La candidature est un élément central des élections en Iran. Chaque élection donne lieu à un ballet incessant de candidatures, de disqualifications de certains candidats, de batailles pour annuler ces disqualifications et des repêchages de dernière minute. Ce spectacle animé par les médias et les grandes figures du régime remplace les débats d’idées.

Au pays des mollahs, les électeurs votent en fait pour des candidats inconnus aux programmes très flous, mais jamais personne au sein du régime ou parmi ses nombreuses familles de dissidents ne critique ces procédés qui incarnent parfaitement l’artificialité du processus démocratique en Iran. En fait, les Iraniens boycottent massivement ces élections sans enjeux, mais personne n’en parle, les médias et les faux dissidents restent focalisés sur le ballet des candidatures ! Il s’agit en fait d’un spectacle organisé par les médias du régime pour les interlocuteurs étrangers du régime. Ce spectacle a deux objectifs : prétendre que ce régime est une démocratie (donc fréquentable) et faire valider par le peuple les orientations choisies par les mollahs fondateurs du régime.

Cependant, ces orientations sont secrètes et l’un des éléments fondateurs du régime est de préserver ce mystère. C’est ce qui explique le flou délibéré maintenu sur la participation des candidats dit modérés ou encore sur les programmes. Cela fait des années que le régime joue ce jeu. Aujourd’hui, il est face à un conflit interne, il veut continuer ce spectacle où tout est flou pour avoir les mains libres, et de toutes part ses partenaires commerciaux qui sont aussi ses interlocuteurs dans la crise nucléaire le pressent de remettre Khatami le modéré à la présidence. C’est ce qui nous vaut ce come-back médiatique d’un Khatami qui se dit « hésitant et en train de mesurer le pour et le contre pour s’engager ».

Nous sommes donc dans un schéma de ballet des candidatures qui permet d’éviter des débats de fond tout en maintenant le flou nécessaire au régime quant à un retour de la modération. Les mollahs entendent peut-être négocier ce retour avec les Américains.

Pour assurer le spectacle, Khatami a d’une part évoqué ses doutes personnels et d’autre part des impératifs de son parti. Il a déclaré que « les réformateurs devaient surtout choisir un candidat non polémique pour ne pas susciter un front de refus, tout en précisant immédiatement après que sa candidature était très polémique ».

Dans les prochains jours, nous aurons droit à des interventions de ses collègues sur l’opportunité de sa candidature, et à un débat dans les médias sur le contenu de cette candidature. On assure ainsi le spectacle sans temps mort en espérant le deal avec Obama.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Bourde | Dans le feu de l’action, notre champion en flou a fait une gaffe : il a dit que les obstacles à sa candidature n’étaient pas d’ordre matériel mais humain (résistance des conservateurs qui n’auraient pas compris l’enseignement de l’Imam Khomeiny), « car figurez-vous que j’ai géré ce pays pendant 8 ans avec un baril à 9 dollars ! »

On devrait lui dire merci car la moyenne des prix du baril de 1997 à l’été 2005 a été de 35 dollars et non 9 dollars. Par cette bourde, Khatami a confirmé que le régime ne vend pas le pétrole iranien au prix du marché mais au quart de sa valeur par le procédé infâme du Buy-back qui consiste à vendre des droits d’exploitation à des compagnies étrangères.

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