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5 - 20.07.2007
Iran-Irak : C’est la chenille qui redémarre !

Paolo Casaca, député socialiste portugais au Parlement européen, connait bien l’Iran. Il écrit bien et nous avons même publié un article fort bien renseigné où il rappelait la nécessité d’imposer des sanctions contre les mollahs pour les détruire afin de libérer l’Iran mais aussi le Moyen-Orient de leur emprise. Cet article si complet figure parmi les textes que nous qualifions d’essentiel.


5 - 31.03.2009
Iran-Afghanistan : Qui est l’envoyé des mollahs à La Haye

Le régime des mollahs a annoncé le nom de son représentant à la Conférence sur l’Afghanistan qui se tiendra ce 31 mars à La Haye. Il s’agit de Mohammad-Mehdi Akhoundzadeh Basti محمدمهدي آخوندزاده بسطي, le vice-ministre des affaires étrangères chargé de l’Asie qui a également représenté Téhéran à la Conférence sur l’Afghanistan organisée le 27 mars par l’OCS à Moscou.


5 - 04.10.2012
Iran : La semaine en images n°241

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani-Bahremani alias Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani (l’alter ego de Khomeiny) comme leur « parrain » et chef pour diriger le régime. Son choix a été l’usage du terrorisme islamique pour neutraliser toute tentative d’apaisement, la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et la création d’un front d’alliés anti-sanction fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or en utilisant les réserves de dollars accumulées par le Shah. Le choix du terrorisme, mais aussi la guerre contre l’Irak, a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces choix irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar. En cherchant à préserver leurs pouvoirs, les mollahs ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents parmi leurs propres subalternes (ceux d’en bas ou ceux qui devaient monter au front).

En 1989, Khomeiny était mourant : Rafsandjani pouvait sauter car d’un point de vu clérical, il n’avait aucun poids. Peu avant la mort de Khomeiny, a créé un organe nommé Conseil de Discernement. Puis après la mort de Khomeiny, grâce à ses relations familiales, il a trafiqué son testament pour nommer comme successeur un de ses pions. Rafsandjani a choisi son ami Khamenei et ce dernier a immédiatement modifié la constitution pour transférer les pouvoirs exécutif et législatif au Conseil de Discernement, c’est-à-dire à Rafsandjani. En offrant des sièges à ses gros bonnets de l’époque, il a obtenu leur accord pour ce transfert et il est ainsi devenu le patron officiel du régime. Mais il a ainsi mécontenté les grands ayatollahs écartés du pouvoir et les membres de leur clan.

A ce moment, les trésors cumulés par le Shah étaient épuisés, Rafsandjani et ses complices pouvaient perdre le pouvoir illégalement obtenu. Rafsandjani pouvait être lâché par ses complices : il a offert quelques sièges à quelques grands ayatollahs, il a alors baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami pour acheter du temps. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières dirigées par des pions ou ses enfants comme son fils Mehdi (la vedette de cette semaine) !

Cette fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé les Américains. Ils ont parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté. Pour se maintenir au pouvoir et préserver sa fortune, il a fait de nouveaux cadeaux aux mollahs affairistes et il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani, mais il a aussi pris le contrôle du pouvoir judiciaire pour se protéger contre ce nouveau venu. Enfin pour parvenir à gagner la partie, il a mis en place l’agitateur belliqueux Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le régime. Washington a renforcé ses sanctions, il a aussi été amené à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures en 2007. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Ils ont alors noué des contacts avec Reza Pahlavi, le symbole d’un régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington, ses pions et ses alliés ont commencé à évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants et membres pouvaient tout perdre : leur fortune, mais aussi la vie. Les dirigeants devaient envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé sauver le régime : il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa propre tête et sa propre fortune. Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de grandes familles du clergé qui l’ont toujours soutenu. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan). Rafsandjani a ainsi réduit le réseau déjà très limité de Larijani, mais ce dernier restait intouchable et dangereux grâce à ses dossiers sur tout le monde. Larijani pouvait aussi bénéficier du soutien politique de ses adversaires. Il pouvait créer une coalition pour le virer. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani a changé de position : il a décidé de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (couleur de l’Islam), en se disant qu’au pire, il pourrait se recycler en démocrate et intégrer le futur régime islamique souhaité par Washington. Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été mis en danger par Rafsandjani. Il devait partir. Il a accusé son fils et l’a fait partir à Londres pour sauver sa tête. Il a aussi monnayé du temps en offrant le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani. En espérant relancer sa fausse révolution depuis l’étranger avec des faux exilés, les « Ambassadeurs Verts », issus des services secrets et avec son fils.

Mais au bout d’un an, il a dû s’éclipser. Larijani a pu obtenir sa place grâce à ses dossiers, mais il n’a pas été officialisé de peur qu’il ne devient trop fort et une menace pour ses aînés. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En juillet 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le moral des derniers composants du régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé dans la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

En août 2012, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. L’absence de toute implication du régime dans les secours après un très grand tremblement de terre a Azerbaïdjan a déprimé de nombreux fidèles au régime.

Le régime a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines !

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui majoritairement dominé par les Etats-Unis. Washington a interdit à près de 75% des « Non Alignés » de participer au sommet de Téhéran, mais il a autorisé la participation réduites de quelques grands alliés qui avec son autorisation contournent régulièrement ses sanctions quand elles dépassent leur objectif (d’affaiblir les mollahs). Washington a ainsi mis en valeur l’isolement des mollahs. Il espérait les forcer à se plier à sa demande d’apaisement de normalisation des relations. Mais en l’absence de vraies sanctions, Rafsandjani et Larijani n’ont pas abdiqué. Washington a puni ce refus par le départ discret de ses grands alliés du sommet du MNA juste avant le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Par ce boycott discret montrait la possibilité de la rupture des contrats existants, Washington entendait assouplir le régime sans paniquer ses derniers compagnons. Mais en l’absence de vraies nouvelles sanctions économiques, le régime n’a pas reculé. Cependant, les opposants internes ont révélé le boycott humiliant subi par le régime au sein du MNA et ont mis ses derniers compagnons devant la possibilité de la rupture des contrats existants. Les compagnons du régime ont paniqué. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien.

La situation était aggravée. La compétition entre les deux clans rivaux pour le contrôle des négociations s’est amplifiée. La crise interne aussi. Rafsandjani a mis ses pions devant Larijani. Ce dernier a révélé la participation de Rafsandjani à un grand attentat anti-américain pour l’empêcher de dialoguer avec Washington. Le pouvoir judiciaire (dirigé par le clan Larijani) a aussi réactualisé les procès visant ses pions négociateurs dont le vice-président Rahimi, en affirmant que des verdicts (dont des exécutions capitales déjà évoquées), seront connus dans « 3 semaines », fixant ainsi la date de ce coup fatal au moment où le pion de Rafsandjani, Ahmadinejad, se trouverait à NY (pour l’Assemblée Générale de l’ONU) et aurait des possibilités infinies de négociations secrètes avec Washington.

Rafsandjani a lâché Rahimi. Le pouvoir Judiciaire a accusé Rafsandjani de blanchiment d’argent, délit puni par la saisie de tous les avoirs du coupable et dans certains cas par la peine de mort. Rafsandjani n’a pas cessé ses efforts car il a nommé ses pions à tous les niveaux notamment à la tête de l’inspection générale contre la corruption politique. Larijani a alors accusé son principal pion protecteur, Pour-Mohammadi, chef de l’inspection générale du régime, de fraude pour avertir Rafsandjani qu’il pouvait lui nuire. Rafsandjani a lâché aussi ce second important pion.

La guerre entre Rafsandjani et Larijani prenait une allure dangereuse et pouvait mener le régime islamique nécessaire aux projets régionaux de Washington vers l’explosion.

Début septembre, Washington s’est approché des grands ayatollahs qui devaient succéder à Khomeiny, mais avaient été écartés par Rafsandjani et ses amis affairistes. Mais les grands ayatollahs n’ont pas accepté un deal avec Washington car il a déjà des religieux de leur niveau dans sa poche et n’aurait aucun peine à revenir sur son accord.

Washington a alors changé d’attitude : pour punir ou intimider le régime, il a cessé de s’opposer à l’action du plus populaire opposant au régime : Reza Pahlavi. Ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale. Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays avouant de facto sa peur. La base a paniqué à nouveau, le dollar est monté de 66% dépassant les 3000 Tomans. Washington a peur que la sanction ne dépasse son objectif d’intimidation en renverse le système islamique. Il a suspendu la menace de l’opposition en réduisant l’espace d’expression à Reza Pahlavi.

Mais au même moment, le Canada, nouvel allié des Etats-Unis (car + en + partisan d’une rupture avec la Grande-Bretagne) a inscrit « le régime sur sa liste des entités terroristes », laissant supposer la saisie des très importants avoirs des dirigeants (notamment Rafsandjani) sur son territoire. Cette menace visant les dirigeants et leurs derniers compagnons a été très efficace. Rafsandjani s’est montré plus offensif pour négocier (et assurer ses arrières après la chute du régime), Larijani s’est montré plus actif pour prendre sa place et les derniers compagnons qui seront sacrifiés dans les deals au sommet ont davantage paniqué : le dollar baissé arbitrairement à 2000 tomans est remonté à 3000 Tomans.

Il y a deux semaines (mi septembre), il n’a eu aucune manifestation de la part des mollahs de base, des dizaines de milliers de Bazaris, des centaines de milliers Pasdaran ou des millions de Bassidjis en protestation contre le clip anti-Mahomet ! Cela a confirmé la rupture de ces groupes avec le régime, mais aussi avec l’Islam. Les 250 derniers jeunes nervis du régime ont eu peur de sortir. Le régime a dû se tourner vers des personnes plus âgées pour réunir environ 250 personnes à Téhéran. Ce manque de combattants a aggravé la crise interne et a amplifié les achats de dollars. Le dollar a de nouveau dépassé les 3000 tomans.

On était alors à la veille de célébration de la création de l’armée de terre, la force aérienne et de la marine des Pasdaran. A cette occasion, le régime doit réunir des élèves officiers autour du Guide, mais il n’y arrive plus depuis plusieurs années. Puis le régime devait organiser un grand défilé pour la célébration de la « Défense sacrée de la révolution islamique » (pendant la guerre Iran-Irak), il n’y arrive également plus depuis plusieurs années. La situation pouvait s’aggraver à chacun des deux rassemblements boycottés par les troupes. La crise de confiance pouvait s’amplifier et provoquer une nouvelle hausse du dollar qui aurait entraîné une panique générale.

Ultérieurement, le régime avait programmé le rassemblement des élèves officiers autour du Guide sur une base éloignée dans le nord du pays de Téhéran pour limiter la visibilité du boycott, mais devant les risques accrus de panique, la semaine dernière, il a pris une mesure préventive pour la crise : il a reconnu une hausse à 2600 tomans avant de forcer les agents de change à afficher le dollar libre à 2000 tomans. Puis, le régime a très discrètement relevé le taux officiel de 1200 à 2500 tomans (soit une hausse de 100%) : le dollar officiel est devenu plus cher le dollar libre pour nier la crise et limiter l’impact de la nouvelle hausse attendue. Par la suite, en niant le vrai taux et en ne reconnaissant qu’une hausse à 2600 tomans, le régime se donnait les moyens d’annoncer une hausse de seulement 4% pour en finir avec la panique.

Mais la semaine dernière, Washington a annoncé le début de ses manœuvres anti-mine dans le Golfe Persique pour contester l’autorité et les menaces au régime juste au moment du rassemblement des élèves officiers autour du Guide dans le nord du pays. Le régime devait programmer une démonstration de force dans le sud du pays. Il n’a rien fait. De plus, on a surtout vu des vétérans autour du Guide. Ce qui a confirmé l’absence de nouveau recrutement. Ce qui a montré son manque de combattants. La crise a redémarré. Les gens ont alors découvert la manipulation opérée sur le taux officiel du dollar. Ils l’ont interprété comme la preuve de manque de devises de la Banque centrale Iranienne (BCI). La ruée vers le dollar s’est alors amplifiée, le dollar baissé arbitrairement à 2000 tomans est monté d’au moins 90% dépassant 3400 tomans !

Larijani a alors partiellement annulé sa mesure sur le dollar et il a parlé de la reconstruction d’Azerbaïdjan pour se montrer amical et il a tenté de simuler mollement l’unité avec le clan Rafsandjani, mais ces annonces ou initiatives n’ont pas fait revenir les compagnons du régime à ses côtés. Il est devenu certain que personne n’y croyait. Trois jours plus tard, en fin de la semaine dernière, le régime devait, mais n’a pas pu organiser son défilé militaire annuel de 4 heures avec les Pasdaran et les Bassidjis la célébration de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique (pendant la guerre Iran-Irak) : faute de participant, le défilé n’a même duré que 45 minutes !

Cette semaine, à ce moment où tout semblait perdu, le régime boycotté par ses troupes devait encore organiser de nombreuses manifestations, rassemblements, expositions ou conférences autour et avec les vétérans de la guerre Iran-Irak à l’occasion de la « Semaine de la Défense Sacrée de la Révolution Islamique ». Ils devaient aussi montrer ses vétérans chez les Guide ou encore organiser de nombreuses manoeuvres avec les jeunes recrues pour montrer la relève était assurée pour une nouvelle « Défense Sacrée de la Révolution Islamique menacée par la guerre économique de Washington ! »

Par ailleurs, l’année dernière, dans le même genre de situation, le régime avait lancé une Grande conférence sur l’Eveil de l’Islam, il devait, mais ne pouvait pas renouveler l’expérience en raison de son hostilité au mouvement islamiste syrien !

Enfin au dernier jour de la semaine, le régime devait aussi organiser en grande pompe l’anniversaire d’Emam Reza à Mashad alors que cette ville est désormais l’une des plus hostiles à l’islam et au régime.

De fait, le régime avait besoin d’un flot permanent de diversions médiatiques intéressantes mais pas anxiogènes pour détourner l’attention de son incapacité à mobiliser sans provoquer plus de crise.

Par ailleurs, Ahmadinejad, le pion de Rafsandjani, devait décoller avec une armée de 160 conseillers pour New York afin de participer à l’Assemblée Générale de l’ONU. Chacun pouvait se douter qu’il y allait vers ses conseillers pour commencer à flirter avec les Américains . Larijani pouvait déclencher des processus d’arrestation contre Rafsandjani pour l’empêcher de vendre le régime en évoquant la nécessité d’une ouverture pour obtenir des garanties pour lui-même et ses pions.

Immédiatement, Fereydoun Abbassi-Davani, un des responsables du programme nucléaire des mollahs (sanctions par l’ONU), a dit que lui et ses collègues avaient souvent « menti sur leurs progrès nucléaires » pour échapper aux sanctions. Le régime a ainsi insinué qu’il était proche d’avoir la bombe. Le régime parle souvent de ses progrès nucléaires pour provoquer une escalade guerrière pour mettre en avant sa capacité de fermer le détroit d’Ormuz et provoquer un grand choc pétrolier afin de contraindre Washington à abandonner ses pressions. Rafsandjani lui-même avait utilisé le thème des « mensonges délibérés sur le nucléaire » en 2005 puis en 2007, mais cette fois, Keyhan, le principal journal iranien (proche de Rafsandjani), a qualifié les insinuations de Fereydoun Abbassi-Davani de mensonges car elles pouvaient empêcher une le dialogue souhaité par Rafsandjani. En revanche, Larijani est resté silencieux à propos de ces insinuations exposant le régime à plus de sanctions. Il était clair qu’il avait utilisé ces insinuations pour neutraliser les négociations souhaitées par Rafsandjani.

Washington, qui a toujours esquivé ce genre d’insinuations ou de provocations, a cette fois saisi la balle au bond pour annoncer la poursuite de sa guerre économique contre le régime. Le Sénat américain a adopté une résolution autorisant Obama à « tout entreprendre sauf des frappes militaires pour empêcher la république islamique d’Iran d’avoir la bombe ». En mettant en avant l’opposition à des frappes, Washington a privé le régime de l’escalade qu’il souhaite pour neutraliser ses sanctions.

Cela ne laissait qu’une seule solution au régime : périr ou négocier une sortie. Rafsandjani devait donc nécessairement tenter une ouverture à NY via à Ahmadinejad à moins que ce ne soit l’inverse avec une relance directe des Américains sur place. Rafsandjani devait se protéger contre ses adversaires internes pour qu’ils ne se liguent pas contre lui.

On a alors soudain annoncé le retour de son fils Mehdi de Londres « pour passer devant la justice afin de répondre à l’accusation d’action contre la sûreté de l’Etat ! » Rafsandjani a rapatrié son fils et l’a mis en gage (en cage) au moment du départ de ses pions négociateurs pour NY afin de rassurer ses adversaires qu’il n’allait pas les lâcher !

Larijani n’a guère commenté directement ce retour, idem son frère qui dirige le pouvoir judicaire. Ils ont pesé par leur silence anxiogène. Mais on a vu le grincheux, Ali Larijani sourire. .

Au cours de cette semaine très mouvementée et très tendues, Rafsandjani a néanmoins tenté de flirter avec Washington, on a immédiatement puni son fiston !


Voici la chronique d’une semaine charnière hors du commun avec des images très intéressantes montrant l’état d’esprit interne du régime et de ses acteurs, mais aussi le nombre et la qualité de troupes qui leur restent encore fidèles.



4 - 30.07.2009
Iran-Irak : Règlements de comptes concertés à Achraf

Selon les Moudjahiddines, le camp Achraf (leur base irakienne) a été attaqué mardi matin par deux divisions chiites de la police irakienne pour satisfaire le régime des mollahs. Les Irakiens affirment vouloir reprendre ce bout de leur territoire national. Les Américains restent impassibles, mais rappellent la nécessité d’un traitement humanitaire pour les habitants du camp. Chacune des affirmations est vraie. | Décodages |


4 - 14.01.2009
Iran : Washington couvre les mollahs de cadeaux !

La guerre de Gaza a démontré l’absence de capacité de nuisance des mollahs. Téhéran a été dépossédé de son joker face aux Etats-Unis. Il y a des tensions entre l’Iran, le Hamas et la rue Arabe. Téhéran avait peur pour son avenir au point qu’il a exhumé <font color="blue" une nouvelle fois la candidature de Khatami. Ses craintes sont désormais dissipées car l’Amérique vient de lui apporter la preuve par trois qu’elle tient encore à une entente avec ce régime (et à sa survie).


4 - 20.01.2009
Iran : En Irak, les mollahs adoptent la prudence face à Obama

Alors qu’il y a à peine 5 jours, le Pentagone évoquait « une influence néfaste » du régime des mollahs en Irak, Movafagh Al-Rabiï, le conseiller en sécurité nationale du gouvernement Irakien est arrivé hier à Téhéran pour « saluer leur rôle positif et faire une nouvelle offre de coopération » entre la république islamique d’Iran et le très pro-américain gouvernement d’Irak. Pour appâter les mollahs, il a également informé Téhéran de la décision irakienne de chasser très rapidement les Moudjahiddines du Peuple de ce pays.


4 - 11.10.2012
Iran : La semaine en images n°242

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Le signe § donne droit à des tiroirs d’infos.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation et d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Ce plan n'a pas bien fonctionné car Washington avait toujours peur que le régime islamique chute car il n'a jamais aidé les opposants laïques, le peuple ou des milliers de miliciens effarés par le régime qui ont cessé de le soutenir en boycottant très rapidement ses manifestations officielles ou en nouant des contacts avec le fils aîné du Shah d'Iran, le prince Reza Pahlavi, souvenir d'un régime modéré qui avait oeuvré pour la grandeur du pays et le confort de ses habitants. Le plan d'affaiblissement et d'intimidation des mollahs a également échoué car Washington a souvent laissé de nombreux partenaires contourner les sanctions pour adoucir leur effet quand il estimait qu'elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu'il veut récupérer. Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l'agonie du régime et a amplifié l'opposition et la dissidence. Rafsandjani, le patron de facto du régime, a été de nombreuses fois mise en difficulté : pour se maintenir, il a dû partager le pouvoir avec des rivaux comme Larijani avant de le priver de tout accès aux négociations avec Washington pour être certains de bénéficier de garanties de sécurité afin d'assurer assurer sa survie et sa fortune au-delà du régime. Cela a poussé Larijani vouloir éliminer Rafsandjani et ses vrais alliés en révélant les secrets de leur enrichissement par toute sorte de corruption. Ce coup d'Etat a été avorté, mais il a révélé Larijani comme un fou furieux prêt à tout. § 1.


Plan d'affaiblissement et d'intimidation du régime des mollahs & les évolutions de la guerre entre Rafsandjani et Larijani. En 1979, selon Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en tuant les élites, en s’appropriant les grandes industries et la compagnie iranienne de pétrole. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Ali Akbar Hashemi-Rafsandjani-Bahremani alias Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets pour éliminer les adversaires politique ou économiques (comme les grands ayatollahs dirigeants le clergé, son propre beau-frère Montazéri, le patron de la loge maçonnique du clergé ou entre l'ayatollah Mottahari, le beau-père de Larijani). Le Régime était économiquement affaibli et politiquement très divisé.

Mais beaucoup de mollahs de bas niveau et de nervis bénéficiaient des éliminations de Rafsandjani. Ils ont accepté son appétit et sont devenus ses alliés. Ces adversaires ont dû aussi l'accepter comme leur «parrain». Devenu le patron de facto du régime, conformément aux attentes des Britanniques et dans ses propres intérêts, il s'est mis à utiliser le terrorisme islamique pour refouler toute tentative d’apaisement. il a utilisé la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et d’une guerre régionale pour intimider Washington et il a créé d’un front européen anti-sanction par l’importation massive de produits européens à prix d’or grâce aux réserves de dollars accumulées par le Shah. Les Britanniques ont relancé leur économie et l’Iran a perdu ses richesses. Le choix du terrorisme, mais aussi la guerre contre l’Irak, a vite fait montrer le prix des protections diplomatiques achetés à coup de contrats auprès des Européens. En peu de temps, ces choix irresponsables ont ruiné le pays et détruit la production iranienne, désorganisant l’économie intérieure, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles y compris au Bazar (qui a toujours commercialisé la production iranienne). En cherchant à préserver leurs pouvoirs, les mollahs, les affairistes et les nervis liés à Rafsandjani ont, en fait, généré un grand front interne de mécontents parmi leurs propres subalternes (ceux d’en bas ou ceux qui devaient à cette époque monter au front).

En fait, Rafsandjani et ses complices n’ont cessé de ruiner le pays et augmenter le malaise interne. Rafsandjani s’est aussi retrouvé en difficulté. En 1989, Khomeiny était mourant : Rafsandjani pouvait sauter car d’un point de vu clérical, il n’avait aucun poids. Peu avant la mort de Khomeiny, a créé un organe nommé Conseil de Discernement. Puis après la mort de Khomeiny, grâce à ses relations familiales, il a trafiqué son testament pour nommer comme prochain guide un de ses pions nommé Khamenei. Dès son accession au pouvoir suprême, ce dernier a modifié la constitution pour transférer les pouvoirs exécutif et législatif au Conseil de Discernement, c’est-à-dire à Rafsandjani. En offrant des sièges à ses gros bonnets de l’époque, ce dernier a obtenu leur accord pour ce coup d'Etat interne.

A ce moment, les trésors cumulés par le Shah étaient épuisés, Rafsandjani et ses nouveaux complices pouvaient perdre le pouvoir illégalement obtenu. Rafsandjani a composé avec ses adversaires politiques notamment Ali Larijani qui disposait d’un clan a ainsi obtenu la direction des médias du régime et du Hezbollah. Rafsandjani a aussi baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des mollahs-affairistes pour s’approprier le marché intérieur, ce qui encore plus défavorisé les Bazaris traditionnels ‘aujourd’hui dans la rue)

Rafsandjani a aussi joué la carte de l’apaisement diplomatique avec son ami Khatami (un de ses ex-agents des services secrets des Pasdaran). Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières dirigées par des pions ou ses enfants comme son fils Mehdi!

Cette fuite en avant a totalement ruiné le pays sans neutraliser les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé les Américains. Ils ont parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani était à nouveau en difficulté : il a partagé certains monopoles avec des rivaux économiques. Larijani a obtenu la direction des négociations nucléaires avec Washington, mais aussi le droit de nommer ses lieutenants à des vice-présidences clefs dans le pétrole, le commerce extérieur ou le ministère de l'intérieur. En revanche, Rafsandjani a demandé et obtenu de Khamenei le contrôle du pouvoir judiciaire pour se protéger contre les nouveaux venus. Enfin pour parvenir à gagner la partie contre les Américains, il a mis en place Ahmadinejad (un autre de ses ex-agents de renseignement), pour radicaliser ses menaces. Mais cela aussi n’a pas sauvé le Régime. Washington a renforcé ses sanctions et s'est mis à évoquer des frappes punitives.

1ères Ruptures des subalternes. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne était rapidement apparu chez les miliciens de base : ces gens ont vite lâché le régime en cessant de participer aux manifestations officielles. Très rapidement, le régime a instauré le licenciement pour les fonctionnaires ou l’expulsion pour les étudiants pour enrayer ce boycott interne, mais avec la montée du chômage et la nécessité de chacun d’avoir plusieurs jobs pour survivre, la menace licenciement a perdu de sa force. Le régime a dû attirer les gens dans ses manifs avec la promesse de distribution d’aides alimentaires sur place. A cette époque, les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak ont commencé à contacter Reza Pahlavi, le symbole d’un Régime qui avait propulsé l’Iran vers de grandes réussites. Le Régime a remplacé ces dissidents par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné quelques années de délais, mais les nouveaux venus ont été rapidement confrontés à la réalité que l’avenir était compromis avec des terroristes affairistes au pouvoir. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le Régime avait ses clans, aucune action n’était possible.

En 2007 quand, Washington et ses alliés ont commencé à
évoquer très régulièrement l’option militaire, les mécontents devaient agir. Dans ce pays très sécuritaire et, par peur de représailles les dissidents ont fait le choix tactique de boycotter le Régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du Régime l’ont également lâché. Le Régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à casser ce boycott.

Avec ces ruptures de facto dès 2008,, le Régime a été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants et membres pouvaient tout perdre : leur fortune, mais aussi la vie. Rafsandjani et ses amis devaient envisager de négocier avec les Américains pour quitter paisiblement le pouvoir en échanges de garanties de sécurité pour eux-mêmes. Rafsandjani a alors démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa propre tête et sa propre fortune.

Pour bénéficier des mêmes avantages exclusifs, Larijani a décidé de renverser Rafsandjani et ses alliés en révélant les détails de leur corruption. Rafsandjani et les grands noms du clergé éclaboussés par cette affaires ont neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan). Rafsandjani a ainsi réduit le réseau déjà très limité de Larijani, mais ce dernier restait intouchable et dangereux grâce à ses dossiers sur tout le monde. Larijani pouvait aussi bénéficier du soutien politique de ses adversaires. Il pouvait créer une coalition pour le virer. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani a alors tenté de sauver le régime et sa peau avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’islam). Ce projet réalisé avec l’aide de la BBC a échoué car le peuple a profité de l’occasion pour contester le régime et les Pasdaran ou Bassidjis de base ont massivement laissé faire la contestation, montrant de facto leur adhésion à la contre-révolution. Le régime a été dévalorisé, réduit à ses dirigeants et les éléments insolvables qui n’ont pas d’avenir après sa chute. Il s’est maintenu grâce à l’absence de soutien de Washington aux opposants et la participation de la principale chaîne américaine en persans à la diffusion des rumeurs intimidantes de répression concoctées par le régime. Mais Rafsandjani avait tout de même failli renverser le régime : pour rester en place, il a dû céder le pouvoir judiciaire au clan Larijani (le pouvoir des arrestations pour que ses projets ne puissent pas à nouveau déraper et mettre en péril le système). Mais Rafsandjani a pris de nouveaux risques avec des nouveaux slogans pour attirer le peuple dans la rue sous sa bannière Verte.

Finalement au bout d’un an de risques et d’échecs, il a dû s’éclipser. Larijani a pu obtenir sa place grâce à ses dossiers judiciaires sur ses collègues, mais il n’a pas été officialisé par ses rivaux de peur qu’il ne devient une menace pour eux. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion officieuse, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du Régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, les Pasdaran ont laissé le peuple célébrer l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne et laïque. Les derniers compagnons du Régime ont estimé que le Régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient à tout moment demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Beaucoup des cadres du régime ont pris leur distance et ont rejoint le camp du boycott et les hommes d’affaires du Régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces retraits de devises et la rupture des cadres (notamment les députés) ont affaibli davantage le Régime. Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler les marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, la panique interne afin d’épuiser le moral général du Régime.. Le Régime était économiquement condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le Régime de 50% de ses revenus.

Dernière ligne droite ! La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers le dollar. Le régime n’a pas injecté de dollar sur le marché. Les derniers compagnons du régime (les hommes d’affaires et les insolvables) ont conclu à la faillite de la Banque centrale Iranienne (BCI). Il y a une peur panique de pénurie car le pays ne produit plus rien depuis des années. Ils ont paniqué : ils se sont rués vers les magasins d’alimentation. Le pays tout entier a basculé dans la pénurie. Les plus démunis ont laissé éclater leurs rancoeurs et ont basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés. Le régime n’avait plus les moyens de se défendre ou rassurer ses derniers compagnons. De nouveaux boycotts internes de grands événements officiels ont confirmé son isolement et ont donné lieu à des nouvelles paniques internes : ses associés ont repris leurs achats de dollars pour quitter le pays au plus vite. Rafsandjani a alors donné des signes de vouloir négocier avec Washington. Pour l’empêcher, Larijani n’a pas arrêté ses pions car cela risque d’entraîner des remous fatals au régime. Larijani ne pouvait que l’intimider : le Pouvoir Judiciaire a réactualisé les procès visant les membres du gouvernement par lesquels Rafsandjani domine le jeu des négociations. La date de la publication des verdicts a été fixée au moment où Ahmadinejad allait se trouver à NY (pour l’Assemblée Générale de l’ONU) et aurait des possibilités infinies de négociations secrètes avec Washington.

Contexte du voyage d’Ahmadinejad à N-Y et nouvelles passes d’armes déstabilisantes entre Larijani et Rafsandjani. il y deux semaines, le régime devait organiser une semaine d’évènements dédiés à la « Défense sacrée de la révolution islamique » (le devoir officiel des Pasdaran). Le Régime devait organiser entre autres de nombreux défilés militaires, mais il n’y est point arrivé. La panique a refait surface : le dollar baissé encore arbitrairement à 2000 Tomans est remonté d’au moins 90% dépassant 3400 Tomans !

Tout de suite après, Ahmadinejad, le pion de Rafsandjani, devait décoller avec une armée de 160 conseillers pour New York afin de participer à l’Assemblée Générale de l’ONU. Larijani devait annoncer les verdicts pour l’empêcher de négocier avec les Américains. Mais, il n’y a pas eu de verdicts, en revanche, Mehdi Hashemi, le fils de Rafsandjani, est revenu en Iran « pour passer devant la justice afin de répondre à l’accusation d’action contre la sûreté de l’Etat ! » Rafsandjani rapatriait son fils et le mettait en gage (en cage) au moment du départ de ses pions négociateurs pour NY afin de rassurer ses adversaires qu’il n’allait pas les lâcher !

Pour ruiner davantage toute possibilité de dialogue, Larijani a également annoncé des progrès nucléaires, insinuant que le Régime était proche de l’acquisition de la bombe nucléaire. Washington, qui a toujours esquivé ce genre d’insinuations, a cette fois saisi la balle au bond pour annoncer la poursuite de sa guerre économique contre le Régime. Le Sénat américain a adopté une résolution autorisant Obama à « tout entreprendre sauf des frappes militaires pour empêcher la république islamique d’Iran d’avoir la bombe ». En mettant en avant l’opposition à des frappes, Washington a privé le Régime de l’escalade qu’il souhaite pour internationaliser le conflit et obtenir des soutiens diplomatiques des pays redoutant le guerre dans le Golfe Persique..

Cela ne laissait qu’une seule solution au Régime : périr ou négocier une sortie douce. Rafsandjani n’a pas rapatrié son fils et il a tenté une ouverture à NY via à Ahmadinejad lors d’une interview par l’évocation d’une normalisation des relations bilatérales !

Les Britanniques n’ont pas apprécié cette trahison : alors que d’ordinaire, ils s’opposent aux sanctions et demandent la poursuite d’un dialogue, ils ont exigé des sanctions fortes contre le Régime. Larijani a également vu rouge : il a arrêté la fille de Rafsandjani et a évoqué l’arrestation de plusieurs de ses lieutenants et garde du corps politiques. Rafsandjani a alors rapatrié son fils, mais sans dénoncer l’ouverture opéré par son pion Ahmadinejad. Rafsandjani jouait le tout pour le tout car il estimait que le régime qu’il a dirigé est désormais fichu. La panique a de nouveau gagné les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar qui selon notre estimation a propulsé la devise américaine au-delà de 4000 Tomans . Les gens du régime étaient sur le point de tout lâcher.

A la fin de la semaine dernière, Rafsandjani a reculé en faisant dénoncer l’ouverture par certains de ses pions puis par son ami le Guide. Les Britanniques ont cessé leurs demandes de sanctions par ce revirement et Washington a encore souligné sa volonté de dialogue, mais la crise a persisté car le régime ne montre aucun signe rassurant : il est de plus en plus divisé et ses gros bonnets oeuvrent pour assurer leur survie post-chute !

Pour calmer la panique, le régime a annoncé le « rassemblement de 20,000 miliciens devant le Commandant des Pasdaran, Jaafari, pour des manœuvres sécuritaires » et le régime a promis « le recrutement de 100,000 autres combattants dans les semaines pour compléter le dispositif anti-émeute ». Mais les photos de ce rassemblement ont montré que le régime et ses chefs n’avaient pas 20,000 combattants fidèles mais uniquement une centaine de miliciens vieillissant.

Cette semaine, le régime devait célébrer la « Semaine des Forces de l’Ordre », pendant laquelle il doit organiser de nombreux défilés ou manœuvres sécuritaires dans les villes !

En l’absence de troupes dont il parle si souvent, le régime a été frappé d’amnésie : il a oublié de parler de sa fameuse « Semaine des Forces de l’Ordre ». S’attendant à une forte panique, à une folle ruée vers le dollar et aussi des départs précipités, en fin de la semaine, le régime a annoncé le blocage de tous les comptes en devises pour retenir ses serviteurs ou les dissuader d’acheter des dollars et étaler à la vue de tous leur malaise.

Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage. Le dollar a atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces, mais on n’a vu aucun milicien au Bazar. Chacun a constaté son impuissance. Incapable de faire pression sur les siens, pour geler la hausse, il s’est attaqué aux revendeurs bazaris en incendiant une importante section du Bazar ! Les Bazaris qui sont depuis longtemps malmenés par le régime ont profité de son impuissance sécuritaire pour manifester leur mécontentement : ils ont commencé une grève illimitée qui a ébranlé le régime à tous les niveaux.

Le régime a tremblé. L’Occident, qui profite des cadeaux pétroliers du régime, a aussi tremblé : le représentant iranien de l’AFP a annoncé la présence massive des miliciens dans les rues pour nier la gravité de la situation du régime et afin que les populations occidentales qui souhaitent aussi la fin du régime islamique ne se mobilisent pas pour aider cette grève. Voici le récit incroyable et les images encore plus incroyables pour rétablir la vérité sur cette contestation, sur l’impuissance du régime et l’urgence d’aider les Iraniens. Voici les images d’une semaine exceptionnelle pour les mollahs et leurs opposants.


4 - 09.04.2006
Le régime des mollahs pointé pour les assassinats des opposants

Un juge suisse a délivré un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien ministre de l’information de la république islamique Ali Fallahian sous la présidence de Rafsandjani. ce dernier est spus mandat d’arrêt int. depuis 1997.


4 - 24.10.2008
Iran : Intimidation européenne via les Moudjahiddines

Les Moudjahiddines du peuple sortiraient de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne ? Beaucoup d’Iraniens se posent cette question avec horreur.


4 - 04.01.2009
GAZA IS PART OF AN AMERICAN HAGGLING WITH IRAN

© IRAN-RESIST.ORG – Jan 04 2009 | Nouri Al Maliki, the Iraqi Prime Minister, arrived to Teheran yesterday, day of the land offensive against Gaza, for a visit that was initially programmed on the 27 December, one day before the Israeli offensive in Gaza. Such visit is a new attempt from the Bush administration to enter into an agreement with Teheran before the arrival of Obama into the oval bureau. | Chronological decoding |




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