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Iran-Resist Fact-checking 13 | 210522
Who’s who des candidats & 3 scenarii probables

23.05.2021

Tous les médias occidentaux sont focalisés sur l’élection présidentielle en Iran sans préciser que le président du régime des mollahs n’a aucun pouvoir et les décideurs sont ailleurs. Les Iraniens parlent de sélections [1] et les boycottent [2], car tout le monde ne peut pas être candidat et les urnes sont aussi opaques pour cacher une participation très très faible voire quasi nulle. Cependant, cette élection n’est pas dénuée d’intérêt, car le président élu (par ses pairs) indique la direction jugée utile pour le régime. Il y a aussi de vrais décideurs de l’ombre ou leurs principaux lieutenants parmi les candidats. Ce n’est pas forcément un atout pour le régime, car ce vainqueur pourrait privilégier ses intérêts au lieu des principaux objectifs du régime que sont un deal sans risque avec Biden, mais aussi garder le peuple soumis sans provoquer son explosion. Pour comprendre le contexte voici un rappel de l’histoire très trouble des sélections présidentielles en Iran suivie d’un who’s who des candidats déclarés avant leur validation ou invalidation par les vrais dirigeants cléricaux du régime.



1979. La République islamique est apparue en Iran suite à la révolution islamique menée depuis Paris par Khomeiny et les islamo-gauchistes soutenus respectivement par les Anglais et les démocrates américains (hostiles au Shah pour des motifs géopolitiques et pétroliers), mais aussi les Français et les Allemands et pratiquement tous leurs alliés.

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1980. Très rapidement, Khomeiny (roulant pour les Anglais) a chargé son demi-frère Rafsandjani d’écarter ces participants pro-américains par des attentats et la prise en otages des diplomates américains. Parmi les victimes de Rafsandjani se trouvait le mollah Morteza Motahari, idéologue de la révolution islamique et beau-père d’Ali Larijani, un des candidats des élections à venir et peut-être le vainqueur (selon notre estimation).

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1981. Khomeiny et son demi-frère Rafsandjani ont aussi écarté le premier président du régime (Bani Sadr), proche des islamistes américains. Ils ont aussi éliminé son successeur de la même mouvance par un attentat à la bombe dans son bureau (tuant au passage l’un des leurs, le PM Bahonar).

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1982. Khomeiny a pu placer à la présidence un ami de Rafsandjani : le mollah Ali Khamenei, l’actuel Guide, car il lui avait prouvé sa fidélité en organisant certaines actions sanglantes pour la révolution et aussi parce qu’il n’avait aucun poids au sein du clergé et ne pouvait grâce à ce poste devenir une menace politique. Pour éviter des problèmes avec le clergé, Khomeiny s’est engagé avant sa mort à placer la direction générale du régime au clergé par la création d’un conseil de 3 ayatollahs.

1989. Mais Rafsandjani a trafiqué son testament pour imposer Ali Khamenei comme Guide et ce dernier a accepté de transférer ses principaux pouvoirs à un organe nommé Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), créé par Rafsandjani et présidé par lui. Rafsanjdani (ci-dessous au moment des faits) devenu le patron occulte et tentaculaire du régime s’est aussi arrangé pour devenir le président du régime, en tant qu’islamiste pragmatique, pour dominer tous les aspects du pouvoir et parce qu’il n’avait pas de lieutenant. Il a alors développé la capacité terroriste du régime en réponse aux sanctions démocrates tout en développant des réseaux de lobbying en Europe et aux États-Unis.

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Les démocrates ont aussi louvoyé comme lui dans l’espoir de le soumettre par leurs sanctions. Il a alors lancé le programme nucléaire à des fins militaires en collaboration avec Rohani nommé responsable du conseil de sécurité du régime. Ensemble, ils ont cherché des partenaires en Afrique du Sud puis en Argentine et ont frappé ces deux pays des attentats pour les déstabiliser. Les Occidentaux se sont lassés de son pragmatisme et l’ont placé sur leur liste de terroristes.

1997. Il a alors passé la présidence à son fidèle compagnon de purges, d’assassinats de censure, Khatami pour une présidence de « réformes » par rapport à son propre pragmatisme et pour un retour à un Khomeynisme pur.

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Les Occidentaux ont pris la définition de « réformateur » dans un sens inversé, car la vraie définition, synonyme de toujours plus de terrorisme, ne leur convenait pas, mais le régime leur convenait par le fait qu’il avait transformé un pays économiquement fort en un pays ruiné qui devait tout importer de chez eux. Khatami a aussi développé la capacité terroriste du régime et a renforcé le programme nucléaire militaire du régime sous la direction de Rohani (responsable inamovible du conseil de sécurité du régime). Ce qui a entraîné plus de sanctions contre le régime. Khatami a dû accepter un moratoire sur le nucléaire. Rafsandjani en situation d’échec a dû accorder une place à Ali Larijani au sein du Conseil de Sécurité du régime. Il est devenu le négociateur nucléaire du régime sans que Rohani quitte cet organe !

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2005. Rafsandjani a remplacé son faux réformateur par son collaborateur Ahmadinejad sous un label d’ultra conservateur pour renforcer le terrorisme et le nucléaire militaire toujours en collaboration avec Rohani !

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Rafsandjani a envoyé son frère aux États-Unis pour un dialogue direct avec Bush en vue d’un deal. Ali Larijani a alors envoyé tenté de le doubler en envoyant à Bush son ami irano-américain Nahavandian, président de la chambre commerce de Téhéran, pour un deal agrémenté de bons contrats. Ces magouilles discordantes ont révélé la faiblesse du régime.

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Bush a renforcé ses sanctions et ses menaces de frappes. Sous la pression des États-Unis et des menaces de frappes, les Russes et les Chinois ont voté en faveur des sanctions onusiennes !

Cela était la faute de Rafsandjani et ses proches. Ils ont attribué cela à Ali Larijani. Il a dû démissionner de son poste de négociateur nucléaire. Rafsandjani a nommé Jalili, un ennemi de Larijani comme son successeur !

Ali Larijani a alors tenté de les renverser par des révélations soi-disant désintéressées sur leur corruption via un certain Palizdar. Ce dernier a été arrêté et jugé pour trahison par Shahroudi, le chef du pouvoir judiciaire affilié à Rafsandjani. La clique parlementaire de Rafsandjani a aussi puni Larijani en accusant de fraude son principal lieutenant pétrolier et sécuritaire Ali Kordan. Larijani a assisté impuissant à la mise à mort politique de son meilleur lieutenant (ci-dessous en costume blanc).

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2009. Rafsandjani, sauvé par son réseau, mais néanmoins en danger en raison de son échec sur le plan international, a planifié une fausse révolution de couleur lors des élections présidentielles opposant son pion Ahmadinejad à un autre de ses proches, Moussavi (cousin très intégriste de Khamenei), présenté comme un réformateur-Khomoyniste, mais ce plan a échoué, car le peuple a profité de l’occasion pour manifester contre le régime.

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Rafsandjani a tenté de reprendre la main en validant des slogans contre son ami le Guide Khamenei. Ses proches amis de son clan régnant depuis 20 ans sur le régime ont exprimé leur mécontentement et ont cessé de voter en faveur de lui. Il a perdu son contrôle sur le pouvoir judiciaire et ce poste important a été confié à Sadegh Larijani (frère d’Ali Larijani) qui a opté pour une répression dure.

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Le clan Rafsandjani n’a cessé d’accuser Sadegh Larijani de crimes abominables pour qu’il soit aussi sanctionné et devienne un handicap pour les ambitions présidentielles d’Ali Larijani. Mais cela a aidé Ali Larijani, car il est devenu un rempart pour tous les adversaires de Rafsandjani.

2012. Dès lors, Rafsandjani a rencontré de plus en plus de résistance au sein du régime. Sadegh Larijani en a profité pour accuser et juger ses lieutenants Pasdaran placés autour d’Ahmadinejad pour corruption afin de casser son réseau, puis il a visé Rafsandjani en personne via le procureur Rayissi [3]. Sadegh Larijani a ainsi pu le chasser de la direction du Conseil de Discernement. Il a pris sa place et laissé la direction du pouvoir judiciaire à son lieutenant Rayissi.

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2013. Rafsandjani a tenté de revenir au premier plan en se présentant aux élections présidentielles, mais les membres du clergé et ses proches l’ont rembarré et lui ont préféré un de ses anciens collaborateurs, Rohani, sous le label trompeur de réformateur. Rohani a accepté et son accord de servir un autre que Rafsandjani a signifié la chute de ce dernier.

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2015. Rohani a annulé le quasi-embargo contre le régime en démantelant les sites nucléaires du régime. L’accord qu’il a signé sur le nucléaire devait normaliser les relations avec les démocrates et attirer les investisseurs étrangers en Iran.

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Mais il a refusé la normalisation espérée par les démocrates pour replacer leurs pions en Iran et de fait, il n’a pu obtenir la fin de toutes les sanctions et il n’y a pas eu d’afflux de dollars frais en Iran.

Son deal avec Obama a déplu aux Russes et aux Chinois et de fait, il n’a pas pu attirer leurs investisseurs. Il a seulement pu signer des contrats en Europe qui étaient bénéfiques à l’Italie et la France (ci-dessous les patrons de MEDEF avec Macron face à Rohani). L’accord nucléaire de 2015 a ainsi davantage affaibli le régime en l’obligeant à lâcher l’un de ses principaux atouts d’intimidation, le nucléaire militaire, qui avait l’accord de tous les composants du régime, sans rien gagner en échange.

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2017. Larijani a pu faire un come-back lors des législatives avec la ferme intention de lever la présidence sous un label pragmatique et jouer des liens de son défunt beau-père pro-américain et ses efforts passés pour un deal avec Bush pour amadouer les Républicains américains !

Larijani s’est dit qu’il avait ses chances. Le député Zakani s’est mis à dénoncer la corruption du clan Rafsandjani et à prendre la partie du peuple. Le milicien Ghalibaf, maire de Téhéran, principal trafiquant de drogue dans cette ville et arrière lieutenant de Rafsandjani, mais souvent écarté de la course à la présidence, a rejoint cette drôle de mouvance.

Rafsandjani, menacé par ces concurrents pragmatiques, a tenté un deal avec Obama avant la fin de son mandat. Les responsables l’ont éliminé et aussi ont aussi calmé Ghalibaf en menaçant son directeur de campagne. Larijani isolé n’a pu valider son ambition. Son lieutenant Rayissi s’est représenté, mais Rohani a été reconduit. Il est devenu évident que le clergé n’avait pas confiance en Ali Larijani, ses frères et leur lieutenant Rayissi.

2018. Trump élu président contre le système mafieux des démocrates a remis en cause la diplomatie islamiste et contreproductive de ces derniers. Il a aussi renié l’accord nucléaire qui ne signifiait plus rien. Il a aussi renforcé les sanctions et appliqué celles qui ne l’étaient pas.

Rohani a dû augmenter le prix de l’essence pour diminuer la consommation de ce produit d’importation et a provoqué un soulèvement anti-régime massif avec notamment la participation des miliciens de base [4]. Les soi-disant opposants officiels sont restés silencieux et ont prouvé qu’ils n’étaient pas fiables.

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Pour s’en sortir, Rohani a repris les activités nucléaires en cachette et a développé le terrorisme du régime bien plus que ses prédecesseurs. Il a davantage fâché les Russes et les Chinois. Rohani s’est inventé un contrat mirobolant avec la Chine pour rassurer ses proches. La Chine n’a pas confirmé.

Le régime a lancé une campagne médiatique contre ce contrat inexistant pour renforcer les rumeurs de son existence afin que d’autres investisseurs affluent en Iran. Mais ce fut un échec voir un double échec, car le contrat est devenu le symbole de l’incompétence des mollahs.

2021. Biden, élu président, a ouvert le dialogue avec les mollahs ! Rohani, chargé de sauver le régime en le gardant hermétiquement fermé, a refusé tous les gestes d’apaisement de Biden et a répété les provocations nucléaires ou terroristes. Biden a maintenu les sanctions et a aussi permis aux Israéliens de frapper durement leurs pions palestiniens de Hamas. La Russie et la Chine ont continué d’ignorer le régime, voire se maintenir à côté de ses adversaires.

Les élections à venir, les candidats et les scenarii possibles
Dans ce contexte de sanctions économiques et militaires lourdes, les mollahs doivent désigner un nouveau président à l’issue de leurs élections très normées et opaques.

Ce candidat devra apaiser les relations avec Biden par son label rassurant et lui apporter l’espoir d’un deal pour qu’il desserre son étau, mais sans abandonner les atouts terroristes du régime (donc de l’apaisement international). Le candidat doit aussi préserver le régime face à la contestation sans accorder un quelconque avantage au peuple (apaisement social).

Voici à présent un who’s who des candidats (leur parcours leur label officiel et les rumeurs savamment diffusées à leurs propos par le régime), pour savoir qui a des chances d’accéder à la présidence et à un dialogue direct avec les démocrates pour sauver le régime ou à défaut sa propre peau.

Ces notes sont illustrées par des extraits d’un tableau indiquant la popularité des candidats auprès des 27% (ci-dessous) qui affirment vouloir voter dans ces élections (Rouge=Aucune | Orange=Peu | Bleu=Moyennement | Vert=Beaucoup | Jaune=Candidat Inconnu | Noir=Sans Opinion).

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Candidats réputés fondamentalistes
Ebrahim Rayissi (mollah), chef du pouvoir judiciaire, est présenté comme un candidat très populaire dans les sondages du régime, mais aussi dans le sondage réalisé par l’Iran International, télévision persanophone des Anglais (à présent anti-régime en raison des flirts permanents des mollahs avec les démocrates).

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Rappelons qu’en dehors du pays, Rayissi est qualifié d’assassin notamment en raison de son rôle dans les diverses répressions du régime notamment la mise à mort des milliers de prisonniers islamogauchistes en 1987.

De fait, il ne peut pas incarner l’apaisement social et il est aussi infréquentable en Occident et ne peut être un interlocuteur respectable pour les démocrates. Il serait un président très contreproductif. Le fait qu’il soit mis en avant par les médias du régime est illogique. Il se pourrait qu’il soit présent pour pousser les électeurs (le peu qui vote par peur de le voir aux commandes vote pour un autre.

Saïd Jalili (milicien), invalide de guerre, ennemi de Larijani, secrétaire du conseil suprême de sécurité du régime. Il a été d’abord la plume des discours-fleuve d’Ahmadinejad avant de remplacer Larijani au conseil suprême de sécurité du régime. Il est connu qu’il fatiguait ses interlocuteurs en débutant les rencontres sur le nucléaire par de longues récitations du Coran ! Il n’a guère brillé comme négociateur nucléaire. De ce fait et par ailleurs étant issu du clan Rafsandjani, il n’a aucune chance.

Ali Motahari, fils de l’ayatollah Motahari et beau-frère d’Ali Larijani. C’est une girouette avec des ambitions déçues qui exaspère même ses proches. Candidature nulle.

Mohammad Ardakani, ancien ministère d’Ahmadinejad. Bof.

Amir-Hossein Ghazizadeh, actuel vice-président du Parlement. Bof.

Assadollah Badamchian, d’une famille commerçante partisane d’une entente avec les démocrates. Mais issu du clan Rafsandjani, il n’est pas fiable.
Sadeq Khalilian, ministre de l’Agriculture d’Ahmadinejad. Bof.

Mohsen Rezaï, ancien berger promu chef des armées des Gardiens de la révolution par Khomeiny avant une démission fracassante, il a été récupéré par Rafsandjani et placé comme secrétaire à vie du Conseil de Discernement. Il se dit aussi économiste et a été à l’origine de dialogues secrets en 2011 avec les démocrates pour sauver le régime.

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Il possède aussi depuis plusieurs années un site d’info très informé (BAZTAB (écho)) qui est très suivi. C’est un point fort pour consolider sa position dans la jungle qu’est le régime, mais c’est aussi un handicap, car il pourrait pour sauver sa peau dévoiler les secrets de tout le monde. C’est pourquoi il a été de nombreuses fois candidats et a été accrédité de très peu de voix, il en sera de même cette fois aussi.

Mohsen Mehralizadeh (milicien), ancien vice-président auprès de Khatami. Bof.

Mohammad-Hassan Nami (milicien), ancien ministre des Communications d’Ahmadinejad.

Candidats réputés réformateurs
Ali Larijani, dont on a vu le parcours tribal plus haut et a aussi été le directeur de la propagande audiovisuelle du régime et ses médias au service du Hezbollah, mais aussi commandant des actions terroristes du régime au Liban avant sa brève implication dans les négociations nucléaires, se présente comme réformateur après avoir eu le label du fondamentaliste modéré puis le label flou de pragmatique (comme son rival Rafsandjani).

Sa candidature ne convient pas aux mollahs dirigeants en raison de sa tentative de coup d’État rampant avec l’aide de Kordan et l’ambition cachée de devenir le candidat de l’islamisme américain en Iran. C’est une ambition irréaliste du fait de son passé anti-américain (contradictoire avec la ligne de son beau-père). Il a par ailleurs été un négociateur minable comme d’autres avant et après lui.

Ali Larijani a aussi comme handicap les méfaits de son frère Sadegh à la tête du pouvoir judiciaire du régime. Ces méfaits sont aussi incompatibles avec l’objectif d’apaisement social du nouveau président. Il est plutôt hors jeu. Cependant, du fait de ses attaques contre Rayissi, issu de son propre clan, on pourrait dire qu’il s’est engagé pour animer la campagne de ce dernier.

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Eshaq Djahanguiri, vice-président d’Hassan Rohani. Il est connu pour sa corruption et on lui reproche aussi son incompétence et la déliquescence de l’économie iranienne sous Rohani. Aucune chance.

Massoud Pezechkian, député et ancien ministre de la Santé de Rafsandjani. Aucune chance.

Mohsen Hachemi Rafsandjani , fils ainé Rajsandjani. Connu pour sa corruption à la mairie de Téhéran. Aucune chance.

Mostafa Kavakebian, ancien député, il est le candidat du Parti de la démocratie.Bof.

Mohammad-Ali Afshani, ex-maire provisoire de Téhéran, est candidat du Parti de la confiance nationale. Aucune chance, car membre d’un parti de la fausse opposition et lié à Rafsandjani.

Faezeh Hachemi Rafsandjani, fille de l’ex-patron déchu du régime, député et fausse opposante, fausse féministe... Elle a récemment critiqué le régime pour se poser comme un candidat pour une nouvelle tentative de fausse révolution de couleur. Sa candidature est nocive et risquée aussi bien sur le plan international que sociale.

Mohsen Mehralizadeh (milicien), ancien gouverneur d’Ispahan (2017-2018), candidat aux élections présidentielles de 2005 où il a recueilli 1 289 000 votes. Bof.

Mohammad-Reza Aref, ancien vice-président du pays. Versatile, gaffeur, non fiable.

Shahin Mohammad Sadeghi, milicien et ancien député. Bof.

Indépendants
Said Mohammad (milicien), commandant de la base de génie civil Khatam Al-Anbiya (2018-2021). Inconnu du public. Il est un candidat du régime pour diaboliser tous les candidats miliciens et permettre au clergé la victoire de son favori.

Hossein Dehghan (milicien), ancien ministre de la Défense et de la Logistique de Rohani. Pas d’avenir en raison de son lien avec Rohani.

Rostam Ghassemi (milicien), ex-commandant de la base industrielle Khatam-al-Anbia, ex-ministre du Pétrole sous Ahmadinejad, puis secrétaire du conseil suprême de sécurité et ancien dirigeant de la fondation Khatam Al-Anbiya et dernièrement et nommé depuis peu conseiller économique de Rohani. Aucune chance.

Hassan Sobhani (milicien) est ancien membre de l’Assemblée consultative islamique (1996–2008). Il est économiste et s’est présenté à l’élection présidentielle de 2017, mais n’avait pas été approuvé.

Mohammad Gharazi (milicien), ancien ministre de l’Information et des Communications et de la Technologie (1985–1997) et ancien ministre du Pétrole (1981–1985). Bof.

Mohammad Abbassi (milicien), ancien ministre des Sports et de la Jeunesse (2011-2013). Bof.

Ramin Mehmanparast (milicien), ancien ambassadeur d’Iran en Pologne (2014 - 2018) et porte-parole du Ministère des Affaires étrangères d’Iran (2009 - 2013).

Abbas Nabavi, directeur de l’Institut de Civilisation et de Développement Islamique.Clan R. Bof.

Mahmoud Ahmadinejad (milicien, ex-tortionnaire), ex-président énervant, s’est inventé, depuis la disparition de son mentor, une identité de populiste anti-corruption très offensive et presque anti-régime qui a conduit à l’arrestation et la lobotomisation de ses deux meilleurs amis et lieutenants. Étant issu du clan Rafsandjani, il devrait être hors jeu, mais les sondages officiels le donnent à égalité de chances avec Rayissi !

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C’est très intéressant. Le régime semble avoir accepté son identité soi-disant pro-peuple comme un moyen de contenir la contestation ! Cela signifie une pénurie de bon serviteurs fiables au sein du régime !

Par ailleurs, jusque-là le régime a eu pour principe de placer à la présidence des hommes d’ombre, inconnus sur la scène intenrantionale, pour se laisser une marge d’action face à ces ennemis occidentaux. Mais cette fois, il est sanctionné comme jamais. Il pourrait changer de ligne et placer à la présidence Ahmadinejad, qui a une fort mauvaise réputation, pour déstabiliser ses ennemis démocrates, refuser les deals qui ne sont pas acceptables.

Conclusions. Ce choix d’Ahmadinejad est cependant loin d’être formidable. Il pourrait même être catastrophique, mais il semble le seul possible, car Rohani, aux commandes de la stratégie terroriste et nucléaire du régime depuis 35 ans, a épuisé tous les registres, tous les discours d’apaisement.

Le régime n’a plus aucun argument ou discours trompeur inédit en réserve et aucun candidat inconnu pour l’incarner. Il est à recycler ses déchets toxiques. Il lui faut du lourd et le meilleur à ce jeu est le fort en gueule et en plus, bon tribun, Ahmadinejad.

Les mollahs pourraient cependant innover avec l’invalidation de la candidature d’Ahmadinejad et une élection en faveur de Rayissi suivie d’une révolution de couleur en faveur d’Ahmadinejad ou encore une élection en faveur d’Ahmadinejad et la relance de la fausse révolution de couleur de Moussavi et tous ces cas, pour mettre en place un scénario d’instabilité délibérée et durable pour échapper à tout dialogue et accord ou deal quels qu’ils soient sans pour autant écoper de nouvelles sanctions.

Dans tous ces cas, les mollahs dirigeants du Conseil de Discernement et leurs comparses miliciens vont entrer dans une zone inconnue en ayant un président très imparfait ou une perspective qui ne promet pas le meilleur, mais le pire. Ils ne peuvent qu’accentuer le boycott des élections, aggraver les divisions su régime et en conséquence sa situation.