Iran : La semaine en images n°312 Semaine de coma énergétique et révolutionnaire ! 14.02.2014
En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde. Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington. Washington a alors commencé une véritable guerre d’usure économique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions. En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran. Fausse modération n°1 (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence et a confié ce rôle à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Alliances clientélistes | Rafsandjani a aussi gagné le soutien diplomatique des Européens en leur vendant du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions. Le régime a cependant continué ses activités terroristes sous la direction d’un certain Rohani pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Il s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et des centrales à des prix exorbitants. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique. Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani de mettre fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et le vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. En 2005, Rafsandjani est revenu, via ex-collaborateur Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir que Washington recule par peur de nuire au système islamique qu’il veut récupérer). Washington en a profité pour évoquer encore des frappes ou à défaut un transfert du dossier au Conseil de Sécurité pour légitimer ses pressions surtout des sanctions bancaires. Le régime s’est approché davantage de la Russie, mais aussi de la Chine, dans l’espoir d’entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghaï afin de bénéficier de sa protection économique et miliaire, mais il a aussi entamé des négociations clandestines avec les Américains. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, lui ont souvent refusé l’adhésion à l’OCS et ont même plutôt soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs. Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime exsangue s’est retrouvé en difficulté pour son approvisionnement : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté. Fausse modération n°2 : le Mouvement Vert | En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Les dirigeants devaient obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ de Washington pour fuir le pays qui leur était hostile sans craindre des poursuites. Larijani a divulgué par un tiers la corruption de membres du CDIR pour les renverser, prendre le pouvoir et obtenir les meilleures garanties de sécurité. Rafsandjani et ses amis ripoux du CDIR ont écarté Larijani. Puis en 2009, avec l’aide des Britanniques (BBC), Rafsandjani a tenté une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions, mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). En 2010, Rafsandjani (mal en point) a dû re-partager le pouvoir avec son rival Ali Larijani pour tenter une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains. De fait, avec plus de contestation et encore plus de tentative dialogue (marchandage) de la part de Washington, cette ENVIE DE FUITE DES NANTIS RIPOUX DU REGIME AVEC LEURS CAPITAUX est à l’heure actuelle la plus grande source d’inquiétude des dirigeants et la principale menace contre le régime agonisant. Les dirigeants ont aussi capter qu’il fallait sans doute fuir : leur priorité a changé : ils devaient négocier avec Washington les conditions de leur fuite, c’est-à-dire obtenir de sa part, la garantie qu’ils ne seraient pas pour les crimes passés. Rafsandjani, le plus criminel et par ailleurs le plus nantis des mollahs, soucieux de partir entier et avec son magot, a pris le devant en lâchant les Britanniques pour marchander avec Washington, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains. Les pics britanniques ont cessé. Rafsandjani a retrouvé le soutien des médias britanniques pour un autre projet : une déviation du régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Mais le peuple et les jeunes Pasdaran ont refusé ce projet opportuniste. Le projet ne pouvait pas être continué ! Le « choix » de Rohani | Mais Rafsandjani a tenté de le continuer via les présidentielles. Les grands du clergé ont jugé cette option dangereux et ont invalidé sa candidature ont de facto rompu leur lien historique vieux de 170 ans avec Londres. Ils ont choisi à sa place le négociateur intégriste Jalili, adepte d’un plan d’Escalade régionale déstabilisante pour forcer Washington à accorder aux mollahs un départ sans danger. . Mais la recrudescence des actes populaires hostiles au régime a vite amené les nouveaux dirigeants à écarter Jalili et prendre comme futur président le faux modéré Rohani (une sorte de « Rafsandjani » sans réseau) pour mener à la fois un bras de fer et aussi un transfert de pouvoirs vers Washington via une (éventuelle) révolution de couleur pro-US en cas d’un soulèvement populaire. Ce choix de retour aux solutions ratées des premières années du régime n’a pas plu à ses nantis et aux Chefs Pasdaran : ils ont aussi boycotté les élections. Dès l’élection (ainsi) bancale de Rohani, le renforcement de la contestation interne avec l’entrée en action des Pasdaran rebelles a démontré au régime qu’il n’avait pas assez de temps devant lui pour un long marchandage. La priorité absolue pour tous les dirigeants devint l’obtention d’un poste clef au sein du Gouvernement de Rohani pour bénéficier comme les Ayatollahs qui le soutenaient des marchandages express avec Washington ou pour avoir un accès aux canaux de fuite. Les Chefs Pasdaran réduits à eux-mêmes et désormais sans troupes n’ont pu obtenir une place dans le gouvernement, mais Ali Larijani qui, en tant chef du Parlement, pouvait invalider les choix ministériels de Rohani a pu placer quelques pions aux postes clefs de surveillance du système. Finalement on est arrivé à une Gouvernement de Coalition hétéroclite> formé du Clergé+le Clan Larijani+Rohani+2 proches (Zanganeh au pétrole & Zarif aux affaires étrangères) qui a débuté les marchandages avec Washington selon la stratégie d’Escalade (dissuasive) en annonçant un nombre élevé de centrifugeuses, une activité d’enrichissement en hausse et un stock de 4400 kg d’UF6 pour obtenir le plus grand nombre possible de garantie de sécurité (pour les très nombreux membres de la nouvelle caste dirigeante et aussi pour les agents terroristes qui pourraient les incriminer).Riposte américaine | Mais Washington qui ne peut, pour des raisons stratégiques, reculer devant ses adversaires. S’il veut un avenir en Iran, il ne peut aussi laisser filer les mollahs. Il a donc neutralisé le plan du régime en divisant par 10 via l’AIEA le stock d’uranium revendiqué par Téhéran. Puis il a accentué sa politique de pression en reparlant du terrorisme du régime pour insinuer l’émission de nouveaux mandats d’arrêt internationaux et aussi évoqué la possibilité d’un embargo à 100%. Puis, il a commencé un dialogue clandestin en direct en Oman en offrant des contrats pétroliers au régime qui était confronté à toutes sortes de pénuries et allait de crises en crises. Rohani (ex-organisateur du terrorisme), a écarté le clergé et les Larijani en retirant les négociations au Conseil (collégial) de sécurité pour les confier à son ami Zarif dans son propre intérêt. Dans le même but, il a alors également oublié tout soutien à la Syrie et a provoqué l’éloignement de la Russie et du Hezbollah. Rafsandjani s’est posé directement en alternative par divers propos pro-américains ou indirectement via son pion Khamenei par le projet de SOUPLESSE HEROIQUE. Les Chefs Pasdaran ont refusé ! Les nantis et les responsables affairistes du régime ont paniqué à chaque annonce effrayés à la fois par l’idée que les dirigeants pactisent avec Washington et obtiennent leurs garanties et les oublient ou que par leurs excès non appropriés ils les exposent à plus de sanctions et de facto à plus de risques. Dans leur panique, ils ont révélé que le régime n’avait que 2 milliard dollars en réserves soit 1 ou 2 mois avant la panne sèche... au plus tard au mi-novembre ! Les boycotts d’importants événements officiels ont rappelé la fragilité du régime. Washington a alors introduit l’idée d’un gel des sanctions pour éviter la chute du régime nécessaire à son expansion régionale et in fine, pour l’engager dans un apaisement forcé, destiné à la longue à le désarmer pour mieux le soumettre. Les mollahs ont évidement refusé. Les Britanniques, les Russes puis les Allemands et les Français ont contré ce dégel (contraire à leurs intérêts pétroliers) en insistant sur des « exigences nucléaires qui leur avaient été imposées par Washington. » Washington a frappé les derniers Pasdaran fidèles en service dans les régions frontalières du pays pour montrer qu’il pouvait exposer le régime à un embargo de facto. Les dirigeants du régime ont esquivé, oubliant au passage les officiers fidèles décimés ou pris en otages lors des attaques. Au retour, ces derniers ont immédiatement pris leurs distances en cessant d’intervenir en sa faveur. Au même moment, une baisse soudaine des températures a augmenté la consommation d’énergie exposant le régime à une situation de pénurie et de crise impossible à gérer quand on n’a plus de soldats. Le régime a accepté l’Accord de Genève sur un plan de démantèlement partiel de ses installations nucléaires pour obtenir un sursis, quelques milliards de dollars et en se disant qu’après tout, il pourrait, si sa situation s’aggravait, rompre l’Accord pour provoquer enfin une escalade déstabilisante. Mais, son geste a été vu comme une petite capitulation par les nantis paniqués. Ils ont rué vers l’or et le dollar pour faire leur valise... Le régime s’est retrouvé avec une nouvelle crise interne. Rohani est revenu à la politique d’Escalade délibérée en évoquant un enrichissement à 60% ! Washington a puni les mollahs indirectement en demandant à son allié turc de mettre fin à leurs importations d’or destinées à apaiser leurs nantis paniqués. Les nantis privés d’or ont encore davantage paniqué. Rafsandjani a pris la partie d’un deal, mais il n’a guère mobilisé. Il est devenue évident que les nantis paniqués ne voulaient de cette solution qui leur offrait aucune garantie de sécurité physique ou financière et espéraient un régime fort pour réussir à obtenir des garanties dé sécurité pour tous. Le régime devait alors montrer sa force, mais plusieurs boycotts dont dcelui de la commémoration de la fondation du 1er Califat de l’islam par Mahomet. La panique interne s’est amplifiée. Dans la foulée, des attaques de jeunes contre des derniers agents armés ou cléricaux fidèles au régime, une nouvelle vague de froid suivie de nouvelles pénuries, et enfin l’entrée en grève du secteur pétrolier ont sur-amplifié la panique existante, entraînant une suite sans fin de crash boursier. Rohani est devenu plus « Khatamiste » en optant pendant son séjour à Davos pour une drague assidue des Européens destinée à exploser l’unités des 5+1. Son plan n’a pas marché. Le crash a continué. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
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L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (10.02.2014) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran-e-Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou dans la section iranienne d’Iran-Resist. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Dernièrement, le régime islamique était en pleine crise de confiance après une incroyable suite de grèves dans les secteurs clefs et d’actions hostiles contre ses derniers agents fidèles. Les patrons du régime eux-mêmes vendaient leurs actions pour acheter des dollars en vu de quitter le pays avant que leur régime ne s’effondre. La panique régnait en maître. La semaine dernière avait commencé par la même crise de confiance. Washington avait montré une possible sortie sécurisée aux mollahs par une visite très amicale de ses ambassadeurs des droits de l’homme aux mollahs, les Elders ! Ces gens ont naturellement invité les mollahs à s’aligner sur Washington et ses demandes notamment des « élections libres », pour le transfert des pouvoirs vers ses pions iraniens islamo-bcbg ou encore ses pions iraniens islamo-bobo. En parallèle, la Turquie (principal allié musulman de Washington), avait proposé d’importants contrats aux mollahs qui manquent cruellement de devises pour leur permettre de souffler un peu et surtout de survivre pendant le temps nécessaire pour ses dirigeants à transférer leur pouvoir vers ses pions. Les mollahs n’avaient pas accepté car il n’y avait aucune garantie officielle. Ils avaient même multiplié les propos et les attitudes hostiles à Washington pour créer un incident à l’occasion de ces visites et parvenir à l’Escalade déstabilisante qui est censée forcer Washington à leur accorder des garanties pour quitter le pays devenu hostile à leur égard. Mais ils n’avaient pu réussir car les amis de Washington avaient juste quitté l’Iran sans faire de scandale. Mais Washington avait puni le régime en annulant les contrats turcs indispensables pour sa survie. Il avait aussi insisté officiellement sur la poursuite de sa guerre d’usure et l’avait enfin inscrit par l’intermédiaire de ses alliés Allemands au menu de la Conférence sur la Sécurité Internationale qui allait se dérouler du samedi 31 Janvier au lundi 2 Février à Munich. Ainsi, la semaine dernière, le régime s’est rapidement retrouvé enlisé dans ses problèmes économiques et fragilisé par de nouvelles sanctions ! Dès le samedi 31 janvier, une rude semaine l’attendait sur le plan international. Le programme politique de la semaine à venir était aussi rude car en manque de miliciens fidèles, il ne pouvait pas organiser les cérémonies de l’anniversaire du retour de Khomeiny au pays en 1979 et les autres événements à sa victoire dix jours plus tard. La période appelée « Daheh é Fajr », la décade de l’aube , allait surtout montrer la crépuscule et le déclin du régime. Les nantis paniqués, les maillons faibles du régime, pouvaient sombrer dans une nouvelle crise, entraînant un déclin plus rapide. Rohani, le capitaine choisi par les mollahs dirigeants pour sauver leur peau, devait contenir cette panique et accélérer ses efforts pour parvenir à un succès face à Washington. Puisqu’il n’avait pas pu provoquer une escalade, il a envoyé le n°2 du ministère des affaires étrangères à la rencontre des nantis paniqués, les maillons faibles du régime, pour les assurer qu’il allait comme Khatami, durant les années 2003-2005, diviser le camp occidental et gagner du temps, peut-être plusieurs années, avec des promesses de contrats bon marché notamment aux Allemands (que Zarif devait rencontrer à Munich), aux Français (attendus à Téhéran le 5 février suite à un accord établi avec le Medef en décembre dernier), mais aussi aux Suédois et les Suisses, proches de Washington, qui avec son accord ont ses derniers temps sans cesse expédier des investisseurs en Iran... Le jeudi 30 janvier, à 48 heures du début de la période des anniversaires qui posaient problèmes, le régime a organisé des rassemblements pour tester la motivation de ses derniers serviteurs. La mobilisation a été insignifiante : dans l’ensemble 300 personnes dans 3 villes dont Téhéran. Le régime a été convaincu que ses serviteurs n’ont plus envie de s’afficher à ses côtés car il le considère comme fini. Le vendredi 31 janvier, à la veille de l’anniversaire du retour de Khomeiny qui allait révélé l’agonie de leur régime, les dirigeants ont cessé de parler. On a compris qu’ils zappaient lâchement l’anniversaire qui leur posait problème ! Washington a profité de ce repli honteux et tenté de déstabiliser le régime en affirmant à l’ouverture de la Conférence de Munich que le régime avait plié sous le poids de ses sanctions ! Le régime a censuré et esquivé ce discours qui pouvait le piéger et déclencher une nouvelle panique. Alors que la pression était montée sur le régime, un autre problème est survenu : une forte vague de froid jamais vue s’est abattue sur presque la moitié nord du pays avec d’importante chutes de neige dans les régions de la bordure de la Caspienne notamment à Tonkabon dans la région de Mazadanran, mais aussi à Qom (ville religieuse, siège du clergé) située à 120 km au sud de Téhéran. La demande énergétique a explosé, car le nord du pays est la partie la plus habitée et la plus industrialisée. Le régime exsangue des mollahs s’est retrouvé exposé à un risque de pénurie énergétique fatale. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Téhéran était concernée par le froid et les pénuries. Une pénurie à Téhéran serait la fin du régime. Le régime a eu peur d’assister à de nouvelles ruptures parmi ses serviteurs. De plus avec la neige à Téhéran, il ne pouvait même pas utiliser des images d’archives pour masquer le boycott interne. La neige a donc provoqué une situation d’extrême crise. Le régime coincé a choisi la diversion en évoquant par des rumeurs indirectes la chute du gouvernement Rohani (qui ne parvenait pas à réagir), mais il a sans doute provoqué plus de problèmes car il a mis fin à cette diversion en évoquant des petits remaniements sans intérêts... Samedi 1er Février 2014 (12 Bahman 1392), 35e anniversaire du retour en Iran de Khomeiny, dans la nuit, 27 régions sur 31, la température était descendue sous le zéro ! Dans le nord du pays, il n’y avait plus de gaz pour le chauffage et pour la production d’électricité. De fait, les boulangeries n’avaient pu fonctionner. Le régime qui manque de moyens de secours car il n’a jamais investi dans ce domaine non lucratif n’avait pu résister à une nuit de froid ! Le pays était sous le choc, le régime aussi car il n’y a jamais eu de tel cas sous le Shah avec des hivers aussi rudes avant la création de l’OPEP par le Shah et la vente du pétrole à un prix équitable. Le régime était mis face à ses échecs. Difficile de bénéficier d’une mobilisation interne pour célébrer le retour de Khomeiny, celui qui a déclenché l’appauvrissement du pays avec son mépris pour l’économie rendu célèbre par sa déclaration culte : l’économie est pour les ânes ! Le régime était devant un défi insurmontable de trouver des participants pour le programme en 5 points de la journée : 1 | A 8 h du matin, le rassemblement des centaines de milliers écoliers-miliciens soit à l’Aéroport de Mehrâbad de Téhéran ou sur le tarmac du principal aéroport dans leur région, pour jeter des milliers de fleurs sur le portrait en pied de Khomeiny afin de symboliser la communion de la jeunesse avec la révolution islamique. 2 | Puis, dans la matinée, de grands défilés de centaines motards de Police< dans toutes les villes sous des applaudissement nourris du peuple pour rappeler la caravane accompagnant Khomeiny de l’aéroport au cimetière de Behesht-Zahra où il a fait son premier discours (hostiles aux pions de Washington). 3 | Vers midi, le Guide et ses proches, puis le Gouvernement, autour du tombeau de Khomeiny pour renouveler leur vœux de fidélité au régime qu’il a fondé. Au même moment, un grand rassemblement des notables régionaux à la maison natale de Khomeiny (à Khomeyn , centre ouest du pays). 4 | Puis, le rassemblement des 150 principaux dirigeants politiques, religieux et militaires du régime à côté du tombeau du Khomeiny pour une prière en commun afin de montrer l’unité religieuse des serviteurs de la révolution islamique et leur acceptation de la doctrine de Khomeiny ! 5 | Enfin, le rassemblement de tous les politiciens et des chefs militaires sous une grande tente sur le lieu du discours anti-américain de Khomeiny, pour une communion politique au-delà des rivalités politiques ! Mais la première partie de ce programme, c’est-à-dire les rassemblements des écoliers-miliciens, a été déjà en difficulté depuis 2008, l’année de rupture des miliciens de base avec le régime, c’est pourquoi il avait été remplacé peu à peur par le rassemblement des derniers miliciens fidèles dans les aéroports. L’année dernière, il y a eu un seul rassemblement de ce genre avec 40 musiciens de la garde d’honneur qui sont des appelés et non des miliciens ou des vrais militaires. Cette fois, il n’y a eu aucun rassemblement sur le tarmac de l’aéroport de Téhéran où la France de Giscard, en symbiose avec les plans américains, avait délivré la bête immonde pour saccager notre pays. Le régime peiné par l’absence de toute mobilisation au sein de ses derniers miliciens en sa faveur a placé un avion gonflable sur une place centrale de la ville religieuse de Mashad pour comptabiliser les passants ou les pèlerins de passage dans cette ville religieuse comme étant ses partisans, mais le lieu d’habitude bondé s’est vidé révélant l’isolement du régime. Le régime pris de court a diffusé ces photos avec écoliers devant l’avion gonflable : un mauvais montage car les enfants qui sont censés jeter des roses sur le portrait en pied de Khomeiny font le dos à ce portrait, de plus il neige sur l’avion, mais pas sur les écoliers. Vraisemblablement, vu le temps, le régime n’avait pas l’embarras du choix pour les images à incruster, il a pris ce qu’il pouvait en espérant que les gens n’y voient rien ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
La forme même de la propagande faisait état d’un manque de personnel qualifié pour la propagande, d’un déclin absolu.Aucun des responsables n’avaient organisé un rassemblement ou ameuté les jeunes de sa famille. Les défilés de motos n’ont également pas eu lieu. Les rares derniers policiers ou autres miliciens avaient jugé plus prudents d’éviter toutes sortie alors que le peuple était vraiment sous pression. Ils auraient certainement pris non pas des salves d’applaudissement, des salves d’insultes ou des jets de pierres. Les responsables régionaux ne sont également pas rassemblés à la maison natale de Khomeiny. Dans ses conditions de pénuries de partisans et de fidèles, les principaux dirigeants ne pouvaient prendre le risque de paraître en public. On n’a pas vu le Guide ou le Gouvernement sur le tombeau de Khomeiny, ni aucun mouvement pour le rassemblement des 150 principaux dirigeants autour du tombeau de Khomeiny ! Les dirigeants avaient déserté la scène face au danger et restaient cachés dans leur bunker ! Le programme était de facto compromis à tous les niveaux. Au sein de la famille de Khomeiny, son petit fils Hassan chargé de la direction du Mausolée de Khomeiny et des honneurs qui lui sont dus a organisé un rassemblement en son honneur à l’aéroport de Téhéran. ne cinquantaine ont répondu présents. Il y a eu en tout une trentaine de participants qui tous affichaient un visage inquiet. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le régime était abandonné par ses responsables et de rares serviteurs avaient bougés avec la peur au ventre ! C’est énorme quand un régime tient grâce à l’intimidation. Concrètement, il n’avait plus aucun moyen de terroriser ! Le régime s’est alors écarté de son programme officiel en annonçant un rassemblement de milliers d’officiers et d’anonymes amoureux de Khomeiny autour de son tombeau à la place des 150 hauts responsables qui avaient déserté ce lieu face au danger ! Etant donné que l’espace d’accueil est formé de 2 carrés de 8m par 8m et des 6 surfaces résiduels de 3m par 8m soit en tout 272 m2, il était clair que l’on allait avoir des photos trafiquées avec des gens réduits en taille de manière très disproportionnée pour arriver à un nombre important de participants ! Mais le régime n’a finalement pas osé ! De fait, on a eu une partie de la salle avec de bonnes proportions et une autre avec des gens très réduits et des gens flous et difformes dans les coins. Les trucages ont certainement été réalisés à la hâte car sur les vues depuis la tribune, on ne voit pas les fameux miliciens lilliputiens mais à leur place quelques anonymes, comme d’ailleurs dans la seule rangée de VIP d’ailleurs composée de gens anonymes). En fait ces photos maladroitement maquillées ont permis de comprendre que le régime avait trouvé pour cette prise de vues, une vingtaine de miliciens pas très jeunes et un petit groupe quelques dizaines d’anonymes issus de ses rangs ou des mendiants qui végètent les abords du mausolée. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
En fait, le régime était totalement boycotté et en chute libre. Il devait se ressaisir et insuffler la confiance par un geste fort ne nécessitant pas des foules qu’il n’a plus à son service. On a vu le Guide se recueillir sur le tombeau de Khomeiny, mais on n’a pas vu dans son sillage la foule d’anonymes dont avait parlé le régime ! Le régime s’est encore écarté du schéma de base de la célébration de cette journée par un passage du Guide sur le tombeau du général de Pasdaran Hassan Tehrani-Moghadam (que l’on peut soupçonner de rupture avec le régime) afin de signifier qu’il n’en était rien et le pouvoir avait encore le soutien des Pasdaran de base ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Mais dans la foulée, le régime devait organiser le rassemblement de tous ses responsables politiques et tous ses généraux des Pasdaran sur le lieu de 1er discours de Khomeiny et l’on n’a vu ni les responsables politiques, ni les officiers supérieurs des Pasdaran . On a eu une configuration comme pour la mise en scène autour du tombeau : d’une part une dizaine d’anonymes et de miliciens subalternes derrière 4 responsables de bas niveaux et d’autre part, le remplissage du site par le rajout d’une image de femmes lilliputiennes alors que le rassemblement est réservé aux responsables du régime donc des hommes ! Le régime était définitivement en chute libre et incapable de produire les images pour nier son effondrement. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Dernier détail qui tue : la principale agence de presse du régime, IRNA, a alors diffusé des images de la visite de Rohani et son gouvernement sur le tombeau de Khomeiny plus une visite sur le tombeau de le général des Pasdaran Mostafa Tchamran qui appartenait à la partie américaine de la révolution (Nehzat Azadi) et avait été éliminé par Khomeiny pour asseoir son pouvoir ! On a vu Hassan Khomeiny assis à côté de Rohani en train de prier pour un agent américain éliminé par son papy ! Le clan Khomeiny et le capitaine de régime tournait le dos au régime boycotté ! Mais puisque personne n’a protesté contre ce comportement, on a supposé que le régime entendait faire croire à une ouverture avec Washington afin qu’il lui accord un sursis et ne continue pas à le harceler en ce moment difficile où il était massivement rejeté alors que le froid avait créé les conditions d’un soulèvement hostile. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
En parallèle, pour répondre au risque d’agitation en cas de l’arrivée de la pénurie à Téhéran, le régime a tenté de réanimer sa fausse opposition interne en évoquant des pressions sur les proches de Khatami et aussi la fin de la « résidence surveillée » de Karroubi. Mais aucun des deux annonces n’a suscité de mobilisation. Le régime a compris que son opposition officielle n’était pas considérée par ses derniers fidèles comme une solution. Le régime était boycotté à tous les niveaux. Il n’y a eu aucun commentaire sur les deux annonces. Tout d’un coup, tous les médias et les responsables du régime se sont focalisés sur des « protestations populaires contre des problèmes survenus dans la distribution des Paniers de Victuailles », une aide alimentaire en nature dont personne n’avait jamais entendue parler ! Il n’y avait rien sur le boycott du régime et la pénurie de pain dans le nord du pays, les vrais problèmes du régime, mais des kilomètres de témoignages d’anonymes invisibles sur un panier de victuailles imaginaire. Le régime cherchait à faire croire aux gens qu’ils étaient en train de rater des aides (indispensables en ce temps de pénuries) afin qu’ils oublient la défaite qu’il venait de subir par le boycott à 100% de retour Khomeiny, un boycott qui laissait présager le boycott à 100% de l’anniversaire de la révolution ! En 2013, le régime avait joué la même genre de diversion avec un ramdam sans nom sur de soi-disant problèmes survenus dans la rémunération des bons populaires distribués aux plus démunis. Cette fois avec les mécontentements provoqués par la pénurie, il tentait de capter les attentions du peuple avec un panier de victuailles ! Autre signe du déclin du régime, on n’a vu aucune image des salles de projection au Festival cinématographique de Fajr et peu d’image de réalisateurs en conférence de presse. Cette vitrine de collaboration au régime était désertée par ceux qui en vivent. Les artistes du régime, agents de sa propagande intellectuelle contre le peuple, toujours prompts à s’afficher à ses côtés pour obtenir leur ticket de sortie du pays en cas de grabuge, avaient aussi préféré prendre leur distance avec le régime vraiment en difficulté. Comme on dit les rats quittaient le navire en perdition. Il y avait de rares « artistes » déambulant dans les allées de la tour Milad sans aucune bousculade ou d’effervescence autour d’eux. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le régime a alors mis prématurément fin au Festival international de théâtre de Fajr pour limiter un peu cette rupture significative de ses artistes, © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Dimanche 2 Février 2014 (13 Bahman 1392), les habitants des régions du nord du pays étaient toujours sans gaz, sans électricité et dans le noir et privés de pain ! La neige est aussi arrivée à Mashad et à Téhéran (ci-dessous) ! Les deux plus importantes villes du pays. A Mashad le froid a été telle qu’elle a interrompu le transport ferré vers Téhéran. Cette importante ville religieuse qui est devenu un foyer d’hostilité à l’islam et au régime risquait de manquer à son tour de tout. La situation était devenue plus grave. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le clan Rafsandjani s’est rangé via le groupe de presse ISNA du côté des mécontents en révélant que des milliers d’employés de ministère n’étaient plus payés depuis 6 mois ! Zanganeh, le ministre de pétrole de Rohani, en situation de perdre son emploie pour son incapacité à répondre à la demande énergétique ou de concentrer la haine populaire a jeté la faute sur les Pasdaran qui ne l’aiment pas en les accusant de ne pas payer leur facture d’énergie ! Tout le monde voulait fuir alors que tout allait mal et le régime avait besoin de ses serviteurs. Le ministère de la justice qui est aux ordres des Larijani a annoncé des dizaines d’arrestation de « responsables corrompus » pour intimider les gens qui prenaient leur distance. Il y avait un début de chaos. Rohani mis en difficulté et ne sachant que faire a continué l’opération de diversion de ramdam médiatique sur le Panier des Victuailles en annonçant un début de distribution très houleuse qui avaient selon les témoignages provoqués de terribles bousculades à Téhéran et un mort par syncope en province ! Cette annonce a été accompagnée de quelques images et de vidéos, mais il y avait un grand problème : il n’y avait nulle trace de neige sur les photos et les vidéos alors que le pays étaient presque entièrement sous la neige ! Tout le monde a compris que les images provenaient des archives le ramdam sur le Panier des Victuailles était une diversion ! On avait là des images de queues habituelles devant des boutiques d’alimentation ! Dans certains cas, on avait aussi des images de gens du régime dans leur super-marché sans aucune foule. Le régime diffusait ce qu’il pouvait pour alimenter sa diversion ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Sur des dizaines de reportages diffusés alors par le régime, nous avons également vu –par hasard- des gens dans un super-marché de Qom, sans aucune foule ou bousculade. Le régime diffusait ce qu’il pouvait pour alimenter sa diversion destinée à occuper le peuple et cacher ses vrais problèmes économiques, énergétiques et politiques. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Mais notre opposition qui est presque entièrement alignée sur Washington n’a pas dénoncé la subterfuge pour souligner les vrais problèmes à savoir l’isolement du régime dans un océan de mécontentement ! Elle a repris et diffusé le ramdam du régime déprimant le peuple par son manque de perspicacité ou d’indépendance ! On aurait pu renverser ce régime cette semaine si notre opposition avait eu le courage de s’émanciper pour appeler les centaines de milliers de grévistes à se soulever. Mais cependant il faut se garder de désespérer de notre opposition car les vrais coupables sont les grandes grandes puissances qui ne la laissent pas agir. Si elle avait osé les défier, son acte de courage aurait pu conduire à la rupture des canaux de diffusion de toutes les émissions politiques vers l’Iran. Nous restons cependant très optimistes car le peuple est très en colère, les Occidentaux ne peuvent inlassablement ignorer ce mécontentement et devront modifié leur approche ne serait que pour avoir des contrats après la chute de ce régime agonisant. Mais là, on n’y était pas. Washington avait imposé sa volonté pour que l’opposition iranienne ne bouge pas. A Munich, Kerry a invité Zarif au dialogue pour sonder l’ouverture esquissée par Rohani par la prière sur le tombeau de Tchamran. Kerry a oublié le sujet nucléaire en demandant une ouverture sur la Syrie ! Zarif a dit qu’il n’était pas autorisé de discuter de ce sujet confirmant le fait que le régime avait juste tenté d’amadouer Washington pour éviter ses pics alors qu’il est en difficulté. Washington n’a pas aimé la réponse du régime. Mc Cain également présent à Munich a accusé les mollahs d’armer Assad pendant que les russes le désarment. Etant donné que les Russes ont pris en charge le démantèlement des armes chimiques d’Assad, Mc Cain accusait le régime de lui en fournir ! L’Etat américain reprenait une accusation déjà formulée par ses médias pour laisser planer la doute sur de nouvelles sanctions très fortes. En parallèle avec cette menace potentielle, Washington a ouvert la porte à un deal par une prise d’opposition de Hillary Clinton à de nouvelles sanctions contre le régime. Washington a aussi parlé en faveur des faux opposants du régime pour rappeler sa disposition à intégrer les gens issus du régime à son jeu de changement de régime en douce. Mais il n’y avait rien d’officiel par peur d’un échec les obligeant à adopter des sanctions plus dures et entraîner la chute du régime islamique nécessaire à leur projets régionaux. Or, les mollahs ne veulent pas faire partie du processus car ils redoutent le peuple : ils veulent des garanties fermes pour fuir le pays et en l’absence d’une prise de position en ce sens, ils n’ont guère montré d’intérêt pour cette ouverture de plus esquissée officieusement par Washington dans l’espoir de provoquer sa colère et aboutir à la crise qui peut leur forcer à leur accorder les garanties de sécurité qu’ils demandent. Mais Washington n’a pas bougé. En quête d’une crise, les mollahs ont alors affirmé que les Chinois présents en Iran pour le développement du champ pétrolier d’Azadegan avaient tué et mangé les tortues de la région qui sont d’une espèce en voie d’extinction ! Les mollahs espéraient créer un incident avec les Chinois ou faire réagir Washington sur la coopération pétrolière chinoise pour provoquer l’éclatement des 5+1 afin de parvenir à une grosse crise pour entraîner Washington dans un bras de fer déstabilisant pour obtenir de sa part le droit de quitter le pays devenu hostiles à leur égard. Washington a esquivé Pékin aussi. Le régime en difficulté et en quête de crise pour obtenir un sursis ou un deal a annoncé son intention de poser une plainte contre l’Angleterre pour la non livraison des chers d’assaut achetés par le Chah à ce pays en 1976 ! Mais sachant que l’occident ne veut pas de cette crise, le régime ne pouvait marquer des points à moins que Londres lui réponde. Londres n’a pas réagi privant le régime de polémique nécessaire pour installer leur crise. En l’absence de crises, le régime était au désespoir. La chute de la neige avait atteint un niveau sans précédant : 1m20 de neige dans la région aux températures habituellement très modérées de Guilan ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
La France, la patrie des droits de l’homme, a avancé le voyage de ses investisseurs en Iran : ils sont arrivés dans la soirée dans l’espoir de rencontrer le ministre du commerce Nemat-Zadeh et les nantis ripoux et paniqués de la chambre de commerce iranienne (CCI) pour signer des contrats avec ces gens aux abois qui devaient être prêts à baisser leur garde ! La presse française a justifié les deals à venir en évoquant par des témoignages de soi-disant Iraniens, l’envie du peuple que la France aide le pays dans le tourment des sanctions. On n’a cependant vu aucune liste des participants car en réalité le peuple ne plébiscite guère des milliards d’Euros qui pourraient sauver ce régime ou lui accorder un sursis qui alourdira son bilan répressif. En revanche, le régime a publié cette liste sur le site CCI (iccima.ir) pour rassurer ses nantis paniqués que l’argent allait arriver ! Etant donné que la liste avec l’entête de Medef (ci-dessous en format PDF) ne comporte nullement la mention de « confidentiel », nous avons décidé de la publier : on y trouve 66 entreprises, des industriels, mais aussi des cabinets de conseil bancaire ou encore des agences de lobbying, de quoi satisfaire les mollahs (qui sont en quête d’une nouvelle identité) afin de s’assurer qu’ils baissent leur garde. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Lundi 3 Février 2014 (14 Bahman 1392), le nord du pays verdoyant du pays ressemblait désormais au pôle nord. De nombreux immeubles ou entrepôts agricoles avaient été saccagés sous le poids de la neige. La panne de gaz et de l’électricité ainsi que pénurie de pain y duraient depuis trois jours ! Les bovins de la région étaient en danger en absence de moyens pour les approvisionner avoine. Le régime a seulement pu distribuer un peu de pain à Tonkabon rien qui puisse aider les gens. A Mashad, le froid a entraîné la fermeture de l’aéroport de la ville. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le froid avait provoqué de nombreux cas de grippes et la pénurie de l’électricité avait entraîné des complications dans l’accès aux soins dans les hôpitaux des régions concernées. Le ministre de la santé de Rohani, le docteur affairiste et millionnaire Hachemi qui possède 10 cliniques, s’est déchargé de toute responsabilité en avouant que le régime n’avait plus de budget et les compagnies Assurances publiques ou privées étaient toutes en faillite ! L’aveu tombait mal alors que le régime devait retrouver les investisseurs français ! Le régime a continué son ramdam sur le panier imaginaire de victuailles alors que des milliers de gens vivaient dans le noir et le froid sans rien à manger, sans accès au soins ou de l’aide pour sauver leurs récoltes ou leurs bêtes. A l’intérieur du régime, les adversaires de Rohani ont commencé à le critiquer pour des paniers insuffisants alors qu’il n’y avait aucun panier. C’était surréaliste. Le pays croulait sous des vrais problèmes et les gens du régime continuaient à diffuser leur propre vérité ! Les Français devaient rencontrer les dirigeants désespérés du régime agonisant. Le premier sur leur liste, le ministre de commerce, des mines et des industries, Nemat-Zadeh, est parti à Ghazwin pour « inaugurer une nouvelle usine de construction d’automobile » afin d’insinuer que le régime n’était pas fini. Mais on n’a vu guère d’ouvriers dans la nouvelle usine qu’il inaugurait et tout y semblait vieux, De plus l’endroit n’était pas chauffé : le ministre du régime s’était visiblement rendu dans une des usines fermées du régime pour la promotion de l’investissement en Iran. Ce voyage n’a pas été une réussite car dans sa hâte à promouvoir l’investissement en Iran, le ministre a gaffé en déclarant en direct que l’investissement étranger était nécessaire car le pays souffrait d’une récession durable de 12% depuis plusieurs années ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le ministre gaffeur devait revenir à Téhéran pour rencontrer les investisseurs Français. On ne l’a pas vu ou entendu de la journée. Les médias officiels ont annoncé une rencontre forte entre Rohani et des centaines d’officiers du contre-espionnage, les soldats inconnus de l’imam caché, pour insinuer que le régime avait de quoi tenir. On n’a cependant vu aucune image de cette rencontre forte. En parallèle, les investisseurs français (114 selon l’agence IRNA) ont été pris en main par Nahavandian, l’ex-étudiant khomeyniste expulsé des Etats-Unis pour activités terroristes qui aujourd’hui dans le sillage de Larijani professe une politique de chantage économique à la tête de la Chambre de commerce iranienne. Nahavandian a affirmé à ses interlocuteurs français que tout était à vendre en Iran, mais à condition qu’ils marchent avec le régime ! On avait une version plus extrême de l’offre d’investissement faite aux pétroliers étrangers à Davos ! La situation des mollahs était devenue plus désespérée, ils demandaient à la France de rompre avec Washington I Ils voulaient récolter rapidement plusieurs milliards dollars pour retarder leur chute, mais aussi ils espéraient ridiculiser Washington et exploser le groupe des 5+1 pour installer une crise internationale contraire aux intérêts des Américains pour les amener à leur accorder une sortie sécurisée du pays qui les rejette. La demande était impossible à satisfaire sans récolter des sanctions américaines ou une nouvelle baisse punitive de la note française. Les visages se sont fermés. Patrick Blain qui présidait la délégation a quitté cette première rencontre avec une tête d’enterrement. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
En l’absence d’un accord des Français, le régime a fait appel aux investisseurs Allemands par l’intermédiaire de Zarif alors présent à Munich. Ils n’ont pas répondu favorablement à la demande irréaliste de lâcher Washington. Zarif a organisé un dîner avec d’autres investisseurs, mais sans pouvoir arracher une réponse positive à ces derniers. Le régime était en difficulté et son dernier plan de survie était un échec cuisant ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Washington qui se doutait que les mollahs ont des priorités politiques et non simplement financières n’a pas jugé attaquer la France. Il a seulement montré son mécontentement par des reproches privées exprimées par Kerry dans un appel à Fabius. Il a aussi repris la main dans le jeu en réactualisant ses pressions par un article de Washington Post hostile à apaisement esquissée par Clinton. Catherine Ashton, qui préside les 5+1 et veut dominer le jeu pour empêcher Washington de mener la danse a affirmé que tout commerce avec le régime était exclu car l’issue du conflit était incertain et aucun accord ne pouvait être trouvé avant des années. Elle a aussi verrouillé les ouvertures telle la mission française ou les oeillades américaines via Hillary en annonçant sa décision de se rendre prochainement en Iran pour évoquer le soutien fâcheux des mollahs à Assad et les cas de violations des droits de l’homme par le régime. Le régime harcelé par les problèmes, ses récentes pénuries et l’absence de toute perspective positive n’avait non seulement pas réussi à obtenir des dollars et diviser les 5+1, mais encore il avait provoqué des attaques hostiles de Washington et de Londres à entrer dans un concours de pressions hostiles à son encontre ! Ses nantis paniqués ne pouvaient pas aller mieux ! Mardi 4 Février 2014 (15 Bahman 1392), sous la pression de la demande, le régime a cessé de fournir du gaz dans de presque toutes les zones concernées ! Toutes les activités se sont arrêtées dans le nord et l’ouest du pays. Téhéran était également sous la neige et en difficulté, le régime a coupé le gaz destiné aux usines et des ateliers et aussi la fourniture dans les quartiers riches (1er, 2nd et 3e arr.) : il punissait les siens pour éviter de toucher les démunis par peur qu’ils ne se révoltent ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
En ce jour, le régime devait célébrer son industrie balistique. Vu la situation de pénurie, il n’a pas osé parler de cette industrie coûteuse qui n’a pas arrêter les achats de missiles et lui vaut en plus de nombreuses sanctions ! Le quotidien Shargh (proche de Rafsandjani) a vivement critiqué la gestion du pays et l’opération de diversion de Panier de victuailles pour déstabiliser Rohani. Ce dernier a annoncé une rencontre avec les universitaires (des figurants jouant ce rôle) pour les inviter à se prononcer sur les affaires en cours afin de ne pas laisser quelques illettrés critiquer ses politiques scientifiques ! © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Via cette sortie faussement courroucée (comme on le voit ci-dessus), Rohani visait évidement implicitement Rafsandjani qui reste officiellement le maître du jeu et espérait le ridiculiser afin qu’il cesse d’intervenir. Rafsandjani n’a pas répondu, mais ses médias ont affirmé que le président avait insulté le peuple qui était sous pression et attendait des résultats ! Tous les adversaires de Rohani ont repris l’accusation ! Rohani ne pouvait pas affirmer qu’il avait insulté Rafsandjani. Il a disparu de la scène dans l’espoir que la polémique tombe d’elle-même ! Washington a jugé le moment opportun de proposer un deal à Rohani. Le ministre des affaires étrangères Suédois Carl Bildt, très proche de Washington, est arrivé en Iran (sans être pointé du doigt comme les Français) avec des propositions commerciales semblables aux leurs (ce qui explique peut-être la visite du président Français à Washington). Bildt n’a pas manqué d’artifices pour apaiser l’atmosphère, mais en l’absence d’un engagement ferme de Washington sur les garanties nécessaires aux mollahs pour survivre en Iran ou en dehors du pays, il n’y a eu aucune ouverture de leur part. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le régime a relancé les investisseurs Français sur une invitation du ministre gaffeur Nemat-Zadeh. Mais malgré les sourires, les visages étaient globalement hagards et il n’y a eu guère de déclarations encourageantes de leur part. Les Français ont écourté leur voyage en supprimant les rencontre avec les partenaires locaux qui avaient surtout des exigences politiques. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Washington qui n’avait pas réussi d’obtenir une capitulation par des contrats (suédois) a décidé de contre-attaquer avec de nouvelles pressions. Il devait cependant éviter de démoraliser le régime agonisant et d’entraîner sa chute. Il devait aussi laisser la porte ouverte à une capitulation ne serait-ce que partielle de la part du régime. 1. La Turquie (si aimable avec les lollahs d’habitude) a annoncé le dépôt d’une plainte de 2,5 milliards de dollars contre le régime pour son prix de gaz trop élevé et a ajouté qu’elle était certains du succès de sa plainte bizarre pour rappeler au régime que les Américains contrôlaient les instances internationales. 2. Par ailleurs, Wendy Sherman a vivement attaqué la construction d’une centrale à Eau lourde à Arak, mais tout en précisant que le régime était sur la bonne voie pour rétablir la confiance. Elle a de plus salué l’ouverture esquissée par le régime à l’occasion de la libération théâtrale de ses faux opposants comme Sotoudeh, confirmant sa disposition à intégrer les gens du régime dans son jeu. Par ailleurs, l’ONU a parlé de la mauvaise situation carcérale de deux prisonniers kurdes, les frères indépendantistes Kordpour qui ont le soutien de Washington, pour donner la ligne à suivre par le régime pour arriver à un deal ! 3. Enfin Ebrahim Yazdi, un des derniers pions encore en vie de Washington en 1979, aujourd’hui en résidence surveillée à Téhéran a affirmé que ses amis avaient hacké avant 1970 le site de la Savak, le contre-espionnage Iranien de l’époque pour renverser le Shah ! Le propos était illogique car à l’époque il n’y avait pas encore des sites d’internet et des infos accessibles online, en fait, Yazdi invitait seulement les mollahs paniqués qui faisaient n’importe quoi à se concentrer sur la révolution islamique contre le Shah. Mais les mollahs ont jugé inopportun de taper à ce moment sur le Shah qui avait enrichi le pays. La porte-parole du ministère des affaires étrangères du régime a déclaré que Washington dépassait les bornes et lui demandait trop. Le régime en difficulté a aussi qualifié de marionnette, Ahmad Sharif, le rapporteur onusien sur les droits de l’homme en Iran. Il espérait sans doute provoquer une escalade, mais il n’a pu provoquer de crise car Washington n’a pas poursuivi sa polémique ! Dans la nuit la neige et le froid ont atteint la ville de Yazd au centre du pays. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le régime qui avait échoué dans les tentatives de provocations ou de chantage est resté sur le ramdam surréaliste à propos du Panier (imaginaire) de victuailles ! Le quotidien Keyhan, porte-parole de facto des insolvables qui doivent obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington pour fuir le peuple a demandé à Rohani de rompre l’accord de Genève afin de provoquer la crise forçant Washington à satisfaire cette attente. Rohani, ne sachant que faire est resté caché avant d’annoncer une intervention télévisée en début de la soirée. A l’heure convenue, l’intervention n’a pas eu lieu et a commencé délibérément avec 1 heure de retard pour intriguer le peuple et attirer plus de monde. Lors de cette intervention, Rohani a attribué les pannes et les pénuries à Ahmadinejad car il avait prélevé de l’argent sur les hausses de prix de l’électricité pour financer les allocations d’aide à la consommation ! Il fallait supprimer le nombre des bénéficiaires pour éviter de se retrouver avec des pannes généralisées l’été prochain, c’est-à-dire dans 4 mois ! Rohani mentait car les allocations ont été insignifiantes comparées aux revenus obtenus par le régime. Il fallait comprendre que les caisses étaient vides et qu’il fallait se serrer les ceintures. Par ailleurs, Rohani a aussi promis d’augmenter les dépenses de la santé, ce qui était contradictoire avec la nécessité de se serrer la ceinture pour éviter le black-out total (que notre site avait annoncé il y a plusieurs mois). Enfin, après ces mauvaises nouvelles confuses, Rohani s’est dit très confiant car les investisseurs étrangers faisaient la queue pour signer des contrats (ce qui était faux) et qu’il avait aussi le soutien du peuple, fier de la grandeur acquise grâce à la révolution islamique (ce qui était faux)... On avait un discours confus, il surfait entre des promesses de dépenses (pour plaire au peuple) et la nécessité de nécessité de serrer la ceinture pour continuer la fuite en avant du régime. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Il n’y a eu aucune critique interne sur les propos tenus par Rohani. On a compris qu’il avait donc exprimé un point de vue acceptable par tous les responsables. Tous étaient donc d’accord avec le projet de la fuite en avant tout en se montrant concernés par le peuple afin d’éviter son explosion sociale ! A nouveau un simili-khatamisme malgré l’échec du programme de la fuite en avant grâce au chantages pétroliers. Le régime restait encore une fois dans sa bulle loin de reconnaître les défauts de son plan. On en a conclu qu’il n’avait pas plan de rechange et ne pouvait sauver les siens. Jeudi 6 Février 2014 (17 Bahman 1392), on a eu enfin quelques images des dégâts dans le nord du pays puisque le régime avait opté pour un apaiser le peuple, mais l’information est restée restreinte car elle était potentiellement dangereuse. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le Parlement devait voter le budget conformément à l’annonce de Rohani pour baisser les allocations. Il a annoncé qu’il n’avait pas réuni le nombre nécessaire de députés pour voter afin de ne pas assumer une décision qui pouvait s’avérer désastreux. Par ailleurs, le ministre le santé a eu peur de se voir réduire son budget : il a eu un syncope et fut envoyé dans l’un des hôpitaux publics ruinés du régime alors qu’il a une dizaine de clinique et eu l’impression que l’on voulait se débarrasser de lui car il ne convenait pas au projet jusqu’au-boutiste du régime. En ce jour de crise interne autour du budget, le régime devait dans le cadre révolutionnaire célébrer le Port du Voile, un pratique forcé aujourd’hui très contesté par les jeunes. Le régime a préféré zapper l’événement pour ne pas remettre en valeur son isolement et le déclin de sa doctrine. Il a remplacé la fête du Hejab par une cérémonie inédite appelé la fête de la révolution mêlant des anonymes aux cadres dirigeants : un fourre-tout pour remplir une salle avec tous les gens disponibles. L’initiative a débuté par une fête présidée par l’ayatollah Nouri-Hamedani, le beau-père de Sadegh Larijani, chef su pouvoir judiciaire, une manière d’insinuer des poursuites à l’encontre des boycotteurs ! Malgré sa menace latente, le régime n’a pu trouver qu’une vingtaine de personnes issus de ses rangs : plus de 85% des chaises sont restées vides ! Une vraie catastrophe pour le régime. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Rohani était incapable de gérer le régime. Tout le monde s’est mis à l’attaquer en prétextant qu’il avait qualifié les iraniens d’illettrés ! Washington a alors annoncé de mini-sanctions sur des sociétés écrans du le régime dans divers pays pour aggraver le moral des troupes dans l’espoir d’amener Rohani ou ses adversaires à se soumettre à ses exigences de transfert des pouvoirs vers ses pions avant qu’il ne soit tard. La France qui avait échoué dans sa mission commerciale à Téhéran a alors changé de position : elle s’est dite très attachée au respect des droits de l’homme pour avoir elle aussi un moyen de pression sur les mollahs et pouvoir leur arracher des contrats avant l’éventuelle réalisation du projet américain pour l’Iran. Mariam Afkham, la porte-parole du ministères des affaires étrangères du régime a rejeté les critiques de la France en affirmant que le régime était une vraie démocratie non alignée. Afkham a aussi déclaré que les nouvelles sanctions montraient le manque de bonne foi de Washington. Salehi, ex-mae du régime et son actuel responsable nucléaire, a complété la riposte en affirmant que la centrale d’Arak ne représentait aucun danger et que de fait, le régime allait continuer sa construction ! Washington a laissé passer cette provocation pour ne pas se retrouver dans une crise ingérable et être obligé de laisser les mollahs fuir en toute tranquillité perdant au passage la possibilité d’imposer ou promouvoir ses pions en Iran. En l’absence d’une crise extérieure salvatrice, le régime a tenté de réanimer sa fausse opposition interne via Maleki, un vieux islamiste proche de Washington en 1979 mais intégré à ses projets de fausses réformes depuis 15 ans, mais il n’y a eu aucun engouement pour ce néfaste personnage. Le régime isolé , sans recours et encerclé, a alors tenté d’améliorer globalement son image en affirmant que ses services avaient empêché une pendaison en convainquant la famille de la victime d’accorder le pardon à l’accusé ! Vendredi 7 Février 2014 (18 Bahman 1392), ce 7e de la décade de l’Aube, le régime devait montrer la fidélité de ses soldats alors que ses caisses étaient vides, ses réserves étaient épuisées, ses associés n’osaient pas le défendre et qu’il n’avait aucun plan B ! Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a eu absolument aucune mobilisation en sa faveur. Le régime humilié a choisi la fuite en avant dans la propagande de puissance militaire en annonçant via son Guide spirituel, l’arrivée imminente de Mahdi pour réaliser la révolution islamique mondiale promise par Khomeiny ! Il a aussi annoncé la construction d’une Place des Martyrs de la révolution (mondiale) dans toutes les villes du pays pour insinuer une guerre sainte sans fin. Salehi, le patron du programme nucléaire, a aussi rendu hommage aux savants nucléaires tués en martyr par les Américain avant d’avertir ces derniers des conséquences graves de leurs actes. Le régime déclarait la guerre au monde entier pour insinuer qu’il a beaucoup de soldats fidèles prêts à donner leur vie pour sa doctrine. Washington n’a pas réagi le laissant faire son caca nerveux dans son coin. Le régime avait un joker dans son jeu pour compléter ces attaques : Ali Larijani était invité à Tunis par les amis islamistes tunisiens de Washington à l’occasion de la cérémonie pour célébrer l’adoption de la nouvelle constitution tunisienne. A la tribune, en directe devant les télévisions arabes inféodées à Washington, Larijani a déclaré la guerre à l’Amérique en qualifiant Israël de tumeur cancéreux et en invitant les révolutionnaires liés aux Américains à les bouter hors de leur pays dans l’intérêt de leur révolution. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Washington ne pouvait pas laisser faire ! Mais il veut préserver le système islamique en Iran et pour cela il doit bénéficier d’un transfert légal de pouvoirs vers ses pions. Les représentants américains ont quitté la salle et leurs amis tunisiens ont bloqué l’expansion de la polémique en privant Ali Larijani de sous-titres traduisant son discours venimeux en anglais. Par ailleurs pour éviter de se retrouver dans une escalade indésirable contrariant son plan de maintient du régime islamique, Washington devait se taire mais sans donner l’impression de reculer : il a réussi cet exploit en annonçant, encore une fois, une panne administrative par manque de budget. L’annonce a même étouffé et déclassé les déclarations de guerre du représentant du régime à Tunis ! Le régime privé de scandales et de crises pour faire chanter ses adversaires internationaux, s’est retrouvé avec ses problèmes nationaux : neige, pénuries, mécontentements populaires et crise de confiance interne, certains de ne pouvoir rassembler ses derniers membres pour la célébration de la révolution islamique le mardi 12 février (22 Bahman) [1]. En attendant le boycott prévisible de l’anniversaire de la révolution, le régime devait aussi célébrer ce samedi, la fable de l’adhésion des pilotes iraniens de l’armée impériale à Khomeiny, par un rassemblement des officiers pilotes chez le Guide. On a eu des photos avec des nombres et des compositions différentes, ce qui laissait supposer que les pilotes issus des Pasdaran qui ont pris leurs distances avec le régime en 2008 n’étaient pas dans la salle face au Guide. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
De plus, il n’y a eu aucun rassemblement des officiers de l’armée de l’air sur le tombeau de Khomeiny, ni aucune présentation militaire (comme l’exige la tradition de cette journée), mais à leur place, on a eu droit à un défilé de chauffeurs de Taxis (globalement de vieux bassidjis) encore fidèles au régime ! Le régime ne pouvait mieux exprimer sa priorité qu’est de fuir le pays qui cette semaine a boycotté le retour de son héros à 100% ! Mais ce départ est loin d’être gagné avec si peu de taxis et la fonte continuelle des effectifs du régime, le jour J du soulèvement du peuple iranien, nos mollahs risquent de manquer de taxis !
[1] Le mardi 12 février (22 Bahman), à l’occasion de l’Anniversaire de la Révolution islamique, nous avons vu des images différentes d’une agence à l’autre avec des foules et des ciels différents de la vraie couleur du ciel de ce jour ! Selon notre estimation, il y avait en fait au plus une centaine de personnes sur la gigantesque Place Azadi de Téhéran et non des dizaines de milliers comme l’a annoncé l’AFP dans l’espoir de plaire aux mollahs et permettre la signature des quelques contrats à la dernière minute avant leur chute en échange d’un exil sécurisé à Paris. |