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Iran : La semaine en images n°381
Des petits craquements, puis des grosses surprises !

19.06.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 10.06.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres frondes internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani a dû s’allier aux Frères Larijani qui contrôlent les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il ne leur a accordé aucune place à la table des marchandages avec Washington. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan implicite d’arrangement avec les mollahs en imposant des critères de coopération inacceptables aux mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’y est pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Le Bazar en faillite a préféré fermer. On a vu enfin d’importantes grèves d’ouvriers et aussi une contestation radicale du régime par le mouvement anti-voile. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert mais il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec ! Les Pasdaran ont rejoint le projet, mais n’ont pas pu trouver des volontaires. Washington est entré aussi dans la politique de fuite en avant en projetant une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, pour les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet. Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique de la démocratisation anticipée. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani désespér sont revenus au terrorisme notamment par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique du terrorisme.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Il est devenu clair que le régime n’avait plus le joker tactique énergétique.

Les mollahs & co n’avaient plus aucun joker, le 36e anniversaire de la révolution islamique a été un bide absolu avec seulement 150 figurants à Téhéran.. Dans la foulée, 60,000 instituteurs iraniens ont marché avec des slogans hostiles dans tout le pays. Il est devenu clair que le régime n’avait plus de policiers. Il y eut un méga crash et selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier. La seule issue pour les mollahs & co. était de provoquer une grande crise régionale pour un chantage à la déstabilisation régionale afin der imposer leurs exigences : la politique de la fuite en avant toute !

Washington a alors intensifié ses efforts pour la dé-diabolisation des mollahs et aussi ses médiations commerciales indirectes pour un deal séparé. Ce que l’on peut qualifier aussi d’une politique de fuite en avant toute pour devenir les rois du pétrole !

Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Lors des négociations de Lausanne, ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois exigeant un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts pour neutraliser les efforts de Washington. Les mollahs ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions !

Washington avait esquivé la confrontation et intensifiésa fuite en avant de toujours (alter-ego de celle des mollahs) en proposant 200 milliards dollars d’investissements directs en Iran par 22 de ses plus importants hommes d’affaires. La Russie très inquiète avait alors proposé une alliance stratégique aux mollahs. Mais ces derniers n’ont pas accepté cette offre car ils pouvaient perdre leurs avoirs bancaires en Europe. La France inquiète pour son avenir avait un peu désavoué la guerre syrienne contrant son plan d’accès à l’Asie Centrale via le Moyen-Orient et le Caucase. Washington avait alors désavoué l’intervention saoudienne au Yémen laissant entrevoir une prise en main de Golfe Persique (50% du pétrole planétaire) par les chiites avec l’aide des mollahs !

Washington était pleinement dans la politique de la fuite en avant. Les Arabes sunnites étaient paniqués. Les mollahs étaient loin d’être ravi car l’islam est fini en Iran. Mais le sacrifice américain de l’alliance avec les Arabes a convaincu les mollahs qu’ils pouvaient faire monter les enchères. Ils ont repris leurs provocations pour créer la crise susceptible de forcer Washington à leur octroyer une sortie sécurisée de l’Iran où ils n’ont plus de base, mais uniquement des ennemis...

Le conflit (évident) des grandes puissances sur l’Iran est ainsi devenu l’opposition entre deux fuites avant ! Nous avons annoncé que cette double accélération allait certainement modifier des données, c’est ce à quoi nous assistons depuis quelques semaines.


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La semaine dernière, le régime était sous le choc en raison de l’échec de la mobilisation au sein du régime pour l’anniversaire de la révélation de l’islam à Mahomet, mais aussi en raison de l’échec de sa propagande militaire et les tentatives américaines de parvenir à un deal avec ses rivaux russes ou européens pour contourner le chantage du régime.

Les chefs Pasdaran se sont alliés aux frères Larijani et aussi au clan Rafsandjani pour dénoncer le texte biaisé de l’accord de Lausanne permettant à Washington la possibilité de maintenir ses principales sanctions et aussi l’incapacité de Rohani et son équipe à défendre les intérêts vitaux du régime et ses serviteurs. Ils proposaient un refus net de l’accord de Lausanne. Les mollahs et miliciens ripoux convertis en financiers ont aimé cette vigueur, la bourse avait alors cessé de chuter. Rohani désavoué s’est braqué, mais le clergé s’est aligné sur cette nouvelle position qui avait calmé la panique interne.

Washington a continué sa fuite en avant en tentant encore de contourner les mollahs divisés par un deal avec les Européens avant une manifestation anti-accord demandé par les Larijani !

Les mollahs et leurs représentants, méprisés par Washington, ont durci leur position en insinuant un rapprochement avec la Russie ! Mais Washington a esquivé la provocation.

Larijani et ses associés n’ont pu en profiter car leur manifestation a été un bide ! Toutes les parties étaient à égalité avant une rencontre prévue avec les Américains à Vienne. Chaque partie devait se montrer forte et irascible pour réussir. Tout le monde devait s’engager dans une folle fuite en avant !


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Cette semaine les mollahs avaient donc des marchandages difficiles et aussi une importante guerre interne. Mais ils devaient aussi montrer une image unie avec leurs rivaux à l’occasion de l’anniversaire de l’imam caché, l’anniversaire de la mort de Khomeiny et l’anniversaire de sa première révolte à l’occasion du projet de Shah pour laïciser le système électoral iranien.

Les nécessités contradictoires de se battre pour ses intérêts et la nécessité de se montrer unis pour éviter le retour de la panique ne pouvaient aller ensemble. Les mollahs ont misé sur les Russes pour faire craquer les Américains ! Les Russes ne se sont pas laissés faire. Le régime en situation d’échec a lui-même craqué. Les coalitions ont volé en éclats et la crise de confiance a refait surface. Washington a insisté dans sa politique de deal avec ce régime a eu une très grande surprise !

Voici le récit en images d’une exceptionnelle de craquements et de surprises pour le régime et aussi pour Washington.

Cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 11 juin 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV.

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La semaine dernière (22-29 Mai 2015 / 01-08 Khordad 1394), le régime était triplement sous le choc en raison de l’échec de la mobilisation pour l’anniversaire de la révélation de l’islam à Mahomet, mais aussi en raison de l’échec de sa propagande militaire et enfin en raison de 2 nouvelles tentatives de Washington de parvenir à un deal avec ses rivaux russes ou européens pour contourner son chantage.

On était alors à 40 jours de la fin du délai accordé au régime en vertu de l’accord esquissé à Lausanne donc à 40 jours d’une très grosse crise de panique interne. La situation devait aussi s’aggraver bien avant, dans 15 jours, en raison de l’échec attendu de la mobilisation pour l’anniversaire de l’Imam caché, puis les hommages à Khomeiny à l’occasion de l’anniversaire de sa mort et celui de son premier révolte islamiste.

Les chefs Pasdaran ont alors révélé que la promesse de la levée définitive des sanctions était bidon, s’opposant au principe même des négociations. Les frères Larijani ont alors oubliés leurs marchandages avec le clergé pour des joindre afin de dénoncer l’incapacité de Rohani à provoquer une crise salvatrice et prendre sa place à la table des négociations. La coalition créé proposa un refus net de l’accord de Lausanne et de son principe fondateur de la vérification illimitée par l’adhésion du régime au protocole additionnel de la Non Prolifération.

Les mollahs et les miliciens ripoux affairistes paniqués ont aimé cette vigueur inattendue, la bourse avait alors cessé de chuter. Rohani désavoué s’est braqué, mais le clergé s’est aligné sur cette position qui avait calmé la panique interne. Rohani a continué à suivre sa ligne défectueuse.

Les marchandages ne pouvaient avancer. Washington a proposé une rencontre le samedi suivant entre Kerry et Zarif, le mae de Rohani, pour encourager le clergé à finaliser l’accord de Lausanne avant que ces rivaux ne se renforcent et ne prennent la directions des négociations. Larijani et les chefs Pasdaran ont appelé à une manifestation en leur faveur vendredi pour neutraliser par avance ce deal entre les vieux mollahs en difficulté et Washington !

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Vendredi (29 Mai 2015-08 Khordad 1394)dernier jour de la semaine dernière, Washington a proposé à Rohani, alors en sursis, un deal via la Grèce. Ce pays ruiné ne pouvait être un partenaire pour les mollahs, mais étant membre de l’OTAN et de l’Union Européenne, il pouvait servir d’intermédiaire aux investisseurs en priorité européens tout en permettant l’entrée de l’Iran (/du régime) dans le sphère de l’influence américaine. Jamais Washington n’avait laissé la priorité des investissements à ses rivaux pour casser leur opposition à un deal avec les mollahs !

La Russie a qualifié ce deal de complot pour l’exclure comme fournisseur de pétrole à l’Europe. Elle a annoncé la possible livraison des S-300 au régime pour perturber ce deal. Les mollahs n’ont pas saisi la perche car ils ont peur de perdre leurs avoirs déposés dans les banques occidentales. Mais leur représentant Zarif a tout de même annoncé sa présence dans une semaine à une réunion préparant le sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghaï pour utiliser les Russes dans ses marchandages avec Washington, notamment lors de la rencontre prévue dans moins de 24 heures avec Kerry à Genève.

Washington n’a guère commenté ce refus qui soulignait l’impossibilité d’un deal avec les mollahs quels que soient leurs problèmes internes. Washington redoutait le succès de leurs rivaux, les Larijani et les chefs Pasdaran.

Mais les nantis ripoux n’ont pas faire l’effort de bouger et manifester. Ce genre de personnage préfère jouer sur plusieurs tableaux. Ils n’avaient pas envie d’aider les Larijani et les chefs Pasdaran, qui manquent de troupes : ils étaient restés avec Rohani, profitant de loin de la fronde de Larijani et des Pasdaran au cas où ils n’obtiendrait rien de Rohani pour s’assurer une fuite sécurisée.

Les Larijani et les chefs Pasdaran ont alors réalisé qu’ils ne pourraient défier davantage le clergé en étant dans le même niveau d’isolement. Ils n’avaient d’autres choix que de rester dans le registre de dénigrement de Rohani, registre risqué pour le régime et donc pour leur propres intérêts. Ne sachant que faire, ils ont cessé de parler.

Washington était débarrassé d’un facteur d’enlisement des marchandages. Le clergé a respiré aussi, il pouvait continuer ses marchandages, infructueux par la faute de ses pions Rohani et Zarif, mais sans pour autant être menacé de perdre la pouvoir et le privilège d’accès à un arrangement assurant leur survie. Le clergé a marqué son retour par un sermon vigoureusement anti-américain, pour avancer en rassurant les paniqués et ainsi bloquer la formation d’une nouvelle coalition hostile plus large.

Avant la rencontre prévue avec les mollahs qui semblaient super motivés de compesner leurs récents déboires, Washington a rappelé sa capacité punitive, mais aussi sa volonté de deal par un rapport de l’AIEA soulignant une certaine coopération de la part des mollahs, tout en déplorant le manque de certaine informations et évidement le refus de signer le protocole additionnel.

Par ailleurs, l’Irak, Etat vassal de Washington, a encore parlé du soutien des mollahs dans la lutte contre Daesh, laissant supposer la réhabilitation de ces terroristes par « la lutte contre le terrorisme » et leur promettant ainsi une retraite en Irak (ce que nous appelons la Sortie Irakienne) ! La partie était relancée pour Washington avec des bons points accordés aux mollahs pour neutraliser leur politique d’escalade. Ils devaient subir les sanctions ou profiter de la rencontre programmée pour accepter ce qu’allait leur proposer Kerry.

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Samedi (30 Mai 2015-09 Khordad 1394), le régime était sous pression car il manquait d’atouts pour marchander une sortie sécurisée pour tous ses membres vers les destinations de leur choix. Le clergé a annoncé la couleur en déclarant se baser sur l’Accord de Lausanne, pour montrer le retour au normal et à la fin de la fronde de la coalition hostile des Pasdaran et des Larijani. Il sous-entendait aussi sa version de Lausanne, qui évoque l’annulation de toutes les sanctions dès la signature de l’accord sans aucune vérification !

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Les chefs Pasdaran avaient, de leur côté, trouvé la solution à leur défaite de la veille en annonçant à la une de leur principal quotidien Javan, un méga manifestation populaire en leur faveur rejetant tout mauvais accord ! Ils ouvraient la voie à l’Ali Larijani d’utiliser le Parlement pour bombarder tout arrangement trouvé avec Kerry à Vienne.

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En revanche, Rafsandjani qui la semaine dernière avait placé des pions dans la coalition anti-Lausanne, avait rompu avec cette option périmée et rejoint le clergé qui avait le vent en poupe. La une d’Abrar était consacrée à la nécessité d’un deal basé sur l’accord esquissé à Lausanne ! Ce revirement était en soi l’indicateur de l’urgence de la situation.

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Le gouvernement des mollahs était contré par la coalition qui continuait grâce à une fausse propagande. Il ne pouvait aborder sereinement les marchandages avec cette résistance.

Ce jour, le régime devait aussi célébrer la journée du Jeune, en référence aux Bassidjis, les jeunes miliciens de la révolution censés assurer sa sécurité. Mais il ne reste plus rien de la milice Bassidj. La mobilisation n’a pu avoir lieu. Les anciens combattants négligés la semaine dernière, étaient là avec leurs famille, preuve de la faillite absolue du système.

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Rohani était bien perturbé par ces signes de la faillite du régime au cours d’une semaine qui devait célébrer ses progrès grâce à Khomeiny et sa révolution islamique. Son ambassadeur à Moscou a demandé la présence massive des Russes dans tous les domaines économiques.

Mais les Russes conscients du manque de sincérité des mollahs leur ont envoyé un haut responsable chargé de la gestion de leur budget pour des conseils de gestion comme pour leur rappeler qu’ils étaient à sec, afin qu’ils se montrent vraiment plus coopératifs. Les Russes entendaient aussi mettre leur nez dans les comptes du régime pour mieux estimer sa déroute et le temps qu’il lui reste.

Rohani destabilisé par la réalité de la faillite du système et de son impopularité ne pouvait par ailleurs compter sur les investissements russes. La panique risquait d’augmenter au bénéfice de ses rivaux. Pour rassurer les paniqués, il devait se montrer soutenu : il a annoncé une réunion avec tous les préfets du régime. Ils sont 25 issus du clergé et ou Pasdaran et de tendances différentes. Mais il n’a vu qu’une trentaine de préfets. La réunion a exposé l’effondrement du nombre des gens encore fidèles au régime. Rohani a paru bien dépité, mais il a maintenu qu’il avait rencontré tous les préfets. Il a fait un discours incroyable inversant les réalités pour affirmer qu’en presque 2 ans il avait tenu toutes ses promesses en améliorant l’image du régime, en cassant le système des sanctions, en redémarrant l’économie et l’investissement. Il a aussi attaqué ses rivaux, mais aussi ses patrons du clergé en affirmant que le peuple était heureux de pouvoir le critiquer car il ne peut espérer en faire autant avec les pouvoirs législatif et judiciaire (gérés par les Larijani) ou avec la police et la télévision (gérées par le clergé et les Pasdaran).

Rohani a continué ses mensonges en promettant d’aller plus loin et améliorer le système électoral « libre » (=islamique, mis en place par Khomeiny) en utilisation des urnes transparentes et de caméras de surveillance dans les bureaux de votes lors des prochaines éléctions. Là il visait à perturber les élections à venir du conseil des Experts (ou siègent ses patrons devenus critiques à son égard) et aussi perturber les prochaines élections du Parlement actuellement soumis à son ennemi Ali Larijani.

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Enfin il conclut qu’il n’y avait qu’une seule autorité respectable au sein du régime : le Gouvernement, se plaçant plus haut que ses rivaux, mais aussi plus haut que les instances religieuses qui détiennent le pouvoir au sein du régime !

En fait, face au constat de l’effondrement du système, Rohani faisait tout pour assurer ses arrières par un excès d’autorité. On avait une fuite en avant individuelle comme nous l’avions prédit dans notre précédente conclusion ! Il y a un an, Rohani avait déjà ainsi disjoncté en annonçant la nécessité d’accepter ce qu’offraient les Américains. Le clergé l’avait alors contredit.

Cette fois avant que le clergé ne réagisse, Ali Larijani est intervenu via le député Zakani pour affirmer qu’il était du devoir du Parlement d’intervenir dans les négociations nucléaires à moins que le Guide ne le juge incompatible avec les intérêts du régime. Les Chefs Pasdaran ont diffusé l’interview pour montrer qu’ils étaient partant pour second round de remise en cause du clergé.

Ali Larijani a aussi tenté d’organiser une autre manifestation plus restreinte sous la signature des Etudiants justiciers ! Mais on n’a vu aucune mobilisation ! Les quelques fidèles au régime ne le voyait pas comme un dirigeant fiable.

Le clergé a rappelé sa propre suprématie par l’ayatollah Shahroudi, le n°2 du Conseil des Experts (le Sénat clérical), en affirmant que le Gouvernement devait être conscient de l’hypocrisie des Américains et de fait être méfiant en restant fixé sur les lignes rouges du Guide (les mêmes que les Larijani) qui sont et resteront les lignes rouges du régime tout entier.

Le clergé bien que rival avec les Larijani s’alignait sur eux pour empêcher leur cavalier seul et aussi pour contenir l’insoumission gênante de Rohani. Ce dernier n’avait d’autre choix que d’oublier ses ambitions personnelles et suivre sagement les récentes directives du Guide rejetant l’accès aux bases militaires et des savants atomiques du régime.

Ali Larijani ou les Pasdaran étaient aussi invités à ne pas jouer les arbitres : il n’y en avait que le Guide qui avait le droit d’utiliser leur ligne dure pour aller rapidement à une escalade salvatrice pour tous les gens le régime. Le Parlement (/Ali Larijani) n’a pas riposté par une attaque contre le gouvernement ou à propos des négociations qui devaient débuter à Londres.

Les nantis paniqués ont conclu que le clergé avait réussi à calmer la guerre interne par la promesse d’un marchandage musclé à Vienne ! La configuration était mieux que la semaine dernière car il n’y avait pas de guerre interne : à quelques heures des négociations entre Kerry et Zarif, la panique a baissé encore. La valeur des transactions a chuté de 33% passant de 75 milliards tomans à 50 milliards tomans (20 millions dollars) !

Pour résumé, Zarif avait le soutien du clergé et des nantis du régime pour provoquer une escalade. Il pouvait aussi utiliser la surenchère de ses rivaux pour intensifier l’escalade souhaitée. La journée qui avait mal commencé allait en se stabilisant grâce à l’intervention d’un important mollah politique en faveur d’une politique vigoureuse.

Vers 11h à Vienne (13h à Téhéran), Zarif et ses seconds sont arrivés sur le lieu du rendez-vous (à Genève) pour rencontrer l’équipe américaine, décidés à provoquer une escalade grâce à leur technique de remise en cause de tous les points déjà acquis. Mais une mauvaise surprise les attendait : l’Europe s’était invitée à la rencontre par la présence de Helga Schmidt (en fuschia) au lieu de sa supérieure Mogherini, qui est proche de s Américains. Washington ne pouvait avoir son bras de fer en tête à tête avec les mollahs et ses derniers ne pouvaient au retour marchander sans tabou ! Les autres puissances avaient aussi programmé une seconde réunion générale pour neutraliser tout arrangement trouvé quand même par les Américains et les mollahs !

Kerry a alors pris Zarif à part avant la réunion pour l’encourager à accepter la coopération puisque le régime ne pouvait aller dans la confrontation avec ce front hostile. Zarif a paru à l’écoute mais au moment du rendez-vous, son masque d’attention et de compréhension et a fait place à celui du refus arrogant.

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La rencontre a duré deux heures sans aucun progrès pour les mollahs ou pour les Américains. Mais ces derniers n’ont guère évoquer un échec pour éviter de relancer les guerres internes et entraîner la chute du régime en sursis.

Dépité par le silence anti-clash des Américains, le négociateur en second Araghtchi a tenté de parvenir à l’escalade souhaitée en déclarant que le problème des inspections ne se posait plus car lui et ses collègues avaient réussi à annuler cette clause du protocole additionnel. Washington a encore esquivé. Les autres Etats ont aussi esquivé car ils ne veulent pas permettre aux mollahs de prendre la direction du conflit et aller vers un conflit direct avec Washington dans lequel ils n’auraient leur mot à dire !

Le gouvernement des mollahs a alors annoncé une conférence à Téhéran sur le statut juridique de la mer Caspienne pour laisser supposer un alignement sur l’attente des Russes afin d’avoir leur coopération pour la provocation d’une escalade. La Russie n’a pas répondu à cette invitation car elle pouvait gagner la mer Caspienne mais perdre la Asie centrale !

Avant le début de la seconde rencontre, une délégation de la Bosnie (Europe-Russie) est arrivée en Iran sans susciter l’intérêt des mollahs ! Les mollahs énervés par cette offre Euro-russe ont encore sorti leur pion alternatif Velayati, ex-mae plénipotentiaire de Rafsandjani avec un passé terroriste, pour provoquer la crise que ses diplomates ne parvenaient à provoquer. Velayati a concentré ses attaques sur Fabius et les Français qui ont une politique actuellement indépendant, les accusant délibérément à tort de vil suivisme pro-américain (!) pour provoquer une polémique propre à déclencher une crise. La France a ignoré Velayati et a aussi tenu tête aux représentants du régime dans la rencontre qui a suivi à Vienne. Celle-ci s’est terminée après 3h50. On avait eu en tout 6 heurs sans avancer d’un millimètre !

Washington a indiqué la reprise des négociations jeudi après l’échec prévisible de la mobilisation pour l’anniversaire de la mort de Khomeiny dans l’espoir que cet échec pousse les mollahs & co à moins d’opiniâtreté. En attendant Kerry a fait état de bonnes négociations pour neutraliser des tentatives d’escalade par les mollahs & co.

La Russie a alors indiqué une pleine coopération avec les Américains pour empêcher une crise lui ôtant tout moyen d’influence via les 5+1. Cependant un site d’info russe Russia Al Yaum a interviewé le général irakien Raad Al-Hamadani, chef de la garde de Saddam, pour révéler que ce dernier se battait dans le camp américain et devait pénétrer sur 20 km le long des 1350 km de la frontière irano-irakienne pour aider Bazargan le pion islamiste évincé de Washington à appeler à un soulèvement en sa faveur !

L’objet de l’interview était de rappeler aux mollahs qu’ils étaient les ennemis de Washington afin de les encourager à se battre et ainsi bloquer la situation aux bénéfices de la Russie (par la chute du régime ou son virage vers elle).

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Dimanche (31 Mai 2015-10 Khordad 1394), le gouvernement Rohani avait échoué alors qu’il avait eu carte blanche pour la provocation avec le soutien direct ou indirect, voulu ou involontaire, de tous les clans du régime. La panique disparue allait refaire surface. Le gouvernement Rohani niait sa défaite puisque IRAN, l’organe du gouvernement, avait zappé les négociations de la veille et son échec en mettant en avant des nouvelles pleines de joie et d’insouciance comme le record de vente dans une vente aux enchère de tableaux d’artistes qui ont eux-mêmes vendu leur âme aux mollahs !

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Mais en parallèle, le clergé bien dépité par l’échec de ses pions et paniqué à l’idée d’une nouvelle fronde soutenue par les affairistes avait aussi essayé d’excuser ses pions en affirmant à la une de Tehran Times que Rohani était adepte de négociations prudentes !

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Les chefs Pasdaran étaient en colère contre Rohani et ils le montraient à la une de Javan en affirmant qu’il était du côté des riches et dilapidait les maigres réserves en dollars pour les satisfaire en important des produits de luxe comme des Maserati ou du raisin dont le prix était de 40000 tomans soit le montant mensuel de l’allocation d’aide à la consommation (ou encore le tiers de revenu moyen d’un ouvrier en bâtiment).

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Par ailleurs, dans Ressalat (Vocation [divine]), ils rappelaient les mots de l’ayatollah Shahroudi, qui avait rassuré les affairistes paniqués en insistant sur les lignes rouges définies par le Guide. Ainsi, les chefs Pasdaran encourageaient poliment le gouvernement à revenir dans le droit chemin de sa vocation ! Cela pouvait être un avertissement ou le début d’une nouvelle fronde.

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En ce lendemain d’une partie facile perdue par les pions du clergé, Rafsandjani qui la veille les soutenait avait changé de ligne et les critiquait pour des résultats économiques catastrophiques se moquant au passage du discours poussif de Rohani sur son bilan ultra positif après deux ans de pouvoir !

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Le gouvernement attaqué et remis en cause de tous les côtés a rappelé la présence de Zarif jeudi à Moscou à la conférence ministérielle de l’Organisation de Coopération de Shanghaï, prétendant ainsi avoir encore une option russe voire une option chinoise en réserve !

Les Américains ont craint des nouvelles complications (l’escalade souhaitée par les mollahs) et en conséquence des sanctions susceptibles de détruire le système islamique utile à leurs projets régionaux. Les Américains ont esquivé par avance ces complications et les sanctions indésirables en annonçant via New York Times une possible nécessaire prolongation d’une durée inconnue pour les négociations avec les mollahs ! Par ailleurs, Thomas Friedman a été chargé de taper (encore) sur les (méchants) Etats arabes (sunnites) du Golfe Persique pour justifier ce nouvel apaisement avec les mollahs !

Washington bétonnait son apaisement, ne laissant aucune chance à l’escalade plébiscitée par la majorité des responsables désespérés du régime pour leur montrer qu’ils arriveraient pas par une plus frote fuite en avant. Les chefs Pasdaran et les Larijani qui avaient proposé cette ligne dure n’ont pas donné signe de vie ! Ils ne savaient concrètement que faire pour neutraliser l’apaisement de Washington. Il y avait encore la menace et franchement aucune issue : la panique est revenue. Les transactions ont triplé atteignant 150 milliards tomans et les prix déjà bas ont encore chuté malgré le retrait de 4 grandes entreprises touchées par le crash.

Au même moment, les Américains ont eu également un petit malheur car Kerry qui frimait sur le circuit de Tour de France a raté une bordure de trottoir et a s’est cassé le col de fémur, il a été acheminé vers la Suisse pour être hospitalisé, il ne souhaitait pas l’être en France qui tient tête à son pays ! La direction des négociations devait passer à un autre, certains rendez-vous devaient sauter diminuant le peu de délai restant à Washington pour parvenir à un arrangement (pour garder le régime sans garder les mollahs).

Velayati a saisi ce malheur de Kerry qui perturbait les plans de Washington pour refuser les inspections et qualifier Kerry de malhonnêteté ! Les Américains ont encore esquivé. Velyati a alors repris la provocation en affirmant que de nombreux inspecteurs de l’AIEA étaient des agents de la CIA. Washington n’a rien répondu pour éliminer définitivement la nuisance verbale de Velayati !

Cette esquive de Washington était bien pour neutraliser les projets d’escalade des mollahs, sans les sanctionner ou affirmer leur refus de capituler. Mais la France qui n’a aucun intérêt à la réussite des Américains est intervenue plus durement par son ambassadeur aux Etats-Unis en insistant sur le fait que sans inspection des bases militaires aucun accord n’était possible.

Washington a alors parlé via le patron de la CIA de la nécessité des inspections pour se placer plus haut que la France et garder sa suprématie. En parallèle, il a aussi il a rappelé son envie d’entente par la rumeur d’invitation des mollahs à la prochaine conférence onusienne sur la Syrie (contre Assad).

Or, l’alliance avec Assad est une monnaie d’échange des mollahs pour l’obtention des garanties de sécurité. Là, on proposait aux mollahs de se séparer d’un atout sans leur donner ce qu’ils exigent en échange : ils n’ont pas accepté. Washington a riposté en diabolisant le régime par l’intermédiaire de son bon serviteur Daniel Pipes affirmant que son étude des livres scolaires iraniens (en quelle langue ?) montrait la préparation d’une armée islamique pour détruire le monde occidental. Les mollahs n’ont pas reculé face à cette propagande insinuant la fin de l’apaisement car ils n’ont rien à perdre.

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Lundi (01 Juin 2015-11 Khordad 1394), la veille, la panique était revenue après un nouvel échec des pions des mollahs. Le mae remplaçant Velayati n’avait pas réussi à provoquer une escalade et la France (titillée par les mollahs) avait montré la vanité de leurs efforts et ceux de Washington en insistant sur la principale directive de Lausanne : la vérification ou l’inspection. C’est pourquoi le régime en situation d’échec tentait de provoquer une crise en bloquant la situation en accusant Washington de compliquer la situation et d’humilier l’Iran ! Ce n’était pas très efficace et surtout il y avait comme une sorte de demande d’acceptation du régime, un deal avec le maintien en place du régime tel qu’il est !

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Dans le même temps, le clergé intervenait très vigoureusement par l’intermédiaire de Velayati dans le journal libanais Al Akhbar en affirmant qu’il avait trois lignes rouges : le refus de l’inspection de ses bases militaires, le refus d’accès à ses savants et ses dossiers non nucléaire et enfin la sécurité de la Syrie. Cette dernière était utilisée par les mollahs pour provoquer Washington alors que selon Assad ils ne se battent pas à ses côtés contre Daesh !

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Les mollahs continuaient à utiliser Velayati sur un canal discret réservé à leurs proches pour les convaincre de leur combativité alors qu’ils ne faisaient rien et n’avaient aucun résultat.

Les Chefs Pasdaran avaient la veille averti les mollahs, mais ils n’avaient rien tenté. Cette fois, ils se moquaient de Rohani en se basant sur la satisfaction exprimée par Kerry deux jours plus tôt. On a conclu que les chefs Pasdaran avaient renoncé à toute action par manque de moyen et de personnel.

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Rafsandjani, qui avait en revanche choisi la remise en cause du bilan de Rohani, continuait en affirmant que les chiffres des exportations étaient très exagérés !

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On avait une crise molle : les clans étaient sur la réserve. La seule explication possible était la nécessité de paraître unis à l’approche de la cérémonie d’hommage collectif à Khomeiny à l’occasion de sa mort et de sa première révolte. Les pèlerinages collectifs en son mémoire devaient avoir commencés, mais on n’en voyait pas. Les dirigeants s’étaient dits qu’à défaut de pouvoir mobiliser, ils pouvaient éviter de se chamailler, afin de limiter les dégâts. Par le hasard du calendrier, on avait l’anniversaire de l’Imam caché, la clef de voute de l’islam chiite iranien juste avant les journées dédiées à Khomeiny.

La bourse a démarré en plus forte agitation : les nantis paniqués n’avaient que faire de Khomeiny ou de l’Imam caché et préféraient voir leur dirigeants agir pour leur avenir que de préserver la mémoire du fondateur d’un régime qui est voué à la chute.

La Syrie méfiante vis-à-vis des mollahs (comme l’a dit Assad sur France 2) s’est inquiétée d’être citée dans les préoccupations des mollahs marchandeurs. Elle a envoyé le président de son Parlement Téhéran pour rencontrer Larijani, montrant son désaccord avec la ligne officielle du clergé.

L’arrivée surprise du Syrien a augmenté l’inquiétude interne. La bourse a continué sa hausse et a fini à 237 milliards tomans soit +57% par rapport à la veille ou encore +470% par rapport au premier de la semaine. Le régime a aussi enregistré une perte de 38 millions dollars.

On avait une situation de crise. Ali Larijani a insisté sur l’engagement en faveur de la Syrie, lors de sa rencontre avec son homologue syrien, se posant d’un air grave en porte-parole du clergé.

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Ali Larijani, mis en valeur par cette visite et alarmé par la situation de crise, est aussi sorti un peu de sa torpeur : il a convoqué le ministre de pétrole Zanganeh, un des piliers du gouvernement, pour la mauvaise libération du prix d’essence. Etant donné que cette hausse n’était pas due à ce ministère, il s’agissait à Larijani de rappeler son existence à ses rivaux. Son Parlement a aussi critiqué le dernier film d’une cinéaste très fidèle au régime pour pouvoir à nouveau remettre en cause le ministre de la propagande Ali Jannati et aussi son père ayatollah Jannati qui a la main basse sur les validations des candidatures et pourrait empêcher Larijani de garder le Parlement.

On avait eu le retour de la panique et la seule réaction interne était deux actions d’Ali Larijani préparant des attaques à une date ultérieure ! Le régime restait dans la crise molle, obsédé par la nécessité de donner une image unie à défaut d’aligner des troupes fidèles en hommage à Khomeiny et pour l’imam caché.

Etant donné que les nantis n’en avaient rien à faire et le régime continuait à privilégier cette image, elle n’était pas destinée à ses gens (qui ne croient en rien). Il restait qu’une possibilité : les clans entendaient afficher leur unité pour convaincre leurs derniers soldats de rester à leur côté pour intimider le peuple. Les clans du pouvoir étaient réduit au silence par la peur que leur division n’accélère leur perte !

Sans rentrer dans cette profondeur d’analyse, il y avait encore une panique des financiers et aucune réaction de la part des responsables. Washington a conclu que les responsables du régime étaient dépassés ou avaient peur d’aggraver la situation. Il a mis la pression à ces paniqués politiques en affirmant via le New York Times que le dernier rapport de l’AIEA signalait une hausse de 20% de leur stock d’uranium enrichi à 5% ! Mais le journal a laissé une option de sortie aux mollahs en supposant qu’ils n’avaient pas repris l’enrichissement mais raté le processus du dés-enrichissement !

Par ailleurs, les Euro-députés verts, agents permanents de Washington au sein de l’Europe, ont condamné par une déclaration le refus des inspections et aussi les violation des droits de l’homme !

Enfin, Washington a donné la parole à (son ennemi) Fabius dans Wall Street Journal pour utiliser son exigence des inspections sans aucun délai contre les mollahs !

Les Saoudiens dernièrement très enquiquinés par Washington se sont imposés dans ce jeu de pression en révélant que leur chaîne de télévision Al Arabia allait diffuser une série de documentaires intitulé la vie en enfer sur les exilés contre-révolutionnaires avec en première épisode la vie d’un membre de l’OMPI. Cette organisation islamo-marxiste d’obédience américaine et complice de la révolution islamique étant terriblement impopulaire en Iran, pour nous l’annonce était un avertissement, un premier pétard avant un feu d’artifice allant crescendo vers ce que veut le peuple, le retour de la royauté progressiste et laïque des Pahlavi.

Washington a tempéré cette offensive inattendue par un avis favorable mais conditionnée du groupe de pression juif américain AIPAC à la finalisation de l’Accord esquissé à Lausanne !

A Téhéran, Zarif a appelé Kerry pour avoir de ses nouvelles ! L’offensive avait fait mouche !

Rafsandjani a aussi annoncé une conférence sur la diplomatie pacifiste et anti-violence de son demi-frère Khomeiny ! Il a annoncé la participation de 400 experts et des invités étrangers à sa conférence (ci-dessous) où il a pris la parole pour dénoncer les crimes des Saoudiens depuis le début de l’islam ! Dans cette conférence, il a aussi affirmé que lors de la révolution Khomeiny n’avait tué personne et qu’il était très peiné par la volonté du peuple de faire couler le sang ! En clair, Rafsandjani se disait prêt à capituler au nom de Khomeiny et de la révolution islamique (pour plaire à Washington). Certain que ce montage serait accepté, il révisait l’histoire en direct demandant au retour des arrangements avec vérité, comme les Américains savent le faire si bien via Hollywood ou via Wikileaks.

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Le clergé n’a pas apprécié ces gestes d’ouverture empressés de Zarif et de Rafsandjani (ou en quelque sorte leur concurrence). Via Velayati et des propos ultra anti américains, le clergé a mis son veto à la capitulation esquissée par les eux paniqués empressés ! Le ministre des renseignements issu du clergé a aussi annoncé l’arrestation à Mahabad de terroristes liées à Washington pour empêcher d’autres initiatives d’ouverture !

Enfin pour son propre image, le clergé a annoncé avec plusieurs heures de retard le début réussi du Festival de Jeunes Croyants avec 4000 jeunes zélotes dans la salle de prière du mausolée de Khomeiny. Mais ce coup médiatique fut une erreur car on n’a pas vu les jeunes annoncés, mais environ 150 miliciens d’une quarantaine d’années et quelques vieux mollahs. Le clergé décidé à intimider son propre gouvernement qui ne filait pas droit avait en fait confirmer son isolement.

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Les mollahs étaient humiliés par leur défaite et en conflit avec leurs pions formant le gouvernement. Ali Larijani s’est posé en justicier et a puni ce gouvernement indocile en lui en interdisant de puiser dans les caisses de la bourse pour compenser ses déficits. Ali Larijani entendait obtenir le soutien du clergé contre le gouvernement pour entrainer sa chute et se donner l’occasion de prendre la direction du régime et des négociations afin d’assurer ses intérêts et se garantir une belle fuite en toute sécurité avec sa fortune !

Mais on n’a pas entendu les chefs Pasdaran. Ils doutaient à propos de la ligne à suivre. On avait une situation où le système frôlait l’explosion pour la satisfaction des intérêts individuels.

Washington avait provoqué une agitation contraire à son intérêt qui est de préserver le système islamique. Il a oeuvré pour le renforcement des mollahs par l’intermédiaire de son alliée la mae australienne Bishop exigeant des Français d’inviter les mollahs et les Pasdaran à la conférence parisienne de la lutte contre Daesh. Washington proposait encore une réhabilitation de facto et la sortie irakienne. Mais la France n’a pas intégrer les mollahs et les Pasdaran à sa conférence et ces derniers n’ont pas eu l’occasion de choisir !

Le site d’info américain et arabophone Al Monitor a alors donné la parole à Zarif pour voir s’il lui restait l’envie de coopérer. Mais ce dernier était renté dans le droit chemin (pour garder son poste et l’accès aux marchandages) car il a seulement attaqué les Saoudiens !

La Russie s’est alors montrée un peu plus amicale avec le régime en acceptant de lui vendre une seconde centrale nucléaire civile sur le site de Bouchehr. Elle espérait tourner le régime dans son sens ou empêcher l’un des ses clans ou personnalités paniqués ne cède par dépit à une prochaine offre de sortie irakienne et n’entraîne d’autres ruptures similaires basculant rapidement le régime dans le camp américain.

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Mardi (02 Juin 2015-12 Khordad 1394), le clergé qui avait été malmené par la soudaine offensive des Américains avait en ce jour mis en avant son mae alternatif Velayati (devant Larijani) pour leur attribuer la responsabilité de l’échec des négociations en cours.

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Les Chefs Pasdaran, qui n’avaient pu trouver une solution pour se mettre en valeur, assuraient la propagande du clergé (comme eux en difficulté) en annonçant l’arrivée de 1000 personnalités mondiales pour la cérémonie prévue jeudi en mémoire de Khomeiny. Ils espéraient monter sans l’estime des mollahs et ainsi intégrer les négociations.

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Pour bien séduire le clergé, les chefs miliciens évoquaient des souvenirs rendant hommage à la bonté de Khomeiny ! L’un d’eux, le borgne Ali Fazli affirmait même que Khomeiny lui avait rendu la vue par une caresse sur la tête après qu’il avait été médicalement diagnostiqué comme aveugle suite à l’explosion d’une grenade près de sa tête. Il ajoutait que son propre père avait aussi frottait sa tête à la main de Khomeiny et recouvert une vue parfaite à un âge avancé !

Rafsandjani qui avait choisi la rupture, mais sans pouvoir aller jusqu’au but, il avait repris ses critiques du gouvernement sur le plan économique.

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Ali Larijani qui s’était trouvé seul par la faute du retour des chefs Pasdaran aux côtés des mollahs était réduit à apostropher Zarif en lui demandant via ses étudiants justiciers de définir ce qu’est un bon accord !

L’alignement intéressé des chefs Pasdaran sur le clergé donnait lieu à un régime presque unifié permettant aux mollahs et aux Américains d’envisager un deal.

Washington a montré son ouverture via le think tank Atlantic Council affirmant que les Pasdaran étaient de loin de meilleurs alliés régionaux qu’Erdogan pour la lutte contre Daesh ! Par ailleurs, Israël a aussi donné une bonne image du régime en évoquant son incroyable puissance balistique !

Les paniqués ont repris espoir ! La vente paniquée à la bourse a chuté de 50% ! La bourse qui était dans sa dernière journée d’activité hebdomadaire en raison du mercredi férié pour la naissance de l’imam caché a fini sur 96 milliards tomans de transactions mais ce montant était cependant le double du 1er jour de la semaine, car malgré l’ouverture, il n’y avait pas de progrès vers un deal. En ce jour, le régime a aussi perdu 2 millions dollars. Enfin, le tableau hebdomadaire a indiqué une baisse en valeur de 32% (qui pour une fois n’évoquait pas le déclin des entreprises du régime, mais la baisse de la panique de leur patron). Le régime était apaisé par l’espoir d’un deal.

Ghalibaf, le maire milicien de Téhéran, qui avait ’’trahi les siens’’ pour rejoindre Rafsandjani, puis lâché par ce dernier et à présent totalement isolé, a décidé de rejoindre aussi le clergé qui semblait en bonne voie pour un deal. Il a annoncé un pèlerinage avec tous les employés de la mairie (des milliers) sur le tombeau de Khomeiny. Le petit fils de ce dernier Hassan, chargé de la gestion du mausolée, qui deux semaine auparavant avait fait un bide dans sa dernière sortie pour tonton Rafsandjani, a répondu présent pour redorer son blason. Belle erreur pour les deux intéressés car Ghalibaf n’a trouvé qu’une vingtaine de personnes pour l’accompagner et saluer Khomeiny. Ghalibaf et Hassan Khomeiny étaient dévastés par leur échec. On pouvait aussi être certain que la commémoration de Khomeiny serait un plus grand bide que les années précédentes. Le choix de miser sur Khomeiny et aussi sur le clergé étaient remis en cause par le ratage de l’initiative de Ghalibaf !

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Les Russes sont intervenus via Lavrov en promettant la livraison des S-300 (qui seraient en phase d’assemblage) en 2016 et aussi en affirmant que le régime ne devait pas ouvrir toutes ses bases militaires : connaissant les mollahs, ils voulaient les pousser à se montrer irascibles et ainsi anéantir toute possibilité de deal avec Washington. Les Anglais ont aussi annoncé la hausse d’achat du pétrole par l’Inde pour gonfler le moral des paniqués et les pousser dans la fuite en avant.

Ça n’a pas raté ! Les mollahs désespérés par la révélation de la nullité de leur option (mais rassurés par les annonces de l’arrivée des missiles russes et les dollars Hindis), ont renoué en force avec la provocation en s’approchant via Zarif du l’émissaire d’Assad pour qualifier les Américains des plus grands terroristes au monde ! En avant toute vers une escalade ! Zarif ne pouvait cacher sa joie à l’idée de réussir enfin sa mission !

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Mais l’escalade qu’il avait rêvée n’a pas eu lieu car Washington s’est empressé d’insister sur la pleine coopération du régime en matière nucléaire pour apaiser la situation. Tous ses porte-paroles ont aussi minimisé l’annonce de NYT sur la hausse du stock d’uranium enrichi affirmant qu’elle n’avait rien à avoir avec la coopération du régime !

Dans la soirée, les mollahs & co ont eu une autre mauvaise surprise avec presque zéro pèlerin affluant vers la mosquée de Jamkaran où se trouve le puits d’où doit sortir l’imam caché ! L’image du rassemblement nocturne qui a suivi nous a vite paru fausse (vous pouvez les cliquer pour les agrandir) car on n’avait pas le même éclairage partout sur la foule. De plus dans un couloir virtuel correspondant à la largeur du bassin d’eau central, en partie arrière, on avait le double du nombre des gens possibles d’y loger ! De fait, on avait tout au plus une cinquantaine de pèlerins pour appeler Mahdi au secours ! Les médias du régime et les mollahs VIP ont zappé l’anniversaire de Mahdi et tout ce qui le touche !



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Mercredi (03 Juin 2015-13 Khordad 1394), on était une journée fériée car c’était l’anniversaire de Mahdi, l’Imam Caché. Il n’y avait donc pas de presse pour évoquer la terrible journée de la veille. Le régime était en sursis. Par ailleurs, on était aussi la veille de l’hommage collectif de Khomeiny à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, également la veille de la reprise des marchandages avec les Américains et les autres grandes puissances et enfin la veille de la Conférence des ministres des affaires étrangères de l’Organisation de Coopération de Shanghaï. En résumé, la veille de trois échec possible. Personne ne parlait au prétexte que la journée est fériée !

La journée étant dédiée à Mahdi, le clergé devait se manifester. Il n’y eut aucun rassemblement. Le clergé dépité a tenté de provoquer des attroupement à Téhéran et à Qom en distribuant des boissons fraîches dans les rues, mais ce fut sans succès comme le montrent les images de cette initiative à Téhéran !

Washington a encore répété des propos complaisants à propos de sa propre révélation du stock de l’uranium enrichi des mollahs pour montrer qu’il était prêt à un arrangement. Les mollahs désespérés ont tenté une nouvelle escalade en revendiquant par le n°2 du programme nucléaire avoir rompu la coopération pour continuer toutes les activités nucléaires jusqu’à la signature d’un accord les en empêchant ! Washington a censuré l’annonce qui cherchait à l’engager dans la confrontation (par peur que de nouvelles sanctions renversent le système islamique née de leur propre révolution islamique en Iran).

Mais peu après, ayant conclu que les mollahs entendaient faire échouer les négociations pour provoquer une escalade tactique, Washington a esquissé un retour aux sanctions. Le chef du Congrès a qualifié les mollahs de diable, esquissant une nouvelle diabolisation. Sans une réponse apeurée de la part des mollahs, le Sénat américain a annoncé qu’il allait ouvrir dès jeudi les débats sur l’attitude à adopter en cas de l’échec des négociations.

Zarif a alors quitté Téhéran pour Moscou afin de trouver une nouvelle aide pour ce projet d’escalade. Il a été bien déçu à l’arrivée car il n’a pas été accueilli par son homologue russe et il n’y avait même pas un tapis rouge en son honneur. De plus Lavrov a alors insisté que le régime devait appliquer l’accord de Lausanne sans délai. Zarif a compris que sa mission ne pouvait pas être un succès. Mais il ne pouvait pas reculer de peur de démoraliser son camp et renforcer les adversaires américains.


Le ministre de pétrole Zanganeh était aussi à Vienne pour démarcher les grandes entreprises pour contourner les sanctions et obtenir des dollars avant le sommet annuel de l’OPEP dans cette ville. Il a pu rencontrer les gens de Shell et de la compagnie russe Lucoil, les deux l’ont écouté et qualifié leur rencontre d’intéressante, mais sans faire de propositions.

Le clergé a tenté encore l’escalade lors du discours présidentiel prévu en hommage à Khomeiny (toujours à la veille de de l’anniversaire de sa mort). Rohani a trouvé une salle avec une quarantaine de femmes et quelques enfants pour cacher l’arrière plan vide du côté des hommes (cliquez svp pour agrandir). Les médias du régime ont parlé d’un discours enflammé devant une foule immense. En vérifiant l’image annonçant la foule, on a vu le même éternel trucage : effet de profondeur obtenu en rétrécissant des gens. Ici on a vu un autre trucage plus de rangées en passant de chez les femmes à chez les hommes !




La journée finissait mal sur une nouvelle preuve de l’impopularité du régime. Par la suite, le clergé a inventé un récits d’incidents anti-Rohani pour faire diversion et aussi authentifier la présence d’une foule. On était alors sûr que l’on allait avoir des images truquées pour le rassemblement en mémoire de Khomeiny.

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Jeudi (04 Juin 2015-14 Khordad 1394), dès très tôt le matin, les médias des mollahs ont annoncé une mobilisation hors norme pour Khomeiny et une vaste couverture mondiale de cet événement dans la principale salle du mausolée enfin terminée après 26 ans de travaux !

La tâche de vérification des photos pouvait s’avérer difficile car le régime allait investir un nouveau lieu couvert donc il n’existe pas de plan. Mais cette tâche s’est avérée bien plus simple que l’on ne l’imaginait car on a vu une version grossière de l’effet de profondeur par le rétrécissement des gens.


Cela nous a amené à chercher des indications sur les dimensions de ces lieux. Nous n’en avons trouvé aucune mais en revanche on a trouvé des photos de fin de chantier : les proportions de l’espace n’étaient les mêmes que sur les photos du rassemblement.

On a notamment constaté que le caveau funéraire en or et en argent massifs (une tradition chiite) avait en façade des arcades d’environ 150 cm contre lesquels peuvent s’adosser moins de 3 personnes, mais sur les images du rassemblement on y voyait entre 6 à 9 personnes !



On a inversé notre lecture pour partir du caveau (dont on avait une estimation approximative) et voir à quel endroit commençaient les supercheries. On a alors remarqué que par exemple les photographes présents sur la photo étaient plus grands que les gens situés à la même distance de la caméra que ces derniers (tous les petits au sol) étaient donc des gens incrustés pat Photoshop (voir image 4 de la série en PDF). En se limitant à ceux des premiers rangs (plus grands que le reste) on a estimé les gens présents à une cinquantaine (de VIP) devant la première barrière et environ 150 (quelques mollahs + les gardes des VIP) derrière cette barrière !

Voilà qui n’était pas brillant. Par ailleurs, on a bien cherché, mais l’on n’a pas trouvé d’image des invités étrangers et des personnalités du régime. On a seulement eu une photo des chefs Pasdaran qui semblaient très inquiets à l’idée d’être solidaire d’un régime en si grande décomposition !

Enfin pour les extérieurs, il y a un très grand problème : des échafaudages sur les minarets alors qu’ils ont été finis depuis 2 ans (capture article datant de 2013). Ce qui indiquait qu’il s’agissait des photos anciennes. Et de plus sur ces images d’archives, il y avait très peu de foule et en tous les cas pas de gens campant au sol pour écouter les discours, mais des promeneurs (=sans liens à l’événement célébré).



Mais comme toujours, le discours a été à l’opposé des capacités du régime ! Hassan Rohani qui devait inaugurer la cérémonie a mis en garde les Occidentaux en affirmant qu’ici (en Iran) ils ne passeraient pas car le pays était celui des enfants de Khomeiny ! Le Guide a surenchéri en annonçant que le régime était à 300% anti-américain et de ce depuis l’arrivée au pouvoir de Khomeiny.

Washington a alors évoqué via Israël la menace balistique des mollahs pour montrer qu’il pouvait aussi durcir le ton ! Le Pentagone a aussi publié un rapport sur la forte capacité de ce régime agonisant, puis Obama a accordé une interview à une chaîne israélienne où il plaidait pour les négociations en raison des capacités guerrières des mollahs ! Washington continuait sa politique d’apaisement (+sanctions) pour éviter l’escalade souhaitée par les responsables du régime, mais aussi pour se montrer prêt à un deal !

Au même moment Zarif devait assister à la conférence des mae de l’Organisation de Coopération de Shanghaï sur la sécurité régionale. Son visage disait qu’il n’avait pas obtenu l’aide souhaitée. Un article du journal russe Kommersant révélait également que malgré les efforts du régime, les investisseurs russes n’avaient pas envie de miser sur l’Iran.


Dans la conférence de presse qui a suivi, Lavrov a relié l’adhésion de l’Iran à l’OCS à la signature de l’accord esquissé à Lausanne exigeant l’application du protocole additionnel ! La Russie condamnait le régime à ouvrir ses bases militaires et de facto à révéler une impuissance qui entraînerait la fuite des derniers fidèles puis sa chute. La Russie condamnait aussi le régime à ouvrir ses dossiers secrets et à révéler son implication dans des affaires terroristes l’exposant à des sanctions sans fin ! Ainsi après la France, la Russie posait par avance son veto à tout arrangement américain, oeuvrant même pour la destruction du régime. Elle se plaçait alors au sommet de la pyramide des menaces contre le régime !

Le régime ne pouvait compter sur la Russie pour faire monter les enchères avec les Américains dans les négociations qui devaient débuter avec les Américains sous la surveillance de Helga Schmidt. La réunion a commencé et s’est terminée sans résultat.

Selon les déclarations « rassurantes » faites cette semaine par l’un des négociateurs du régime, la méthode des négociateurs du gouvernement Rohani consisterait à ne rien proposer à leurs interlocuteurs de 5+1, mais de leur demander une solution pour les occuper un moment...entre temps envisager les divers cas de figures qu’ils pourraient proposer, se répartir les contre-arguments, puis dénoncer chaque point par l’un d’entre eux et enfin émettre aussi des avis contradictoires entre eux-mêmes sur chaque point de désaccord afin de provoquer des débats stériles débouchant sur des impasses.

C’est là une variante d’une technique de contre-marchandage des vendeurs d’or (Zargar) au Bazar de Téhéran que l’on appelle la Guerre des vendeurs d’or (Jang Zargari). Ce qui n’a rien d’étonnant car les mollahs ont pu se former en clergé sous l’impulsion britannique grâce à des financements venus du Bazar, d’où leur spiritualité très mercantile.

Cette fois, les négociateurs du clergé avaient sans doute encore usé de cette technique épuisantes de vendeurs d’or pour bloquer le dialogue avec Washington. Ils ont ajouté une complication de plus en annonçant qu’après les Américains, ils allaient rencontrer les Russes et les Chinois, puis les trois Européens ensemble afin de les utiliser pour tonifier les marchandages et ainsi pousser Washington à tonifier son langage et ainsi le fait entrer malgré lui dans leur escalade ou encore pour le forcer à leur accorder secrètement les garanties de sécurité qu’ils demandent !

Washington n’a pas bougé. En revanche, les Russes et les Chinois ont rencontré Zarif lui transmettant une invitation à Rohani pour assister le 9 juillet au Sommet annuel de l’OCS. Cette réunion étant exclusivement réservée aux présidents des pays membres, ils entendaient dire que le régime serait de facto membre de cette organisation protectrice s’il avait résolu le conflit sur le nucléaire. Les Russes et les Chinois se montraient prêts à offrir une protection de facto au régime qui risquaient de défaillir !

Les mollahs ont caché l’offre à leur média et ont affirmé qu’ils avaient eu une réunion sur la lutte encontre le terrorisme, laissant supposer qu’ils étaient parvenus à intégrer l’OCS. Ils ont annulé le rendez-vous de leur négociateurs avec les Russes et les Chinois à Vienne et sont entrés en négociations avec les Européens pour faire croire qu’ils avaient doublé les Américains en s’approchant de leurs partenaires d’Asie et qu’ils réglaient à présent les détails avec les Européens.

Washington a finalement cessé sa complaisance en annonçant des inspections très dures dès la signature de l’accord pour neutraliser la possible entente secrète entre les mollahs et les Russes. Par ailleurs, Ben Rhodes l’un des conseillers d’Obama, a attribué la présence du régime à Vienne à la durée élevée des sanctions, laissant ainsi supposer leur poursuite un bon moment pour forcer le régime à accepter des inspections inscrites dans l’accord à venir.

Le régime n’a pas bougé. Washington a annoncé que son ministre d’énergie, négociateur technique avec les mollahs, n’avait pas réussi à convaincre les sénateurs de la pertinence des négociateurs en cours, ouvrant ainsi officiellement la voie à des nouvelles sanctions. Mais les mollahs n’ont pas bougé sans doute ravis à l’idée qu’ils allaient enfin vers une escalade qui leur serait bénéfique.

Washington a alors abattu une carte très inattendue : le Council on Foreign Relation (lieu de décision et médiatisation des prochaines diplomaties américaines) a annoncé le rapprochement anti-mollahs entre l’Israélien Dore Gold, le directeur général du ministère israélien des affaires étrangères ainsi que le Saoudien Enwar Ashki, responsable du centre des études stratégiques saoudiennes et auteur de l’accord de Doha. Les deux hommes ont annoncé ensemble le projet d’aide aux opposants désirant renverser le mollahs et instaurer un nouveau régime. Le général israélien en retraite Shimon Shapiro a précisé qu’e les deux hommes s’étaient rencontrés à 5 reprises depuis 17 mois pour se projet de Régime Change !

La première rencontre devait donc dater de janvier 2014 quand le régime avait subi d’importants boycotts et était en grandes difficultés en raison d’intempéries accentuant la rudesse de la vie en Iran. Les mots Régime Change n’ont créé aucune réaction négative en Russie ou en Chine. Un acte manqué qui confirmait notre constat de l’impopularité du régime chez ces supposés alliés. La direction du régime a aussi zappé l’annonce de peur qu’elle ne déclenche des tensions inattendues et ingérables ! Les mollahs et les Pasdaran étaient en état de panique !

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Vendredi (05 Juin 2015-15 Khordad 1394), le régime devait rassembler les siens pour l’anniversaire de la première révolte de Khomeiny en 1963 contre le droit de vote aux femmes et la laïcisation des élections par la suppression de la nécessité d’être musulman pour les candidats ! Le régime prudent n’avait rien annoncé et il n’y eu aucun rassemblement spontané. On n’avait également rien en réaction aux mots Régime Change !

Mais vers 10h, le chef Pasdaran Amir-Esmaïli a brisé le silence gênant de ses chefs en annonçant une DCA puissante et a ordonné la livraison des S-300 à la Russie. Ce milicien très fidèle au régime proposait implicitement des frappes contre les Saoudiens pour empêcher leur soutien au peuple car la milice ne saurait repousser des manifestations sans troupe !

Vers 11h, Zarif a aussi annoncé être prêt pour finaliser un accord sur la base de Lausanne dans les négociations qui devaient reprendre !

Vers midi, les chefs Pasdaran ont cru y voir la capitulation du clergé et ont exprimé leur veto par l’annonce du refus d’inspection de leurs bases même de manière limitée ou sous la direction des mollahs et leurs pions !

Vers 13h, le clergé a affirmé son absolu désaccord avec ses propres pions par un rappel de anti-américanisme infaillible de Khomeiny et l’impossibilité de réinterpréter ses propos au 3e ou Ne degré pour y voire du pacifisme !

A 15h, avec ce veto interne, les négociations à Vienne ont sans doute été un nouvelle épisode de la guerre des vendeurs d’or destinée à excéder les Américains et les autres. Tous se sont gardés d’exprimer leur colère pour ne pas laisser les mollahs mener la danse.

Washington a cependant annoncé sa volonté de négociations ininterrompues jusqu’à la date butoir de 30 juin pour épuiser les mollahs et leur régime et parvenir à un arrangement avant cette date, sans quoi il devra admettre l’impossibilité d’un arrangement avec eux et la nécessité d’envisager leur chute pour ne pas perdre la face et aussi pour aller en avant.

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résumés & conclusion(s) | Cette semaine, le régime sortait affaibli de la remise en cause de la diplomatie molle du clergé et de son pion Rohani par les chefs Pasdaran et les Larijani. Par ailleurs, les affairistes paniqués avaient aimé la ligne dure des chefs Pasdaran et des Larijani, mais ils ne les avaient suivis quand la fronde avait manqué de souffle confirmant qu’ils n’avaient pas de préférences politiques mais voulaient juste obtenir sans aucun risque des garanties valables pour quitter le pays avec leur fortune.

Les Pasdaran et les Larijani étaient prêts à aller le plus loin possible. Mais le clergé a adopté leur ligne pour empêcher leur retour et pour donner à ses pions l’occasion d’aller le plus loin possible dans la rencontre en direct prévue avec Kerry à Vienne, mais les Européens s’y sont invités empêchant le face-à-face musclé projeté par le clergé. Une occasion en or était ratée. La panique est revenue. Washington a doublé son apaisement pour neutraliser la politique de l’escalade des mollahs. La France a insisté sur les sanctions neutralisant tout arrangement.

Les mollahs & co haïssent l’apaisement car il les empêche d’avancer en provoquant des crises. Ils haïssent aussi les inspections car elles révéleraient leur impuissance provoquant la fuite des derniers fidèles et l’effondrement du système.|

Les mollahs se sont tournés vers la Russie et la Chine, simulant une entente privée hostile à Washington afin de le forcer à leur proposer un meilleur arrangement. Or la Russie, consciente de ces manœuvres, avait alors insisté sur les inspections (exprimant le souhait de la chute du régime à ses propres responsables). Washington s’est aussi durement fâché allant jusqu’à apporter enfin un peu d’’intérêt à un projet israélo-saoudien de changement de régime en Iran (proposé depuis 17 mois).

Les mots Regime Change (changement de régime) ont paniqué les dirigeants : Larijani qui avait été isolé a gardé le silence, Rafsandjani aussi (il était dépassé comme alternative et ne savait que faire, les Pasdaran étaient partagés entre silence et réactions extrémistes, Rohani n’a pas parlé, mais mon mae Zarif a opté pour la capitulation, le clergé pour des slogans.

Il y a une semaine, nous disions que la fuite en avant des mollahs et des Américains allaient accélérer le jeu, broyer les clans et entraîner leurs membres à choisir des fuites en avant individuelles. On n’a pas trop attendu pour en voir quelques exemples. Avec ce régime nous sommes sans cesse projeté vers l’avant. Nous avons et lui aussi déjà un pas dans la grande aventure que sera le Régime Change.