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6 - 27.09.2013
Iran : La semaine en images n°292
Rohani, la girouette barbue et ventrue !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, devait neutraliser cette guerre économique. Sa première tentative a été une politique de crises régionales et de terreur qui a entraîné la rupture des jeunes Pasdaran. Rafsandjani a alors opté pour une fausse modération pour calmer ces ruptures et calmer Washington. Mais il ne réussi sur aucun des deux plans. Il a enfin tenté une (fausse) révolution de couleur (le Mouvement Vert) pour améliorer l’image du régime et amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani avant de tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Mais Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer mou et peut-être un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite.

Pour y obtenir leur place, les Chefs Pasdaran ont aligné des provocations verbales anti-américaines susceptibles de perturber le dialogue à venir. Ali Larijani a fait mieux en mettant en avant sa capacité de rejeter les choix de Rohani par le Parlement et pu obtenir des postes clefs de surveillance du système. Le clergé a aussi dû renoncer au ministère des affaires étrangères et l’accordant à un ami de Rohani, Zarif que l’on peut qualifier de neutre (car issu du clan Rafsandjani). Ce 1er Gouvernement de Rohani formée d’une coalition Clergé-Larijani-amis de Rohani a été contesté par tous les exclus alors que la contestation internes étaient amplifiée. Rohani a paniqué. Il a essayé de relancer son joker le Mouvement Vert avec un soi-disant engagement de cette fausse opposition en faveur de l’écologie, mais le peuple n’a suivi. Larijani a alors rapidement voté la confiance aux principaux ministres pour permettre le débuts des marchandages avec Washington.


© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le 17 Août 2013, Rohani a débuté les marchandages en annonçant une nombre élevé de centrifugeuses en marché, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 (soit la quantité nécessaire après un enrichissement important pour produire 3/6 bombes nucléaires selon les modes de calculs)... pour mettre Washington devant l’escalade et un risque de disparition du système islamique nécessaire à ses intérêts, afin de le forcer à lui accorder le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi aux agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Washington qui pour des raisons internes et pour son image ne peut pas pardonner des terroristes a redoublé de pressions sur le régime. Mais cela a augmenté la panique interne. Washington a tenté d’amadouer le régime par des cadeaux diplomatiques. Mais ces derniers l’opération de séduction n’a rien donné car le régime est encerclé et doit uniquement trouver une porte de sortie sécurisée.

Washington a alors insisté sur sa capacité d’arrêter divers dirigeants pour terrorisme. Les insolvables dont les Chefs Pasdaran ou les Larijani ou encore les nantis ripoux du régime s’attendaient à un surenchère du côté de Rohani, mais ce dernier n’a rien dit. Ils en ont conclu qu’il était prêt à les sacrifier dans ses marchandages avec Washington. Larijani s’est montré très agité et a tenté de renforcer son réseau judiciaire pour renverser le clergé pour détournement de fonds publics.

Washington alarmé par cette nouvelle guerre interne susceptible de détruire le système islamique nécessaire à ses desseins a envoyé son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman en Iran pour un dialogue direct sur le nucléaire et la Syrie. Rohani a exclu Larijani du dialogue en confiant les négociations exclusivement à son ami Zarif. Larijani a continué à s’organiser contre le clergé. Par ailleurs, pendant ce dialogue avec Feltman, le régime a aussi omis de soutenir sérieusement la Syrie. La Russie a privé définitivement le régime des S-300. Les Syriens, mais aussi le Hezbollah, qui est devenu un élément pivot de la scène politique et militaire du Liban et n’a plus besoin des mollahs, ont tout simplement oublié de l’intégrer à leurs communications.

Le régime étant presque nu sans le Hezbollah et la Russie, Rafsandjani (a oublié Londres) et a accusé Assad de répression pour se rapprocher de Washington ! Le Clergé, les Chefs Pasdaran et les Larijani n’ont pas protesté, attendant de voir ce que dirait Washington. Les nantis ripoux ont cru à une banqueroute du régime et par peur qu’on les sacrifie, ils ont commencé à vendre leur action pour acheter le maximum de dollars et fuir. La bourse a commencé une chute qui n’en finit pas. Mais in fine, l’initiative de Rafsandjani n’a rien donné. Larijani a alors protesté contre lui, mais pas le clergé. Larijani a conclu à un rapprochement du clergé avec Rafsandjani pour aller dans son sens. Etant exclu du système, Larijani a tenté de déstabiliser le clergé par une vive critique de sa mainmise nuisible sur 25% des revenus du pays via le principe de la donation pieuse de Waghf. Rohani, le choix présidentiel du clergé n’a pas critiqué cette attaque. Le clergé en a conclu que son poulain jouait sa propre carte en combinaison avec Larijani ! L’opposition commune de Rohani et Larijani à la nomination du fils de Rafsandjani à la mairie de Téhéran a confirmé le rapprochement. Cette nouvelle guerre interne a amplifié la panique des nantis, la bourse a encore chuté.

Rafsandjani dépité avait révélé que Rohani avait en cachette pris des rendez-vous pour négocier secrètement avec les Américains et les Britanniques en marge de l’AG de l’ONU !

Rohani a alors changé de ligne et a envoyé son nouvel Ami Larijani au Turkménistan fournisseur de gaz à l’Europe pour un contournement des sanctions américaines avec les Européens via le Turkménistan, mais ce pays n’a pas marché.


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La semaine dernière
a commencé par la bourse encore en chute libre sous l’effet des ventes opérées par les nantis ripoux désirant fuir le régime en naufrage.
- Washington a annoncé des sanctions contre les opérateurs iraniens de vente secrète de pétrole à l’Europe. Le clergé a condamné tout dialogue avec Washington. La panique a continué. Le boycott de la naissance de Fatimah et d’une plusieurs cérémonies politiques ont confirmé l’effondrement du nombre du régime agonisant. Les nantis ripoux ont exigé des mesures via la chambre de commerce iranienne, mais n’ont eu que des promesses et a conclu que les dirigeants n’avaient que faire d’eux.

La proposition russe sur la Syrie a alors rehaussé la cote d’utilité de Moscou. Rohani, la girouette barbue et ventrue, a encore changé de position en annulant les rencontres prévues à NY. Washington a augmenté sa pression. Rohani a changé une 3e fois de position en lâchant à nouveau la Syrie, mais n’a rien obtenu de Washington. Il a changé de position pour la 4e fois en annonçant un marchandage avec Londres, mais pas avec Washington pour le pousser à réagir. Washington a laissé la girouette s’affoler. Moscou a laissé traîner des rumeurs de contrats et de soutien en marge du sommet de l’OCS. Mais en l’absence d’un engagement de leur part, Poutine n’a rien donné à Rohani. Le régime a oublié d’évoquer ce revers. Rohani, la girouette opportuniste, est rentré discrètement, certain de subir les conséquences de son échec.


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Cette semaine, le régime devait rassembler les croyants pour l’anniversaire d’Emam Reza, mais il ne le put. Le régime devait aussi trouver une solution de survie après l’échec de Rohani à l’OCS et aussi trouver un moyen pour cadrer Rohani, la girouette. Les insolvables ont proposé la fermeté vis-à-vis de Washington, les autres ont songé à un dialogue en direct très souple. Rohani a aussi encore changé de lignes au gré des problèmes surgissants. Voici le récit en images d’une semaine de guerres internes d’une rare intensité avec de très nombreux renversements de situation et un festival de coups de bas ou de poignards dans le dos qui a épuisé le moral des derniers compagnons d’infortune du régime. Attention, semaine charnière !


6 - 02.05.2014
Iran : La semaine en images n°323
Semaine des grands revers et des improvisations ratées !


Nouveau Résumé Historique (écrit le 28.04.14)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economiqu contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs -. mais du fait que ce permet un contact avec les chefs dEtat étrangers, il l’a confié à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes pour tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghaï afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il a abandonné les marchandages. Les pics britanniques ont cessé. Rafsandjani a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une politique d’Escalade et de bras de fer et aussi pouvoir piloter un transfert de pouvoirs vers Washington via une (éventuelle) révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire ou un deal entre les deux parties.

Les Chefs Pasdaran et les nantis issus du régime, tous très mal vus par le peuple, n’ont pas aimé ce retour aux solutions ratées du passé qui ne pouvaient les sauver ! Ils ont boycotté les élections ! L’annonce de la « victoire de Rohani » a provoqué leur panique et une ruée vers le dollar qui a fait montée le prix du billet vert de 33% en quelques heures. D’un autre côté, les Pasdaran rebelles ont aussi commencé des actions de sabotages contre le régime. La contestation interne ainsi renforcée a été mis Rohani en demeure de trouver un deal avec Washington en demandant moins d’immunité. Il a pris en main les négociations pour exclure de nombreux ayants droits des négociations. Ce qui a exacerbé les hostilités à son égard. De fait à chaque fois que sous la pression de la rue ou des sanctions, il fait un pas vers Washington, ses adversaires se déchaînent contre cette initiative. Les chefs Pasdaran annoncent des tirs de missiles, les ultra-insolvables critiquent son manque d’intégrisme et les Nantis révèlent parfois des chiffres tabous pour entraîner sa chute. Ils sont ainsi devenus la plus grande menace pour la survie du régime...

En octobre dernier Washington eu peur que le système islamique cher à ses projets ne s’effondre par la faute de cette guerre entrer ses dirigeants. Il a proposé le GEL des SANCTIONS pour les calmer et engager le régime dans un plan d’apaisement à son égard. Les autres grandes puissances en particulier la Grande-Bretagne et la Russie, avaient rejeté ce plan de paix de Washington avec les mollahs et durci les clauses de l’accord pour coincer le régime dans la confrontation et ainsi entraîner sa chute.

Nous avions alors parlé d’un retour du Multi-Latéralisme disparu depuis la chute de l’ex-URSS. Rohani avait reculé face à ces deux fronts d’hostilité en signant l’Accord de Genève. La panique avait gagné en amplitude : ses propres patrons du clergé en commencé à vendre des actions pour préparer leur fuite. Menacé de perdre son job et ne plus bénéficier d’un accès aux négociations pour ses propres intérêts, Rohani avait alors tenté en vain d’isoler Washington en intéressant avec quelques pauvres contrats de pétrole bon marché les autres grandes puissances qui sont en lutte pour la domination des ressources énergétiques de la planète. L’échec prévisible de cette politique a déprimé les nantis du régime. Ils ont pris leur distance avec le régime qui semblait condamné en boycottant à 100% le 35e anniversaire de la révolution islamique !

Pour encourager les mollahs à déposer les armes, Washington avait alors tenté d’agiter région pétrolière et frontalière de Khouzestan. Mais en raison de l’hostilité du peuple à la balkanisation du pays, l’initiative d’agitation américaine n’a pu mobiliser en tout que 150 jeunes dans quelques villes, malgré cela, le régime a été vite dépassé par manque de troupes. Il est entré dans un nouveau cycle de panique boursière et de crise politique ! Washington a sauvé le régime en arrêtant son agitation. Il a alors multiplié les offres indirectes de capitulation. Les Britanniques sont alors intervenus via Ashton pour le compte des autres grandes puissances pour insister sur l’approche multi-latéraliste de négociations communes. Après la confirmation du double front d’hostilité contre le régime, la panique des insolvables s’est amplifiée...

Divergences au sein des 5+1| Les pressions ne marchaient pas. Les 5+1 empêchaient Washington d’agir librement. Washington a alors changé d’approche en offrant aux mollahs l’opportunité de participer au règlement de la situation en Syrie Washington sacrifiait son implication (infructueuse ne Syrie) pour engager le régime à ses cotés !

Dans le contexte du conflit sur la Crimée, dont l’enjeu est le retour d’une Russie forte sur la scène, internationale, ce pays a aussi changé son jeu en proposant une alliance à Téhéran. Avec ces deux offres d’alliances de deux grandes puissances internationales en conflit, le régime s’est retrouvé dans un contexte favorable voire très favorable : il pouvait négocier un sursis confortable avec Washington et s’assurer d’une survie potentielle durable mais mouvementée aux côtés de la Russie. Les adversaires de Rohani n’ont pas supporté la possibilité qu’il gagne car ils perdaient toute possibilité de gouverner un jour. Rohani et les patrons du clergé n’ont pu accepter l’offre russe par peur de perdre définitivement les dollars déposés dans les banques occidentales et ont de facto perdu aussi la capacité de marchander avec Washington en miroitant un rapprochement avec Moscou. La Russie s’est aussi fâchée et s’est posée en adversaires de tout dialogue en aparté entre Téhéran et Washington. La fenêtre d’opportunité d’un contexte favorable s’est refermée. Les gens du régime ont perdu tout espoir de s’en tirer. La crise interne s’est amplifiée, les gens du régime ont pris leur distance en boycottant le jour de création de la république Islamique ainsi qu’un deuil fondateur dans le Chiisme.

Washington a proposé la reprise du dialogue officiel via les 5+1. L’Europe menée la Britannique Ashton a créé la surprise en ouvrant un nouveau dossier de contentieux avec le régime sur ses violations permanentes des droits de l’homme et son implication dans le terrorisme. La Chine et la Russie n’ont pas condamné ! Le contexte international multi-latéral bénéfique de mollahs avait cédé la place à un contexte multilatéral hostile. Le régime est entré dans une nouveau cycle de paniques politiques et financières ininterrompues !


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La semaine dernière, dans ce contexte, le régime devait organiser la journée de l’Armée qui a été boycottée par ses divers officiers depuis plusieurs années. La panique interne s’est amplifiée avec un nouveau cycle de crashs boursiers et une nouvelle ruée vers le dollar chez les nantis du régime qui a exposé le régime à la banqueroute. Rohani a hésité à annoncer le plan de libération des prix pour brider la consommation et préserver les réserves vitaux du pays car c’est une solution risquée quand on n’a pas le soutien de militaires. C’est pourquoi il a aussi privilégié la promotion des faux opposants internes. Larijani a remis en cause cette gestion indécise de Rohani. Ce dernier a simulé un rapprochement avec Moscou pour calmer la crise. Larijani a tenté de le doubler. La panique interne s’est davantage amplifiée. Rohani a ouvert une voie vers la déviation du régime en déliquescence par des éloges de son faux-opposant le plus actif au Shah (très apprécié aujourd’hui en Iran).

Le boycott de la journée de l’armée en fin de semaine a confirmée la déliquescence du régime. Avant une nouvelle crise, le clergé a appelé Rohani et tous les autres responsables à rester ferme sur toutes les lignes, mais mais l’appel n’a pas été entendu.

Washington parrain de la révolution islamique, a accordé un sursis au régime avec un bon rapport de l’AIEA faisant état d’une bonne coopération et a montré son ouverture pour un transfert des pouvoirs vers ses pions par le dégel de 450 millions de dollars dans le cadre de l’Accord de Genève.


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Cette semainela panique n’a pas diminué grâce au sursis américain car 450 millions de dollars peut satisfaire les besoins d’un mois du régime, car personne ne veut de ce transfert des pouvoirs et que par ailleurs, les paniqués et les politiques s’attendaient à 4 boycotts pour 4 anniversaires emblématiques dont celui de Khomeiny et celui de la création de la milice des Gardiens de la Révolution (Pasdaran). Le régime a continué sa chute politique et économique. Rohani n’a pas réussi d’intimider les paniqués et les calmer, il a alors tenté de relancer la fausse opposition interne (son seul joker) avec une rocambolesque histoire d’agression des faux-opposants à la prison d’Evin. Les Européens ont repris l’affaire pour sanctionner le régime ! Rohani a improvisé des changements en cours de route qui n’ont pas fonctionné ! Ses amis les faux opposants (Verts islamiques) n’ont également pas reçu de soutien populaire ! Rohani s’est retrouvé contraint d’arrêter cette affaire qui lui échappait... Ses adversaires ont profité de ce faux pas pour l’attaquer... Voici le récit en images d’une semaine de panique absolue à bord du navire en dérive des mollahs !

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (28.04.2014) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran-e-Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist.


6 - 25.07.2012
Iran : La semaine en images n°230

Rappel des faits (inédit) + la semaine dégulinguée | Il y a une semaine, le régime devait organiser l’anniversaire du Mahdi, le sauveur des chiites, il n’a même pas pu mobiliser 250 personnes dans l’ensemble du pays. Le régime a été boycotté par les centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base ainsi que les membres de leur famille !

Ce n’est pas la première fois. Depuis 3 ans, ces actifs populaires du régime boycottent aussi bien les manifestations officielles politiques que religieuses, ils ont lâché le régime.

Il y a plusieurs raisons à cette rupture : le pays a reculé dans tous les domaines depuis la révolution surtout en économie et en industrie, on est passé des succès et du plein emploi à 60% de chômage, 96% de personne sous le seuil de pauvreté. Les études et les soins jadis gratuits et de bonne qualité sont devenus payants voire chers et de mauvaise qualité. Par ailleurs, les ayatollahs, alliés historiques de la Grande-Bretagne, ont permis à ce pays de retrouver sa mainmise sur le sous-sol iranien (or, cuivre, pétrole) en lui accordant des contrats d’exploitation de longue durée (qui hypothèquent les chances d’indépendance économique du pays pour longtemps).

De plus, tous les Iraniens savent que les ayatollahs (pro-britanniques) ont accédé au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington (notamment l’OMPI) à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers.

Washington cherchait à islamiser l’Iran pour en faire une base pour conquérir l’Asie Centrale avec l’Islam. Il pouvait ainsi dépasser la Grande-Bretagne, leader mondial d’exportation pétrolière depuis 1906. En prenant le pouvoir au détriment des islamistes américains, les mollahs ont agi pour leur propre compte, mais ont aussi aidé leurs protecteurs britanniques à garder le contrôle du marché pétrolier mondial.

Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur (via une révolution de couleur). L’intérêt des mollahs est de refuser tout apaisement avec Washington quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens. Les mollahs doivent aussi tout entreprendre pour faire reculer Washington et parvenir à un arrangement.

L’intérêt britannique est de préserver ce régime dans une ligne hostile aux Américains pour contrecarrer leurs projets régionaux. Les Britanniques doivent aider les mollahs à contrer les Américains. Mais ils doivent aussi surveiller les mollahs et les empêcher de parvenir à un arrangement qui les éliminerait du jeu. C’est ainsi qu’on les voit souvent fustiger les menaces terroriste, nucléaire ou balistiques des mollahs, mais il n’y a jamais eu une rupture des contrats pétroliers ou miniers en représailles car le but n’est pas de nuire aux intérêts britanniques, mais remonter l’opinion américaine contre l’apaisement avec les mollahs. De nombreux pays qui ont besoin d’un Iran anti-américain aident les mollahs à contrer les sanctions et aident Londres à maintenir leur image exécrable. Ainsi comme au début du XXe siècle, l’Iran est devenu la scène d’une guerre froide entre les grandes puissances qui ont des visées pétrolières et colonialistes. En somme, Il n’y a rien qui puisse être profitable au peuple avec ce régime au pouvoir d’où la rupture des subalternes issus du peuple comme les Pasdaran.

Dès les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants – la caste dirigeante réunie au sein du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime-, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais la caste dirigeante devait agir vite.

Rafsandjani, le directeur et fondateur du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime (CDIR), a d’abord misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran. Ce manipulateur qui avait jadis mis en place le faux réformateur Khatami (pour amadouer Washington), puis mis en place Ahmadinejad pour jouer la menace après l’échec du faux apaisement de Khatami, a eu une nouvelle idée compliquée : une révolution de couleur sous le nom du Mouvement Vert (en référence à l’Islam) et dirigée par son ami Moussavi, un Khomeyniste pur, membre du CDIR pour donner une légitimité démocratique absolue au régime afin de contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions.

Tout était très bien pensé : les journalistes européens étaient invités pour raconter l’affaire. La BBC donnait le tempo avec les meilleurs reportages ! Mais le peuple autorisé a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main et des rumeurs anxiogènes de répression sanglantes rediffusées par la BBC ou la Voice of America. Les faux opposants verts sont restés silencieux avant de s’installer en Europe dont certains à Londres [1] ou en Europe pour simuler un soi-disant exil ! Washington a aussi inventé ses propres verts pour ne laisser aucune chance à une autre contre-révolution.

On a voulu enfermer le peuple iranien à double tour, mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, il a pu à nouveau manifester contre le régime en célébrant le 15 mars 2011 l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington gêné a parlé d’un soutien à l’islamiste Moussavi ! L’Europe, notamment la France, a fait de même. Mais il était clair que les Pasdaran et le peuple envisageaient une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Cette nouvelle vague de rupture a déstabilisé Rafsandjani au sein de la caste dirigeante. Il a dû céder sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani, nouveaux patrons de la caste dirigeante, devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou pour éliminer ses pions du jeu, notamment les ministres chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule option restante est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, cette guerre interne était une bénédiction, il devait exploiter la crise interne. Il a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et n’achètent que moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Les mollahs trop affaiblis par les précédentes sanctions ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. La base a compris que l’économie iranienne était à bout de souffle. Les dirigeants pouvaient céder. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre judiciaire contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Début juin, un mois avant les nouvelles sanctions, Washington a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourraient plus lui rendre ce service ! Les Indiens (alliés de Washington) qui achètent près de 20% des barils iraniens ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a de nouveau gagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a regagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait montrer qu’elle a le moyen de résister à une contre-révolution. Son patron Ali Larijani a fait ouvertement appel aux Pasdaran en leur offrant le secteur bancaire du pays. Ils ont ignoré son invitation. Larijani était ridiculisé. Il pouvait sauter et se retrouver à la merci de Rafsandjani. Larijani aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois ! La Gaffe : dans sa panique, Ali Larijani a révélé la rupture assumée des Pasdaran. Cela a libéré les hésitants : le régime devait alors rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire, ces derniers l’ont boycotté. Au même moment, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile… Le régime esseulé et menacé se fissurait de toute part.

C’est dans ces terribles conditions que la semaine dernière, le dimanche 1er juillet, l’entrée en vigueur des sanctions a aggravé la panique. Le dollar et l’or sont montés en flèche ! La caste dirigeante devait se montrer forte pour se faire respecter ou pour rassurer ses derniers compagnons affolés. Elle a parlé de tirs de missiles et de fermeture du détroit d’Ormuz car sa seule issue est de faire reculer les Européens. La crise a redoublé car la même politique menée jadis par Rafsandjani contre les Américains avait permis à ces derniers d’adopter de nombreuses sanctions financières contre l’Iran.

A la fin de la semaine dernière, le régime devait organiser l’anniversaire de Mahdi et un nouveau boycott pouvait aggraver encore la crise. Le lundi 2 juillet, les Européens (engagés à contrecœur dans les sanctions) ont proposé de nouvelles négociations pour le mardi 3 juillet à Istanbul. Le régime (dirigé par les Larijani) a accepté tout en reprenant ses pressions sur le clan Rafsandjani qui contrôle des négociations afin qu’il ne profite pas de l’occasion pour des messes basses. L’acceptation du dialogue était un signe de faiblesse, la guerre interne évoquait l’approche de la fin. La base a davantage paniqué.

Le régime a de nouveau parlé de ses tirs de missiles pour calmer cette inquiétude qui peut aussi causer sa perte. Le jour même de la rencontre à Istanbul, les mollahs ont mis en avant leur soutien à Bachar Al Assad, ont tiré des missiles et annoncé le soutien de 30% de leurs députés à la fermeture d’Ormuz. Les Européens ont esquivé l’escalade en ignorant ces menaces. Les Américains ont puni les mollahs par de nouvelles sanctions, mais ils ont aussi souhaité que leur pion Kofi Annan se rende en Iran pour inviter les mollahs à jouer un rôle de modérateur en Syrie afin de neutraliser durablement toute nouvelle tentative d’escalade tactique de leur part et aussi les engager dans leur apaisement tactique (nécessaires pour revenir en Iran avec ses pions).

Bush (que tout le monde a oublié) avait déjà tenté l’apaisement en essayant d’impliquer les mollahs dans la solution de paix en Irak. Les mollahs avaient alors accepté avant de comprendre le piège. Puis Obama avait continué à son arrivée en essayant d’impliquer les mollahs (qui aidaient les Talibans) à faire partie de la solution de paix en Afghanistan. Les mollahs avaient alors tout tenté pour esquiver l’invitation. La demande était devenue pressante. Les mollahs avaient dû accepter à contrecœur avant de redoubler de provocations pour échapper de ce piège. Il était clair que le régime était condamné à multiplier les provocations pour sortir du piège. Ces compagnons étaient par avance déprimés. Les Britanniques ont alors volé à son secours via un site persanophone basé en Angleterre en faisant état d’un sondage évoquant l’hostilité de 82% des serviteurs du régime à la fermeture du détroit d’Ormuz pour rassurer ses derniers compagnons que le régime n’allait pas vers une radicalisation.

Les Britanniques espéraient aussi calmer le jeu avant que le boycott prévisible de l’anniversaire de Mahdi par des centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, de Bazaris, de mollahs et leur famille ne provoque une nouvelle panique parmi les derniers compagnons du régime. Le boycott a été unanime : le régime n’a même pas pu rassembler 300 personnes dans tout le pays ! La panique apparue avant 1er juillet s’est amplifiée propulsant le dollar vers le haut.

Cette semaine, tout était à refaire. Le régime devait affirmer sa force du régime pour rassurer ses derniers compagnons qu’il peut les défendre face à une éventuelle émeute. Mais le dimanche 9 juillet, il y avait l’anniversaire de la fausse révolte estudiantine de 1998, une autre manipulation ratée de Rafsandjani. Le régime devait énerver les Iraniens pour les encourager à manifester afin que toute future contestation soit de facto reliée à ses opposants internes. Cette prise de risque était nécessaire mais pouvait à nouveau paniquer les siens.

Cette semaine, le régime devait éconduire Kofi Annan, l’émissaire d’apaisement et négociateur des Américains, afin que leurs compagnons ne soient pas convaincus d’un deal à haut niveau et ne les lâchent pas entraînant ainsi leur perte. Mais il devait éviter l’éconduire sans agressivité pour éviter de nouvelles punitions. Cependant contradictoirement, il devait aussi trouver le moyen de provoquer une escalade afin de faire capituler ses adversaires. Le régime avait un programme très contradictoire. Ses amis Anglais étaient à ses côtés, mais Washington le surveillait pour compliquer la situation. Le régime devait trouver des solutions inédites et des diversions inédites pour détourner ses derniers compagnons de ses échecs. Il pouvait facilement déraper et aggraver la crise. Il a tout essayé, mais tout a échoué, et la panique est devenue plus forte. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de rebondissements et de catastrophes pour le régime épuisé des mollahs.


6 - 03.01.2009
Iran-Israël-Europe : Les deux prêches de Rafsandjani

Rafsandjani, Akbar le voleur, le patron de la coopérative commerciale des mollahs, était aujourd’hui à la tribune de la prière de vendredi, là où le régime s’exprime pour rassurer la base commerçante (bazar et new bazar) sur la stabilité du régime. Le sujet du jour était : Gaza.


6 - 06.09.2013
Iran : La semaine en images n°289
1er dialogue direct avec Washington : remous internes et punition russe !


En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, devait neutraliser cette guerre économique. Sa première tentative a été une politique de crises régionales et de terreur qui a entraîné la rupture des jeunes Pasdaran. Rafsandjani a alors opté pour une fausse modération pour calmer ces ruptures et calmer Washington. Mais il ne réussi sur aucun des deux plans. Il a enfin tenté une (fausse) révolution de couleur (le Mouvement Vert) pour améliorer l’image du régime et amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani avant de tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe.

Rafsandjani a alors lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Mais Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili.

Mais au même moment, le régime a à nouveau été confronté à une forte contestation presque généralisée, les dirigeants de la nouvelle caste sont revenus au Mouvement Vert, le seul joker du régime. Jalili ne convenait plus, Rohani le faux modéré est devenu leur candidat pour mener à la fois un bras de fer mou et un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US. Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour être au plus près des marchandages express avec Washington ou près des accès de fuite.

Sous une avalanche de pénuries, de contestations et de boycott, une âpre lutte s’est engagé entre les clans. Les Pasdaran ont aligné des provocations anti-américaines susceptibles de perturber le dialogue à venir pour forcer le clergé à leur accorder des places. Ali Larijani a mis en avant sa capacité de rejeter les choix de Rohani par le Parlement et pu obtenir des postes clefs de surveillance du système. Le clergé a aussi dû renoncer au ministère des affaires étrangères et l’accordant à un élément que l’on peut qualifier de neutre.

Alors que le régime était face à une reprise en force de la contestation populaire, les Chefs Pasdaran exclus du jeu, mais aussi certains députés des partis minoritaires ont tenté de remettre en cause certains ministres. Rafsandjani a également encore changé de bord, recommandant le dialogue avec Washington, pour obtenir aussi une place dans le jeu. Rohani a tenté de relancer le mouvement Vert pour contenir la contestation. Il a aussi humilié publiquement Rafsandjani et les chefs Pasdaran pour les calmer. Enfin, il a pu confirmer son cabinet par un vote de confiance d’Ali Larijani pour pouvoir commencer ses marchandages au plus vite.


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La semaine dernière, sachant que Washington veut éviter tout escalade car il ne veut pas la chute du régime islamique, Rohani a débuté ses marchandages en annonçant une nombre élevé de centrifugeuses en marché, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 (soit la quantité nécessaire après un enrichissement important pour produire 3 bombes nucléaires). Rohani a mis Washington devant l’escalade qu’il veut éviter pour l’amener à lui accorder un plus grand nombre de garantie de sécurité pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et les personnages clefs ou terroristes susceptibles de les incriminer.

Le régime acculé, comme un preneur d’otages encerclé par les sanctions et par le peuple, menaçait de tout faire sauter pour obtenir une bonne porte de sortie Rohani faisait ce que devait faire le précédent choix présidentiel du clergé Jalili ! Ce choix désespéré n’a pas été contesté en interne car tous les dirigeants, surtout les plus insolvables impliqués dans le terrorisme ou la répression (comme les chefs Pasdaran ou les frères Larijani), ont conscience qu’ils ont en danger en Iran et qu’il leur faut se montrer déterminer dans l’escalade pour obtenir les garanties souhaitées.

Mais Washington ne peut se montrer aussi généreux car il perdrait aussi le bénéfice d’être craint dans ses autres bras de fer internationaux. Pour inverser la pression, il a augmenté le niveau de sa menace en accusant le régime d’alimenter en armes Assad, le plaçant ainsi comme une cible de l’attaque qu’il souhaite lancer contre le président Syrien. Rohani devait surenchérir, mais il n’a rien dit. Il a seulement commencé à préparer l’opinion à plus de sanctions, donnant l’image d’un gestionnaire de risques et non un chef charismatique et inventif. Parmi les insolvables, Ali Larijani a tenté de surenchérir pour pour Washington a reculer.

Washington a alors craint que cette nouvelle guerre interne entre Rohani et Larijani ne soit fatale au régime agitateur qu’il veut récupérer. Il s’est reconnu sur un de regret un rôle de « méchant allié du Shah » (comme le veulent les mollahs) pour un apaisement politique afin de permettre à Rohani en difficulté d’ouvrir le dialogue. Pour faciliter la démarche inverse, l’AIEA qu’il finance à la hauteur de 60%, a aussi prétendu que le régime avait diminué son stock d’uranium faiblement enrichi à 280 kg. Personne n’a accepté ce faux apaisement, mais vraie offre de capitulation ne comportant aucune garantie de sécurité pour personne.

Washington est revenu aux menaces en rappelant au régime qu’il lui restait 6 semaines avant l’arrivée de nouvelles sanctions fatales. Puis il a impliqué le régime dans la soi-disant attaque chimique d’Assad ! Les compagnons nantis du régime ont paniqué ! Rohani devait surenchérir, mais il n’a rien fait. Il a tenté de redresser son image avec des annonces policières fortes ou en insinuant un contact privilégié avec Poutine, mais ce dernier n’a pas confirmé car il sait que les mollahs cherchent tout simplement un soutien pour être à l’aise dans leurs marchandages.

Le régime était en difficulté. Washington devait attaquer. Par 2 verdicts lourds de son allié le royaume de Thaïlande contre deux agents de Pasdaran accusé de terrorisme, Washington a rappelé sa capacité d’incarcérer indirectement tous les responsables politiques du régime. Les insolvables ont paniqué. Rohani devait surenchérir mais il n’a rien fait. Les insolvables ont compris qu’ils n’étaient pas soutenu par Rohani : il était prêt à les sacrifier dans sa quêtre pour des garanties de sécurité pour le clergé qu’il l’a mis en place. Ali Larijani a réactivé le dossier de corruption du clergé et a lancé diverses actions contre les ministres clefs de Rohani pour entraîner la chute de la caste dirigeante qui négligeait ses intérêts...

Washington, qui a besoin d’Iran islamique pour agiter l’Asie centrale -, a baissé d’un ton en renonçant à l’inspection purement tactique du site militaire de Partchin exigence tactique d’inspecter le site militaire de Partchin, dernier obstacle soulevé par Téhéran pour refuser le dialogue, pour relancer les marchandages avant que le régime ne s’autodétruise par ses divisions. Dans la foulée, Zarif, le ministre des affaires étrangères de Rohani a déclaré dans une interview télévisée que la politique étrangère du régime était immuable, invitant implicitement Washington à reculer encore.


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Cette semaine, Washington a réagi un peu dans le sens des attentes de la nouvelle caste dirigeante en envoyant discrètement, mais officiellement, à Téhéran son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey D. Feltman pour un dialogue direct sur le nucléaire et la Syrie. Washington a ainsi fait le premier pas comme le souhaite le régime, mais en restant à mi chemin de l’apaisement et la menace avec l’évocation de la Syrie. Ce qui n’a pas permis un résultat positif.

Rohani qui ne connaissait pas le sujet du dialogue avait exclu son remuant associé Larijani du processus pour privilégier le clergé dans le cas d’une éventuelle offre de garanties de sécurité, ce qui n’a pas manquer de redresser Larijani contre le dialogue en cours.

Dans le même temps, lundi, le régime devait rassembler ses fonctionnaires civils ou militaires issus de la milice populaire Bassidj ou « Mobilisation Populaire » (depuis longtemps intégrée aux Pasdaran) pour la Journée de la Fonction Publique, mais il n’y est pas arrivé, la mobilisation a été inférieure à 100 personnes tous métiers confondus !

In fine, la persistance de la division des chefs dans le 1er dialogue avec Washington, le rappel de la rupture des miliciens de base, plus les nouvelles menaces proférées par Washington après l’échec de Feltman ont déprimé les compagnons de base du régime et relancé leur panique ! Voici le récit en images d’une semaine très mouvementée qui a convaincu tous les compagnons du régime de l’impossibilité d’une quelconque issue de secours pour eux par la faute de leurs dirigeants voyous...


6 - 11.10.2013
Iran : La semaine en images n°294
Le régime dépassé par les boycotts, les crises et ses improvisations !


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Washington a perdu le contrôle de la situation. Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Londres a aussi donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington par la prise en otage des diplomates américains et a bloqué le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

D’abord une contre-offensive basée sur des crises régionales. Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, devait neutraliser cette guerre économique. Sa première tentative a été une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes Pasdaran. Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington ou recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes. Il a plongé dans la pauvreté les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté et a perdu leur soutien.

En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des garanties de sécurité de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile à tous les niveaux. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des britanniques, Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT vERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains..

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Mais Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions apostes clefs de surveillance du système. Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition formé des gens du Clergé-+le Clan Larijani-+Rohani et son ami Zarif au ministère des affaires étrangères.


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Le 17 Août 2013, ce Gouvernement hétéroclite de coalition d’ex-ennemis de toujours a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi aux agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Mais Washington ne peut, pour des raisons internes et pour son image, pas pardonner des terroristes au pouvoir en Iran. Il a continué sa politique de sanctions et d’apaisement avec de nouvelles accusations de terrorisme et quelques cadeaux diplomatiques. Les nouvelles accusations de Washington ont affolé les insolvables comme les Chefs Pasdaran, les Larijani ou encore les nantis ripoux du régime. Rohani n’a surenchéri pour les protéger. Ils en ont conclu qu’il était prêt à les sacrifier dans ses marchandages avec Washington. Larijani s’est montré très agité et a tenté de renforcer son réseau judiciaire pour renverser le clergé (parrain politique de Rohani). Les nantis ont davantage paniqué.

Washington alarmé par cette agitation susceptible de détruire le système islamique nécessaire à ses desseins a envoyé son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman en Iran pour un dialogue direct sur le nucléaire et la Syrie. Rohani a alors exclu Larijani du dialogue en confiant les négociations exclusivement à son ami Zarif, Pendant ce dialogue, Rohani a aussi omis de soutenir sérieusement la Syrie. Le Hezbollah qui n’a plus besoin des mollahs pour gouverner a depuis cette date cessé ses messages de soutien. La Russie a privé définitivement le régime des S-300.

Le régime étant presque nu sans le Hezbollah et la Russie, Rafsandjani (a oublié Londres) et a accusé Assad de répression pour se rapprocher de Washington ! Les nantis ont paniqué par peur d’un deal express.... Le Clergé alarmé par le jeu personnel de Rohani a vu une opportunité dans l’initiative de Rafsandjani. Les nantis ripoux ont cru à une banqueroute du régime et par peur de ne pouvoir quitter le régime avant sa chute ont paniqué. Rohani pouvait être exclu, il s’est rapproché de Larijani en espérant renouer avec diplomatiquement avec Londres et énergétiquement avec l’Europe (via le Turkménistan) pour excéder Washington et l’amener à lui accorder le deal. Mais Londres n’a pas marché car il cherche à présent à bazarder l’Islam parce qu’il ne le sert plus et le Turkménistan a préféré ses liens avec la Russie. L’échec du cavalier seul de Rohani a confirmé l’isolement international du régime et réduit le champ de ses manœuvres. Re panique à bord ! La bourse a chuté encore.

Washington a sanctionné les responsables de vente indirecte de pétrole à l’Europe. Des boycotts internes ont confirmé l’isolement des dirigeants. Rohani a retenté de s’approcher de la Russie au moment de l’OCS, mais Poutine a refusé son aide à ce girouette désespéré, fragilisant sa situation au sein du régime.

Les Chefs Pasdaran, dont notamment commandant Pasdaran Soleymani, ont insisté sur le SOUTIEN À LA SYRIE pour REGAGNER LA PROTECTION DE LA RUSSIE et prendre le contrôle du régime et des négociations. Rohani en difficulté avec ses amis du départ s’est approché des Chefs Pasdaran. Le Guide (pion de Rafsandjani) a proposé la STRATEGIE DE SOUPLESSE HEROIQUE aux Pasdaran refusant la ligne de Soleymani, mais les Pasdaran contactés ont choisi la ligne qui pouvait leur donner un poids et meilleur accès aux garanties de sécurité. Le régime était à la veille d’une explosion. Danger pour Washington !

Washington a annoncé l’application d’une sanction à l’étude pour réduire au néant les exportations pétrolières : il du régime et a indirectement évoqué par l’intermédiaire d’un juge fédéral la responsabilité du régime dans les attentas du 11 Septembre : il laissant placer la menaces de nouvelles sanctions foudroyantes ou encore des mandats d’arrêt tous les dirigeants ! Rohani s’est ouvert au dialogue sans que personne ne conteste ce revirement.


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La semaine dernière
le boycott à 100% du principal défilé militaire du régime par ses soldats et ses officiers a mis le régime face à sa fragilité. Rohani a changé de posture et revenu à un discours basé sur l’Escalade délibérée pour obtenir au plus vite un maximum de garanties de Washington.

Washington s’est empressé de se montrer conciliant pour esquiver les provocations à venir, les camarades de Rohani ont multiplié les provocations depuis Téhéran pour empêcher toute ouverture et pour montrer que Rohani ne pouvait rien décider sans eux. Rohani resta sur la ligne officielle, mais ne put malgré des provocations incessantes parvenir à l’Escalade censée faire reculer Washington. Obama a aussi rappelé le maintien en état de la stratégie américaine de sanctions. Re-panique à bord après l’insuccès de Rohani et le maintien des sanctions telles quelles. Les hommes d’affaires paniqués ont révélé que le régime n’importait plus rien depuis 4 mois et vivaient sur ses réserves. L’atterrissage pouvait s’avérer rude pour le régime tout entier !

Sur le chemin du retour Rohani a envoyé un message à Obama se disant prêt à parler. Obama l’a rappelé ! Rohani n’a pas cédé, mais il a annoncé qu’Obama l’avait appelé pour montrer sa disposition à accepter les doléances du régime ! Le régime, aux abois après les boycotts internes et la révélations de la fonte de ses réserves vitaux, courrait après un deal !


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Cette semaine a démarré fort sur une nouvelle panique après la révélation du montage du coup de fil par le régime pour cacher son échec à NY. Les dirigeants sont restés absents et silencieux, ne sachant comment gérer le mensonge qui devait améliorer la situation et l’avait aggravé ! Les Pasdaran devaient organiser des rassemblements en mémoire 4 commandants morts jadis aux combats, mais par manque de troupes n’ont pu le faire confirmant leur isolement... Une nouvelle panique à bord suivie de la reprise des hostilités inter-clans pour se placer en tête liste des marchandages avec Washington. Voici le récit en images d’une semaine chaotique d’un régime pénalisé et dépassé par ses improvisations hasardeuses !


6 - 15.04.2012
Iran : La semaine en images n°217

Au cours de ces dernières semaines, le peuple ainsi que les Pasdaran, les Bassidjis, les Bazaris ou les militaires ont ouvertement contesté la légitimité du régime et de ses composants en boycottant ses élections, mais aussi en repoussant son opposition officielle et en ignorant l’anniversaire de l’instauration du système islamique. En parallèle, ils ont plébiscité un changement en célébrant ostensiblement Norouz, fête non-islamique que les mollahs détestent car elle leur rappelle l’identité non islamique du peuple iranien.

Cette double contestation majoritaire (peuple+Pasdaran) a démoralisé les derniers hauts responsables encore fidèles au régime : on a assisté à une nouvelle ruée vers le dollar et le nombre des participants aux cérémonies officielles comme la prière de vendredi ou les séances de l’assemblée islamique a fondu. Le régime a repris le grand procès pour fraude qui est un moyen déguisé pour punir les candidats à la rupture. Puis il a sans cesse évoqué le soutien du peuple et des Pasdaran à ses programmes comme le nucléaire et ce pour contredire l’existence même de toute contestation afin de rassurer ses derniers collaborateurs. Mais, il a oublié de célébrer la mémoire de Fatemeh car elle n’a guère été célébrée par le peuple, les Pasdaran, les Bassidjis, les Bazaris ou les militaires ou même ses derniers collaborateurs.

Au second jour de cette semaine, le régime esseulé et isolé des mollahs a oublié de célébrer un autre événement sacré : sa journée de l’énergie atomique ! Cette année, on n’a pas eu d’annonces de progrès nucléaire : on n’a guère eu de provocations nucléaires !

L’objectif de ces provocations a toujours été de repousser toute réconciliation avec les Américains afin de ne pas être obligé de les autoriser à revenir en Iran avec leurs pions formés pour prendre le pouvoir de l’intérieur. Les derniers collaborateurs du régime exigent ces provocations ouvertes comme la garantie que les mollahs tiendront bon et ne les sacrifieront pas lors d’un marché avec Washington. Mais ces provocations exposent le peuple à de lourdes sanctions et font le lit de la contestation. En se taisant, les mollahs ont avoué qu’ils ne jugeaient pas opportun d’alourdir les sanctions et de défier le peuple pour assurer la survie de leur régime. En fin de semaine, ils allaient également rester très en retrait lors des négociations nucléaires.

La reculade du début de la semaine ne pouvait que démoraliser leurs derniers collaborateurs, la mollesse de la fin de la semaine allait entamer davantage leur confiance dans la solidité du régime.

Le régime a également promu un grand ramdam médiatique sur l’éventuelle suppression des allocations dans le but d’occuper les attentions et de dissimuler ainsi des reculades stratégiques qui révèlent sa fragilité. Il a également tenté de contenir la dissidence en annonçant des pendaisons collectives et de nouvelles arrestations dans le procès pour fraude. Il a aussi annoncé une tournée triomphale d’Ahmadinejad dans des régions reculées du sud du pays pour évoquer l’existence de réserves de partisans. Mais sur les images de la semaine, on ne voit guère de réserves de combattants dans le sud du pays, mais des images de rues nues ou des images d’archives. On ne voit aussi aucune effervescence politique mais de l’absentéisme à tous les niveaux. Voici la chronique en images d’une nouvelle semaine semée de problèmes pour le régime agonisant des mollahs.


6 - 17.10.2013
Iran : La semaine en images n°295
Pénuries de policiers, de confiance et de fidélité


Historique + Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué « galement le retour des pions islamistes de Washington, par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, il a opté pour une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION via son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami. Il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par l’état du régime et bradé le pétrole pour gagner des soutiens européens, deux mesures qui n’ont pas changé la donne, mais ont anéanti tout capacité de production et entraîné de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. Rafsandjani a alors changé de ligne et opté pour STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Mais Washington a esquivé les provocations du régime puis il a adopté des sanctions bancaires pour l’affaiblir davantage. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des garanties de sécurité de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile à tous les niveaux. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des britanniques, Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a dû partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution de couleur avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne, confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains..

De fait, avec plus de contestation et plus de tentative dialogue de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant.

Rafsandjani étant lui-même parmi les ripoux soucieux de partir avec ses capitaux a très vite été sensible à cette menace. Il a rapidement lâché les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant les foudres de ses maîtres britanniques. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé et il a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué !

Rafsandjani qui n’avait rien obtenu de Washington, s’est entêté à poursuivre le projet. Les grands ayatollahs du clergé ont, dans leur intérêt, rompu avec Londres en invalidant sa candidature pour continuer la politique du bras de fer via le négociateur intégriste Jalili. Mais la recrudescence des actes hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées du passé n’a pas plu aux nantis du régime et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. 

Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutiennent des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système. Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition Clergé-+le Clan Larijani-+2 proches de Rohani (Zanganeh au pétrole & Zarif au ministère des affaires étrangères).


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Le 17 Août 2013, ce Gouvernement hétéroclite de coalition d’ex-ennemis de toujours a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi aux agents terroristes qui pourraient les incriminer).

Mais Washington ne peut, pour des raisons internes et pour son image, pas pardonner des terroristes au pouvoir en Iran. Il a continué sa politique mêlant sanctions et l’apaisement avec pour commencer de nouvelles accusations de terrorisme. Les nouvelles accusations de Washington ont affolé les insolvables comme les Chefs Pasdaran, les Larijani ou encore les nantis ripoux du régime. Rohani n’a surenchéri pour les protéger.

Plus tard, quand Washington est passé à l’apaisement en envoyant en Iran son sous-secrétaire d’État pour les Affaires du Proche-Orient,
Jeffrey Feltman, Rohani a écarté le clergé et les Larijani du dialogue
en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité national pour les confier à son ami Zarif. Il a alors également oublié tout soutien à Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah.

Le régime étant presque nu sans le Hezbollah et la Russie, Rafsandjani (a oublié Londres) et a accusé Assad de répression pour se rapprocher de Washington !Les nantis ont paniqué par peur d’un deal express.... Le Clergé alarmé par le jeu personnel de Rohani a vu une opportunité dans l’initiative de Rafsandjani. Rohani qui pouvait être exclu, s’est rapproché de Larijani en espérant utiliser un rapprochement diplomatique avec Londres et de nouvelles ventes de pétrole à l’Europe via le Turkménistan : pour énerver Washington. Mais le plan a échoué, confirmant l’isolement international du régime et sa propre inéfficacité. Re-panique à bord ! La bourse a chuté encore.

Rohani a alors tenté de s’approcher de la Russie au moment de l’OCS, mais Poutine a refusé son aide à ce girouette désespéré, fragilisant sa situation au sein du régime.

Les Chefs Pasdaran, dont notamment commandant Pasdaran Soleymani, ont insisté sur le SOUTIEN À LA SYRIE pour REGAGNER LA PROTECTION DE LA RUSSIE et prendre le contrôle du régime et des négociations. Rohani en difficulté avec ses amis du départ s’est approché des Chefs Pasdaran. Le Guide (pion de Rafsandjani) a proposé la STRATEGIE DE SOUPLESSE HEROIQUE aux Pasdaran refusant la ligne de Soleymani, mais les Pasdaran contactés ont choisi la ligne qui pouvait leur donner un poids et meilleur accès aux garanties de sécurité. Le régime était à la veille d’une explosion.

Washington a annoncé l’application d’une sanction à l’étude pour réduire au néant les exportations pétrolières du régime. Par ailleurs, il a indirectement évoqué par l’intermédiaire d’un juge fédéral la responsabilité du régime dans les attentas du 11 Septembre, laissant planer la menace de nouvelles sanctions foudroyantes ou encore des mandats d’arrêt tous les dirigeants ! Rohani s’est ouvert au dialogue sans que personne ne conteste ce revirement.

Le boycott du principal défilé militaire du régime par l’armée et les Pasdaran a rappelé au régime sa fragilité. Il a décidé de renouer avec les provocations à NY pour parvenir à la crise censée amener Washington à céder. Mais Rohani n’est y pas arrivé ; provoquant par son inefficacité une nouvelle panique et une nouvelle ruée vers le dollar. Obama a parlé confirmant le maintien de sa politique de sanctions et d’apaisement. Encore panique à bord. Sur le chemin du retour, Rohani dépité a simulé un appel d’Obama, pour montrer l’efficacité de sa politique de provocation, mais il s’est vit avéré que le régime avait ouvert la porte. Les nantis y ont une grosse envie de deal de fuite du côté du régime. Ils ont encore paniqué provoquant l’émergence spontané d’un nouveau marché noir de dollar et de l’or.


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La semaine dernière
au sein du régime, tout le monde a d’abord évité tout commentaire sur « l’appel d’Obama » afin d’éviter toute polémique désastreuse. Mais finalement Rafsandjani, tenté par un deal facile avec Washington a craqué en affirmant que Khomeiny était partisan de la suppression du slogan « Mort à l’Amérique ». Ses rivaux internes, dont en premier les Larijani ont contre-attaqué en relance les procès pour corruption très pénalisant pour Khomeiny. Les nantis en froid avec le régime ont révélé que la balance Import-Export d’Iran était négatif ! Le régime se fissurait de toute part...

Washington a augmenté sa pression. Le régime pressurisé a annoncé radicalement que l’Enrichissement était non négociable, ouvrant la choix à la crise qu’il attend depuis longtemps. Washington a annoncé une « panne administrative » pour esquiver l’Escalade souhaitée par le régime et au besoin reporter les sanctions annoncées qu’il ne veut adopter de peur de perdre le régime islamique nécessaire à ses desseins. Le régime a tenté de relancer la querelle avec une manifestation anti-américaine, mais n’a pu réunir qu’une vingtaine de personnes, confirmant sa pénurie de main-d’œuvre pour ses projets de fin de vie !


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Cette semaine commençait par la Journée des Forces de l’Ordre et devait continuer avec des manœuvres urbaines, des expositions, des rassemblements sur le même thème pendant les jour suivants. Etant incapable de cet exploit, le régime a décidé de frapper fort par les images spectaculaire d’un grand rassemblement de tous les militaires autour du Guide, mais on a vite compris qu’il avait triché en maquillant des images d’archives. La panique et les divisions ont refait surface. Washington a augmenté ses menaces et ses offres de dialogue. L’équipe Rohani a renoué avec les provocations. Larijani en déplacement à Genève a contredit ce choix, mettant à l’évidence l’absence de concertations entre les divers clans du pouvoir, avant de s’aligner sur une dernière provocation de l’équipe Rohani. Voici le récit en images d’une semaine nimbée d’échecs, de ruptures, de boycotts, et de provocations ratées confirmant l’essoufflement du régime et l’inefficacité absolue de sa politique de l’Escalade dissuasive.


6 - 16.07.2012
Iran : La semaine en images n°229

Rappel de la situation | Le régime des mollahs est boycotté depuis près de 3 ans par les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base car ces actifs populaires du régime n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que leurs dirigeants. Ces derniers (appartenant à la ligne de Khomeiny) ont pris au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers. Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de les forcer à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur. L’intérêt des « mollahs » est de refuser tout apaisement quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens d’où la rupture de leurs propres subalternes comme les Pasdaran.

Après les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais il devait prendre ses précautions. Le régime a misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran avant d’organiser sa propre révolution de couleur (le Mouvement Vert) pour donner une légitimité démocratique au refus d’apaisement et contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions. Tout était très bien pensé, mais le peuple autorisé à manifester a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main avec des rumeurs anxiogènes faisant état d’une répression sanglante.

Mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, le peuple a pu à nouveau contester le régime le 15 mars 2011 en célébrant l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington a encore dénié tout soutien au peuple Iranien, mais l’attitude des Pasdaran a montré qu’ils étaient aux côtés du peuple et en faveur d’une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Le régime a changé de directeur général : Rafsandjani a cédé sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou éliminer ses pions du jeu, notamment ceux chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule solution est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, le régime était fébrile et divisé. Washington a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et achètent moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Pour Washington, le peu de pression en plus allait amplifier les pénuries existantes et secouer les mollahs. Washington restait dans son approche basique qui est d’affaiblir le régime sans le renverser.

Washington avait vu juste. Ils ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Washington a jugé le moment opportun pour secouer encore le régime : il a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et sous-entendant de forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourront plus lui rendre ce service et elle ne peut pas prendre en charge l’acheminement de ses barils vers chez elle sans assurance ! Les Indiens (alliés de Washington) qui lui achètent près de 20% de ses barils ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! Le régime était abandonné par ses amis et menacé par des sanctions très dures : ses hommes d’affaires ont paniqué au-delà des limites : ils devaient convertir leurs biens en dollars ou en or, malgré les menaces, les achats n’ont pas cessé pendant le jour du repos hebdomadaire. Esseulé, le régime qui ne pouvait pas les menacer, devait les rassurer. Par tous les moyens, le régime devait faire revenir à lui une partie des Pasdaran.

Dans ces conditions, au début de la semaine dernière, le régime a parlé de la nécessité de laisser l’organisation des Pasdaran dominer le marché bancaire avant de lancer un appel au rassemblement des haut officiers des Pasdaran autour d’Ali Larijani pour la remise de prix aux Pasdaran écrivains. Les Pasdaran ont boycotté l’événement. Le régime aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois !

On a tout d’un coup réalisé que le régime avait coupé les vivres à ceux qui le boycottent pour les faire revenir, mais qu’il n’y parvenait pas malgré la difficulté de survivre en Iran même quand on a deux métiers ! Il était réduit à redire qu’il paierait ! C’était pire qu’un aveu d’échec !

Dans la foulée, le régime devait rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire : la mobilisation était inférieure à 30 individus. Le même jour, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile alors qu’ils avaient arrêté des filles mal voilées. La ville a échappé au contrôle du régime. Le lendemain, les dirigeants devaient se réunir pour une commémoration, mais personne n’a osé sortir ! La semaine dernière, le régime a réellement eu chaud.

Les Américains, qui souhaitent prendre le contrôle du régime islamique, n’ont guère répercuté ces mauvaises nouvelles afin que le peuple américain ne soutienne pas le peuple iranien. Les Européens qui restent les meilleurs partenaires du régime se sont également tus pour que les habitants de leur pays ne soutiennent pas le peuple iranien.

Cette semaine, les Européens devaient aussi appliquer leur embargo le 1er juillet ! Ils ont proposé de nouvelles négociations le 3 juillet pour montrer l’ouverture des mollahs à un compromis ou pour s’aligner sur Washington à un moment où tout est fichu. Les mollahs ont accepté la rencontre pour obtenir un gel de l’embargo, mais ils devaient refuser le compromis d’une part pour rassurer leurs derniers partisans et d’autre part pour marchander… Ce début de marchandage devait paniquer encore ses hommes d’affaires et encourager leur fuite. Le régime n’a guère parlé de ces négociations. Il s’est focalisé sur d’interminables tirs balistiques et des actions anti-américaines annoncés plus tôt pour nier sa volonté de marchander.

Le régime devait par ailleurs organiser l’anniversaire de Mahdi, l’imam caché, la clé de voûte du chiisme. Toutes les fêtes religieuses ont été boycottées depuis 3 ans, le régime s’attendait donc à un autre boycott. Celui-ci allait confirmer la fin de l’islam en Iran, démoraliser ses derniers compagnons politiques et encourager leur rupture. Le régime a tenté de dissimuler ce boycott sous un déluge de lumières des illuminations des rues pour Mahdi. Ce fut 7 jours de pénibles efforts souvent ratés et d’artifices de dernière minute pour donner l’illusion que le régime tenait encore debout. Les images de la semaine nous prouvent le contraire. Voici des images de 7 jours de solitude absolue du régime sur tous les fronts dans le désert des manœuvres, en politique et dans les mosquées : voici des images d’une fin de règne…


6 - 25.06.2012
Iran : La semaine en images n°226

Depuis des mois, nous vous signalons, images à l’appui, la rupture des Pasdaran, des Bassidjis, des militaires, des Bazaris ou aussi des mollahs de base. Les actifs du régime issus du peuple ont rompu avec le régime et ses dirigeants car ils n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que ses dirigeants et hauts responsables.

Les actuels dirigeants, issus des grandes familles religieuses, ont accédé au pouvoir 1979 en aidant Washington à renverser le Shah puis en éliminant les pions de Washington du jeu. Washington n’a pas pu mettre en oeuvre ses plans de déstabilisation régionale nommé Arc de Crise, il a également perdu des richesses pétrolières et minières que ses pions devaient lui transmettre. Depuis, il tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour créer les conditions d’un soulèvement afin d’intimider les mollahs et les forcer à restituer le pouvoir à ses pions. Les mollahs et leurs familles ont naturellement toujours refusé et ont cyniquement tout mis en œuvre afin d’assurer leur survie.

A l’autre bout, les employés exploités et négligés par les hauts dirigeants et leurs collaborateurs nantis ne pouvaient pas demeurer fidèles et cautionner une guerre sans fin où ils ne gagneraient rien d’autre que la misère et un cercueil.

Il y un an, les indignés du régime sont allés plus loin en laissant le peuple manifester contre le régime. Ils sont passés de la dissidence à l’opposition. Le régime s’est retrouvé de facto réduit à ses hauts dirigeants, ses responsables subalternes et, ses associés économiques.

Dans ce groupe isolé, les hommes d’affaires issus des clans au pouvoir ont estimé que le peuple pouvait alors renverser le régime s’il arrivait à coordonner une action. La situation critique pouvait aussi inciter leurs dirigeants à négocier avec les Américains des garanties pour une fuite sécurisée. C’est pourquoi ils ont commencé à brader leurs actions et leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la chute soudaine du régime et la confrontation avec le peuple en colère. Les transactions effrénées de ce groupe des paniqués ont fait chuter la bourse et le marché de l’immobilier, mais aussi grimper l’or et le dollar. Le régime était face à une seconde vague de rupture interne caractérisé par une panique financière récurrente qui a commencé à rogner la confiance générale dans la survie du régime.

Le régime a alors tenté de calmer ses associés paniqués en parlant de l’existence d’une base fidèle en province, en annonçant le recrutement de nouveaux Pasdaran ou en affirmant que l’opposition interne officielle, le Mouvement Vert, pourrait dévoyer un soulèvement hostile au régime et en plaçant le peuple sous la bannière verte de l’islam et même régénérer le régime. Mais personne ne pouvait y croire car le peuple l’a d’abord utilisé pour manifester contre le régime, avant de s’en détacher en raison de sa couleur islamique. En l’absence d’un changement de comportement des paniqués après ces promesses rassurantes, le régime a tenté d’intimider les intéressés avec un procès de fraude bancaire et d’atteinte à la sécurité d’Etat.

Au début du mois en cours (juin 2012), l’opposition interne officielle devait se manifester à l’occasion de la première victoire du courant (soi-disant) modéré en 1987, il n’y a rien eu. Puis le régime devait organiser un grand rassemblement pour montrer les nouveaux engagés chez les Pasdaran, mais il a diffusa des images d’archives. Le régime n’avait donc ni les moyens de détourner un soulèvement, ni le réprimer. Il devait dans le même temps négocier un allègement des sanctions. Il ne l’a pas obtenu, il ne pouvait pas donc pas empêcher le soulèvement qu’il ne savait contenir d’une quelconque manière. La tension est montée d’un cran. La Chine a estimé que le régime était de facto condamné, elle a diminué ses activités en Iran.

Au même moment, le régime devait organiser des grands rassemblements pour rendre hommage à Khomeiny : la mobilisation a été presque nulle même parmi les hauts dirigeants. Plus personne ne croyait à sa survie. Le régime pouvait chuter en cas d’un mouvement de foule. Les dirigeants devaient songer à négocier avec les Américains pour les conditions de leur sortie. Le Clan Larijani qui contrôle une partie du pouvoir (dont le très important pouvoir judiciaire) ne peut pas participer aux négociations car ce segment du régime est contrôlé par l’ex-patron politique du régime, Rafsandjani, via son pion Ahmadinejad et son gouvernement. C’est pourquoi Larijani attaque sans cesse Ahmadinejad et ses proches par des accusations de fraude. Cette fois, il a cessé les accusations et a parlé d’unité avant de se poser comme un sympathique futur candidat présidentiel. Cette offensive de charme pour obtenir l’accord de l’ensemble des responsables afin d’avoir la possibilité de voyager et négocier en priorité les meilleures conditions pour lui-même et sa famille a déclenché la riposte du clan Rafsandjani qui détient de poste. Ce clan a dressé Jalili, l’actuel négociateur nucléaire, comme le meilleur choix possible pour les présidentielles en mettant en avant des qualités ou des compétences qu’il a mais l’on ne retrouve pas chez Larijani notamment la maîtrise de l’Anglais indispensable pour des marchandages discrets. On s’est ainsi retrouvé dans une nouvelle guerre entre les deux clans.

Avec la lutte à plus bas niveaux pour acheter de l’or et des dollars, le régime s’est ainsi retrouvé comme un navire en perdition dans une drôle d’ambiance de chacun pour soi.

Cette semaine, le régime paniqué de haut en bas avait aussi un programme très difficile : c’était l’anniversaire du Mouvement Vert qui est censé résorbait le soulèvement. L’opposition en exil n’avait pas lancé d’appel à saisir l’occasion, le régime ne risquait pas de se faire récupérer son joker, il avait un créneau pour l’utiliser. Cela nécessitait que le peuple descende dans la rue. Dès le premier jour de la semaine, il a multiplié des très mauvaises nouvelles et des mesures très déprimantes pour le pousser à bout, mais sans y parvenir.
L’échec de ce joker a ravivé la certitude de la chute du régime : ses dirigeants ont redoublé d’efforts pour garder ou prendre la direction des négociations qui peut leur donner un avantage sur leurs camarades pour marchander en priorité les meilleures garanties pour eux-mêmes. Cette fois, la bataille s’est déroulée à coups d’accusations de fraude. Le régime a connu une semaine saignante. Rafsandjani a été visé personnellement. Pour se dégager, il a dû sacrifier quelques petits pions. Il a ainsi semé la panique et la division dans son propre camp !

Dans ce contexte de désordre au sommet encourageant le désordre à la base, les deux clans étaient dévalorisés aux yeux de la masse des mollahs qui ont leur mot à dire pour le choix du président qui doit les représenter dans le marchandage final face aux Américains. ils ont donc tenté de montrer leur popularité ou leur représentativité à coup d’images de grands rassemblements en leur faveur. nous avons trouvé les détails pour vous montrer le nombre exact des participants à ses opérations. Ce 226e rapport sur l’Iran ne vous décevra pas : on y voit ce qu’il reste du régime : peu de sympathisants et beaucoup de divisions.




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