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14 - 01.09.2006
Newsweek Int. | interview de Reza Pahlavi

La réponse du régime à la résolution 1696 du Conseil de Sécurité de l’ONU était prévisible, puisqu’il ne s’agit que une nouvelle variation de leur double langage, une tactique qu’ils maîtrisent maintenant à merveille.


14 - 25.01.2018
Semaine en images n°516-17 :
Zigzags & Naufrage !

Les mollahs arrivés au pouvoir en marge de la stratégie islamiste des grands décideurs pétroliers américains se sont retrouvés en difficulté quand ces grands décideurs pétroliers américains, échaudés par l’échec de leurs printemps arabes (islamistes) et de leur dernière trouvaille, Daesh, ont chargé Trump d’y mettre fin.

Les mollahs et leurs associés les chefs Pasdaran en danger ont alors récupéré Daesh et ont réactivé d’autres organes terroristes qu’ils entretenaient pour résister à Trump. Ils ont manqué d’argent. Les sanctions ont augmenté. Les mollahs & associés ont davantage manqué d’argent. Ils ont dû augmenter les prix pour diminuer le pouvoir d’achat des Iraniens surtout de leurs propres partisans pour éviter de se retrouver rapidement en pénurie.

Les mollahs et leurs associés Pasdaran ont aussi détourné les épargnes de leurs collaborateurs de base pour limiter leur pouvoir d’achat. Ces gens se sont révoltés avec des slogans hostiles à cette décision. Les mollahs et leurs associés les ont ignorés et ont continué leur fuite en avant. Les miliciens trahis ont finalement rompu avec le régime peu avant la journée de fidélité à son principe fondateur du régime, en manifestant avec des slogans en faveur des Pahlavi qui jouissent d’une grande popularité en Iran.

Le peuple ravi par cette contre-révolution les a rejoints. Cela fait près de 3 semaines qu’ils harcèlent et malmènent les mollahs. Voici le résumé au jour le jour des deux premières semaines de cette lutte contre le régime ainsi que des décisions prises par les mollahs pour la neutraliser les effets qu’elles ont provoqués.


14 - 13.12.2012
Iran : La semaine en images n°251

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté), d’ex-pions britanniques du parti islamo-nationaliste JEBHEH MELLI qui sous la direction de Mossadegh avaient quitté le camp britannique pour joindre le camp américain.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique au niveau de sa direction). Les membres de cette branche armée clairement djihadiste devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter l’islam révolutionnaire en Asie centrale alors soviétique, pour déstabiliser cette région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains.

Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple afin de jouer un grand rôle dans le projet américain puis d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islam. Ce coup d’Etat interne a été réalisé Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington, puis en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

En échange de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi été chargé de verrouiller le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour de ses pions dans le jeu.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Par ailleurs Washington a également souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir notamment le clan Larijani. Rafsandjani s’est senti en danger. En 1989, après la mort de Khomeiny, il a trafiqué de testament de ce dernier pour écarter l’arrivée au pouvoir des hauts membres de clergé qui pouvaient limiter ses pouvoirs. Il a aussi placé le nom de son ami Khamenei dans le testament. Ce dernier, élu comme Guide, a transféré par un référendum presque tous ses pouvoirs politiques illimités au Conseil de Discernement créé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est devenu le vrai gouvernement du régime et Rafsandjani est devenu le patron officiel, incontestable et inamovible du régime, ce qui a attisé les hostilités internes à son égard.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions ont remis en cause sa survie. Des mandats d’arrêts internationaux le visant ont donné de l’espoir à ses rivaux. Pour ne pas sauter, il a acheté la loyauté de certains de ses rivaux en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement, des postes clefs et aussi une partie de ses monopoles économiques. .

Après cela, Rafsandjani a tenté de mettre fin aux sanctions par une fausse modération et faux apaisement sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés recyclé en doux agneau.

[§.1]

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Pour réussir, le régime a simulé une libéralisation politique avec des étudiants appartenant à la sinistre milice universitaire.
Rafsandjani a fait appel aux vieux pions gauchisant de JEBHEH MELLI. Mais pour éviter de leur accorder une part du gâteau économique, il a finalement créé un parti imitant JEBHEH MELLI (Front National) sous le nom de JEBHEH DEMOCRATIC (Front démocratique). Le parti était animé par les faux étudiants de la milice universitaire (club des futurs cadres du régime). La direction du parti a été confié à un certain Tabarzadi, un étudiant milicien de 48 ans, proche de Rafsandjani. Ce personnage compromis par son passé s’est dit plutôt « ouvert au rétablissement des relations avec les Etats-Unis, mais à certaines conditions » (ce qui est la position officielle du régime). Puis ce personnage a été soi-disant mis en prison pour que l’on l’imagine comme un futur Gorbatchef et qu’il obtienne le soutien de Washington. Mais Washington a vite compris qu’il s’agissait d’une ruse pour l’amadouer avec une promesse de démocratisation afin de le mettre en situation de ne plus pouvoir continuer ses sanctions. Il a continué ses sanctions.

Le régime a alors accordé des visas à ses faux dissidents estudiantins pour aller aux Etats-Unis et faire de la pub pour Tabarzadi. Pour relancer le jeu, le régime a aussi fait appel à des avocates (Shirin Ebadi -alors inconnue- et Nasrine Sotoudeh - une des représentants du régime à cour internationale), afin que leurs cris de femmes indignées créent une synergie autour de Tabarzadi, mais les Américains n’ont accordé aucune attention à cet agent du régime. Finalement Washington s’est même fâché et en 2000, il a évoqué la "menace nucléaire des mollahs" dans Iran Non-proliferation Act pour les sanctionner encore plus durement.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani était encore en difficulté. Pour demeurer au pouvoir, il a offert des postes importants à Ali Larijani, ses frères et ses lieutenants. Puis il a remplacé le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et même parler de frappes préventives !

En 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : Ces derniers ont été très déçus et ont aussitôt pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leur passé criminel.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel ; il ne fait que suivre les avis du Conseil de Discernement. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer tous du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, mené par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine). Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution.

[§.2]

Rafsandjani qui avait failli renverser le régime a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter la loyauté de cette famille.

[§.3]

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani, le Garcimore de la stratégie politique, s’est éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses paris avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier, ne lui ont pas permis de virer les pions de Rafsandjani et de nommer ses pions car il avait des dossiers compromettants contre tout le monde et pouvait en se renforçant s’en prendre aussi à eux. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette guerre interne pour savoir qui marchandera in fine avec les Américains et trahira ses collègues pour assurer ses intérêts a démoralisé tous les collaborateurs de base, surtout les gens chargés de la répression. Semaine après semaine, nous avons assisté à la fonte de effectifs du régime.

Fin 2010, les dirigeants en guerre ont trouvé un point d’entente pour appliquer le plan de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que leur situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la Fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Les Iraniens ont investi les rue malgré ces menaces montrant leur rejet de l’Islam et leur souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants + près de 15,000 responsables régionaux, journalistes ou lobbyistes + 800 hommes d’affaires et enfin quelques 6000 nervis.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible . Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leurs dirigeants. Le dollar et de l’or ont augmenté sis l’effet de la demande. Les prix de l’or et du dollar sont devenus des indicateurs de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en sa avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises affaiblissaient davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et il a ainsi maximalisé les risques. Rafsandjani a alors parlé de la nécessité de négocier rapidement avec Washington (pour obtenir des garanties de sécurité pour lui-même avant qu’il ne soit trop tard) et Larijani a tout entrepris pour arrêter Rafsandjani ou renverser le gouvernement formé de ses pions pour s’approprier le pouvoir officiel et être celui qui négociera avec Washington et préservera sa fortune après la fin du régime. Larijani estimait que tout était fini. il y a eu de nouvelles ruptures internes : les députés, puis les juges. Les Chinois ont cessé leur coopération économique. La base a paniqué : il a commencé à stocker des aliments, le pays a connu ses premières pénuries et de nouvelles manifestations hostiles Les Pasdaran de base ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a fait appel à ses 6000 nervis, mais il n’en a trouvé que 250 !

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a renforcé ses accusations contre Rafsandjani. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations pour le forcer à renoncer à ces négociations. Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté Mais à NY d’Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Pour calmer ses associés qui cherchaient à quitter le navire, le régime a bloqué les comptes en devise. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises. Incapable de les contenir, le régime a incendié le Bazar pour forcer les agents de change à cesser de vendre. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante. Les compagnons du régime, privé de leur épargne en devises et du droit d’acheter des devises ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Le régime a alors évoqué des grandes manoeuvres pour intimider ses adversaires, mais les images ont montré qu’il bluffait seulement.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime devait séduire ses proches : aux plus démunis, il a annoncé l’établissement de coupons de rationnement, aux plus riches, il a promis la vente de grandes industries à des prix très bas. Mais ses soldes et le rétablissement des coupons de rationnement ont donné l’impression d’un régime en faillite risquant la pénurie. Il y a eu une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Le régime était menacé. Ali Larijani devait vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington : il a alors mis encore l’accent pour l’incompétence d’Ahmadinejad pour le révoquer. Les membres de l’Assemblée des Experts se sont prononcés contre. Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

En novembre 2012, Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat en inculpant ses proches de fraude financier. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! La base a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans ennemis devaient changer d’attitude pour éviter d’autres ruptures. Au lieu de changer de politique, ils se sont rapprochés pour rétablir la confiance de leurs compagnons de base. . Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit pétrolier d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre !

Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les derniers compagnons notamment les riches issus du régime. Ces gens pouvaient se rallier à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale. Le régime a alors tenté de donner une actualité à la fausse opposante Sotoudeh, l’avocate du faux dissident Tabarzadi pour hisser ce dernier à la tête de l’agitation à venir (afin d’islamiser les revendications ou avoir un allié au sein de l’opposition). Pour faire bouger les gens, le régime a alors annoncé la mort sous torture d’un certain Sattar Beheshti, un militant imaginaire et très musulman, étudiant-ouvrier, officiellement fan de Tabarzadi, très respectueux de la révolution islamique et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et à ses initiatives anti-régime ! L’association islamiste des Etudiants (regroupant les fans de Tabarzadi) est alors réapparu pour appeler le peuple à manifester... mais pas tout de suite : dans un mois au moment de la Journée de l’Etudiant musulman !

Les Larijani utilisaient les recettes du Mouvement Vert (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu. L’union entre les deux clans a alors explosé. Chaque clan a tenté d’obtenir le soutien des Commandants des Pasdaran. Ces derniers ont choisi Larijani. Rafsandjani exclu du jeu et des garanties de sécurité a tenté de bloquer le dialogue à venir sous l’égide de Larijani en évoquant des progrès dans le nucléaire militaire. La Russie qui a besoin des mollahs aux pouvoirs et redoutent leur chute suite à de plus fortes sanctions a puni cette provocation en mettant fin aux exportations de Gaz Turkmène vers l’Iran et il a aussi privé le régime de l’électricité produit à la centrale de Bouchehr en retirant les combustible au prétexte d’avoir oublié des boulons au coeur du réacteur !

Au même moment, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. Par ailleurs, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations. Egalement, des centaines de milliers d’Azéris qui vivent sans aucun secours depuis un récent tremblement de terre ont été frappés par une vague de froid prématurée, mais ils n’ont bénéficié d’aucune attention car les dirigeants étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir. Le régime s’attendait aussi à un boycott massif des deuils de Moharram et de la Semaine de Bassidj ou la Mobilisation populaire (pour sauver le régime).

Les amis nantis du régime ont eu peur que les conditions ne soient réunies pour un soulèvement général : ils se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Pour bloquer leur fuite, le régime a bloqué ce réseau et a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers la Malaisie, son paradis bancaire ! Ali Larijani a également décidé d’envoyer son frère Javad Larijani aux Etats-Unis pour négocier avec les Américains, mais ces derniers n’ont pas accordé de visa à Javad Larijani ! Ils ont préféré garder Rafsandjani car ils ont beaucoup de dossiers contre lui. Il est presque devenu clair pour Rafsandjani qu’il ne pouvait rien éspérer de son deal avec Washington.

Larijani ne pouvait plus jouer un rôle, mais Rafsandjani était désigné comme un maillon faible et risquait d’être lâché par ses "alliés". Il a s’est rapproché de Larijani, également en difficulté, en lui proposat une alliance sous la forme d’un candidat commun aux prochaines présidentielles. Vu l’extrême faiblesse du régime, Larijani a eu peur que Rafsandjani ait voulu l’endormir, éliminer toute menace contre son pion Ahmadinejad et ainsi avoir la possibilité de négocier tranquillement avec Washington et enfin le doubler en accordant la victoire à un autre candidat de son camp. Afin de ne pas être doublé, Larijani a exigé une réforme de la loi électorale lui permettant d’avoir un droit décisif sur la validation des candidatures, mais aussi le décompte des voix après chaque suffrage. Rafsandjani pouvait facilement neutraliser cette demande car le Guide peut s’opposer à l’adoption de toute loi qu’il juge contraire aux intérêts du régime et le Guide appartient à son camp. Mais en agissant ainsi, il pouvait provoquer une grande crise interne. Il a renoncé à cette option. Il a suffit au Guide de désavouer la révocation d’Ahmadinejad pour empêchant de facto Larijani de sa marche en avant. Larijani a renoncé à son projet, mais il a commencé à critiquer la pénurie de médicaments et l’incompétence du ministre de la santé d’Ahmadinejad pour entraîner la chute de son gouvernement. Cette rage pour arriver vite au pouvoir pour vendre le régime afin d’assurer ses seuls intérêts a convaincu les gens du régime à s’éloigner. Ces gens ont unanimement boycotté la journée de deuil d’Achoura et la Journée de Bassidj.

La semaine dernière, dans ce contexte difficile pour le régime, Larijani est parti en tournée au Moyen-Orient pour tester l’état des forces du régime afin de suivre le modèle terroriste de Rafsandjani et ainsi augmenter ses chances d’être pris au sérieux par Washington. Mais le monde a changé et il n’a peu pu trouver des alliés de taille pour cette ambition. De son côté, Rafsandjani désigné comme le maillon faible, avait à nouveau évoqué sa disponibilité pour le dialogue pour le prendre de court. Les Américains avaient alors diffusé des rumeurs d’un regain d’efforts en nucléaire militaire en Iran pour insinuer la possibilité d’un alourdissement des sanctions pour mettre la pression sur lui afin de baisser ses exigences. Rafsanjani n’a pas aimé cette approche. Rafsandjani a alors organisé une "manifestation verte" en Allemagne où pour la première fois, on a entendu le slogan contre-révolutionnaire de "Mort à la république islamique" ! Estimant qu’il n’avait rien à gagner avec les Américains, Rafsandjani était prêt à trahir ses amis de 30 ans pour sauter à pieds joints dans la vraie opposition ! Ce choix inspiré des Khmers rouges lui a valu des menaces de mort. Par ailleurs, Larijani as changé d’attitude : il a fait escale en Irak pour tenter de négocier avec les Américains, mais il n’a eu aucun succès.

Cette semaine, on devait assister à l’onde de choc du choix de Rafsandjani : la réaction de la base, la réaction de ses pairs amis ou adversaires. La base n’a pas paniqué semblant bien accepter cette option. Larijani n’a également rien dit mais, il a intensifié ses efforts pour virer Rafsandjani avant qu’il coule le régime et ses adversaires pour sauver sa tête.

De plus, cette semaine, le jeudi 6 décembre, il y avait au programme la Journée de l’Etudiant Musulman, une journée essentielle pour le régime et ses faux dissidents estudiantins, mais pour Rafsandjani qui songe à sortir du système, la manifestation n’était plus souhaitable. Pour Larijani qui veut négocier avec Washington, il n’était pas non plus opportun d’avantager un faux opposant lié à son adversaire. Pour la première fois, le régime tout entier devait oublier sa fausse opposition qui, à l’heure de sa grande évasion, ne lui est plus d’une grande utilité. Mais vu l’utilisation de la fausse dissidence par les deux clans, il ne suffisait pas de zapper cette journée, les deux clans devaient aussi expliquer l’absence de toute manifestation spontanée à ce moment. L’explication a été un pic de pollution !

Par ailleurs, Ali Larijani, l’ex-patron de médias du régime, a eu le réflexe habituel de diffuser des nouvelles sensationnelles pour détourner l’attention de ses compagnons de la disparition de ses faux dissidents et de l’absence d’un quelconque élan populaire en leur faveur. Il a aussi diffusé des nouvelles rassurantes pour simuler que tout allait très bien. Voici le récit et les images d’une semaine de faux semblants pour sauver les apparences pour un régime qui coule tout doucement.


13 - 06.12.2012
Iran : La semaine en images n°250

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise [+]. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI, des ex-compagnons de l’islam-nationaliste Mossadegh qui avaient avec lui passé dans le camp américain. Le Parti islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI a aussi dévoyer de nombreux membres du parti islamo-nationaliste (pro-britannique) JEBHEH MELLI.

NEHZAT AZADI avait aussi créé une branche armée islamo-marxiste, les MODJAHEDIN KHALGH (OMPI) pour dévaliser le parti communiste Toudeh (officiellement communiste, mais pro-britannique dans ses choix). Les membres de cette branche armée clairement djihadistes devaient former les Gardiens de la Révolution islamique pour exporter la révolution, déstabiliser la région et la remodeler selon les intérêts pétroliers américains. Le projet appelé Arc de Crise devait permettre à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde

Ce remodelage, qui à termes devait désagréger l’IRAN, allait mettre fin à 100 ans de domination britannique du marché pétrolier mondial. Les Britanniques ont demandé à leurs pions encore fidèles à savoir les mollahs influents, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHE MELLI d’intervenir pour mobiliser le peuple pour jouer un grand rôle dans le projet américain afin d’évincer les pions de Washington et prendre le pouvoir dans le nouveau régime islamiste. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains.

[+] En échange, de ces bons et loyaux services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme ceux de TOUDEH et de JEBHEH MELLI pour accéder à tous les postes clefs| comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont dû sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence interne, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani devait étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, avec l’aide de Moussavi, Khamenei et quelques autres, Rafsandjani a trafiqué le testament de son frère défunt pour officialiser sa propre mainmise sur le régime en faisant transférer les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme Ali Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

[+] 1996-2005 : Nouvelles stratégies ratées de Rafsandjani (régime en crise)| Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement avec Washington avec la mise en place de soi-disant modérés sous la direction de Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés.

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[+] Rafsandjani a fait alors également appel aux vieux pions gauchisant de JEBHEH MELLI pour donner un look moins barbus à cette comédie. Mais pour brider ces gens et éviter qu’ils puissent demander une part du gâteau économique, Rafsandjani a aussi créé un parti imitant JEBHEH MELLI (Front National) sous le nom de JEBHEH DEMOCRATIC (front démocratique) et confié sa direction à l’un de ses gardes, le milicien Tabarzadi. Ce personnage s’est plutôt ouvert au rétablissement des relations avec les Etats-Unis à certaines conditions (une version douce de la position officielle). Puis il a été soi-disant mis en prison pour que son propos prenne une allure révolutionnaire et que lui même
endosse une image de dissident et obtienne le soutien de Washington. Le régime a aussi fabriqué d’autres dissidents estudiantins sur le même modèle (Frères Mohammadi, Fakhr-avar, Sanjari) dont certains après un court séjour en prison ont reçu un passeport pour aller aux Etats-Unis afin d’encourager les Américains de prendre en considération Tabarzadi. Mais Washington n’a été convaincu par le discours flou de Tabarzadi et ce malgré un scénario judiciaire époustouflant, de faux dissidents et des avocats-acteurs remarquables Shirin Ebadi et Nasrine Sotoudeh (ex-avocate du régime pour le déblocage des fonds gelés par Washington en réaction à l’affaire des otages). Washington a cependant donné des opportunités à ce groupepour s’exprimer, mais il a vite compris qu’il s’agissait d’une ruse pour l’amadouer avec une promesse de démocratisation afin de le mettre en situation de ne plus pouvoir continuer ses sanctions. Il a alors alourdi les charges en 2000 en évoquant la "menace nucléaire des mollahs" (Iran Non-proliferation Act) pour sanctionner plus durement les mollahs.

Après l’échec du projet de la fausse dissidence et du faux apaisement, Rafsandjani a remplacé Khatami par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

2008 : dernières stratégies de Rafsandjani (régime en crise)| En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il l’a désigné comme grand le vainqueur des législatives et lui a la direction du pouvoir législatif (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement VERT (couleur de l’Islam), une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan. La BBC et les membres de JEBHEH MELLI ont évidemment soutenu le Mouvement VERT !

Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Les amis du régime comme les membres de JEBHEH MELLI n’ont guère constaté l’envie de changement des Iraniens et sont restés fidèles au scénario de base ! Mais Rafsandjani qui avait failli renverser le régime a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter la loyauté de cette famille et pouvoir ainsi poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants. Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant la direction des affaires à Ali Larijani.

2009 : Pouvoir bicéphale (régime en super crise)| On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la Fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants + près de 15,000 responsables régionaux, journalistes ou lobbyistes + 800 hommes d’affaires et enfin quelques 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Mars 2011 : Crises à tous les étages | Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Juillet 2012 : Le coup de grâce | Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime..
- Il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges).
- Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers.
- La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

ce fut le début de la bataille pour l’accès aux canots de sauvetage |

Rafsandjani a paniqué et a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été le grand manitou du terrorisme international.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion Ahmadinejad à New York. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime.

Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver le fils qu’il avait sacrifié pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Septembre 2012 : Implosions en chaîne | Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts de grands événements politiques et religieux, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Les dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Encore une fois, il n’y a eu aucun policier ou milicien fidèle pour défendre le régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Octobre 2012 : crise, panique et pénurie | Dans le contexte particulièrement défavorable du septembre 2012, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a encore augmenté de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes à Téhéran avec 15,000 combattants d’une nouvelle milice anti-émeute. Mais les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale à quatre occasions : la fête de Sacrifice, la « Semaine célébrant le Bassidj des Ecoliers » (Mobilisation de Ecoliers "prêts à se sacrifier pour la révolution"), l’anniversaire de la seconde révolution et enfin la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements politiquement importants avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts (révélant son total isolement), le Régime devait rassurer ses proches : il a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer la "convocation d’Ahmadinejad devant les représentants du peuple pour des questions sur ses choix" afin de lui "retirer le vote de confiance du Parlement".

Les mollahs de l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) qui sont les complices politiques et économiques de Rafsandjani ont désapprouvé cette révolution du palais. Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Novembre 2012 : nouvelles paniques et nouvelles divisions internes | Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant de fraude financier un des proches de ce candidat. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base. Il était clairement ruiné. La base a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à la fausse opposante Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir et promouvoir un package plus JEBHEH MELLI (une république musulmane à la place d’une république islamiste). Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant imaginaire très musulman, officiellement fan de Tabarzadi, très respectueux de la révolution islamique et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et à ses initiatives anti-régime !

Les Larijani utilisaient le Mouvement VERT (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu et ont continué à boycotter les rassemblements officiels, mais aussi les rassemblements propres à chaque camp. L’union entre les deux clans a alors explosé. Le Clan Rafsandjani qui se sentait désavoué par le rejet interne du Mouvement a décuplé d’efforts pour discréditer le clan Larijani afin qu’il ne puisse pas profiter de sa perte de crédibilité. Le Clan Rafsandjani a notamment accusé les Larijani d’avoir mal géré la médiatisation du meurtre du faux opposant imaginaire Sattar Beheshti ! Les Larijani ont jeté la faute sur leurs nouveaux amis les Commandants des Pasdaran ! Le régime n’en finissait d’imploser !

Les Américains ont encore envoyé des émissaires en Iran pour savoir si l’un des deux clans était prêt à déposer les armes contre quelques garanties de sécurité. Les Commandants Pasdaran (qui n’ont pas de clan à eux seuls) ont tenté de saboter tout les négociations en évoquant des missiles capables de frapper les bases américaines en Europe. Washington les a ignorés, mais sas marchandages ont finalement échoué car le pouvoir est trop divisé et un seul clan ne peut décider pour tout le monde.

Au même moment, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. Par ailleurs, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations. Egalement, des centaines de milliers d’Azéris qui vivent sans aucun secours depuis un récent tremblement de terre ont été frappés par une vague de froid prématurée, mais ils n’ont bénéficié d’aucune attention car les dirigeants étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir.

Les amis nantis du régime ont eu peur d’un soulèvement général : ils se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Pour bloquer leur fuite, le régime a bloqué ce réseau et a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers Beyrouth et vers la Malaisie, son paradis bancaire, pour empêcher les familles de ses amis de quitter le pays !

Ces jours-ci : Super spirale de désordres, le régime et ses dirigeants isolés étaient alors à quelques jours 2 rendez-vous importants : le mois saint de Moharram qui doit être marqué par des dizaines de rassemblements et des processions religieux fanatiques pendant 10 jours et aussi par des rassemblements paramilitaires car cette décade fervente donne lieu à une Semaine de Bassidj (général) ou la Mobilisation "de tous les Jeunes" pour la préservation de la révolution islamique. Ces événements avaient massivement été boycottés en 2011. Pour masquer un nouveau boycott, les ayatollahs basés à la ville de Qom, siège du clergé, ont lancé une fatwa interdisant toute procession publiques !. Par ailleurs, chacun des deux clans a tenté de pactiser avec les Pasdaran pour neutraliser l’autre clan. Les Commandants des Pasdaran et leurs dernières troupes, c’est-à-dire les nervis du régime, ont choisi le clan d’Ali Larijani. Larijani a tenté de contacter les Américains via son frère Javad Larijani, le responsable des droits de l’homme au sein du régime..

Rafsandjani, exclu du jeu et condamné à rester et périr en Iran, a tenté de bloquer cette négociation en évoquant des progrès du régime dans le domaine du nucléaire militaire. Les Américains ont esquivé ses annonces, mais il n’y as peu de négociations car ils n’ont pas accordé de visa à Javad Larijani ! Ils ont préféré garder Rafsandjani, car ils ont beaucoup de dossiers contre lui.

Larijani ne pouvait pas jouer un rôle, mais Rafsandjani était désigné comme un maillon faible et risquait d’être lâché par ses "alliés". Il a proposé une alliance à Larijani, également en difficulté sous la forme d’un candidat commun aux prochaines présidentielles. Larijani a d’abord accepté. Mais vu l’extrême faiblesse du régime, il a eu peur que Rafsandjani ait voulu l’endormir pour avoir la possibilité de négocier tranquillement avec Washington ou pour le doubler en accordant la victoire à un autre candidat de son camp. Afin de ne pas être doublé, Larijani a alors exigé une réforme de la loi électorale pour dominer l’organisation des élections (actuellement entre les mains des pions et des alliés de Rafsandjani). Le clan Rafsandjani a dénoncé cette réforme comme un coup d’Etat et le Guide qui fait partie de ce clan a désavoué le convocation d’Ahmadinejad au Parlement. Puis les médias liés à Rafsandjani ont évoqué un rapport d’autopsie pour désigner Larijani et les Pasdaran pour les coupables du meurtre (imaginaire) de Sattar Beheshti ! Le clan Rafsandjani a privé Larijani d’une ascension certaine, il a aussi mis en évidence son manque de préparation.

A un moment où le régime était très contesté et régulièrement boycotté, Larijani, humilié comme chef et stratège, a dû battre en retraite pour limiter la casse. Après avoir été contraint d’abandonner la révocation d’Ahmadinejad, il a aussi reporté sa réforme électorale. Mais très rapidement, son clan a commencé à évoquer la révocation du ministre de la santé pour négligence envers du peuple afin d’entraîner d’une autre façon la chute d’Ahmadinejad, le principal pion de Rafsandjani pour négocier avec Washington.

La semaine dernière a ainsi été une confirmation de l’instabilité de la caste dirigeante. Les proches du régime ont encore accentué leur rupture avec le système agonisant en boycottant les cérémonies et les nuits de prière du mois de Moharram, ainsi que les rassemblement de la Semaine de Bassidj (ou la Mobilisation pour la préservation de la révolution islamique).

Cette semaine, le régime s’attendait au boycott de deux dernières journées de la décade endeuillée Moharram qui doivent être empruntes d’une ferveur hors du commun. Comme il y a un an à la même époque de l’année musulmane, il s’attendait aussi au boycott interne des rassemblements paramilitaires de la Journée de Bassidj. Le régime devait masquer ces boycotts pour limiter la panique interne et éviter un nouveau chaos. Voici le récit et les images d’une semaine de peurs, de guerre interne, de calculs, de diversions et de médiatisation de ses faux opposants usés pour limiter la casse si possible.


13 - 19.09.2012
Iran : La semaine en images n°239

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

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Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet s’appelait Arc de Crise. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées pour récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, Rafsandjani devenu le patron officiel du régime (grâce à la présidence du Conseil de Discernement) s’est retrouvé en difficulté pour continuer sa coûteuse politique de monnayage des protections. Il a alors baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !


Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts contre Rafsandjani. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui majoritairement dominé par des grands alliés aux Etats-Unis. Washington a fait la loi : il a interdit à près de 75% des membres (souvent mineurs) d’y participer. Il a chargé son grand allié du moment le président islamiste d’Egypte Morsi, alors président du MNA, ainsi que Ban Ki-moon de se rendre à Téhéran uniquement pour critiquer le régime. Mais il a autorisé la participation de quelque alliés qui avec son autorisation contournent régulièrement ses sanctions quand elles dépassent leur objectif et mettent le régime devant un risque d’affaissement économique suivi d’une fuite des capiteux et un soulèvement sanglant.

Cette fois, sans ajouter de nouvelles sanctions, Washington réduisait la possibilité de tout nouveau contrat de ce genre à sa bonne volonté. Il mettait les mollahs devant un petit risque d’affaissement économique suivi d’un soulèvement sanglant en espérant profiter du Sommet pour entamer (via ses alliés) des négociations pour échanger la suspension des pressions contre un transfert des pouvoirs vers ses pions. Alors que les mollahs veulent partir en échange de garanties de sécurité physiques (pas de poursuites) et financières (pas de saisies).

Le régime savait qu’il allait vers un bras de fer. Ali Larijani était exclu de ces négociations car le Sommet était réservé aux chefs d’Etats ou de gouvernement et aux ministres des affaires étrangères. Le jeu était entre les mains des membres de gouvernement, les pions de Rafsandjani. Il n’y a eu aucun accord car Washington n’avait pas ajouté de nouvelles sanctions dont il parle souvent. Washington a alors multiplié les signaux laissant supposer de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions avant de s’adresser à Larijani. Mais avec ces menaces molles, Larijani a aussi refusé de se montrer coopératif.

Washington a puni cette attitude par des discours cinglants de ses pions, Morsi et Ban Ki-moon lors de la séance d’ouverture du Sommet, puis par le départ de la majorité de ses grands alliés après le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Le régime était boycotté par un grand nombre de pays, on lui signifiait qu’il était réellement très isolé. Mais en l’absence d’une vraie nouvelle sanction économique, il n’a pas reculé.

Ce jeu tactique du chat et la souris a été perturbé par la révélation du boycott des mollahs par les membres influents du MNA. es derniers compagnons du régime ont constaté que non seulement il n’avait pas réussi à signer des contrats pour créer un nouveau front anti-sanction, mais encore il avait été rejeté par une majorité écrasante des membres du MNA et il pouvait aussi perdre des contrats existants accordés par Washington !

Cela a provoqué une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien.

La situation était gravissime. Généralement dans ce genre de situation, les dirigeants qui n’ont pas été à la hauteur se cachent et les médias diffusent des nouvelles évoquant un état calme et normal. Mais cette fois, le régime était devant un risque d’affaissement économique suivi d’une fuite des capiteux et un soulèvement sanglant. Rafsandjani a mis ses pions devant Larijani ! Ce dernier a reparlé des verdicts de condamnation à mort dans le procès visant les membres du clan Rafsandjani pour inciter ce dernier à se calmer.

Par ailleurs, Larijani devait convaincre les compagnons agités du régime qu’il peut tenir face au risque de nouvelles sanctions américaines ou d’un soulèvement.

Pour rassurer les siens qu’il peut tenir face à Washington, il a annoncé la création d’une réplique du système anti-missile S-300 lui permettant de concrétiser les menaces de fermeture d’Ormuz en toute sécurité.

Pour les rassurer sur plan sécuritaire, il a annoncé des arrestations ou des rassemblements qui pouvaient insinuer une grande capacité de répression ou l’existence de nervis fidèles parmi les étudiants ou les vétérans de la révolution. Mais à chaque fois, les images illustrant les nouvelles étaient très en dessous des annonces ou encore on ne retrouvait les mêmes participants d’une image à l’autre. Le régime avait utilisé des images d’archives pour s’inventer une force dissuasive. Il n’avait aucun moyen pour défendre les siens face aux intempéries politiques à venir. La panique s’est amplifiée. Le clan Rafsandjani a alors publié des nouvelles susceptibles d’augmenter la panique afin de déstabiliser Larijani.

En guise de punition, Larijani a accusé une banque appartenant à Rafsandjani de blanchiment d’argent, un délit puni par la saisie de tous les avoirs de l’accusé et par sa pendaison ! Il a aussi remis en cause l’honnêteté de son pion Pour-Mohammadi, l’inspecteur en chef du régime, pour priver Rafsandjani de toute protection ou tout moyen pour riposter.

Larijani devait être certain que la fin est proche pour agit aussi durement. Cela ne pouvait que paniquer davantage les derniers compagnons économiques, administratifs du régime.

Le régime islamique cher à Washington était en danger. Le mardi 4 septembre, Washington a envoyé un émissaire chez les grands ayatollahs qui devaient succéder à Khomeiny, mais ont été écartés par Rafsandjani en espérant qu’ils lancent une fatwa pour écarter Rafsandjani et Larijani en échange du rôle de parrains d’une nouvelle république islamique avec ses pions. Les autres mollahs politicards ont tremblé, mais Washington a déjà quelques mollahs dans sa manche, c’est pourquoi sa proposition a été rejetée par les compagnons de Khomeiny.

Cet épisode a démontré que Washington était prêt à tout pour éliminer le régime né par sa volonté, mais échappant à sa volonté. Rafsandjani a envoyé Ahmadinejad à la télévision pour attribuer tous les malheurs du pays aux frères Larijani pour les éliminer de son paysage et avoir les mains libres pour négocier avec Washington.

Larijani a évoqué la responsabilité du régime (sous Rafsandjani) dans l’attentat contre les dortoirs des militaires américains à Khobar près de Dhahran.

Washington qui entend tout a ignoré cette reconnaissance d’un acte de terrorisme par peur de devoir renverser le régime. Il est alors devenu urgent de trouver un moyen pour faire cesser la guerre interne. Il s’est rappelé que Larijani a travaillé en symbiose avec Rafsandjani à chaque fois que le régime était face à une menace fatale. Pour unir les deux hommes (et tous les courants contraires), Washington devait mettre le régime tout entier en péril, mais il ne devait pas adopter de nouvelles sanctions.

Le mercredi 5 septembre, Washington a cessé de s’opposer à l’action de Reza Pahlavi : ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale de toutes les forces hostiles au régime y compris les éléments issus du régime (même les simulateurs) ou des islamo-BCBG de Washington. Certains ont critiqué cette ouverture, mais il a réussi un exploit. Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays avouant de facto sa peur. Il a annoncé un « grand rassemblement de tous les membres des familles de ses policiers pour célébrer le Coran », mais la mobilisation a été inférieure à 60 personnes. Le régime manquait de défenseurs. La base a paniqué à nouveau.

Washington a été surpris par le succès de Reza Pahlavi. Il a peur que la sanction ne dépasse son objectif d’intimidation. Il devait calmer le jeu : il n’a plus accordé aucun espace d’expression à Reza Pahlavi. il a mis en avant les faux opposants issus du régime qui ont rejoint son appel pour montrer qu’il pouvait à tout moment stopper la menace.

Au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis (car + en + partisan d’une rupture avec la Grande-Bretagne) a alors porté un coup au moral des dirigeants en annonçant qu’il avait inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Le Canada a également annoncé la fermeture immédiate de son ambassade en Iran et l’expulsion de tous les diplomates du régime. Par cette mesure, Washington a également paniqué les derniers compagnons du régime car ils ont suivi l’exemple de leurs dirigeants en investissant leurs fortunes au Canada.

Ainsi en fin de la semaine dernière, en l’espace de 48 heures, Washington a d’abord mis en place la menace d’un soutien à un changement de régime puis la menace d’une saisie géante des avoirs des dirigeants et leurs derniers compagnons au Canada.

Cette semaine, le régime allait connaître une nouvelle panique interne. Il devait la calmer par tous les moyens.

En milieu de cette semaine, le régime devait organiser de grands processions en hommage au 5e Imam chiite. En raison du boycott des évènements religieux par le peuple et les Pasdaran, il a oublié de se focaliser sur cet événement qui pouvait mettre en valeur ses problèmes. Mais il a alors eu une épreuve de plus : un film a insulté le prophète Mahomet et il n’y a eu qu’une centaine de manifestants à Téhéran, moins de 300 en tout dans l’ensemble du pays… Voici les images d’une nouvelle semaine d’échecs pour le régime et ses derniers partisans.


13 - 14.07.2018
Semaine en images n°539-540-541 :
Défaite avant les sanctions !

.En 2016 , Washington a renoncé à sa diplomatie islamiste conçue par le géopoliticien russophobe et sinophobe Brzezinski, car elle avait produit des troubles géopolitiques graves sans lui offrir des alliés bénéfiques à ses intérêts pétroliers. Le changement de ligne a été concrétisé par la mise à l’écart de l’Establishment républicain et démocrate en place depuis 1973 par des révélations pénalisantes sur son candidat Hillary Clinton pour aider l’élection de Trump qui n’en faisait pas partie.

.En 2017 , sous l’impulsion de ce changement diplomatique majeur américain, les États arabes ont enfin été autorisés à évoquer le terrorisme sciemment déstabilisateur des mollahs dans le golfe Persique et le bassin méditerranéen. Moqtada Sadr et le Hezbollah ont aussi fait un pays vers l’Arabie Saoudite, privant les mollahs de leur ingérence décisive en Irak et au Liban.

.Fuite en avant & conséquences | Les mollahs ont alors amplifié leur soutien aux Houthis. Ils ont aussi essayé de s’allier les Européens contre Trump en leur vendant du pétrole très bon marché et en leur achetant tous leurs surplus non vendus. Mais ces partenaires commerciaux n’ont pu les sauver en raison de leur terrorisme. Les mollahs se sont retrouvés incapables d’approvisionner leur marché intérieur. Ils ont annulé les épargnes de leurs miliciens de base pour limiter leur pouvoir d’achat et éviter une pénurie généralisée.

En novembre dernier, ces miliciens se sont révoltés en se ralliant au peuple pour demander par leurs slogans la fin du régime et le rétablissement de la monarchie progressiste des Pahlavi.

Les mollahs, incapables de riposter, ont alors menacé la sécurité du détroit d’Ormuz. Les grandes puissances dont la Russie les ont punis en les privant de tout investissement étranger en renouvelant leur classement sur la liste noire des pays qui financent le terrorisme  ! Ils ont intensifié ce terrorisme en Syrie contre les Américains et les Israéliens pour diviser cette coalition. Ils ont excédé la Russie et la Syrie. Ils ont laissé les troupes de l’OTAN (États-Unis+France+Grande-Bretagne) bombarder le centre de commandement des actions terroristes des mollahs situé à Al Qisa près de Damas, les privant de tout moyen pour assurer leur survie par le chaos.

Trump a alors profité de cette unité contre les mollahs pour se retirer de l’accord de Vienne et demander un nouvel accord pour garantir la fin de leur terrorisme. Il a aussi annoncé le rétablissement progressif des précédentes sanctions américaines contre eux et leurs partenaires pour y parvenir.

Les autres signataires, les 4+1 dont les Européens, qui étaient ces partenaires, ont critiqué Trump tout en lui donnant raison sur le fonds et ont tenté d’obtenir des compensations pour leur soutien à son plan. Trump a contré ses manœuvres qui retardaient son succès en s’approchant des Russes tout en annonçant des sanctions contre les Européens et les Chinois.

Les mollahs ont alors tablé sur un revirement des Européens en leur faveur, mais ces derniers n’ont pas choisi les mollahs. Les collaborateurs du régime ont paniqué et se sont rués sur le dollar et l’or pour se remplir les poches et fuir. Les opposants du régime ont profité de ce désordre pour manifester à tout prétexte.

Les mollahs ont alors provoqué une émeute populaire d’une ville de garnison de Kazeroun avec l’espoir d’écraser les habitants pour rassurer les collaborateurs. Mais les miliciens présents sur place ne sont pas intervenus contre le peuple et Kazeroun est devenu la vitrine de l’incapacité des mollahs à assurer leur sécurité. Les routiers iraniens ont alors cessé de travailler pour les paralyser et les faire chuter !

Dans notre dernière analyse, nous avons signalé qu’il y a trois semaines, alors que le régime était déstabilisé par cette grève, Trump a accéléré son jeu en annonçant qu’il allait rencontrer leur seul fournisseur balistique, Kim Jung Un ! La Russie consciente du renforcement de Trump à l’issue de cette rencontre a vite confirmé son deal avec Trump en mettant fin au projet d’investissement de Lukoil en Iran. La Chine a aussi choisi Trump en payant de lourdes pénalités qu’il exigeait pour continuer à être présent sur le marché américain. L’Europe a renoncé à sa demande d’exemption des sanctions pour ses grandes entreprises partenaires des mollahs !

Les compagnons du régime ont alors pris leur distance à l’occasion de plusieurs journées officielles, dont celle de la communion annuelle avec Khomeiny. Les routiers ont mis en évidence ce boycott en bloquant l’accès des villes empêchant les mollahs de déployer des réfugiés afghans afin de combler le manque de participation de leurs collaborateurs à la journée du refus du sionisme !

Les mollahs, totalement déstabilisés, ont menacé de quitter l’accord de Vienne, mais n’ont pas osé mettre à exécution leur menace. Rohani est parti en Chine en annonçant qu’il allait obtenir le soutien de la Russie et de la Chine lors du sommet à venir de l’organisation de Coopération de Shanghaï alors que les dirigeants de ces pays les avaient rejetés ! On a compris qu’il bluffait pour empêcher la propagation de la panique chez les derniers fidèles au régime !

Voici le récit compact ce qui est passé depuis : tous les bluffs et les mensonges qui devaient sauver les mollahs ont conduit à une crise irréversible qui menace sérieusement le régime des mollahs !


13 - 15.09.2020
Iran : Mort de Navid et ses conséquences

Récemment, grâce à l’action démocratique du prince Reza Pahlavi, seul nom acclamé lors des manifestations en Iran, les Kurdes ont rejoint la lutte contre le régime sans faire référence à leurs revendications séparatistes susceptibles de démotiver le reste des Iraniens. Cette adhésion a entraîné de nouvelles adhésions importantes à la lutte et la grève générale anti-régime. Les mollahs également gravement affaiblis par les prémices de la paix dans la région et la fin de leur pouvoir de nuisance ont constaté l’envie de rupture et de fuite de leurs proches. Ils ont accentué leur chantage terroriste pétrolier contre les adversaires internationaux. Ils ont aussi intensifié la pression psychologique sur les opposants iraniens et les partisans de rupture en menaçant d’exécuter le champion de lutte Navid Afkari, opposant à Chiraz, ville qui avait échappé au contrôle du régime pendant plusieurs jours lors des dernières manifestations. Le prince Reza Pahlavi a pu lancer une campagne internationale pour lui venir en aide et presque tous les pays ou organisations internationales sont intervenus en sa faveur. Mais samedi matin, tel un défi, le régime a annoncé l’avoir pendu pour affirmer son autorité. La nouvelle a provoqué une vague d’indignation en Iran et hors Iran ainsi que des appels et des réactions concrètes et fortes qui ont accentué la panique au sein du régime.


12 - 21.11.2012
Iran : La semaine en images n°248

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains. En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) et d’accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan.

Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étairnt dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Ruptures internes & crise du dollar.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

Rafsandjani a aussi paniqué : il a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été la grand manitou dut terrorisme international.

Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir l’arrêter. Les Pasdaran ont formulé d’autres accusations de corruption pour le dissuader de sceller une entente en échange de quelques garanties pour lui-même. Afin de les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion à N-Y, Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime. Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver son fils pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Il y a un mois, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale pour la fête de Sacrifice, puis célébrer la Semaine de l’Engagement Sacrificiel des Jeunes volontaires (Bassidjis) pour la révolution, anniversaire de la seconde révolution, et enfin célébrer la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011. Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer le retrait du vote de confiance du Parlement à son cabinet. Les autres mollahs qui se sont toujours accommodés de Rafsandjani et ont obtenu en échange un siège à l’l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) et des parts dans divers secteurs économiques du pays ont désapprouvé cette révolution du palais et ont exprimé leur hostilité via leur président Mahdavi-Kani (qui est également chef de la loge maçonnique du clergé). Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Washington a été alarmé par ce déclin évident de l’islamisme et même l’islam en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation de son pion Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage. Washington a esquivé ce tir contraire à ses intérêts et n’en a soufflé mot. Mais les diplomates du clan Rafsandjani ont dû alors se retirer de ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant un de ses proches de détournement de fonds publics. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles divisions.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, y compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. Dans la foulée, la compagnie iranienne de roulements à billes a déposé le bilan entraînant dans sa chute 1000 emplois et menaçant tout le secteur automobile (500,000 emplois). La base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) les a sanctionnés par le boycott massif des rassemblements pour l’anniversaire de la seconde révolution et pour la fête de Ghadir qui doit célébrer la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont seulement cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont tiré sur un drone américain et ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à ses faux opposants internes comme Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir. Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant très musulman, très respectueux de la révolution et membre de sa fausse opposition, partisan du maintien du régime et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et ses initiatives anti-régime !

Le régime utilisait le Mouvement Vert qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements. C’est pourquoi les gens de la base ont continué à boycotter les rassemblements officiels.


Cette semaine, le Régime avait un programme officiel chargé : le régime devait organiser des manœuvres aériennes qu’il avait promises la semaine dernière dans le but de rassurer ses partenaires déprimés. Mais étant donné que l’on ne voit plus les avions du régime depuis plusieurs années (en fait par mesure d’économie de carburants) et que par ailleurs le régime a souvent promis des missiles extraordinaires et des renforts sans les montrer, cette fois, il devait évidemment compenser tous ses mensonges passés en montrant des images époustouflantes à l’occasion de ces manoeuvres (programmées dans une région inhabitée pour être invisible).

Par ailleurs, au 2nd jour de la semaine (le dimanche 11 novembre), il y avait la première anniversaire de la mort de 36 commandants des Pasdaran (dont le brigadier général Tehrani-Moghadam). Le régime avait alors parlé d’un accident, mais tout indiquait un assassinant groupé orchestré par le régime pour éliminer un éventuel coup d’Etat contre-révolutionnaire. Le régime avait alors organisé des funérailles officielles pour ses propres victimes en faisant d’eux des martyrs de la révolution pour nier leur rupture, mais les officiers des Pasdaran avaient boycotté ces funérailles et avaient même vengé la mort de leurs camarades par un attentat contre une grande mosquée. Cette année, le régime devait organiser un rassemblement d’hommage à ces gens puisqu’il les avait qualifiés de fidèles au système, mais il nous a semblé qu’il voulait se dérober à ce devoir car il n’avait pas décrété une journée en hommage à ces martyrs et il n’avait annoncé aucun rassemblements en leur honneur.

Cette semaine, allait aussi débuter le mois de Moharram dont les 10 premiers jours sont consacrés au mort en martyr de Hossein, le grand héros du chiisme. La période est aussi le début de la semaine de Bassidj (engagement volontaire). Etant donné que ces deux événements religieux et politique ont été sévèrement boycottés par le peuple, mais aussi, les Pasdaran, les Bassidjis, les Bazaris et les mollahs de base ; le régime devait les débuter en toute discrétion mais sans donner l’impression de battre en retraite.

Cette semaine, le régime était face à un programme irréalisable et de nombreux événements boycottables. Pour pouvoir dissimuler les boycotts attendus, le Régime a sans casse tenté de détourner l’attention du peuple par des buzz sur des sujets de grandes préoccupations comme la pénurie notamment de médicaments. Redoutant une agitation du côté des ses associés déçus, encore du côté des Pasdaran ou encore du côté du peuple, le régime a aussi sans cesse cherché à relancer le buzz autour du martyr de Sattar Beheshti pour l’ériger en modèle afin d’engager le peuple à adopter ses critiques et ses propos hostiles à la contre-révolution.

Mais le peuple ou encore les compagnons du régime n’ont rien fait pour plébisciter ce faux héros, les uns parce qu’ils n’y croient pas et les autres car ils ont marre des fausses solutions ! Les dirigeants des deux clans et aussi les commandants en chefs des Pasdaran ont été convaincus que les prochaines manifestations officielles (Muharram & semaine de Bassidji) allaient être boycottées. La perspective de la confirmation de leur isolement les a amenés à reprendre leurs luttes internes pour dominer le régime et être les seules à bénéficier d’un deal : le clan Rafsandjani a accusé Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, d’avoir tué Sattar Beheshti ! Le chef du Pouvoir Judiciaire a accusé les Pasdaran ! Les pasdaran ont accusé les Larijani (qui étaient leurs alliés, il y a encore 7 jours) ! Le régime est parti en tête à queue !

Les gens de la base qui étaient déçus par cette guerre civile ont été tentés par la fuite. Voici le récit et les images d’une semaine de chaos et d’effondrement…


12 - 16.05.2013
Iran : La semaine en images n°273

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine en rapport avec l’actualité
mais aussi avec de nouveaux éléments sur le passé.
Le tout en gardant une longueur raisonnable
(afin de limiter les fautes dues au manque de temps pour tout relire).

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Origines de la crise : une guerre de 100 ans | L’enjeu iranien est avant tout le pétrole. La politique iranienne est passée sous domination britannique dès 1850 grâce à un réseau de princes Qadjar et de princes féodaux ambitieux recrutés par les loges maçonniques et aussi grâce à la prise en charge des mollahs alors socialement très influents dans un pays arriéré et rongé par l’obscurantisme. Les Britanniques ont renforcé leur influence en finançant la création d’un clergé hiérarchisé pour veiller à cet obscurantisme. Puis les Britanniques ont organisé une révolution constitutionnaliste menée par ce clergé organisé et plaçant le pouvoir politique sous sa tutelle. Les mollahs, mais aussi les féodaux ont aussi été affectés à jouer les députés. Leur premier acte d’allégeance a été d’accorder aux Britanniques l’exclusivité du pétrole iranien pour 100 ans. Mais ce système corrompu formé d’affairistes a vite sombré dans le désordre. L’Iran avait besoin d’un homme fort pour ne pas se disloquer. Londres s’est intéressé à un militaire issu du peuple et connu pour la qualité de son commandement. Il s’est avéré un génie politique car il a pu berner tous les étrangers et pu instaurer sous le nom de Reza Shah Pahlavi une monarchie axée sur l’identité iranienne, la modernité et la laïcité pour émanciper le pays et le libérer des mollahs et des Britanniques.

Reza Shah a remis en cause le contrat britannique sur le pétrole et pu améliorer les droits de l’Iran, puis il s’est tourné vers d’autres pays pour réduire la présence britannique en Iran. Les Américains qui étaient déjà en quête de pétrole à travers le monde n’ont pas alors aidé Reza Shah car ils ne voulaient pas être des partenaires mais des maîtres absolus du pétrole iranien. Ils ont commencé à monter leur propre réseau d’influence avec des gens négligés par les Britanniques, des intégristes non cléricaux. Puis ils se sont associés aux Britanniques pour envahir le pays, renverser le Roi dans l’espoir que l’accession au pouvoir de son fils inexpérimenté leur offrirait une opportunité pour imposer leurs pions.

Au début des années 50, sous la direction du jeune roi, le pays cherchait à faire réviser encore le contrat avec Londres pour obtenir un partage à 50-50 et utiliser cette manne pour former les ingénieurs pour pouvoir envisager une nationalisation complète les industries pétrolières appartenant aux Britanniques. Les Américains n’ont alors pas soutenu le Shah pour ce projet, mais le prince Qadjar Mossadegh, ex-agent britannique, 1er propriétaire foncier en Iran, avec un projet irréaliste de nationalisation immédiate qui plaçait l’Iran (qui n’avait alors aucun ingénieur pétrolier) en position de signer avec les compagnies pétrolières américaines. Washington a également laissé Mossadegh pactiser avec le Parti communiste pour déstabiliser la monarchie patriote des Pahlavi, créer les conditions d’une intervenir au nom de la lutte contre le soviétisme et annexer de facto le pays pour placer au pouvoir ses propres pions et créer une base arrière pour agiter et annexer le Caucase et l’Asie Centrale, deux régions musulmanes qui sont aussi dotées d’importants ressources pétrolières.

Mais ce plan très logique a échoué car la direction du parti communiste irnaien, Toudeh, était entre les mains de princes Qajars inféodés à Londres. Ils n’ont pas demandé l’intervention de l’URSS. Par ailleurs, le clergé inféodé à Londres a encouragé ses gros bras à renverser Mossadegh. Cependant à l’issue de la crise, le contrat d’exclusivité des Britanniques a cédé sa place en août 1954 à un nouveau contrat de 25 ans obligeant l’Iran à vendre son pétrole en exclusivité à la hauteur de 40% aux Américains, 54% aux Britanniques et 6% aux Français selon un prix constant fixé par ce consortium.

Très rapidement, le Shah a tenté d’émanciper le pays de ce contrat en signant d’abord des contrats de Mattei, puis en créant l’OPEP pour faire fixer le prix non par les compagnies mais par les producteurs. Washington a alors décidé de reprendre ses complots pour l’annexion de l’Iran et de la région. Pour y parvenir, sans être gêné par le clergé et les faux communistes de Toudeh, il a financé la création d’un parti révolutionnaire islamo-fédéralisto-gauchiste nommé Nehzat Azadi (mouvement pour la Liberté) dont le programme stipulait un soutien actif à tous les pays musulmans opprimés ! Cela désignait les républiques soviétiques du Caucase et de l’Asie Centrale, mais aussi les pétromonarchies arabes créées par les Britanniques.

En 1973, quand le Shah a annoncé qu’il ne reconduirait plus le contrat du consortium, Washington a activé son réseau islamo-fédéralisto-gauchiste (Nehzat Azadi+OMPI). Les Britanniques dont les intérêts étaient menacés ont participé à ce projet avec leurs pions habituels dont Khomeiny, son demi-frère Rafsandjani, son gendre Montazéri et son neveu Kianouri (dernier patron du Toudeh). Cette véritable petite dynastie secrète a renversé le jeu en provoquant un conflit avec Washington par des slogans anti-américains et surtout grâce à la prise en otage de l’ambassade américaine (sous la direction de Rafsandjani). Les composants religieux de la clique des Britanniques ont complété leur coup d’Etat anti-américain en adoptant la doctrine de la Tutelle d’un Grand Ayatollah, plaçant la République Islamique (de Washington) sous la tutelle de leur clergé afin de bloquer le retour des islamistes non cléricaux de l’Amérique !

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs dirigeants pour les affaiblir économiquement, les mettre devant un risque de pénuries et de soulèvement populaire afin de les amener à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques pour reprendre le pouvoir via des élections du régime (une révolution de couleur).

Mais 1 an après cette révolution doublement manipulé, les jeunes engagés dans la révolution avaient compris qu’ils avaient été dupés. Ils ont pris leur distance avec le régime. Ceux qui s’étaient engagés dans les Pasdaran ont aussi montré leur mécontentement en prenant contact avec Reza Pahlavi, le fils du Shah. Henry Precht, responsable du bureau iranien du Département d’Etat, a alors émis une directive interdisant à la dynastie Pahlavi toute activité hostile au régime islamique sous peine d’expulsion des Etats-Unis, anéantissant ainsi toute possibilité pour les Iraniens de se défaire de ce régime infernal. Washington a aussi décidé d’alléger et moduler ses accusations et même de contourner indirectement ses sanctions via ses alliés pour éviter de balayer le régime rapidement essoufflé.

Face à cette guerre d’usure économique lente mais implacable, Rafsandjani (l’homme des Britanniques) s’est lancé dans une politique terroriste et militaire de l’amplification délibérée de la crise afin de forcer Washington à capituler (par peur d’un grand conflit régional perturber son approvisionnement pétrolier). Mais ces actions n’ont pas su faire capituler Washington.

Les rivaux internes de Rafsandjani attendaient la mort de son demi frère Khomeiny pour le virer. Le système était en danger. Rafsandjani a renforcé son pouvoir et le système en s’arrangeant pour faire nommer son ami Khamenei à la succession de Khomeiny. Ce dernier a immédiatement demandé une modification constitutionnelle pour transférer l’ensemble de pouvoirs politiques du Guide à un organe nommé Conseil de Discernement dirigé par Rafsandjani faisant de ce dernier de facto le patron absolu et officiel du régime. Le chef du Conseil des Experts, Jannati, et Moussavi (alors 1er Ministre et par ailleurs neveu de Khamenei) ont donné leur accord et ont été remerciés par des sièges à vie au sein du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement.

Washington a alors placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour l’assassinat des leaders kurdes iraniens dans l’espoir de provoquer son éviction.. Rafsandjani a dû acheter le soutien des adversaires (comme les frères Larijani) en leur octroyant quelques sièges du Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi acheté la protection des Européens en leur bradant le pétrole iranien. Il a également acheté le soutien des hommes d’affaires issus du régime en leur offrant des dollars bon marché ou des prêts illimités en rials, ruinant l’économie du régime. Il a aussi tenté la modération avec Washington, d’abord directement, puis via Khatami, ex-collaborateur chargé de l’épuration des universités et d’assassinat des opposants.

Mais ce faux apaisement a fâché Washington. L’Etat américain a évoqué la possible menace nucléaire pour justifier des sanctions plus lourdes. Rafsandjani a alors remplacé Khatami par Ahmadinejad (un autre ex-collaborateur des services secrets) pour renouer avec la politique de l’amplification de la crise et forcer Washington à capituler. Rafsandjani a aussi confié la direction des négociations à son jeune rival, l’ultra intégriste Ali Larijani, pour avoir son soutien.

Ce retour à la confrontation a déplu aux miliciens de base, qui étaient conscients de la faiblesse militaire du régime. Le choix suicidaire a aussi déplu aux Bazaris, conscients de la faiblesse économique du pays. Les deux groupes piliers du régime ont manifesté leur rejet par le boycott des manifestations officielles.

Le retour à la confrontation a également été un mauvais calcul car il seulement a permis à Washington d’impliquer le Conseil de Sécurité en 2007 et d’engager un grand nombre de pays à participer à ses nouvelles sanctions bancaires destinées à épuiser toutes les ressources en dollar du régime déjà ruiné par les choix clientélistes de Rafsandjani.

[Fait d’actu à l’honneur cette semaine] En 2008, le régime déjà très endetté a été confronté au manque de devises pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur. Rafsandjani et Larijani (devenus collègues) ont fait le choix de geler les salaires de leurs collaborateurs et relever les prix des produits de grande consommation pour diminuer la consommation et ainsi gagner du temps dans l’espoir de parvenir à faire capituler Washington. Ce choix a plongé les bons serviteurs sécuritaires du régime dans la même misère que le peuple. Ils ont aussi rompu avec le régime en boycottant ses manifestations officielles.

[Fait d’actu à l’honneur cette semaine] La caste dirigeante a vite réalisé son isolement et sa vulnérabilité en cas d’une révolte : ses membres devaient négocier des garanties de sécurité avec Washington pour fuir avant que le système rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole des marchandages, Rafsandjani, le patron du régime, a alors écarté Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington.

Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et contre tous ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir et passer un deal avec Washington. Rafsandjani a neutralisé cette menace car il métrisait le pouvoir judiciaire, il a aussi reçu le soutien de Londres éliminer le principal lieutenant politique de Larijani. Mais Grâce à ses dossiers, Larijani restait une menace.

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En 2008-2009, on est ainsi passé d’une Guerre pour être le sauveur du régime à une guerre pour l’accès aux marchandages avec Washington !


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En juin 2009, Rafsandjani (épaulé par la BBC) a tenté un dernier joker : le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur (uniquement hostile à son propre pion Ahmadinejad) pour duper Washington et l’entraîner à abolir ses sanctions. Mais, le peuple autorisé à manifester a révélé son hostilité au régime tout entier des cris de Mort à la république islamique. Par ailleurs, les Pasdaran de base ont laissé faire le peuple montrant leur soutien tacite à un changement de régime.

Les Américains n’ont pas aidé cette contre-révolution (car contraire à leurs plans régionaux). Ils ont même participé aux rumeurs diffusées par le régime pour intimider le peuple et mater leur révolte. Ce qui a brisé le cœur des Iraniens et leur envie de lutter.

Mais le régime était condamné. Larijani, mais aussi les chefs Pasdaran qui craignent le peuple, se sont mis à critiquer la corruption de Rafsandjani pour l’écarter et accéder aux marchandages avec Washington et garantir leur survie au-delà du régime.

Rafsandjani, menacé de toute part, a divisé ses adversaires en offrant le pouvoir judiciaire aux Larijani, avant de tenter de les doubler tous par une nouvelle version de Mouvement Vert axé sur une nouvelle république islamique hybride formée par ses dirigeants, les pions de Washington et de nouveaux pions venus de Londres.

Le peuple n’a pas cautionné cette solution hybride. Mais au même moment, il a manifesté massivement en mémoire de Reza Shah, l’homme qui a fondé l’Iran moderne et redonné aux Iraniens la fierté de leur identité. Les Pasdaran de base ont encore laissé faire le peuple, montrant leur envie d’un retour l’ère glorieuse de Reza shah.

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Les hommes d’affaires du régime ont paniqué : ils ont commencé à brader leurs avoirs boursiers et immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de fuir le pays. Rafsandjani a alors oublié ses amis britanniques et a décidé de négocier avec Washington via ses pions gouvernementaux afin d’obtenir des garanties de sécurité pour quitter le pays sans être poursuivi pour son passé terroriste ! Le régime a alors été malmené par les Britanniques.

[Fait d’actu à l’honneur cette semaine] Les Larijani et de nombreux chefs Pasdaran exclus des négociations avec Washington ont décidé de renverser Rafsandjani. Leurs médias ont évoqué des cas de corruption corruption de Rafsandjani, ses enfants (Mehdi, Faezeh, Mohsen et Yasser) et ses divers pions. Puis les Larijani, (enfin) maîtres du Pouvoir Judiciaire, ont commencé des procès contre les pions gouvernementaux chargés des négociations à savoir Ahmadinejad, son ministre des affaires étrangères Salehi ou encore le négociateur nucléaire Jalili, mais aussi son fils Mehdi… Mais les frères Larijani n’ont jamais osé appliquer les verdicts annoncés de peur de provoquer une fuite massive des capitaux susceptible d’entraîner la banqueroute, puis la chute du régime. Le clan Rafsandjani a donc continué à glisser vers Washington. Chaque clan manoeuvrait pour ses intérêts au mépris de l’intérêt commun de tous les serviteurs du régime. Cette désunion a provoqué de nouvelles ruptures internes dans le cercle restreint des responsables de seconds plans comme les inspecteurs, les juges, les députés, les préfets, les officiers supérieurs.

Washington a alors forcé l’Europe à cesser ses relations commerciales avec les mollahs pour amplifier la crise interne du régime et amener ses dirigeants à capituler. Les gens du régime ont paniqué. Sous l’effet des achats frénétiques, le pays a basculé dans la pénurie. Les gens ont manifesté aux cris de « mort à la république islamique ». On n’a alors vu aucun policier ou milicien du régime charger la foule hostile, ni aucun juge condamner les manifestants ce qui confirma l’isolement des dirigeants du régime.

Dès lors, les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans cesse annoncé des manœuvres sécuritaires grandioses pour insinuer l’existence de troupes fidèles, mais l’absence de troupes fidèles visibles a sans cesse confirmé leur impuissance et la vulnérabilité du régime.

[Fait d’actu (très) à l’honneur cette semaine] Rafsandjani a alors commencé à négocier avec les Américains à propos de l’accusation de crime contre l’humanité pour sa participation à l’attentat anti-juif d’Amia en Argentine. Mais en décembre 2012, à l’issue d’une offre américaine d’un semi-arrangement, Rafsandjani a été convaincu qu’il n’obtiendrait rien de concret de leur part. Il a a chargé ses pions Verts à scander « Mort à la République islamique ». Il a commencé à parler d’« Elections Libres ». Ses adversaires ont compris qu’il entendait dévier de la ligne officielle et changer de bord. Quand ses pions gouvernementaux ont annoncé de nouvelles anxiogènes de hausses de prix, ses adversaires ont été convaincus qu’il entendait provoquer un soulèvement afin de s’y engouffrer par « amour du peuple » : devenir (malgré le risque évident d’y rester) l’instrument d’un changement radical (pro laïque) qu’il ne peut éviter espérant bénéficier d’un pardon en Iran.

Cette solution permettait de bloquer le retour aux affaires des pions islamistes de Washington et satisfaire les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne. Rafsandjani et ses complices pouvaient en échange être certains de garantir leurs avoirs financiers placés principalement dans les pays dépendant de l’Empire britannique. La participation des médias persanophones britanniques dans la promotion de cette solution montra que Londres était dans le coup, peut-être même à l’origine de cette solution dite de Réconciliation Nationale.

Les Nantis du régime ont évidemment apprécié cette solution. Mais les Chefs Pasdaran du Bassidj et de la Police dont les noms restent associés à toutes les répressions et les Frères Larijani complices de leurs derniers forfaits n’ont pas cautionné cette solution car ils ne peuvent bénéficier d’aucun pardon. Ces insolvables ont refusé bruyamment cette solution qualifiée de déviationniste et ont créé une coalition semi-officielle contre Rafsandjani et ses complices, mais en l’absence de troupes actives, leur fronde est restée une nuisance purement politique, bloquant néanmoins le bon déroulement de la solution Britannique qui semble être de la seule issue possible pour tous les derniers collaborateurs du régime.

Le clergé, allié historique des Britanniques, a alors boycotté l’anniversaire de la révolution islamique, laissant présager la possibilité d’une Fatwa de sa part contre le régime. L’avertissement a poussé Rafsandjani à accélérer ses manœuvres pour provoquer la crise de panique interne nécessaire pour son scénario de sortie du régime sous sa direction. Pour une transition rapide, l’intégriste Ahmadinejad a été mué en « quasi-opposant déviant » et le clergé complice de Londres n’a évidemment pas protesté. Larijani a essayé coincer le Guide ou le Howzeh. Il n’est pas arrivé. Il a tenté contenir son adversaire en multipliant les annonces judiciaires menaçantes, mais il n’a pas osé aller très loin de peur de provoquer une crise bénéfique à son adversaire. Washington a aussi alterné les menaces et les cadeaux pour trouver un interlocuteur favorable en Iran, mais sans réussir : on est alors entré dans une nouvelle routine sans issue.

Mais la situation a évolué grâce à suite ininterrompue de contestation populaire et réelle : Tout d’abord, les paysans d’Ispahan se sont révoltés en incendiant les mosquées de la ville et le régime n’a annoncé aucune arrestation. Puis, le peuple tout entier a défié le régime en célébrant Norouz, expression de son attachement à son identité non islamique, notamment par un grand rassemblement à Persépolis aux cris pro-monarchiste d’Iran est notre partie, Cyrus est notre père ! Puis, les Pasdaran de base ont boycotté l’anniversaire du référendum (abolissant la monarchie et établissant une république islamique), ainsi que la journée de l’armée islamique et l’anniversaire de Khomeiny. D’importantes fêtes religieuses ont également été boycottés à 100% par le peuple, les Pasdaran de base, mais aussi les mollahs de base. Tous ont aussi rejeté la déviation opportuniste de Rafsandjani et ses lieutenants. Le pays tout entier disait non à la république islamique et à l’Islam !

[Fait d’actu (très) à l’honneur cette semaine] Les gens du régime ont paniqué. Rafsandjani a craint que ses lieutenants le lâchent ou le sacrifient, il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections avec l’arrière pensée qu’il peut dans ce rôle, négocier directement avec Washington pu dévier d’une manière opportuniste ! Ses adversaires, les Larijani, ont annoncé le début prochain du procès de son fils, pendant la semaine de l’ouverture des inscriptions (la semaine présente).


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La semaine dernière, le pays a connu une nouvelle vague de contestation avec un important soulèvement paysan dans le sud et des grèves gigantesques. Les gens ont même attaqué et molesté Ahmadinejad pendant un voyage pour la promotion de la solution opportuniste de déviation. La police et les Pasdaran de base ont laissé faire. Les collaborateurs du régime ont compris que le système était condamné. Ils ont déserté les événements officiels et se sont mis stocker des vivres et des dollars : le régime a sombré dans la pénurie de vivres et du dollar !

Washington a envoyé des émissaires vers le clan Rafsandjani pour savoir s’il renonçait à son projet de déviation et acceptait de se rendre. En l’absence d’une réponse positive, Washington a puni le régime par des frappes humiliantes contre ses intérêts en Syrie. Les dirigeants devaient y répondre.


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Cette semaine, les dirigeants devaient y répondre, mais ils n’ont pas pu trouver des volontaires. Plus affaiblis que jamais, ils se sont battus et entre-déchirés pour l’accès à leurs sélections présidentielles. Washington a encore envoyé des émissaires et a encore puni leur refus reddition. Les opposants internes ont aussi tourmenté le régime. Voici le récit en images d’une semaine d’explosions au propre comme au figuré !


12 - 28.11.2012
Iran : La semaine en images n°249

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des "étudiants islamiques" contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains. En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) et d’accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait et préside encore). Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime. Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan.

Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne étaient dirigés par ses pions : les mollahs Razini et Pour-Mohammadi. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui avaient été exclus depuis toujours du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Ruptures internes & crise du dollar | Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés.

Rafsandjani a paniqué et a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington pour vendre le régime en échange de quelques garanties de sécurité pour lui-même qui avait été le grand manitou du terrorisme international.

Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants. Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations.

Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir arrêter Rafsandjani et aussi ses pions au gouvernement pour empêcher ce voyage et la possibilité de négocier. L’agence FARS dirigée par les commandants des Pasdaran a formulé d’autres accusations de corruption contre Rafsandjani pour le dissuader d’aller à ces négociations. Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter, pour les rassurer sur sa loyauté et les laisser partir son pion Ahmadinejad à New York. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu . La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement. Mais Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime.

Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver le fils qu’il avait sacrifié pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin.

Implosions en chaînes | Dans la foulée, le Régime devait organiser de nouveaux manoeuvres et défilés avec les Pasdaran. S’attendant à de nouveaux boycotts, le Régime redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants des deux clans ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements militaires autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide.

Il y a un mois, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Mais les images ont montré une soixantaine de miliciens à ses côtés.

Par la suite, le Régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale à quatre occasions : la fête de Sacrifice, la « Semaine célébrant le Bassidj des Ecoliers » (Mobilisation de Ecoliers "prêts à se sacrifier pour la révolution"), l’anniversaire de la seconde révolution et enfin la fête chiite de Ghadir Khom (la naissance du chiisme) ! Tous ces événements politiquement importants avaient été sévèrement boycottés par le peuple et par les Pasdaran en 2011.

Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, le Régime a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques. Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie : il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations et en conséquence, le pays a été confronté à de grosses pénuries notamment d’essence (produit rationné depuis 2005).

Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande d’Ahmadinejad de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer la "convocation d’Ahmadinejad devant les représentants du peuple pour des questions sur ses choix" afin de lui "retirer le vote de confiance du Parlement".

Les mollahs de l’Assemblée des Experts (le Sénat du régime) qui sont les complices politiques et économiques de Rafsandjani ont désapprouvé cette révolution du palais. Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche. C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice.

Washington a été alarmé par ce déclin évident du régime islamiste en Iran. Il a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia avec Rafsandjani (le principal accusé) pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions avant la chute du régime islamique. Ce marchandage avec Rafsandjani a été vu comme une menace par les Larijani et aussi par Les commandants des Pasdaran, qui seront les grandes victimes d’un transfert des pouvoirs vers Washington.

Il y a eu deux réactions. Les Larijani ont confirmé la convocation d’Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les commandants des Pasdaran ont aussi fait feu sur un drone américain pour bloquer le marchandage en cours à Buenos Aires. Washington a esquivé ce tir encombrant,. mais le clan Rafsandjani a eu peur de défier ses propres militaires a abandonné ces négociations incroyables. Le clan Rafsandjani a aussi lâché Ahmadinejad en pour ne pas couler avec lui. Il a enfin désigné comme son candidat pour les élections à venir : Rahim-Mashai, un islamiste qui se dit non hostile à Israël (pour jouer une nouvelle version d’apaisement avec Washington). Les Larijani ont torpillé ce candidat susceptible de relancer Rafsandjani en inculpant un de ses proches de détournement de fonds publics. Le régime était plus divisé que jamais allait à sa perte avec ses nouvelles querelles.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar... Mais le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, y compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. La base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) a confirmé sa rupture par le boycott massif de l’anniversaire de la seconde révolution et de Ghadir, l’anniversaire de la naissance du chiisme !

Après ces deux boycotts symboliquement forts, les deux clans devaient rétablir la confiance avec les gens de la base pour arrêter leur envie de fuir. Les Larijani ont seulement cessé leurs pressions sur Mehdi Rafsandjani. Les gens de la base n’ont pas aimé ce faux apaisement sans effet sur la politique générale du régime. Dans le même temps, les Pasdaran ont craint une alliance dans leur dos. Pour casser toute possibilité de deal avec Washington, ils ont tiré sur un drone américain et ont annoncé la création d’une base de missiles à proximité du détroit d’Ormuz. Le régime est ainsi passé de 2 à 3 clans en guerre ! Cette nouvelle querelle a davantage démoralisé les compagnons économiques du régime. Ces gens pouvaient aller plus loin en se ralliant à l’opposition notamment à Reza Pahlavi qui prône une amnistie globale.

Il y avait les ingrédients nécessaires pour un soulèvement. Le régime a paniqué : il a tenté de donner une actualité à ses faux opposants internes comme Sotoudeh pour islamiser toute agitation à venir. Mais il n’y est pas parvenu. Il a alors annoncé la mort sous torture de Sattar Beheshti, un militant très musulman, très respectueux de la révolution et membre de sa fausse opposition, partisan du maintien du régime et par hasard, très hostile à Reza Pahlavi et ses initiatives anti-régime !

Les Larijani utilisaient le Mouvement Vert (de Rasandjani) qui n’avait pas pu canaliser les mécontentements et avait même failli accélérer la chute du régime. Les gens du régime ont compris que l’union entre les deux clans ne serait pas synonyme d’une solution. C’est pourquoi ils n’ont pas joué le jeu et ont continué à boycotter les rassemblements officiels, mais aussi les rassemblements propres à chaque camp.

La semaine dernière | Les nantis du régime avaient cessé de croire. L’union entre les deux clans a alors explosé. Le Clan Rafsandjani qui se sentait désavoué par le rejet interne du Mouvement Vert a décuplé d’efforts pour discréditer le clan Larijani afin qu’il ne puisse pas profiter de sa perte de crédibilité. Le Clan Rafsandjani a notamment accusé les Larijani d’avoir mal géré le meurtre (factice) du faux opposant Sattar Beheshti ! Les Larijani ont jeté la faute sur leurs nouveaux amis les Commandants des Pasdaran ! Le régime n’en finissait d’imploser !

Les Américains ont encore envoyé des émissaires en Iran pour savoir si l’un des deux clans était prêt à déposer les armes contre quelques garanties de sécurité. Les Pasdaran ont évoqué des missiles capables de frapper les bases américaines en Europe pour casser les marchandages, mais Washington les a ignorés. Ce marchandage a finalement échoué car le pouvoir est trop divisé et un seul clan ne peut décider pour tout le monde.

Les Pasdaran ont compris qu’ils devaient avoir un vrai clan politique pour peser sur l’échiquier politique iranien. Ils ont tenté une alliance avec les mollahs exclus du jeu par Rafsandjani.

Au même moment, une grande région d’Iran a été sévèrement touchée par des inondations, les dirigeants qui étaient occupés à sceller des alliances pour s’assurer leur avenir ont oublié d’y envoyer des secours comme après le grand tremblement de terre qui a dévasté une grande partie de l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, les habitants de ces régions qui vivent sans aucun secours ont été frappés par une vague de froid prématurée. Téhéran est une ville peuplée d’Azéris. Les gens du régime ont eu peur que les problèmes d’Azerbaïdjan en s’ajoutent aux problèmes de pénurie et ne provoquent un soulèvement. Par ailleurs, quelques 88,000 ouvriers des aciéries d’Ispahan ont annoncé qu’ils n’étaient plus payés depuis plusieurs mois. il y avait aussi un risque de soulèvement de cette seconde grande ville d’Iran. Le régime était face à une multitude crise, Il pouvait aussi sombrer dans une grève générale et fatale.

Jugeant la situation explosive, les amis nantis du régime se sont précipités sur le réseau informatique interbancaire de transfert de fonds pour sortir le contenu de leurs avoirs vers leurs comptes à l’étranger afin de fuir le pays avec leur famille. Le régime a bloqué ce réseau, puis il a accusé ces gens de fraudes et a évoqué la peine de mort pour les forcer à s’arrêter. En l’absence de résultats, il a multiplié par 3 les prix de billets d’avion vers l’étranger notamment vers Beyrouth et vers la Malaisie, son paradis bancaire, pour empêcher les familles de ses amis de quitter le pays !

Cette première tentative d’exode collectif a mis les deux clans le régime face à un effondrement bancaire qu’ils redoutent et jugent fatal.

Le régime et ses dirigeants isolés étaient alors à quelques jours 2 rendez-vous importants : le mois saint de Moharram qui doit être marqué par des dizaines de rassemblements et des processions religieux fanatiques pendant 10 jours et aussi par des rassemblements paramilitaires car cette décade fervente donne lieu à une Semaine de Bassidj (général) ou la Mobilisation "de tous les Jeunes" pour la préservation de la révolution islamique.

Etant certains du boycott de ces événements, les ayatollahs basés à la ville de Qom, siège du clergé, ont lancé une fatwa interdisant toute procession ! Puisqu’ils ne pouvaient pas aussi trouver un moyen pour débarrasser le régime de son programme politique, les deux clans devaient accélérer leurs efforts pour sauver leurs peaux.

Chacun a tenté de pactiser avec les Pasdaran pour neutraliser leur opposition. Les Commandants des Pasdaran et leurs dernières troupes, c’est-à-dire les nervis du régime, ont choisi le clan Larijani car Rafsandjani qui fut leur mentor est en déclin et ses solutions sont usées n’ont plus aucun soutien interne.

Rafsandjani, exclu du jeu et condamné à rester et périr en Iran, a tenté de bloquer toute négociation en évoquant des progrès du régime dans le domaine du nucléaire militaire.

Les Russes qui ont besoin du régime islamique des mollahs pour arrêter l’avancée de Washington dans région n’ont pas aimé cette provocation susceptible de donner un prétexte à Washington pour renforcer ces sanctions. Ils ont privé les mollahs du gaz turkmène en espérant que le risque d’un soulèvement force Rafsandjani à se montrer moins agité. Cette semaine, on a aussi appris qu’ils avaient sortie les combustibles du coeur du réacteur de Bouchehr.

Au même moment, à Gaza, une frappe israélienne a éliminé Ahmad Jaabari, chef de la branche armée du Hamas, un des meilleurs alliés du régime au sein du Hamas qui s’est opposé au rapprochement avec le Qatar qui est un alignement sur le nouvel islamisme "pro-américain" des Frères Musulmans sous la direction de Morsi. Un site du régime nommé Iran-Âbad a laissé entendre que la direction du Hamas avait livré les coordonnées géographiques de Jaabari aux Israéliens (comme elle leur avait aussi livré, dès le rapprochement avec le Qatar, les coordonnées de l’usine du régime au Soudan qui fabriquait des roquettes pour cette organisation). Le régime était dépité de voir que la direction Hamas avait choisi de se débarrasser de ses partisans avec l’aide d’Israël.

Le régime s’est gardé de le dire officiellement car c’était là reconnaître la preuve de la fin de son influence dans cette région. Mais on n’a également pas vu le régime tirer des missiles longue-portée vers Israël ou d’y envoyer ses drones bombardiers de longue portée. On n’a également pas vu des dizaines de milliers d’iraniens dans les rues ou encore des centaines de Kamikazes prêts à donner leur vie pour le Hamas. La frappe a israélienne a permis de mettre en valeur l’impuissance du régime. Les associés du régime ne pouvaient qu’accélérer leur fuite. Cette affaire a encore limité l’espérance de vie du régime.

Dépité le régime a chargé ses lobbyistes en Occident d’affirmer que son inaction était la preuve qu’il n’était pas impliqué dans le terrorisme, mais un mauvais accueil de ses associés à cette explication et le besoin de s’affirmer sur le plan national l’a amené à changer de position au grand désarroi de ses larbins en col blanc.

A la fin de la semaine, commençaient le mois saint de Moharram et la semaine de mobilisation pour la préservation de la révolution islamique alors que régime était plus faible que jamais. Leur situation risquait de s’aggraver...

De fait, cette semaine, le régime et ses dirigeants isolés devaient continuer à se battre tout en simulant une bonne participation de leurs troupes désormais imaginaires aux programmes très chargés de cette "semaine de ferveur religieuse et politique".

De fait, nous avons eu une semaine de guerre interne et de propagande (une semaine de coups bas et de slogans inconséquents qui n’ont rien résolu). Voici le récit et les images d’une semaine de dépressions pour les mollahs et surtout pour leurs derniers associés !




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