautionner ses futures sanctions. Ainsi, en 2008, il a pu adopter ses premières sanctions bancaires réduisant très fortement les revenus en devises du régime, le mettant face à un risque élevé de pénurie. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger.

Pour limiter le risque de la pénurie déstabilisatrice souhaitée Washington, Rafsandjani et Larijani désormais complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de supprimer le système des Prix subventionnés proposant des denrées importées chèrement acquises à bas prix au peuple sous payé. Il s’agissait de ménager les stocks de devises et de vivres, mais aussi d’habituer les Iraniens à vivre de très peu afin de diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim.

Mais un essai sur le prix l’essence a provoqué une émeute. Rafsandjani et Larijani ont mis de côté ce plan et ont seulement diminué un peu le pouvoir d’achat en gelant les salaires de leurs employés les mieux payés, à savoir les agents sécuritaires. Ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé via une fuite la corruption du clan Rafsandjani, de ses alliés, mais aussi de certains membres du Conseil des Experts afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour éliminer son principal lieutenant Ali Kordan afin de le discréditer et limiter son action.

Rafsandjani qui restait alors menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau en juin 2009 avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi !

Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les 1,350,000 Pasdaran en uniforme ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé les Pasdaran en civil des services secrets, mais aussi grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : pour diviser ses rivaux, il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani. Mais il s’est mis empressé de relancer le Mouvement Vert avec de nouveaux scénarii avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi et l’inspecteur général Pour-Mohammadi. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a été désavoué par les gros bonnets du régime (écartés du pouvoir) : Rafsandjani a alors tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser Larijani par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Ali Larijani n’a donc pas pu virer les pions (gouvernementaux) de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Ali Larijani s’est lancé avec son frère dans une croisade anti-corruption visant les pions (gouvernementaux) de Rafsandjani pour les renverser et pouvoir s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. Larijani a durci ses procès. Les deux hommes ont démontré qu’ils ne songeaient qu’à leurs intérêts personnels : ils ont déçu leurs derniers collaborateurs et ont provoqué de nouvelles ruptures, cette fois à haut niveau..

En mars 2011, dans ce contexte, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque ; et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en OR ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Les réserves du régime n’ont cessé de fondre sous l’effet de la demande et le taux du dollar n’a cessé d’augmenter devenant l’indice du manque de confiance des nantis dans l’avenir du régime.

Les deux ennemis (Rafsandjani et Larijani) ont alors fait front commun pour demander à la Banque Centrale Iranienne (BCI) de baisser sans cesse le taux dollar pour nier la crise et aussi de ponctionner les réserves des banques privées

pour rééquilibrer ses comptes, mais étant devant un fait susceptible entraîner leur chute, les deux hommes n’ont pas oublié leur objectif respectif. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Chefs Pasdaran susceptibles de souffrir par ce marché ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se faisant les porte-parole des accusations formulées par Ali Larijani.

En Juillet 2012, Washington est parvenu à forcer l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime pour agiter Rafsandjani, Larijani et les candidats à la fuite. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires économiques internes ont été convaincus qu’il avait toujours bluffé : ils se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime, en manque de divises, n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont encore réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont incendié à plusieurs reprises le Bazar pour interrompre les transactions en ce lieu. Ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Puis ils ont bloqué leurs comptes en devises, ont fermé tous les agents de change privés et arrêté le réseau de transfert interbancaire. Enfin, ils ont aussi multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leurs partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir, ils ont au contraire encouragé les ruptures et la fuite.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur leurs capacités ou pour les intimider, mais ils n’ont jamais pu montrer les renforts promis prouvant qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées et du peuple.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani et les chefs Pasdaran a alors accusé Rafsandjani de corruptions. Les Chefs Pasdaran ont surenchéri pour le contraindre à abandonné la partie. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants car Ahmadinejad a dès son arrivée proposée une ouverture à Washington. En sacrifiant ses enfants, Rafsandjani a admis que le régime était fichu. Les nantis ont paniqué et leur ruée vers le dollar a provoqué une hausse de 100% du prix du billet vert. Cette panique et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de suspendre les accusations contre Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Chefs Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de cet attentat, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Chefs Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avec le ayatollahs écartés par Rafsandjani avant de s’approcher de Larijani. Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani après cette coalition, il a préféré garder Rafsandjani comme interlocuteur. Washington a ainsi prouvé qu’il ne visait pas une entente, mais entendait utiliser les faiblesses de Rafsandjani pour le forcer à céder à ses attentes. Vue la vulnérabilité de Rafsandjani, il ne pouvait que céder à Washington, c’est-à-dire ouvrir les portes de la forteresse en échange de quelques garanties de sécurité pour lui même. La panique a gagné les subalternes qui redoutent la vengeance des pions de Washington.

Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani de plus en plus opposés, mais en phase d’être éliminés tous les deux, se sont rapprochés et ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, faux opposant interne "mort sous la torture" afin de relancer la fausse opposition pour infiltrer la contestation et contenir tout risque de débordement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a oublié son pacte de non agression avec Larijani : il a attribué la responsabilité du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti aux Larijani, mais aussi aux Pasdaran, pour éliminer d’un coup tous ses adversaires !

Larijani a alors accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute .

Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion, le Guide. Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve (en se disant qu’avec ce choix il pouvait garantir les intérêts pétroliers de nombreux pays comme la Grande-Bretagne et ainsi protéger ses avoirs financiers dans ces pays.

Ce revirement pragmatique n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime, mais aussi les chefs Pasdaran militaires, y trouvaient leur compte, mais pas les Chefs Pasdaran de la Police et du Bassidj dont les noms sont associés aux répressions ! Ali Larijani a aussi accentué ses frappes contre Rafsandjani car ses frères (Sadegh et Javad) ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009 et ne peuvent profiter du grand recyclage de la réconciliation nationale.

Ainsi les motivations différentes ont encore divisé les dirigeants et leur régime est devenu un archipel de mini-clans divisés, aux intérêts opposées. Tous ces mini-clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, d’abord, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions (méchants) des services secrets. Larijani a alors menacé Rafsandjani de traîner son fils Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à accuser indirectement Rafsandjani lui-même), réduisant les chances du succès du plan de recyclage de Rafsandjani. Panique des nantis du régime : ruée vers l’or et le dollar suivie d’une forte hausse attestant d’une panique interne importante !

Le régime a menacé les agitateurs financiers de lourdes peines, mais il n’a finalement rien fait. Il a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique puis il a relâché Tabarzadi, le faux opposant vétéran de l’ère Khatami pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute. L’absence de mesure punitive a montré qu’il avait peur de se provoquer la fuite massive de ses nantis avec leurs capitaux vers l’étranger et entraîner une panique générale.

Dans la foulée (ce mois-ci), le régime a été à 100% continuellement boycotté pour la journée de soutien à sa doctrine, la journée commémorant la première manifestation en soutien à Khomeiny et aussi à l’occasion de plusieurs prières collectives en hommages à Mahomet et les plus grandes figures du chiisme. Il est devenu clair que les dirigeants étaient très seuls et très vulnérables. La panique et l’envie de fuite des subalternes a refait surface. Incapable de frapper ses serviteurs paniqués, les Larijani et les chefs de la Police, mais aussi des gens proches de Rafsandjani ont d’une commun élan évoqué une Pollution Mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propices à l’émergence d’une agitation ! Le régime n’avait pas de solution à la crise.

Dans la foulée, les Larijani et les Chefs pasdaran de la police ont durci le ton via à vis de Rafsandjani en l’accusant d’avoir évoqué des Elections Libres pour promouvoir une contre-révolution et ils ont aussi accusé son pion Ahmadinejad de vouloir provoquer l’agitation sociale nécessaire à ce revirement par l’adoption de la seconde phase du plan de libération de prix. Par la suite, Ali Rezaï ex-patron des Pasdaran, longtemps allié de Rafsandjani, a accusé implicitement Rafsandjani et Ahmadinejad d’avoir détourné des fonds. Puis, les Larijani et le Chef des forces de l’ordre ont annoncé la création de leur propre organe de répression de corruption. On a alors assisté à la rupture de plusieurs alliés de Rafsandjani en particulier, Jannati, le chef du Conseil Constitutionnel, qui avait jadis cautionné la prise du contrôle du régime par Rafsandjani via un référendum.

La semaine dernière, la coalition autour d’Ali Larijani n’a pas osé arrêter Rafsandjani, mais elle l’a humilié en annulant des budgets du gouvernement ou l’accès de Rafsandjani aux réserves de kérosène pour ses avions de ligne. Les Britanniques ont alors annoncé que les transactions d’achat de dollars avaient lieu à Dubaï pour provoquer la panique nécessaire à Rafsandjani d’opérer son revirement. Par la suite, Rafsandjani a aussi tenté d’y parvenir en diffusant des nouvelles économiques anxiogènes via ses médias et ses rares derniers alliés.

Washington inquiet de perdre le jeu avait alors proposé l’ouverture de dialogue avec le gouvernement lié à Rafsandjani. Il a aussi évoqué des punitions et a aussi laissé l’opposition iranienne annoncer sa réorganisation (autour des pions américains et avec un texte malheureusement très préjudiciable pour la naissance d’une démocratie reflétant les attentes des Iraniens). Larijani et sa coalition ont craint que Rafsandjani cède. Ils ont accentué leur pression sur Rafsandjani et ses pions, au point que ce dernier a rompu les négociations pour avoir la paix et se consacrer à ses efforts pour agiter le peuple et pouvoir se recycler. En conséquence de ces agitations, on avait assisté à une chute importante du nombre des partisans des chefs (qui se partagent le régime en agonie, mais ne songent qu’à leurs intérêts).

Cette semaine, les dirigeants devaient calmer le jeu pour rétablir la confiance avec ces gens qui leur sont nécessaire pour continuer et avancer leur jeu alors que tous le pays est contre eux !

Mais cette semaine, le régime devait aussi organiser des grands rassemblements dimanche, à l’occasion de la mort du père de l’Imam caché puis jeudi, pour la naissance de Mahomet qui a été baptisée le jour de l’Unité de tous responsables civils, religieux et militaires ! La certitude du boycott mettait les dirigeants devant la nécessité d’accélérer leurs luttes pour le contrôle du siège des négociations.

Ainsi les dirigeants devaient à la fois se modérer pour ne pas accentuer la déception de leurs derniers partisans et ils devaient se battre avec acharnement pour avancer leurs pions. Pour y parvenir, ils ont zappé les dates officielles afin de nier les boycotts et ils ont continué leur guerre... par des croche-pieds en douce, puis des menaces implicites et enfin par des coups lourds en conséquences. Ils ont aussi misé sur des annonces de pendaisons pour contenir les opposants et les dissidents. Voici la chronique en images d’une semaine parfois apocalyptique des dirigeants, isolés, acculés et désespérés du régime en agonie des mollahs !


1 - 17.06.2010
Iran : Vers une mini escalade

Le régime des mollahs ne peut pas entrer en apaisement avec les Occidentaux mieux encore avec les Etats-Unis car ces Etats sont des amis de l’Etat d’Israël. Il doit leur tenir tête, les envoyer balader, se montrer agressif à leur encontre ou alors il perdrait le soutien de la rue arabe, soutien indispensable pour le Hezbollah. Si ces Etats se montrent amicaux, Téhéran doit se montrer encore plus agressif pour ne pas être soupçonné de complaisance à leur égard. Il préfère de loin une attitude hostile de l’Occident. Cela met en valeur son rôle du défenseur des déshérités musulmans, il peut par ailleurs créer une situation instable susceptible de faire capituler les Occidentaux par la peur d’une guerre touchant le détroit pétrolier d’Ormuz. C’est un sujet qui déplait aux Occidentaux car il les oblige à adopter des vraies sanctions contraires à leurs intérêts. Cette indisposition plait beaucoup aux mollahs, c’est pourquoi après plusieurs mois de difficultés face à l’approche amicale d’Obama, Téhéran est enfin en position d’agir depuis l’adoption de la résolution 1929.


1 - 23.02.2013
Iran : La semaine en images n°261

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments...

Origines de la crise | Dès 1957, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs plans pétroliers et aussi pour mettre au pouvoir des activistes islamistes (non cléricaux) partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste pour doubler les Britanniques présents en Iran au travers les mollahs, mais aussi pour renverser les monarchies arabes mises en place par les Britanniques et enfin pour s’infiltrer en Asie Centrale soviétique et chinoise.

En 1973, le Shah a annoncé qu’il ne reconduirait plus le contrat de 25 ans obligeant l’Iran de vendre son pétrole en exclusivité aux Américains, les Britanniques et les Français selon un prix constant. Ce contrat finissait le 19 août 1979. Les Américains qui possédaient ainsi 40% du pétrole iranien à un prix très bas ont amplifié alors leur hostilité contre le Shah avec l’intention de le renverser avant août 1979. Les Français qui avaient 6% de la production iranien se sont alignés sur Washington. Les Britanniques qui possédaient 47% du contrat, mais sont en guerre pétrolière avec Washington depuis 1911 [1], ont participé à l’aventure avec tous leurs pions à ce projet islamisant intitulé Ceinture Verte et ont pu écarter les pions activistes islamistes de Washington. Pour bloquer le retour de ces islamistes non cléricaux, les mollahs ont rompu les relations avec Washington et ont également adopté la doctrine de la Tutelle d’un Grand Ayatollah sur la République Islamique.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs pour les affaiblir économiquement, les mettre devant un risque de soulèvement populaire afin de les amener à rétablir les relations bilatérales, permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (une révolution de couleur). La clef de réussite de cette politique a été de rester dans les accusations floues (avec un grand recours au conditionnel) pour pouvoir éviter toute escalade susceptible de provoquer une guerre et entraîner la chute du régime islamique nécessaire aux plans régionaux américains.

Face à ce projet de guerre d’usure, les mollahs contrôlés par les Britanniques ont opté pour une politique d’amplification de la crise et d’escalade délibérée afin de forcer Washington à capituler. Rafsandjani, le coordinateur du coup d’Etat anti-américain, devenu avec l’aide des Britanniques patron du régime et de ses services secrets, n’a omis aucun effort en ce sens par un recours immodéré au terrorisme au Moyen-Orient ou par la guerre contre l’Irak pour perturber l’approvisionnement pétrolier de l’Amérique. Mais il n’a pas su faire capituler Washington.

Les rivaux internes de Rafsandjani (mollahs écartés par lui du pouvoir et des meilleurs business) étaient alors en but de le virer, prendre sa place et tenter de réussir par plus de méchanceté pour sauver le régime et en prime le patron économique du régime. Pour les contrer, Rafsandjani a acheté le soutien de des plus petits adversaires (comme les Larijani) (en leur accordant des sièges du Conseil de Discernement, organe par lequel il dirigeait le pays). Il a aussi acheté la protection des Européens en leur bradant le pétrole iranien. Et il a également acheté le soutien des hommes d’affaires issus du régime en leur offrant des dollars bon marché.

Mais ce faux apaisement n’a rien donné a même incité Washington à parler d’une possible menace nucléaire et de frappes préventives. Il a ainsi pu impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU et entraîner un grand nombre de pays à participer à de nouvelles sanctions bancaires pour épuiser toutes les ressources en dollar du régime déjà ruiné par les choix clientélistes de Rafsandjani. Ce dernier a dû confier la direction des négociations à son jeune rival Ali Larijani pour faire partager les torts.

Rafsandjani a renoué avec la politique de l’amplification de la crise via Ahmadinejad (un autre ex-collaborateur des services secrets) et il a confié la direction des négociations à son jeune rival Ali Larijani pour faire partager les torts. Mais en 2008, le régime déjà très endetté a vite été confronté au manque de devises pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur. Rafsandjani et Larijani (devenus complices) ont fait le choix de geler les salaires et relever les prix des produits importants pour diminuer la consommation et ainsi gagner du temps dans l’espoir de parvenir à capituler Washington par tous les moyens.

De nombreux collaborateurs du régime notamment les Pasdaran de base ont été déçus par cette fuite en avant qui méprisait leurs intérêts vitaux : issus du peuple et engagés par pauvreté et non pas conviction, ils ont commencé à boycotter les manifestations officielles.

Il est alors devenu évident clair pour la caste dirigeante qu’il devait songer à négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole des marchandages, Rafsandjani, le patron du régime, a alors écarté Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington.

On est alors passé d’une guerre pour être le sauveur du régime à une guerre pour l’accès aux marchandages avec Washington.

Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son principal lieutenant politique. Puis Rafsandjani a tenté un dernier joker : le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur (hostile à son propre pion Ahmadinejad) pour duper Washington et l’entraîner à abolir ses sanctions ! Larijani a soutenu ce projet insensé qui lui semblait prometteur.

Mais, le peuple autorisé à manifester a révélé son hostilité au régime tout entier. De plus, les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Les Américains n’ont pas aidé cette contre-révolution contraire à leurs plans régionaux ont même participé aux rumeurs diffusées par le régime pour intimider le peuple et mater leur révolte. Ce qui a brisé le cœur des Iraniens et leur envie de lutter. Mais in fine, chacun a réalisé que le régime était définitivement rongé de l’intérieur et condamné. Larijani, mais aussi d’autres, se sont mis à critiquer Rafsandjani pour l’écarter et accéder aux marchandages avec Washington pour garantir leur survie au-delà du régime.

Rafsandjani menacé a divisé la coalition informelle à son encontre en offrant le pouvoir judiciaire aux Larijani avant de tenter de relancer son Mouvement Vert. L’échec de cette seconde tentative a libéré Larijani : il a commencé à utiliser le pouvoir Judiciaire contre Rafsandjani et ses pions gouvernementaux chargés des marchandages à savoir Ahmadinejad, son ministre des affaires étrangères Salehi, le négociateur nucléaire Jalili… Rafsandjani, affaibli, a décidé de privilégié le dialogue avec Washington. Larijani a alors condamné toute négociation. Chaque clan manoeuvrait pour ses intérêts au mépris de l’intérêt commun de tous les serviteurs du régime. Cette désunion a provoqué de nouvelles ruptures internes.

Les hommes d’affaires du régime ont jugé qu’ils étaient en danger : ils ont commencé à brader leurs avoirs boursiers et immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de fuir le pays. Cette ruée vers l’or et vers le dollar a mis le régime face à un risque de banqueroute de la Banque centrale Iranienne (BCI). Pour calmer la situation, les Larijani, maîtres du Pouvoir Judiciaire, ont commencé des procès contre les candidats à la fuite avec l’accusation de fraude ou de blanchiment d’argent, délit passible de la peine de mort, mais ils n’ont jamais osé appliquer les verdicts annoncés de peur de provoquer une fuite massive des capitaux susceptible d’entraîner la banqueroute puis la chute du régime. Dès lors, en combinaison avec les Chefs Pasdaran, ils ont sans cesse tenté d’intimider les nantis paniqués en évoquant la puissance policière du régime, mais en absence de troupes fidèles visibles, ces menaces n’ont pas réussi à calmer les paniqués. Finalement, les Larijani ont tenté d’atteindre le même but en annonçant régulièrement des pendaisons publiques, mais là encore, ils les exécutent très tôt le matin de peur d’être pris à partie par le peuple. Ce processus d’intimidation à reculons a été avant tout un constat permanent d’impuissance et de vulnérabilité du régime. C’est pourquoi chaque clan a dans le même temps accéléré ses efforts pour arriver à un accord avec Washington. Washington na apprécié cela, mais il ne peut pas accorder les garanties souhaitées par ces gens. Mais aucun n’a rien obtenu.

En décembre dernier, Rafsandjani, convaincu qu’il n’obtiendrait rien des Américains, a commencé à se dire proche du peuple. Il a aussi chargé ses pions Verts à scander « Mort à la République islamique ». Il a commencé à parler d’Elections Libres. Ses adversaires ont compris qu’il entendait changer de bord. Quand ses pions gouvernementaux ont annoncé de nouvelles anxiogènes de hausses de prix, ses adversaires ont été convaincus qu’il entendait provoquer un soulèvement afin de s’y engouffrer par "amour du peuple" : devenir (malgré le risque évident d’y rester) l’instrument d’un changement qu’il ne peut éviter espérant de bénéficier d’un pardon en Iran. Cette solution permettait aussi de bloquer le retour aux affaires des pions islamistes de Washington et de satisfaire les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne garantissant de facto les avoirs financiers de Rafsandjani dans les pays britanniques. La finesse de cette solution laisse supposer qu’elle a peut-être été suggérée à Rafsandjani par les Britanniques eux-mêmes.

Les nantis du régime ont immédiatement saisi les intérêts de cette solution : ils pouvaient changer de bord et participer à la vie économique au nom d’une Réconciliation Nationale. Mais les Chefs Pasdaran du Bassidj et de la Police dont les noms restent associés à toutes les répressions, les Frères Larijani complices de leurs derniers forfaits, notamment les pendaisons publiques, ont refusé cette solution, car ils ne peuvent bénéficier d’aucun pardon. Ces insolvables ont créé une coalition mais n’ayant pas de troupes actives, leur fronde est restée symbolique.

Cette fronde interne a seulement montré que le régime était trop divisé pour pouvoir s’engager dans un marchandage ou dans un changement. Tous les gens coincés au côté du régime se sont sentis en danger : ils devaient rompre ! Le régime a subi des boycotts à 100% lors de ses dernières manifestations officielles. Par ailleurs, la ruée vers le dollar a repris pour les plus riches à Dubaï et pour les subalternes normaux au Bazar de Téhéran. ainsi dernièrement, le régime s’est retrouve de fait confronté à un risque de banqueroute fatale !

La semaine dernière, le régime devait célébrer l’anniversaire de la révolution à travers diverses manifestations : après les premières manifestations boycottées, la panique interne s’est amplifiée. Le boycott de l’anniversaire de la révolution est paru comme une date difficile susceptible de déboucher sur une plus grande crise voire plus.

Washington a alors décidé de renforcer ses menaces et ses offres de dialogue pour parvenir à faire plier Rafsandjani et obtenir un transfert des pouvoirs avant la chute du régime islamique utile à ses projets. Washington espérait l’ouverture d’un dialogue au Caire via Ahmadinejad, le principal pion politique de Rafsandjani. Larijani devait renforcer ses attaques pour renverser Ahmadinejad avant son départ pour Caire. Il pouvait alors accéder dialogue en tant que élu et membre du Conseil de Discernement . Rafsandjani a anéanti ce risque en faisant intervenir son pion, le Guide Khamenei pour s’opposer à tout dialogue. Larijani floué par cette ingérence a tenté quand même de renverser Ahmadinejad.

Ahmadinejad a riposté par une vidéo trafiquée accusant le clan Larijani de corruption. Ce choix de fausse vidéo a prouvé que le clan Rafsandjani n’avait pas de vrai dossier sur les Larijani ou qu’il était en perte de vitesse. Sa solution de réconciliation nationale a perdu quelques partisans politiques. Les derniers collaborateurs du régime ont vu leur chance de recyclage politique s’évanouir : le Bazar a été pris d’assaut pour acheter des dollars et fuir le pays.

Par la suite, cette semaine, le dimanche 10 février, le 34e anniversaire de la révolution islamique a été boycotté partout en Iran. Nous en avons rendu compte dans notre précédent numéro de la semaine en images.

Par la suite, cette semaine, le dimanche 10 février, le 34e anniversaire de la révolution islamique a été boycotté partout en Iran. Le même jour, bien que férié, le régime a été confronté à une nouvelle ruée affolée vers l’or et le dollar. Les Larijani et ses associés insolvables devaient cacher ce boycott et la crise naissante. Ils devaient aussi dans le même temps reverser les gens du clan Rafsandjani. Ce dernier s’est précipité pour retourner un peu sa veste, mais il n’a constaté aucune mobilisation populaire en sa faveur. Ayant besoin de plus de temps pour sa reconversion, il a rejoint ses adversaires pour tenter de contenir la crise avec de nouvelles menaces pour obtenir ce délai. Mais les deux groupes n’ont pas réussi à calmer la panique. Devant l’amplification de la crise, ils ont finalement décidé d’organiser une braderie des prochaines pièces en or émises par la Banque Centrale iranienne afin de détourner leurs collaborateurs paniqués du marché sensible du dollar. Voici le récit en images, à partir du dimanche, de 6 jours pleins de craintes, de tension et de fureur pour les dirigeants désespérés du régime à bout du souffle des mollahs.


1 - 31.05.2013
Iran : La semaine en images n°275
L’avènement d’un nouvel ordre interne !


Origines de la crise | En 1979, Washington a entrepris de renverser le Shah (créateur de l’OPEP) pour mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux. Ces islamistes made in USA professaient de l’hostilité à l’OPEP ainsi qu’à tous les projets émancipateurs en Iran. Ils étaient également partisans d’exportation de la révolution islamique dans toute la région et devaient aider Washington à renverser les monarchies arabes mises en place par les Britanniques et s’infiltrer en Asie Centrale soviétique et chinoise. Les Britanniques présents en Iran depuis 1850 grâce à la noblesse Qajar, les ex-féodaux, le clergé, ont participé à ce projet pour renverser le Shah dont le patriotisme les gênait, mais aussi pour écarter les pions de Washington. Ils y sont parvenus grâce à Rafsandjani (jeune demi-frère de Khomeiny), notamment sa prise de l’ambassade américaine qui a donné une identité anti-américaine à la révolution islamique orchestrée par Washington. Le coup a été parachevé par l’adoption de la Tutelle du clergé sur le système politique, empêchant toute possible de retour au pouvoir des islamistes non cléricaux de Washington.

Washington a alors commencé une guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à capituler et transférer les pouvoirs vers ses pions via des élections libres.

Rafsandjani, agent actif des Britanniques, devenu patron du régime et des services secrets, s’est lancé dans une politique de crises régionales graves pour amener Washington à capituler par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier. Le régime a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre et le terrorisme. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite compris qu’ils avaient été dupés. Ils ont pris leur distance avec le régime et ont pris contact avec Reza Pahlavi, le fils du Shah. Washington a interdit à Reza Pahlavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste, mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Son insuccès pouvait lui coûter le pouvoir. Il a trafiqué le testament de Khomeiny et a nommé son ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre et cousin de Khamenei) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), un organe qu’il avait créé auparavant. Il est alors devenu officiellement la patron du régime. Il a changé d’approche en tentant une fausse modération combinée au terrorisme. Washington l’a placé sous mandat d’arrêt international. Menacé d’extradition par des rivaux, Rafsandjani leur a offert des sièges du CDIR, avant de retenter la même ruse de modération avec le mollah Khatami, l’un de ses employés des services secrets. Washington a durci ses sanctions en ciblant lep rogramme nucléaire du régime.

Rafsandjani est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Il a également dû offrir la direction des négociations avec Washington à son rival de toujours Ali Larijani. Ce retour à une politique a été encore une erreur car elle a permis à Washington d’évoquer des frappes préventives, de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et ainsi légitimer ses sanctions à venir. Le régime qui menait le pays vers le néant a amplifié les ruptures internes notamment des Pasdaran de base car il ne voulaient pas être sacrifiés pour un régime inhumain et impopulaire. Les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les sanctions ont aussi rompu avec le régime.

A l’adoption des premières sanctions financières lourdes, les ruptures internes se sont encore multipliées : il est devenu évident à tous les dirigeants qu’ils devaient négocier leur fuite avec Washington avant que le régime rongé à la base ne s’effondre.

Les dirigeants ont adopté un plan économique de libération des prix pour limiter le pouvoir d’achat et ainsi limiter leurs dépenses d’approvisionnement sans risquer de se retrouver avec pénuries susceptibles de déclencher un soulèvement fatal. Mais cela ne permettait que de retarder la chute. Rafsandjani a alors écarté Ali Larijani afin qu’il ne puisse le devancer dans les marchandages avec Washington.

Ali Larijani a tenté de revenir en révélant les détails de la corruption des membres influents du CDIR. Un certain Tavakkoli, agent régulateur de Londres au sein du régime, a neutralisé Ali Larijani en discréditant et éliminant son premier lieutenant Kordan.

Londres a eu peur que ses pions lui échappent et le régime lui permettant de contenir l’Etat américain ne s’effondre. Il a d’abord éliminé la menace posée par Ali Larijani en discréditant et éliminant son premier lieutenant Kordan. Puis il a tenté de sauver le régime en organisant grâce à la BBC, une fausse révolution de couleur dirigée par le fidèle Moussavi afin de régénérer le régime divisé et lui donner une valeur démocratique pour forcer Washington à geler ses sanctions.

Mais le projet de la Révolution Verte a échoué car le peuple, autorisé à manifester, a crié Mort à la république islamique et les centaines de milliers de Pasdaran de Base n’ont pas bougé, apportant de facto leur soutien à un changement de régime.

Rafsandjani mis en danger a dû composer avec Ali Larijani en cédant le pouvoir judiciaire à son frère Sadegh. Puis avec l’aide de Londres, il a tenté de parvenir à un gouvernement hybride composé de ses pions et des pions américains, mais le peuple et les dissidents internes n’ont pas suivi. Mais ils ont confirmé leur envie de changement par la célébration de l’anniversaire de Reza shah, le fondateur de l’Iran laïque et moderne. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont joué la carte de l’intimidation pour ces compagnons paniqués et le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais par manque de troupes, l’intimidation s’est réduit à des annonces de pendaison.

C’était un choix suicidaire. Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains.. Londres a sans cesse évoqué la gravité de la menace nucléaire iranienne pour saboter le dialogue entamé par Rafsandjani. Par ailleurs, les Chefs Pasdaran (que Rafsandjani allait sacrifier) se sont ralliés à Ali Larijani. Ils ont joué la carte de l’intimidation contre Rafsandjani et sa famille, ainsi que contre les candidats à la fuite, mais ils n’ont jamais pu aller très loin par manque de troupes et par peur de déclencher une panique plus forte. Ils ont aussi tenté de dialoguer avec Washington, mais Washington n’a pas pris au sérieux ses outsiders.


Mais en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il s’est mis à parler de Réconciliation nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Il lâchait le régime exsangue et isolée pour se rallier au peuple pour obtenir son pardon ! Une forte participation des médias britanniques en persan à ce « mouvement de déviation » laissait supposer que les Britanniques étaient impliqués et à nouveau allié de la tribu Rafsandjani. Dans le cas de Londres, il ne s’agissait pas d’obtenir le pardon des Iraniens, mais de saborder le régime islamique divisé et agonisant afin qu’il ne retombe pas entre les mains des pions Washington (présents en Iran et au sein de l’opposition en exil). Les nantis du régime ont apprécié ce projet, mais pas les Larijani et certains Chefs Pasdaran dont les noms restent associés aux répressions.

Rafsandjani a tenté de déclencher une crise grâce à l’adoption de mesures économiques impopulaires par son pion Ahmadinejad afin de pouvoir entrer en scène au côté du peuple. Les Larijani ont arrêté Mehdi Rafsandjani pour corruption. Jannati, le président du Conseil constitutionnel et complice de cette corruption, a lâché Rafsandjani. Les Britanniques ont tenté d’accélérer le « mouvement de déviation » par le boycott de l’anniversaire de la révolution islamique par le clergé. Ils ont également changé le processus de déviation : l’intégriste Ahmadinejad a été mué en quasi-opposant au système islamique pour permettre une passation de pouvoir plus rapide..

Mais fin février, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan. Puis, le peuple, les Pasdaran de base, mais aussi les mollahs de base ont aussi rejeté la déviation opportuniste de Rafsandjani et ses lieutenants. La solution de déviation étant rejeté, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter des dollars, provoquant une situation de crise grave. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient : il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections avec l’arrière pensée qu’il peut dans ce rôle, négocier directement avec Washington ou dévier d’une manière opportuniste  !

Peu avant le début des dépôts de candidatures, les Larijani ont commencé le procès de Mehdi, le fils de Rafsandjani. La panique a atteint un niveau monstre au point que les Larijani ont dû arrêter le procès ! Rafsandjani a eu la voie libre pour confirmer sa candidature déviante. Washington qui veut préserver ce système islamique et le confier à ses pions, a évoqué de nouvelles sanctions pour rappeler à l’ordre Rafsandjani et amplifier la crise interne afin de l’amener à capituler


La semaine dernière, Rafsandjani et tous les autres candidats devaient entrer dans l’arène. Aucun n’a bénéficié d’un soutien populaire ! Le régime a été confronté à un boycott absolu. Il a même perdu les 250 hommes de main qui lui restaient fidèles et remplissaient ses manifestations officielles. Washington a décidé de secouer les dirigeants isolés en annonçant un possible embargo pétrolier à 100% ! La situation pouvait échapper aux dirigeants. Chacun pouvait devenir un déviant en puissance. Londres a tenté de sauver la situation en redémarrant les négociations nucléaires pour geler de facto les menaces déstabilisantes de Washington. Après deux réunion où Jalili, le négociateur nucléaire et pion de Rafsandjani, jouait la carte des négociations sans fin, l’Etat américain a compris que ce dernier et Londres entendaient gagner du temps.

En fin de la semaine dernière, Washington s’est fâché en décrétant via la presse que le seul obstacle à un deal était Rafsandjani car il restait viscéralement hostile à tout changement aussi bien sur le nucléaire que sur la Syrie ! Washington a aussi annoncé qu’il allait sous peu interdire toute exportation d’or vers le pays, même l’expédition de pièces de la part des ex-pats à leur famille en Iran, pour cibler les paniqués et ainsi amplifier l’agitation interne.

Cette sanction visant les derniers compagnons financiers du régime a mis tous les dirigeants déjà très isolés face à une énorme crise. Ils n’avaient plus aucun intérêt à cautionner d’aucune manière la solution (de Rafsandjani et de Londres) basée sur l’amplification de la crise. Les dirigeants ont été mis face à la nécessité d’éliminer cette option... pour freiner leur chute et gagner du délai pour avoir le temps de parvenir à un deal avec Washington.


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Cette semaine, les responsables autres que Rafsandjani, se sont ligués pour l’éliminer du jeu, rompant aussi avec Londres après 150 ans de servitude docile !

Cette semaine, nous avons vécu une vraie révolution interne. Londres a tenté de s’y opposer en soutenant Rafsandjani, mais il n’est pas parvenu à le sauver et on a vu l’émergence d’un nouvel ordre interne. Le système forgé par Rafsandjani avait vécu, ses acteurs, soit 90% des cadres du régime, ont paniqué. Au même moment, le système devait célébrer des événements officiels importants. Manquant de troupes et prise dans les convulsions de sa métamorphose, il a manqué d’énergie pour simuler une mobilisation en sa faveur... Voici le récit en images d’une semaine charnière pour le régime et pour son avenir (donc pour nous).


1 - 27.10.2009
Iran : Téhéran contre-attaque !

Il y a un mois, Téhéran acceptait de reprendre le dialogue pour échapper à de nouvelles sanctions américaines. Dans le cadre de ce dialogue, il s’était engagé, selon un plan américain, à échanger 75% de son stock d’uranium enrichi à 3,5% contre 200 à 300 kg de combustible nucléaire à base d’uranium enrichi à 20% pour alimenter le réacteur iranien de recherche de l’université de Téhéran en activité depuis 1967. Washington espérait ainsi réduire le stock iranien d’uranium faiblement enrichi pour baisser le niveau de gravité du programme nucléaire iranien pour éviter l’adoption de nouvelles sanctions. Téhéran vient de faire savoir qu’il ne veut pas de cette solution.




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