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1 - 12.04.2013
Iran : La semaine en images n°268

intro de base pour comprendre la situation.
mise à jour chaque semaine en rapport avec l’actualité
mais aussi avec de nouveaux éléments sur le passé.
Le tout en gardant une longueur raisonnable
(afin de limiter les fautes dues au manque de temps pour tout relire).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise : une guerre de 100 ans | La politique iranienne est passée sous la domination anglaise (ou britannique) au milieu du 19e siècle après l’alliance des Britanniques, des mollahs, des grands propriétaires terriens et du Bazar. Les Britanniques ont aussi pris le contrôle du pétrole en 1905. Les Américains, rivaux des Britanniques dans le domaine pétrolier, se sont rapidement intéressés à l’Iran, mais leur champ d’action restait imité. En 1925, la figure politique montant, le Général Reza Shah, alors Premier ministre fonda une nouvelle dynastie hostile aux Britanniques et engagea le pays dans une nouvelle voie : laïque, patriote, progressiste et emprunte de l’identité non islamique iranienne. Il y avait une ouverture pour Washington. Mais Reza Shah ne souhaitant remplacer un occupant économique par un autre a opté pour la diversité engageant les relations avec les Allemands, les Français et surtout les Belges. Un peu plus tard, les Américains se sont alors alliés aux Britanniques pour envahir l’Iran au prétexte d’aider la Russie alors en guerre alors que il y avait une route beaucoup plus courte : la Turquie. Les deux rivaux -alliés se sont associés aussi pour déposer Reza Shah au faux prétexte de sympathie pro-Nazi les contrats irano-allemands avaient été signés avec la république de Weimar et que sous Reza Shah, les juifs iraniens vivaient enfin une existence protégée grâce à laïcité et l’anti-islamisme de Reza Shah.

Après l’exil forcé de Reza Shah, son fils Mohammad-Reza Shah accéda au pouvoir avec la ferme intention de continuer à moderniser le pays et développer ses ressources selon la même politique de diversité diplomatique. L’idée de la révision du contrat d’exclusivité pétrolière des Britanniques était très en vogue. Washington n’a alors pas soutenu le jeune Shah dans ce projet ce qui aurait exclu les Britanniques et lui aurait ouvert une partie du marché pétrolier iranien. Washington a soutenu un vieux adversaire des réformes progressistes des Pahlavi, le vieux prince pro-britannique Mossadeg, le plus grand propriétaire terrien iranien, qui était en déclin politique. Washington a en quelque sorte volé un vieux pion des Britanniques pour développer un réseau parallèle comprenant aussi des islamistes non cléricaux très intégristes. Washington l’a encouragé Mossadegh à refuser tous les compromis proposé par Londres entraînant par son intermédiaire le pays sous les sanctions et dans la ruine. Washington a également laissé Mossadegh pactiser avec le Parti communiste Toudeh alors que les communistes au pouvoir parlaient de recours à une invasion soviétique. En fait, en soutenant cette solution néfaste, Washington espérer renverser la monarchie patriote des Pahlavi et créer les conditions afin d’intervenir au nom de la lutte contre le soviétisme pour annexer le pays, placer au pouvoir ses propres pions et créer une base arrière pour agiter et annexer le Caucase et l’Asie Centrale, deux régions musulmanes qui sont aussi dotées d’importants ressources pétrolières.

Mais ce plan très logique a échoué car le clergé inféodé à Londres a lancé a encouragé ses gros bras à renverser Mossadegh et la direction de Toudeh était entre les mains de princes Qajars inféodés à Londres n’a pas demandé l’intervention soviétique. Cependant à l’issue de la crise, le contrat d’exclusivité des Britanniques a cédé sa place en août 1954 à un nouveau contrat de 25 ans obligeant l’Iran à vendre son pétrole en exclusivité à la hauteur de 40% aux Américains, 54% aux Britanniques et 6% aux Français selon un prix constant fixé par ce consortium.

Très rapidement, le Shah a tenté d’émanciper le pays de ce contrat en signant d’abord des contrats de Mattei, puis en créant l’OPEP pour faire fixer le prix non par les compagnies mais par les producteurs. Washington a alors décidé de reprendre ses complots pour l’annexion de l’Iran et de la région. Pour y parvenir, sans être gêné par le clergé et les faux communistes de Toudeh, il a financé la création d’un parti révolutionnaire islamo-fédéralisto-gauchiste nommé Nehzat Azadi (mouvement pour la Liberté) dont le programme stipulait un soutien actif à tous les pays musulmans opprimés ! Cela désignait les républiques soviétiques du Caucase et de l’Asie Centrale, mais aussi les pétromonarchies arabes créées par les Britanniques.

En 1973, quand le Shah a annoncé qu’il ne reconduirait plus le contrat du consortium, les Britanniques, les Américains et les Français (les trois actionnaires du Consortium) ont lancé par l’intermédiaire d’Amnesty International dans une campagne internationale sur la torture en Iran. Le Shah a ouvert les prisons iraniennes à la Croix-Rouge qui a librement interviewé les sans découvrir le moindre cas de torture. Mais aucun des médias occidentaux n’a répercuté cette info.

Washington a aussi mis ses pions de Nehzat Azadi dans le jeu pour utiliser cette fausse affaire de torture pour renverser le Shah, mettre en place son projet islamisante pour agiter et annexer le pays du Golfe Persique, du Caucase et de l’Asie Centrale. Ce projet a été baptisé Ceinture Verte et justifié par le géo-stratégicien Brzezinski comme une nécessité contre la montée de la Chine en Asie Centrale afin de convaincre les décideurs américains de lâcher le Shah (qui était un élément de stabilité dans la région). Les Britanniques dont les intérêts étaient menacés ont intégré Brzezinski dans l’infrastructure d’Amnesty International pour mener un projet commun afin d’intégrer leurs pions dans le jeu dont notamment Khomeiny, son demi-frère Rafsandjani et son gendre Montazéri (une véritable petite dynastie religieuse secrète). Les Britanniques ont ainsi pu participer la révolution qui devait les anéantir et ont même réussi à renverser le jeu provoquant un conflit par la prise en otage de l’ambassade américaine. Ils ont ainsi déstabilisé et isolé les pions de Washington, les poussant à démissionner, laissant le pouvoir à leurs pions, les mollahs du clergé. Ces derniers ont complété leur coup d’Etat anti-américain en adoptant la doctrine de la Tutelle d’un Grand Ayatollah, plaçant la République Islamique (de Washington) sous la tutelle de leur clergé afin de bloquer le retour des islamistes non cléricaux de l’Amérique !

Khomeiny devint le mentor spirituel et politique du régime, son demi-frère Rafsandjani obtint les postes clefs notamment les services secrets pour le protéger et diriger le régime, Montazéri devint le dauphin, un Guide en réserve pour éviter la vacance de pouvoir. Le système était irréprochablement verrouillé.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs dirigeants pour les affaiblir économiquement, les mettre devant un risque de soulèvement populaire afin de les amener à rétablir les relations bilatérales et permettre à ses pions de participer aux joutes politiques pour reprendre le pouvoir via des élections du régime (une révolution de couleur).

Mais 1 an après cette révolution doublement manipulée, les jeunes engagés dans la révolution ont compris qu’ils avaient été dupés. Ils ont pris leur distance avec le régime. Ceux qui s’étaient engagés dans les Pasdaran ont aussi montré leur mécontentement en prenant contact avec Reza Pahlavi, le fils du Shah. Henry Precht, responsable du bureau iranien du Département d’Etat et proche collaborateur de Brzezinski, a alors émis une directive interdisant à la dynastie Pahlavi toute activité hostile au régime islamique sous peine d’expulsion des Etats-Unis, anéantissant ainsi toute possibilité pour les Iraniens de se défaire de ce régime infernal. Washington a aussi décidé d’alléger ses sanctions pour éviter de balayer le régime. C’est pourquoi il a souvent laissé ses partenaires critiquer ses sanctions et les contourner. Washington est également resté dans des accusations floues contrebalancées par des rapports et des contre-expertises officielles pour désactiver à sa guise des sanctions trop périlleuses pour le régime islamique utile à des projets régionaux.

Face à cette guerre d’usure économique lente mais implacable, Rafsandjani (l’homme des Britanniques) s’est lancé dans une politique de l’amplification délibérée de la crise afin de forcer Washington à capituler (par peur d’un grand conflit régional). Il a eu un recours immodéré au terrorisme anti-américain au Moyen-Orient ou par la guerre contre l’Irak pour perturber l’approvisionnement pétrolier de l’Amérique. Mais ses actions terroristes au Liban et ses coups de canons contre les pétroliers américains n’ont pas su faire capituler Washington.

Les rivaux internes de Rafsandjani étaient alors en but de le virer pour occuper sa place chez les Britanniques. Il a profité de la disparition de son demi-frère Khomeiny pour contrefaire le testament de ce dernier et inclure le nom de l’un de ses propres alliés Khamenei qui lui a immédiatement transféré l’ensemble de ses pouvoirs. au Conseil de Discernement dirigé par Rafsandjani faisant de lui de facto le patron absolu et officiel du régime. Washington a alors placé Rafsandjani sous mandat d’arrêt international pour l’assassinat des leaders kurdes iraniens à Berlin. Rafsandjani a dû acheter le soutien des adversaires (comme les frères Larijani) en leur octroyant quelques sièges du Conseil de Discernement. Rafsandjani a aussi acheté la protection des Européens en leur bradant le pétrole iranien. Il a également acheté le soutien des hommes d’affaires issus du régime en leur offrant des dollars bon marché ou des prêts illimités en rials. Il a aussi tenté la modération avec Washington, d’abord directement, puis via Khatami, un collaborateur issus des services secrets et chargé de l’épuration des universités et d’assassinat des opposants.

Mais ce faux apaisement a fâché Washington L’Etat américain alors dirigé par Clinton a évoqué la possible menace nucléaire pour justifier des sanctions plus lourdes. Le ton a durci avec l’arrivée de Bush. Rafsandjani a alors remplacé Khatami par Ahmadinejad (un autre ex-collaborateur des services secrets) pour renouer avec la politique de l’amplification de la crise et forcer Washington à capituler. Dans ce jeu, Rafsandjani a confié la direction des négociations à son jeune rival, l’ultra intégriste Ali Larijani, pour avoir son soutien.

Ce retour à la confrontation a déplu aux miliciens de base, qui étaient conscients de la faiblesse militaire du régime. Le choix suicidaire a aussi déplu aux Bazaris, conscients de la faiblesse économique du pays. Les deux groupes piliers du régime ont manifesté leur rejet par le boycott des manifestations officielles.

Le retour à la confrontation a également été un mauvais calcul car il seulement a permis à Washington d’impliquer le Conseil de Sécurité en 2007 et d’engager un grand nombre de pays à participer à ses nouvelles sanctions bancaires destinées à épuiser toutes les ressources en dollar du régime déjà ruiné par les choix clientélistes de Rafsandjani.

En 2008, le régime déjà très endetté a été confronté au manque de devises pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur. Rafsandjani et Larijani (devenus collègues) ont fait le choix de geler les salaires de leurs collaborateurs les mieux payés et relever les prix des produits de grande consommation pour diminuer la consommation et ainsi gagner du temps dans l’espoir de parvenir à faire capituler Washington. Ce choix a plongé les bons serviteurs sécuritaires du régime dans la même misère que le peuple. Ils ont aussi rompu avec le régime en boycottant ses manifestations officielles.

La caste dirigeante a vite réalisé son isolement et sa vulnérabilité en cas d’une révolte : ses membres devaient négocier des garanties de sécurité avec Washington pour fuir avant que le système rongé de l’intérieur ne s’effondre. Pour avoir le monopole des marchandages, Rafsandjani, le patron du régime, a alors écarté Ali Larijani du Conseil iranien de Sécurité, organe chargé des négociations avec Washington.

Larijani a commencé à diffuser des dossiers de la corruption de Rafsandjani et tous ses alliés politiques pour les écarter du pouvoir. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son principal lieutenant politique.

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En 2008-2009, on est ainsi passé d’une Guerre pour être le sauveur du régime à une guerre pour l’accès aux marchandages avec Washington !


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En juin 2009, Rafsandjani a tenté un dernier joker : le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur (uniquement hostile à son propre pion Ahmadinejad) pour duper Washington et l’entraîner à abolir ses sanctions. Larijani a soutenu ce projet insensé qui lui semblait efficace. Mais, le peuple autorisé à manifester a révélé son hostilité au régime tout entier des cris de Mort à la république islamique. Par ailleurs, les Pasdaran de base ont laissé faire le peuple montrant leur soutien tacite à un changement de régime.

Les Américains n’ont pas aidé cette contre-révolution contraire à leurs plans régionaux. Ils ont même participé aux rumeurs diffusées par le régime pour intimider le peuple et mater leur révolte. Ce qui a brisé le cœur des Iraniens et leur envie de lutter.

Mais le régime était condamné. Larijani, mais aussi les chefs Pasdaran qui craignent l’Amérique et le peuple, se sont mis à critiquer Rafsandjani pour l’écarter et accéder aux marchandages avec Washington et garantir leur survie au-delà du régime.

Rafsandjani, menacé de toute part a divisé la coalition informelle à son encontre en offrant le pouvoir judiciaire aux Larijani, puis a tenté un nouveau Joker : relancer son Mouvement Vert pour aller vers une nouvelle république islamique hybride formée par ses dirigeants, les pions de Washington et de nouveaux pions venus de Londres.

Le peuple n’a pas cautionné cette solution hybride. Mais il a au même moment manifesté massivement en mémoire de Reza Shah, l’homme qui a fondé l’Iran moderne et redonné aux Iraniens la fierté de leur identité. Les Pasdaran de base ont encore laissé faire le peuple, montrant leur envie d’un retour l’ère glorieuse de Reza shah.

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Les hommes d’affaires du régime ont paniqué : ils ont commencé à brader leurs avoirs boursiers et immobiliers pour acheter de l’or et des dollars afin de fuir le pays. Rafsandjani a alors oublié ses amis britanniques et a décidé de négocier avec Washington via ses pions gouvernementaux afin d’obtenir des garanties de sécurité pour quitter le pays sans être poursuivi pour son passé terroriste ! Le régime a alors été malmené par les Britanniques.

Les Larijani et de nombreux chefs Pasdaran exclus des négociations avec Washington ont décidé de renverser Rafsandjani. Leurs médias ont évoqué des cas de corruption du clan Rafsandjani et de ses enfants. Puis les Larijani, maîtres du Pouvoir Judiciaire, ont commencé des procès contre les pions gouvernementaux chargés des négociations à savoir Ahmadinejad, son ministre des affaires étrangères Salehi ou encore le négociateur nucléaire Jalili, mais aussi son fils Mehdi… Mais les frères n’ont jamais osé appliquer les verdicts annoncés de peur de provoquer une fuite massive des capitaux, susceptible d’entraîner la banqueroute, puis la chute du régime. Le clan Rafsandjani a donc continué à glisser vers Washington. Chaque clan manoeuvrait pour ses intérêts au mépris de l’intérêt commun de tous les serviteurs du régime. Cette désunion a provoqué de nouvelles ruptures internes dans le cercle restreint des responsables de seconds plans comme les inspecteurs, les juges, les députés, les préfets, les officiers supérieurs.

Washington a alors forcé l’Europe à cesser ses relations commerciales avec les mollahs pour amplifier la crise interne du régime et amener ses dirigeants à capituler. Les hommes d’affaires ont accéléré leurs achats d’or et du dollar. La panique a touché le secteur alimentaire. Sous l’effet des achats frénétiques, le pays a basculé dans pénurie. Les gens ont manifesté aux cris de « mort à la république islamique ». On n’a alors vu aucun policier ou milicien du régime charger la foule hostile, ni aucun juge condamner les manifestants ce qui confirma la rupture des policiers et des juges et l’isolement des Larijani et des Chefs Pasdaran, les derniers défenseurs du régime.

Dès lors, les Larijani et les Chefs Pasdaran ont sans cesse annoncer des manœuvres sécuritaires grandioses pour insinuer l’existence de troupes fidèles, mais l’absence de troupes fidèles visibles a sans cesse confirmé leur impuissance et l’impuissance du régime.

Washington a alors commencé à négocier avec Rafsandjani à propos de l’accusation de crime contre l’humanité pour sa participation à l’attentat anti-juif d’Amia en Argentine. Mais en décembre 2012, à l’issue d’une offre américaine d’un semi-arrangement, Rafsandjani a été convaincu qu’il n’obtiendrait rien de concret des Américains. Il a aussi chargé ses pions Verts à scander « Mort à la République islamique ». Il a commencé à parler d’« Elections Libres ». Ses adversaires ont compris qu’il entendait dévier de la ligne officielle et changer de bord. Quand ses pions gouvernementaux ont annoncé de nouvelles anxiogènes de hausses de prix, ses adversaires ont été convaincus qu’il entendait provoquer un soulèvement afin de s’y engouffrer par « amour du peuple » : devenir (malgré le risque évident d’y rester) l’instrument d’un changement radical (pro-laïque) qu’il ne peut éviter espérant bénéficier d’un pardon en Iran.

Cette solution permettait de bloquer le retour aux affaires des pions islamistes de Washington et satisfaire les intérêts pétroliers de la Grande-Bretagne. Rafsandjani et ses complices pouvaient en échange être certains de garantir leurs avoirs financiers placés principalement dans les pays dépendant de l’Empire britannique. La participation des médias persanophones britanniques dans la promotion de cette solution montra que Londres était dans le coup, peut-être même à l’origine de cette solution dite de Réconciliation Nationale.

Les Nantis du régime ont évidemment apprécié cette solution. Mais les Chefs Pasdaran du Bassidj et de la Police dont les noms restent associés à toutes les répressions et les Frères Larijani complices de leurs derniers forfaits n’ont pas cautionné cette solution car ils ne peuvent bénéficier d’aucun pardon. Ces insolvables ont refusé bruyamment cette solution déviationniste. ont créé une coalition contre Rafsandjani et ses complices, mais en l’absence de troupes actives, leur fronde est restée une nuisance purement politique, bloquant néanmoins le bon déroulement de la solution Britannique qui semble être de la seule issue possible pour tous.

Le clergé, allié historique des Britanniques, a alors boycotté l’anniversaire de la révolution islamique, laissant présager la possibilité d’une Fatwa de sa part contre le régime. L’avertissement a poussé Rafsandjani à accélérer ses manœuvres pour provoquer la crise de panique interne nécessaire pour son scénario de sortie du régime sous sa direction. Mais Larijani a aussi multiplié les annonces judiciaires menaçantes mais en évitant de provoquer une crise institutionnelle et aider son adversaire. Washington a aussi alterné les menaces et les cadeaux pour trouver un interlocuteur favorable en Iran. On est entré dans une nouvelle routine.

Ce train-train ennuyeux a été perturbé fin février 2013 par une action contestataire forte et inattendue : les paysans ruinés et affamés d’Ispahan se sont révoltés, molestant les maigres troupes anti-émeutes dépêchés sur place, puis déferlant dans cette seconde grande ville du pays pour incendier les mosquées afin de montrer que leur constatation ne se limite pas à des revendications professionnelles. Il n’y a eu aucune punition de la part du régime : ce qui a confirmé son manque de troupes fidèles et son extrême vulnérabilité.

Rafsandjani et ses complices n’ont pas cautionné cette révolte car ils ne veulent pas un vrai changement, mais un changement sous leur direction. Mais Rafsandjani a seulement accéléré ses plans en recyclant des pions islamistes comme Ahmadinejad et Mashai en grands partisans de l’identité iranienne et de changements politiques. Puis, le clan Rafsandjani a affirmé un lien avec le 1er congrès des opposants (pro-américains) qui se tiendra fin Avril à Paris. Larijani devait accélérer ses plans, mais il n’a su trouvé un moyen discret pour contraindre Rafsandjani à reculer ! Washington a aussi tenté une ouverture en autorisant un grand contrat gazier entre les mollahs et le Pakistan, mais il n’a rien obtenu en échange, il est alors opté pour des menaces d’une intervention militaire d’ici un an.

Il y a 15 jours, le peuple a défié le régime en célébrant Norouz, expression de son attachement à son identité non islamique, par un grand rassemblement à Persépolis aux cris pro-monarchiste d’Iran est notre partie, Cyrus est notre père !


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La semaine dernière, on a une nouvelle évolution forcée : le régime devait aussi organiser de grands rassemblements pour le Deuil de Fatemeh, mais il a été massivement boycotté. Les foules étaient à Persépolis ou autour du tombeau du poète anti-clérical et libertin Hafez. De plus, lundi, les paysans d’Ispahan se sont encore révoltés violemment sans que l’on ne voit un policier ou un milicien.

Le Clan Rafsandjani a alors laissé entendre qu’il acceptait de négocier avec Washington. Londres a officiellement accusé le régime de terrorisme pour ne laisser aucune possibilité au dialogue. Washington a demandé à ses alliés le Yémen et l’Arabie Saoudite de revoir à la baisse leurs précédentes accusations de terrorisme pour échapper l’impasse souhaitée par Londres. Il a aussi publié un sondage évoquant la baisse de soutien à une guerre contre le régime. Washington a ainsi montré son souhait de nouer le dialogue ! Mais le clan Rafsandjani n’a pas fait plus de déclaration dans le sens attendu par Washington démontrant qu’il avait opté pour l’ouverture comme une option d’extrémité.

Ali Larijani a alors menacé Washington et attaqué Ahmadinejad pour virer son gouvernement et éliminer cette option, prouvant par son choix qu’il jugeait le régime acculé et contraint de capituler. En revanche, Mohsen Rezaï, le 1ier chef des Pasdaran, qui hésite entre Rafsandjani et Larijani, a tenu des propos insinuant son soutien à ce dialogue final (sans doute sur le même constat d’agonie du régime). Jaafari le chef des Pasdaran a également affirmé que le régime n’avait de guerre avec personne, pour montrer son soutien à ce dialogue. Parmi les Pasdaran, seulement, le chef de la police de Téhéran, Radan, a pris position en faveur de la survie du régime. Il nous est paru qu’on assistait à une fracture générationnelle, les plus vieux avaient choisi le dialogue supputé par Rafsandjani, les plus jeunes avaient choisi la bagarre.

Washington a fait un geste supplémentaire en direction des mollahs en focalisant ses médias sur un livre évoquant la puissance militaire du régime et la nécessité d’un arrangement…


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Cette semaine, le régime avait beaucoup de foyers de tension. Le lundi 1er avril, le régime redoutait un boycott pour l’anniversaire du référendum qui a mis fin à la monarchie et établi la république islamique, il devait trouver un moyen pour faire diversion et zapper ce boycott qui est un référendum à l’envers des siens contre sa légitimité. Le mardi 13 avril, il y avait la fête non islamique de 13 Beh Dar, concluant la fin de Norouz, fête marquée par des rassemblements mixtes interdits par la charia. Le régime craignait que les Iraniens agissent à leur guise mettant en valeur son manque de puissance policière. Enfin, le gouvernement des pions de Rafsandjani devait répondre aux avances de Washington dans le cadre de la reprise des négociations via les 5+1. Un accord aurait enflammé les jeunes récalcitrants, un refus auraient agité les vieux paniqués. Voici le récit en images d’une semaine encore une fois agitée, images d’un régime usé, mais pas à bout d’idées pour diviser ses adversaires, notamment le peuple, afin de continuer à survivre malgré ses difficultés grandissantes.


1 - 06.12.2013
Iran : La semaine en images n°302
Retour à la fuite en avant !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Fausse modération n°1 (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Les sales besognes ont été alors confiées à un certain Rohani, son collaborateur dans les services secrets. Rafsandjani a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Fausse modération n°2 : le Mouvement Vert | En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile sans craindre des poursuites. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des britanniques, Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû re-partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains.

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue (marchandage) de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Fausse modération n°3 : Election de Rohani | Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington et ne pouvait que rester en Iran, s’est entêté à poursuivre (en combinaison avec Londres) le projet de DÉVIATION opportuniste du régime en agonie. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, invalidé sa candidature aux présidentielles et ont de facto rompu avec Londres avec l’idée continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes populaires hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutenaient des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui, en tant chef du Parlement, pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système.

Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition formé du Clergé+le Clan Larijani+2 proches de Rohani (Zanganeh au pétrole & Zarif au ministère des affaires étrangères) qui a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Riposte américaine | Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. Tout d’abord, via l’AIEA, il a divisé par 10 le l’important stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme du régime pour insinuer l’émission de nouveaux mandats d’arrêt internationaux et aussi évoqué la possibilité d’un embargo à 100%. Puis, il a débuté un dialogue en direct par l’intermédiaire de sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman et par l’intermédiaire de ses alliés régionaux.

Rohani, la girouette opportuniste | Rohani (ex-organisateur du terrorisme, issu d’un clan en déclin), pressé de sauver sa tête, a alors écarté le clergé et les Larijani en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah. Il n’a évidemment rien obtenu de Washington et a privé le régime de ses alliés extérieurs.

Le régime était en péril par ses querelles et l’éloignement du Hezbollah et de la Russie. Rafsandjani s’est posé en alternative à Rohani en accusant Assad de répression pour se rapprocher de Washington ! Le clergé a suivi la tendance. Mais les nantis ont paniqué par peur d’un deal express, aggravant la situation économique.

Rohani, mis en danger, s’est rapproché de son rival Larijani puis du Chef Pasdaran Jaafari, partisan du SOUTIEN À LA SYRIE pour REGAGNER LA PROTECTION DE LA RUSSIE... Rafsandjani a demandé à son pion le Guide d’inviter les hauts gradés « modérés » à une SOUPLESSE HEROIQUE pour bloquer la coalition Rohani-Jaafari. Ils n’ont pas accepté. le régime s’est retrouvé à la veille d’une explosion.

Washington a reparlé de l’application très rapide de l’embargo à 100% et même évoqué la responsabilité du régime dans les attentats du 11 Septembre ! Le régime tout en entier a reculé et a accepté le dialogue à NY en marge de l’AG de l’ONU. Les nantis et les responsables affairistes et ripoux de la Chambre de Commerce Iranienne ont paniqué à l’idée d’un deal rapide ne leur laissant pas de temps pour fuir.

Deux jours plus tard, boycott à 100% du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé au régime sa fragilité. Rohani a renoué avec la politique de chantage à la déstabilisation régionale, mais il a échoué. Les nantis ont encore paniqué car il n’y avait pas d’issue... Via la Chambre de Commerce Iranienne, ils ont révélé que le régime avait dépensé ses rares gains pour l’année et n’avait que 2 milliard dollars en réserves soit 1 ou 2 mois avant la panne sèche... au plus tard au mi-novembre !

Mi-sept. 2013.... deux mois maximum pour survivre | Rafsandjani s’est encore posé en alternative d’un deal avec Washington en suggérant l’abandon du slogan « Mort à l’Amérique » ! Rohani a tenté de relancer sa politique de l’Escalade en annonçant que l’Enrichissement n’était nullement négociable !

La base a confirmé sa rupture par le boycott à 100% des de la semaine de fidélité des Forces de l’Ordre au régime ! Le régime a pendu 5 Hauts gradés des Pasdaran pour trahison.

Washington a proposé au régime un apaisement partiel sur le taux de l’enrichissement afin de geler les sanctions et éviter la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins régionaux. Mais le projet n’a pas pu être finalisé en raison du manque de cohésion du régime agonisant. Les Britanniques et les Russes ont contré ce dégel contraires à leurs intérêts en insistant sur des exigences qui leur avaient été imposées par Washington...

Washington a alors frappé à plusieurs reprises les garde-frontières (Pasdaran) de la région Sistan-&-Baloutchistan se trouvant à l’embouchure du Golfe Persique et abritant un important port commercial et militaire vital pour le ré-approvisionnement et la défense de leur régime. Washington insinuait ainsi qu’il pouvait provoquer un embargo de l’intérieur sans s’embarrasser des 5+1. Les mollahs ou les Chefs Pasdaran paniqués n’ont pas défendu les officiers fidèles décimés ou pris en otages lors des attaques. Au retour, ces derniers ont immédiatement cessé de participer à la propagande via leur média et surtout d’intervenir en sa faveur pour stopper diverses manifestations et une importante grève dans la région de Khouzestan qui abritent aussi l’industrie pétrolière iranienne, seule ressource du régime.

La Panique a gagné tout le monde (les politiciens et les nantis du régime). Ses dirigeants se sont tournés vers la Chine sans obtenir son soutien, mais ils n’ont pas plié car la capitulation les expose à une fin tragique. Ils ont tenté de provoquer ’Escalade (persuasive) avec un discours intelligemment anti-américain du Guide. Washington a esquivé.

Dans la foulée, les régime a été sévèrement boycotté en interne pour l’anniversaire de la prise de l’ambassade américaine (rupture de la révolution islamique avec son parrain américain). Ce qui signifiait que régime n’avait plus aucune réserves pour résister et la révolution islamique était définitivement morte. Or Washington une république islamique à sa botte en Iran ! Il a alors proposé « par respect pour le dialogue en cours » un gel du processus d’aggravation des sanctions (permettant l’accès des mollahs à à quelques milliards de revenus pétroliers bloqués par la faute des sanctions bancaires. Les dirigeants du régime n’ont pas cédé car cela ne pouvait pas l’aider, leur problème étant de pouvoir fuir le pays devenu hostile à leur égard. Les adversaires de l’hégémonie pétrolières américaines, la Grande-Bretagne et la Russie ont également dit non, la France a rejoint ce groupe !

Le régime et ses dirigeants se sont retrouvés dans une situation inédite car il n’avait plus aucun allié. Au même moment, ils ont été à nouveau ébranlés par le boycott à 100% des deuils religieux d’Achoura et aussi par la faillite de 28 des principales entreprises du pays dont la branche gazière de la Compagnie Iranienne de Pétrole. Les dirigeants du régime ont accentué leurs efforts de provocation pour forcer Washington à leur accorder une sortie sécurisée.

Plan B américain | Grâce à son pion Amano à la tête de l’AIEA, Washington a affirmé> que le régime avait par choix politique arrêté le développement de ses activités nucléaires ! Il a ainsi neutralisé les provocations du régime et justifier le gel (neutralisant donc aussi ses adversaires géopolitiques du groupe 5+1) afin de pouvoir parvenir à un accord dans les négociations prévues à cet effet à Genève et engagé le régime dans un apaisement forcé, destiné à la longue à le désarmer pour mieux le soumettre. Le régime n’a pas confirmé l’annonce d’Amano car le plan ne lui convenait pas...


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, le gouvernement Rohani a évoqué des armes capables de détruire Israël et l’Arabie Saoudite pour parvenir à une Escalade et forcer Washington à lui accorder une fuite sécurisée. Washington ciblé le siège de son ambassade au Liban. Le gouvernement a tenté de provoquer l’escalade en orchestrant un discours très hostile du Guide soi-disant « applaudi par 50,000 commandants de milice ». Washington a encore esquivé. Par ailleurs, les 50,000 miliciens en question étant une pure invention, cette approche falsifiée a seulement mis en évidence l’isolement et la vulnérabilité du régime.

Le lendemain, alors qu’une première neige annonçait un hiver rude et précoce, 2 explosions suspectes ont détruit d’importants stocks de carburants. Le régime isolé et vulnérable a accepté un accord pour avoir la paix, obtenir quelques milliards de dollars et en se disant qu’il pourrait, si sa situation s’aggravait, provoquer enfin une escalade par la rupture de l’Accord !


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Cette semaine, le régime a d’abord crié victoire, mais après l’absence de toute mobilisation pour la journée de la création de la milice Bassidj, il a repris le chemin des provocation pour parvenir à son escalade persuasive, mais craignant une aggravation interne, il a dû se montrer prudent dans cet exercice ! Washington lui a compliqué la vie en esquivant toute Escalade ! Voici le récit en images d’une semaine désespérante pour le régime agonisant et ses dirigeants piégés à tous les niveaux.

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (02.12.2013) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran e Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist.


1 - 15.11.2013
Iran : La semaine en images n°299
La semaine des grandes tromperies !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des garanties de sécurité de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile à tous les niveaux. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des britanniques, Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains.

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington et ne pouvait que rester en Iran, s’est entêté à poursuivre le projet de déviation opportuniste du régime en agonie (en combinaison avec Londres). Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, invalidé sa candidature et ont de facto rompu avec Londres avec l’idée continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui, en tant chef du Parlement, pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système.

Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition Clergé-+le Clan Larijani-+2 proches de Rohani (Zanganeh au pétrole & Zarif au ministère des affaires étrangères) qui a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. Tout d’abord, via l’AIEA, il a d’abord nié l’existence du stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme des Pasdaran et en évoquant la possibilité d’un embargo à 100%. Enfin ,il a débuté un dialogue en direct par l’intermédiaire de sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman.

Rohani a n’a pas défendu les Chefs Pasdaran menacés par Washington et il a aussi écarté le clergé et les Larijani en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité national pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah.

Le régime était en péril par ses querelles et l’éloignement du Hezbollah et de la Russie. Rafsandjani s’est posé en alternative à Rohani en accusant Assad de répression pour se rapprocher de Washington ! Le clergé a suivi la tendance. Mais les nantis ont paniqué par peur d’un deal express, aggravant la situation économique.

Rohani, mis en danger s’est rapproché de son rival Larijani (avec un projet de rapprochement diplomatique et économique avec Londres et l’Europe) qui n’a pas fonctionné. Il s’est alors approché du Chef Pasdaran Jaafari, partisan du SOUTIEN À LA SYRIE pour REGAGNER LA PROTECTION DE LA RUSSIE... Rafsandjani a demandé à son pion le Guide d’inviter les hauts gradés Pasdaran à une SOUPLESSE HEROIQUE pour bloquer l’option Rohani-Jaafari. L’appel n’a été entendu et le régime s’est retrouvé à la veille d’une explosion.

Pour calmer le jeu interne et forcer les négociations, Washington a annoncé l’application très rapide de l’embargo à 100%. Par ailleurs, a indirectement évoqué la responsabilité du régime dans les attentas du 11 Septembre, laissant planer la menace de nouveaux mandats d’arrêt tous les dirigeants ! Le régime tout en entier a reculé et a accepté le dialogue à NY en marge de l’AG de l’ONU. Les nantis et les responsables affairistes et ripoux de la Chambre de Commerce Iranienne ont paniqué à l’idée d’un deal rapide ne leur laissant pas de temps pour fuir.

Deux jours plus tard, boycott à 100% du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé au régime sa fragilité. Rohani a décidé de renouer avec la politique de chantage à la déstabilisation régionale. Mais il a échoué. Les nantis ont encore paniqué car il n’y avait pas d’issue... Via la Chambre de Commerce Iranienne, ils ont révélé que le régime avait dépensé la majorité de ses gains pour l’année et n’avait que 2 milliard dollars en réserves !

Rafsandjani s’est encore posé en alternative d’un deal avec Washington en suggérant l’abandon du slogan « Mort à l’Amérique » ! Larijani a réactivé ses dossiers de corruption de Rafsandjani pour saboter son initiative. Rohani a tenté de relancer sa politique de l’Escalade en annonçant que l’Enrichissement n’était nullement négociable !

La base a confirmé sa rupture par le boycott à 100% des de la semaine de fidélité des Forces de l’Ordre au régime ! Le régime a pendu 5 Hauts gradés des Pasdaran pour trahison.

Washington a eu peur que le régime islamique ne se disloque. Il a commencé des négociations secrètes avec Zarif, le ministre des affaires étrangères de Rohani, pour parvenir à un mini apaisement à Genève lors de la reprise des négociations sur le taux de l’enrichissement afin de geler les sanctions et éviter la chute du régime islamique nécessaire à ses desseins régionaux.

L’équipe de Rohani a proposé le deal arrangé avec les Américains pendant sa rencontre avec les 5+1 à Genève. Les chefs Pasdaran qui sont exclus des décisions du régime ont contré le deal en insistant sur leur fidélité au slogan « Mort à l’Amérique ».

Les Britanniques et les Russes ont contré ce dégel en affirmant que l’on s’écartait des exigences des 5+1 (exigences qui leurs avaient été imposées par Washington en 2007) !

La solution aurait été l’acception de l’élimination du stock d’uranium enrichi à 20%, mais le régime ne l’a pas fait car ce stock est un outil de pression et de marchandage. Par ce refus, Rohani a confirmé l’impossibilité d’un vrai apaisement, Washington ne pouvait plus éviter les sanctions et risquait de détruire le régime qu’il veut récupérer. Washington a alors frappé les troupes de garde-frontières composées d’appelés et d’officiers très fidèles des Pasdaran avant d’envoyer plusieurs émissaires vers l’Iran. Les mollahs n’ont flanché car il n’y avait aucune offre claire de garanties de sécurité.


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La semaine dernière, les Américains ont encore frappé les frontières iraniennes. Les dirigeants (mollahs ou chefs Pasdaran) ont encore fait le dos rond, mais au passage, ils ont aussi négligé de condamner Washington. Ils ont dès lors ont perdu la fidélité des officiers insolvables qui sont sur le terrain. Ils ont cessé d’intervenir en sa faveur au sein de la police ou du média FARS. Les nantis ont paniqué. Londres a rappelé que les mollahs avaient perdu la confiance de leur derniers clients asiatiques. La panique a continué à enflé ! Pour clamer le jeu, Washington a remplacé la menace de l’embargo à 100% par un embargo à 50% !

Face à la crise, Rohani s’est réfugié dans l’intimidation et la propagande. Le boycott de la journée de l’Ecolier Bassidji par les jeunes et les officiers déçus a confirmé l’inefficacité de sa démarche, ainsi que l’impopularité et le déclin du régime. Larijani s’est posé en meneur du jeu pour obtenir la direction des marchandages avec Washington. Le clergé l’a rembarré en affirmant que le Guide avait donné les pleins pouvoirs à Rohani.

Pour s’imposer comme le chef, Larijani est parti en Chine pour récupérer près de 22 milliards de dollars bloqués par la faute des sanctions bancaires américaine. Au sein du régime acculé, le clergé et Rohani menacés de perdre le privilège des négociations, ont choisi la fuite en avant en insistant respectivement sur le slogan Mort à l’Amérique et le chantage du refus du dialogue...


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Cette semaine, le régime divisé et esseulé avait 3 très gros problèmes : la panique interne, l’anniversaire de la prise de l’ambassade américaine qui ne peut plus organiser depuis 3 ans faute de troupes, le boycott prévisible du mois saint de Moharram par le peuple.

Le régime devait trouver les ressources nécessaires pour mobiliser ses partenaires étrangers et tous ses derniers compagnons pour surmonter ces 3 problèmes (panique & manifestions officielles) afin d’être au mieux de sa forme pour les négociations qui reprenaient en fin de semaine à Genève. Mais le régime n’a pas su trouver des alliés ni pu mobiliser ses derniers compagnons. La panique a gagné le régime à tous les niveaux. Washington effrayé à l’idée de la chute du régime agitateur qu’il veut récupérer pour dominer la région, lui a proposé une offre inédite de geler toutes ses sanctions ! Les autres grandes puissances y ont vue une menace pour leur avenir et ont tout fait pour contrer le rapprochement. Voici le récit en images d’une SEMAINE GEOPOLITIQUEMENT HORS NORME MAIS PAR AILLEURS ICONPGRAPHIQUEMENT RICHE EN INTÉRÊT.


1 - 17.10.2013
Iran : La semaine en images n°295
Pénuries de policiers, de confiance et de fidélité


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué « galement le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des garanties de sécurité de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile à tous les niveaux. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des britanniques, Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains..

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système. Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition Clergé-+le Clan Larijani-+2 proches de Rohani (Zanganeh au pétrole & Zarif au ministère des affaires étrangères).


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le 17 Août 2013, ce Gouvernement hétéroclite de coalition d’ex-ennemis de toujours a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi aux agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Mais Washington ne peut, pour des raisons internes et pour son image, pas pardonner des terroristes au pouvoir en Iran. Il a continué sa politique mêlant sanctions et l’apaisement avec pour commencer de nouvelles accusations de terrorisme. Les nouvelles accusations de Washington ont affolé les insolvables comme les Chefs Pasdaran, les Larijani ou encore les nantis ripoux du régime. Rohani n’a surenchéri pour les protéger.

Plus tard, quand Washington est passé à l’apaisement en envoyant en Iran son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient,
Jeffrey Feltman, Rohani a écarté le clergé et les Larijani du dialogue
en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité national pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah.

Le régime étant presque nu sans le Hezbollah et la Russie, Rafsandjani (a oublié Londres) et a accusé Assad de répression pour se rapprocher de Washington !Les nantis ont paniqué par peur d’un deal express.... Le Clergé alarmé par le jeu personnel de Rohani a vu une opportunité dans l’initiative de Rafsandjani. Rohani qui pouvait être exclu, s’est rapproché de Larijani en espérant utiliser un rapprochement diplomatique avec Londres et de nouvelles ventes de pétrole à l’Europe via le Turkménistan : pour énerver Washington. Mais le plan a échoué, confirmant l’isolement international du régime et sa propre inéfficacité. Re-panique à bord ! La bourse a chuté encore.

Rohani a alors tenté de s’approcher de la Russie au moment de l’OCS, mais Poutine a refusé son aide à ce girouette désespéré, fragilisant sa situation au sein du régime.

Les Chefs Pasdaran, dont notamment commandant Pasdaran Soleymani, ont insisté sur le SOUTIEN À LA SYRIE pour REGAGNER LA PROTECTION DE LA RUSSIE et prendre le contrôle du régime et des négociations. Rohani en difficulté avec ses amis du départ s’est approché des Chefs Pasdaran. Le Guide (pion de Rafsandjani) a proposé la STRATEGIE DE SOUPLESSE HEROIQUE aux Pasdaran refusant la ligne de Soleymani, mais les Pasdaran contactés ont choisi la ligne qui pouvait leur donner un poids et meilleur accès aux garanties de sécurité. Le régime était à la veille d’une explosion.

Washington a annoncé l’application d’une sanction à l’étude pour réduire au néant les exportations pétrolières du régime. Par ailleurs, il a indirectement évoqué par l’intermédiaire d’un juge fédéral la responsabilité du régime dans les attentas du 11 Septembre, laissant planer la menace de nouvelles sanctions foudroyantes ou encore des mandats d’arrêt tous les dirigeants ! Rohani s’est ouvert au dialogue sans que personne ne conteste ce revirement.

Le boycott du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé au régime sa fragilité. Il a décidé de renouer avec les provocations à NY pour parvenir à la crise censée amener Washington à céder. Mais Rohani n’est y pas arrivé ; provoquant par son inefficacité une nouvelle panique et une nouvelle ruée vers le dollar. Obama a parlé confirmant le maintien de sa politique de sanctions et d’apaisement. Encore panique à bord. Sur le chemin du retour, Rohani dépité a simulé un appel d’Obama, pour montrer l’efficacité de sa politique de provocation, mais il s’est vit avéré que le régime avait ouvert la porte. Les nantis y ont une grosse envie de deal de fuite du côté du régime. Ils ont encore paniqué provoquant l’émergence spontané d’un nouveau marché noir de dollar et de l’or.


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La semaine dernière
au sein du régime, tout le monde a d’abord évité tout commentaire sur « l’appel d’Obama » afin d’éviter toute polémique désastreuse. Mais finalement Rafsandjani, tenté par un deal facile avec Washington a craqué en affirmant que Khomeiny était partisan de la suppression du slogan « Mort à l’Amérique ». Ses rivaux internes, dont en premier les Larijani ont contre-attaqué en relance les procès pour corruption très pénalisant pour Khomeiny. Les nantis en froid avec le régime ont révélé que la balance Import-Export d’Iran était négatif ! Le régime se fissurait de toute part...

Washington a augmenté sa pression. Le régime pressurisé a annoncé radicalement que l’Enrichissement était non négociable, ouvrant la choix à la crise qu’il attend depuis longtemps. Washington a annoncé une « panne administrative » pour esquiver l’Escalade souhaitée par le régime et au besoin reporter les sanctions annoncées qu’il ne veut adopter de peur de perdre le régime islamique nécessaire à ses desseins. Le régime a tenté de relancer la querelle avec une manifestation anti-américaine, mais n’a pu réunir qu’une vingtaine de personnes, confirmant sa pénurie de main-d’œuvre pour ses projets de fin de vie !


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Cette semaine commençait par la Journée des Forces de l’Ordre et devait continuer avec des manœuvres urbaines, des expositions, des rassemblements sur le même thème pendant les jour suivants. Etant incapable de cet exploit, le régime a décidé de frapper fort par les images spectaculaire d’un grand rassemblement de tous les militaires autour du Guide, mais on a vite compris qu’il avait triché en maquillant des images d’archives. La panique et les divisions ont refait surface. Washington a augmenté ses menaces et ses offres de dialogue. L’équipe Rohani a renoué avec les provocations. Larijani en déplacement à Genève a contredit ce choix, mettant à l’évidence l’absence de concertations entre les divers clans du pouvoir, avant de s’aligner sur une dernière provocation de l’équipe Rohani. Voici le récit en images d’une semaine nimbée d’échecs, de ruptures, de boycotts, et de provocations ratées confirmant l’essoufflement du régime et l’inefficacité absolue de sa politique de l’Escalade dissuasive.


1 - 28.11.2009
Middle East : Where the U.S. treads, democracy does not spread

The Nobel Institute discerned its Peace Prize this year to the American President Barack Obama. This decision greatly surprised for Obama has not achieved any considerable results in world peace since in office. The Nobel’s move was then attributed to the hope that Obama’s election has risen in the world and as an encouragement in his future actions for world peace.


1 - 03.11.2009
Iran – 4 novembre : La dernière surprise des mollahs

Il y a 2 mois, le Mouvement Vert mené par Moussavi s’est mis en branle pour mobiliser les Iraniens pour manifester pendant la journée de Qods qui est consacrée à la gloire du Hezbollah, l’arme du régime pour exporter sa révolution islamiste. Nous avons été le seul groupe à informer les Iraniens pour qu’ils ne consolident pas ainsi les fondements du régime. Cet appel a été entendu en Iran, mais critiqué en Occident. La récente prise de position de Moussavi en faveur d’un refus de compromis sur le nucléaire a dissipé les doutes quant à l’appartenance politique de ce personnage. Il confirme cette appartenance en appelant les Iraniens à se mobiliser pour le 30ième anniversaire de la prise en otage de l’ambassade américaine le 4 novembre 1979 pour montrer la cohésion sociale autour de la révolution islamique.


1 - 14.12.2020
Iran : Zam, victime des circonstances !

Les autorités européennes et les médias français font état de la pendaison de Rouhollah Zam par les mollahs, décrivant Zam comme une figure centrale de l’opposition dans le soulèvement de 2017. Il n’en est évidemment rien, car il était un agent d’infiltration du régime dans l’opposition. Il avait par ailleurs échoué dans sa mission. Mais sa mort n’est pas due à son échec. Voici son parcours méconnu en Occident et pourquoi il a été tué par le régime immédiatement après le rejet des recours de Trump [1] contre Biden [2].


1 - 09.11.2008
Iran : La semaine en images n°38

L’événement de la semaine a été Obama dont l’élection a surpris les mollahs. La surprise a fait place à la déception après ses premières déclarations : le nouvel élu a évoqué son refus de composer avec le programme nucléaire iranien et le soutien au Hezbollah, deux attitudes synonymes d’une poursuite des sanctions adoptées par Bush et des offres de dialogue sous condition de rompre avec le nucléaire et le Hezbollah. Cette diplomatie rigoureuse avait sous Bush un aspect inconnu du public : des contacts secrets qui reprendront aussi, mais sans doute sans la participation d’un homme politique du régime des mollahs qui se disait l’Obama de l’Iran. Cet homme est Ali Larijani.


1 - 25.12.2008
Iran : God save son fasciste régime !

Il y a un mois, le 1er ministre britannique essayait de convaincre les Emirats Arabes Unis, principal partenaire banquier des mollahs, de bloquer les comptes personnels de ces derniers et hier, la chaîne publique britannique Channel Four a demandé à l’infréquentable Ahmadinejad à formuler des vœux de Noël pour les sujets de sa gracieuse majesté (le message devra être diffusé jeudi à 19h15). C’est l’effet magique de la volonté d’entente mutuelle irano-américaine.


1 - 11.01.2009
Iran : La semaine en images n°47

L’événement public de la semaine en Iran a été Achoura ou la commémoration de la mort d’Hussein, le troisième imam des chiites, lors de la Bataille de Karbala. Pendant cette période, les croyants se promènent en procession (Dasté) dans leur quartier, se frappant la poitrine avec leurs mains, le dos avec des chaînes ou le crâne avec des lames acérées. On organise aussi des représentations costumées de cette bataille. Le régime a cherché d’exploiter les rassemblements de fidèles en lançant le slogan Gaza est le Karbala d’aujourd’hui. Les photos montrent que le régime a échoué.




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