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Sous le voile, l’Iran réel
26.06.2022

Le régime des mollahs est dans une impasse. Il est sanctionné et ne peut pas accepter un apaisement sur le nucléaire, car il devrait alors s’ouvrir et craint le retour des pions islamistes de Washington et leur prise de pouvoir via ses propres élections. Il se doit de renforcer son terrorisme pour faire plier Washington. Il reste sanctionné. Il manque de dollars et ne peut s’approvisionner. Pour éviter les pénuries qui lui seront fatales, il bride la consommation en limitant sans cesse le pouvoir d’achat du peuple, à 97 % sous le seuil de pauvreté, mais aussi de ses propres collaborateurs. Depuis des mois, des milliers d’Iraniens manifestent quotidiennement contre le régime avec des slogans en faveur du prince Reza Pahlavi. Les miliciens, qui sont majoritairement sous le seuil de la pauvreté, aident la contestation par leur passivité ou des sabotages. Le point sur la situation.



Il y a deux semaines, l’effondrement d’un centre commercial, réservé aux collaborateurs du régime dans le sud du pays, a généré une plus forte contestation dans l’ensemble du pays. Les miliciens ont refusé de réprimer les foules en colère. Le prince Reza Pahlavi [1] a appelé tous les opposants à s’unifier. Les chefs de tribus nomades lui ont manifesté leur soutien ainsi que plusieurs officiers miliciens, d’autres ont hacké les caméras de la ville de Téhéran montrant qu’il n’y avait pas les rassemblements d’usages sur le tombeau de Khomeiny à l’occasion de l’anniversaire de sa disparition. Ils ont aussi laissé des inconnus souiller le tombeau de Khomeiny par des excréments avant la commémoration. Les nantis affairistes du régime ont massivement boycotté la cérémonie. Les mollahs ont vu rouge et les ont sévèrement sanctionnés générant de nouvelles crises dans un contexte déjà critique. Le point sur la situation.

Le lendemain du boycott, la banque centrale iranienne (BCI – caisse noire des mollahs) a annoncé que de 165 coffres de clients haut placés avaient été vidés, plusieurs milliards de dollars et autres devises avaient été dérobés, la veille pendant le congé de l’anniversaire de mort de Khomeiny et par la faute de la panne des caméras urbaines (en fait hackées).

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L’explication n’a pas convaincu, car les caméras des banques notamment celles de la banque centrale sont en circuit fermé et pas connectées à celles de la ville. Beaucoup de tweets ont fait remarquer que l’accès au coffre se fait par plusieurs portes blindées et aucune alarme n’avait été déclenchée et enfin, il y a un poste de police à 50 mètres de l’entrée de la banque centrale et personne n’avait eu l’idée d’aller surveiller la banque qui selon les dirigeants était alors très vulnérable.

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Les nantis pénalisés ont compris que les dirigeants les avaient punis en faisant main basse sur leurs magots en devises étrangères, mais aussi des lingots ou des documents précieux comme les codes d’accès à leurs comptes offshore ou des documents de propriété immobilière ou autres hors du pays !

Ils ont commencé à manifester devant la banque centrale. Le régime a dit qu’ils devaient déclarer ce qu’ils avaient dans leur coffre. Les victimes ne l’ont pas fait, car sous le régime des mollahs, la possession de plus de 10,000 dollars (en devises, lingots ou antiquités) dans un coffre bancaire est un délit passible de prison voire la peine de mort !

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Les victimes, conscientes qu’ils pourraient perdre plus encore, ont seulement commencé à vendre massivement des actions à la bourse de Téhéran pour aller acheter d’autres paquets de devises (en vue de quitter le pays). La bourse de Téhéran est en réalité une caisse de rémunération de ces nantis afin d’acheter leur fidélité au régime. L’acheteur principal est l’état via des comptes institutionnels. Ils ont refusé d’acheter et permettre une nouvelle fuite de leurs dollars. L’indice a dévissé, donnant le signal d’un régime en faillite [2].

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Panique verte. Les nantis ont augmenté elurs achats de devises notamment des dollars. Les mollahs qui ont le monopole de vente de devises via la banque centrale à un taux préférentiel appelé taux officiel, mais aussi plus 7r, à un taux libre, via des officines soi-disant libres dans les bazars (souk) ou même sur le marché noir (dissuasif) ont augmenté leur taux libre de 25 % dépassant le seuil psychologiquement déstabilisant de 30,000 tomans. Le taux a été fixé à 33,000 tomans et a provoqué plus de panique !

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Punition noire. Pour punir ses sbires récalcitrants qui continuaient à pomper ses dollars, le régime a alors annulé leurs cartes d’achat d’essence avant d’annoncer une multiplication par 3 le prix de l’essence (dont ils sont les plus grands consommateurs) ! Il a précisé qu’in fine, le prix serait encore multiplié au moins par 8 à la fin de l’été !

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Cela a gravement impacté les routiers, déjà sous le seuil de pauvreté. Ils ont cessé de travailler et de livrer les marchés impactant les nantis qui sont les vrais seuls consommateurs des produits en vente en Iran.

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La mesure a aussi provoqué la colère des commerçants du Bazar (ex-allié du clergé mais dépouillé par les mollahs depuis leur arrivée au pouvoir). Dans plusieurs villes, les Bazaris ont cessé le travail notamment à Ispahan (pas de video), Yazd (pas de vidéo), Fasa près de Chiraz (vidéo où ils scandent en faveur de la dynastie Pahlavi), Khorram-Abad (2 vidéos), Arak (vidéo Bazar fermé) et enfin à Kazeroun dans le sud où des officiers miliciens de la police ont implicitement rejoint les manifestants en leur affirmant leur soutien depuis toujours ! À Téhéran, des centaines de Bazaris ont aussi fermé leur boutique et en plus ils ont manifesté avec des slogans hostiles au régime appelant à une grève générale (qui sera fatale au régime (les 2 dernières vidéos).

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Au même moment, le train reliant Mashad à Yazd a déraillé sur un terrain le plus plat possible ! Le train qui était réservé à la classe moyenne avant la révolution est depuis longtemps trop cher pour celle-ci et est désormais réservé aux familles des fonctionnaires du régime. L’accident a donc tué encore des gens du régime. Les mollahs ont accusé la dynastie Pahlavi à l’origine de la création des lignes de chemin de fer en Iran il y a près de 84 ans ! Plusieurs tweets ont rappelé la qualité de cette construction et ont indiqué que l’accident était dû au remplacement des locomotives allemandes acquises du temps du Shah par des contrefaçons chinoises. Tout le monde citait le confort et la sécurité des transports ferroviaires et aériens sous le Shah et les catastrophes qui se cumulent sous les mollahs. L’accident a renforcé le soutien au Prince Reza Pahlavi et la contestation contre le régime !

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Dans l’ensemble du pays, on a alors assisté à une vague de grands rassemblements ou manifestations de retraités, fonctionnaires et ouvriers réclamant des pensions ou salaires impayés depuis des mois voire des années. La grève s’est amplifiée dans le secteur pétrolier avec l’adhésion des ouvriers des raffineries privées notamment à Assalouyeh (les 3 premières vidéos) et près d’un millier de monteurs d’échafaudages des forages de Shadegan et d’Assalouyeh (les deux dernières vidéos).

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Par ailleurs, 6500 cheminots ont aussi rejoint la contestation. Plusieurs milliers de retraités ont encore manifesté dans toutes les villes du pays. Les observateurs ont indiqué qu’il y avait 300,000 ouvriers & 2000 usines ou PME en grève [3].

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Aucun des pays réputés démocratiques et partisans de la liberté n’a apporté un quelconque soutien à ces millions d’Iraniens qui contestent le régime.

Les mollahs ont certes apprécié, mais étant certains qu’ils ne pourraient pas contenir la contestation, ils ont cherché à provoquer une crise sur le nucléaire en refusant encore les inspections sur des sites jugés suspects (tactique d’escalade délibérée).

Mais l’AIEA, c’est-à-dire l’ONU, c’est-à-dire l’Amérique et ses alliés qui assurent 60 % de son budget (graphique bleu), ont neutralisé la tactique des provocations délibérées en insistant sur le dialogue et en accordant par une résolution plus de délais de négociations aux mollahs, jusqu’en septembre (sans doute pour des négociations multipartites informelles lors de l’AG annuelle de l’ONU à NY). Ils ont aussi mis les mollahs seuls face à leurs opposants de plus en plus nombreux et puissants, en espérant un deal à tout moment.

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Mais conscients de l’impasse politique du régime, sa corruption, son impopularité, sa fragilité extrême, les Occidentaux notamment les Européens ont aussi réduit le nombre de leurs représentants en Iran de peur qu’ils subissent les foudres des foules déchaînées dans les mois à venir.

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Les mollahs conscients qu’ils allaient passer un été dangereux ont présenté le cadeau empoisonné des Occidentaux comme une victoire avant de baisser le taux de dollar de 15 % et annoncer d’autres baisses, pour simuler des arrivages de dollars de la part des Occidentaux. Ils ont aussi acheté massivement des actions pour monter l’indice et apaiser leurs camarades paniqués. Ils ont enfin annoncé l’arrestation de plusieurs voleurs des coffres de la banque centrale et le remboursement des montants volés en monnaie iranienne. Les nantis issus du régime n’ont pas été convaincus par ces bonnes nouvelles. Ils se sont lancés à corps perdu dans de nouvelles ventes d’actions, provoquant un nouveau super krach (-16K unités). Ils ont aussi amplifié leurs achats de dollars, le régime a dû augmenter à nouveau son taux dit libre, mais aussi son taux officiel.

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Cette semaine (en cours) a commencé par une manifestation-choc. À la ville belle et rebelle de Chiraz, près de 200 jeunes, garçons et filles, se sont rassemblés sans que ces dernières portent le voile obligatoire et que de "bons musulmans" ou les miliciens interviennent pour les arrêter et les molester comme le recommande la charia en vigueur en Iran. C’est énorme [4].

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Le régime a par la suite annoncé l’arrestation de 5 jeunes pour ne pas perdre la face !

Les jeunes Iraniens ont constaté la faiblesse du régime. Leurs parents aussi. Au-delà du symbole de refus du voile comme symbole du refus de l’islam et du régime, le rassemblement a montré le manque de partisans du régime. Le rassemblement a eu la peau de la peur de la répression. Les jeunes ont levé le voile sur l’Iran réel. Une contestation qui s’affirme et s’affiche sans peur. Un régime qui ne cesse de reculer face au peuple.

Les mollahs ont appuyé là où ils peuvent, en Norvège, pays très complaisant avec eux, en affichant leur capacité terroriste par un attentat dans un club gay perpétué par un kurde iranien sunnite (Zaniar Matapour -زانیار متاع پور) en apparence réfugié politique issu du réseau des mollahs au sein de Daesh, qu’ils ont aussi financé tout en le vilipendant. En utilisant un intégriste sunnite, ils se sont ainsi préservés d’être accusés pour laisser à l’Europe la liberté de les absoudre ! [5]

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Les mollahs ont ainsi aussi levé le voile sur leur intention réelle. La Norvège a qualifié l’acte de terrorisme sans mettre en cause les mollahs, laissant la porte ouverte à un apaisement ! L’Europe a démontré qu’elle était le ventre mou du monde !

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Mais les complices du régime ont désapprouvé ce terrorisme qui s’est avéré incapable de réussir sa mission ! Ils ont augmenté leur vente d’actions et d’achat de dollar. Le régime n’a pas acheté d’action ce qui a entraîné un super krach (baisse de 13 000 unités). Le régime a aussi dû encore augmenter le taux libre, passant le dollar de 30 K tomans à 36 K tomans, le rial est ainsi tombé à plus de 5000 fois de sa valeur sous le Shah).

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À présent, c’est à l’Europe [6], le ventre mou du monde occidental, de choisir, s’il veut préserver les mollahs répugnants ou l’Iran réel et sa belle jeunesse belle et rebelle annonciatrice d (un bel avenir pour le Moyen-Orient tout entier.