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Iran : le vide-grenier des mollahs
22.10.2006

Il y a environ deux semaines, le site Baztab, organe des rumeurs officielles, avait fait état d’un détournement d’un genre inédit : M. « R » et M. « A », deux personnalités de premier plan, avaient emprunté 900 milliards de rials (100 millions de $) à une banque, l’argent avec lequel ils avaient racheté la même banque, faisant ainsi d’une pierre deux coups.



Le site en question appartient également à un M. « R » mais pas le même. Ce sont là des histoires qui accablent les Iraniens qui assistent impuissants aux querelles des gros bonnets du régime qui se partagent l’Iran. Ces messieurs ont un appétit dévorant et sont insatiables. Le second R est Mohsen Rezaï, les deux autres sont Rafsandjani et Asgar-owladi ; tous les trois ont fait main basse sur les budgets de la défense durant la guerre Iran-Irak : ils ont fait durer la guerre pour s’enrichir outrageusement.

En ayant recours à des initiales, Rezaï (« R2 ») a relancé une guéguerre qui l’oppose à son rival de toujours Rafsandjani (« R »). Cette histoire rocambolesque ne déplait pas à Rafsandjani qui joue volontiers au « méchant dénoncé par la presse » rien que pour prouver la liberté de la presse sous le régime des mollahs. N’est-il pas affublé du sobriquet de Pragmatique par ses amis français ?

Cependant, l’affaire n’a pas suscité grand intérêt de la part des iraniens et le régime a décidé de la relancer, mais pas sur un site pro-régime, mais par le biais d’un média plus conventionnel : le quotidien Jomhuri Eslami, officiellement proche de Khamenei.

Quand le régime décide d’étaler au grand jour son linge sale, c’est en général qu’il est certain que l’affaire peut lui être favorable. Car « logiquement », on y verrait un affaiblissement de Rafsandjani, le retour de la guerre des clans ou d’autres interprétations toutes aussi fausses les unes que les autres. Cet étalage au grand jour a un objectif médiatique qui a deux cibles, l’une iranienne et l’autre internationale.

En Iran, chacun espère que quelqu’un finira par avoir la peau de Rafsandjani. D’ailleurs dans la version papier : le prêt a été gonflé pour passer à 1,5 milliards de $ pour Rafsandjani et à 380 millions de $ pour Asgar-owladi. Pourtant, le prêt bancaire non remboursé n’a rien d’inédit dans le régime des mollahs et de nombreux mollahs ou miliciens de différentes importances ont eu recours à ce procédé pour s’enrichir, nous avons d’ailleurs consacré quelques lignes sur cette pratique qui en dit long sur le système bancaire iranien depuis 1979.

La fortune de M. « R » ou Rafsandjani est un secret de polichinelle : tout le monde sait que cette famille règne sur un vaste empire financier et commercial en Iran, au Canada, aux Etats-Unis, en Asie Centrale et en Russie. M. « R » a le monopole de la pistache iranienne : ce monopole lui apporte annuellement 770 millions de $ ! Il a également des sociétés de ventes de pétrole, il possède aussi une compagnie aérienne et des sociétés de communication aux Etats-Unis.

On a parlé de lui au moment de l’affaire Enron, il y aurait perdu 800 millions de $. Sa fortune est estimée à plus de 15 milliards de $, mais ses frais sont élevés car on le soupçonne également d’être le trésorier des recherches nucléaires Nord Coréennes. Les iraniens connaissent des histoires insensées sur ses fils et filles qui gèrent les affaires de Papa… Ce vide-grenier des secrets qui n’en sont plus risque de ne pas passionner les iraniens malgré la publicité qui lui est donnée.

Cet étalage est aussi une manière de détourner les iraniens des nouvelles économiques alarmantes ou de la fuite des capitaux, ou encore des rumeurs de guerre : que M. « R » soit arrêté ou pas, la situation est gravissime. Et ce régime compte des dizaines de M. « R », M. « A » ou M. « K »… Cet étalage est l’expression d’une totale absence de solution de la part du régime qui se réfugie dans les affaires trash pour cacher son incompétence.

L’objectif international de cet étalage insipide est l’étalage des « divisions du régime ». Voici le message subliminal : le régime n’est pas monolithique. Il faudrait que la communauté internationale ne puisse pas conclure que le régime est monolithique car dans ce cas, toute suite donnée à des négociations deviendrait futile.

Pour nous convaincre que ces divisions existent réellement, nous conseillons aux mollahs de radicaliser le procédé et d’ordonner des arrestations et des pendaisons publiques. Mais de prime abord, en essayant de montrer sa diversité, le régime ne fait étalage que de ses faiblesses et n’atteint que le moral de ses alliés : les bassidjis relativement mal payés, qui doivent défendre les gros mollahs en cas de grabuge, et qui ne voulaient pas entendre parler de la corruption des gros bonnets.

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