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Iran : La semaine en images n°204
17.01.2012

Il y a deux semaines, le vendredi 30 décembre, au moment où Reza Pahlavi a lancé un appel à la communauté internationale pour aider les Iraniens à se débarrasser du régime islamique en traînant son chef spirituel devant la cour pénale internationale, les officiers des Pasdaran ont unanimement boycotté la journée de soutien au Guide.

Les officiers des Pasdaran qui ont commencé leur rupture dès 2008 en boycottant de manière régulière les manifestations politiques et religieuses du régime ont ainsi exprimé leur soutien à un changement radical de régime et à l’adoption du modèle laïque défendu par Reza Pahlavi. Leurs précédents boycotts qui isolaient et affaiblissaient les dirigeants avaient paniqué les hommes d’affaires du régime : ils s’étaient mis à liquider leurs avoirs pour acheter de l’or et du dollar afin de pouvoir fuir le pays avant que la chute du régime n’entraîne leur perte. Cette fois, le soutien explicite des Pasdaran à un changement de régime a davantage paniqué les associés du régime : ils se sont encore plus massivement mis à vendre leurs actions pour acheter de l’or et des dollars. Le régime qui manque de devises en raison des sanctions pétrolières américaines de 1997 a été incapable d’augmenter son offre quotidienne de 120 millions de dollars. Le manque de dollar a fait monter son prix de 10% par jour (soi 1,2% par heure), il a rapidement atteint 2000 tomans soit le double du prix officiel pratiqué par la Banque Centrale Iranienne donnant du régime l’image d’un système en faillite où la seule devise est chacun pour soi !

Par le passé, les dirigeants du régime avaient menacé les acheteurs et les agents de change de poursuites judiciaires au prétexte de s’adonner à la spéculation qui est interdite par la charia, mais ils n’ont jamais osé mettre leurs menaces à exécution de peur d’encourager l’envie de fuite chez ses associés affairistes paniqués. Les dirigeants du régime étaient dépassés. Leur seule action a été de parler de fermeture du détroit d’Ormuz pour détourner les attentions de l’envie de fuite de ses derniers collaborateurs.

On n’a alors guère entendu les Américains dénoncer une manœuvre et évoquer la chute prochaine du régime islamique car contrairement aux idées reçues, Washington ne veut pas la fin du régime islamique, mais le transfert des pouvoirs à ses pions afin de disposer d’un allié islamiste naturellement agitateur pour soulever l’Asie Centrale contre les Chinois. Les Américains ont même envoyé vers les mollahs l’un de leurs plus importants alliés stratégiques de la région, la Turquie, avec une offre de 15 milliards de dollars d’investissement pour renflouer leur régime afin d’empêcher la chute de l’islamisme en Iran.

L’offre de Washington est arrivée mardi dernier. Mercredi, le régime a augmenté son offre quotidienne de 120 millions de dollars à ½ milliard de dollars et a promis de satisfaire convenablement la demande en offrant des quantités illimitées de dollars au prix raisonnable de 1400 tomans. Il espérait calmer les inquiétudes pour faire chuter la demande afin d’obtenir une baisse naturelle du dollar voire un retour au prix officiel. Mais le dollar à 1400 tomans a dopé la demande : on a enregistré 17% de hausse en trois heures soit 5,5% par heure (4 fois plus de hausse que la semaine dernière). Le dollar bon marché avait fait quadrupler la demande. Jeudi, le régime a cessé toute information sur le sujet. Il est revenu à une politique d’intimidation avec la pendaison publique de trois voleurs de banque en référence à ceux qui vident sans vergogne ses réserves alors qu’il manque tragiquement de devises.

Cette semaine, le régime avait un programme officiel difficile. Le lundi 9 janvier, il devait organiser la commémoration de la 1ère révolte des partisans de la révolution islamique en 1979. Il craignait un boycott rappelant le rejet de la révolution islamique et confirmant son manque de partisans.

Par ailleurs, le vendredi 13 et le samedi 14 janvier, le régime devait aussi organiser Arbaeyn, la fin des deuils d’Achoura en mémoire d’Hossein, tombé en martyr pour la défense du chiisme. Etant donné qu’Achoura avait été massivement boycotté par tous les Iraniens y compris les membres du clergé, le régime s’attendait à un bis rappelant à chacun qu’il n’avait personne pour le défendre même par ferveur religieuse.

Avec ces deux rappels de sa faiblesse et sa vulnérabilité, le régime s’attendait à une amplification de la terreur de ses hommes d’affaires. Il allait revivre la crise de la semaine dernière avec des hausses plus importantes pour le dollar.

La semaine dernière, le régime avait mis en avant la fermeture d’Ormuz pour focaliser les débats sur le risque d’une intervention afin de détourner le peuple de ses problèmes internes, cette fois, pour focaliser le peuple sur le risque d’une intervention, il a évoqué sa volonté d’amplifier sa capacité d’enrichissement d’uranium à 20% sur le site de Fordo près de Qom.

Washington, qui rappelons-le ne veut pas renverser le régime, n’a fait aucun commentaire fort à ce sujet afin d’éviter des sanctions qui entraîneraient à coup sûr la perte du régime islamique qu’il veut préserver et transférer à ses pions. Washington a même sauvé des marins iraniens prisonniers de pirates du mer d’Oman pour apaiser la situation et aussi pour rappeler au régime ses limites en matière d’interventions navales. Washington qui avait fait pression sur les Européens pour évoquer des sanctions superficielles leur a demandé de se calmer. La note de la France a été baissée, d’autres baisses de notes ont été évoquées pour justifier un report des sanctions européennes. Le Japon bon larbin de Washington est aussi revenu sur son annonce de cesser les achats pétroliers en Iran.

La situation préoccupante du régime a amené Washington à modérer ses pressions alors que le régime qui avait besoin d’un ramdam pour qu’on l’attaque et qu’il détourne ainsi l’opinion iranienne de l’envie de fuite de ses collaborateurs, a tout tenté pour provoquer un conflit avant le lundi 9 janvier, date à laquelle on allait assister à une nouvelle crise du dollar en raison d’un boycott confirmant la rupture des Gardiens de la révolution islamique avec la révolution islamique !

Les images que nous avons dénichées montrent que le régime a éliminé l’un des responsables de son programme d’enrichissement pour occuper l’opinion au moment où le dollar était très en hausse et qu’il ne trouvait pas le moyen de provoquer un conflit avec Washington pour obtenir une crise et ainsi détourner l’attention de l’opinion de l’envie de fuite de ses associés. Le régime s’est saigné lui-même pour que l’on ne remarque pas qu’il a la fièvre !

Voici un ensemble d’images surprenantes montrant un régime fini et désespérée qui s’accroche, gesticule, se débat, qui menace et qui tue les dissidents faisant le vide autour de lui au grand désespoir des Européens et des Américains qui font tout pour le préserver. Voici les images d’une chute fatale qui peut libérer l’Iran et le Maghreb islamisé de force par Washington si les deux parties ne trouvent pas un terrain d’entente. Il y a eu des tentatives cette semaine qui n’ont rien donné.
Regardez, il y a des vents contraire, mais aussi de l’espoir !



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Il y a une semaine, nous avions terminé notre rapport hebdomadaire (Semaine n°203) sur l’annonce d’une très forte demande de dollars qui évoquait le manque absolu de confiance des associés du régime en son avenir en raison de l’hostilité du peuple tout entier à son égard. Le régime avait alors mis en avant sa volonté de punir par la mort les fraudeurs économiques avant d’organiser une pendaisons publique et collective de voleurs de banque pour montrer sa détermination à agir (sans pour autant frapper ses hommes d’affaires et ainsi provoquer un plus grand désordre).

Samedi 7 janvier (17 Dey), 1er jour de la semaine et J-2 avant le boycott attendu de la commémoration de la première révolte de la révolution islamique, le régime a encore une fois imposé une baisse de prix à 1400 tomans aux agents de change alors que le marché avait dû finir au dessus de 2000 tomans en raison de la hausse quotidienne supérieure à 17%.

Comme la semaine dernière, il a de nouveau agité la menace de représailles en annonçant plusieurs pendaisons publiques et collectives au cours de la semaine et en réunissant les chefs de la police anti-fraude autour du mollah fou Ejeï, porte-parole du pouvoir judiciaire, pour donner l’illusion qu’il préparait une frappe.

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Mais très rapidement, le dollar s’est mis à monter à 1600 tomans (+14%), signe que la demande était en hausse. Les associés du régime n’avaient que faire des menaces fluctuantes du régime alors que la vraie menace est l’effondrement du régime et de ses banques et la perte de tout ce qu’ils ont. Le régime devait alors pendre quelques-uns de ces riches, issus des grandes familles au pouvoir, mais cela étant impossible, il a oublié ses menaces de représailles. Il a tenté de rassurer ces gens en mettant en avant des réserves de combattants avec des mollahs pistoleros...

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Ces mollahs qui ne savent pas viser n’ont évidemment pas rassuré les hommes d’affaires paniqués par la rupture des Pasdaran. La panique a épuisé les dollars disponibles, les hommes d’affaires paniqués se sont mis à acheter toutes sortes de devises et même des pièces d’or bien que ce marché soit asphyxié par la décision étatique de limitation de l’offre. Ces achats ont fait décoller le marché de l’or qui ne donnait plus aucun signe d’agitation !

Quand la hausse a gagné le marché asphyxié de l’or propulsant la pièce d’or à 635,000 tomans (+17% en moins d’une journée), le régime a compris qu’il ne pouvait pas rassurer ses hommes d’affaires. Il allait avoir une crise de plus en plus forte avant le boycott puis après celui-ci. Le régime a alors opté pour la diffusion tardive et partielle des tarifs des hausses. Il a également opté pour la provocation d’une grande crise internationale pour pousser les Occidentaux à hurler et à évoquer des frappes afin que renaisse la hantise d’une guerre et l’opinion se focalise sur autre chose que son incendie interne.

Pour obtenir un maximum de ramdam en très peu de temps, le régime a annoncé le développement de l’enrichissement à 20% à Fordo près de Qom. Washington devait adopter de nouvelles sanctions, mais de peur qu’elles renversent ce régime qu’il veut préserver et contrôler, il n’a pris aucune position. Le régime devait trouver quelque chose d’autre pour allumer le feu.

On ne l’a cependant pas trop entendu car ce jour était l’anniversaire de l’abolition du port du voile sur décision de Reza Shah, réforme qui a permis l’émancipation de la femme iranienne. Le régime avait peur d’exacerber la haine à son encontre et encourager l’opposition interne à un moment où il devait éviter de nouvelles crises. En fait, le régime a presque laissé passer cette journée compliquée pour gérer la crise le lendemain, le dimanche 8 janvier.

Dimanche 8 janvier (18 Dey), à J-1 du boycott, le dollar et l’or étaient en hausse de 5% dans la matinée. La semaine dernière, le régime avait coupé le net pour empêcher les transferts d’argent nécessaires pour financer les achats de l’or et de dollar, cette fois, il a interdit les SMS avec le mot dollar pour empêcher que l’on parle du problème. Il a ainsi avoué que le problème touchait l’opinion. Le régime devait alors réussir à provoquer une crise pour détourner l’attention de l’opinion de sa crise interne.

Il a expédié Ahmadinejad en tournée chez les ennemis sud-américains de Washington avec la proposition de leur offrir son savoir-faire nucléaire controversé afin d’engager Washington dans une escalade bruyante pour détourner l’attention des Iraniens de l’envie de fuite de ses associés économiques.

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Washington n’a rien dit sur le voyage, il s’est mollement et tardivement exprimé à propos de l’enrichissement à 20% esquivant toute escalade et évitant de nouvelles sanctions afin de ne pas mettre en péril ce régime qu’il doit préserver et transférer à ses pions pour agiter l’Asie Centrale.

Le régime a ainsi été privé du ramdam qu’il souhaitait pour éclipser le boycott du 9 janvier 2009. A présent, il devait trouver un moyen pour dissimuler ou du moins minimiser ce boycott.

Lundi 9 janvier (19 Dey), pour dissimuler la présence d’au moins 1% de ses 2 millions de miliciens et 1% de ses 80,000 mollahs et les membres de leur famille à ses côtés, le régime a zappé les manifestations urbaines et a résumé la commémoration du premier coup révolutionnaire à un seul rassemblement dans la salle de prière du Guide qui peut contenir 500 personnes dans le meilleur des cas. Il a diffusé ces images d’une salle pleine, mais on peut supposer une intervention du Photoshop car le nombre n’est pas identique selon les points de vue. Sur la première image, la partie avant de la salle contient 400 personnes. Sur la seconde, on aperçoit peu de gens assis de manière très espacée.

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Le régime a réuni moins d’1/10.000e des fonctionnaires qui sont tenus de le défendre, ce qui signifie qu’il a ses gens formés pour le défendre contre lui ! Cette journée a été une nouvelle gifle pour le régime. Selon ses propres aveux, le dollar a atteint 1700 tomans, mais en se basant sur le taux de base de la hausse depuis la semaine dernière, le billet vert à dû dépasser à nouveau les 2000 tomans et même frôler les 2200 tomans. Les contacts d’Iran nous ont parlé d’une situation explosive.

Le régime devait impérativement trouver un moyen pour intimider ses hommes d’affaires paniqués à l’idée de sa vulnérabilité ou encore il devait trouver une provocation capable d’enflammer Washington et générer une situation susceptible d’éclipser sa crise interne. Le régime a sondé ses archives. En 2011, Obama s’était, une ou deux fois, exprimé sur les condamnations à mort des Iraniens ayant abjuré l’islam pour se convertir au christianisme : le régime a annoncé le début très prochain du procès de trois Iraniens convertis au christianisme pour engager assurément Washington dans une escalade. Washington qui veut préserver le régime n’a rien entendu. Le régime a archivé son annonce. Il a lancé des manœuvres terrestres autour du site de Fordo pour faire reparler de ce site et insinuer qu’il y préparait une bombe !

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A ce moment, Marc Innes-Brown, l’ambassadeur australien à Téhéran s’est approché d’Ali Larijani, l’actuel patron politique du régime, pour l’assurer du soutien de son pays malgré les divergences de vues et l’inviter à se modérer et choisir le dialogue.

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L’Australie fait partie de la Grande-Bretagne, protectrice historique du régime des mollahs, mais depuis peu les Australiens tiennent des propos très désobligeants vis-à-vis de la Reine, parlent d’annonce d’émancipation à l’annonce de sa mort et se rangent régulièrement aux côtés des Américains, adversaires historiques des Britanniques en Iran et dans le domaine stratégique du pétrole. On peut donc supposer qu’il s’agissait d’une invitation discrète au dialogue avec Washington pour le transfert de pouvoirs souhaité par ce dernier.

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Malgré les difficultés rencontrées, le patron du régime est resté distant car tout arrangement passe par le sacrifice des associés du régime et ne peut que provoquer leur fuite et l’effondrement du régime. La proposition de Washington pouvait aggraver les inquiétudes des associés du régime.

Dans la journée, le régime a même annoncé un vaste plan national de descentes de police et d’arrestations contre les fauteurs de trouble pour montrer qu’il avait encore des éléments fidèles pour se maintenir en place et assurer les intérêts de ses collaborateurs. Les images publiées quelques heures plus tard étaient encore une fois bien décevantes et loin de ses annonces dithyrambiques.

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Le refus de tout compromis et le durcissement du régime ne pouvaient pas plaire à Washington qui avait fait beaucoup d’efforts pour sauver le régime de la déroute en autorisant les milliards d’investissements turcs. Téhéran pouvait s’attendre à une punition !

Mardi 10 janvier (20 Dey), un important cargo chargé de 30,000 tonnes de soude caustique iranienne d’une valeur de 10 à 100 millions de dollars a disparu à la sortie du golfe Persique là où les Américains règnent en maître ! Etant donné que ces mêmes Américains avaient libéré des marins iraniens détenus dans la même région pour apaiser les relations avec Téhéran, on peut envisager une action inverse pour punir légèrement les mollahs sans passer par la case très pénalisante de nouvelles sanctions plus fortes.

Une perte de 10 ou même de 100 millions de dollars ne représente rien dans le budget d’un pays de la taille de l’Iran, mais cette nouvelle a provoqué des remous en Iran car le régime manque de devises et les associés économiques et même sécuritaires du régime ont réalisé que Washington pouvait s’il le voulait, anéantir le régime censé protéger leurs intérêts. Le régime était humilié, mais encore il ne pouvait plus dire qu’il fait la loi dans le golfe Persique. Le régime a été privé de sa principale provocation, sont principal moyen de ramdam et aussi de chantage pour faire reculer éventuellement les Américains. Le régime a vite organisé une conférence militaire pour nier sa volonté de fermer l’Ormuz comme après le boycott des policiers, il avait annoncé que l’on ne devait pas afficher la présence des policiers dans les rues.

Ce changement de discours pour éviter d’entrer dans un débat qui le ridiculiserait ne changeait rien à sa vulnérabilité : selon ses propres sources, ce mardi, le dollar était sur le point de dépasser les 1800 tomans. Le prix était sans doute plus élevé car le marché a été submergé de SMS parlant de faux dollars d’origine chinoise vendus par certains agents de change ! Il a aussi évoqué la possibilité d’arrêter et punir sévèrement ces intermédiaires non désirables !

Cette rumeur très invraisemblable n’a pas vidé le bazar d’autant que l’on sait que le régime n’a pas assez de policiers pour mettre à exécution ses menaces. Le régime se ridiculisait par ces manœuvres. Il contribuait à la baisse de la confiance de ses associés en sa capacité à résister : les achats ont continué sur le même rythme selon le régime lui-même, mais les prix restaient collés à 1700 tomans dans les dépêches officielles.

Le régime admettait la crise, mais dissimulait son ampleur car les chiffres de la hausse contiennent beaucoup d’indications. Ils désignent les produits d’importation dans le panier de la ménagère et indiquent de facto le recul de la production iranienne et désignent les secteurs en difficulté. Les chiffres du dollar indiquent aussi le niveau de panique et rappellent la fonte des réserves en devises du régime.

Mais les précédentes crises ont démontré que l’on ne peut indéfiniment dissimuler les chiffres, ils finissent par être révélés, le régime devait trouver un moyen pour détourner l’attention de l’opinion puisqu’il n’a pas les moyens de rassurer ses associés qu’il peut rester au pouvoir et assurer leurs intérêts.

Mercredi 11 janvier (21 Dey), la journée a commencé par une explosion qui selon le régime a tué deux iraniens dont le responsable (ci-dessous) des achats d’équipements nucléaires à caractère militaire pour le site d’enrichissement de Natanz. Le régime admettait des achats qu’il a toujours reniés au moment où il cherchait à provoquer un scandale. Il n’y avait pas de doute sur sa volonté d’exploiter l’affaire pour provoquer une crise au moment précis où il avait besoin d’un ramdam pour détourner l’attention de sa crise interne.

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Ce n’est pas la première fois qu’il y a des attentats visant des personnes liées à la filière atomique : ces attentats ont toujours eu lieu au moment d’un boycott important des Pasdaran. Le premier d’entre eux a visé un professeur qui ne travaillait pas pour le programme nucléaire du régime, mais était un grand savant sélectionné pour travailler sur un programme nucléaire international en Jordanie et après divers contacts avec les Américains étaient sur le point de quitter le pays. Le régime qui était le seul à profiter de sa mort avait accusé Washington. Les images de la scène du crime n’étaient pas conformes au récit officiel, mais la scène avait été rapidement nettoyée. Un peu plus tard, un autre chercheur nucléaire travaillant en Jordanie a été tué. Cette fois, le récit était très loufoque puisque la voiture de la victime ne portait pas les séquelles de l’explosion annoncée. Ce qui laissait supposer que cet autre candidat à la rupture avait été éliminé ailleurs et annoncé comme tué dans un attentat pour accuser Washington.

Cette fois aussi, on est dans un récit non conforme car le régime a parlé de motards qui auraient collé une bombe sur la portière de l’automobile tuant d’abord le chauffeur, un étudiant en nucléaire, puis quelques heures plus tard le responsable des achats d’équipements interdits du Natanz.

Or, nous avons trouvé une image qui le montre mort avec la tête renversée à l’arrière, assis dans la voiture, mais avec un défaut majeur : son costume ne porte aucune trace de sang ! Il n’y a également aucune projection de sang à l’intérieur de l’automobile frappée !

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Cette propreté pose aussi le problème de la place de la bombe : l’absence de déchirures et de sang sur le costume et le corps de la victime assise à droite indique que la bombe n’a pas été collée du côté droit. De l’autre côté, la porte ne porte aucune trace d’explosion ! Plus drôle encore, sur la vidéo de la télé iranienne, on voit quelqu’un ramasser des « morceaux de la bombe » sur la bâche déposée sur l’automobile après l’explosion !

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Il n’y avait donc vraisemblablement aucune bombe, mais une mise en scène pour éliminer deux hommes (peut-être des dissidents) et pour accuser Washington ou Israël afin de provoquer une crise permettant de dissimuler la crise interne du régime. La scène du crime a d’ailleurs été rapidement nettoyée comme d’habitude !

L’attentat a été rapidement attribué au régime lui-même par les Iraniens sans même avoir vu ces images car personne ne croit plus un mot de ce régime. Les associés paniqués du régime qui suivent l’info avec attention ne pouvaient pas rater les défauts du récit et des images. Ils ont conclu que le régime était désespéré par ses problèmes, ils ont continué à acheter encore et encore. Après le dollar, ils ont jeté leur dévolu sur l’Euro, la Livre et encore une fois l’or. Le régime admis 8% de hausse lors de cette journée, mais on peut supposer qu’elle était plus importante car ce même jour, le régime a annoncé une hausse prochaine de 20% des taux d’intérêts accordés aux dépôts en devises pour encourager les gens à lui rendre des devises soutirées à ses réserves !

Mais personne n’a signalé une ruée vers les banques, les gens ont même conclu que le régime manquait de ressources, ils sont mis à vendre davantage d’actions à la bourse pour financer de nouveaux achats : la fièvre de la vente à la bourse a multiplié le nombre de transaction, mais a provoqué la chute des actions. Le régime qui avait commencé la journée par un faux attentat pour éclipser sa crise était face à amplification de la crise qui préoccupait davantage les gens.

Ce mercredi 11 janvier, on était aussi à J-3 d’Arbaeyn, le régime devait alors songer au boycott de cet évènement confirmant son isolement sur le plan religieux et l’absence de tout soutien au nom de la religion. Comme un joueur excédé qui ne sait comment bluffer ses adversaires, il est revenu à l’intimidation en finissant cette journée difficile par l’annonce de deux pendaisons et plusieurs autres pendaisons dans les prochains jours, juste au moment d’Arbaeyn.

Le régime a également rediffusé certaines images de ses descentes infernales chez les « voyous ».

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Le régime peinait à trouver une solution, Ali Larijani, le patron du régime s’est discrètement envolé pour Ankara pour un tête-à-tête avec le ministre turc des affaires étrangères, dernier émissaire sérieux envoyé par Washington.

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Washington qui joue au chat et à la souris avec les mollahs a pris l’envoyé du régime à contre-pied en faisant annoncer une possible rupture des achats de barils par deux de ses grands alliés : le Japon et l’Inde. Mais il a ouvert une porte vers un compromis en annonçant une visite des inspecteurs de l’AIEA en Iran à la fin du mois pour obtenir des réponses rassurantes de Téhéran. Larijani a rallongé sa visite discrète en Turquie (pour négocier).

Jeudi 12 janvier (22 Dey), J-2 avant le boycott humiliant d’Arbaeyn qui signifie le rejet de l’Islam et la fin de toute légitimité pour le régime, le régime est resté silencieux sur tous les fronts, même Ahmadinejad qui était à Cuba n’a rien dit de fâcheux. Les parties devaient négocier sérieusement

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Vendredi 13 janvier (23 Dey), J-1 avant Arbaeyn, la tradition veut que les croyant se rendent dans les mosquées et les lieux de pèlerinage à pied pour dormir sur place afin de pouvoir s’adonner dès l’aube aux mortifications larmoyantes qui sont d’usage. Ce genre d’oiseaux étant introuvable en Iran, le régime était embêté. Cela faisait désordre surtout dans les villes réputées religieuses comme Ispahan, Mashad, Tabriz ou à Téhéran, capitale de la république islamique.

Le régime ne pouvait pas espérer utiliser des images d’archives des années passées quand ses miliciens étaient à ses côtés car Arbaeyn (basé sur le calendrier lunaire) tombait alors dans les mois chauds de l’année et non en hiver. Le temps maussade, la pluie et la neige réduisaient les possibilités de simulation.

Pour avoir quand même des processions religieuses larmoyantes, le régime a programmé pour ce jour deux enterrements dans les villes épargnées par les intempéries : Téhéran et Tabriz.

A Téhéran, l’enterrement concernait les deux savants tués par Washington (mis en parallèle avec Hossein et ses compagnons tués par les ennemis du chiisme). Le régime a publié des photos montrant une importante mobilisation, mais le nombre ne peut contenir dans les tronçons à deux voies circulables. Le vrai nombre des gens qui se sont déplacés pour les hommes tués a été visible dans les photos du rassemblement à l’extérieur du cimetière Tchizar où ils ont été enterrés. Sur ces photos, on voit environ 100 à 150 personnes ce qui correspond au nombre normal des membres de famille et d’amis pour deux personnes normales. Les gens se comportent dignement et loin de la tradition d’Arbaeyn, c’est pourquoi le régime a plutôt caché ces dernières images.

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A Tabriz, le prétexte était l’enterrement des restes des deux jeunes morts en martyr sur le front de la guerre Iran-Irak (mis en parallèle avec Hossein et ses compagnons tués par les ennemis du chiisme). En raison de l’attachement du peuple à ses jeunes qui ont donné leur vie pour la patrie, le régime s’attendait à un meilleur résultat qu’à Téhéran. Mais à Tabriz, le peuple a boycotté cette tentative de récupération de ses douleurs passées. Le régime a dû serrer les cadrages.

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Bref, le régime n’a pas pu utiliser les deux enterrements pour cacher le désintérêt du peuple pour le pèlerinage rituel d’Arbaeyn. Cette journée était un échec, le régime a conclu que le lendemain, il n’y aurait personne dans les rues pour se frapper avec des chaînes et pleurer Hossein et ses compagnons.

Ali Larijani est rentré de Turquie pour être présent lors de cette journée risquée car désormais, le régime doit se montrer uni pour préserver la cohésion avec ses derniers fidèles.

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Samedi 14 janvier (24 Dey), Arbaeyn, le régime devait simuler une belle mobilisation à Téhéran, mais aussi à Qom, siège du clergé, à Mashad, son principal centre de pèlerinage et à Tabriz afin d’avoir une belle palette d’images pour convaincre l’opinion qu’il avait encore des partisans religieux. Il craignait encore qu’un climat maussade l’empêche de diffuser de belles images d’archives.

A Qom, le régime a montré plusieurs rassemblements sous un ciel bleu ou des gens en chemisette alors que ce samedi matin le ciel était couvert à 40% et la température était à seulement 2°. Il s’agissait donc d’images d’archives. Dans le cas de cette ville, le nombre de rassemblements inventés montrent le malaise créé par le boycott des faits religieux par les mollahs de base.

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A Tabriz, le régime a montré une immense foule sous un ciel bleu alors que le samedi matin, le ciel était couvert à 100%.

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A Mashad, il neigeait. Le régime ne pouvait pas esquiver le boycott et a dû diffuser des images prises le jour même où l’on voit 12 participants !

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A Téhéran enfin, le régime a diffusé un petit rassemblement sous un ciel bleu. Il s’agit encore d’image d’archives car ce samedi matin, le ciel de capitale iranienne était très nuageux. Par ailleurs, le choix d’une foule modeste révèle que l’événement était bel et bien unanimement boycotté : le régime n’a pas osé le nier, par crainte que son déni de la réalité ne contribue à paniquer davantage ses associés qui ne croient plus à sa survie.

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Chez le Guide aussi, le régime a encore diffusé des images d’archives car on voit les participants rire alors qu’Arbaeyn doit être un océan de larmes.

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Il manque par ailleurs, le drap noir de deuil chiite derrière le Guide sur la majorité des images. Nous ne l’avons vu qu’une seule fois sur une photo de l’agence ISNA.

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Une autre preuve que les photos sont issues des archives est que les participants ne tiennent pas entre leurs doigts le prospectus du jour mettant côté à côté le guide et le savant tué sous le slogan « nous tiendrons jusqu’au bout ». Nous n’avons vu ce prospectus clairement lié à l’actualité qu’une seule fois !

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Cela ne veut pas dire que la mobilisation était d’une personne, mais qu’elle était trop petite et qu’il fallait recourir à des images d’archives avec leurs défauts. Ce samedi, le régime était bien isolé et son slogan de résistance totale semblait une belle plaisanterie.

Ce samedi de boycotts, les associés économiques du régime ont davantage paniqué : 1700 tomans, le prix plafond accepté par le régime pour le dollar, est devenu le prix de base de la devise américaine dans les souks du Bazar. La semaine s’annonçait difficile : le régime a censuré l’info sur le dollar et a annoncé une loi assez floue interdisant l’achat de devise et imposant des peines lourdes pour les contrevenants. Cette mesure qui confirme les difficultés du régime ne peut pas améliorer les choses, mais les aggraver.

Le régime ne sera sauvé que s’il se montre à la hauteur de son slogan de résistance jusqu’au bout en alignant quelques milliers de volontaires, mais pour l’instant il en est loin avec ces descentes artificielles, ces mollahs pistoleros, ces menaces fluctuantes et même pas assez de volontaires pour tenir une carte postale portant son slogan phare.