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24 - 09.10.2008
Iran : Crise de confiance entre le régime et le Bazar

Nous évoquons souvent dans nos articles des liens privilégiés entre les mollahs et le Bazar. Ces liens remontent à plus de 150 ans : par le passé, c’est le Bazar qui finançait les mollahs, et aujourd’hui, le Bazar dépend du bon vouloir du clergé au pouvoir : lien privilégié n’est plus synonyme de ciel sans nuage. Ça chauffe sur le marché de l’or et dans les souks d’Ispahan.


23 - 12.07.2013
Iran : La semaine en images n°281
Nouvelles sanctions et gros désordres
En bonus, l’analyse géopolitique de la chute de Morsi !

Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le petromonarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement (CDIR). Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Il a placé à ses côtés un autre mollah sécuritaire, Rowhani, chef du bureau des études stratégiques du CDIR, dans le rôle de négociateur pour épuiser Washington dans marchandages procéduriers via des intermédiaires toujours plus nombreux (d’abord les Britanniques, puis la Troïka, puis la Russie, à nouveau Troïka...). Washington s’est lassé de ses manœuvres dilatoires : il a durci ses positions en évoquant des frappes préventives...

En 2005, Rafsandjani tenu en échec, encore critiqué par ses rivaux, est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani (directeur des médias du régime). Ce retour à une politique d’intimidation délibérée a été encore une erreur tactique car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes en 2007-2008, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, faisant tout pour entraîner le régime dans un excès contraire aux marchandages en cours, mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Les Larijani et les Chefs Pasdaran de la police dont les noms restent associés aux répressions ont dénoncé le projet comme une déviation dangereuse, mais le clergé lié à Londres ne l’a pas condamnée. Le clergé allait aussi participer au sabordage du régime agonisant pour restaurer son image !

En février dernier, alors que le régime était ainsi en décomposition, il a été confrontée à l’émergence d’une contestation populaire très forte avec notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan. Les partisans de la déviation ont voulu accélérer le processus par un grand rassemblement dans le grand stade de foot à Téhéran, mais le peuple et des éléments dissidents ont boycotté ce rassemblement. La solution de déviation opportuniste étant en panne, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter de l’or et des dollars, mettant la banque centrale en difficulté. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient en échange d’un deal avec Washington : il a décidé de se représenter aux élections pour avoir une tribune et l’opportunité de réunir des foules afin d’avoir les moyens de lancer le plus rapidement possible sa déviation express pour sauver sa peau.

Washington a alors annoncé qu’il allait sous peu interdire toute exportation d’or vers le pays dans le but d’amplifier la panique des hommes d’affaires du régime. Les dirigeants déjà très isolés étaient face à une énorme crise. Ils n’avaient plus aucun intérêt à cautionner d’aucune manière la solution (de Rafsandjani et de Londres) basée sur l’amplification de la crise. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil constitutionnel devaient trancher en faveur ou contre la candidature de Rafsandjani, ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres.

L’éviction de Rafsandjani et la rupture avec Londres a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles et enfin les intellectuels propagandistes entre autres les journalistes. Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington a leur céder des garanties de sécurité.

Mais les Larijani avaient vite rejeté Jalili car il n’a jamais été un de leurs amis. Cette querelle avait permis aux autres candidats d’espérer. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, responsable des stratégies sécuritaires du régime, ex négociateur nucléaire, et aussi ex-responsable de la base militaro-industrielle Khatom-ol Anbia des Pasdaran, avait profité de la division au sein du nouvel ordre pour évoquer son admiration pour Erdogan, se plaçant comme un bon interlocuteur de Washington (pour obtenir le soutien du clergé à sa candidature, mais sans y parvenir car il avait seulement su par le passé énerver Washington.

Au même moment, la situation interne s’est dégradée : deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des émeutes dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont paniqué : ils ont tenté de relancer du Mouvement Vert pour canaliser l’agitation naissante. Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint le mouvement alors qu’il n’avait jamais soutenu Moussavi.

Cette relance du Mouvement Vert n’a eu aucun succès populaire, mais Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié ce choix du régime et le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses attentes ou ses pions. Il a salué sa candidature. Le clergé, patron du nouvel ordre interne, a lâché Jalili pour Rowhani. Ce dernier a alors oublié le discours pro-américain revenant à sa position de bras de fer mou, via des manœuvres dilatoires, sa politique lorsqu’il était le responsable du Conseil (iranien) de sécurité et à ce titre, le responsable des négociations nucléaire. Les médias ont annoncé des soutiens forts à Rowhani pour justifier son élection. Mais sur le terrain, il ne sut jamais mobiliser en interne ou au-delà par ses évidentes fausses promesses de modération pour les Iraniens.

Ce boycott du candidat Rowhani qui était synonyme d’un rejet du régime a été confirmé par un boycott absolu des élections par le peuple et les forces dissidentes comme les militaires de base, les Pasdaran de base, les Bassidjis, les mollahs de base On n’a également pas vu voter les riches proches du régime ou encore les chefs Pasdaran qui n’ont pas pu imposer leur candidat. Le Nouveau négociateur du régime n’avait aucune base. Il n’y a eu aucun rassemblement de joie en sa faveur, mais plutôt, une très grosse panique financière le lendemain. Rowhani s’est vu rapprocher l’échéance finale : il a organisé une conférence de presse pour relancer sa politique de bras de fer mou. Il n’y avait là aucune solution constructive. Les nantis du régime ont davantage paniqué, ils ont continué à acheter des dollars, menaçant le régime de banqueroute. Dans la foulée le peuple a profité d’une victoire en foot pour envahir la rue avec des slogans hostiles et chacun a pu constater la soutien passif des policiers de base à la contre-révolution.

Londres a alors accusé lourdement le régime pour empêcher Tout accord avec Washington. Les Ayatollahs du clergé de Qom, pris entre les menaces des Américains et de leurs ex-amis Britanniques (qui les connaissent parfaitement). Les nouveaux maîtres du régime n’ont pas cédé et ont même confirmé leur prédisposition à se battre en consacrant la Prière de Vendredi au nouveau président pour rappeler son engagement vis-à-vis de Khomeiny (l’homme qui a fait échouer les plans de Washington). Mais nous avions remarqué que le nouveau président n’était pas sur les photos de l’assemblée ! On ne l’a pas vu saluer la foule et ses collègues ! Les images provenaient donc des archives, ce qui a confirmé le boycott interne de la Prière de Vendredi. On a aussi compris que le régime n’avait pas d’images d’archives avec Rohani (qui est un homme d’ombre). Le régime avait là un problème inattendue et insurmontable. On a dit que Rohani était très occupé ou malade puisque l’on ne pouvait pas inventer des photos le montrant en train de serrer des mains ou saluer les foules !

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, l’absence d’images d’archives de Rohani a contraint les ayatollahs à renoncer à des manifestations importantes prévues à leur programme officiel : ils n’ont pas organiser des rassemblements pour la semaine du Pouvoir Judiciaire. Ils n’ont aussi pas pu organiser de prières collectives étatiques pour l’anniversaire de Mahdi et ont même dû zapper complètement la commémoration la survie de leur régime en 1981 après un grand attentat (en fait un faux attentat pour se valoriser). Le régime avait opté pour la diversion médiatique afin de détourner l’attention de son incapacité à organiser ses mises en scènes habituelles, preuve de son manque partisans. Ce qui avait paniqué ses amis Libanais et aussi les Russes, il lui avait proposé une alliance, mais les ayatollahs n’y ont pas répondu, confirmant leur objectif de parvenir à un deal avec Washington.


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Cette semaine, le régime n’avait pas un programme officiel chargé : mais lundi, Washington devait annoncer l’entrée en vigueur des sanctions adoptées en novembre dernier. Une nouvelle panique pouvait apparaître. Washington pouvait surenchérir... Rohani devait parler ou surenchérir. Le nouveau champion du régime était menacé d’être ridicule car il ne pouvait pas rappeler son soi-disant électorat à manifester à ses côtés. Le régime était coincé. Il devait se montrer fort, mais discret. Mais dans le même temps, le soulèvement anti-islamiste en Egypte a eu le soutien des Iraniens sur les réseaux sociaux. Le régime devait se montrer intimidant. Voici le récit en images d’une semaine mouvementée pendant laquelle la régime a sans cesse été confronté à sa faiblesse tant par les faits que par ses réponses superficielles.


23 - 08.07.2010
Iran : Grève générale au Bazar de Téhéran

Le Bazar de Téhéran est en grève depuis trois jours en raison de l’entrée en vigueur d’une augmentation des impôts sur les chiffres d’affaires : le taux d’imposition a été multiplié par trois ! Le Mouvement Vert, la fausse opposition interne, qui en raison de son alignement sur la révolution islamique n’arrive pas à mobiliser les Iraniens vient de se greffer tardivement sur ce mouvement social dans l’espoir d’attirer nos compatriotes dans les rues sous sa bannière.


22 - 19.07.2013
Iran : La semaine en images n°282
Des émeutes, des boycotts et des doutes !

Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement (CDIR). Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Il a placé à ses côtés un autre mollah sécuritaire, Rowhani, chef du bureau des études stratégiques du CDIR, dans le rôle de négociateur pour épuiser Washington dans marchandages procéduriers via des intermédiaires toujours plus nombreux (d’abord les Britanniques, puis la Troïka, puis la Russie, à nouveau Troïka...). Washington s’est lassé de ses manœuvres dilatoires : il a durci ses positions en évoquant des frappes préventives...

En 2005, Rafsandjani tenu en échec, encore critiqué par ses rivaux, est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani (directeur des médias du régime). Ce retour à une politique d’intimidation délibérée a été encore une erreur tactique car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes en 2007-2008, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, faisant tout pour entraîner le régime dans un excès contraire aux marchandages en cours, Mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani (à nouveau soutenu par Londres) lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Le clergé lié à Londres n’a pas condamné les échos de déviation de la ligne officielle sous la direction de l’ex-ministre candidat présidentiel Rahim-Mashaï, beau-frère d’Ahmadinejad et surtout l’un des pions sécuritaires de Rafsandjani. Les nantis du régime ont apprécié ce projet opportuniste leur évitant les affres de l’exil, mais pas les Larijani et certains Chefs Pasdaran dont les noms restent associés à toutes les répressions.

Mais en février de cette année, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan qui ont confirmé le manque de policiers fidèles. Le scénario de déviation devait s’accélérer : Ahmadinejad, pion ultra-islamiste de Rafsandjani a été dépeint comme un déviationniste. Mais en avril, le peuple et les éléments qui avaient rompu avec le régime ont boycotté le grand rassemblement en faveur de la déviation opportuniste. La solution de déviation étant rejetée par le peuple et les groupes étatiques dissidents, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter des dollars, provoquant une situation de crise grave. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient : il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections pour une déviation express.

On a alors assisté à un tournant historique. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil constitutionnel ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres. La rupture a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles, les acteurs clefs du terrorisme (Velayati, Rohani, Pour-mohammadi, Mohmmad-Najjar...) et enfin les intellectuels propagandistes (journalistes, écrivains, cinéastes, acteurs, faux opposants).

Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington à leur céder des garanties de sécurité. Les Larijani ont rejeté cette candidature. Les Pasdaran ont tenté d’imposer par la force l’ex-chef de la police et l’actuel maire de Téhéran Ghalibaf. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, ex-responsable des stratégies sécuritaires du régime, ex négociateur nucléaire, et aussi ex-responsable de la base militaro-industrielle Khatom-ol Anbia des Pasdaran, s’est présenté comme l’ami de Washington pour jouer sa propre carte.

Au même moment, la situation interne s’est dégradée : deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des émeutes dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont paniqué : ils ont tenté de relancer du Mouvement Vert pour canaliser l’agitation naissante. Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint le mouvement... Le peuple et les groupes dissidents n’ont pas suivi, mais Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses pions. Il a salué sa candidature. Le clergé, patron du nouvel ordre interne, a lâché Jalili pour Rowhani pour être le responsable des marchandages avec Washington. Rohani a alors oublié le discours personnel pro-américain revenant à sa position de bras de fer mou via des manœuvres dilatoires, la politique de base dans les négociations avec Washington comme lorsqu’il les dirigeait à la tête du Conseil (iranien) de la sécurité. Les médias ont annoncé des soutiens forts à Rowhani pour justifier son élection. Mais sur le terrain, il ne sut jamais mobiliser même en interne car sa présidence annoncée n’apportait aucune réelle solution aux sanctions.

Ce boycott du candidat Rowhani qui était synonyme d’un rejet du régime a été confirmé par un boycott absolu des élections par le peuple et les groupes dissidents, mais aussi les riches issus du régime ou encore les chefs Pasdaran qui n’avaient pas pu imposer leur candidat pour contrôler les marchandages. Le Nouveau négociateur du régime n’avait aucune base. Il n’y a eu aucun rassemblement de joie en sa faveur, mais plutôt, une très grosse panique financière le lendemain de son élection. Rowhani s’est vu rapprocher l’échéance finale : il a organisé une conférence de presse pour relancer sa politique de bras de fer mou. Il n’y avait là aucune solution constructive. Les nantis du régime ont davantage paniqué, ils ont continué à acheter des dollars, menaçant le régime de banqueroute. Dans la foulée le peuple a profité d’une victoire en foot pour envahir la rue avec des slogans hostiles et chacun a pu constater la soutien passif des policiers de base à la contre-révolution.

Londres a alors accusé lourdement le régime pour empêcher Tout accord avec Washington. Les Ayatollahs du clergé de Qom, pris entre les menaces des Américains et de leurs ex-amis Britanniques (qui les connaissent parfaitement). Rohani a alors tenté d’obtenir un soutien de la Chine, mais cette dernière consciente n’être qu’un joker dans les négociations avec Washington n’avait pas répondu à l’appel. Les dirigeants insolvables et isolés n’ont pas cédé et ont même confirmé leur prédisposition à se battre jusqu’au bout en consacrant la Prière de Vendredi au nouveau président pour rappeler son engagement vis-à-vis de Khomeiny (l’homme qui a fait échouer les plans de Washington). Mais nous avions remarqué que le nouveau président n’était pas sur les photos de l’assemblée ! On ne l’a pas vu saluer la foule et ses collègues ! Les images provenaient donc des archives, ce qui a confirmé (encore) le boycott interne de la Prière de Vendredi. On a aussi compris que le régime n’avait pas d’images d’archives de mondanité avec Rohani (qui est un homme d’ombre). Par la suite, cette absence d’images de Rohani saluant la foule et serrant des mains a contraint les ayatollahs à renoncer à des manifestations importantes comme les rassemblements pour la semaine du Pouvoir Judiciaire, les prières collectives étatiques pour l’anniversaire de Mahdi ou la commémoration la survie de leur régime en 1981 après un grand attentat attribué aux Moudjahidines du peuple alliés à Washington. Incapable de surmonter ce problème de manque d’images de popularité de Rohani, le régime avait opté pour des diversions médiatiques bizarres. Les Russes, inquiets par cette solution superficielle, avaient proposé une alliance aux ayatollahs en difficulté, mais ces derniers n’y avaient pas répondu, confirmant leur objectif de parvenir à un deal avec Washington. Les Russes avaient alors consommé la rupture en privant le régime de la protection de leur puissante système anti-virus de Kaspresky.


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La semaine dernière, Washington, dépité par l’intransigeance des insolvables au pouvoir, a annoncé l’entrée en vigueur des sanctions visant encore plus le pétrole, les compagnies de transports maritimes approvisionnant le pays, l’exportation et l’importation de l’or et divers minerais (dernières sources de devises du régime) et aussi le constructeur automobile Iran-Khodro pour accélérer sa faillite et agiter le milieux ouvriers très dépendants de cette industrie. Washington a par la suite renforcé les mesures en privant les hommes d’affaires du régime d’accès à leurs 1500 compagnies écran en Géorgie. Rohani n’a pas bougé car il ne pouvait pas rappeler son soi-disant électorat à manifester à ses côtés. La bourse a chuté encore, le dollar et l’or sont montés en flèche. Les nantis du régime vendaient des actions (notamment celles d’Iran-Khodro) pour acheter de l’or et des devises et être fins prêts pour quitter le pays...

La Chute de Morsi en Egypte a aussi enthousiasmé les Iraniens. Les dirigeants rejetés par le peuple et par leurs riches ont incendié le Bazar pour arrêter les transactions et ont multiplié les annonces pendaisons pour simuler une force qu’ils n’ont plus depuis longtemps. Ils ont aussi tenté d’obtenir les soutiens diplomatiques de la Chine et de la Russie, mais les deux puissances de l’Est sont restées indifférentes à cette demande en sens unique. Rafsandjani a tenté de bouger, mais n’a pas réussi à trouver des alliés... Les ayatollahs ont commencé à recycler leur champion en semi-dissidents pour une déviation vers le peuple ! Les nouveaux dirigeants du régime arrivaient à la conclusion de leur prédécesseur Rafsandjani sur l’absence d’autre issue que de capituler devant le peuple.


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Cette semaine, avec quelques jours de retard, on a appris que les habitants de la ville Zarrin-Shahr de la région d’Ispahan s’étaient révoltés en masse à la suite d’une décision rétrogradant leur ville dans les découpages régionales. Avec quelques jours de retard, on a su que les forces de l’ordre du régime avaient dû tirer des balles en l’air pour protéger les bâtiments officiels. Il y avait deux options soit les policiers étaient moins nombreux que les assaillants et n’osaient les pousser à bout soit les derniers policiers fidèles avaient choisi le peuple. Dans les deux cas, le régime avait un énorme problème de sécurité interne. Il s’est organisé en conséquence : en intimidant le peuple et ses riches paniqués susceptibles de provoquer par leur crise les conditions d’une crise fatale.

Par ailleurs il y avait un programme officiel difficile avec le début du Ramadan qui pouvait remettre en valeur l’impopularité de l’Islam et du régime.

Le régime devait aussi gérer avait aussi l’anniversaire de la fausse révolte estudiantine (intra-régime) de 18 Tir (9 juillet) destinée à enjoliver sa fausse opposition moribonde dans les années 90... Le régime devait promouvoir celle-ci sans donner un prétexte à la vraie opposition qui cherche un prétexte... Le régime était face à plusieurs crises. Voici le récit en images d’une nouvelle semaine très difficile pour les dirigeants désunis du régime en totale décomposition des mollahs.


22 - 14.07.2010
Iran : Le Bazar entre dans son 9ème jour de grève

Hier soir, le Grand Bazar de Téhéran a vécu sa huitième journée de grève consécutive. Selon les rumeurs, les Bazars d’autres grandes villes, en particulier celui d’Ispahan – seconde ville iranienne-, auraient fait état de leur intention de se joindre au mouvement. Le malaise règne au sein du régime car le monde entier est au courant de cette grève. Le régime ne peut pas nier l’évidence : il le reconnaît désormais, mais en parlant d’une grève finissante. Le Mouvement Vert confirme son statut de fausse opposition en répétant le discours officiel. La grève a déstabilisé le régime.


22 - 10.01.2013
Iran : La semaine en images n°255

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine avec de nouveaux éléments après ce module [+].
Avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. En 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir créé l’OPEP) pour installer à sa place leurs pions islamo-fédéralistes de NEHZAT AZADI (Mouvement pour la liberté) et sa branche armée, l’OMPI. Ces gens étaient tous issus du parti islamo-nationaliste de JEBHEH MELLI d’obédience britannique.

Le projet appelé Arc de Crise ou Ceinture Verte (en réf. à l’Islam) devait provoquer une vague islamiste déstabilisatrice en Asie Centrale, au Moyen-Orient et en Afrique pour éliminer les zones d’influence des Soviétiques, mais aussi des Britanniques et permettre l’implantation des compagnies pétrolières américaines.

Les Britanniques se sont empressés de s’associer aux Américains pour inclure leurs pions iraniens à savoir les mollahs influents, les clans féodaux, les Bazaris et leurs nervis, les cadres du TOUDEH et de JEBHEH MELLI avec la ferme intention de les utiliser pour évincer les pions de Washington. Ce coup d’Etat interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny, en assassinant les pions de Washington et en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque contre l’ambassade américaine.

En échange de ces bons et loyaux services, Rafsandjani a été autorisé d’écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le beau-père et protecteur d’Ali Larijani), mais aussi d’autres pions de Londres comme les cadres de TOUDEH et de et de JEBHEH MELLI. Il a ainsi pu pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, alimentation). Rafsandjani est ainsi devenu le patron occulte du régime. Avec le soutien des jeunes mollahs ambitieux et évidement le soutien tacite des Britanniques, il a alors été chargé de sans cesse diaboliser les Etats-Unis pour ne laisser aucune chance de retour à ses pions.

En réponse, l’Etat américain a alors commencé à sanctionner le régime pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à changer de politique : c’est-à-dire d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via des élections libres (une révolution de couleur).

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains. Ils ont aussi sacrifié la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela, les larcins des mollahs et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en ruiné et en danger.

Mais le régime n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le système islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse. Depuis Washington a souvent laissé ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions quand il estimait que ces sanctions peuvent dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

En agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié la dissidence ou encore les querelles internes entre Rafsandjani et tous ceux qu’il avait été écartés du pouvoir par lui (comme les frères Larijani).

En 1989, Rafsandjani s’est senti en danger car son demi-frère Khomeiny qui le protégerait était mourant. Rafsandjani a alors trafiqué le testament de ce dernier pour désigner comme son successeur un de ses propres amis : Khamenei, un mollah de mauvaise réputation, qui n’avait aucune chance d’accéder à ce poste prestigieux. En échange, dès son accession à ce poste de prestige, Khamenei a immédiatement modifié la constitution pour transférer la presque totalité de ses nouveaux pouvoirs politiques au Conseil de Discernement, organe d’arbitrage créé et dirigé par Rafsandjani. Le Conseil de Discernement est ainsi devenu un organe plénipotentiaire et Rafsandjani est devenu le patron permanent du régime. Le président du Conseil constitutionnel, Jannati, et le 1er ministre de l’époque, Moussavi (cousin de Khamenei), qui avaient donné leur accord à ce coup d’Etat interne ont reçu en échange des sièges au Conseil de Discernement.

Mais l’incapacité de Rafsandjani à mettre fin aux sanctions et surtout l’adoption des premières sanctions pétrolières ont remis néanmoins en cause sa survie politique.

En 1996, Washington a utilisé des mandats d’arrêts internationaux Rafsandjani. Ces coups ont donné de l’espoir à ses rivaux comme les Frères Larijani.

Pour ne pas sauter, Rafsandjani a acheté la loyauté du clan Larijani en leur octroyant des sièges au Conseil de Discernement et des postes clefs politiques ou économiques Rafsandjani a également mis en place un président modéré dans une posture soi-disant affaibli par les ultra-conservateurs pour engager Washington à cesser ses sanctions afin d’aider la démocratisation du régime. Washington n’a pas été dupé. Rafsandjani a alors également mis en place de (faux) opposants, issus de la milice universitaire et faussement proaméricains, pour engager Washington dans la coopération et non des sanctions.

En 2000, Washington s’est fâché : il a évoqué la "menace nucléaire et balistique des mollahs" dans "Iran Non-proliferation Act" pour durcir ses sanctions alors que le régime n’a jamais eu le moindre missile capable de menacer ses voisins, ni même le savoir faire pour finir la centrale nucléaire civile de Bouchehr, laissée inachevée après la révolution.

Le régime aurait pu mettre fin au risque de nouvelles sanctions, mais il n’a cessé de lancer des slogans anxiogènes sur sa capacité de devenir une puissance nucléaire en très peu de temps. Il espérait ainsi faire peur à Washington ou aux Européens pour obtenir une capitulation sur toutes les sanctions le visant. Cette attitude a rapidement laissé à Washington l’opportunité d’annoncer plus de sanctions et même éventuellement des frappes militaires.

Rafsandjani qui avait échoué avec sa fausse modération, puis avec sa politique de menace floue a alors fait demi tour pour gagner du temps avec un dialogue modéré via Khatami.Il a aussi tenté de garder vivace ses faux opposants avec un grand show judiciaire animé par deux avocates (Ebadi et Sotoudeh), issues du parti pro-britannique de Jebheh Melli. En revenant à la modération feinte, il a dû abandonner les menaces qui permettaient au régime de tenir tête à Washington et il a même été contraint de renoncer à l’enrichissement nucléaire dans l’accord de Paris, engageant le régime dans l’ouverture attendue par Washington.

Rafsandjani pouvait sauter pour avoir commis cette erreur. Pour désorganiser ses rivaux, il a offert la direction des négociations nucléaires à Larijani qui réclamait une politique nucléaire plus dure. En parallèle, Rafsandjani a annulé l’accord de Paris en remplaçant le « modéré Khatami » par Ahmadinejad, un autre ex employé de ses services secrets. Il a entouré le trublion des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour surpasser Larijani et tenter de faire reculer Washington avec toutes sortes de menaces.

Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions et ses menaces de frappes préventives !

En 2007, quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour cautionner ses futures sanctions et ses menaces de frappes, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, après l’adoption des premières sanctions bancaires, Rafsandjani, ses complices et ses adversaires unifiés au sein du Conseil de Discernement ont décidé la Suppression des Prix subventionnés pour limiter le pouvoir d’achat des Iraniens (brider la consommation) afin de préserver les stocks et aussi habituer les Iraniens à vivre de très peu pour diminuer le risque de soulèvement provoqué par la faim. Mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires : ces derniers ont été très déçus et ont aussi pris leur distance avec le régime.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains. Mais pour ne pas l’avoir contre lui, il lui a attribué une victoire électorale pour lui donner la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire, il suit les avis du Conseil de Discernement.

Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions au sein du Pouvoir Judiciaire la corruption du clan Rafsandjani et des clans alliés afin de les éliminer tous et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, par le risque de pénuries et d’émeutes, par la dissidence interne ou encore par les dossiers d’Ali Larijani...

En juin 2009, Razfsandjani a tenté de sauver le régime et surtout sa peau avec le Mouvement VERT, une fausse révolution de couleur de l’Islam, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses complices et par son allié de toujours Moussavi. Mais le peuple a agi avec bon sens, il n’est pas tombé dans le panneau et a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime. Les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Le régime a failli tomber, mais il a été sauvé grâce à Obama, mais aussi grâce à Sarkozy et d’autres alliés de Washington qui ont refusé toute aide à cette contre-révolution.

Rafsandjani, affaibli par l’échec monumental de son plan audacieux, a dû céder le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani. Rafsandjani offrait plus de pouvoirs aux Larijani, mais avec un risque limité car le maître des accusations, procureur Ejéi (un ex-patron des services secrets) était un de ses pions et par ailleurs, il détenait le tribunal spécifique au clergé ou encore l’inspection générale interne. Rafsandjani devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Il a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans plus patriotiques et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministère des affaires étrangères et aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais en juin 2010, au bout d’un an d’insuccès, Rafsandjani a dû s’éclipser et Larijani a commencé à s’occuper des activités qu’il menait au sein du régime. Rafsandjani qui avait perdu le soutien et la confiance de ses pairs avait été discrètement remplacé par Larijani, mais les gros bonnets du régime n’ont pas osé officialiser ce dernier par peur qu’il ne les élimine avec ses dossiers compromettants. Larijani n’a donc pas pu virer les pions de Rafsandjani pour nommer les siens et devenir le patron du régime afin de bénéficier des meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani a gardé son influence grâce au gouvernement formé par ses pions. De fait, en juin 2010, le régime est devenu bicéphale. .

Ali Larijani devait écarter les ministres issus du clan Rafsandjani : il a commencé à parler de leur corruption et à multiplier les procès à leur encontre pour les renverser afin de s’asseoir à la table des négociations et obtenir sa part de garanties de sécurité. Rafsandjani a alors accéléré ses démarches pour parvenir à un accord avec Washington. En agissant ainsi, Rafsandjani et Larijani privilégiaient leurs propres intérêts personnels au lieu de trouver un compromis global pour sauver leurs associés et collaborateurs. Ce comportement méprisant a encouragé l’envie de fuite de leurs derniers collaborateurs.

En mars 2011, le peuple a de nouveau manifesté à l’occasion de l’anniversaire de naissance Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne et laïque et encore une fois, les officiers des Pasdaran n’ont pas chargé. Ils se sont même montrés très amicaux avec les manifestants. Ils ont ainsi montré qu’ils souhaitaient aussi une contre-révolution.

Les derniers collaborateurs du régime, déçus par leurs chefs et paniqués par la rupture des Pasdaran, se sont mis à convertir leurs avoirs en or ou en dollar pour pouvoir quitter le pays avant qu’ils soient tués par le peuple ou sacrifiés par leurs chefs. Le dollar n’a cessé d’augmenter malgré des baisses de prix imposées arbitrairement par la Banque Centrale Iranienne (BCI). Ces achats de dollars ont ruiné le régime et réduit ses chances de survie. Ali Larijani a accentué sa guerre pour le contrôle du siège éjectable, Rafsandjani a mis les bouchées doubles pour parvenir à un accord avec Washington. Les Commandants des Pasdaran susceptibles de souffrir par cette transaction ont lâché leur mentor historique Rafsandjani et se sont alignés sur Larijani.

Washington a apprécié cette fracture interne. Il devait exacerber les menaces contre le régime pour accentuer ce genre de fracture. Il a forcé l’Europe à rompre ses relations protectrices avec le régime. .

En Juillet 2012, sous la pression de Washington l’Europe a coupé les ponts avec le régime. Les gens ont paniqué et se sont précipités pour acheter des dollars , le régime en manque de divises n’a pas approvisionné le marché. Les gens du régime ont conclu à une faillite de la BCI. Ils se sont mis à stocker des aliments. Le pays a été confronté à une importante pénurie alimentaire. Le peuple excédé a manifesté contre le régime avec des slogans hostiles.

Les deux dirigeants se sont réunis pour combattre la ruée vers l’or et le dollar qui vidait leurs réserves de capitaux. Ils ont à plusieurs reprises incendié le Bazar pour dissuader les agents de change, ils ont accusé les acheteurs de blanchiment d’argent pour les menacer d’expropriation et de pendaison. Ils ont ponctionné les comptes bancaires des gens pour compenser leurs pertes. Ils ont supprimé les bureaux d’émigration, bloqué les comptes en devises. Puis dernièrement, ils ont fermé tous les agents de change privés, le réseau de transfert interbancaire et enfin ils ont multiplié par 3 le prix de billets d’avion pour limiter les voyages à l’étranger.

Les deux dirigeants ont également sans cesse promis des actions de répression et des manoeuvres militaires ou paramilitaires pour rassurer leurs collaborateurs sur ses capacités ou pour les intimider, mais il n’a jamais pu tenir sa parole : au fil des promesses non tenues, il est devenu très évident qu’ils n’avaient plus aucun appui au sein des forces armées.

En seulement 3 mois (Juillet-Août-Septembre), il est devenu clair que le régime était fichu. Rafsandjani a multiplié les efforts pour contacter Washington. Larijani a accentué ses accusations contre Rafsandjani lui-même. Les Commandants des Pasdaran ont surenchéri. Rafsandjani a fait revenir ses enfants (Mehdi et Faezeh) et les a laissés comme gages entre les mains du pouvoir judiciaire des Larijani pour les rassurer que son pion Ahmadinejad attendu à NY à l’occasion de l’AG de l’ONU ne négocierait pas avec les Américains. Mais il a sacrifié ses enfants en proposant une ouverture à Washington.

Fin octobre, Washington a tenté un deal avec Rafsandjani en demandant à l’Argentine de blanchir Rafsandjani dans l’attentat d’Amia. Larijani était pris par surprise. Les Commandants des Pasdaran, qui peuvent hériter de la responsabilité de l’attentat d’Amia, ont alors enchaîné les menaces contre Washington pour bloquer le deal et les marchandages à venir. Le régime est passé de 2 clans à 3 clans.

Les Commandants des Pasdaran ont d’abord tenté de former un clan à part entière avant de s’approcher de Larijani mais Washington n’a pas daigné dialoguer avec Larijani car il n’a rien de très grave à lui reprocher et ne peut l’intimider correctement pour l’amener à se soumettre.

Ce choix de Washington a exclu Larijani du jeu, mais il a aussi désigné Rafsandjani comme un maillon faible utile (pour obtenir un bon deal). Les Pasdaran ont alors lâché Larijani pour devenir des électrons libres au sein du régime en agonie. Le pouvoir était éclaté et aucun clan n’avait les moyens pour s’imposer. Les gens de la base ont paniqué. Les deux dirigeants rivaux se sont rapprochés et ils ont uni leur force pour inventer la figure de Sattar Beheshti, (faux) opposant interne "mort sous la torture", pour mobiliser le peuple derrière la fausse opposition interne afin de pouvoir contenir tout risque de soulèvement.

Mais le peuple n’a pas donné de crédit à cette option pro-régime et les collaborateurs de base ont jugé très risqué de miser sur la recette ratée du Mouvement Vert. Sans ce joker, le régime était perdu. Rafsandjani a accusé les Pasdaran et les frères Larijani du meurtre de l’opposant factice Sattar Beheshti !

Larijani a accentué ses accusations contre Ahmadinejad pour lui retirer le vote de confiance du Parlement, le renverser et prendre sa place via des élections présidentielles anticipées. Rafsandjani a fait bouger sa pièce maîtresse à savoir le Guide pour désavouer la révocation d’Ahmadinejad. Puis, Rafsandjani a pris une décision incroyable : il a demandé à ses faux opposants de crier "Mort à la Révolution Islamique" pour s’approcher de l’opposition avec une solution de réconciliation nationale de type Khmers rouges pour avoir la vie sauve. Il pouvait aussi barrer la route aux Américains et préserver les intérêts de leurs adversaires afin de préserver ses avoirs dans ces pays.

Ce revirement pragmatique très rusé, survenu il y a 1 mois, n’a provoqué aucune agitation : les derniers collaborateurs du régime y trouvaient leur compte, mais pas Ali Larijani car ses frères ont piloté les répressions du grand soulèvement de l’été 2009. Ali Larijani a encore reparlé de la révocation du président. Les Pasdaran qui avaient d’abord bien accueilli la proposition pragmatique d’une réconciliation nationale ont aussi renouvelé leurs menaces anti-américaines pour s’approcher de Larijani au cas où il emporterait la partie.

Ainsi la proposition intéressante d’une réconciliation nationale s’est retrouvée menacée par deux des trois clans qui partagent le pouvoir. Mais ces clans étant tous dépourvus de militants actifs, aucun n’a pu s’imposer. Rafsandjani, Larijani et les chefs Pasdaran, ont tenté de trouver des alliés pour imposer leur position. On est alors entré dans un nouvel épisode très féroce de la guerre interne : Rafsandjani a gagné la première manche en étalant ses pions des services secrets. Larijani a d’abord reculé en libérant Mehdi, avant de riposter en frappant les pions de Rafsandjani à tous les niveaux par de nouvelles accusations judiciaires. Les Chefs Pasdaran ont annoncé des manœuvres dans le détroit d’Ormuz pour montrer qu’ils pouvaient bloquer tous les dialogues à venir afin que l’on ne les oublient pas dans les marchandages qui paraissent imminents au vue de la situation désastreuse du régime. Nous avons eu droit à une semaine saignante. Cette agitation des dirigeants a paniqué les collaborateurs du régime, ils ont repris leur achats du dollar, avant de s’orienter vers l’or quand le dollar a manqué ! Le régime n’a rien trouvé de mieux que de censurer les infos relatives à l’or et au dollar. Il a aussi relâché Tabarzadi, son meilleur faux opposant pour qu’il puisse s’incruster dans le soulèvement qu’il redoute.

Cette semaine, le régime avait un programme officiel lourd, trop lourd pour un régime agonisant : il devait organiser la journée de manifestations politiques de soutien au Guide, tuteur spirituel du peuple, journée de fidélité à l’idéologie qui définit son système. Le régime a été surpris par un boycott d’une ampleur inattendue. La panique existante a été amplifiée. Le régime s’est réfugié dans les menaces, la diversion médiatique pour dissimuler sa détresse. Il a même donné plus de publicité aux Manœuvres qui venaient de débuter en espérant que ses sous-entendues menaçantes puissent intimider Washington.

Par ailleurs, cette semaine, le régime devait aussi organiser de grandes manifestations pour Arbaeyn, la dernière cérémonie en mémoire de la mort en martyr d’Imam Hossein, le grand héros du chiisme. Il redoutait un nouveau boycott et peut-être même pire. Il a sans cesse annoncé que le pays tout entier était frappé d’une pollution cancérigène foudroyante pour dissuader les gens de sortir !

Mais ses collaborateurs en quasi rupture et le reste des Iraniens respiraient l’air et ils n’avaient aucun symptôme alarmant. Le régime n’a cessé de se dévaloriser auprès des siens et de craindre que le peuple déprimé et désabusé (qui ne suit plus rien) ne se réveille... Voici le récit et les images d’une semaine de slogans et de fuite en avant pour le régime agonisant et paniqué des mollahs.


21 - 21.10.2010
IRAN: THE REGIME APPEARS POWERLESS FACED WITH THE BAZAR

© IRAN-RESIST.ORG – October 6, 2010 | The Bazar’s strike is gaining ground and Western media still hasn’t referred to it. Henceforth, there are two fronts: on the one hand, the regime is trying to break the strike by any mean of intimidation and tricks and on the other hand, Westerners don’t tell about the strike in order to let the regime make people feel disheartened. It results in media coverage of some affairs such as Sakineh’s stoning and whenever the affair appears to be loosing momentum, it is revived with some new development. | Aspects of both fronts |


21 - 16.10.2008
Iran : Très très mauvaises nouvelles pour le Bazar !

La grève du Bazar continue d’occuper l’esprit des responsables du régime des mollahs. Mardi, après 7 jours de grève, le régime a esquissé un geste d’apaisement via une suspension provisoire de loi, mais il a aussi fait des annonces officielles et pris des mesures qui présageaient un durcissement de ses positions à l’égard du Bazar.


21 - 21.06.2013
Iran : La semaine en images n°278
Le dernier pari fou des mollahs !

Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
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Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le petromonarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement. Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Washington s’est lassé : il a alors ciblé le programme nucléaire du régime pour durcir ses sanctions contre les pions de Londres. Rafsandjani encore battu et critiqué par ses rivaux, est revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani. e retour à une politique revêche a été encore une erreur car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Les Larijani et les Chefs Pasdaran de la police dont les noms restent associés aux répressions ont dénoncé le projet comme une déviation dangereuse, mais le clergé lié à Londres ne l’a pas condamnée. Le clergé allait aussi participer au sabordage du régime agonisant pour restaurer son image !

En février dernier, alors que le régime était ainsi en guerre interne, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan. Le peuple et des éléments dissidents ont aussi boycotté le grand rassemblement organisé en faveur de leur déviation opportuniste. La solution de déviation étant en panne, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter de l’or et des dollars, mettant la banque centrale en difficulté. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient en échange d’un deal avec Washington : il a décidé de se représenter aux élections pour avoir une tribune et l’opportunité de réunir des foules afin d’avoir les moyens de lancer le plus rapidement possible sa déviation express pour sauver sa peau.

Washington a alors annoncé qu’il allait sous peu interdire toute exportation d’or vers le pays dans le but d’amplifier la panique des hommes d’affaires du régime. Les dirigeants déjà très isolés étaient face à une énorme crise. Ils n’avaient plus aucun intérêt à cautionner d’aucune manière la solution (de Rafsandjani et de Londres) basée sur l’amplification de la crise. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil constitutionnel devaient trancher en faveur ou contre la candidature de Rafsandjani, ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres.

L’éviction de Rafsandjani et la rupture avec Londres a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles et enfin les intellectuels propagandistes entre autres les journalistes. Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington a leur céder des garanties de sécurité. Mais les Larijani avaient vite rejeté ce choix car Jalili n’a jamais été un de leurs amis. Cette querelle avait permis aux autres candidats d’espérer. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, ex négociateur nucléaire et aussi ex-responsable de la base Khatom-ol Anbia des Pasdaran, avait profité de la division au sein du nouvel ordre pour évoquer son admiration pour Erdogan, se plaçant comme un bon interlocuteur de Washington (pour obtenir le soutien du clergé à sa candidature).


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La semaine dernière, alors que les chefs Pasdaran tentaient d’imposer au clergé leur candidat, Ghalibaf, ex-patron de la police au clergé ; deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées. Au même moment, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des manifestations dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont panique : ils ont tenté de canaliser un éventuelle agitation généralise par la relance du Mouvement Vert...

Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint la petite manifestation verte organisé par ses supérieurs alors que par jalousie il n’avait jamais soutenu Moussavi et avait même demandé des punitions contre lui après son échec ! Mais la relance du Mouvement Vert n’a eu aucun succès populaire, en revanche, Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié ce choix du régime et le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses attentes ou ses pions. Il a salué sa candidature. Rowhani est de facto devenu le partenaire privilégié des marchandages avec Washington. Le vent a tourné en sa faveur : les médias ont annoncé des soutiens forts... on a parlé d’une baisse de Jalili et on a décrété l’organisation d’un grand débat sur le nucléaire pour opposer les deux négociateurs nucléaires. Par ailleurs, Ghalibaf a été attaqué dans la rue comme un avertissement pour qu’il ne s’oppose pas à la mise en valeur de Rowhani...


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Cette semaine, le régime tout entier était en oeuvre pour faire d’un looser opportuniste au passé sale un grand héros de sagesse et de modération ! Les candidats qui ont tenté de se maintenir ont été bien malmenés. Voici comment et avec quels moyens Rowhani, le looser sans partisans visibles, est devenu le nouveau président soi-disant modéré et très populaire du très impopulaire régime criminel des mollahs. Vous verrez en fait les trucages visuels qui font état d’un boycott massif des élections, souhait d’ailleurs émis par tous les composants de l’opposition en exil. Vous verrez aussi comment le régime a organisé des manifestations de joies avec seulement 400 personnes à Téhéran. En prime vous aurez aussi des aperçues de la politique nucléaire étrangère du régime sous la direction de Rowhani.


21 - 25.07.2013
Iran : La semaine en images n°283
Le régime en panne sèche de carburant, d’argent et d’alliés pour sa fuite en avant !

Introduction Historique (datant de cette semaine) pour comprendre la situation.
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Origines de la crise | En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique pour affaiblir économiquement ce régime par nature fragile, le mettant devant un risque de soulèvement populaire ou de division afin d’amener ses dirigeants (Khomeiny, Rafsandjani ou d’autres) à casser avec Londres, à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques et reprendre le pouvoir via des élections du régime (ce que l’on appelle une révolution de couleur).

Londres devait faire capituler Washington. Son principale pion au sein du régime, Rafsandjani, promu patron effectif du régime, à travers la direction de la police, des renseignements et des services secrets a été chargé de mener une politique de provocation de crises régionales pour amener Washington à capituler (par peur d’un conflit régional nuisible à son approvisionnement pétrolier). Pour mener à bien ce projet, Rafsandjani a arrêté les projets ambitieux du Shah pour les Iraniens, engageant ces derniers dans la guerre, le terrorisme. Le pays a cessé de produire et d’exporter. Le régime devait tout importer. L’emploi s’est effondré. La monnaie iranienne s’est effondrée. L’islam au pouvoir était par ailleurs très loin de sa modération sous le Shah. Les jeunes engagés dans la révolution ont vite regretté le départ du Shah. Ils ont pris leur distance avec le régime pour s’approcher de Reza Pahlavi, le fils du Shah.

Le régime a tenté de les retenir en bradant les produits de grande consommation qu’il importait avec difficulté en raison de la baisse de ses réserves de dollar. Washington touchait au but, mais le revirement des jeunes pouvait entraîner la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins. Il a interdit à Reza Pahalavi toute action hostile au régime islamique et il a aussi allégé ses accusations pour éviter une pression trop forte susceptible de balayer le régime déjà politiquement et économiquement essoufflé.

Rafsandjani, le pion actif des Britanniques, a alors intensifié son action terroriste contre Washington., mais il n’est pas parvenu à faire capituler Washington. Ses rivaux internes le critiquaient. Le régime pouvait basculer à la mort de Khomeiny dans leur camp et changer de bord. Londres a misé sur Rafsandjani et ses collaborateurs qui étaient en danger, donc motivés pour leur survie. A la mort de Khomeiny, Rafsandjani a pu trafiqué son testament pour nommer son propre ami Khamenei comme Guide. Puis grâce à ce Guide à sa botte et l’ayatollah Jannati, président du Conseil des Gardiens de la Constitution, ainsi que Moussavi (alors 1er ministre) il a modifié la constitution pour octroyer les pleins pouvoirs à son organe d’arbitrage, le Conseil de Discernement de l’intérêt du régime. La manipulation a permis d’exclure tous les rivaux religieux ou miliciens de Rafsandjani et a également permis la centralisation du pouvoir au sein du régime chaotique de par sa composition.

Après ce sauvetage du système autour de Rafsandjani, les Britanniques ont aussi commencé une grande campagne médiatique pour le présenter comme un modéré pragmatique afin d’engager Washington à cesser ses sanctions. Mais Washington n’a pas flanché. Il a même placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour déstabiliser face à ses rivaux internes. Rafsandjani a calmé la fronde en offrant à ses rivaux du clergé et des Pasdaran des sièges de son Conseil (directoire) de Discernement (CDIR). Il s’est aussi retiré de la présidence. Il a mis en place l’un de ses employés des services secrets, le mollah charmeur Khatami pour poursuivre la politique de la fausse modération. Il a placé à ses côtés un autre mollah sécuritaire, Rowhani, chef du bureau des études stratégiques du CDIR, dans le rôle de négociateur pour épuiser Washington dans marchandages procéduriers via des intermédiaires toujours plus nombreux (d’abord les Britanniques, puis la Troïka, puis la Russie, à nouveau Troïka...). Washington s’est lassé de ses manœuvres dilatoires : il a durci ses positions en évoquant des frappes préventives...

En 2005, Rafsandjani tenu en échec, encore critiqué par ses rivaux, est alors revenu à une politique dure grâce à Ahmadinejad, un autre de ses employés des services secrets. Rafsandjani a aussi dû offrir la direction des négociations avec Washington à son plus important rival d’alors Ali Larijani (directeur des médias du régime). Ce retour à une politique d’intimidation délibérée a été encore une erreur tactique car elle a permis à Washington de transférer le dossier au Conseil de Sécurité et légitimer ses sanctions financières à venir. La contestation interne a gagné les Bazaris, ainsi que les Pasdaran et les mollahs de base. La participation aux manifestations officielles a chuté. Le régime s’épuisait.

Après l’adoption des premières sanctions fortes en 2007-2008, le régime a vite manqué de devises et s’est retrouvé avec un risque de pénurie. les dirigeants siégeant au Conseil de Discernement n’ont pas flanché, de plus pour continuer sans épuiser leurs ressources, ils ont forcé les gens à consommer moins en multipliant sans cesse les prix de produits de grandes consommations. Cette mesure injuste, insensée et fort dangereuse a entraîné la rupture définitive des Pasdaran et des Bassidjis de base et a parachevé l’isolement des dirigeants.

Il est alors devenu clair à tous les dirigeants ou les responsables qu’ils devaient négocier des garanties de sécurité pour fuir avant que le régime rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole du dialogue, Rafsandjani a écarté son rival Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington. Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir.

Le système était en danger. Londres a rétabli l’ordre par l’intermédiaire de son pion médiatique Tavakkoli en discréditant Larijani. Puis via la BBC, il a inventé le Mouvement Vert avec Moussavi (proche de Rafsandjani) pour donner une nouvelle légitimité démocratique au régime islamique en difficulté et à ses serviteurs afin d’ôter toute possibilité à Washington de continuer à les sanctionner. Mais, le peuple autorisé à manifester a oublié Moussavi et les meneurs officiels en révélant son hostilité par le slogan de Mort à la république islamique. Les Pasdaran de base ont laissé faire montrant leur soutien tacite à un changement de régime. Washington a ignoré ce soulèvement , ses alliés comme la France se sont aussi alignés sur cette position. Ils ont laissé Rafsandjani et ses amis des services secrets mater le soulèvement.

(VERT BIS). Rafsandjani avait néanmoins failli renverser le régime. Son échec l’a amené à partager le pouvoir en offrant le poste clef du Pouvoir Judiciaire aux Larijani. Puis il a tenté une nouvelle version du Mouvement Vert pour aboutit à une nouvelle république islamique avec la participation des pions de Washington. Ce projet a aussi échoué faute d’un soutien du peuple et des forces dissidentes. Au même moment, le peuple a confirmé son envie de changement de régime et de retour des Pahlavi par une grande manifestation en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les Pasdaran ont désobéi aux ordre en laissant faire confirmant leur adhésion à ce projet. Le régime était clairement condamné. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à vendre leurs avoirs et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime totalement rongé de l’intérieur. Les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans évoqué la puissance policière du régime et des pendaisons collectives pour intimider ces compagnons paniqués et contenir le peuple qui souffrait encore d’avantage. Mais ils n’ont jamais pu montrer leurs troupes ni aller trop loin par peur de provoquer une exode massive de leurs compagnons ou une explosion populaire.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour tenter de passer un deal avec les Américains. Londres et les adversaires internes de Rafsandjani étaient sur les dents, faisant tout pour entraîner le régime dans un excès contraire aux marchandages en cours, Mais finalement, en décembre dernier, Rafsandjani a compris qu’il n’obtiendrait aucune garantie des Américains. Il a alors retrouvé le soutien de Londres et de ses médias. Il s’est mis également à parler de Réconciliation Nationale et son Mouvement Vert a scandé « Mort à la République Islamique ». Rafsandjani (à nouveau soutenu par Londres) lâchait le régime exsangue pour se rallier au peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, il sabotait le régime islamique pour bloquer le retour des pions islamiques de Washington. Le clergé lié à Londres n’a pas condamné les échos de déviation de la ligne officielle sous la direction de l’ex-ministre candidat présidentiel Rahim-Mashaï, beau-frère d’Ahmadinejad et surtout l’un des pions sécuritaires de Rafsandjani. Les nantis du régime ont apprécié ce projet opportuniste leur évitant les affres de l’exil, mais pas les Larijani et certains Chefs Pasdaran dont les noms restent associés à toutes les répressions.

Mais en février de cette année, la situation du régime s’est dégradée suite à l’émergence d’une contestation populaire très forte notamment des attaques contre le régime et ses mosquées à Ispahan qui ont en évidence le manque de policiers fidèles. De grands rassemblements avec des slogans monarchistes ont confirmé l’hostilité du peuple vis-à-vis du régime. Le scénario de déviation devait s’accélérer. Les élections étant loin, Ahmadinejad, pion ultra-islamiste de Rafsandjani, a été dépeint comme un déviationniste. Mais en avril, le peuple et les éléments qui ont rompu avec le régime ont boycotté le grand rassemblement en faveur de cette déviation opportuniste. La solution de déviation étant rejetée par le peuple et les groupes étatiques dissidents, les nantis du régime ont paniqué, ils se sont mis à stocker de tout à acheter des dollars, provoquant une situation de crise grave. Rafsandjani a craint que ses lieutenants ne le lâchent ou ne le sacrifient : il a décidé d’intervenir directement en se représentant aux élections pour une déviation express. Sa volonté de se lancer alors que sa solution opportuniste est rejetée par le peuple a indisposé les autres du régime. Les grands ayatollahs du clergé, qui à la tête du Conseil Constitutionnel ont privilégié leur vie : ils ont invalidé sa candidature pour sénilité, rompant au passage avec 150 ans de servilité vis-à-vis de Londres. La rupture avec Londres et l’exclusion de Rafsandjani, l’homme clef de Londres, a permis l’émergence d’un nouvel ordre politique chaotique formé essentiellement par les grands mollahs du clergé, mais aussi les exclus des décisions comme les Larijani et donc le pouvoir judiciaire, les Chefs Pasdaran, les derniers sécuritaires fidèles, les acteurs clefs du terrorisme (Velayati, Rohani, Pour-mohammadi, Mohmmad-Najjar...) et enfin les intellectuels propagandistes (journalistes, écrivains, cinéastes, acteurs, faux opposants).

Au sein de cet nouvel ordre chaotique, les grands du clergé ont d’abord choisi Jalili, le chef du Conseil de sécurité du régime, responsable des négociations nucléaires et auteur des discours incendiaires d’Ahmadinejad comme leur prochain champion pour un nouveau bras de fer destiné à contraindre Washington à leur céder des garanties de sécurité. Mais les Larijani ont rejeté cette candidature. Les Pasdaran ont tenté d’imposer par la force l’ex-chef de la police et l’actuel maire de Téhéran Ghalibaf. Rowhani, ex-proche de Rafsandjani, ex-responsable des stratégies sécuritaires du régime, ex négociateur nucléaire, et aussi ex-responsable de la base militaro-industrielle Khatom-ol Anbia des Pasdaran, s’est présenté comme l’ami de Washington pour jouer sa propre carte.

A ce moment où le régime était très divisé, la situation interne s’est encore dégradée : deux grandes manifestations en honneur de Khomeiny ont été massivement boycottées, le Bazar s’est mis en grève, la bourse a chuté à la suite d’une nouvelle sanction visant la pétrochimie et il y eu des émeutes dans l’ouest du pays en raison d’une pénurie de pain. Les dirigeants du nouvel ordre ont paniqué : ils ont tenté de relancer du Mouvement Vert pour canaliser l’agitation naissante. Rowhani, qui est assurément le plus opportuniste des politiciens actuels, a rejoint le mouvement... Le peuple et les groupes dissidents n’ont pas suivi, mais Washington qui a en horreur la chute du régime islamique a apprécié le choix opportuniste de Rowhani et a vu en ce dernier un bon passeur vers ses pions. Il a salué sa candidature. Le clergé, patron du nouvel ordre interne, a lâché Jalili pour Rowhani pour être le responsable des marchandages avec Washington. Rohani a alors oublié le discours personnel pro-américain revenant à sa position de bras de fer mou via des manœuvres dilatoires, la politique de base dans les négociations avec Washington comme lorsqu’il les dirigeaient à la tête du Conseil (iranien) de la sécurité. Les médias ont annoncé des soutiens forts à Rowhani pour justifier son élection. Mais sur le terrain, il ne sut jamais mobiliser même en interne car sa présidence annoncée n’apportait aucune réelle solution aux sanctions.

Ce boycott du candidat Rowhani qui était synonyme d’un rejet du régime a été confirmé par un boycott absolu des élections par le peuple et les groupes dissidents, mais aussi les riches issus du régime ou encore les chefs Pasdaran qui n’avaient pas pu imposer leur candidat pour contrôler les marchandages. Le Nouveau négociateur du régime n’avait aucune base. Il n’y a eu aucun rassemblement de joie en sa faveur, mais plutôt, une très grosse panique financière au lendemain de son élection. Rowhani s’est vu rapprocher l’échéance finale : il a organisé une conférence de presse pour relancer sa politique de bras de fer mou. Il n’y avait là aucune solution constructive. Les nantis du régime ont davantage paniqué, accélérant leurs achats d’or et de dollar, menaçant le régime de banqueroute. Dans la foulée, le régime a constaté la sympathie des ses derniers policiers avec le peuple à l’occasion de manifestations populaires hostiles après un match de foot. Rohani est devenu plus prudent, il a cessé de parler, se laissant une marge pour virer de bord et joindre le camp des déviationnistes pour sauver sa tête au cas où le peuple se montrerait plus offensif.

Washington a renouvelé son offre de dialogue, mais n’a rien obtenu de Rohani qui est trop isolé ou indécis pour agir. Il a alors mis à l’exécution un grand nombre de nouvelles sanctions très fortes sur le pétrole, les compagnies de transports maritimes approvisionnant le pays, l’exportation et l’importation de l’or et divers minerais (dernières sources de devises du régime) et aussi le constructeur automobile Iran-Khodro pour accélérer sa faillite et agiter le milieux ouvriers très dépendants de cette industrie. La bourse a alors chuté et les achats de dollars ont repris. Rohani n’a pas apelé le peuple à une manifestation hostile à ces mesures car son électorat et bidon. Le régime ne pouvait même pas simuler le soutien du peuple car il n’avait pas d’images d’archives de mondanité avec Rohani (qui est un homme d’ombre). Le régime s’est réfugié dans des diversions médiatiques pour détourner l’attention de ses derniers compagnons de son manque de solution.

Les Russes, inquiets par cette solution superficielle, avaient proposé une alliance forte aux ayatollahs en difficulté, mais ces derniers n’avaient pas donné de suite car cela ne changerait rien aux sanctions, ce qui avait entraîné la rupture des Russes. La nouvelle caste et son champion Rohani s’étaient tournés vers la Chine qui les connaissant bien n’avait pas répondu à leur appel. Le régime s’est retrouvé bien seul, ce qui a entraîné une nouvelle panique interne.


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La semaine dernière, alors que le régime était secoué de toute part, les habitants d’une petite ville du centre du pays, reboostés par les événements en Egypte, ont attaqué et pris le siège de la préfecture régionale sans les forces de l’ordre ne s’y opposent. La caste en place a tenté de mobilier ses membres, mais il n’y est pas parvenu. Il a multiplié les annonces de pendaisons pour montrer qu’il avait encore des policiers fidèles, mais le début du Ramadan avec des mosquées 100% vides a prouvé le contraire. Le boycott a été tellement fort, qu’il n’a même pas osé diffuser des images d’une effervescence religieuse et a même renoncé à appliquer sa chère charia contre les « déjeuneurs ». La panique a réapparu. Le réime aussi dû annoncer des faillites importantes provoquées par les sanctions. Rafsandjani avait tenté de bougé, le régime avait encore incendié les entrepôts du Bazars pour intimider des hommes d’affaires remuants et avait réactivé les dossiers judiciaires de Rafsandjani.

Enfin, le régime avait exhibé son champion Rohani à la Prière de Vendredi, mais sans aucune scène de liesse confirmant que la foule présente était juste une image d’archive. Rohani nous avait paru bien préoccupé de ne savoir quelle voie choisir, la fuite en avant ou la déviation alors que les délais raccourcissent du fait des sanctions et de la témérité de plus en plus grande du peuple et des Pasdaran qui le soutiennent.


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Cette semaine, le régime devait trouver un moyen pour dissimuler le boycott du Ramadan, un moyen pour minimiser les faillites, un moyen pour éviter de nouvelles sanctions, un moyen pour contenir Rafsandjani et aussi un moyen de calmer les inquiétudes internes quant à la fiabilité de Rohani.

Mais dès samedi, la publication de 2 mauvaises nouvelles économiques contenant des indices d’aggravation de la situation du régime ont semé la panique. Le régime a choisi la fuite en avant par son cocktail habituel de d’intox et de diversion. Cette attitude face à un danger réel a amplifié la panique et poussé les divers clans à se battre pour obtenir une place privilégiée dans l’équipe Rohani qui peut obtenir un deal et quitter le pouvoir en toute sécurité. Rohani est enfin sorti de son silence non pour rassurer avec un discours précis,, mais plutôt pour trouver des alliés de tout bord sur la base d’un discours généraliste et flou. Son attitude a attisée les rivalités internes. Voici le récit en images d’une semaine riches en événements au sein du régime en décomposition des mollahs.




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