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Iran : La croissance et l’inflation, hier et aujourd’hui
23.12.2007

« L’ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani a critiqué vendredi la poussée d’inflation en Iran et comparé la gestion du problème par le président Mahmoud Ahmadinejad à la politique qui avait conduit au renversement du Chah. »



Aujourd’hui, il est difficile de trouver des chiffres des années du Chah, de nombreux économistes iraniens comme Hakimian ou Jalili-Naïni produisent de longs documents où l’on parle beaucoup, mais où l’on ne présente pas les chiffres de l’époque ! Pour masquer la croissance économique de l’Iran de l’époque du Chah, ces économistes mercenaires parlent en période 1974-2000, pour mettre ensemble deux économies radicalement opposées. La réalité est que ces personnages essaient d’entrer dans les bonnes grâces des mollahs ou leurs amis américains des Think Tank ou de Voice of America.

Pourtant les chiffres existent. Oui, l’Iran a eu de 1973 à 1977 un taux d’inflation de 16,7%, mais quand la croissance est forte, il y a presque toujours de l’inflation comme c’est le cas actuellement avec la Chine.

Cette inflation est différente de celle qui incommode les mollahs : l’Iran a actuellement peu de revenus et compense ce manque en faisant fonctionner la planche à billets. Le problème ne se résume à Ahmadinejad, les mollahs ont toujours fait marcher la planche à billets, il y a eu presque toujours de la création monétaire sans production en contre partie, mais l’argent du pétrole masquait ce dérèglement délibéré. Cependant à la longue, le rial iranien a ainsi perdu toute sa valeur par rapport au dollar. Aujourd’hui, le rial iranien vaut moins de 1 millième de ce qu’il valait en US$ du temps du Chah !

La croissance iranienne avant la révolution islamique

De 1968 à 1973, avant les revenus pétroliers dopés par la création de l’OPEP, l’Iran avait déjà l’un des plus forts taux de croissance de la planète avec 11,3% en 67, 15% en 68, 13% en 69, 10,6% en 70, 12,4% en 71 et 16,3% en 1972 soit une moyenne de 13% par an (avec une moyenne de 5,5% d’inflation).

Entre 1973 et 1977, l’Iran a enregistré un taux moyen de croissance de 9,3%, une augmentation de 33% des revenus par habitant et une inflation de 16,7%. Dans ces années que l’on prétend à l’origine de la soi-disant révolution, l’Iran avait un taux de chômage de 2,9% soit le taux le plus bas dans l’histoire iranienne. Pendant la même période, la moyenne du taux de croissance des investissements a été de 22,9% et finalement le ratio investissement/PIB était de 34,4% en 1977.

En 1974, le revenu par habitant était équivalent de celui de la Corée de Sud et deux fois supérieur à celui de la Turquie. Si l’Iran avait continué ses programmes économiques, ne serait-ce qu’avec une croissance pré-choc pétrolier de 5,6% annuel, il aurait doublé ce revenu en 1992 pour atteindre l’équivalent de deux fois celui de la Corée du Sud et de 4 fois celui de la Turquie ; soit 15,412 $ au taux de 1985. En année 1992, il aurait dépassé la France qui avait alors un revenu par habitant de 13,925 $.

Selon l’économiste Jean-Pierre Chevallier, l’Iran du Chah était plus performant que la Chine actuellement ! Il n’est pas étonnant que les Américains aient voulu torpiller cette puissance montante qui aurait pu faire preuve d’indépendance et d’influence dans la région !

En revanche, les américains cherchent à préserver les mollahs : ils sont si utiles ! Pendant la révolution le taux de la croissance a chuté à -21% en 78. Après la révolution, le taux de la croissance a poursuivit sa chute avec -9% en 79, -13,9% en 80, -2,5% en 81, avec une inflation officiellement à 50% qui elle a duré jusqu’en 1996 (fin de mandat de Rafsandjani) !

Le taux de croissance iranien n’a jamais vraiment décollé, selon les mollahs, il aurait enregistré une moyenne de 4,5% depuis la révolution, mais cette moyenne est de seulement 1% par an même en supposant vrais les chiffres fournis par les mollahs. Or, on ne peut guère se fier à ces chiffres car les mollahs vendent du pétrole au rabais en buy-back mais prétendent avoir d’importants revenus en multipliant le nombre de leurs barils (pré-vendus) par les vrais prix (qu’ils n’appliquent pas).

Durant toutes ces années, les mollahs ont fait fonctionner la planche à billets pour masquer leur mauvaise gestion et en échange ils ont produit une inflation monstre et une dévaluation abyssale du rial qui jadis talonnait le franc des trente glorieuses. Il est de ce fait incongru d’entendre Rafsandjani, le champion de la planche à billets et le recordman des taux d’inflation critiquer l’âge d’or de l’économie iranienne.

Pour résumer, nous sommes passés d’une monnaie forte et stable, de fort taux de croissance dans tous les domaines à une économie en stagnation, une inflation supérieure à 40% et une monnaie 1000 fois plus faible qu’en 1973. L’ironie du sort a voulu que le sot Rafsandjani fasse cette déclaration à la date anniversaire de la création de la Banque Centrale iranienne fondée par Reza Chah, le fondateur de l’Iran moderne, cet Iran bâti sans l’argent du pétrole qui allait prendre son envol pour rivaliser avec les plus grands.

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| Mots Clefs | Histoire : Mohammad-Reza Shah (le Chah) |

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Pour en savoir + sur la situation économique des mollahs
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| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Institutions : Les Racines de la Révolution Islamique |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Rafsandjani |

En savoir + sur Rafsandjani :
- Iran : Les comptes bancaires des mollahs en Europe
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