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Iran : Effondrement des réserves et des derniers remparts

28.10.2021

Le régime des mollahs est dans un cercle vicieux. Depuis plusieurs mois, des centaines de dizaines milliers d’employés du pétrole, des industries et des transports et fonctionnaires iraniens (surtout les instituteurs et les employés municipaux), méprisés et très sous-payés (en quasi esclavage), impayés depuis des mois, par la volonté des mollahs, ont cessé de travailler [1] pour épuiser ces derniers et renverser leur régime. Les mollahs ne peuvent pas relever les salaires : ils doivent limiter la consommation, car ils ne peuvent pas approvisionner les marchés [2]. Ils croient éviter les pénuries absolues qui peuvent précipiter leur chute en quelques jours. Pour diminuer leur charge, ils ont récemment baisser la fourniture d’eau et d’électricité, ce qui a provoqué une rébellion bien plus musclée. Bousculés de toutes parts, ils ont pris des inirtiatives d’entente avec Biden [3] qui viennent de troubler davantage leur équilibre déjà très précaire.



Rappelons que les démocrates américains, parrains historiques des révolutions islamiques et de la République islamique d’Iran (projet Ceinture Verte), sanctionnent les mollahs car ils leur ont volé ces projets en lui imposant un principe de tutelle cléricale (la fonction du Guide suprême). Les démocrates entendent forcer les mollahs à leur restituer la direction du régime islamique et ses compoosants terroristes. Les mollahs ne peuvent pas accepter les deals proposés, car ils ont peur qu’une fois déposés, ils soient arrêtés, emprisonnés et pendus pour 43 ans de répression et de terrorisme. Ils ont cru bon insinuer un deal de coopération terroriste aux démocrates en désignant un président issu d’un clan initialement pro démocrate puis pro-Hezbollah. Mais Biden a refusé l’offre et a orienté ses efforts pour la relance de la Ceinture Verte en Afghanistan via les Talibans.

Par ailleurs, la Chine et la Russie ont restreint le champ d’action des mollahs en les intégrant dans leur OTAN, l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Les mollahs ont tenté de se débarrasser de cette camisole de force en provoquant une crise avec l’Azerbaïdjan, pays qui aimerait faire partie de l’OCS et dont l’adhésion serait bénéfique aux Russes et aux Chinois. Ces deux pays ont esquivé la provocation, mais ont aussi puni les mollahs.

La Chine [4] a annoncé qu’elle allait encore réduire ses échanges avec les mollahs avant de leur interdire le droit d’utiliser ses ports pour leurs transits maritimes. L’Inde, membre de l’OCS, mais en froid avec la Chine à propos de la route de la Soie, a pris la même décision d’interdiction portuaire, faisant mine de suivre la Chine pour apaiser les tensions entre les deux pays.

La semaine dernière, la Russie [5] a affiché de la sympathie à Israël qui ne cesse de menacer les mollahs.

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Les mollahs ont tenté d’amadouer la Russie en annonçant la visite d’une délégation militaire vers ce pays pour renouveler des contrats d’armements. Puis ils ont lancé des signaux positifs à l’administration Biden via trois de leurs influenceurs au sein de l’opposition.
1 | La fausse féministe Massih Alinejad
2 | Le faux Kurde de gauche Ali Javanmardi (identifié comme espion) علی جوانمردی
3 | Le faux TV journaliste royaliste Shahram Homayoun
(connu pour avoir lancé le mouvement ما هستیم Ma Hastim – nous existons-, destiné à repérer les opposants en Iran puis livrer leurs données aux mollahs) [6]

Ces trois ont focalisé leurs émissions sur le thème cher aux démocrates de l’évolution du régime par l’élimination de la fonction du Guide suprême. Mais leurs efforts n’ont pas été salués et validés par leurs interlocuteurs populaires ou la vraie opposition patriote (majoritairement royaliste).

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Désespoir du régime : Shahram Homayoun soi-disant royaliste s’affiche même avec Javanmardi très hostile au prince Reza Pahlavi !


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La Russie a aussi puni ces efforts en refusant de fournir aux mollahs des éléments d’armements auxquels ils avaient droit dans le cadre des accords passés. Elle a aussi cessé d’être passive à propos des violations de l’accord nucléaires de 2015 par les mollahs en critiquant bien plus que les Occidentaux à propos de leur conduite nucléaire.

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Fin de la semaine dernière, l’administration Biden a craint de perdre la main dans les pressions sur les mollahs et donc sa capacité de les bousculer pour les forcer à céder. Elle a opté pour la fermeture d’un canal de business qu’elle avait accordé aux mollahs :la Corée du Sud a bloqué tous les avoirs bancaires des mollahs ! [7]

Les mollahs avaient sans doute placé beaucoup de fonds en devises en Corée du Sud, pour leurs importations et pour des investissements, car aussitôt des voix officielles ont dit que les réserves du régime étaient totalement vides ! D’autres ont rappelé que le visa quinquenal spécial investisseurs qui devait attirer des milliards de dollars au régime n’avait trouvé aucun demandeur étranger car le régime était considéré comme insolvable pour les investisseurs étrangers !

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Les collaborateurs actionnaires du régime se sont mis à vendre des actions pour récolter des rials et acheter de l’or. L’indice de la bourse, indice de confiance en la survie du régime, a chuté de 11%. La mairie de Téhéran a fermé le bâtiment de la Bourse au prétexte que le directeur de la bourse (caisse noire du régime) n’avait pas payé son loyer. Mais elle a reculé après quelques heures. La bourse a rouvert samedi (premier jour de la semaine iranienne) et a chuté encore. Idem depuis.

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Ce mardi 29 octobre, l’anniversaire du Shah d’Iran [8], très aimé depuis quelques dizaines d’années, les hackers généralement membres des Pasdaran ont rejoint la rébellion patriote de la milice initiée par leurs collègues du contre-espionage du régime (après la fuite de leur chef, le général milicien Ali Nassiri en 2019 vers les États-Unis).

Ces opposants d’un nouveau genre ont bloqué les pompes à essence de tout le pays tout en annonçant sur les panneaux d’informations routières de l’essence gratuite pour tous. Ils ont ainsi provoqué des embouteillages monstres et des tensions autour des pompes.


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La panique s’est installée chez tous les responsables du régime [9] [10], car en ayant perdu les agents de contre-espionnage et de la répression en 2019, les mollahs et leurs associés affairistes se reposent sur la propagande et les fausses rumeurs anxiogènes de l’unité de la guerre numérique des Pasdaran.

Divers médias ont annoncé une possible hausse des carburants dans les jours à venir. Ce qui peut être un coup des journalistes qui sont tous issus de la milice. Aussitôt, les prix de nombreux produits alimentaires se sont envolés, car il y avait un risque pour l’approvisionnement, aussi un risque de rush et de pénuries. Le prix du poulet a bondi de 50% !

Ces nouveaux Pasdaran patriotes que le régime n’a pas pu intercepter ont ainsi semé une belle crise de confiance au sein du régime et ont démontré leur capacité de le propulser dans le scénario de la pénurie qui avait entraîné une vague de contestation explosive partout en Iran y compris à Téhéran.

Ils ont clos l’opération en affichant sur les panneaux routiers "Khamenei, où est mon carburant ?", laissant présager qu’ils allaient intervenir à nouveau via les panneaux routiers ou d’autres supports interactifs touchant la majorité des Iraniens. Ils pourront ainsi influer sur les opposants mais aussi les collaborateurs du régime en appelant les premiers à se soulever (leur indiquant les adresses des cibles à attaquer) et de fait, encourager les derniers à lâcher le régime pour amplifier son désordre et précipiter sa chute ! Mazette !
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Dans quelques jours, le 31 octobre, il y a l’anniversaire du prince Reza Pahlavi [11], qui incarne le changement démocratique progressiste en Iran et peut être considéré comme le leader de tous les patriotes surtout les miliciens rebelles (car il reconnaît la sincérité de leur dissidence). Dès lors, on pourrait s’attendre à une cyber agitation de la part de ces derniers pour raviver les tensions qui ont failli renverser le régime en 2018.

Le régime n’était pas alors aussi mal en point que maintenant. Si la contestation reprend, le régime aurait cette fois moins de chance à tenir en ayant perdu ses réserves de dollars, d’alliés internationaux et de cybermiliciens qui assuraient sa cyber propagande, certes virtuelle, mais la seule qui lui reste.