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Newsweek Int. | interview de Reza Pahlavi
01.09.2006 .... N° du 4 Septembre 2006 à paraître

La réponse du régime à la résolution 1696 du Conseil de Sécurité de l’ONU était prévisible, puisqu’il ne s’agit que une nouvelle variation de leur double langage, une tactique qu’ils maîtrisent maintenant à merveille.



Newsweek International Rachel Makabi | Que pensez vous de la dernière proposition iranienne en matière de nucléaire ?

Reza Pahlavi |La réponse du régime à la résolution 1696 du Conseil de Sécurité de l’ONU était prévisible, puisqu’il ne s’agit que une nouvelle variation de leur double langage, une tactique qu’ils maîtrisent maintenant à merveille. Qu’entend le régime par son offre "des négociations sérieuses" ? Discutera-t-il des violations des droits de l’Homme en Iran ? Discutera-t-il de son soutien aux organisations militantes de la région ? Je ne le pense pas. C’est une course contre la montre. Aura-t-il d’abord la bombe la bombe pour intimider le monde ou y aura t-il convergence des pressions internes et internationales sur le régime ?


Que pensez vous qu’il se passera si la Chine ou la Russie refusent que l’on impose des sanctions ?

Accepter, comme le veut le régime, le rejet des sanctions du Conseil de Sécurité qui demande une suspension immédiate de l’enrichissement d’uranium diminuerait le prestige et l’autorité morale des Nations Unies qui ont justement besoin d’une réhabilitation. En tant que membres permanents, la Chine et la Russie ont une responsabilité importante pour ne pas affaiblir les paroles, les actions et l’autorité du Conseil de Sécurité.


Êtes vous favorable à une intervention militaire ?

Nous devons nous ôter de l’idée que nous avons à la fois à négocier diplomatiquement ou à parler de n’importe quel type d’action militaire. Aucuns des deux ne peut résoudre la situation. Ce qui est évident c’est qu’il faut miser sur le peuple iranien lui-même parce que les meilleurs alliés naturels seront des iraniens.


Vous êtes depuis longtemps actif avec les dissidents. Qu’entraîne votre engagement ?

Je suis en relation avec de nombreuses organisations et groupes, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran, qui travaillent directement avec des activistes de la désobéissance civile comme du traitement des prisonniers politiques. Conserver des dissidents opérant à l’intérieur est très périlleux.


Est-ce que des réformistes comme l’ancien président Khatami peuvent changer le régime de l’intérieur ?

L’idée d’une réforme a été discréditée et a abouti dans une impasse. C’était impensable que ce régime puisse jamais se réformer de lui-même. Il n’y a aucun processus de changement qui puisse venir de l’intérieur du régime.


Alors quel rôle pensez vous que la communauté iranienne en exil puisse jouer ?

A court terme, la communauté en exil est un canal naturel pour faire savoir à la communauté internationale où en sont les affaires en Iran. A long terme, la diaspora possède énormément de personnes de talent qui ont réussi et qui seront un facteur humain important pour notre nation lorsque nous nous serons débarrassés de cet état répressif et que nous aurons libéré notre pays.


Pensez vous que le régime soit près de s’effondrer ?

Il est en contradiction avec ce à quoi les iraniens aspirent. Il y a une bataille de génération qui est en train de se mettre en place. Il y a une fuite des capitaux d’Iran et le peuple iranien est certain des conséquences. Ils voient que notre pays s’effondre et que toutes nos ressources sont mal gérées par des responsables corrompus. Le peuple iranien veut y mettre un terme. Ce régime ne survivra pas, je n’ai aucun doute là-dessus, mais cela doit se faire par les iraniens sans aide étrangère. Actuellement nous devons aider le peuple à s’aider lui-même.


Quel serait le gouvernement idéal pour remplacer l’actuel ?

Nous devons avoir une assemblée constitutionnelle et le peuple iranien déterminera la forme du gouvernement définitif. Notre but est d’avoir la certitude d’obtenir un système démocratique et laïque.


Quel rôle jouera la religion ?

Ce que vous voyez aujourd’hui est l’exemple clair de ce qui arrive quand la religion est directement impliquée dans le gouvernement. Il ne faut pas confondre laïcité et quelque chose qui serait de l’anti-religion. C’est dans l’intérêt de tous que la ligne de séparation soit franche.


Et vous-même quel rôle vous verriez vous jouer ?

Mon seul but aujourd’hui est d’amener ce pays à un niveau où la population puisse se rendre aux urnes et décider de son futur, de son destin. Ce jour sera pour moi ma ligne d’arrivée. C’est pour le peuple iranien et peu m’importe qu’il veuille me voir jouer un rôle proéminent ou pas.

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