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Iran : La semaine en images n°257
24.01.2013

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Cette semaine, une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions « islamo-fédéralistes » de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la Liberté) et sa branche armée, l’OMPI (pions tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique).

Ce projet appelé Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, afin d’éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure dans le jeu leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington.

Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, par assassinat les pions de Washington, mais aussi par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ce service inestimable, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Montazeri ou encore Morteza Mottahari, (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), l’idéologue de la doctrine de la Tutelle du clergé sur le pouvoir.

En écartant tous les rivaux, Rafsandjani a pu pour accéder à tous les postes clefs notamment le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre. Il est devenu le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation).

En réponse au coup anti-américain des mollahs, Washington a alors commencé à sanctionner leur régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer ses dirigeants (Rafsandjani et ses complices) à accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (ou une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices se sont alors lancés dans des actions terroristes anti-américaines et ont aussi tissé des liens économiques forts avec les Etats Européens pour acheter leur protection diplomatique.

Ce choix diplomatiquement clientéliste, mais aussi les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays. Les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. La devise iranienne qui est proche du Franc a commencé à chuter vertigineusement. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger.

Mais ce régime (divisé au sommet, ruiné et contesté à la base) n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions pouvaient entraîner la chute du régime islamique.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux (comme les frères Larijani) qu’il avait écarté du pouvoir.

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère et protecteur Khomeiny était mourant. Il a alors trafiqué le testament de Khomeiny, doublant les 86 ayatollahs du Conseil des Experts de la Tutelle, chargés du choix du successeur, afin de désigner son ami Khamenei comme le grand Tuteur islamique du régime. Khamenei a été un parfait pion car dès son arrivée au pouvoir suprême, il a modifié la constitution pour donner ses pleins pouvoirs politiques au Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), créé par Rafsandjani. Cet organe est ainsi devenu un gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime et son patron Rafsandjani est devenu officiellement le patron politique du régime.

Ce véritable coup d’Etat a été possible grâce à la complicité du président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei). Ces deux là ont été récompensés chacun par un siège permanent au sein du Conseil de Discernement, gouvernement plénipotentiaire et permanent du régime. Ce système a toujours eu un point faible : un changement du Guide sous l’instigation du Conseil (collégial) des Experts de la Tutelle. Rafsandjani s’est empressé de prendre la direction de ce Conseil pour contrôler ses 86 membres privés par lui d’accès à toutes les bonnes business du régime.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières pour des attentats qu’il avait ordonnés pouvaient pousser ses adversaires à l’éliminer pour avoir la paix. Pour ne pas sauter, Rafsandjani a agi sur deux plans : il a divisé ses rivaux en achetant la loyauté des Larijani (qui avait le plus grand réseau après lui) en leur offrant des postes clefs et un siège au Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi mis en scène un simulacre d’ouverture animé Khatami et de (faux) opposants issus de la milice islamiste des universités et de vieux militants bon teints du parti pro-britannique de JEBHEH MELLI pour engager Washington dans la coopération afin de l’éloigner des sanctions.

Washington s’est fâché et a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" pour durcir ses sanctions.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions car il n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution. Mais le régime et Rafsandjani en personne n’ont cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait faire peur à Washington et le contraindre à capituler sur toute la ligne.

Mais cette attitude a seulement permis à Washington d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires. Rafsandjani a paniqué, il a repris les négociations en oubliant ses interminables manoeuvres dilatoires pour accepter l’Accord de Paris sur le gel des activités nucléaires : engageant de facto le régime sur la voie de l’apaisement tant attendu par Washington.

Critiqué pour avoir renoncé à l’arme des menaces, garante de l’intégrité du régime, il devait faire marche arrière pour ne pas sauter. Il a remis en cause l’Accord de Paris en remplaçant l’« officiellement modéré Khatami » par l’officiellement non modéré Ahmadinejad pour tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces. Il a aussi offert la direction des négociations nucléaires à Ali Larijani, adepte d’une politique de fermeture. Il calmait ainsi un rival en l’intégrant dans son jeu.

Mais Washington a utilisé la fermeture de Larijani et les menaces d’Ahmadinejad pour renforcer ses pressions. En 2007, il a réussi à impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cautionner ses futures sanctions. En 2008, il a ainsi adopté les premières sanctions bancaires réduisant les revenus en devises du régime. On a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base. Les dissidents prenaient leur distance. Pour la première fois, le régime et ses dirigeants étaient en danger. Pour limiter le risque d’une pénurie déstabilisatrice comme le souhaite Washington, la caste dirigeante du Conseil de Discernement a décidé de supprimer les Prix subventionnés pour brider la consommation pour ménager les stocks du régime et aussi pour habituer les Iraniens à vivre de très peu et diminuer ainsi le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses employés les mieux payés, les agents sécuritaires, ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Avec cette rupture, le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani a songé à la nécessité d’une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu son rival Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue direct avec les Américains !

Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les directives du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé via la presse la corruption du clan Rafsandjani, de ses alliés, mais aussi de certains membres du Conseil de Experts afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties. Rafsandjani et ses alliés se sont ligués pour éliminer son principal lieutenant Ali Kordan afin de le discréditer et limiter son action. Larijani a dû battre en retraite pour ne pas tomber en même temps.

En juin 2009, Rafsandjani qui restait menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani, a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec une fausse révolution de couleur nommée le Mouvement VERT sous la direction du très anti-américain Moussavi ! Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama et les alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan, pouvait enfin être démis de ses fonctions : il a cédé la direction du pouvoir judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani pour diviser ses rivaux et avant que les Larijani puissent virer ses pions comme le procureur Ejéi, il a tenté de relancer sa nouvelle fausse opposition avec de nouveaux slogans plus patriotiques et de nouveaux animateurs dont ses propres enfants Mehdi et Faezeh (initialement connus pour leurs corruption) !. Mais le peuple n’a jamais été trompé, il a sans cesse boycotté le Mouvement Vert.

In fine, en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a été désavoué par les gros bonnets du régime (écartés du pouvoir) : Rafsandjani a tout d’un coup disparu et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du Conseil de Discernement. Mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser Larijani par peur qu’il ne les élimine facilement avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité en cas de la chute du régime. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani ont démontré qu’ils ne songeaient qu’à leurs intérêts personnels : ils ont déçu leurs derniers collaborateurs et ont encouragé les ruptures.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque ; et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en OR ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient sacrifiés par leurs chefs puis tués par le peuple. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Chefs Pasdaran, largués par les jeunes officiers susceptibles de souffrir par ce marché ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont implicitement alignés sur Larijani.

En Juillet 2012, Washington est parvenu à forcer l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime pour agiter Rafsandjani, Larijani et les candidats à la fuite.. Le régime a menacé de fermer le détroit d’Ormuz, mais n’a pu tenir cette promesse : ses partenaires ont été convaincus qu’il avait toujours bluffé : ils se sont précipités pour acheter des dollars. Le régime, en manque de divises, n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec le slogan de Mort à la république islamique.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour vider le marché. Ils ont aussi ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont également accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Puis ils ont bloqué les comptes en devises. Enfin, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger. Mais ils n’ont pas pu contraindre leur partenaires paniqués à renoncer à leur envie de fuir, ils ont au contraire encouragé les ruptures et la fuite.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur leurs capacités ou pour les intimider, mais ils n’ont jamais pu montrer les renforts promis : il est devenu de plus en plus évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées et du peuple.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a alors multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a alors accusé Rafsandjani de corruptions. Les Chefs Pasdaran ont surenchéri pour le contraindre à abandonné la partie. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant via Ahmadinejad une ouverture à Washington. Une forte panique interne et une forte réaction négative de Londres ont contraint Rafsandjani à renoncer.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de suspendre les accusations contre Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Chefs Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Chefs Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avec le ayatollahs écartés par Rafsandjani avant de s’approcher de Larijani. Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani après cette coalition, il a préféré garder Rafsandjani comme interlocuteur. Washington a ainsi prouvé qu’il ne visait pas une entente, mais entendait utiliser les faiblesses de Rafsandjani pour le forcer à céder à ses attentes. Vue la vulnérabilité de Rafsandjani, il ne pouvait que céder à Washington, c’est-à-dire ouvrir les portes de la forteresse en échange de quelques garanties de sécurité pour lui même. La panique a gagné les subalternes qui redoutent la vengeance des pions de Washington.

Cette situation pouvait engendrer une rupture massive et une adhésion soudaine et massive à la contre-révolution. Larijani et Rafsandjani, en phase d’être éliminés se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture" afin de pouvoir infiltrer les autres faux opposants dans la contestation et contenir tout risque de débordement contre-révolutionnaire.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti pour entraîner leur chute et éliminer leurs menaces !

Larijani a alors accentué ses accusations contre les ministres (issus du clan Rafsandjani) pour retirer le vote de confiance du Parlement au gouvernement et entraîner sa chute. Rafsandjani a neutralisé ce projet par une intervention de son super pion, le Guide. Puis, il a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve (en se disant qu’avec ce choix il pouvait garantir les intérêts pétroliers de nombreux pays comme la Grande-Bretagne et ainsi protéger ses avoirs financiers dans ces pays.

Ce revirement pragmatique n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie. Par ailleurs, le commandant en chef des Pasdaran et les Chefs Pasdaran des forces de l’ordre (Police, Bassidj...) dont les noms sont associés à la répression se sont carrément alignés dans une opposition farouche à ce changement de régime qui pourraient les conduire à la potence.

Les motivations différentes à l’intérieur des Pasdaran ont divisé ce nouveau clan apparu sur la scène politique. Le régime est devenu un archipel de mini-clans divisés, aux intérêts opposées. Tous ces mini-clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer aux deux autres. Tous ont quand même essayé de mobiliser les membres de leurs clans ou des subalternes pour avoir le dessus. Dans ce jeu, Rafsandjani qui a le plus grand réseau, a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a alors menacé Rafsandjani de traîner son fils Mehdi devant la justice pour corruption et trahison (ce qui revient à l’accuser indirectement). Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime.

Cette agitation des dirigeants pour la préservation de leurs intérêts a de nouveaux paniqué leurs collaborateurs de base, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime a seulement censuré les infos économiques pour cacher la panique de sa base puis il a relâché Tabarzadi, le faux opposant vétéran de l’ère Khatami pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Au cours de deux dernières semaines, le régime devait célébrer la journée de soutien à sa doctrine et organiser des prières collectives en mémoire des grandes figures d’Islam et du Chiisme. Tous ses évènements ont été boycottés à 100% par le peuple et les derniers serviteurs du régime. La panique et l’envie de fuite des subalternes a refait surface. Les Larijani en charge du pouvoir judiciaire ont évoqué des arrestations de revendeurs d’or et de dollars au lieu de s’en prendre aux acheteurs. Ils ont ainsi admis qu’ils avaient peur de pousser à bout les collaborateurs paniqués et provoquer une rupture massive susceptible d’entraîner la chute de leur régime. Le pouvoir a aussi parlé d’une pollution mortelle pour fermer les lieux publics afin de vider tout lieux propices à l’émergence d’une agitation ! Ces choix laissaient entrevoir que le régime ne pouvait pas résorber la crise : il était condamné à perdre ses forces et à s’effondrer.

Enfin de la semaine dernière, la persistance de la crise de confiance et de panique des responsables subalternes a poussé tous les adversaires de Rafsandjani à oublier leurs réserves et d’attaquer sur les plans. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont accusé Ahmadinejad de vouloir provoqué une agitation par l’adoption de la seconde phase du plan de rigueur anti-sanctions afin de permettre l’émergence d’une agitation contre-révolutionnaire. Les Larijani ont accusé Rafsandjani de promouvoir un changement de régime en se prononçant en faveur d’élections libres. Ali Rezaï ex-patron des Pasdaran, longtemps allié de Rafsandjani, mais qui a récemment rompu avec lui a publié un article l’accusant implicitement d’avoir détourné des fonds pour les sortir du pays puis les Larijani et le Chef des forces de l’ordre ont aussi annoncé la création d’un nouvel organe de répression de corruption pour court-circuiter ses réseaux de protection interne. Ils ont aussi accusé ses amis, les responsables des services secrets, d’être les agents actifs de la corruption.

Washington avait fait libérer des otages du régime détenus par des forces soi-disant libres de la Syrie et avait offert un dialogue directe à Salehi, le ministre des affaires étrangères du régime (issu du clan Rafsandjani). Ce dernier n’avait pas donné de suite, mais avait utilisé le contact pour se présenter comme incontournable. Un grand centre commercial de Rafsandjani avait alors brûlé et les Larijani avaient alors annoncé la mise en accusation de son fils Mehdi ouvrant la voie à un procès qui pourrait l’accuser et le couler. Rafsandjani était resté sans voix ! Il était paru comme fini. Son ex-allié Asgar-Owladi avait tenté de lui voler certains de ses pions comme Moussavi, Karroubi et Hassan Khomeiny, Rafsandjani avait aussi constaté la fuite d’Ahmadinejad et aussi la rupture de son grand allié historique, Mesbah Yazdi !

Ainsi, en fin de la semaine dernière, Rafsandjani a été déstabilisé par une coalition formée des Larijani, des Chefs Pasdaran, ainsi que la partie Motalefeh, jadis représentant le Bazar. Mais les Chefs Pasdaran, les maillons forts de cette chaîne, n’avait pas pu organiser un grand rassemblement en leur faveur pour légitimer leur pouvoir. Ils avaient alors tenté de redresser leur image en annonçant un grand rassemblement pour rendre hommage à Mahomet et à Hassan, le 2nd Emam chiite dont on devait pleurer la mort à ce moment. Après un nouvel échec, Jannati chargé ce jour de la prière de vendredi avait injurié Rafsandjani avant d’annoncer une grande manifestation pour convaincre les Chefs Pasdaran de le considérer comme un ami utile ! Cette demande avait également échoué.

Cette semaine, le régime devait débuter par des prières collectives en mémoire d’Emam Reza mort (empoisonné) en martyr (en fait, mort d’une indigestion de raisin). La mobilisation a été nulle. Ce boycott a rappelé l’isolement et la vulnérabilité du régime. Ses médias ont sans cesse diffusé de images d’archives pour nier cet l’isolement et vulnérabilité. Par ailleurs, Rafsandjani a enfin riposté. Larijani a répliqué par l’annonce du démarrage prochain du procès de Mehdi !

Washington qui ne veut la chute du régime islamique s’est empressé d’envoyer des négociateurs en Iran en espérant que la perspective du chute entraînerait les mollahs à négocier voire même à accepter un apaisement, mais Rafsandjani qui contrôle les organes de négociations n’a pas donné de suite car il n’y croit plus et ses adversaires qui ne contrôlent rien et ne gagnent rien n’ont également montré aucun intérêt à ces négociations. Mais se doutant tous que Washington accentuerait ses sanctions, ils ont multiplié les diversions pour occuper l’opinion et retarder une nouvelle panique. Ils ont aussi multiplié les mensonges et les slogans pour minimiser ou nier leur vulnérabilité sur tous les plans. L’archipel des mini-clans divisés des mollahs a vécu une semaine difficile. Voici la chronique d’une semaine de peur et de ruses pour éviter une nouvelle crise sans nul doute fatale.



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Rappel | Le dernier événement de la semaine dernière a été le refus des hauts-gradés et autres responsables subalternes des Pasdaran de participer à la première manifestation souhaitée par le Chef Pasdaran des Forces de l’ordre qui espère prendre le pouvoir.

Vendredi dernier (12 Janvier 2013 - 23 Dey 1391), les hauts-gradés encore fidèles au régime ont ainsi déposé les armes, fatigués de se battre pour dominer un régime qui est archi condamné en raison de son bilan désastreux, des sanctions qui ne lui laisse aucun e chance, mais aussi en raison de la rupture d’une majorité écrasantes de ses serviteurs et surtout de la haine du peuple.

Après les boycotts récents (des grands rassemblements en faveur du régime et de l’islam), ce refus de hauts gradés des forces de l’ordre et des sections militaires des Pasdaran était un coup très dur pour tous les dirigeants du régime.

On était à la veille d’une autre grande manifestation en faveur de l’Islam, les récents boycotts ne laissaient pas de doute quant à l’absence de mobilisation. Le régime tout entier est parti en campagne pour nier cette nouvelle défaite afin de ne pas assister à une nouvelle rupture à très haut niveau.

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Vendredi 11 Janvier 2013 (22 Dey 1391), dans l’après-midi, le régime a d’abord choisi l’intimidation en annonçant la découverte et la fermeture d’un grand studio d’enregistrement clandestin de musique subversive ainsi que l’arrestation des personnes impliquées. Mais l’absence d’image montrant ce coup de filet a laissé supposé que c’était de l’intox pour terroriser le peuple. Le régime a également fait état d’embauche de 11,000 juges, encore une intox car à la dernière cérémonie d’investiture de nouveaux juges, il y avait seulement 4 candidats !

Pour agir ainsi, le régime était lui-même être terrorisé sans doute parce qu’il était à exactement 1 mois jour pour jour de la célébration de l’anniversaire de la révolution islamique et ne se voit pas capable de se relever d’un boycott de cette cérémonie.

Washington qui ne souhaite pas un désaveu de la révolution islamique surtout en ce moment où il est à fond dans la défense de révolutions régionales avec ses pions islamistes devait encourager le régime à reprendre le dialogue. Il a fait intervenir La France : elle a proposé une reprise du dialogue aux mollahs. Le clan Rafsandjani (qui détient les postes de négociateurs) mais ne croit pas pouvoir assurer sa survie au-delà du régime grâce à une entente avec Washington n’a guère relevé la proposition du Quai d’Orsay. Washington a alors frappé le régime via un autre allié de l’Otan : l’Espagne a annoncé l’arrestation d’un camion contenant des équipements, des logiciels et des documents relatifs aux activités nucléaires et au contournement des sanctions, laissant présager de nouvelles sanctions contre le régime. Mais le but étant d’intimider les mollahs et les forcer à négocier (leur reddition), l’Etat espagnol n’est pas allé plus loin et laissé l’affaire en suspension !

Le régime ne pouvait plus durcir le ton vis-à-vis de ses serviteurs en rupture. il devait se montrer rassurant afin de tenter de les séduire. Ali Larijani celui qui se voit déjà calife à la place du calife (Rafsandjani) a oublié ses ambitions et il a invité tout le monde à être solidaires et agir comme les membres d’une même famille.

A ce moment, le régime avait encore moins besoin d’un boycott révélant que sa famille était totalement désunie, c’est pourquoi le site du gigantesque mausolée d’Emam Reza (la plus grande complexe islamique au monde) un programme très riche avec une dizaine de très grandes prières publiques à commencer dès ce vendredi, par les chants litaniques des serviteurs du mausolée en présence du patron du clergé dans cette région l’Ayatollah Vaez-Tabassi et de nombreux invités venus de Téhéran.

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Mais il fallait alors montrer des images d’une ville de Mach’had en effervescence, mais on n’a guère vu Mach’had ! Le régime a tenté de simuler l’effervescence en annonçant l’arrivée imminente de milliers de pèlerins à pied dont il avait évoqué l’existence la semaine dernière. le régime avait alors diffusé des images d’archive de gens marchant de Qom à Téhéran avec des drapeaux de Hossein pour la célébration d’une ancienne révolte de Khomeiny lors de l’Achoura de 1963. Cette fois, il devait au moins montrer les mêmes aux portes de Mach’had. Il a tenté de simuler cette arrivée en mettant misérablement en scène l’accueil de 15 marcheuses par des collègues sous une tente où l’on boit du thé !

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Aux portes de Mach’had !


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Le régime a été si incapable de trouver des figurants qu’il a même publié des images de gens marchants à côté de chez eux pour prétendre l’arrivée des fidèles pour assister à la cérémonie de chants des litaniques des serviteurs du mausolée en présence du patron du clergé dans cette région l’Ayatollah Vaez-Tabassi et de nombreux invités venus de Téhéran. Il a également tenté d’attirer les gens à lui pour cette cérémonie en plaçant des campements offrant des services et de la soupe le long de la route vers Mach’had !

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Vu l’insuccès de son entreprise de mobilisation, la cérémonie de chants des litaniques des serviteurs du mausolée ne pouvait pas avoir lieu. Le patron du Mausolée ne pouvait être exposé dans un site isolé. Le régime a diffusé toutes les images d’archives de ces serviteurs comme ils se tiennent lors des visites officielles… Vu ce ratage, les divers dirigeants religieux sont restés muets ! La peur du ridicule leur a fait perdre l’amour d’Emam Reza !

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Samedi 12 Janvier 2013 (23 Dey 1391), on était le jour des dizaines de prières gigantesques sur le site du mausolée d’Emam Reza ! Le régime a publié des vues de la rue et c’était des images d’Achoura.

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On a également eu des photos d’Achoura à Qom et au Bazar de Tabriz. La cérémonie était boycottée à travers le pays et certainement à 100% (par le peuple, des centaines de milliers de Pasdaran de base et aussi les 80,000 mollahs de base) car le régime s’est gardé de diffuser des images de grandes foules et il est resté très timoré dans ses choix des images pour ne pas se ridiculiser davantage.

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Un peu plus tard, le régime s’est ravisé et dans son intérêt national, il a publié des vues aériennes montrant un mausolée blindé de foules, mais dans sa hâte il a commis une erreur : il a choisi des images où il n’y a pas de drapeaux noirs en haut des dômes des mosquées comme le veut la tradition lors des anniversaires de la mort des Emam du chiisme !

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En conséquence, encore une fois, les dirigeants ont disparu de la scène ! Mais l’ambitieux Ali Larijani qui se voit déjà calife à la place du calife (Rafsandjani) s’est démarqué en se rendant à Kâchân pour être vu et entendu : on n’a vu aucune foule pour son arrivée. Ses sbires ont sacrifié un pauvre chameau sur place pour attirer les notables avec la promesse d’une distribution de viande, mais il y a guère eu de mobilisation. Le régime a alors publié deux images avec une grande foule, mais sur l’une la tribune est noire et sur l’autre, elle est couleur bois. Encore une fois, le régime a publié à la hâte des images d’archive pour nier un manque de mobilisation en sa faveur. L’absence de référence à Emam Reza sur ces images de foule et la présence d’arbres verts en hiver confirment qu’il s’agit d’images d’archive.

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Ce même jour, il y a eu un tremblement de 5,2 sur l’échelle de Richter dans des villages situés à quelques dizaines de kilomètres de Kermân dans la région voisine de Tchahar Mahal Bakhtiari : comme d’habitude, le régime a fait un black-out absolu sur le sujet comme dans le cas du grand séisme de l’Azerbaïdjan qui a récemment tué des dizaines milliers de personnes. Mais conscient du lien que la population pouvait faire avec les sinistrés graves d’Azerbaïdjan, le régime s’est empressé de diffuser un reportage sur le flux continu de l’aide en direction de ses victimes pour insinuer qu’il ne négligeait plus les victimes des séismes en Iran.

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En fait, le régime a commis là une double erreur nocive au moral de ses propres troupes encore fidèles car sur le devant du camion apportant les aides, sur la 3e photo ci-cessus, on peut lire : caravane d’aides envoyées par la population et par ailleurs, on constate aussi que l’Est du pays est face à une importante vague de froid. En d’autres termes, l’Est du pays est au point de rupture et par manque de moyen, les dirigeants (préoccupés par leurs intérêts) continuaient à négliger ces victimes faisant le lit d’une contestation certaine, c’est pourquoi l’ambitieux Ali Larijani n’a également montré aucune envie d’aller à la rencontre des sinistrés du séisme survenu ce matin. Ce manque de courage d’Ali Larijani le jour où le régime avait été boycotté à 100% pouvait desservir son image : pour affirmer son rôle de patron puissant, il devait frapper le clan de son adversaire Rafsandjani. Par ailleurs en raison du revers subi, il devait re-déclencher la guerre pour prendre le pouvoir au plus vite. Mais il a manqué le coche car un décret parlementaire anonyme, il a annulé le budget réservé à l’importation de l’essence pour le staff d’Ahmadinejad.

Les autres membres de la coalition anti-Rafsandjani ont frappé plus fort non seulement pour réussir là où Larijani avait échoué, mais pour aller plus loin que lui et obtenir plus de pouvoir à l’issue de la fronde qu’il a initié.

Mohsen Rezaï a critiqué la récente destitution du ministre de la Santé, l’attribuant à un manque de discernement d’Ahmadinejad, s’associant ainsi au projet de Larijani pour sa révocation.

Par ailleurs, un des sites des Pasdaran, Javân, a aussi émis la rumeur qu’Ahmadinejad allait sans doute démettre le ministre du pétrole Rostami en raison de l’hostilité de ce dernier à Rafsandjani. Etant donné que Rostami fait partie du clan Rafsandjani, il ne s’agissait qu’un moyen pour remettre en cause Ahmadinejad afin de s’associer aussi au projet de sa révocation.

Cette dernière rumeur visait aussi Rafsandjani et le présentait comme un élément nocif insinuant peut-être sa révocation de ses postes officiels par le Guide (comme cela est prévu par la loi).

Le calife vieillissant harcelé par la meute de ses ennemis pareils à lui-même a compris que ses chances étaient minces car on cherchait à forcer son ami Khamenei a prendre partie contre lui et qu’à défaut, ces ennemis essaieraient de remettre en cause l’actuel Guide notamment avec des rumeurs de corruption de son fils Mojtaba, rumeurs que Rafsandjani ne saurait nier car son Mouvement Vert les avait utilisés pour convaincre le peuple à le prendre au sérieux !

Le calife roublard et vieillissant harcelé par la meute de ses ennemis pareils à lui-même a décidé de riposter en attaquant : un membre du gouvernement (formé par ses pions) a annoncé que le projet de la mise en oeuvre de la seconde phase de la libération des Prix était d’ores et déjà lancée car la situation économique était bonne et les stocks de vivres pour la consommation en Nourouz étaient optimum. Par ailleurs, Ahmadinejad qui la semaine dernière devait se rendre au Parlement, mais avait annulé sa visite après la mise en examen de Mehdi a annoncé qu’il irait exposer son bilan et son programme. Rafsandjani n’entendait donc pas que le clan Larijani esquive l’attaque en attendant de se renforcer grâce au procès de Mehdi.

Rafsandjani aussi reçu le soutien inespéré du très versatile Haddad-Adel dont la fille a épousé le fils de Khamenei et pourrait souffrir des attaques contre ce dernier ! Haddad-Adel a rejeté les rumeurs à venir et a insisté sur la propreté de la famille Khamenei associant par avance toutes les rumeurs à une attaque contre le principe fondateur du régime : la mise sous tutelle islamique de la république ! Rafsandjani lui-même et ses bons conseils britanniques n’auraient pas pu trouver mieux !

Cette intervention a compliqué la situation ! Les adversaires de Rafsandjani devaient changer de moyens pour forcer Khamenei à coopérer au risque de justement remettre en cause tout le système. Les choses devaient prendre plus de temps alors que la vulnérabilité du régime pouvait le faire basculer. Les adversaires de Rafsandjani devaient trouver une autre faille pour l’atteindre.

Le régime étant mal-en-point, ses dirigeants bien que divisés devaient se donner une image effrayante pour retenir les candidats à la rupture. Les dirigeants devaient aussi se donner les moyens de contrôler un éventuel soulèvement survenu d’ici qu’ils réussissent. On a eu droit à l’invraisemblable récit d’un étudiant kurde arrêté, tué et dissout dans l’eau bouillante pour ses sympathies pro-Moussavi : on évoquait la puissance répressive du régime et on relancer le Mouvement Vert qui reste le seul joker du régime surtout puisque Rafsandjani, désormais axé sur son projet de réconciliation nationale, semble ne plus en vouloir.

Mais le récit de l’étudiant kurde dissout dans l’eau bouillante a été bien maladroit car Moussavi a été le premier ministre sous lequel le régime a flingué beaucoup de Kurdes. Des petits malins ont mêmes découvert que cet opposant avait travaillé pour Ahmadinejad en tant que réalisateur de film à la gloire du régime ! Le régime a alors inventé une sœur pour la victime qui a tenté de sauver le récit en insistant plus sur les détails de sa supposée mort que sur ses convictions et son parcours.

Les Américains et leurs alliés européens de l’OTAN, la France et l’Allemagne, qui sont à l’écoute des attentes du régime en agonie ont alors trouvé la solution en mettant en valeur au futur festival de Berlin un film franco-américaine produite en 2009 par une cinéaste iranienne et pro-Moussavi, Mlle "MF", qui vit en France alors que son CV indique qu’elle est en prison en Iran. Cette demoiselle qui a le don d’ubiquité comme tous les faux opposants inventés par le régime et promus par les étrangers ne manquera pas de promouvoir ale Mouvement Vert et Moussavi à l’occasion de ses sorties médiatiques afin de convaincre l’opinion que personne ne veut un changement de régime en Iran.

Mais Washington n’a pas seulement offert du mou au régime pour détendre une pression susceptible de faire casser le fil et laisser le poisson en agonie couler au fond de la mare, Washington devait aussi profiter du malaise interne pour forcer les mollahs à reprendre les négociations pour signer leur reddition. C’est pourquoi Washington a aussi évoqué l’arrestation par le régime d’un prêtre irano-américain qui était retourné au pays à la suite d’un accord pour voir sa famille ! En parallèle, Washington a attaqué le leadership islamique des mollahs en faisant critiqué par le Cheikh d’Al Azhar et les islamistes au pouvoir leur répression à l’encontre des sunnites iraniens ! Le ministre des affaires étrangères du régime qui avait été appelé par les islamistes égyptiens pour des dialogues informes a quitté l’Egypte sous une pluie d’injures !

En résumé, en cette journée fériée, le régime a connu un boycott massif, il a été confronté à sa vulnérabilité. La guerre interne a alors repris d’une manière inattendue, les Occidentaux s’en sont mêlés pour en profiter. Ce samedi férié a certainement été une journée noire pour le régime et ses compagnons. La crise de panique interne des nantis devait refaire surface dès le lendemain à l’ouverture des banques. La nouvelle pouvait déclencher une grande agitation interne attendu par Rafsandjani et redouté par ses adversaires !

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Dimanche 13 Janvier 2013 (24 Dey 1391), les médias n’ont signalé aucune crise au Bazar, mais les Britanniques (alliés de Rafsandjani et souhaitant un soulèvement et la chute du régime pour exclure les pions de Washington), ont signalé que la crise était là via des bureaux de transactions basés à Dubaï ! Les Britanniques, grands stratèges depuis trois siècles, espéraient déprimer les mini-clans des adversaires de Rafsandjani car ils ne peuvent pas intervenir à Dubaï afin d’agiter toute la masse du régime en agonie et provoquer des ruptures nécessaires à l’enclenchement d’un soulèvement !

Les actuelles figures montantes du régime, les chefs Pasdaran des forces de l’ordre, ont insisté sur la gravité de la pollution d’air et l’existence de cancers à gogo et de quelques 10 morts par jour dans des viles de la taille de Machhad). Ils ont agi ainsi pour garder les gens chez eux et éviter des attroupements à risques, mais aussi pour accaparer les médias afin d’empêcher l’explosion de la rumeur de la fuite de nantis, signe par excellence de la chute du régime..

Pour les contrer, le Gouvernement a décidé de célébrer avec quelques jours d’avance la journée de 29 Dey (18 Janvier) dédiée depuis 2008 à l’AIR PUR ! Il a réuni des ministres dans une école pour montrer que le ciel était dégagé…

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Mais l’initiative n’a pas reçu la médiatisation souhaitée. La majorité des médias sont restés alignés sur la coalition des enragés qui rejette toute transition douce et ils ont continué parler des morts à gogos dus à la pollution soit des conditions à Tchernobyl ou à Fykuyama 10 minutes après les explosions de leurs centrales nucléaires !

Il faut savoir que Larijani a jadis présidé les médias du régime. Il y a placé ses amis. Ces gens avaient par la suite suivi le vent dominant en s’alignant souvent sur Rafsandjani, mais en bons opportunistes ils étaient revenus vers leur mentor après avoir constaté que Rafsandjani n’avaient plus de chance avec le procès de son fils qui le vise personnellement. L’alignement des patrons des médias a été un "plus" pour la Coalition des Enragés. C’est pourquoi elle ne s’est pas contentée de préserver le scénario de la pollution (incolore et inodore) pour contenir un soulèvement. Elle a aussi annoncé la création d’une nouvelle milice féminine anti-émeutes pour annoncer l’adhésion des femmes juste après la nouvelle d’immolation de deux femmes désespérées dans l’Est du pays. L’info de la milice a reçu également une bonne couverture médiatique alors que les forces de l’ordre sont en régression depuis trois ans.

L’alignement massif des patrons des médias sur les figures montantes du régime en déroute a démoralisé le clan en déclin Rafsandjani. Ahmadinejad a annoncé qu’« il n’avait pas le temps pour discuter avec les Parlementaires » et que de fait, « il n’irait pas au rendez-vous ». Mais d’autres pions du clan (animés par Rafsandjanio ont affirmé qu’« il irait mais qu’il ne resterait qu’une heure au maximum pour exposer quelques idées et qu’il remettait la séance de la discussion à quelques jours plus tard ! » Rafsandjani a également pensé qu’il lui fallait rassurer ses sympathisants après la tentative de fuite de son principal pion politique : Alla-eddin Boroudjerdi (un de ses plus vieux pions qui préside la Commission de la diplomatie et de la Sécurité nationale au sein du Parlement) a alors pris la parole pour annoncer une visite des centres nucléaires et des prisons afin de montrer que le clan Rafsandjani avait encore un certain poids au Parlement pour contrer Ali Larijani (le chef nominal du pouvoir législatif) et pouvait grâce à ce poids permettre à Ahmadinejad de manoeuvrer lors de son discours et lâcher toutes les bombes qu’il veut !

Cette intervention a modifié le jeu. Les Chefs Pasdaran devaient aussi étaler leur puissance pour ne pas être exclus du jeu. L’un d’eux a annoncé que cette milice s’opposerait toujours aux Américains en Syrie, insinuant d’éventuelles attaques terroristes contre Washington dans cette région, s’affirmant capable de saboter toute tentative de marchandage négligeant leurs intérêts !

Le régime donnait l’image d’un vrai foutoir avec ces annonces des mini-clans isolés et vociférant ! Mais en évoquant des actions terroristes en Syrie, les chefs Pasdaran ont mis Washington dans l’embarras. Washington a joué la diversion : il a rappelé le rôle terroriste du régime, mais il a surtout parlé du financement des groupes terroristes en Amérique du Sud, une région actuellement nettement moins chaude que la Syrie afin d’adopter d’éventuelles sanctions moins lourdes et éviter d’accentuer la fuite ruineuse et inquiétante des capitaux des nantis du régime via Dubaï...

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Lundi 14 Janvier 2013 (25 Dey 1391), la fuite de capitaux des nantis du régime a dû s’accélérer après la journée de choas vécue par le régime car le Parlement a en priorité commencé l’étude d’un projet de loi pour le traçage des achats de dollars, pour l’obligation des acheteurs de se prononcer d’ici deux mois sur l’origine officielle de leur devise pour pouvoir garder leur pactole et pour échapper à l’accusation d’agissement contre la sécurité nationale qui peut être punissable par la saisie de tous les avoirs des contrevenants et aussi par la pendaison. Les enragés qui veulent le pouvoir pour assurer leurs intérêts ont en quelque sorte lancer un ultimatum lourd assorti d’un délai de deux mois à leurs compagnons agités. Par ce choix, ils ont confirmé la gravité de la situation, mais aussi leur crainte d’agir par peur de provoquer un exode plus fort. le délai accordé par les Enragés a aussi laissé entrevoir que le régime avait deux à trois mois de fonds pour continuer sa fuite en avant dans l’espoir de trouver une issue.

Le constat d’une chute dans 3 mois a fatalement accéléré les luttes internes. Le clan Rafsandjani a insisté sur le lancement en cours du projet de libération des prix (destinée à provoquer le soulèvement qu’il souhaite pour se recycler en partisan du peuple).

Larijani a lancé ses pions à l’assaut de Rasandjani : son lieutenant Nahavandian, patron de la Chambre Iranienne de Commerce (appelée le 2nd Parlement du régime) a qualifié cette libération de prix de suicidaire. Bahonar, l’adjoint de Larijani au Parlement et le chef de la commission parlementaire du Budget qui est la seule commission contrôlée par Larijani, a qualifié la libération des prix d’une arnaque pour voler les contribuables. il a aussi affirmé que l’opposition en exil demandait depuis toujours des élections libres et de fait Rafsandjani qui en parlait en Iran était forcément associé à ce complot. Enfin le Parlement a démis de ses fonctions le juge Mortazavi nommé par Ahmadinejad à la direction des affaires sociales au motif que cette nomination était contraire aux lois du pays. L’attaque a été si forte que, Haddad-Adel a aussi remis en cause la bonne foi de son ami et mentor Rafsandjani en se disant perturbé par son l’utilisation de l’expression « élections libres » de sa part !

La panique des nantis du régime et un ultimatum lancé contre eux avaient déclenché une guerre fratricide terrible susceptible d’accélérer la panique interne et entraîner la chute du régime. Washington devait renforcer ses menaces et laisser présager des sanctions très fortes pour attirer les dirigeants à la table. Mais il devait rester dans le soft et dans le flou pour pouvoir éviter d’aller trop loin se laisser piéger dans des sanctions fatales au régime. Pour cela l’ambassadeur américain au Yémen a annoncé le soutien financier des mollahs à une télévision rebelle au Yémen et un groupe de recherche privé a annoncé que d’ici 2014, les mollahs auraient assez d’uranium enrichi pour un ou plusieurs bombes.

Dans les deux cas, on peut parler d’Intox car les islamistes yéménites longtemps aidés par les mollahs ont toujours été liés à Al Qaeda qui est issus des Frères Musulmans, alliés historiques de mollahs islamistes de l’Iran. Mais les mollahs ont eu des désaccords avec les frères musulmans dès 2007 en raison de leur intention de chercher un deal avec Washington. L’aide des mollahs aux islamistes yémenites n’est plus d’actualité depuis 2008-2009. De plus, désormais les frères musulmans sont associés (du moins en partie à Washington), une partie appelée péjorativement « "Salafiste » par les Américains leur résiste par obédience pro-Britannique, à la fois en Egypte, mais aussi ailleurs (sans doute à Mali aussi d’où la récente intervention de l’OTAN via la France). Pour le cas du Yémen, Téhéran pourrait aider ce groupe, mais Washington peut aussi aider les islamistes liés à ses Frères musulmans et dans ce cas, l’Etat américain semble attribuer aux mollahs ses propres agitations au Yémen.

Pour ce qui concerne l’expertise nucléaire évoquant l’accès à la bombe en 2014 , peu importe la quantité d’uranium enrichi obtenu par le régime des mollahs car ce dernier n’a pas la technologie nucléaire nécessaire pour fabriquer une bombe nucléaire qui est très complexe. Figurez que le régime n’a même pas le savoir faire pour démarrer seule et sans l’aide des Russes la centrale nucléaire civile de Bouchehr qui est achevée à 100%. Par ailleurs, il n’a pas d’ordinateur assez puissant et il en importe. Il n’a également pas de missile pour porter ces supposées bombes et pas de satellite pour diriger d’éventuels missiles achetés en contre-bande. Enfin, il a face à lui, une armada sans commune mesure avec ses capacités et également un dôme géant de DCA américaine en tout genre !

Mais étant donné que les médias occidentaux ne parlent pas de ces réalités, virtuellement Washington a mis le régime face à la promesse de très fortes sanctions voire des frappes préventives. C’est pourquoi le régime devait accepter la reprise des négociations : le Gouvernement des pions de Rafsandjani a accepté de rencontrer une équipe de l’AIEA à Téhéran.

Cet organisme onusien principalement financé par les Américains a choisi de démarrer les négociations à Téhéran à partir de mercredi. Etant donné que c’était la date de la visite d’Ahmadinejad au Parlement, date à laquelle on pouvait assister à un regain de la lutte interne contre le clan Rafsandjani, les Américains entendait utiliser les pressions sur Rafsandjani, le risque de sa chute pour l’amener à céder et choisir de s’entendre avec eux pour une fin heureuse avant de tout perdre.

Ce même jour, le régime devait alors célébrer aussi la mémoire du savant atomique Ali-Mohammadi qu’il a lui-même tué mais dont il attribue la mort à Washington pour refuser tout dialogue. Dans le contexte où il se voyait contraint de dialoguer, il a oublié tout ramdam autour de ce personnage. L’hommage a été bazardé en une petite cérémonie de quelques minutes de laquelle a été exclue la femme du chercheur qui ne cesse de remettre en cause la responsabilité du régime.

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Le reste de la journée en attendant ce mercredi explosif a été rempli par des news de foot : on a eux des matches à gogo où d’ailleurs on n’y voit aucune trace de la pollution mortelle (qui est la dernière arme du régime pour éviter des attroupement à risque dans les rues et les lieux publiques).

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Mardi 15 Janvier 2013 (26 Dey 1391), à la veille de la rencontre avec l’AIEA, sur le fond de la guerre interne au Parlement ; Rafsandjani qui était conscient de fait que les Américains espéraient utiliser son déclin pour le forcer à plier devant eux, a encore choisi l’attaque en lançant le Gouvernement de ses pions à l’assaut des positions américaines. Le Gouvernement a annoncé qu’il ne céderait pas devant l’AIEA : en refusant d’emblée les deux sujets dont il devait discuter avec les envoyés de l’AIEA : le droit d’inspection de la base militaire de Partchin (qui peut aggraver son cas ou ouvrir la voie à l’apaisement souhaitée par Washington) et la reprise des négociations diplomatiques fin janvier à Istanbul. Le Gouvernement a également annoncé qu’il tiendrait tête face à Washington grâce aux aides des Russes et des Chinois (il a en fait cité les ennemis de Washington pour l’enrager, mais on peut parler d’un intox car les Russes et les Chinois ont certes besoin d’un régime hostile iranien hostile à Washington, mais n’ont aucune confiance en ce régime et lui refusent leur soutien militaire en rejetant depuis des années l’accès à l’Organisation de Coopération de Shanghai, leur équivalent de l’OTAN en Asie centrale).

De l’autre côté, la Coalition des Enragés n’a pas contredit le Clan Rafsandjani et n’a pas demandé une autre attitude car elle n’a aucunement intérêt à ce que le clan Rafsandjani sort victorieux de cette épisode. Cette coalition a sans doute apprécié que le clan Rafsandjani bloque le processus tant qu’elle en est exclue et qu’elle n’y gagne rien. En parallèle, la Coalition des Enragés a tout fait pour se renforcer afin de renverser le clan Rafsandjani le plus rapidement possible, peut-être même dès mercredi pour accéder directement au dialogue en cours.

Les enragés ont agi sur plusieurs plans. Le juge Rayissi (ennemi juré de Rafsandjani) nommé par Sadegh Larijani à la présidence du Tribunal Spécial du Clergé a annoncé qu’il était chargé du dossier de corruption et de complot de Mehdi alors que ce dernier n’est pas membre du clergé. Par cette intervention, on pouvait comprendre que le procès allait s’orienter vers un procès pour corruption et complot visant Rafsandjani lui-même ! Puis, les chefs Pasdaran des forces de l’ordre ont annoncé l’arrestation spectaculaire de DEEV (Ghoul) Rappeur très anti-mollahs, affirmant ainsi qu’ils disposaient aussi de troupes de base pour s’en prendre à leurs adversaires. Puis, le Parlement (Ali Larijani) a annoncé des restrictions de visas pour les femmes. On a beaucoup pleuré une perte pour la femme iranienne, mais la majorité des femmes n’ont même pas de quoi prendre le bus urbain : cette mesure visait essentiellement les filles des familles nanties espérant sortir les ors et les devises familiales du pays dans des valises banalisées. Enfin, le pouvoir judiciaire accaparé par les Larijani a aussi annoncé le début du procès du prêtre irano-américain dont Washington avait évoqué l’existence, mais en revanche, le pouvoir judiciaire a nié la détention d’un agent de la FBI. Le Clan Larijani a ainsi montré sa volonté de marchander avec Washington, mais sans pour autant lui donner de casus belli.

Pour résumer, Larijani avait neutralisé Rafsandjani avec le procès contre son fils Mehdi. Ses alliés avaient montré les dents contre la rue et les nantis du régime. Après ce quadrillage précis des terrains des adversaires, Ali Larijani a annoncé qu’Ahmadinejad ne serait pas l’unique intervenant et qu’il allait l’entendre. Larijani entendait coincer le pion de son adversaire et le renverser devant les caméras de médias désormais alignés sur ses ambitions pour accéder au siège des négociations en cours.

Washington s’est énervé car on sortait de son schéma. Il devait punir les mollahs : ses alliés islamistes, les Frères Musulmans syriens ont laissé « 24 heures aux Iraniens résidant en Syrie pour quitter ce pays sous peine d’être à nouveau victimes de prises en otages ». Washington a ainsi humilié le régime qui se veut le leader islamique de la région. Le régime devait reculer de limiter les dégâts. Par ailleurs, Washington a aussi évoqué via Dennis Ross la possibilité de frappes préventives en 2013. Mais pour éviter d’adopter ce genre de positions qui feraient chuter le régime qu’il veut récupérer, ses amis de l’AIEA ont préparé l’opinion à un échec de la rencontre en se disant « peu optimistes » à l’heure de leur envol vers l’Iran !

Au sein du régime, la Coalition des Enragés était sans doute inquiète par l’attitude de Rafsandjani face à Washington ou le risque d’une plus forte crise de panique à l’issue de la journée à venir. Les commandants des forces de l’ordre à Téhéran se sont réunis. Leur chef le terrible Râdân, connu pour son agressivité, mais qui n’a aucune chance de survie si le régime tombe, est resté d’un bout à l’autre pensif et morose.

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Mercredi 16 Janvier 2013 (27 Dey 1391), les négociations ont démarré dans un black-out médiatique complet. Les enragés avaient choisi de ne pas informer sur un sujet qui leur semblait dangereux. Par cette prudence, ils ont encore montré qu’ils étaient des peureux.

Mais il ont également annoncé deux pendaisons à Semnan, puis deux flagellations publiques et deux autres pendaisons à la prison Gohar-desht de Karaj en précisant les noms des pendus : Kianoush Naderi (21 ans) et Ebrahim Ahmadi (31 ans). Généralement le régime n’annonce les noms des pendus que s’ils ont été arrêtés pour des raisons politiques. Etant donné que ces personnes nous sont inconnus et qu’ils n’avaient pas également été défendus par les faux opposants officiels, il s’agissait sans doute d’anonymes hostiles au régime ou de Pasdaran de base en rupture, pendus pour faire un exemple. Par ce geste, les enragés apeurés ont montré qu’ils étaient très apeurés, mais aussi déterminer à verser le sang pour leurs intérêts. Dans la foulée, ils ont aussi diffusé des photos d’une 5e pendaison dans un stade rempli de spectateurs à Sabzevar près de Machhad affirmant au passage avoir le soutien du peuple dans cette région où le régime avait été boycotté. En regardant un peu les nombreuses images proposées par le club des Journalistes site dirigés par les Pasdaran, nous avons constaté un défaut : la potence avait une énorme ombre portée au sol, mais on ne voyait aucune ombre aux alentours des tribunes !

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Les enragés qui sont aussi isolés que les autres dirigeants avaient donc collé deux photos prises à des moments différents pour affirmer leur puissance et leur détermination à tuer avant le début de leur confrontation avec le clan Rafsandjani. Mais ce dernier a encore choisi l’attaque : Rafsandjani a envoyé Ahmadinejad dans le Parlement qui ne compte plus que trente et quelques des députés encore fidèles au régime depuis l’été dernier. Le groupe autour d’Ahmadinejad, fort de 15 personnes, a vite été cerné par les députés proches de Rafsandjani et le groupe de députés liés à Larijani sont devenus minoritaires ! Larijani a été mis en minorité et risquait de se faire huer dans ses propres caméras et perdre définitivement la face. Il a préféré se taire et la médiatisation de la rencontre a été revue à la baisse ! De plus Ahmadinejad n’a rien dit sur la libération des prix dit pour empêcher Larijani de l’attaquer pour mettre en avant son incompétence puis évoquer encore sa révocation !

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Angle fermé pour masquer le nombre des députés...


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mais on voit quand même bcp de sièges vides !


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Ce fut un double coup dur pour Larijani car il venait aussi de décevoir ses amis enragés en uniformes. Ali Larijani a alors reçu un soutien inattendu : la Syrie a envoyé son dernier premier ministre pour le rencontrer se montrant disposée à le considérer comme le futur patron du régime bien avant que l’ancien en déclin soit évacué !

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Par ailleurs, le Hamas (branche palestinienne des Frères Musulmans) en froid avec le régime par obédience vis-à-vis des Frères Musulmans, puis désormais de facto dans le camp américain, devait envoyer un émissaire à Téhéran sur la demande du Gouvernement pour une exposition sur Gaza. Le Hamas a envoyé un membre de sa direction Emad Al Elmi et ce dernier a zappé le Gouvernement et il a seulement rencontré Larijani, le relavant de facto au rang du patron du régime, excluant de facto le calife en déclin.

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Larijani, reboosté par ces soutiens, a alors envoyé une lettre au Guide pour se plaindre qu’Ahmadinejad ne lui avait pas adressé sa proposition pour le budget de l’année prochaine. Vue la célérité pour écrire ce texte et l’envoyer, la lettre avait sans doute été écrite avant la venue d’Ahmadinejad et devait sans doute venir en complément des critiques budgétaires qu’il devait formuler en s’appuyant sur son lieutenant Bahonar, chef de la commission du Budget, pour déstabiliser Ahmadinejad au Parlement !

Mais le Guide n’est pas entré dans le jeu de Larijani et il a invité à sa mosquée privée, les Agents de Renseignements des Pasdaran, agents qui ont toujours servi le clan Rafsandjani et pour cette raison, la semaine dernière, ont été qualifiés de très corrompus par Ali Larijani lors d’une conférence dédiée à la corruption financière. Le Guide Khamenei ne pouvait mieux se démarquer pour isoler Larijani, mais il ne croyait visiblement pas pouvoir refroidir Larijani ou les chefs Pasdaran des forces de l’ordre car il ne put esquisser le moindre sourire. Il est resté pensif sur le sort compliqué qui l’attend.

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Ce même jour, un homme s’est immolé devant le Parlement du régime montrant l’état de désespoir du peuple. Larijani qui se veut calife à la place du calife a alors ressorti de sa boîte de jouets politiques, le martyr dissout dans l’eau chaude, mais aussi Arjang Davoudi, un ancien faux opposants chouchou des Britanniques il y a une quinzaine d’années ! Washington a perdu l’espoir de se faire respecter. Avant l’annonce prévisible de l’échec des négociations préliminaires en cours à Téhéran, il a annoncé que la Chine avait investi 780 millions de dollars en Iran et de fait de son manque de participation aux sanctions, il était coincé. En fait la réalité est que la Chine n’a pas investi cette somme, les mollahs ont proposé de lui verser cette somme : officiellement pour la construction d’une aciérie et concrètement pour acheter son soutien ! Mais encore une fois, aucun média occidental ou américain n’a relevé l’erreur volontaire de Washington, confirmant que la presse occidentale est devenue un instrument au service de l’Etat américain, pour, dans ce cas, retarder des sanctions jugées inopportunes.

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Jeudi 17 Janvier 2013 (28 Dey 1391), on était au second jour des négociations préliminaires sur la suite des négociations et encore une fois, il n’y a eu rien dans les médias iraniens. Les deux clans restèrent silencieux à ce sujet susceptible de provoquer le chaos à un moment où aucun n’est en mesure d’agir à sa guise. On peut facilement comprendre le silence de Larijani et ses alliés car ils n’ont pas pris le pouvoir, mais le silence de Rafsandjani qui a besoin d’une crise pour se jeter dans l’opposition était le signe qu’il avait perdu de ses forces et avait peur. On alors assisté à quelques clins d’oeil amicaux de pions de Rafsandjani en direction du clan Larijani : Ejéi, le procureur mis en place par Rafsandjani, a déclaré qu’à titre personnel il considérait que Moussavi et Karroubi avaient commis une faute grave et devaient être exclus de la vie politique. Il est resté soft dans ses accusations afin que l’on ne lui rétorque pas pourquoi avec une telle conviction, en tant que procureur, il ne les avait pas arrêtés !

On voit ici Ejéi quelques minutes avant cette déclaration de rupture : pensif sur le succès de ce revirement tardif peut-être insuffisant pour sauver sa peau. Pour bien faire, il a aussi annulé une libération provisoire qu’il avait accordée à Faezeh, la fille de Rafsandjani, arrêtée en même temps que son frère Mehdi.

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Par ailleurs, Hosseini, le ministre de la culture et de la bonne conduite islamique, s’est empressé d’assister à l’inauguration de la conférence annuelle des chercheuses coraniques à côté de Larijani pour lui sourire sans cesse afin de le charmer à la manière de Davy Crokett face aux Grizzlies !

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Parallèlement à ses trahisons en gestation, l’Ayatollah Kaabi, un membre de l’Assemblée des Experts (organe chargé de la désignation du Guide) a affirmé lors de la rencontre des Juristes Bassidjis que le président devait suivre les directives du Guide et s’il ne le faisait pas, il devait être révoqué. En fait, il entendait mettant le Guide devant son devoir et poser la question de sa révocation.

Cette annonce a évidemment été colportée par les médias alignés sur Larijani, confirmant la volonté des Enragés de s’en prendre éventuellement au Guide qui ne fait pas partie de leur groupe pour prendre le pouvoir et accéder aux marchandages avec Washington. Pour Rafsandjani, cela signifiait que ses adversaires étaient pressés, mais il n’a pas demandé l’intervention de son ami le Guide car la rencontre des Juristes Bassidjis a aussi été boycottée en interne et ne représentait pas une menace forte. Le recours à cet intermédiaire montrait le manque de moyen de ses adversaires ou encore une certaine prudence.

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Devant le risque d’une attaque plus forte de ses adversaires pressés de prendre le pouvoir et accéder aux négociations en cours, Rafsandjani a demandé au Gouvernement de ses pions de mettre un terme aux négociations ! Mais il a fait aussi intervenir son ami le guide pour rappeler qu’il avait prononcé une Fatwa contre la possession de la bombe nucléaire afin d’écarter le risque d’autres sanctions et de clore tout le processus de négociations qui ne peut qu’accélérer les tentatives de ses adversaires de le renverser.

L’AIEA a accepté avec regret l’échec des négociations, mais sans prendre en compte la Fatwa du Guide car l’objectif de cet organe financé par Washington est de harceler et faire plier ce régime que Washington veut récupérer. Washington a pour sa part d’abord brandi la menace de frappes, puis il a fait prendre en otage 20 Iraniens en Syrie avant d’exprimer ses regrets pour l’échec des négociations et affirmer sa disposition à les relancer (grâce à ses menaces et ses pressions en tout genre). La Chine dont le clan Rafsandjani avait évoqué le nom comme roue de secours n’a pas envoyé un chèque en blanc aux mollahs, il a juste apporté soutien diplomatique au Fatwa anti-bombe de Khamenei ! Le régime était seul face aux ennuies à venir. La crise de panique devait s’amplifier. Rafsandjani pouvait en profiter, mais pas la coalition des Enragés.

Pour limiter le risque de panique, Les Enragés ont mis à contribution les médias officiels : on a eu droit à une avalanche de news économiques évoquant des problèmes mais avec des chiffres trafiqués minimisant le niveau du seuil de la pauvreté ou le taux de la chute du rial : on a ainsi évoqué le revenu mensuel de près d’1million de tomans comme le seuil de la pauvreté pour une famille de 4 personnes à Téhéran alors que ce taux était déjà de près d’1million de tomans en avril 2009 soit deux ans et 8 mois an avant la libération des prix et en progression de 50% après un an des sanctions bancaires américaines ! En prenant en compte, tous les facteurs, le seuil de la pauvreté est sans doute actuellement aux alentours de 6 millions de tomans à Téhéran et 5 millions de tomans dans le reste du pays, c’est pourquoi les gens ne payent plus les factures d’eau, de l’électricité et personne ne veut plus louer d’appartement et l’on exige un an de loyers par avance !

Par ailleurs, les modérateurs du régime ont évoqué une chute de 55% pour le rial depuis un an. Or en considérant que le dollar libre est monté de + de 266% en un an (1400 tomans en janv. 2012 & + de 4000 tomans actuellement), le rial a de facto chuté d’au moins 266% !

Mais les nouveaux maîtres du régime étaient conscients de la vanité de leur démarche car depuis peu on sait depuis que les Iraniens regardent en moyenne les médias officielles seulement 2 minutes par jour (sans doute pour la météo) ! C’est pourquoi en terme de mesure préventive, ils ont seulement annoncé la libération provisoire de Nasrine Sotoudeh (ex-avocate du régime à LaHaye) pour qu’elle soit prête à sortir dans la rue et se mêler à toute éventuelle contestation (provoquée par la fuite massive des capitaux) pour contrôler le mouvement de l’intérieur et imposer des slogans demandant des réformes et la chute du système.

On nous demande souvent pourquoi le peuple ne bouge pas quand les conditions sont ainsi réunies : il y a plusieurs raisons. Tout d’abord, aucun des médias iraniens financés par les grandes puissances n’évoque ces conditions favorables. Ces médias recyclent les news du régime, parlent de la pollution qui n’existe pas et font la promotion des faux opposants. Les Iraniens, qui ont bougé en 2009 mais n’ont reçu aucun soutien, considèrent ce soutien aux faux opposants et autres islamistes pro-US comme un piège, ils n’ont guère envie de cautionner ces islamistes politiquement corrects et devenir l’instrument de la perpétuité de leur malheur. Mais nous pensons que leur salut est de prendre la rue pour constater le soutien des Pasdaran et rupture et nous le répétons, une voix parmi des dizaines qui répètent les points de vue de Washington pour empêcher cette libération qui sera synonyme de la chute de l’islamisme et peut-être l’effondrement de leur doctrine qui vient d’asservir l’Afrique du Nord pour des décennies et s’apprête à envahir d’autres régions similaires.

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Vendredi 18 Janvier 2013 (29 Dey 1391), la panique financière et la fuite de capitaux avaient sans doute amplifié car les médias officiels alignés sur les derniers défenseurs du régime ont annoncé un tsunami de cancers dû à la pollution pour inviter les gens à rester chez eux.

Au même moment, il y avait le Prière de Vendredi à Téhéran. Cela fait des mois que la mobilisation est très basse (de l’ordre d’une trentaine depuis octobre 2012). Nous avons encore constaté que la foule des auditeurs était floue après quelques rangs, ce qui ne se peut avec les grands angles et de plus avec les appareils actuels qui ont des résolution ultra-élevée, mais cela arrive car le régime remplie les zones vides avec des ajouts floutés pour cacher les raccords et les disparités ! Cette fois nous avons constaté que la participation était encore d’environ 30 individus.

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L’orateur du jour devant ce parterre réduit était Ahmad Khatami, qui a toujours joué le rôle de méchant pour le clan Rafsandjani et peut de ce fait souffrir en cas d’un changement de régime : il a profité de son sermon confidentiel pour lâcher son ex-mentor et se joindre à la coalition de ses adversaires ! Il a ainsi réduit un peu plus la marge de manoeuvre de Rafsandjani.

La Coalition des Enragés devait profiter de cette trahison humiliante. La coalition a définitivement bloqué les avions des compagnies aériennes de Rafsandjani pour humilier davantage ce dernier afin de montrer sa faiblesse et entraîner d’autres de ses pions à le lâcher.

Les Pasdaran, membres de cette coalition, ont également inventé une journée d’hommage à leurs martyrs pour attirer autour d’eux des miliciens proches de Rafsandjani ou des miliciens qui regretteraient leur rupture avec le système. Mais le résultat a été désastreux : la mobilisation a été encore plus faible qu’au début de la semaine : nulle en province et moins de 5 participants à Téhéran ! Les organisateurs ont baissé les lumières pour cacher l’effondrement du nombre de leurs partisans, signe que les gens ont conscience de la chute du régime et ne veulent pas couler avec lui.

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En fait, ce vendredi, tous les derniers collaborateurs de base, ont semble-t-il fait le choix de déposer les armes et rompre pour ne pas couler avec le système condamné par le peuple, par ses échecs économiques, par ses choix politiques et par ses chefs qui ne songent qu’à eux-mêmes.

Mais qu’avons nous vu à ce moment, la France, devenue le collaborateur de base ou le pion de Washington, a offert sa une médiatique non pas aux partisans du changement, mais à la petite fille de l’immonde Khomeiny, pour convaincre l’opinion française que le problème est l’essence polluée et la solution, des réformes au sein de ce régime !

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Samedi 19 Janvier 2013 (30 Dey 1391), Rafsandjani et Larijani, les ennemis jurés se sont assis ensemble avec leurs alliés autour de la table de réunion du Conseil de Discernement après la journée de boycott de leurs derniers collaborateurs et l’inattendue soutien de Paris... s’efforçant à sourire pour garder leurs derniers collaborateurs car aucun ne peut avancer sans ces gens. Mais après cette photo, chacun est parti seul et tristement conscient du fait que le régime est condamné en Iran et rien ne peut le sauver.

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