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3 - 06.01.2010
Iran : Pas de sanctions, mais un nouveau Khomeiny made in US !

Washington avait laissé jusqu’au 31 décembre 2009 aux mollahs pour accepter sa proposition d’un allégement de son stock d’uranium pour mettre fin à la crise nucléaire. Nous avions affirmé que Téhéran refuserait, mais aussi que Washington ne prendrait aucune mesure hostile suite à cette réponse négative et c’est ce qui arrive : Hillary Clinton a exclu toutes nouvelles sanctions, mais aussi elle a refusé de définir une nouvelle date butoir !


3 - 30.06.2008
Iran : à qui profitent les articles de Seymour Hersh dans le New-Yorker

Le magazine New-Yorker et son journaliste vedette Seymour Hersh qui avaient annoncé plusieurs attaques imminentes contre l’Iran sont de retour. L’agence britannique Reuters est aussi de la partie pour diffuser largement leur dernière production : Révélations sur les opérations secrètes américaines en Iran. | Décodages d’un article intéressant. |


3 - 09.12.2007
Iran- Europarlement : Le Vert et le marron

En France, les verts qui sont d’anciens rouges roulent pour l’OMPI d’obédience marxiste islamique, à la fois rouge et verte. On dirait que le vert écolo fait bon ménage avec le vert islamique puisqu’en Allemagne, une eurodéputée allemande des verts a pris position en faveur des mollahs et de leur programme nucléaire !


3 - 14.11.2012
Iran : La semaine en images n°247

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine :
avec une nouvelle analyse inédite des événements de la semaine précédente.
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable entre autre d’avoir modernise le pays, stabiliser la région et aussi d’avoir créer l’OPEP) avec l’intention d’installer à sa place leurs islamistes (dont l’OMPI) pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Le projet appelé Arc de Crise devait faire de l’Iran un foyer d’agitation islamiste pour soulever l’Asie Centrale contre la Russie et la faire basculer dans le camps américain permettant à Washington de devenir la première puissance pétrolière au monde. Cela allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques : les mollahs pro-britanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington, dévoyer le projet et aussi accaparer le pouvoir. Ce coup d’état interne a été réalisé par Rafsandjani, le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny en assassinant les pions religieux de Washington et surtout en coupant le cordon ombilical entre Washington et la révolution islamique par l’attaque des étudiants islamiques contre l’ambassade américaine et la prise en otage des diplomates américains . En échange, de ces services et cette Seconde révolution islamique, Rafsandjani a été autorisé à écarter des mollahs plus hauts placés comme Mottahari (le protecteur des Larijani) pour accéder à tous les postes clefs comme le ministère de l’intérieur, les services secrets des Pasdaran ou encore le ministère de guerre qui ont fait de lui le patron non officiel du régime et de tous les bons business (pétrole, automobile, le secteur alimentaire). Avec quelques autres mollahs ambitieux et le soutien tacite des Britanniques, Rafsandjani a aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis et en attaquant ses intérêts et ses alliés régionaux pour ne laisser aucune chance de retour aux pions américains.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour forcer Rafsandjani et ses complices à cesser leur diabolisation, d’accepter un apaisement, puis la normalisation des relations pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur.

Rafsandjani et ses complices ont alors accentué les actions terroristes contre les intérêts américains et ont décidé de sacrifier la production nationale pour importer tout d’Europe afin d’acheter la protection diplomatique des Européens. Cela et la guerre contre Saddam ont rapidement ruiné le pays et sa force de production : les ouvriers ont perdu leurs emplois, les Bazaris qui vivaient de la vente des produits nationaux ont été ruinés. Le pays était aussi en guerre. Beaucoup de jeunes Pasdaran contactaient Reza Pahlavi pour exprimer leurs regrets de tout ce qui avait été perdu par leur faute. La révolution islamique a très vite perdu ses enfants et très vite, le régime s’est retrouvé en danger. Mais il n’est pas tombé car Washington n’a jamais aidé les opposants, le peuple et les dissidents de peur que le modèle islamique nécessaire à ses projets régionaux ne disparaisse.

Par ailleurs non seulement Washington n’a jamais aidé les opposants, mais encore, il a souvent laissé un grand nombre de ses partenaires stratégiques contourner ses sanctions pour adoucir leur effet. quand il estimait qu’elles pouvaient dépasser leur objectif et entraîner la chute du régime islamique qu’il veut récupérer.

Mais en agissant ainsi, Washington a rallongé l’agonie du régime et a amplifié l’opposition et la dissidence, ce qui a affaibli la position de Rafsandjani, le patron de facto du régime, parmi ses adversaires internes. Pour se maintenir, Rafsandjani a toujours cherché à étendre son pouvoir. En 1989, à la mort de Khomeiny, il a trafiqué le testament de ce dernier pour officialiser sa propre mainmise sur le régime et a obtenu les pleins pouvoir pour le Conseil de Discernement qu’il présidait. Mais la poursuite des sanctions visant personnellement Rafsandjani (comme avec le mandat d’arrêt pour l’attentat de l’Amia) et son incapacité à les neutraliser l’ont amené à partager le pouvoir avec des adversaires (comme les frères Larijani) pour acheter leur loyauté et des délais supplémentaires pour restaurer son hégémonie.

Rafsandjani a alors tenté un faux apaisement via Khatami, un ex-responsable d’assassinats des opposants exilés, mais il n’a pas pu amadouer Washington. Il l’a alors remplacé par un autre ex-responsable des services secrets nommé Ahmadinejad et l’a entouré des pires racailles des services secrets (comme Mottaki, Najjar, Vahidi) pour tenter de faire reculer Washington avec toute sorte de menaces. Mais Washington a utilisé ces menaces pour renforcer ses sanctions !

Mais en 2007 quand Washington a impliqué le Conseil de Sécurité de l’ONU pour généraliser les sanctions et s’est mis à évoquer très régulièrement la possibilité de frappes militaires, la dissidence interne s’est amplifiée : on a assisté à d’importants boycotts des manifestations officielles par les de Pasdaran de base, les Bazaris ou des mollahs de base.

En 2008, Washington a adopté ses premières sanctions bancaires, limitant sérieusement les revenues en devises du régime . Rafsandjani et ses complices au sein du Conseil de Discernement ont décidé de limiter le pouvoir d’achat des Iraniens pour brider la consommation afin de survivre malgré la diminution de leurs revenus. Le plan prévoyait la suppression de tous les prix subventionnés, mais par peur d’une émeute générale, le régime a d’abord gelé les salaires de ses propres employés les mieux payés, les agents sécuritaires, qui ont été très déçus et ont aussi pris leur distance bien qu’ils ne puissent pas aller vers la dissidence en raison de leurs passés criminels.

Cette nouvelle rupture était terrible. Le régime était menacé en cas d’un soulèvement. Rafsandjani devait songer à une éventuelle négociation avec Washington pour pouvoir quitter le pays avant la chute du régime : il a alors exclu Ali Larijani du poste clef de négociateur nucléaire lui donnant accès au dialogue avec les Américains pour prendre en main ce poste. Larijani ne s’écartait pas : Rafsandjani devait lui donner un poste clef. Via a les élections factices du régime, il lui a offert la direction de la majorité législative (la chefferie du Parlement) : un titre et une tribune plus qu’un vrai pouvoir car le Parlement n’a aucun rôle décisionnaire dans le système actuel. Ali Larijani a alors révélé par l’intermédiaire de l’un de ses pions la corruption de Rafsandjani et de ses alliés afin de les éliminer du jeu et devenir celui qui négocie la fin du régime pour bénéficier des mêmes garanties.

Rafsandjani s’est vu menacé par les sanctions, le risque de pénuries et d’émeutes, la dissidence interne ou encore les dossiers d’Ali Larijani : en juin 2009, il a tenté de sauver le régime et surtout sa situation avec le Mouvement Vert, une fausse révolution de couleur, partisane de la ligne (anti-américaine) de Khomeiny, menée par ses ex-amis (les étudiants islamiques preneurs d’otages de l’ambassade américaine pour donner une nouvelle légitimité à son clan. Mais le peuple a profité de l’occasion pour crier sa haine du régime et les Pasdaran ne sont guère intervenus pour réprimer cette contre-révolution. Rafsandjani a dû offrir le Pouvoir Judiciaire à Sadegh Larijani, le frère cadet d’Ali Larijani, pour acheter leur loyauté afin de poursuivre ses plans.

Rafsandjani offrait plus de pouvoirs à ses ennemis (les Larijani), mais avec un risque limité car le procureur Ejéi, maître des accusations, était un de ses pions et par ailleurs, l’inspection générale interne était dirigée par son pion Pour-Mohammadi. Il devait cependant faire vite avant que les Larijani nomment leurs pions. Rafsandjani a alors tenté de duper le peuple avec de nouveaux slogans moins mièvres et en faisant passer d’ex-agents secrets enrôlés dans le ministères des affaires étrangères, mais aussi ses enfants Mehdi et Faezeh pour des opposants.

Mais après un an d’échecs, il a dû s’éclipser laissant officieusement ses pouvoirs à Ali Larijani.

On peut dire que Rafsandjani a perdu le soutien de ses pairs et qu’il a été débarqué du pouvoir par eux et Larijani qui avait des dossiers contre tout le monde a pu obtenir sa place du chef occulte du régime. Mais ses gens n’ont pas osé officialiser la passation du pouvoir car il avait peur de Larijani et de ses dossiers compromettants. De fait, il n’y a pas eu d’épuration interne, Rafsandjani est resté influant car il gardait des pions au pouvoir en particulier Ahmadinejad et ses ministres, tous issus des services secrets des Pasdaran qu’il avait jadis dirigés. Ainsi, en juin 2010, le pouvoir est devenu bicéphale, complètement divisé.

Larijani a alors commencé à mettre en place des procès contre les enfants de Rafsandjani pour l’atteindre moralement et des procès contre Ahmadinejad et ses ministres chargés des négociations pour démanteler son équipe afin de permettre à son propre équipe de prendre la place. Cette entreprise de sape a reçu le soutien tacite de tous ceux qui étaient exclus du pouvoir et des bons business par Rafsandjani.

Fin 2010, Ce nouveau pouvoir très divisé a enfin mis en place son plan impopulaire de suppression de tous les prix subventionnés confirmant par la même occasion que sa situation économique était très grave. En seulement un mois, la hausse des prix de produits énergétiques a entraîné la faillite de 60% des entreprises et une terrible récession

Trois mois plus tard, en mars 2011,, la fête du Feu, une grande fête persane interdite par le régime depuis toujours, coïncidait avec l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur d’Iran laïque. Le régime a menacé le peuple des pires répressions s’il bougeait. Le peuple a passé outre ces menaces montrant son rejet de l’Islam et son souhait d’une contre-révolution. Les Pasdaran ont laissé faire, affichant ainsi leur soutien à la contre-révolution. Cette action exemplaire a réduit le régime à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 800 hommes d’affaires et 6000 nervis.

Le Régime a tenté de rétablir l’ordre en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar à plusieurs reprises sans parvenir à soumettre les dissidents qui étaient à l’origine de ses malheurs.

Le Régime était fragilisé, il pouvait chuter dans le sang et ses dirigeants devaient songer à accepter l’offre de Washington pour céder le pouvoir afin d’échapper à une fin terrible. Les cadres et les hommes d’affaires du régime qui allaient être sacrifiés dans le deal ont paniqué : les cadres du régime ont commencé à rompre et les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs biens pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays avant la débandade de leur dirigeants. La demande du dollar a fait augmenter le prix de la devise américaine sur le marché libre. Le taux du dollar est devenu l’indicateur de la chute de la confiance des derniers compagnons du Régime en leur avenir.

Ces ruptures et ces retraits de devises ont affaibli davantage le Régime (déjà très en difficulté). Larijani a alors accentué ses efforts pour écarter au plus vite Rafsandjani afin de contrôler le jeu des marchandages avec Washington. Il a ainsi admis la vulnérabilité du Régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

En juillet 2012, Washington a imposé aux Européens de cesser leurs relations protectrices pour amener Larijani à accélérer sa guerre contre Rafsandjani afin de provoquer de nouvelles fracture au sein du régime.. il y a de nouvelles ruptures (les députés, puis les juges). Les Chinois ont estimé que le régime était fichu : prudemment, ils ont annoncé la diminution leurs investissements, puis ont suspendu leurs achats pétroliers. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a envahi tout le monde provoquant une nouvelle grande ruée vers le dollar, mais aussi une ruée vers les produits alimentaires. Le pays tout entier a basculé dans la révolte avec une grande manifestation contre le Régime à Neyshabur, puis des appels à la grève générale au Bazar et plusieurs attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au Régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le Régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour rassurer ses derniers compagnons. Mais il n’a pu mobiliser que 250 individus qui au fil du temps n’osent même plus sortir dans la rue et soutiennent le régime en se réunissant uniquement sur des sites sécurisés. De nouveaux boycotts internes de grands événements politiques, militaires et religieux ont alors confirmé la rupture des millions de Pasdaran, mais aussi des Bazaris ou encore les 80,000 mollahs de base ! Les associés du régime ont alors repris leurs achats de dollars pour quitter le pays au plus vite.

Rafsandjani a aussi paniqué : il a donné des signes de vouloir négocier rapidement avec Washington. Larijani a renforcé les accusations contre ses plus proches lieutenants (nommés à des postes clefs pour le protéger contre toute action judiciaire). Mais il n’a pas réussi à le calmer. Les commandants des Pasdaran (qui sont en place grâce à lui mais pourraient être sacrifiés dans le deal à venir) ont rejoint le concert des accusations. Rafsandjani a senti qu’il devait saisir toutes les occasions. Le voyage d’Ahmadinejad à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU était une occasion en or. Larijani a fait mine de vouloir l’arrêter. Les Pasdaran ont formulé d’autres accusations de corruption pour le dissuader de sceller une entente en échange de quelques garanties pour lui-même. Afin de les rassurer sur sa loyauté et laisser son pion partir à N-Y, Rafsandjani a rapatrié ses enfants Mehdi et Faezeh, laissant les Larijani les arrêter : il les a mis en gage. Mais contre toute attente, dès son arrivée à NY, son pion Ahmdinejad s’est montré très charmant avec les Américains en leur proposant lors d’une interview télévisée la possibilité d’une normalisation des relations bilatérales ! Rafsandjani avait sacrifié ses enfants. Il devait estimer que le régime était fichu. La panique a de nouveau gagné tous les derniers compagnons du Régime : on a assisté à une folle ruée vers le dollar : en quelques heures, le dollar est remonté de 70% dépassant les 4000 Tomans.

Les Larijani ont placé Mehdi en isolement pour faire pression sur Rafsandjani. Rafsandjani a continué et il a ainsi déçu de nombreux proches par son cynisme. Ses amis ex-preneurs d’otages ou terroristes ont constaté qu’il pourrait facilement les sacrifier. Les Britanniques, alliés trahis, ont aussi demandé des sanctions supplémentaires pour intimider le Régime. Rafsandjani a dû reculer en faisant désavouer indirectement l’ouverture proposée par Ahmadinejad. Mais la panique a persisté car elle n’est pas seulement due à l’envie de fuite des dirigeants, mais à ce qui provoque cette envie, c’est-à-dire, la vulnérabilité du régime.. Le régime était de facto condamné. Rafsandjani devait continuer ses efforts pour assurer ses intérêts au-delà du régime. Pour cela, il avait besoin de tous alliés disponibles. Il a décidé de sauver son fils pour rassurer ses fils spirituels. Il a alors a chargé Ahmadinejad de visiter la prison Evine de Téhéran au prétexte d’un rapport sur l’état des prisons. Les Larijani ont refusé la demande et ont même utilisé ce refus pour malmener le clan Rafsandjani et mettre en valeur son déclin. Rafsandjani a lâché prise, mais il a vu qu’il devait conclure rapidement une entente avec Washington avant que les Larijani trouvent le moyen de le mettre hors service.

Dans la foulée, le Régime devait organiser de nombreux manoeuvres et défilés pour la « Semaine des Forces de l’Ordre ». Craignant un nouveau boycott des Pasdaran, il redoutait une nouvelle panique ou un début d’exode de ses associés avec leurs fortunes reconverties en dollar. Ses dirigeants (des deux clans) ont cru judicieux de bloquer tous les comptes en devises. Cette mesure a encouragé ses compagnons à acheter davantage de devises, mais aussi de revenir à l’achat de pièces d’or. Le dollar et l’or ont atteint des sommets. Le régime a proféré des menaces à l’encontre des acheteurs qualifiés d’agitateurs financiers, mais en l’absence de troupes fidèles à ses côtés, il n’a pas pu les intimider. Il a alors incendié le Bazar pour forcer les revendeurs Bazaris d’arrêter les ventes. Bazar ! Les Bazaris, malmenés et ruinés par le régime depuis des années, ont baissé les grilles pour commencer une grève paralysante.

Sur les images de manifestations des Bazaris, on ne voyait aucun policier ou milicien fidèle au régime. Chacun a vu que le régime (et ses dirigeants) étaient dépassés et seuls. Ses compagnons ont aussi rompu les amarres et ont attaqué les banques pour libérer les devises bloqués sur leur compte. Le régime s’est ainsi retrouvé avec deux actions explosives susceptibles de précipiter sa chute. Il a tenté de contenir ces menaces en annonçant de grands rassemblements autour du Guide dans la région de Khorâssân du Nord, mais les Pasdaran de cette région ont boudé le Guide. Le régime a diffusé des images de foules, mais il y avait de nombreuses déformations visuelles et en plus, on n’y voyait aucun bain de foule. Il s’agissait d’images d’archives trafiquées. Personne n’a cru aux annonces de la popularité du régime. La crise de l’or et du dollar a persisté.

Il y a deux semaines, dans ce contexte particulièrement défavorable, l’Europe a annoncé de nouvelles sanctions contre le régime. Le dollar a augmenté encore de 30% malgré les menaces d’arrestation et de pendaison proférées par le Régime. Humilié, le Régime, a alors annoncé la tenue de trois jours de manœuvres époustouflantes au cœur même de Téhéran avec 15,000 combattants de sa nouvelle milice anti-émeute. Les images ont montré une soixantaine de miliciens sous-équipés s’agitant à l’intérieur des casernes.

Le régime devait alors organiser des grandes prières publiques à l’échelle nationale pour la fête de Sacrifice, puis célébrer la Semaine du Sacrifice pour la révolution puis, l’anniversaire (de la prise d’ambassade américaine) ou la Seconde Révolution Islamique et enfin la fête chiite de Ghadir Khom qui célèbre en quelques sorte la naissance du chiisme ! Tous ces événements avaient été sévèrement boycottés par le peuple en 2011. Le régime allait vers une série de revers susceptible d’aggraver son cas. Pour s’épargner de nouveaux boycotts révélant son total isolement, il a évoqué la possibilité d’établissement de coupons de rationnement pour ses partisans démunis. Pour obtenir le soutien de ses affairistes paniqués, il leur a proposé d’investir leurs dollars dans l’économie du pays en reprenant des grandes industries publiques.

Les évocations de rationnement et de demande d’investissement ont convaincu out le monde que le régime était au bord de la faillite et de la pénurie :il y a une ruée vers le stockage des principaux produits de grandes consommations en particulier d’essence que le pays a déjà rationné, les pompes ont été mis à sec et le pays a été confronté à une grosse pénurie d’essence. Les frères Larijani devaient vite prendre le contrôle du régime et des négociations finales avec Washington pour pouvoir fuir en toute sécurité et avec leur fortune. Ils ont reparlé de la demande de visiter les prisons, la qualifiant de manœuvres médiatiques pour cacher la responsabilité d’Ahmadinejad dans la crise économique actuelle avant d’évoquer le retrait du vote de confiance du Parlement. Les autres mollahs qui se sont toujours accommodés de Rafsandjani et ont obtenu en échange un siège au Conseil de Experts (le Sénat du régime) et des parts dans divers secteurs économiques du pays ont désapprouvé cette révolution du palais et ont exprimé leur hostilité via leur président Mahdavi-Kani (qui est également chef de la loge maçonnique du clergé).

Le clan Rafsandjani s’est senti protégé et s’est lancé dans des attaques contre ses adversaires. Par ce comportement, il a confirmé qu’il n’avait rien à faire de l’intérêt général, il oeuvrait pour ses intérêts car il considérait que la chute du régime était proche.

C’est pourquoi les 200 à 300 nervis de base ont aussi boycotté la prière publique de la fête de Sacrifice et de nombreux responsables officiels ont boycotté la prière officielle.

Les dirigeants du régime ont alors changé la suite du programme officiel pour éviter de mettre en valeur leur isolement. Ils ont complètement oublié de parler de Ghadir. Ils ont remplacé la Semaine de Sacrifice par une Exposition internationale d’agences de presse avec des dizaines de conférences de presse très polémiques et offensives pour mettre en scène un régime solide et offensif et enfin ils ont avancé la célébration de la prise de l’ambassade d’une journée, de samedi à Vendredi férié, pour limiter la visibilité du boycott attendu.

Washington a été alarmé par ces manipulations évoquant le déclin de l’islamisme et même l’islam en Iran. C’est pourquoi Washington a demandé aux Argentins à trouver un compromis sur l’affaire Amia afin de montrer qu’il était prêt à aller très loin pour obtenir un transfert pacifique de pouvoir vers ses pions afin d’éviter la chute du régime islamique qui indispensable pour son projet de conquête de l’Asie centrale.

Israël qui voit même les mouches voler dans les couloirs de Natanz, n’a pas vu et n’a pas critiqué ce marchandage nauséabond sur Amia car il n’est qu’un pion dans le jeu américain, mais ce marchandage protégeant seulement Rafsandjani et quelques proches a été vu comme une menace par les Larijani : ils ont immédiatement confirmé la convocation de son pion Ahmadinejad mettant Rafsandjani et ses pions en situation de ne plus avoir le droit de négocier quoi que ce soit. Les diplomates du clan Rafsandjani ont dû alors se retirer de ces négociations incroyables et tant espérées et les médias de ce clan n’ont également cessé de rejeter la possibilité d’un deal. Puis, le clan Rafsandjani a lâché Ahmadinejad en se joignant à la meute opposée pour sa mise à mort afin de ne pas couler avec lui. Le clan a même annoncé son candidat pour les élections anticipées souhaitées par Larijani !

Ahmadinejad a promis de balancer les vrais coupables de la crise et Larijani a annoncé des poursuites contre le candidat du clan Rafsandjani. Washington, qui n’avait pas aimée la rupture de son marchandage a menacé le régime d’alourdir ses sanctions. Le régime allait à sa perte avec ses divisions et les sanctions.

La base devait paniquer en se ruant vers l’achat de l’or, du dollar ou des produits dont ils ont l’utilité avant que le pays soit frappé de toutes sortes de pénurie. Le régime a alors suspendu les licences de 99,7% des agents de change, puis a interdit l’exportation de la moindre gramme d’or du pays, confirmant ainsi sa faillite ! Le régime a également annoncé le rationnement de 50 produits de base, compris des produits industriels comme l’acier, confirmant l’existence d’une grande pénurie générale. Dans la foulée, la compagnie iranienne de roulements à billes a déposé le bilan entraînant dans sa chute 1000 emplois et menaçant tout le secteur automobile.

En fin de la semaine, la base privée d’une porte de sortie et sans cesse méprisée par des dirigeants (qui sont uniquement soucieux de leurs intérêts) les a sanctionnés par un boycott massif du rassemblement pour l’anniversaire de la seconde révolution.

Le nombre des participants a été si bas que le régime a renoncé à montrer une vue du ciel ou du haut d’un immeuble et n’a diffusé qu’une dizaine de portraits de manifestants et beaucoup de photos d’archives ! De fait, avec une semaine de recul et des recherches, nous pouvons avancer les chiffres de 20 officiels, 30 journalistes et seulement 40 participants !

Cette semaine, le régime a vécu dans le traumatisme des chocs de la semaine dernière : le rationnement annoncé, l’embargo sur le dollar, puis l’or, et enfin le boycott massif des événements essentiels pour sa survie !

En fait, échaudé par l’ampleur du boycott après leurs méfaits, les dirigeants ne pouvaient pas continuer leur guerre ou reprendre leur propagande. Il devait rétablir la confiance avec la base en se montrant sincères et unis face aux sanctions ou à la menace d’un soulèvement. On a assisté à un petit apaisement entre les deux clans sans ils ne sont pas parvenus à une entente. Les dirigeants sont restés divisés dans l’adversité et ont de fait encore déçu leurs compagnons qui les ont encore boycottés.

Voici le récit et les images d’une semaine de doutes et de déprime pour les dirigeants usés du régime et pour leurs derniers serviteurs désabusés et désenchantés.


3 - 26.07.2010
Iran : La semaine en images n°127

Il y a une semaine, le Bazar, allié historique du clergé et artisan de la révolution islamique, était en grève. Les Iraniens commençaient à rêver de la possibilité de la chute du régime. Mais aucun Etat occidental n’a soutenu ce mouvement social car tous ont intérêt à ce qu’il reste au pouvoir : les Européens, les Russes et les Chinois pour leurs contrats au rabais et les Etats-Unis dans l’espoir d’en faire un allié anti-chinois. Pour se débarrasser de ce mouvement social inattendu, les médias des Etats concernés ont décrété dès samedi dernier que la grève était finie. Il n’en a rien été. Elle a continué et même a provoqué la première réaction forte du régime : l’incendie des dépôts de coton du Bazar de la ville de Kermân, berceau historique du commerce en Iran. Le lendemain, ce sont deux lieux de commerce exclusivement réservés aux mollahs qui ont aussi été incendiés. Dans l’ensemble la semaine a été chaude. Sous une température caniculaire, la tension est montée d’un cran.


3 - 16.09.2006
Iran : le cirque des révélations atomiques

A chaque fois que nous nous approchons d’une possibilité d’adoption de sanctions fermes contre le régime des mollahs, c’est le même cirque. Des experts indépendants sortent de leur silence pour rassurer les lecteurs inavertis. L’ineffable expert iranien Alireza Jafarzadeh, ex-barbouze de l’OMPI, sort de son trou pour nous apprendre l’existence d’un nouveau centre clandestin de l’enrichissement nucléaire. Aussitôt, Docteur Hans Blix prend la parole et demande des Garanties de Sécurité pour le régime des mollahs et suivent dans la foulée, de nombreux rapports d’experts indépendants, souvent des ex-AIEA, qui démentent ou minimisent les risques de fabrication d’une bombe par nos mollahs.


3 - 23.09.2006
Du Real Politik au Sommet Chirac-Poutine-Merkel

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé ce vendredi pour une visite de deux jours à Paris. Il dînera ce soir avec Jacques Chirac et rencontrera demain Chirac et Merkel dans un sommet tripartite à Compiègne. L’axe Paris-Berlin-Moscou se reforme à nouveau pour des discussions sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe et le nucléaire iranien. Sur les deux sujets, Moscou a des intérêts antagonistes avec Paris et Berlin.


3 - 29.06.2008
Iran : La semaine en images n°19

Si la semaine dernière le régime cherchait à véhiculer l’image d’un état démocratique, cette semaine, calendrier oblige, les mollahs étaient de mood plus révolutionnaire. Il y a deux raisons majeures à ce comportement : ils devaient célébrer la mémoire de l’ayatollah Beheshti, un des fondateurs du régime, qui fut tué lors d’un attentat attribué à l’OMPI le 28 juin 1981. Seconde raison de rectitude révolutionnaire, cette semaine, les mollahs aussi devaient affirmer l’unité nationale autour du projet nucléaire et du refus de l’offre des Six.


3 - 08.09.2008
Iran : Téhéran ne veut pas d’une solution libyenne !

Une entente entre Téhéran et Washington est indispensable pour assurer l’hégémonie des Etats-Unis sur le Moyen-Orient, le Caucase et l’Asie Centrale, où se trouvent la majorité des réserves pétrolières du monde. Dernièrement, l’administration Bush a retiré sa protection à l’OMPI afin de satisfaire Téhéran. En réponse, les mollahs ont incité Moqtada Sadr à déposer les armes pour pacifier l’Irak. Ils viennent de faire un autre geste de conciliation qui mérite un décodage.


3 - 25.07.2012
Iran : La semaine en images n°230

Rappel des faits (inédit) + la semaine dégulinguée | Il y a une semaine, le régime devait organiser l’anniversaire du Mahdi, le sauveur des chiites, il n’a même pas pu mobiliser 250 personnes dans l’ensemble du pays. Le régime a été boycotté par les centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base ainsi que les membres de leur famille !

Ce n’est pas la première fois. Depuis 3 ans, ces actifs populaires du régime boycottent aussi bien les manifestations officielles politiques que religieuses, ils ont lâché le régime.

Il y a plusieurs raisons à cette rupture : le pays a reculé dans tous les domaines depuis la révolution surtout en économie et en industrie, on est passé des succès et du plein emploi à 60% de chômage, 96% de personne sous le seuil de pauvreté. Les études et les soins jadis gratuits et de bonne qualité sont devenus payants voire chers et de mauvaise qualité. Par ailleurs, les ayatollahs, alliés historiques de la Grande-Bretagne, ont permis à ce pays de retrouver sa mainmise sur le sous-sol iranien (or, cuivre, pétrole) en lui accordant des contrats d’exploitation de longue durée (qui hypothèquent les chances d’indépendance économique du pays pour longtemps).

De plus, tous les Iraniens savent que les ayatollahs (pro-britanniques) ont accédé au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington (notamment l’OMPI) à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers.

Washington cherchait à islamiser l’Iran pour en faire une base pour conquérir l’Asie Centrale avec l’Islam. Il pouvait ainsi dépasser la Grande-Bretagne, leader mondial d’exportation pétrolière depuis 1906. En prenant le pouvoir au détriment des islamistes américains, les mollahs ont agi pour leur propre compte, mais ont aussi aidé leurs protecteurs britanniques à garder le contrôle du marché pétrolier mondial.

Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur (via une révolution de couleur). L’intérêt des mollahs est de refuser tout apaisement avec Washington quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens. Les mollahs doivent aussi tout entreprendre pour faire reculer Washington et parvenir à un arrangement.

L’intérêt britannique est de préserver ce régime dans une ligne hostile aux Américains pour contrecarrer leurs projets régionaux. Les Britanniques doivent aider les mollahs à contrer les Américains. Mais ils doivent aussi surveiller les mollahs et les empêcher de parvenir à un arrangement qui les éliminerait du jeu. C’est ainsi qu’on les voit souvent fustiger les menaces terroriste, nucléaire ou balistiques des mollahs, mais il n’y a jamais eu une rupture des contrats pétroliers ou miniers en représailles car le but n’est pas de nuire aux intérêts britanniques, mais remonter l’opinion américaine contre l’apaisement avec les mollahs. De nombreux pays qui ont besoin d’un Iran anti-américain aident les mollahs à contrer les sanctions et aident Londres à maintenir leur image exécrable. Ainsi comme au début du XXe siècle, l’Iran est devenu la scène d’une guerre froide entre les grandes puissances qui ont des visées pétrolières et colonialistes. En somme, Il n’y a rien qui puisse être profitable au peuple avec ce régime au pouvoir d’où la rupture des subalternes issus du peuple comme les Pasdaran.

Dès les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants – la caste dirigeante réunie au sein du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime-, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais la caste dirigeante devait agir vite.

Rafsandjani, le directeur et fondateur du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime (CDIR), a d’abord misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran. Ce manipulateur qui avait jadis mis en place le faux réformateur Khatami (pour amadouer Washington), puis mis en place Ahmadinejad pour jouer la menace après l’échec du faux apaisement de Khatami, a eu une nouvelle idée compliquée : une révolution de couleur sous le nom du Mouvement Vert (en référence à l’Islam) et dirigée par son ami Moussavi, un Khomeyniste pur, membre du CDIR pour donner une légitimité démocratique absolue au régime afin de contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions.

Tout était très bien pensé : les journalistes européens étaient invités pour raconter l’affaire. La BBC donnait le tempo avec les meilleurs reportages ! Mais le peuple autorisé a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main et des rumeurs anxiogènes de répression sanglantes rediffusées par la BBC ou la Voice of America. Les faux opposants verts sont restés silencieux avant de s’installer en Europe dont certains à Londres [1] ou en Europe pour simuler un soi-disant exil ! Washington a aussi inventé ses propres verts pour ne laisser aucune chance à une autre contre-révolution.

On a voulu enfermer le peuple iranien à double tour, mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, il a pu à nouveau manifester contre le régime en célébrant le 15 mars 2011 l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington gêné a parlé d’un soutien à l’islamiste Moussavi ! L’Europe, notamment la France, a fait de même. Mais il était clair que les Pasdaran et le peuple envisageaient une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Cette nouvelle vague de rupture a déstabilisé Rafsandjani au sein de la caste dirigeante. Il a dû céder sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani, nouveaux patrons de la caste dirigeante, devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou pour éliminer ses pions du jeu, notamment les ministres chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule option restante est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, cette guerre interne était une bénédiction, il devait exploiter la crise interne. Il a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et n’achètent que moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Les mollahs trop affaiblis par les précédentes sanctions ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. La base a compris que l’économie iranienne était à bout de souffle. Les dirigeants pouvaient céder. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre judiciaire contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Début juin, un mois avant les nouvelles sanctions, Washington a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourraient plus lui rendre ce service ! Les Indiens (alliés de Washington) qui achètent près de 20% des barils iraniens ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a de nouveau gagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a regagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait montrer qu’elle a le moyen de résister à une contre-révolution. Son patron Ali Larijani a fait ouvertement appel aux Pasdaran en leur offrant le secteur bancaire du pays. Ils ont ignoré son invitation. Larijani était ridiculisé. Il pouvait sauter et se retrouver à la merci de Rafsandjani. Larijani aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois ! La Gaffe : dans sa panique, Ali Larijani a révélé la rupture assumée des Pasdaran. Cela a libéré les hésitants : le régime devait alors rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire, ces derniers l’ont boycotté. Au même moment, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile… Le régime esseulé et menacé se fissurait de toute part.

C’est dans ces terribles conditions que la semaine dernière, le dimanche 1er juillet, l’entrée en vigueur des sanctions a aggravé la panique. Le dollar et l’or sont montés en flèche ! La caste dirigeante devait se montrer forte pour se faire respecter ou pour rassurer ses derniers compagnons affolés. Elle a parlé de tirs de missiles et de fermeture du détroit d’Ormuz car sa seule issue est de faire reculer les Européens. La crise a redoublé car la même politique menée jadis par Rafsandjani contre les Américains avait permis à ces derniers d’adopter de nombreuses sanctions financières contre l’Iran.

A la fin de la semaine dernière, le régime devait organiser l’anniversaire de Mahdi et un nouveau boycott pouvait aggraver encore la crise. Le lundi 2 juillet, les Européens (engagés à contrecœur dans les sanctions) ont proposé de nouvelles négociations pour le mardi 3 juillet à Istanbul. Le régime (dirigé par les Larijani) a accepté tout en reprenant ses pressions sur le clan Rafsandjani qui contrôle des négociations afin qu’il ne profite pas de l’occasion pour des messes basses. L’acceptation du dialogue était un signe de faiblesse, la guerre interne évoquait l’approche de la fin. La base a davantage paniqué.

Le régime a de nouveau parlé de ses tirs de missiles pour calmer cette inquiétude qui peut aussi causer sa perte. Le jour même de la rencontre à Istanbul, les mollahs ont mis en avant leur soutien à Bachar Al Assad, ont tiré des missiles et annoncé le soutien de 30% de leurs députés à la fermeture d’Ormuz. Les Européens ont esquivé l’escalade en ignorant ces menaces. Les Américains ont puni les mollahs par de nouvelles sanctions, mais ils ont aussi souhaité que leur pion Kofi Annan se rende en Iran pour inviter les mollahs à jouer un rôle de modérateur en Syrie afin de neutraliser durablement toute nouvelle tentative d’escalade tactique de leur part et aussi les engager dans leur apaisement tactique (nécessaires pour revenir en Iran avec ses pions).

Bush (que tout le monde a oublié) avait déjà tenté l’apaisement en essayant d’impliquer les mollahs dans la solution de paix en Irak. Les mollahs avaient alors accepté avant de comprendre le piège. Puis Obama avait continué à son arrivée en essayant d’impliquer les mollahs (qui aidaient les Talibans) à faire partie de la solution de paix en Afghanistan. Les mollahs avaient alors tout tenté pour esquiver l’invitation. La demande était devenue pressante. Les mollahs avaient dû accepter à contrecœur avant de redoubler de provocations pour échapper de ce piège. Il était clair que le régime était condamné à multiplier les provocations pour sortir du piège. Ces compagnons étaient par avance déprimés. Les Britanniques ont alors volé à son secours via un site persanophone basé en Angleterre en faisant état d’un sondage évoquant l’hostilité de 82% des serviteurs du régime à la fermeture du détroit d’Ormuz pour rassurer ses derniers compagnons que le régime n’allait pas vers une radicalisation.

Les Britanniques espéraient aussi calmer le jeu avant que le boycott prévisible de l’anniversaire de Mahdi par des centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, de Bazaris, de mollahs et leur famille ne provoque une nouvelle panique parmi les derniers compagnons du régime. Le boycott a été unanime : le régime n’a même pas pu rassembler 300 personnes dans tout le pays ! La panique apparue avant 1er juillet s’est amplifiée propulsant le dollar vers le haut.

Cette semaine, tout était à refaire. Le régime devait affirmer sa force du régime pour rassurer ses derniers compagnons qu’il peut les défendre face à une éventuelle émeute. Mais le dimanche 9 juillet, il y avait l’anniversaire de la fausse révolte estudiantine de 1998, une autre manipulation ratée de Rafsandjani. Le régime devait énerver les Iraniens pour les encourager à manifester afin que toute future contestation soit de facto reliée à ses opposants internes. Cette prise de risque était nécessaire mais pouvait à nouveau paniquer les siens.

Cette semaine, le régime devait éconduire Kofi Annan, l’émissaire d’apaisement et négociateur des Américains, afin que leurs compagnons ne soient pas convaincus d’un deal à haut niveau et ne les lâchent pas entraînant ainsi leur perte. Mais il devait éviter l’éconduire sans agressivité pour éviter de nouvelles punitions. Cependant contradictoirement, il devait aussi trouver le moyen de provoquer une escalade afin de faire capituler ses adversaires. Le régime avait un programme très contradictoire. Ses amis Anglais étaient à ses côtés, mais Washington le surveillait pour compliquer la situation. Le régime devait trouver des solutions inédites et des diversions inédites pour détourner ses derniers compagnons de ses échecs. Il pouvait facilement déraper et aggraver la crise. Il a tout essayé, mais tout a échoué, et la panique est devenue plus forte. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de rebondissements et de catastrophes pour le régime épuisé des mollahs.




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