Iran Resist - Iran : La semaine en images n°19

Iran : La semaine en images n°19
29.06.2008

Si la semaine dernière le régime cherchait à véhiculer l’image d’un état démocratique, cette semaine, calendrier oblige, les mollahs étaient de mood plus révolutionnaire. Il y a deux raisons majeures à ce comportement : ils devaient célébrer la mémoire de l’ayatollah Beheshti, un des fondateurs du régime, qui fut tué lors d’un attentat attribué à l’OMPI le 28 juin 1981. Seconde raison de rectitude révolutionnaire, cette semaine, les mollahs aussi devaient affirmer l’unité nationale autour du projet nucléaire et du refus de l’offre des Six.

La célébration de la mémoire de Beheshti est intéressante à plusieurs niveaux. Tout d’abord, il a été officiellement tué par les Moudjahidine, mais chacun sait qu’il a été éliminé par Rafsandjani qui voyait en lui un obstacle dans son ascension vers le pouvoir absolu.

Mais en mourrant Beheshti est devenu martyr, c’est-à-dire un instrument politique pour le régime. Il est en fait l’un des martyrs parfaits du régime car il a fondé la milice estudiantine BCU qui prônait l’unité entre l’université et l’enseignement clérical. Il a retrouvé de l’intérêt aux yeux des mollahs, en ce moment où le régime entend affirmer l’unité de vue entre le pouvoir et le peuple sur le programme nucléaire. Il a été célébré par tous, y compris Rafsandjani, mais surtout par Larijani (ci-dessous), le probable futur président incorruptible du régime.

Larijani | Actuellement président du Parlement islamique, ses pouvoirs sont moins que nuls. Cependant, le régime lui consacre une place médiatique immense : on l’entend s’exprimer à tout bout de champs sur tout et n’importe quoi. Dans le cadre de la célébration de l’unité révolutionnaire, il a également eu doit à un traitement de faveur.

En fait pour rendre hommage à Beheshti, le martyr de l’unité, 7 (soi-disant) martyrs inconnus, plus inconnus que martyrs, ont été enterrés dans le parc du Parlement Islamique. Les 7 ont été bénis par Rafsandjani, transportés par des volontaires et enterrés en présence d’Ahmadinejad, un des premier membre de la milice de Beheshti.

Visiblement le cerceuil est vide...

Larijani a eu droit à une séance médiatisée de recueillement privé

sur des tombeaux (vides ?) des 7 martyrs inconnus.

Loin de ces ferveurs révolutionnaires, les iraniens ont commencé l’été avec des coupures d’électricité et d’eau ! Ce régime qui prétend avoir modernisé un Iran arriéré a fait revenir les iraniens cent ans en arrière quand l’eau était distribuée dans les villes par des citernes roulantes.

Il y a tout de même plus malheureux que les iraniens pauvres en Iran : ce sont les réfugiés afghans pauvres qui vivent dans des taudis en taule. A Shiraz, la ville a décidé de raser les taudis car ils ont été construits en dehors des règles de l’art. Ce régime qui ne respecte aucun délai a accordé un sursis de 48 heures à ces afghans. A l’expiration du délai, des tracteurs sont venus et ont effacé leurs humbles demeures, ceux qui n’avaient pas coopéré se sont vus confisquer leurs papiers : ils seront expulsés vers la frontière. Aucun de nos soi-disant dissidents internes ne s’est insurgé contre ce traitement inhumain.

Si ces afghans délogés refusaient d’obtempérer, ils seraient ramenés à la raison par les pasdaran chargés de la police. Ces derniers tenaient salon cette semaine à Téhéran. Les panoplies exposées laissent songeur : des matraques, mais aussi des kalashnikov (symbole du Hezbollah) ou encore des mitraillettes lourdes !

Ce régime dont chaque image officielle trahit sa nature répressive ne manque pourtant aucune occasion pour traiter ses adversaires de fasciste ou terroriste. Ainsi, le suicide d’un soldat israélien pendant la visite du président français en Israël devient à la une du principal quotidien du régime :

Attentat raté contre Sarkozy en Israël !

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