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Iran : La résistance décompose le régime !

27.07.2021

Tous les médias iraniens ne parlent que de la vague des soulèvements anti-régime en Iran. Des manifestations sans autorisations avec des slogans clairement hostiles au régime ou en faveur de rétablissement de la dynastie moderniste des Pahlavi [1] [2], vue comme l’une des meilleures de l’histoire iranienne. La France et d’autres États occidentaux qui ont toujours aidé les mollahs parlent un peu des manifestations en essayant de les résumer à un problème de sècheresse, oublient aussi les slogans en faveur des Pahlavi pour ne pas admettre l’envie de changement de régime des Iraniens, et ce pour préserver des contrats très avantageux signés avec les mollahs. Mais cela ne change pas la réalité, le soulèvement ne cesse de s’étendre et souligner la fragilité du régime, l’isolement de ses dirigeants. Voici le récit des 7 derniers jours de la résistance pour forcer les dirigeants français à lâcher le régime ou les figures de l’opposition à le faire dans l’intérêt de la France et de l’Iran.



La présente vague de contestation en Iran a commencé dans la région pétrolière de Khouzestan quand le régime a coupé l’eau de la région pour obliger ses ouvriers pétroliers en grève illimitée (toujours en grève actuellement [3]) à reprendre le travail. La contestation d’abord axée sur le rétablissement de l’eau a vite déstabilisé le régime, car il a constaté que ses miliciens refusaient de charger les manifestants. Les rares agents fidèles au régime ont fait feu sur les manifestants pour les contenir. Ces derniers, des Arabes établis en Iran depuis quelques siècles, mais très patriotes ont crié qu’ils voulaient un changement de régime.

Reza Pahlavi [4], très très très populaire en Iran, est alors intervenu pour inviter le peuple à manifester et encourager les miliciens à les soutenir, a donné une nouvelle dynamique à la contestation, les tribus Bakhtiaris, habitant aussi le Khouzestan, ont annoncé leur soutien aux Arabes iraniens et partout dans le pays les gens ont crié le soutien à la contestation anti-régime au Khouzestan.

Les mollahs ont réduit l’accès à Internet dans les villes en rébellion et celles qui pouvaient être les suivantes pour isoler les combattants et diffuser leurs propagandes faisant état d’arrivées de nouvelles troupes pour démoraliser le reste du pays et aussi convaincre leurs partenaires occidentaux de leur régime n’étaient pas menacées afin de garder leurs soutiens.

Mais cette propagande n’a pas affaibli les habitants de Khouzestan qui avaient une autre image du régime sous mes yeux. Les habitants de la région proches des mollahs ont aussi lâché le régime en laissant leur modem en accès libre pour aider les rebelles à communiquer. Vitalisée par les soutiens populaires arrivant de partout, la contestation s’est renforcée.

Le mardi 20 juillet, comme nous l’avons évoqué dans notre précédent article, les habitants de Téhéran ont attesté de la vitalité de la contestation en criant "Mort à la République islamique" dans une station de métro sans que les miliciens interviennent pour les arrêter.

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Mardi dans la soirée, les habitants arabes iraniens de Susangerd, connus pour leur vaillance à défendre l’Irak dans la guerre contre Saddam, ont créé la surprise en libérant Susangerd de l’autorité des mollahs.

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Le lendemain, le mercredi 21 juillet, les mollahs ont indirectement démenti cette première victoire de la contestation en annonçant l’arrivée de leur unité de force spéciale anti-terrorisme à Susangerd, mais on a vu seulement des camions, mais pas de troupes.

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Les habitants ont immédiatement confirmé leur victoire de la veille en montrant qu’ils avaient repoussé les agents fidèles au régime, que ces derniers étaient pris au piège dans leur caserne, ne pouvaient en sortir, car ils n’y avaient aucun renfort pour les aider. Les rebelles ont aussi humilié les mollahs en montrant qu’ils avaient récupéré des roquettes RPG7 pour riposter contre des agents du régime. Ils ont enfin annoncé l’adhésion des jeunes mollahs de leur ville à la lutte contre le régime  !

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Depuis, on est sans nouvelles de cette ville, car l’Internet y a été totalement coupé, mais sans image faisant état de la reconquête de la caserne vue plus haut ou de l’arrestation en masse des habitants, on peut supposer que le régime n’y a plus d’autorité.

On a aussi reçu des images d’intenses combats à Ahwaz, le chef-lieu de la région de Khouzestan suivie de l’annonce de la libération imminente de la ville. Dans la soirée, on a aussi appris que les routes vers Ahwaz étaient bloquées. Tout indiquait la chute imminente des mollahs dans cette ville.Par ailleurs, la ville de Dezfoul, située à proximité, était entrée en contestation dure.

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Mercredi dans la soirée, on a appris qu’Ispahan, ancienne capitale iranienne, que le régime avait rejoint la contestation. En début d’après-midi, les jeunes manifestants avaient intercepté et battu un agent du régime. Dans la soirée, ils ont crié "Je tuerai quiconque tuera mon frère", un slogan utilisé par les khomeinistes en 1979, pour se montrer aussi hargneux que ces derniers. Puis, ils ont paraphrasé un autre slogan de cette époque, "N’ayons pas peur (car) nous sommes ensemble", en criant : "Ayez peur (de nous, car) nous sommes ensemble (unis)".

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Mercredi au cours de la nuit, on a appris que la petite ville Izeh était pleinement en contestation. Les jeunes ont d’abord manifesté avec le slogan « Nous ne voulons pas de République islamique » avant d’attaquer les forces du régime en criant des slogans en faveur des Pahlavi, notamment, Reza Shah nous sommes honteux. On a appris que les banques étaient attaquées et les mollahs avaient perdu 14 miliciens lors de cette soirée. Afin que la nouvelle ne démotive pas leurs derniers miliciens, ils ont alors annoncé 14 blessés, mais on ne les a pas vus et on a compris qu’ils étaient morts ou vraiment pas présentables.

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Dans le même temps, il y a d’intenses combats à Mahshahr, ville rebelle en 2018, mais sévèrement réprimée. On a vu les forces du régime prendre la fuite cette fois.

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Le jeudi 22 juillet, on a vu que les routes vers Mahshahr avaient été bloquées grâce à des poids lourds sympathisants pour empêcher la fuite des responsables ou des miliciens afin qu’ils plient et se livrent et prouvent ainsi la défaite du régime.

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Le port pétrolier et commercial de Gonaveh a aussi rejoint la contestation. Les gens avaient brûlé des pneus aux entrées de la ville pour perturber la fuite des responsables...

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Nous avons alors vérifié et constaté qu’il n’y avait plus de transit maritime ou des vols dans les villes en rébellions. Nous avons conclu que le personnel miliciens des ports et des aéroports avaient cessé de travailler pour bloquer la fuite des responsables régionaux !

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Les miliciens du régime à Susangerd libre ont lâché le régime et rejoint le peuple dans une liesse hors du commun !

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Le régime a alors tenté d’apaiser la situation en annonçant des distributions d’eaux par les officiers responsables dans la région en les qualifiant de policiers gentils. Mais les habitants ont crié au mensonge et un milicien qui était photographié pour cette campagne a été abattu alors qu’il quittait son domicile.

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Le vendredi 23 juillet, jour férié en Iran, le régime a laissé courir la rumeur qu’il a fait appel à ses miliciens du Hezbollah irakien. Mais personne n’a vu arriver ses troupes providentielles du régime ! En revanche, l’annonce a été suivie de plusieurs appels à une mobilisation nationale pour se rendre à Téhéran et permettre aux habitants de la capitale de se soulever.

Le régime a coupé les liens de l’Internet de cette ville avec le réseau international en annonçant la finalisation de son Internet national et son application dans tout le pays dès le lendemain.

Dans la soirée, un gigantesque rassemblement pacifique à Ahwaz a apporté la preuve que les combats étaient fini au bénéfice du peuple et a motivé tous les opposants.

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Le samedi 24 juillet, la contestation a gagné Tabriz dans la région iranienne d’Azerbaïdjan. [5]. Les Azéris (20 millions=25% des Iraniens) ont troqué leur célèbre slogan : "Azerbaïdjan est éveillé & protège la révolution" par "Azerbaïdjan est éveillé & protège le Khouzestan" affirmant explicitement leur soutien aux gens en lutte lutte contre le régime dans le sud du pays.

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Le régime s’est retrouvé pris en tenaille entre le sud pétrolier en grève et déjà et partiellement échappant à son contrôle et le nord industriel. Il devait s’inquiéter aussi de la présence massive des Azéris à Téhéran.

En soirée, les Azéris ont aussi attaqué des miliciens qui accompagnaient un cortège en scandant " Nous sommes les enfants de Babak" en référence à Babak Khorramdin, un général iranien qui a longtemps combattu les envahisseurs musulmans avant d’être assassiné par eux, remettant par le geste et le verbe tout lien avec le régime et aussi avec l’islam !

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Au même moment, habitants de Behbahan (Khouzestan) ont incendié le pont d’accès à leur ville pour isoler ses miliciens et les attaquer.

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Enfin, des inconnus ont bloqué la route reliant les quartiers résidentiels des officiers Pasdaran de Téhéran à leur caserne à Shahriar à l’est de Téhéran. Nous avons conclu que les officiers des Pasdaran signalaient leur disposition à perturber les ripostes du régime afin de permettre aux gens de contester le régime.

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Le dimanche 25 juillet, la contestation à Tabriz a franchi une nouvelle étap : les manifestants ont pu faire reculer des miliciens anti-émeutes du régime !

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Dans la nuit, à Ispahan, de jeunes manifestants ont arraché et brûlé une bannière à l’effigie du Guide suprême Khamenei et ont scandé slogans hostiles au régime et pro-Pahlavi. On n’a vu aucun policier dans les parages.

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Lundi 26 juillet, date anniversaire de la disparition de Reza Shah [6] en exil, il y a eu plusieurs rassemblements anti-régime et pro-Pahlavi à Téhéran. Les slogans étaient "les mollahs doivent foutre le camp", "la patrie ne saurait en être une avec les mollahs en vie" "Reza Shah beni soit ron âme", et enfin, "Reza Shah nous sommes honteux" (pour avoir défait ses réformes et ses créations).

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Les miliciens n’ont pas bougé et ont prouvé leur admiration pour ce roi d’exception qui a modernisé le pays en 16 ans malgré des revenus pétroliers extrêmement faibles.

Les mollahs décontenancés par la passivité de leurs miliciens ont tenté de cacher leur désarroi en faisant appel à une vidéo amateur pour prétendre qu’ils ont encore des miliciens fidèles se déplaçant furtivement dans des ambulances.

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Mais ça n’avait aucun sens.

La télévision anglo-mollahs Manoto a diffusé une vidéo amateur intitulée "Arrivée de renforts miliciens pour le régime". Quelques motos sur des camionnettes noires, mais aucun motard ou transports de troupes. Les mêmes images avaient d’ailleurs été déjà diffusées par les mollahs une semaine plus tôt.

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Elles n’ont évidemment eu aucun effet pour les manifestants. Ils ont continué à scander les slogans en faveur des Pahlavi, avant de crier que la patrie ne saurait en être une avec les mollahs en vie !

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Dans la soirée, la contestation a gagné Karaj, une banlieue où habitent les officiers des Pasdaran et qui depuis quelques années figure en tête de liste des villes hostiles au régime.

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Le mardi 27 juillet (4 Mordad) anniversaire de la disparition du Shah d’Iran [7] en exil, on s’attendait à de nombreux rassemblements avec des slogans en sa mémoire (dont le déjà entendu Shahanshah rouhat Shad | Shahinshah que ton âme soit béni).

Le régime à intensifier a coupé Internet à 100 % pour tout le monde afin d’empêcher la diffusion de telles vidéos.

La bourse de Téhéran a chuté à son ouverture. La bourse de Téhéran [8] n’est pas une vraie bourse, mais une caisse occulte de financement des collaborateurs et agents de sécurité du régime et sa chute signifie qu’ils sont en panique et vendent des actions pour acheter des devises ou de l’or s’enfuir avec ces magots !

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Les maigres réserves de dollar du régime n’ont pourtant pas été menacées, car Internet étant 100 % bloqué, les paniqués n’ont pu passer des commandes de dollars aux revendeurs basés en dehors du pays notamment en Turquie ou à Dubaï. En revanche, ils ont cherché à acheter des pièces d’or et son prix est augmenté de 9 % en quelques minutes ! Puis les informations à ce sujet ont disparu et ont à nouveau été censurées !

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Dans la soirée, le régime a aussi coupé l’électricité à Téhéran pour que les gens s’occupent à sauver le contenu de leur frigo, qu’ils ne puissent pas se déplacer et manifester et que l’obscurité totale empêche les manifestants et surtout les miliciens rebelles disposant de filmer les manifestations et informer le monde.

On est donc dans l’obscurité absolue. Il n’y a plus aucune image des manifestations en Iran. Cependant, ce blocage des informations ne signifie en rien la victoire du régime. S’il avait les agents pour réprimer la formidable vague de contestation actuelle, il montrerait des preuves de sa victoire. En l’absence des vidéos de déploiements de miliciens anti-émeutes vêtus de noir dans toutes les villes, en l’absence des images d’un grand nombre de personnes arrêtées et l’absence d’immeubles gouvernementaux avec le drapeau du régime à leur fronton, on peut supposer que le régime n’a pas réussi à rétablir son autorité et qu’en conséquence, le peuple a gardé voire a renforcé son avantage dans les villes libérées et les métropoles comme Ispahan, Tabriz et Téhéran.

La rébellion n’est pas terminée, tout comme la souffrance des mollahs et la panique de leurs proches (puisqu’on reçoit des messages par la téléphonie fixe faisant état de nombreuses manifestations et d’appels à manifestations partout dans le pays).

Les mollahs ont enterré les images des scènes qu’ils ne sauraient voir et empêcher, mais ils ont aussi enterré vivants leurs proches paniqués et se sont eux-mêmes terrés par la même occasion. Or ils ne peuvent pas continuer sans l’électricité ou sans Internet sans entraîner des ruptures parmi leurs proches, ils devraient leur offrir des plages d’activités et en conséquence des opportunités d’information aux rebelles.

Tous les opposants en exil veillent H24 pour intercepter les images du mardi et des jours à venir. On pourrait à tout instant recevoir des images faisant état de la décomposition du régime, la fuite de ses dirigeants et des combats acharnés entre ses derniers tenants insolvables et les opposants enivrés par l’espoir de la délivrance.

Pour résumer, en une semaine, la région pétrolière de Khouzestan, source des seuls revenus du régime, est devenue une zone à risques pour ses dirigeants. Deux villes de cette région ont annoncé leur libération, les mollahs et les miliciens de l’une d’entre elles ont rejoint pudiquement la résistance. Les Bakhtiaris très armés, organisés et aguerris ont apporté leur soutien à leurs rivaux historiques, les Arabes iraniens. Les Azéris qui sont 25 % des Iraniens et très présents à Téhéran ont rejoint la contestation. Les habitants de Téhéran ont chanté la fin du régime. Le régime n’a pu compter sur ses forces spéciales. Il bloque la diffusion des nouvelles de leurs défaites qui se multiplient. On a un régime en décomposition partielle au bout de 11 jours de résistance  ! Sa fin pourrait être proche.

[5Rappelons que le pays du même nom est une invention de Staline pour se donner un droit d’ingérence en Azerbaïdjan d’Iran.