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Iran : Révolution, usurpation et recadrage du Sénat !

04.12.2022

Ce lundi 28 novembre 2022, grâce à une initiative de M. Bruno Retailleau (LR) et Mme Annick Billon (centriste), deux sénateurs de la Vendée, le Sénat français [1] organisa une conférence intitulée « Femme, vie, liberté : Iran, révolte ou révolution ». Sa Majesté Impériale (SMI) Farah Pahlavi et Son Altesse Impériale (SAI) Noor Pahlavi, la fille aînée du SMI Reza II Pahlavi (possible future reine d’Iran), étaient les invités d’honneur de cette conférence, mais malgré des discours très respectueux à leur égard et la reconnaissance de la révolution populaire en Iran, l’initiative nous a inquiétés, car l’ensemble des orateurs était membres du Conseil de Transition d’Iran ou Iranian Transition Council (ITC) qui nous rappelle l’expérience malheureuse autour d’Ahmad Chalabi en Irak. Décodage détaillé.



Ce mardi 29 novembre dans la soirée, une chaine de télévision iranienne qui n’a pas une grosse réputation de résistance a fait état d’une conférence prometteuse au Sénat français en présence de SMI Farah Pahlavi et SAI Noor Pahlavi (la fille aînée du SMI Reza II Pahlavi [2]) en soutien de la révolution populaire en Iran. Cette chaine a diffusé un court interview de sa SMI Farah Pahlavi en marge de la réunion. Point.

Nous avons répercuté la réunion sur notre compte Twitter, mais nous n’avons pu trouver une trace de cette réunion dans les médias occidentaux qu’ils soient français, anglais ou américains. Il y avait une initiative pour plaire aux révolutionnaires iraniens sans pour autant donner une crédibilité française à la dynastie Pahlavi qui jouit d’une popularité hors du commun en Iran.

Selon tous les sondages des médias iraniens en exil, 89 % des Iraniens, y compris dans les régions que l’on présente à tort comme indépendantistes, affirment ouvertement le souhait de rétablir la monarchie pour cette dynastie uniquement, car elle a accompli autant pour le pays que les fondateurs de l’Iran (appelée Perse dans les textes occidentaux).

10 % des Iraniens veulent une république de style européen, mais avec le prince Reza Pahlavi comme président.

Il reste 1 %, certains disent 3 % (la classe dirigeante), sont les personnes qui s’expriment dans les médias se prétendent républicaines, mais en raison de leurs obédiences musulmanes soi-disant soft ou islamogauchistes (comme l’éternel étudiant "démocrate" islamiste Tabarzadi, la "féministe" coranique pro-Khomeiny Ebadi, l’avocate "féministe" islamo-laxiste Sotoudeh...), ils sont perçus comme les derniers jokers du régime [3].

Finalement en cherchant sans cesse, dans un journal iranien réputé installé à Londres, nous avons trouvé les noms (très mal transcrits Ratayou & Biyoun) des deux organisateurs français, il s’agissait donc de Bruno Retailleau et Annick Billon. Nous avons cherché sur leur compte Twitter et avons ainsi pu accéder à la page où se trouvait une vidéo de la conférence : « Femme, vie, liberté : Iran, révolte ou révolution ? »

Nous vous invitions à lire nos commentaires en regardant cette vidéo car elle est truffée d’informations très dérangeants.


© IRAN-RESIST.ORG

La conférence a commencé avec un très beau discours de M. Bruno Retailleau. Il a insisté sur la présence de deux représentants de la dynastie Pahlavi en affirmant qu’elle apportait beaucoup de poids au message que les sénateurs français entendaient apporter aux Iraniennes qui ont fait lever un vent de liberté en Iran. Mais il a insisté juste sur des manifestations féminines (ce qui n’est pas la vérité de la révolution iranienne). Enfin, il a aussi espéré que cette révolution féministe puisse mettre fin à l’islamisme wokisé du gouvernement Macron.

On a ainsi eu l’impression que les deux représentantes d’une dynastie pour laquelle des millions d’Iraniens manifestent chaque soir étaient médiatiquement exploitées par le sénateur LR pour contrer Macron, mais sans jamais leur reconnaître une légitimité pour représenter une révolution patriotique en Iran, car celle-ci signifierait un changement radical et la fin des contrats énergétiques français en Iran (très contestables et déjà contestés car obtenus grâce à des dessous de table) [4].

Après ce discours biaisé et un peu décevant, l’animateur de l’événement, le journaliste Jean-Marie Montali, sans faire preuve de compassion véritable, a annoncé le début des interventions, mais, se demandant qu’est qui aurait à la place des mollahs si c’était une révolution comme s’il en doutait et s’il redoutait ce changement.

Le premier intervenant a été le journaliste Emmanuel Razavi (d’origine iranienne) a pris la parole. Il a salué les deux représentantes de la dynastie Pahlavi, mais aussi le prince Davoud (Pahlavi). Sa présence sur une invitation des sénateurs était un pic contre SMI Farah Pahlavi et SAI Noor Pahlavi, mais aussi, et surtout contre SMI Reza II Pahlavi , car le prince Davoud est présenté à tort en France comme son dauphin alors qu’il ne peut revendiquer ce titre, car sa mère est d’origine étrangère et la constitution iranienne d’avant 79 exige le contraire. Par ailleurs parce que son père Ali Patrick Pahlavi, présenté aussi comme un dauphin, a été islamiste et a aidé la révolution islamique.

Certes, le prince Davoud n’est pas responsable des actes de son père, mais il n’a également aucune légitimité politique, car il n’a rien fait pour être la voix des Iraniens en France.

Emmanuel Razavi a exposé un bref historique du régime insistant sur son terrorisme avant de nous affirmer qu’il a rencontré au cours de deux derniers mois plusieurs responsables militaires du régime qui lui ont fait part de leur envie de rompre avec le régime, mais qu’ils avaient peur et pourrait surmonter cette peur si la communauté internationale apportait un soutien franc à la révolutionnaire populaire iranienne. Il a aussi parlé de la lutte des jeunes iraniens contre l’Islam politique. Son discours a été brièvement perturbé par une Iranienne niant la possibilité de la rupture des militaires. Mais Emmanuel Razavi a répondu correctement à cette intervention visiblement opérée pour nier la capacité de réussite de la révolution iranienne.

Après Emmanuel Razavi, Jean-Marie Montali a passé la parole à Azadeh Kian, qui se dit sociologue, en vérité une lobbyiste du régime en France, a exposé des données officielles qu’elle a l’habitude de présenter à la télévision française comme sur C dans l’air sur France 5.

Elle a parlé longtemps en récitant son discours habituel dans les médias, discours cher au Quai d’Orsay, décrivant l’Iran comme un pays multiethnique, divisé pour insinuer que le régime restait en place grâce à ces divisions.

Puis elle a doctement répété la suite de son discours, bien que contradictoire avec la réalité, en affirmant que le pays s’était modernisé (sous-entendu grâce aux mollahs), car il y a une majorité de population urbaine et un nombre important de filles dans les universités.

Que la population soit urbaine, oui, mais elle habite majoritairement dans des bidonvilles.

Par ailleurs, en 2006, le régime avoua que 85% des Iraniens devaient être considérés comme illettrés dont 70% de ses cadres.

Nous pouvons aussi ajouter que ceci est dû à la qualité et le coût très très élevé des études universitaires en Iran depuis l’avènement des mollahs. Tout d’abord, les études universitaires ont été extrêmement islamisées (censurées pour être conformes à la charia). Elles sont aussi encadrées par une milice universitaire très stricte. De plus, les frais universitaires sont plus élevés que le salaire des cadres supérieurs du régime [5]. Seules les enfants des familles du pouvoir peuvent y accéder.Il y a une majorité de filles, il s’agit de les occuper dans un "espace clos sain" pendant que les garçons ont déjà repris le business de papa. Les enfants pauvres des miliciens anti-émeute y ont droit, mais ces derniers abandonnent souvent leurs études en raison des frais élévés de la vie sur les campus.

C’est d’ailleurs pourquoi jamais les étudiants iraniens ne vont manifester avec le reste des jeunes ou ne vont pas aider les ouvriers grévistes. Enfin, en tant que sociologue, elle aurait dû évoquer les slogans en cours, mais elle ne l’a jamais fait. Il convient de rappeler qu’elle est l’auteure d’un livre élogieux sur les Bassidjis. Ce pur produit du régime a même affirmé que les femmes étaient voilées par les hommes et non par les mollahs. Enfin Azadeh Kian a terminé en s’alignant sur cette nouvelle doctrine du projet de révolution féministe, excluant de facto les hommes qui sont 99 % des révolutionnaires anti-islam de la révolution patriotique en cours. 

Après cette intervention prétendument féministe sans être anti-islamique, donc en contradiction avec les positions de Bruno Retailleau et Emmanuel Razavi.

Sans broncher, Montali a passé la parole « à d’anciens prisonniers du régime iranien ». Il aurait été plus juste de dire le régime islamique, mais visiblement l’envie n’y était pas.

Le 1er témoignage a été celui d’une Iranienne, Sépideh P., qui a commencé son discours par « au nom du dieu arc-en-ciel » (semi-clin d’œil LGBTQ+, car c’est en réalité le début une comptine écrite par un auteur apprécié par le régime des mollahs). Dans ce récit mi-LGBTQ+/mi-mollahs-Vert, Sépideh dit avoir été arrêtée à plusieurs reprises pour non-respect des règles de la charia, mais aussi pour ses articles dans la presse (du régime). Or on ne peut travailler pour le régime si on a un passé entaché selon ses critères. Elle a alors cité les victimes du régime, dont les étudiants et avocats (ref caché à la fausse féministe, mais vraie musulmane voilée Sotoudeh que le régime et Washington veulent comme future présidente iranienne pour ne rien changer vraiment). Enfin elle a demandé des sanctions contre les mollahs, mais pas un soutien explicite à la révolution du peuple iranien.

Le 2e témoignage a été celui de Kaveh Shirzad. Il a narré en détail le viol subi par son frère puis le meurtre de ses deux frères et la mort tragique de sa mère devenue folle. Tout le monde a pleuré. Nous avons cherché les infos sur ce monsieur et avons constaté qu’il avait rejoint le régime en servant dans le QG électoral de Karroubi, l’un deux faux opposants, meneurs de la fausse révolution de couleur des mollahs, dite « Mouvement Vert » de 2009 [6]. Par la suite, il a participé longuement à cette fausse opposition contrôlée en Iran et après un court soi-disant emprisonnement, il est arrivé comme exilé en France, mais dans le même temps, il a apporté son soutien à l’élection du mollah Hassan Rohani, le chef des programmes stratégiques et secrets du régime tels que le nucléaire et le terrorisme. Nous avons aussi découvert qu’en 2020, en plein confinement en France, il communiquait avec Mostafa Tajzadeh, un ex-n°2 du ministère de l’intérieur, chargé à ce poste d’organiser et superviser la répression des opposants et de leur élimination physique en Iran ou à l’étranger.
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Kaveh Shirzad n’a évidemment pas évoqué ces liens troubles ou encore moins son appartenance au très controversé Conseil de Transition Iranien ou Iranian Transition Council (ITC) présidé par un incroyable compagnon très islamiste de Khomeini : Hassan Shariatmadari.
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Hassan Shariatmadari, fils de Grand Ayatollah rétrograde Seyyed Kazem Shariatmadari, sauveur de Khomeiny en 1963, a été l’un des compagnons de ce dernier et de la révolution islamique en 1979. Il fonda alors le parti républicain du peuple musulman (ouma) et se posa en l’intermédiaire officiel du régime avec les Frères-Musulmans. Mais très vite, il a tenté d’évincer le clan Khomeiny pour prendre le contrôle de la revolution et la république islamiques avec ses partisans à Tabriz. Mais il a échoué et a fui le pays et a alors fait carrière en exil (en Allemagne) comme une altenrantive islamiste non cléricale aux mollahs.

Ce conseil ITC rappelant le conseil irakien soutenu par les Américains avec Ahmad Chalabi est un organe formé après le soulèvement populaire de 2019 avec, la bénédiction des Démocrates américains via leur influence sans partage sur la chaine de télévision publique américaine "Voice of America Farsi".

Hassan Shariatmadari a alors élargi le cercle de ses comploteurs en incluant dans son Conseil de Transition des éléments du régime, membres du Mouvement Vert ainsi que plusieurs indépendantistes, également issus du régime ou de la révolution islamique, pour sauver la révolution islamique chère à Washington par une sorte de revolution de palais et très vite former un gouvernement provisoire réformateur et ainsi court-circuiter ainsi le seul vrai processus démocratique proposé par le Prince Reza Pahlavi. Celui d’organiser un référendum sous l’égide de l’ONU pour que les Iraniens rejettent sans aucune contestation possible le régime.

Le récit de Shirzad est certes tragique au-delà du supportable, mais comment a-t-il pu aider le régime qui a détruit sa famille et aussi un pays tout entier ? De fait, on est en droit de douter de la véracité de ce récit.

La conférence nous a paru un complot contre la révolution patriotique iranienne, une opération pour donner une grande légitimité politique à des gens issus du régime qui veulent le pouvoir et sont pour cette raison rejetés par le peuple. On a eu l’impression que la France essaye d’empêcher le prince Reza Pahlavi de constituer un gouvernement provisoire patriotique exempt de toute participation de personnes toxiques en lien avec le régime. 

Ce soupçon a été confirmé rapidement, car Shirzad, responsable de la branche jeunesse du conseil ITC, a répété ce que le prince Reza Pahlavi demande aux Européens depuis des années (mais sans le citer) .

Cette usurpation est d’autant plus grave qu’en juin dernier, alors que le régime allait très mal et pouvait tomber, les membres de ce conseil, incapables de recadrer la révolution en gestation en raison de leur impopularité, avaient officiellement annoncé ,leur disposition à coopérer avec Monsieur Reza Pahlavi, sous certaines conditions tout en lui niant un rôle en tant que prince héritier d’une monarchie en vigueur car il n’y a jamais eu d’abdication.

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Le prince Reza Pahlavi avait remercié les membres de ce conseil en précisant que l’opposition ne se trouvait pas désormais hors Iran, mais en Iran. Il avait ainsi contré l’envie de ces faux opposants à utiliser sa popularité et la confiance qu’il incarne pour légitimer leurs ambitions contraires aux attentes du peuple.

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Par la suite, les membres du conseil ITC n’ont cessé de chercher des leaders comme Hamed Esmaélioun et Masih Alinejad pour la révolution en cours afin d’exclure Reza Pahlavi voire le doubler en trouvant des alliés inattendus comme les séparatistes ultragauchistes très en vogue seulement en Europe ou une poignée d’activistes LGBTQ iraniens installés en Allemagne et sans aucun attachement à l’Iran, mais cette tentative d’usurpation du leadership a été avorté dès le premier grand rassemblement , car la participation massive des Iraniens patriotes en exil a mis en avant le fameux drapeau patriotique avec le lion portant un soleil sur son dos brandi par le Prince Reza Pahlavi. Les Kurdes d’Iran eux aussi ont rejeté le projet d’ITC en affirmant la cohésion nationale tandis les jeunes Iraniens homosexuels, mais pleinement patriotes ont fait de même.

De ce fait, la parole donnée à Kaveh Shirzad membre de ce conseil torve composé d’une douzaine d’usurpateurs en exil a paru clairement comme une tentative de s’opposer au peuple dans sa volonté de mettre fin au régime islamique et au projet de balkanisation d’Iran et d’imposer des alliances toxiques au prince Reza Pahlavi.

Cette balkanisation de l’Iran par la division ethnicoreligieuse était l’un des projets de la révolution islamique dans sa version originale américaine et française en 79. On ne comprend vraiment pas ce choix d’orateurs par M. Retailleau, car dans son discours il refusait l’islamisme, source de flux migratoires vers l’Europe et l’émergence d’un islamisme wokisé européen via le projet Erasmus.

Mais notre déception ne s’arrête pas là. Un 3e témoignage a été produit par une opposante iranienne issue de la même mouvance, le Mouvement Vert, l’ancêtre d’ITC. Elle a demandé un soutien au peuple iranien, mais en oubliant leurs slogans. On a constaté que notre peuple allait servir de faire-valoir pour le soutien à des gens qui agissent contre son envie d’un changement radical.

Puis les avocats de Nasrine Sotoudeh (la super favorie d’ITC) ont pris la parole. Cette fameuse opposante féministe qui n’a jamais apporté de soutien à un changement de régime. En tant que féministe, mais islamiste elle prétend pouvoir réformer le régime existant. Nous la qualifions de fausse opposante. Elle n’avait pas pris position sur le meurtre de Mahsa Amini, mais également pas non plus en faveur des contestations populaires après ce meurtre. Et donc le régime l’a blanchi en annonçant son arrestation.

Mais, lundi dernier, ce récit a été modifié par son avocat, Me Hirbod Dehghani-Azar, franco-iranien, publiquement hostile dès 2016 au prince Reza Pahlavi [7] et à son initiative d’impliquer le Conseil de Sécurité de l’ONU contre les mollahs. Il est aussi vu comme une personne non hostile par les mollahs puisqu’ils l’ont convié à une conférence de leur système judiciaire et il a accepté leur invitation [8]. Me Hirbod Dehghani-Azar a dit que sa cliente Nasrine Sotoudeh était assignée à résidence chez elle. Il a ainsi justifié l’envoi (avec une connexion magique sans doute) d’un email par cette dernière faisant part de ses remerciements aux Français pour leur soutien face au soulèvement du peuple iranien, en espérant qu’un jour il puisse accéder aux bénéfices de la démocratie. Elle ajoutait que ce soutien (français) ne serait pas oublié par le peuple.

En résumé, on n’avait aucune référence à la révolution du peuple et ses aspirations, mais on avait ce mot de soutien des faux opposants qui renverraient l’ascenseur à la France par exemple en préservant ses concessions pétrolières acquises grâce à la corruption des mollahs. (cf voir mon article sur total condamné)

Mais ce ne fut pas tout, à la fin de la conférence Jean-Marie Montali a pris la parole avec des trémolos dans la voix pour annoncer l’intervention de la lauréate de Nobel de la Paix ne 2005, égérie d’ITC, Shirin Ebadi, alors que les Iraniens la surnomment l’ayatollah Ebadi en raison de ses propos en faveur de la révolution islamique et de son opposition permanente aux sanctions contre les mollahs.

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La version originale des propos d’Ebadi (non censurée par LCP)


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Ebadi qui était restée silencieuse sur les meurtres récents du régime a parlé des manifestations (eteraazat) et non de la révolution du peuple donc révolte, mais pas révolution. Elle est restée droite dans ses bottes et a ainsi exclu le peuple et ses aspirations de l’équation. Elle a aussi parlé de justice pour les victimes (sous les mollahs), ce qui est un de ses enfumages habituels. Comme si la justice pouvait être indépendante dans le régime actuel. Elle a aussi rendu hommage à l’Unicef alors que cette organisation onusienne est longtemps restée silencieuse et n’a parlé que sous la pression insistante des vrais révolutionnaires.

Ebadi a enfin dit que le peuple manifestait en demandant un changement de régime avec le slogan Femme Vie Liberté qui a selon elle deux aspects !

Primo, le slogan signifie « le rejet de la tyrannie islamique ». Ce propos a été intentionnellement mal traduit comme rejet de la théocratie. Or, Ebadi (comme son ami Hassan Shariatmadari) a toujours parlé de son attachement à une république musulmane coranique démocratique (comme tous les islamistes avant de prendre le pouvoir). Les sénateurs ont donc déformé son propos pour cacher son islamisme.

Secondo le slogan signifierait aussi « l’avènement d’un régime démocratique et séculier » (ce qui n’est pas tout à fait de la laïcité).Un régime séculier respecte l’expression publique des croyances religieuses. Il s’agit de reconnaissance politique des identités communautaires, ce qui sera contre la cohésion nationale iranienne et régionale (on le constate bien au Liban). Mais c’est ce que également la France subit déjà avec la communauté musulmane sur le territoire national et européen.

Il faut se rappeler que depuis sa médiatisation en 2003 par le Nobel de la Paix, Ebadi a sans cesse critiqué l’interdiction du port de voile par la France.

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Mais le mot « séculier » a été aussi intentionnellement mal traduit en « laïque ». Visiblement, il y avait une gêne côté français à légitimer publiquement la demande de l’avènement d’un nouveau régime islamique en Iran.

Ebadi a continué en rassurant ses interlocuteurs : Ne vous inquiétez pas ! Il y aura moins de demandes d’asile en France, car il y aura une « sérénité  » dans la région.

Mais nous en doutons, car en légitimant d’un verni démocratique le communautarisme chic de l’ayatollah Ebadi, on renforcera le Hezbollah chiite et ses activités de déstabilisation au Liban ou en Irak. Il convient de préciser que l’un des membres fondateurs de l’ITC est Mohsen Sazgara, le fondateur initial des Pasdaran. Le nouveau régime communautariste chiite profitera aussi de sa revalorisation pour tancer la France.

Les sénateurs à l’origine de l’initiative de cet événement auraient sans doute préféré une approche laïque pour calmer le communautarisme musulman en France et en Europe.

C’est peut-être pourquoi la conférence n’a finalement pas été médiatisée par ses organisateurs et en plus, dans la version online (difficile à dénicher), les propos d’Ebadi ont été masqués par une traduction simultanée invasive les rendant inaudibles.

Dans l’ensemble de ces interventions d’orateurs iraniens, deux ont été très importantes, Shirzad et Ebadi, le premier a utilisé son récit personnel pour légitimer l’ITC et Ebadi a défini le caractère communautariste de l’hypothétique future République séculière iranienne soutenue par la France.

Les sénateurs français ont sans doute réalisé un peu tard qu’ils avaient joué avec le feu en cherchant à légitimer des usurpateurs de la révolution actuelle pour ainsi éviter à tout prix le changement de régime et ainsi empêcher l’annulation des contrats pétroliers français.

Les sénateurs ont laissé entrevoir un certain regret dans la conclusion de la sénatrice Annick Billon (centriste). Elle a recadré sévèrement le débat en citant des faits que seul le site Iran-Resist assène depuis des années sur la condition féminine en Iran et a insisté sur le soutien des sénateurs à la révolution du peuple iranien qui a très vite pris le pas sur la révolution féministe (évoquée inlassablement par les invités affabulateurs de la conférence).

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On est content de voir que les élus nous lisent. Mais il n’en reste pas moins qu’ils nous ont d’abord ignorés, nous les Iraniens patriotes totalement hostiles aux mollahs, et par ce choix ils ont encore engagé la France sur un mauvais chemin.

Nous espérons que les sénateurs et autres dirigeants français prennent vraiment conscience de leur erreur, qu’ils cessent de faire confiance aux gens issus du régime. Il faut qu’ils affirment officiellement et sans arrière-pensée un franc soutien au peuple iranien, à sa révolution anti-islamique, à ses aspirations patriotiques, et au Prince Reza Pahlavi en qui ils font confiance pour leur mettre en place le processus de référendum afin de confirmer sans l’ombre d’un doute possible leur choix patriotique pour l’avenir de l’Iran et de tous les Iraniens.

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[5Les frais quotidiens d’un étudiant est de 400K tomans sur les campus du régime. Les frais d’inscription pour une petite formation d’infirmière est de 9,5 millions de tomans pour 3 mois dont sont de 28,5 millions de tomans par an alors que le salaire moyen annuel, quand il est payé, est de 24 millions de tomans. Il faut préciser que les examens sont aussi payants...


[7L’opposition de Me Dehghani-Azar à toute poursuite à l’encontre du régime par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

[8Participation de Me Dehghani-Azar à une conférence du régime.