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Iran : La semaine en images n°382
’’Regime Change" Naturel !

26.06.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 24.06.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres frondes internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani a dû s’allier aux Frères Larijani qui contrôlent les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il ne leur a accordé aucune place à la table des marchandages avec Washington. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan implicite d’arrangement avec les mollahs en imposant des critères de coopération inacceptables aux mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’y est pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Le Bazar en faillite a préféré fermer. On a vu enfin d’importantes grèves d’ouvriers et aussi une contestation radicale du régime par le mouvement anti-voile. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert mais il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec ! Les Pasdaran ont rejoint le projet, mais n’ont pas pu trouver des volontaires. Washington est entré aussi dans la politique de fuite en avant en projetant une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, pour les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet. Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique de démocratisation anticipée. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani désespérés sont revenus au terrorisme notamment par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique du terrorisme.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique énergétique.

Le résultat a été la mobilisation de moins de 150 personnes pour le 36e anniversaire de la révolution islamique et un méga crash boursier, réduisant la perspective du régime à moins d’un an La seule issue pour les mollahs & co. était de provoquer une grande crise régionale pour un chantage à la déstabilisation régionale...

Washington a alors intensifié ses efforts pour la dé-diabolisation des mollahs et a tenté d’acheter leur départ par ses médiations commerciales via ses alliés de second ordre. Le conflit (évident) des grandes puissances sur l’Iran est ainsi devenu l’opposition entre deux fuites avant !

Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Lors des négociations de Lausanne, ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois exigeant un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts pour neutraliser les efforts de Washington. Les mollahs ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions !

Washington a esquivé la confrontation en reprenant sa propre fuite en avant, alter-ego de celle des mollahs, en leur proposant une quasi entente avec des investissements lourds par ses plus grandes entreprises puis via des tierces pays permettant la participation de ses rivaux.

Les mollahs n’ont pas accepté car ces deals (purement commerciaux) ne comportaient de garanties d’immunité politique leur permettant de rester au pouvoir pour en jouir de ces mannes financières exorbitantes. Leurs provocations rendaient la poursuite du dialogue impossible. Washington a sans cesse pris la partie des mollahs contre les Saoudiens ou les a présentés comme les champions de la lutte contre Daesh pour les dé-diaboliser.

Les mollahs se sont retrouvés dans l’impossibilité de provoquer la grande crise bénéfique à leurs intérêts et ceux de leurs derniers compagnons. La panique interne s’est intensifiée. Les chefs Pasdaran se sont alliés aux frères Larijani et aussi au clan Rafsandjani pour dénoncer la réalité de l’accord de Lausanne et l’incapacité de Rohani de le contrer dans leur commun intérêt. Les mollahs et miliciens affairistes ripoux ont aimé cette vigueur, la bourse avait alors cessé de chuter. Le clergé a repris à son compte leur critique pour les neutraliser et garder le pouvoir, mais il n’a pas pu appliquer cette ligne et la panique a refait surface, mettant à rude épreuve ses maigres réserves de dollars...


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La semaine dernière, le régime mal en point, impopulaire et divisé devait affirmer sa pérennité et sa solidité au moment de l’anniversaire de l’imam caché, l’hommage annuel à Khomeiny à l’occasion de l’anniversaire de sa mort et puis l’anniversaire de sa première révolte à contre la laïcisation du pays par Shah. Les clans en guerre ont oublié leur querelle pour simuler l’unité. Ils ont oublié de critiquer la mollesse de Rohani dans les négociations alors en cours. Les affairistes y ont vu un signe de capitulation générale. La panique a été relancée.

Rohani a tenté de simuler un deal avec les Russes et les Chinois à l’occasion d’une conférence préparant le Sommet annuel de l’Organisation de coopération de Shanghaï. Moscou avait en fait refusé sa main aux mollahs. Mais Washington qui n’en savait rien a paniqué et apporté un soutien inattendu à un projet de changement de régime porté en secret depuis 17 mois par les Saoudiens et les Israéliens. Moscou n’a pas protesté ! La Syrie n’a rien dit ! Le Hezbollah est resté silencieux ! Le régime tout entier a réalisé qu’il n’avait aucun allié au monde ! Les divisions internes se sont soudain amplifiées. Rohani étant pour la mollesse et les autres pour la confrontation.


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Cette semaine les mollahs & co. n’avaient aucune commémoration leur compliquant la vie, mais ils devaient reprendre le dialogue avec les Américains et tous les autres en sachant qu’ils étaient seuls et ne pouvaient compter sur les conflits d’intérêts internationaux pour manoeuvrer. Ils devaient s’attendre à de grands revers, à une autre grosse crise interne et le retour en force de leurs rivaux. Les mollahs ont misé sur la propagande et la bonne fortune, mais Dieu n’était pas avec eux !

Cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 18 juin 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV.

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La semaine dernière (29 Mai-5 Juin 2015 / 08-15 Khordad 1394), le régime était en crise suite à la remise en cause de la diplomatie molle du clergé et de son pion Rohani par les chefs Pasdaran et les frères Larijani. Le clergé avait calmé la crise en désavouant un peu son pion Rohani et en saluant la ligne dure esquissée par ses rivaux, mais il n’était pas parvenu à aller dans leur sens, déprimant les nantis paniqués qui voient en Rohani un faible. Les chefs Pasdaran et les Larijani n’avaient pu aller plus loin car ils n’ont pas de troupes.

Tous les dirigeants étaient en sursis. La situation pouvait se dégrader rapidement car il y avait des négociations avec les 5+1 et parallèle, pas assez de gens fidèles au régime pour l’hommage annuel à Khomeiny à l’occasion de l’anniversaire de sa mort. Tous les dirigeants ont oublié leurs querelles fondamentales et simulé l’unité pour affirmer la solidité et la pérennité du régime. Les nantis paniqués ont jugé que leurs dirigeants faisaient fausse route en oubliant le constat unanimement admis de la faillite du régime pour s’occuper de leur image. La panique a refait surface : les transactions ont augmenté de 400% atteignant 237 milliards tomans.

Les dirigeants avaient alors un peu durci le ton et Washington avait aussi reculé un peu, laissant entrevoir un arrangement leur bénéficiant, la panique avait baissé, les transactions avaient chuté de 50%, la bourse avait terminé sur 97 milliards tomans de transactions.

Les mollahs à nouveau en sursis avaient alors sollicité l’aide de la Russie, mais ils ne l’ont pas obtenu. Moscou les a invité à accepter pleinement l’accord de Lausanne stipulant un apaisement général basé sur l’inspection poussée de tous leurs sites potentiellement dangereux dont les bases militaires. Or, les mollahs & co haïssent l’apaisement car il les empêche d’avancer en provoquant des crises. Ils haïssent aussi les inspections car elles révéleraient leur impuissance provoquant la fuite des derniers fidèles et l’effondrement du système. Moscou les avaient de facto condamné en exigeant un état des lieux leur impuissance !

Les mollahs ont gardé leur calme pour cacher ce revers. Puis lors de la conférence interministérielle pour la préparation du prochain Sommet annuel de l’Organisation de coopération de Shanghai, leur mae Zarif a simulé une entente privée avec la Russie et la Chine pour désespérer Washington et l’amener à lui accorder les garanties d’immunité qu’espèrent ses patrons du clergé.

Washington a cru à son bluff, mais il n’a pas reculé en accordant des immunités aux mollahs, car il ne pourrait alors avoir un avenir en Iran. Très fâché, il a augmenté sa pression en apportant un soutien inattendu à un projet de changement de régime porté en secret depuis 17 mois par les Saoudiens et les Israéliens !

Le régime a réalisé l’impossibilité d’un arrangement comme il l’espérait. Par ailleurs, Moscou était resté silencieux, confirmant son désintérêt pour le régime. Ce dernier a été encore plus stupéfait par l’absence de réaction de Damas et du Hezbollah ! Il a réalisé qu’il n’avait aucun allié au monde : il n’était indispensable à personne !

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Vendredi (5 Juin 2015-15 Khordad 1394), dernier jour de la semaine dernière, le régime devait célébrer la première révolte de Khomeiny, contre le projet de laïcisation des élections par le Shah. Ce dernier étant aujourd’hui considéré comme un saint homme, le clergé et ses compères ont préféré zapper cette commémoration de peur qu’elle provoque une révolte populaire susceptible de lancer ce projet de régime change.

On n’entendait d’ailleurs aucun responsable. Personne ne voulait s’avancer à l’heure d’une possible confrontation avec le peuple. Les Chefs Pasdaran étaient aux abonnés absents ! Finalement vers 10h du matin, le jeune chef Pasdaran Amir-Esmaïli a brisé le silence gênant de ses chefs en annonçant une DCA puissante et a ordonné la livraison des S-300 à la Russie. Ce milicien très fidèle au régime proposait implicitement des frappes contre les Saoudiens pour empêcher leur soutien au peuple à défaut de pouvoir repousser des manifestations.

Zarif a jugé cette option démente et s’est dit être prêt pour finaliser un accord sur la base de Lausanne dans les négociations générales qui devaient avoir lei comme chaque vendredi !

Les chefs Pasdaran ont cru y voir la capitulation du clergé et ont exprimé leur veto par l’annonce du refus d’inspection de leurs bases même de manière limitée ou sous la direction des mollahs et leurs pions !

Le clergé vieillissant qui avait opté pour la capitulation a lâché ses pions par un rappel de anti-américanisme infaillible de Khomeiny et l’impossibilité de réinterpréter ses propos pour y voire du pacifisme !

Les négociateurs des mollahs ont repris avec le devoir de provoquer une impasse débouchant sur une escalade. Washington a proposé des négociations ininterrompues pour neutraliser d’avance toute possibilité de provocation, mais aussi pour mieux agiter le régime sous pression et enfin pour se donner aussi plus de chance en parvenir à un deal. Puis il a justifié et introduit l’idée de plusc longue négociations par une intervention de ses amis Israéliens lui demandant de ne pas sacrifier sa possibilité d’un bon deal à l’autel d’une date butoir !

L’impasse et la crise étaient repoussées et le régime se retrouvait dans un processus de sanctions et de pressions sans fin synonyme de pénuries et de crises totalement à la merci de Washington ! Israël posé en victime suprême était utilisé en disjoncteur pour contourner le groupe 5+1 qui représente le conseil de sécurité de l’ONU.

On avait là une solution stratégiquement très risquée car Washington utilisait un membre non officiel du club atomique pour tourner en bourrique la plus haute instance internationale. Ces rivaux bafoués ne pouvaient bouder et se retirer du jeu car ils auraient alors perdu la possibilité de peser. Washington avait gagné une manche décisive, mais il pouvait aussi provoquer des réactions fortes chez ses rivaux. Israël sollicité par ces derniers notamment l’Allemagne comme allié dans son propre intérêt stratégique contre l’islamisme déraisonnable de Washington pouvait être puni par eux pour jouer dans le camp opposé et en faveur de la déréglementation du monde.

Le régime a anticipé sur une forte réaction punitive anti-américaine des membres du groupe 5+1 en annonçant par son ministre de pétrole Zanganeh que la Russie avait accepté de l’aider en troquant des vivres contre 500,000 barils de brute par jour.

L’annonce ne faisait pas sens pour plusieurs raisons : Zanganeh n’était pas Moscou mais à Vienne pour la conférence de l’OPEP. Par ailleurs, le régime ne peut exporter autant vers l’étranger car il manque de barils pour assurer sa survie énergétique. De plus, Moscou avait déjà nié ce genre de contrat (ci-dessous) et avait toujours évoqué des échanges de produits alimentaires contre de l’électricité ou du blé. La Russie ne pouvait avoir choisi d’affaiblir le conseil de sécurité. Enfin, il n’y avait également rien dans la presse russe. On avait un énorme bluff ! Le gouvernement avait inversé ses besoins pour se positionner ainsi comme un pays fort grâce à son pétrole.

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Il n’y a eu aucune protestation de la part des rivaux du clergé. Tout le monde était donc conscient du renforcement de Washington grâce à l’intervention d’Israël pour la poursuite des pressions sur le régime. La panique pouvait à tout moment éclater. On avait un bluff collectif pour éviter cette panique. Il devait continuer ses bluffs ou capituler avant que tout ne dégénère. On avait un régime plongé dans un terreur collectif !

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Samedi (6 Juin 2015-16 Khordad 1394), les mollahs et leur gouvernement surfaient sur plusieurs vagues de bluffs : à la une d’IRAN, son principal organe, il parlait du méga grand rassemblement pour Khomeiny le démocrate respectueux du peuple (pour affirmer la solidité du régime). Par ailleurs à droite de cette une, il évoquait en petites lettres le complot israélo-Saoudien, mais en lettres 4 fois plus grosses et plus grasses, il annonçait des contrats négociés par son ministre de pétrole Zanganeh à Vienne !

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Mais à la une de Tehran Times (organe officielle de la propagande du régime), le clergé rassurait les Occidentaux en affirmant négocier avec acharnement avec Wendy Sherman pour parvenir à imposer des inspections encadrées à ses rivaux. Le gouvernement rassurait ses paniqués comme ses adversaires pour éviter leurs pics susceptibles de dégrader la situation.

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Les chefs Pasdaran, qui la semaine précédente avaient rejoint les mollahs, étaient toujours solidaires de la propagande du clergé en cette semaine de panique au sommet mais sur un ton critique en mettant à une de Javan : Seul prévaut la Ligne de Khomeiny sans quoi nous allons prendre des gifles. La ligne dure que les Pasdaran avaient promue avec les Larijani étant proche de ligne de Khomeiny, les Pasdaran profitaient de la prise d’appui du gouvernement sur Khomeiny pour se donner les moyens de revenir sans être contestés ou qualifiés d’extrémistes.

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Enfin, Rafsandjani qui varie au gré de ses intérêts, s’était aligné dans Abrar sur le clergé, mais à la mode des Pasdaran, en rappelant l’anti-américanisme de son demi-frère Khomeiny (alors que ces derniers années, il n’avait cessé de prétendre le contraire pour justifier ses propres messes-basses avec les Américains). Par ailleurs, dans le supplément Eco du même journal, il parlait de négociations entre le gouvernement et 100 compagnies gazières françaises en référence à la participation d’Iran Gas Institut au Congrès Mondial du Gaz qui s’était tenu à Paris du 1er au 5 juin. Mais cette annonce (pour plaire aux mollahs) tombait mal car leur gouvernement avait sollicité les Russes et les membres de l’OPEP. Ces derniers efforts étaient la preuve de l’échec des négociations en France en supposant qu’elles aient eu lieu. Rafsandjani jouait de fait contre le gouvernement tout en se donnant l’air du contraire (pour pouvoir profiter aussi du gouvernement).

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Ce faux revirement malin de Rafsandjani n’a pas plu aux autres clans du régime. La matinée a été marquée par différentes attaques médiatiques à son encontre, on lui reprochait tout et son contraire car il change souvent de position. Ali Larijani, qui ne dispose pas d’un journal pour agir selon ses intérêts, s’est approché des Chefs Pasdaran avec son pion parlementaire Zakani pour critiquer le népotisme prononcé du clan Khomeiny-Rafsandjani pour empêcher le retour de ce dernier au nom du respect envers Khomeiny ! Puis Larijani a proposé une alliance au clergé en invitant son ministre de pétrole Zanganeh à inaugurer avec lui une exposition parlementaire sur les progrès naval du régime.

En résumé, après le coup de poing qu’avait été le projet israélo-saoudien de changement de régime, les mollahs avaient demandé le consensus basé sur l’éloge de Khomeiny, pour se dire solide : les autres clans avaient suivi sa directive mais à leur sauce pour continuer leurs guerres internes et consolider leur propre position.

La bourse a démarré en panique pour toutes les entreprises-clés notamment le Holding Fars, la plus grosse entreprise iranienne, mais aussi pour la cie pétrolière Tapico, l’acier Mobarakeh, la compagnie nationale de cuivre, ainsi que les constructeurs automobiles, plusieurs banques dont Pasargad de Rafsandjani et enfin les raffineries dont celle d’Abadan jadis la plus grande au monde et actuellement au 6e place depuis sa destruction et puis reconstruction partielles par Saddam pendant la guerre Iran-Irak.

On avait un crash suite à l’annonce de ’’Regime Change’’ et la crise politique née de cette annonce. Le gouvernement a arrêté la vente d’action de la raffinerie d’Abadan au prétexte habituel du Conseil Annuel d’Administration. Il a aussi limité les rapports sur l’évolution du marché tout en intervenant via les banques encore sur pied. Au final on ne sut à combien se chiffrait cette panique. La bourse a nié le crash en annonçant une journée sans surprise et un volume de transactions inchangé par rapport au mardi dernier quand ce volume avait baissé suite aux efforts américains en faveur d’un arrangement.

Washington a craint la chute du régime islamique et a effacé son option anxiogène de ’’Regime Change’’ en attaquant encore vivement l’Arabie Saoudite et la qualifiant de Daesh et pire ennemie des Etats-Unis dans le Huffington Post, le saint des saints du faux politiquement incorrect chic américain, sous la plume de Doug Bundow un bon ami des mollahs ! Le chargé de l’Irak à l’ONU s’est envolé vers l’Iran à la rencontre de Velayati, le mae de secours des mollahs, pour solliciter une intervention contre Daesh afin de sacrer ainsi ses patrons cléricaux et les Pasdaran de meilleurs alliés des Etats-Unis et permettre ainsi le sauvetage de leur régime islamique avant qu’ils en l’abiment ans leurs luttes internes.

Mais Velayati n’a pas vu dans cette équation mi-médiatique mi-médiation ’’Arabie=Daesh... les mollahs=Anti-Daesh’’ un contrat susceptible de garantir des fuites sécurisées à ses chefs. Cela ne pouvait aussi contraindre les membres non Américains du Conseil de Sécurité à renoncer à leurs sanctions au sujet du nucléaire iranien. Velayati attendait aussi pour négocier avec une délégation d’Euro-députés anglais et allemands qui devait arriver dans la journée pour voir s’il y avait une issue possible pour échapper à leurs sanctions grâce des contrats pétroliers. Pour mettre en pause la médiation onusienne diligentée par Washington, il a affirmé qu’il chérissait la sécurité de l’Irak comme s’il s’agissait de la sécurité iranienne !

La délégation européenne est arrivée en début de l’après-midi et a tout de suite rencontré (en priorité et selon le protocole) Ali Larijani, le patron du Parlement du régime. Les Européens n’ont pas abondé dans le sens du régime car ils ont affirmé être prêts à faire des investissements si le régime signait l’accord contraignant de Lausanne.

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Cette intervention était un démenti à la propagande d’un accord gazier avec l’Europe. Tout le monde l’a zappée en toute discrétion pour limiter les dégâts. Les médias se sont concentrés sur la tenue inadéquate d’une eurodéputée blonde pour faire diversion !

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Washington, sensible à l’attente des mollahs du règlement du conflit sur leur programme nucléaire, a tenté de les rassurer en reprenant sur le site très politisé de Loblog par un article
de l’ex ambassadeur français Nicoullaud affirmant que le protocole additionnel ne permettait aucun accès aux personnes et aux dossiers confidentiels. Mais les mollahs n’ont pas cru les arguments de cet ambassadeur devenu un lobbyiste d’autant plus qu’il leur proposait de signer le protocole additionnel. Ils avaient conclu que Washington avait essayé de les duper.

Le gouvernement en danger n’avait d’autres choix qu’une escalade rapide. Le N°2 des négociations Araghtchi a quitté Vienne pour Téhéran en affirmant que les négociations étaient basées sur l’absence de confiance à ses interlocuteurs, mais il n’y eu aucune réaction ! Le gouvernement des mollahs devait trouver une autre provocation et aussi un moyen pour éviter un nouveau crash à la bourse de Téhéran.

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Dimanche (7 Juin 2015-17 Khordad 1394)on a vu Ali Larijani à la une d’IRAN affirmant qu’il renonçait à (ses) ’’Ramdams sur le nucléaire’’ ! Cet alignement de Larijani sur le clergé ne pouvait résulter de pression de ce dernier qui était en perte de vitesse.

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Il ne pouvait que s’agir d’un mariage de raison décidé par Larijani qui n’arrivait pas à avancer après l’échec de sa contestation des négociations. Ali Larijani s’était rapproché de clergé (considéré comme seul interlocuteur valable par Washington) dans l’espoir d’avoir sa part de garanties pour quitter le pays en toute sécurité.

Le clergé, renforcé par ce ralliement, l’utilisait à son avantage à la une d’IRAN en annonçant la fin du ramdam. Il récompensait néanmoins Ali Larijani en l’utilisant comme un porte-parole à la Une de Tehran Time pour affirmer qu’un deal était possible avec l’Europe si elle ne formulait pas de nouvelles exigences. Le ton était plutôt au chantage. Le clergé pouvait ainsi rassurer les paniqués et tenter de doubler Washington comme durant la période de ses négociations avec la troïka européenne.

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Les Chefs Pasdaran, qui avaient aussi aidé Larijani, étaient restés de l’autre côté en reprenant un titre de Huffington Post assurant la puissance du régime et l’incapacité de détruire son programme nucléaire par des bombes et des sanctions ! Ce choix (des Pasdaran) fait pour contrarier le clergé pouvait cependant servir ses intérêts dans la coalition anxiogène avec les Larijani.

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Rafsandjani qui avait fait un pas en direction du clergé mais n’avait pu obtenir son aval était retourné à la critique en soulignant divers problèmes économiques du pays notamment le projet des allocations en liquide destiné à affaiblir le pouvoir d’achat comme s’il n’y était pour rien.


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On avait une nouvelle configuration plutôt offensive. Washington a encore rassuré le régime par zéro débat et zéro projet de débat sur leur programme nucléaire au premier jour du rassemblement du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA. Par ailleurs pour rassurer encore plus les mollahs, Gary Sick, de l’administration Carter, a pris sa plume pour reprocher au nouveau roi saoudien son hostilité aux mollahs (donc selon lui, à la paix dans la région) !

Mais Washington a tout de même maintenu la pression par l’affirmation de son ’’manque de confiance’’ dans une interview accordée par Jacob Lew au Jerusalem Post qui était à l’honneur pour le début de sa conférence annuelle à New-York. Washington effaçait encore l’option Regime Change pour revenir à une configuration habituelle faitede séduction des mollahs par l’attaque contre les Saoudiens et l’intimidation des mollahs par Israël.

Anwar Eshghi, le Saoudien du plan Regime Change, a tenté de contrer ce retour en arrière de Washington, mais n’a trouvé qu’un site palestinien pour défendre son projet. Son compère israélien Dore Gold est resté prudemment en retrait. La tentative d’Eshghi a été un échec car aucun des sites américains soi-disant politiquement incorrects ou anti-guerre ne lui a accordé la moindre attention !

Le clergé s’est senti très en confiance. Rohani qui devait remettre des prix de l’écologie, a aussi vite bifurqué vers le sujet nucléaire pour évoquer ses victoires et reprocher à ses adversaires leur frilosité dans une phrase qui se traduirait comme : ils s’étouffent de peur s’il me voit boire tranquillement de l’eau en marge des négociations.

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Le ministre de pétrole de Rohani, Zanganeh, a aussi boudé l’invitation de Larijani pour l’inauguration de son exposition au Parlement pour montrer qu’il lui était supérieur.

Larijani a paru bien déprimé en visitant seul son propre exposition (d’ailleurs montée à la va vite). Mais n’étant pas en position de force avec les points accordés par Washington aux mollahs, il n’a guère protesté. Bien au contraire, il l’a joué profil bas, voire vaincu, en affirmant son soutien aux négociateurs et a redoublé d’efforts positifs envers les mollahs en exemptant d’impôts les terres et les biens placés en Waqf (donation pour Dieu). Zanganeh est arrivé à la fin de la visite programmée juste pour parler de ses soi-disant propres réussites afin d’écarter le projet de sa révocation par Larijani !

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Zarif qui devait rencontrer la délégation européenne s’est montré d’abord très cabot puis très déplaisant en affirmant que le régime ne se sentait pas contrainte par les délais et les dates-butoir ! Il leur a aussi refusé le droit de rencontrer les journalistes de leur pays. Il les utilisait pour provoquer une crise.

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Les Euro-députés ont refusé de tenir une conférence de presse avec les journalistes du régime. Ils ont alors été punis en se voyant refuser le droit de quitter leur hôtel ! Tout était bon pour provoquer une escalade alors que Washington refusait d’envisager des menaces sérieuse ! Mais les Européens ont ravalé leur fierté et ont zappé l’incident privant les mollahs de l’escalade souhaitée pour prendre la direction de la crise.

La panique s’est amplifiée ! Le tableau affichait que tous les secteurs étaient en baisse et il y avait +50% de transactions par rapport à la veille dont 49% en Hors bourse, marché de liquidation des entreprises qui alimente les achats de dollars des paniqués à la BCI (Banque Centrale Iranienne) au taux préférentiel de 2500 tomans. Le régime ayant triché sur la valeur de la veille on était officiellement à 142 milliards tomans de transactions, voir beaucoup et une perte d’au moins 28 millions dollars pour la BCI.

Le clergé a alors fait appel aux chefs Pasdaran pour organiser une conférence de soutien au Yémen et contre l’Arabie Saoudite pour tenter de sauver la situation en faisant un pas dans la direction de la ’’sortie irakienne’’ proposée par Washington. Les Pasdaran ont envoyé le général Jazaeri chargé de leur communication, ce qui était peu. Les Chefs Pasdaran ne croyaient pas à cette option. Le clergé n’a également pu mobiliser les centaines de mollahs de rang élevé basés à Qom. Ils ne croyaient non plus à cette option et ne voulaient pas s’afficher avec un régime prêt à capituler sans se battre et donc au mépris de leur intérêt.

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Ali Larijani a alors décidé de rompre sa coalition avec les mollahs. Son nouveau pion Bazrpash (ripoux ex-Rafsandjaniste) a parlé de la résistance anti-américaine inspirée par le Guide. Larijani voulait s’appuyer sur cet argument facile pour contrer la capitulation des mollahs ou toute entente sans son accord. Il a aussi parlé de la grande corruption dans le football iranien qui est géré par les chefs Pasdaran pour forcer ces derniers à revenir dans son giron et au passage déstabiliser le gouvernement en l’accusant de complaisance avec la corruption dans les clubs de foot.

Rohani a réuni son gouvernement pour insister sur sa lutte contre le blanchiment d’argent, la plus haute accusation en terme de corruption, afin de se protéger et protéger les chefs Pasdaran pour qu’ils ne rejoignent pas Ali Larijani.

On avait à nouveau une situation chaotique. Rohani devait provoquer une crise internationale pour détourner l’attention interne et gagner la partie sur le plan internationale et enfin s’affirmer comme le patron du jeu.

Washington a alors parlé d’une hausse de 60% dans ses maigres exportations vers l’Iran pour encourager Rohani à se calmer.

En l’absence d’une réaction de sa part, l’institut de sondage américain Zogby a fait état de l’hostilité de 58% des Américains aux négociations en cours. Puis, lors de la conférence annuelle de Jérusalem post à New York, Netanyahou a annoncé que tout accord serait un sursis permettant au régime de fabriquer une bombe. Enfin Gaby Eshkenazi, ancien chef d’état major de l’armée israélienne, a affirmé que l’on ne pouvait pas faire confiance aux mollahs.

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Lundi (8 Juin 2015-18 Khordad 1394), en ce jour devait se réunir le groupe G7. Washington ne pouvait continuer ses échanges en vase (presque) clos avec les mollahs grâce au concours d’Israël se posant en victime pour déposséder les Européens de leur rôle décisif. Rohani pouvait être malmené par les Européens qui pouvaient s’exprimer dans le cadre de G7 et de fait être affaibli et alors attaqué par ses rivaux. Le clergé lui a apporté son soutien en plaçant à la une de Tehran Times son discours de la veille où il se moquait de ses rivaux.

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Manque de pot pour le clergé, à la une de Javan, les Pasdaran se moquaient du même discours, montrant leur disposition d’aller vers les Larijani (évidement après leurs menaces de corruption).

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Rafsandjani restait égal à lui-même en critiquant les problèmes du régime comme l’interdiction confirmée de l’entrée des femmes dans les stades.

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Mais ce n’était pas le pire problème du régime. China Morning Post révélait que Velayati avait supplié la Chine de sauver le régime en investissant massivement en Iran. Et en réponse, il n’y avait aucun signe de cette aide, pas même l’ombre d’une promesse d’aide de la part des Chinois !

Pire encore, Novak, le ministre de l’énergie de la Russie, a formellement rejeté la possibilité d’importation de pétrole de l’Iran ! On avait une nouvelle preuve que ces deux géants de l’Est n’avaient aucun intérêt à la survie du régime.

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Enfin, parmi les Etats qui n’ont plus aucun intérêt à la survie du régime, l’Angleterre a aussi annoncé le renouvellement de ses sanctions contre les mollahs !

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La bourse a enregistré une nouvelle hausse d’activités. La direction de la bourse a arrêté les ventes de 8 autres grandes entreprises en liquidation. Elle a finalement reconnu +50% de transactions soit 203 milliards tomans dont 34% en hors bourse marché permettant aux paniqués d’acquisition de 28 millions dollars des réserves de la BCI.

Le ministre de pétrole Zanganeh a tenté de calmer la panique en annonçant la finalisation du chantier d’une nouvelle raffinerie (à Siraf) alors que la plus grande raffinerie du pays était en instance de fermeture. Ali Larijani a appelé les Pasdaran à défendre la mémoire de Khomeiny, c’est-à-dire à empêcher d’éventuelles tentatives de capitulation.

Le président américain Obama alors en Bavière pour le Sommet de G7 devait obtenir l’accord de ses alliés-rivaux pour un arrangement allégeant les charges du régime en grande difficulté économique. Il n’y est pas parvenu et a caché son humiliant échec en affirmant avoir trouvé un accord avec le président français. Ce dernier n’ayant pas changé d’avis, Obama s’était aligné sur lui et son intransigeance pour éviter de perdre la face.

Washington a alors tenté de contourner ses camarades de G7 en invitant le mae des mollahs Zarif à Oman pour un consensus accepté par le clergé) sur le Yémen au cours de la conférence à venir sur ce pays à Genève. Mais la rencontre n’a rien donné. On peut supposer que le régime devait reconnaître la légitimité de l’intervention saoudienne qui garde le soutien officiel de Washington. On peut aussi supposer que l’absence d’une position claire de Washington dans ce conflit ne lui a pas permis d’obtenir gain de cause.

Washington a tenté un autre rapprochement sur le Liban par l’intermédiaire de la responsable onusienne de ce pays en s’adressant à deux interlocuteurs du régime, Zarif, mais aussi son concurrent Velayati. Pour cet arrangement, les mollahs devaient prendre position contre le Hezbollah avec qui les relations ne sont pas au beau-fixe. Zarif (ci-dessous) n’a pas osé lancer le régime exsangue dans un conflit avec le Hezbollah qui jouit d’une bonne popularité chez lui.

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Velayati a refusé aussi, mais il a insisté sur le refus des inspections pour tirer pleinement profit de cette médiation en disant aux Américains d’arrêter de tergiverser pour d’admettre leur défaite dans le cadre contraignant qu’ils se sont fixés (pour préserver le régime sans garder ses dirigeants). Il leur disait : si vous voulez le régime, il faut nous garder.

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Washington s’est fâché et a menacé le régime en évoquant via le Washington Examiner la nécessité d’inclure les missiles dans les négociations en cours. Le Congrès a aussi annoncé un débat à ce sujet dès le lendemain.

Puis Antony Blinken, qui remplace John Kerry depuis son accident, a aussi parlé d’une augmentation des sanctions dans une rencontre avec AIPAC le lobby chargé de séduire les juifs américains et avoir leur soutien pour les politiques expansionnistes islamiques prônés par Washington. enfin, Netanyahou, invité à la conférence de Herzelia, a qualifié les mollahs de quintuple menaces pour Israël.

Après ces menaces, Washington a affirmé via le Pentagone un soutien des mollahs pour la libération de la raffinerie de Baiji en Irak pour leur laisser l’opportunité d’un arrangement.

Les Européens ont contré ces efforts en affirmant que leur délégation qui s’était rendue en Iran estimait ’’un accord difficile’’ d’autant plus que les mollahs continuaient aussi à bafouer les droits de l’homme. Les Européens ont aussi peser au sein du G7 pour insister sur le besoin de minutieuses vérifications en Iran pour en finir avec les manigances de Washington pour contourner ses propres sanctions.

Washington devait alourdir la pression et redoubler d’apaisement, deux options bloquant les mollahs et susceptibles d’amplifier la panique ainsi que les querelles internes.

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Mardi (9 Juin 2015-19 Khordad 1394), le clergé a annoncé que les Européens et les Russes lui avaient proposé plus 300 milliards dollars d’investissement en cas d’acceptation de l’accord esquissé à Lausanne. Il bluffait encore pour rassurer les siens et mettre la pression à Washington pour le forcer à les sauver par un meilleur arrangement. Ce choix propagandiste avait déjà été utilisé sans succès et ne pouvait donc lui éviter une panique plus forte ! Le clergé était à court d’idée.

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Les Chefs Pasdaran annonçaient implicitement leur rupture avec le clergé puisqu’ils affichaient à la une de Javan leur coopération avec le pouvoir judiciaire contre les gros bonnets corrompus.

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Rafsandjani (qui se veut une alternative) révélait l’arrestation de son propre pion le milicien Baghaï par les Larijani et les chefs Pasdaran pour signaler la dégradation du climat interne et dans l’espoir de provoquer un ras de marée de panique nécessitant que l’on vienne le chercher pour y remédier.

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Les Etats-Unis, mouchés la veille par les Européens de G7, étaient présents en première ligne avec Israël pour placer ce dernier comme arbitre du conflit au lieu des Européens. Israël a lui-même joué ce rôle d’épouvantail par une nouvelle intervention de Netanyahou à Herzelia.

Le gouvernement Rohani avait misé sur un repli de Washington, mais il écopait d’une contre-attaque. Il devait y répondre, mais on n’entendait rien. Il ne savait comment répondre. Il ignorait les pressions en attendant des jours meilleurs. Il était aux antipodes des attentes de ses administrés. L’agitation s’est intensifiée sur le marché Hors Bourse : un plus grand nombre des responsables nantis du régime cherchaient à liquider leurs portefeuilles pour acheter des dollars et fuir.

Les Chefs Pasdaran ont tenté de calmer la panique en annonçant aux grands du clergé être prêts pour prendre en main le Golfe persique, c’est-à-dire pour une guerre des pétroliers. Leur appel n’a pas rassuré les paniqués.

Ils ont tenté d’intimider les paniqués en annonçant un grand coup de filet et l’arrestation des membres de la plus grande bande de voleurs à Téhéran, mais cette annonce a aussi fait un bide car ils n’ont pu montrer les dits super bandits et ont montré à leur place 6 jeunes qui n’avaient pas la carrure ni les armes pour la réputation que l’on leur prêtait.

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La bourse a plongé davantage avec +71% de liquidation sur le Hors Bourse. La direction de la bourse a retiré 6 nouvelles grandes entreprises de la vente. Au finale, la bourse a terminé sur 190 milliards tomans soit -11% par rapport à la veille mais avec une perte en hausse de 63% atteignant 44 millions dollars.

Ali Larijani a désespéré de ses alliés les chefs Pasdaran. Il a lancé lui-même un processus de mise en cause du ministre de la Conduite islamique le mollah laïc Ali Jannati pour déstabiliser le gouvernement pour manque d’engagement islamique. Mais le clergé a neutralisé ce coup en restant silencieux sur les fautes épinglées d’Ali Jannati par le Parlement d’Ali Larijani.

Ali Larijani, très motivé, a durci le ton vis-à-vis du gouvernement du clergé en exigeant la rédaction imminente d’un Fact Sheet énumérant les 6 lignes rouges du Guide : jouant les promesses officielles des mollahs contre eux-mêmes !

Or, le gouvernement et ses patrons du clergé ne peuvent publier un quelconque texte susceptible d’entraver leurs marchandages. Ils ont tenté de calmer la nouvelle fronde en affirmant tardivement que l’évocation des PMD n’avait aucune base légale internationale et que de toute façon ils n’allaient accepter aucun accord permanent !

Tout le monde a compris qu’ils avaient envisagé de capituler, ils n’avouaient un peu (par l’usage du mot provisoire) pour voir la réaction interne. Les gens avaient raison de croire à une capitulation silencieuse !

Il était clair que mercredi, dernier jour de l’activité boursière pouvait être une journée de méga panique à moins que les mollahs ne trouvent une parade pour expliquer leur aveu d’une possible capitulation.

Washington a fait miroiter l’hostilité d’Israël à un arrangement. Puis il a exposé le plein soutien des Arabes du Golfe Persique à un accord sur le nucléaire, miroitant la possibilité réjouissante pour les paniqués d’y fuir avec leurs capitaux, en espérant calmer leur furie qui affaiblit le régime et ses dirigeants et permettre une capitulation heureuse avant que Larijani ne puisse enfermer le régime dans le refus de tout apaisement et ses rivaux de 5+1 ne reprennent en main la direction des échanges dans la réunion de vendredi 12 juin.

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Mercredi (10 Juin 2015-20 Khordad 1394), le clergé a commencé cette journée à risques en annonçant avoir reçu une délégation luxembourgeoise lui offrant des montagnes d’argent !!!

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Le clergé restait sur l’argument d’un deal avec l’Europe (?!) alors qu’il était en quête d’un deal avec Washington. La conclusion était que les Américains n’étaient pas généreux en terme de garanties de sécurité ou en terme de rémunération des mollahs pour céder leur place. Ces derniers faisaient miroiter une offre européenne pour obtenir plus des Américains. Mais pour toucher ce magot et en profiter, les mollahs devaient sacrifier certains serviteurs du régime comme les chefs Pasdaran. Le titre alléchant de Tehran Times pouvait donc entraîner plus de panique et aggraver la situation.

Les Chefs Pasdaran, inquiets dès la veille sur la possibilité d’un deal, avaient publié une interview de Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, pour affirmer qu’ils allaient résister à tout deal les négligeant par une alliance avec les Larijani.

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Rafsandjani qui était de facto exclu comme recours par l’éventualité d’un deal de ce genre avait en ce jour publié un article annonçant un crash silencieux de la bourse pour mettre le feu au régime afin de retrouver son utilité comme alternative avant que ses dirigeants cléricaux ne parviennent à un deal dans leur seul intérêt.

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Les mollahs avaient sans doute exposé leurs attentes aux Américains car le mae de la Corée de Sud est arrivé assez tôt (en médiateur-négociateur) et repartit sans aucune déclaration.

Dans la foulée, le Wall Street Journal que l’on ne peut soupçonner anti-sionisme a révélé que les Israéliens espionnaient les lieux de négociations avec les mollahs (et alors ?).

Mais les mollahs pouvaient accuser les 5+1 de partialité et refuser de passer par eux et ils pouvaient demander que les négociations aient lieu chez eux en Iran. Bonne petite manipulation des Américains, grands spécialistes de fausses opérations terroristes, pour préparer retrouver les mollahs en tête à tête et préparer la signature d’un arrangement at home pour légitimer les mollahs en difficulté et écarter le risque de Régime change naturel !

On a alors entendu les négociateurs du régime (malgré leur indignation suite à l’espionnage bidon et assumé des Israéliens) affirmer qu’ils étaient prêts à signer un accord avec ’’des inspections conformes au droit international’’ ! Le régime choisissait ses morts pour offrir un joli emballage à sa capitulation pour faire passer la pilule ! Le gouvernement a amélioré l’emballage ; insinuant aucune sacrifice, en demandant la libération de ses 13 agents arrêtés dans le cadre des sanctions.

Cet accord si joliment emballé mais dont le régime cachait l’existence donc les détails pénilbles n’a pas plu aux super-nantis admis dans les hautes sphères de finance pour des services innommables rendus au régime ! Etant des ’’professionnels’’, ils ont eu peur d’être sacrifiés dans un deal où les inspections seraient remplacées par une purge volontaire lancée par les mollah comprenant la livraison des agités ou de leurs rivaux à Washington (préparant au passage le terrain pour une refonte du régime avec des éléments venus d’Amérique). Le nombre des transactions et des achats de dollars a littéralement explosé (détails plus bas).

Les chefs Pasdaran (gardiens désormais inutiles d’une révolution islamique qui doit laisser place à une nouvelle révolution) étaient dans la première charrette des bouc-émissaires à purger vers le tribunal pénal international. Ils ont montré leur extrême mécontentement en annonçant une conférence nommée Sécurité Durable pour exposer leurs forces et aussi leur alliance avec les Larijani par la présence de leur procureur général, le mollah Rayissi qui devait assurer le volet morale de cette doctrine de sécurité durable.

Le procureur général Rayissi y est allé mais les chefs Pasdaran ont manqué de généraux et d’officiers supérieurs comme on peut le voir sur ces images. Ils ont compensé leur échec de mobilisation et manque de fidèles en positionnant leur doctrine de Sécurité Durable sur la livraison de missiles précis au Hezbollah (qui d’ailleurs se passe d’eux en achetant à la France). Tout cela était assez improvisé et pitoyable.

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Ali Larijani, alors très déçu par ce nouvel échec des chefs Pasdaran (pourtant indispensables pour des arrestation internes), a tout de suite annoncé la finalisation du dossier de mise en examen du ministre de l’Education (avec l’accusation de servir la révolution de couleur) pour déstabiliser le gouvernement. Mais des rumeurs ont affirmé que tous ses derniers députés ne le suivaient pas !

La somme des transactions est passée de 190 milliards tomans à 290 milliards tomans soit encore +50% dont 83% en Hors Bourse permettant l’acquisition record de 96 millions dollars aux paniqués hauts placés.

Le gouvernement a aussi paniqué à l’idée d’une telle perte malgré la réduction du marché : il a passé le taux officiel du dollar de 2500 tomans à 2900 tomans (+16%), soit 10% de moins que le marché libre, en annonçant la libération prochaine du taux (pour laisser la panique étouffer à sa place la ruée vers le dollar). Le gouvernement avouait implicitement qu’il allait manquer de devises.

Washington a confirmé l’hypothèse d’un deal par l’annonce dans le Wall Street Journal du soutien de 61% des Juifs américains à un accord avec les mollahs. Washington a aussi confirmé l’hypothèse d’une évolution interne en invitant Javad, l’aîné des Larijani, chargé des droits de l’homme, à ouvrir les prisons du régime aux inspecteurs onusiens comme il l’avait promis.

Ali Larijani a alors annoncé un projet de loi en 3 critères nécéssaires dans tout accord pour ’’préserver les acquis nucléaires du régime’’ : l’annulation immédiate de toutes les sanctions, le refus de toute inspection des sites non nucléaires ou accès aux savants nucléaires et aux dossiers secrets du régime et enfin l’absence de toute limitation pour la recherche nucléaire.

Dans son projet de loi, Larijani a précisé que tout accord sera longuement étudié par une commission de 7 personnes pour voir sa conformité avec les trois critères exposés et après son acceptation, l’accord serait à nouveau réévalué tous les 3 mois avec la possibilité de l’annuler si son application s’avère non conforme aux 3 critères imposés par la loi.

Etant donné que le régime est dépourvu de toute capacité pour redémarrer seule la centrale de Bouchehr finie depuis des années, Larijani ne cherchait pas préserver un savoir faire nucléaire mais prendre en main le processus des provocations délibérément anxiogènes du régime pour empêcher le deal en cours et plus tard se poser en grand arbitre des prochains offres de deal pour avoir la meilleure part des garanties d’immunité.

Le clergé a vite affirmé son intention de se battre en dénonçant via le Conseil des Gardiens de la constitution l’illégalité d’un autre projet de loi de Larijani adopté le jour même pour étendre le pouvoir du procureur.

Washington fâché par cette guerre interne contraire à ses intérêts a encore parlé d’un débat sur l’inclusion des missiles dans les négociations. Pour intimider les mollahs, il a aussi pour la première fois parlé de la levée partielle des seules sanctions spécifiquement adoptées au nom de la lutte contre les activités interdites par le TNP. On avait encore un régime en panique et en crise et Washington dans le rôle habituel du grand shérif incapable d’imposer l’ordre.

Ali Larijani entravé et humilié par les vieillards édentés du Conseil des Gardiens de la Constitution a tenté de s’imposer en force via un rassemblement organisé par son nouveau pion Bazrpash au nom du refus des inspections. Mais encore une fois le nombre des participants laissait à désirer. Certains envoyaient aussi des SMS pour annoncer l’échec en direct !

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Jeudi (11 Juin 2015-21 Khordad 1394), on était à la veille de la rencontre avec l’ensemble des membres des 5+1. Il ne restait que 24 pour conclure le deal offrant aux mollahs un exil doré aux Emirats. Ces derniers avaient mis Ali Larijani à la une de Tehran Times avec l’affirmation de lutter contre Daesh pour montrer leur disposition à partager le gâteau et aussi pour se débarrasser de son opposition inopportune à ce moment.

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Les chefs Pasdaran, qui avaient cumulé les échecs avec leur associés du clan Larijani, avaient choisi l’offensive en affichant à la une de Javan le discours prononcé la veille par le Procureur Rayissi condamnant avec vigueur le discours moqueur de Rohani en début de la semaine (quand je bois un verre d’eau...). Peut-être, les chefs Pasdaran avaient entendu parler d’une tentative de deal des mollahs avec Ali Larijani et voulaient lui rappeler qu’ils avaient encore des atouts contre le clergé (plus vieux et moins nombreux).

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Enfin Rafsandjani continuait sa méthode de l’amplification délibérée de la crise en soulignant la hausse du taux du dollar comme étant l’indice du déclin absolu du régime.


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Le clergé était prêt à partager peut-être ses privilèges, mais loin d’êtres triés d’affaires. Washington qui s’en doutait est arrivé à son secours avec le soutien de J-street !

La France a alors affirmé son opposition à ces transgressions des lignes tracées à Lausanne par une intervention de Fabius sur BFM insistant sur un accord basé sur les inspections internationales. Les Etats solidaires de cette vision ont aussi insisté sur la vérification des activités passées du régime dans la résolution finale du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA, neutralisant ainsi la complaisance du directeur pro-américain de cette instance onusienne.

Washington a contré cet accord susceptible de paniquer et d’exploser le régime en insistant sur un dialogue (bras de fer) sans dead-line sur une recommandation (politiquement correcte) du Mouvement des Non Alignés dont les membres actuels sont principalement ses alliés.

L’arrangement avec Washington était fichu ! Les mollahs se retrouvaient à présent entre deux options terribles : un accord avec des inspections semant le chaos dans leur rang ou un bras de fer sans fin entrainant assurément l’éclatement de leur régime un peu plus lentement. Rohani était silencieux. Il n’avait pas prévu ce cas de figure.

Larijani a insisté encore via ses députés sur un Fact Sheet pour s’imposer comme alternative. Les chefs Pasdaran lui ont apporté un soutien de poids par les associations s’étudiants islamiques priant le clergé d’être attentifs au peuple !

Les mollahs (aux commandes via la direction du Conseil des Experts), le sénat exclusivement clérical du régime, ont sonné l’appel pour une réunion exceptionnelle afin d’apporter un soutien sans appel à leurs pions négociateurs. La direction assurée par l’ayatollah Yazdi n’a pas pu réunir tous les membres. Une minorité d’ayatollahs connus et politisés était là. Ils ont affirmé un soutien sans appel aux négociateurs nucléaires par le rappel des avis favorables exprimés à leur sujet par leur chef spirituel le Guide !

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Une minorité influente des Experts soutenait Rohani, mais les autres n’étaient pas d’avis de continuer avec ce loser sans cependant être pour Larijani qui a souvent tenté de les renverser.

Ali Larijani a immédiatement défié ce clergé en décomposition (la minorité influente, leurs camarades indécis et même le Guide), en annonçant l’adoption de sa loi au cours de la semaine à venir. Il a aussi promis la révocation du ministre de l’éducation. Il a enfin promis un débat avec le pouvoir judiciaire sur le domaine foncier menaçant implicitement le clergé d’expropriations musclées de ses domaines Waqf en raison de leur exploitation à des fins personnelles et non à des fins cléricales.

Par ailleurs, son frère, l’ayatollah Sadegh Larijani, chef du Judiciaire, est arrivé en allié pour annoncer l’alourdissement de 15 à 25 ans le verdict de Mehdi Rafsandjani (qui avait fait appel), pour montrer que leur clan pouvait être déraisonnablement impitoyable. Il n’y eut aucune réaction au sein du régime.

Ali Larijani pouvait espérer profiter d’une vacance de pouvoir et des fractures du clan des mollahs pour revendiquer les pouvoirs jadis réunis entre les mains de Khomeiny !

Récemment, nous avions annoncé un éclatement des clans. Cette semaine, on a assisté à la division des chefs Pasdaran après l’annonce sur le Régime Change et plus proche de nous au moment de l’annonce d’un arrangement via les Emirats. A présent, on avait à une scission au sein du clergé qui entraînait un incroyable renversement de la situation par rapport à la semaine dernière : Ali Larijani pouvait avec un clan rudimentaire mais composé de gens bien placés réclamer la direction générale du régime !

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Vendredi (12 Juin 2015-22 Khordad 1394), le régime devait rencontrer les grandes puissances qui avaient saboté son deal avec Washington. Le clergé n’a pas jugé opportun de continuer à contrer Ali Larijani d’autant qui ne semblait vouloir reculer et entendait profiter de ses problèmes pour asseoir un pouvoir sans équivoque.

Ahmad Khatami, qui avait été parmi les signataires du soutien de la veille aux négociateurs du clergé, a changé de ligne en qualifiant les inquiétudes de légitimes et en demandant au Parlement de décréter une loi en 6 points pour se placer in fine le clergé plus haut que lui et éviter d’être dépassé et devoir céder sa place.

Washington a désespéré avec cette nouvelle configuration forcément hargneuse. Il a d’abord évoqué un possible report des PMD pour parvenir à calmer le jeu, mais sa solution a été sans doute refusée par ses pairs.

Après ce revers, il a évoqué des prolongations de manière non officielle (via Al Monitor) pour rassurer les mollahs en retardant la solution basée sur les inspections susceptibles d’entraîner rapidement leur perte. Cela ne pouvait réussir. Il a tenté de sauver les mollahs par la sortie irakienne en exprimant via son ancien pion européen Solana l’avis qu’ils étaient les seuls à pouvoir vaincre Daesh ! Cette solution ne convient pas aux mollahs car elle leur offre un droit d’asile dans un pays où leur sécurité n’est pas assurée.

Washington a puni ce refus en insinuant de nouvelles sanctions en affirmant via un canal onusien que leur lacements de satellite était la preuve de leur pouvoir balistique. Mais les mollahs n’ont pas plié car ils espèrent une escalade sur le thème balistique et aussi parce qu’en plaçant des satellites sur une orbite basse, ils sont loin de la capacité balistique et des sanctions promises.

Washington dépité a évoqué officiellement de possibles prolongations pour éviter la solution avec inspections qui est synonyme d’une panique rapide et fatale au régime. Ils ont aussi oublié les rumeurs diffusées plus tôt et insisté sur le PMD pour intimider et forcer les mollahs à reculer. Il était clair que les Américains ne savaient que faire pour gérer les mollahs et leurs partenaires.

Les Russes ont mis fin à leur calvaire en annonçant qu’il n’y avait presque aucun consensus sur rien : par exemple les parties étaient d’accord sur la modification de la centrale à l’eau lourde d’Arak, mais pas sur le calendrier des travaux ni sur qui les paierait ! Pour Moscou, les négociations avaient échoué et une petite prolongation était peut-être nécessaire bien qu’inutile au vu de l’attitude non coopérative des mollahs.

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résumés & conclusion(s) |, le régime avait fini la semaine dernière dans la panique et la stupeur après l’évocation inattendue par le Council on Foreign Relations, le centre de gestions de toutes les politiques internationales américaines, d’un projet de changement de régime concocté par les Saoudiens et les Israéliens. Sa stupeur avait tournée en terreur en l’absence de toute protestation de la part de la Russie, de la Syrie ou du Hezbollah ! Aucune issue stratégique ou terroriste n’était possible ! Le régime a réalisé qu’il ne tenait que parce que Washington le voulait !

Les Pasdaran qui n’ont plus de troupes et compensent leur faiblesse par des slogans forts avaient perdu leurs langues bien pendues de peur que ces verbiages ne soient retenus contre eux quand ils tomberont entre les mains de leurs ennemis quels qu’ils soient : des Iraniens liés à Washington ou liés à rien sinon à leur haine de ce régime qui a anéanti leur passé et leur avenir. Le plus jeune des chefs Pasdaran Amir-Esmaïli avait proposé une guerre contre les Saoudiens, mais les autres ne l’avaient pas suivi.

Les mollahs qui sont encore plus haïs et par ailleurs trop vieux pour quoi que ce soit étaient aussi aux abonnés absents. Leurs pions du gouvernement ont cédé à la panique en annonçant qu’ils acceptaient l’accord de Lausanne bien qu’ils étaient conscients que ses inspections entraîneront une nouvelle vague de panique fatale à tout le système. Ils acceptaient l’inacceptable pour sauver leur peau !

Les chefs Pasdaran mis devant ce risque majeur avaient rejeté cet accord, le clergé et ses mollahs ripoux avaient suivi en désavouant leurs propres pions.

L’accélération introduite par Washington avait provoqué des scissions plus inattendues que nous n’avions imaginées. Cela a entraîné une panique boursière telle que le régime a préféré censurer ses chiffres.

Pour résumé, après une mini évocation d’un possible changement de la politique générale américaine (l’abandon de l’islamisme), le régime était arrivé en 2 jour à un point d’ébullition susceptible de déboucher sur un chaos politique.

Washington a alors tenté d’effacer la nouvelle option de changement de régime en qualifiant les Saoudiens de Daesh et en cherchant à consacrer les mollahs comme les champions de la lutte contre Daesh !

Mais les mollahs n’aiment cette consécration car elle ne les immunise pas contre les sanctions des autres grandes puissances et au mieux leur offre un exil dans l’enfer irakien. Tablant sur la complaisance affichée par Washington, ils avaient continué leurs provocations pour obtenir mieux. La panique avait continué à la bourse, les nantis ne voyant pas de résultat à ces agitations. Les mollahs avaient alors sollicité l’aide de la Chine sans rien obtenir de sa part !

Washington a alors évoqué le soutien des Arabes du Golfe Persique aux mollahs s’ils signaient : il leur proposait de facto la possibilité s’exiler dans ces pays où ils ont déjà leurs habitudes. Washington a aussi évoqué un espionnage des Israéliens dans les hôtels où se tenaient les négociations pour permettre aux mollahs d’attaquer les 5+1 et quitter les négociations, sabordant la réunion générale prévue pour Vendredi. Il pouvait les retrouver en terrain sûr (en Iran) pour signer un accord sans ses rivaux de 5+1. Les mollahs ont esquissé leur assentiment en affirmant être prêts à signer un accord avec des inspections conformes au droit international !

Mais cet accord si joliment présenté dont le régime cachait les détails n’a pas plu aux super-nantis admis dans les hautes sphères de finance pour des services innommables rendus au régime ! Ils ont eu peur d’être sacrifiés dans un deal où les inspections seraient remplacées par une purge volontaire orchestrée par le clergé. Le nombre des transactions a augmenté de 400%, les achats de dollars ont littéralement explosé forçant le régime d’aligner le taux officiel sur le taux libre en espérant que la hausse nature du taux ait raison de soif du dollar !

La France a aussi affirmé son opposition à toutes transgressions des lignes tracées à Lausanne en insistant sur un accord basé sur les inspections internationales. Les Etats solidaires de cette vision ont aussi insisté sur la vérification des activités passées du régime dans la résolution finale du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA. L’arrangement avec Washington était fichu !

Washington a contré encore les 5+1 en insistant sur un dialogue (bras de fer) sans dead-line. Les mollahs se sont ainsi retrouvés entre deux options terribles : un accord avec des inspections semant le chaos dans leur rang ou un bras de fer sans fin entrainant assurément l’éclatement de leur régime.

Ali Larijani s’est posé en porte-parole de tous les paniqués en exigeant un Fact Sheet en 6 points calqués sur les slogans extrémistes du Guide, puis une loi en 3 points pour imposer au gouvernement l’obligation de préserver les acquis nucléaires du régime.

Les mollahs aux commandes via la direction du Conseil des Experts, le sénat exclusivement clérical du régime, ont sonné l’appel pour une réunion exceptionnelle pour apporter un soutien sans appel à leurs pions négociateurs. Mais seulement ¼ des membres, les très influents qui ont les meilleurs postes, était là. On avait une belle scission chez les mollahs au commande !

Ali Larijani a défié le clergé en décomposition en annonçant l’adoption de sa loi au cours de la semaine à venir. Il a aussi menacés les mollahs de confisquer leur terre. Le clergé a jeté l’éponge le lendemain en lui demande lui-même de voter une loi pour la protection des acquis nucléaires pour éviter de perdre le pouvoir en ses instants terribles pour le régime ! Quelle incroyable semaine !

Nous avions annoncé un éclatement des clans sous l’effet de la combinaison des fuites en avant des mollahs et des Américains. Cette semaine, nous avons avons assisté à une semaine de déflagrations ! Des divisions entre les chefs Pasdaran, puis entre les mollahs et leurs pions et enfin entre les mollahs eux-mêmes en plus des passes d’armes entre les clans et des inversions d’alliances. Nous voilà dans un régime change naturel, sans l’aide saoudienne ou israélienne, juste provoqué par la rapacité crasse des mollahs et des Pasdaran, tous unis par la même rage : leur propre intérêt. Chacun pour moi et dieu pour personne.