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Iran : La semaine en images n°238
13.09.2012

intro de base pour comprendre la situation,
mise à jour chaque semaine…
En rouge : les éléments qui, cette semaine, ont été d’actualité.

Origines de la crise. Il y a 33 ans, en 1979, les mollahs, alliés historiques de Britanniques et exclus du jeu par la dynastie progressiste des Pahlavi, ont pu revenir dans l’arène politique quand les Américains ont décidé de renverser le Shah (coupable d’avoir créer l’OPEP) et installer à sa place leurs islamistes pour déstabiliser la région et la remodeler selon leurs intérêts pétroliers. Par ce véritable coup d’Etat pétrolier, Washington allait mettre fin à 100 ans de domination du marché pétrolier par les Britanniques. Les mollahs probritanniques ont participé au projet pour évincer les pions de Washington. Ils ont aussi verrouillé le système en diabolisant les Etats-Unis.

L’Etat américain a alors commencé à sanctionner les mollahs pour provoquer des pénuries et un risque de soulèvement pour les amener à cesser leur diabolisation, à lui ouvrir leur porte pour qu’il puisse revenir en Iran avec ses pions et reprendre le pouvoir via une révolution de couleur. Pour Washington, les choses devaient aller très vite car les mollahs avaient terriblement désorganisé et affaibli l’économie iranienne en s’appropriant les grandes industries et aussi en se partageant la compagnie iranienne de pétrole en plusieurs petites sociétés semi privées destiner à récupérer ses revenus. Il y avait aussi une guerre interne au sein de la caste dirigeante : Rafsandjani (le demi-frère et fondé de pouvoir de Khomeiny), avait pris le ministère de l’intérieur et les services secrets, pour éliminer les adversaires et étendre sa domination politique et économique. Le régime était affaibli et divisé.

Mais les mollahs ont agi comme des maffieux, ils ont accepté Rafsandjani comme leur parrain et l’ont soutenu ses deux choix pour neutraliser l’ouverture et aussi neutraliser les sanctions. Pour neutraliser l’ouverture et aussi pour intimider Washington, Rafsandjani a opté pour l’entretien des foyers d’hostilité : prises d’otages au Liban, attentats anti-américains et anti-israéliens, soutiens au groupes hostiles aux Etats-Unis, menaces de guerre régionale. Pour neutraliser les sanctions, Rafsandjani a opté pour la menace de fermeture du détroit pétrolier d’Ormuz et la création d’un front d’alliés anti-sanctions fidélisés par l’importation massive de leurs surplus à prix d’or ce qui a ruiné le pays et détruit la production iranienne, provoquant un chômage et une pauvreté irrépressibles. Quand toutes les réserves cumulées par le Shah ont été épuisées, pour continuer cette politique de monnayage des protections, Rafsandjani (devenu grâce à la présidence du Conseil de Discernement le patron officiel du régime) était en difficulté. Il a baissé le taux officiel du dollar pour acheter le soutien des autres mollahs-affairistes. Il a joué la carte de l’apaisement avec son ami Khatami. Mais il a profité de l’apaisement pour entretenir les foyers d’hostilité en surarmant le Hezbollah. Enfin, il a relancé la politique de monnayage des protections en vendant des contrats d’exploitations pétrolières à très bas prix à un nombre grandissant de pays notamment via ses propres sociétés pétrolières! La fuite en avant dans des mesures de plus en plus clientélistes ont totalement ruiné le pays et ont entraîné la rupture progressive des divers serviteurs du régime…

Ces choix ruineux n’ont pas neutralisé les sanctions. La fausse modération de Khatami a également énervé Washington. Il a parlé de la menace nucléaire pour augmenter ses sanctions. Rafsandjani avait échoué. Pour se maintenir et préserver sa fortune, il a offert des postes clefs à son ennemi Larijani et pour réussir, il a mis en place Ahmadinejad pour radicaliser ses menaces. Il a imprimé des billets privés pour ses amis affairistes (nouveaux Bazaris) et a complété la politique de monnayage des protections par la mise en vente de 50% des grandes entreprises iraniennes aux étrangers !


Ruptures de résistance. Dès l’apparition de la grande disparité entre le peuple et les dirigeants, un grand mécontentement interne est rapidement apparu chez les Pasdaran vétérans de la guerre Iran-Irak. Le régime les a remplacés par des jeunes issus des familles pauvres. Il a ainsi gagné 10 ans, mais ceux-là ont aussi vu que l’avenir était compromis avec ces terroristes affairistes. Mais la milice des Pasdaran a une structure cloisonnée comme des services secrets et le régime avait ses clans, aucune action n’était possible. Cependant quand en 2007, Washington a commencé à évoquer le bombardement de l’Iran, les mécontents devaient agir. Pour éviter les cloisonnements, ils ont fait le choix tactique de boycotter le régime pour l’isoler et se repérer. Au même moment, les Bazaris et les mollahs de base ruinés par les mauvais choix du régime l’ont également lâché. Le régime a riposté en cessant de payer les Pasdaran, en assassinant des meneurs d’hommes ou en incendiant le Bazar sans parvenir à casser ce boycott.

2008-2011 : Isolement, panique, zizanie et Guerre interne. Dès 2008, le régime a ainsi été rapidement réduit à ses 200 dirigeants, près de 15,000 responsables régionaux, 700 hommes d’affaires et 6000 nervis. Le régime pouvait chuter dans le sang. Il devait envisager de négocier avec les Américains pour obtenir des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers leurs pions. Rafsandjani, le patron du régime, n’a pas pensé pour tout le régime car il a démis Larijani de ses fonctions de négociateurs nucléaires pour avoir le monopole des marchandages avec les Américains afin d’être sûr d’obtenir les meilleures garanties pour sauver sa tête, mais aussi sa fortune (et peut-être des proches alliés). Pour bénéficier de ces avantages exclusifs, Larijani a décidé de prendre le pouvoir par tous les moyens allant même jusqu’à révéler les détails de la corruption de Rafsandjani et de ses vieux alliés pour les écarter. Rafsandjani a neutralisé Larijani en éliminant son plus important lieutenant (Ali Kordan), mais Larijani restait une menace avec ses dossiers sur tout le monde. Rafsandjani devait agir vite avant qu’il ne s’en serve pour trouver des alliés contre lui.

Rafsandjani devait faire fort. Il a eu l’idée folle de sauver le régime avec une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert (en référence à l’Islam). Ce projet a raté car le peuple a utilisé l’occasion de manifester pour scander des slogans hostiles au régime. Le régime a été en danger. Larijani a pu, grâce à ses dossiers, obtenir d’abord le Pouvoir Judiciaire puis la direction politique du régime, mais il n’a pas été officialisé car il fait peur. Il n’a donc pas pu éliminer les pions de Rafsandjani. C’est pourquoi depuis cette promotion non officielle, sa grande préoccupation a été d’utiliser ses dossiers et le pouvoir judiciaire pour intimider Rafsandjani ou éliminer ses pions négociateurs. Les derniers compagnons du régime ont constaté que leur nouveau chef et ses lieutenants, comme les précédents, ne songeaient pas à défendre leur droit.

En mars 2011, une nouvelle grande manifestation hostiles au régime protégée par la passivité des Pasdaran a convaincu tout le monde que ces derniers avaient changé de bord.

Les derniers compagnons du régime ont estimé que le régime était condamné et que leurs dirigeants pouvaient demander des garanties de sécurité pour partir avant une contre-révolution sanglante. Des collaborateurs de bas niveaux qui ne pouvaient pas fuir ont commencé à rompre. Les hommes d’affaires du régime ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars et quitter le pays. Ces retraits de devises et ces ruptures affaiblissaient davantage le régime. Larijani a alors accentué ses efforts contre Rafsandjani. Il a ainsi admis la vulnérabilité du régime, ce qui a créé une nouvelle source d’agitation interne.

Depuis, tout signe de faiblesse du régime, toute reprise de la guerre entre Larijani et Rafsandjani ou le moindre de dialogue avec les Américains ou leurs pions régionaux ont toujours provoqué de nouvelles ruptures, mais de nouvelles ruées vers l’or et le dollar…

En 2012, Washington a forcé les Européens à cesser leurs relations protectrices et a parlé d’embargo total pour agiter Larijani, amplifier ces crises de confiance et ainsi épuiser le régime. Le régime était condamné. Les Chinois ont prudemment annoncé la diminution de leurs investissements, puis la suspension de leurs achats pétroliers privant le régime de 50% de ses revenus. La peur de la banqueroute économique et de pénuries a alors provoqué une ruée vers les denrées alimentaires et le pays (qui ne produit plus rien depuis des années) a vite basculé la pénurie et la révolte : une grande manifestation contre le régime à Neyshabur, des appels à la grève générale au Bazar et des attaques contre la police des moeurs, dernière milice encore fidèle au régime… Les Pasdaran ne sont pas intervenus, confirmant ainsi leur adhésion à la contre-révolution.

Le régime a annoncé le démantèlement de la milice en question pour mettre fin à cette humiliation. Afin de rassurer ses derniers compagnons, le régime a fait appel à ses 6000 nervis de base pour de grandes manifestations autour de ses chefs ou dans les rues. On a d’abord vu 250 individus battant le pavé à Téhéran et Ispahan, puis un nombre de moins en moins important n’osant même plus manifester dans les rues et se réunissant uniquement dans la mosquée privée du Guide.

Au cours des dernières semaines, le boycott phénoménal des mosquées pendant le Ramadan, le boycott massif de la Journée de Qods et d’Eyd Fetr ont confirmé la chute drastique du nombre des partisans du régime. Le régime abandonné par ses amis européens et par ses nervis a alors focalisé sa propagande sur l’organisation à Téhéran du Sommet des chefs d’Etats du Mouvement des Non Alignés (MNA) au cours duquel, il devait obtenir la présidence tournante du Mouvement pour 3 ans. Il espérait rassurer les siens sur l’existence d’alliances susceptibles de contourner les sanctions américaines ! Il avait évoqué la signature de dizaines de grands contrats capables de compenser la récente rupture des Chinois. Les mollahs espéraient aussi d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël afin de retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Mais, le Mouvement des Non Alignés (MNA), qui était jadis proche du bloc communiste, est aujourd’hui dominé par des grands alliés aux Etats-Unis. Washington a facilement volé la vedette au régime en s’opposant à la participation de ces dirigeants souvent influents au sein du Mouvement. Il a ainsi fait baisser la participation de 75% ! Mais Washington est allé plus loin : pour perturber la passation des pouvoirs aux mollahs, il s’est surtout opposé à la participation du président islamiste d’Egypte Morsi, qui a hérité la présidence tournante du MNA, mais aussi à la participation de Ban Ki-moon, qui devait bénir cette présidence, avant d’humilier davantage le régime en autorisant ces derniers d’y aller à condition de le critiquer chez lui pendant le Sommet ! Washington espérait mettre la pression au régime afin de profiter du Sommet pour entamer des négociations via ses nombreux alliés présents en Iran. C’est pourquoi de nombreux alliés comme l’Inde, le Qatar ou les Emirats, qui l’aident à contourner ses propres sanctions (pour éviter la chute du système islamique ou pour tenter un deal), ont été autorisés d’y aller, mais sans de grandes délégations, pour laisser une place à une entente sans lui donner de cadeaux pour encourager le marchandage. Le sommet était confisqué par Washington.

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Poutine a décliné l’invitation à ce Sommet boycotté par une majorité écrasante des membres et dominé par Washington (de peur d’y être contraint de voter une résolution contre Assad). Les Chinois ont aussi garder leur distance en y envoyant qu’un seul représente de second ordre.

Les intrusions et la domination à distance de Washington ont révélé la faiblesse et l’isolement du régime ainsi que son manque de stratégie de rechange. Il y a eu une nouvelle ruée vers l’or et le dollar. La base était paniquée. Le régime a eu peur que le peuple utilise la présence en Iran de Ban Ki-moon pour manifester. Il a annoncé des mesures sécuritaires fortes avec le déploiement de dizaines de milliers de Pasdaran, mais il n’a pas pu montrer des images authentifiant ces annonces. Il a réveillé la fausse opposition interne pour qu’elle intervenir et dérouter cette action. Cette mesure a, in fine, refroidi le peuple, mais les précautions prises par le régime a inquiété ses derniers compagnons. La panique existante s’est encore amplifiée. Le régime était encore en difficulté : il devait atteindre ses objectifs pendant le Sommet ou alors négocier.

Ali Larijani était officiellement exclu de ces négociations car le Sommet était réservé aux chefs d’Etats (Rois, présidents, Premier ministres) et aux ministres des affaires étrangères. Cette configuration favorisait Rafsandjani dont les pions forment le Gouvernement du régime ! Rafsandjani a demandé à Jalili, un de Larijani de donner un coup de main à Salehi afin que Larijani ne puisse pas récupérer des invités en attente. Washington a demandé à l’Algérie (un pays intermédiaire pour dialoguer avec les mollahs) d’inclure le chef de son Parlement dans sa délégation pour pouvoir également discuter avec Larijani.

Au cours des rencontres, Salehi et Jalili, les deux pions de Rafsandjani, ne sont pas allés dans le sens espéré par Washington, ils ont présenté les rencontres apaisées avec ses alliés comme la preuve de leur popularité afin de rassurer leurs derniers compagnons. Washington n’a pas apprécié : il a multiplié les signaux laissant supposer de nouvelles accusations nucléaires et de nouvelles sanctions. Mais puisque, depuis près de 3 ans, Washington évite l’adoption de nouvelles sanctions et contourne lui-même ses propres sanctions par peur de voir le régime islamique chuter, Rafsandjani et ses pions (alors maîtres des négociations) n’ont prêté attention à ses menaces en se disant qu’ils avaient encore le temps pour continuer leur politique de menaces régionales pour intimider Washington pour le faire reculer ou à défaut, le pousser par dépit à composer son avenir islamiste dans la région avec eux (avec ou sans la Grande-Bretagne).

Mais on ne peut devenir le patron du monde, en renonçant à la domination du marché pétrolier ou en restant toujours le n°2 derrière les Britanniques, Washington a décidé d’éliminer l’impétueux Rafsandjani et ses pions de son équation : (mercredi dernier -28 août 2012-) à son arrivée à Téhéran, Ban Ki-moon s’est adressé en priorité à Larijani au mépris des règles protocolaires lui imposant de s’adresser en priorité au Président et au ministre des affaires étrangères. Mais Larijani a les mêmes attentes que Rafsandjani et en l’absence d’un durcissement américain, il n’a fait aucun geste d’ouverture.

Au lendemain de cet échec (jeudi dernier -29 août 2012-), Washington a déchaîné une tempête médiatique contre le régime par des discours cinglants de ses pions, Morsi et Ban Ki-moon, contre les mollahs lors de la séance d’ouverture du Sommet, puis par le départ en groupe de l’ensemble de ses alliés après le transfert de la présidence tournante à Ahmadinejad ! Aucun Etat allié au régime n’a protesté contre ce traitement humiliant. Washington a littéralement mouché le régime, mais sans ajouter de sanctions. Il a alors encore envoyé un émissaire chez Larijani pour voir sa réaction. Or, le régime était sonné et humilié mais pas davantage (économiquement) sanctionné : il n’a pas flanché. Rafsandjani n’a pas aimé la consécration de son rival comme l’interlocuteur privilégié du régime, il a continué ses efforts pour l’isoler !

Ainsi du 23 à 29 août 2012, le régime a vécu une semaine de désunion et d’échecs graves. Cela pouvait entraîner de nouvelles ruptures. Face à ce genre de perspective, le régime a une tactique précise : les dirigeants se cachent et les médias tentent de calmer le jeu en détournant l’opinion vers d’autres sujets évoquant la normalité.

Cette semaine, on devait normalement avoir une actualité calme. Mais Rafsandjani n’a pas suivi le schéma, il a continué à enquiquiner Larijani. Ce dernier a rouvert des procès visant les membres du clan Rafsandjani pour le forcer à abandonner la partie et les postes de négociations. Il y avait d’un côté un déni des échecs et de l’autre côté la guerre pour avoir le monopole d’accès à la porte de secours. Cela a provoqué une très forte panique financière exprimant une très grande crise de confiance. La Chine, très sensible à la stabilité de ses partenaires, a annoncé la fin de ses investissements dans le gaz iranien. Le régime a commencé à faire diversion, ce qui a amplifié la crise. Washington a également annoncé des sanctions contre une compagnie pétrolière de Rafsandjani pour l’inciter à combattre avec plus de vigueur pour garder le contrôle des négociations. La guerre a fait rage entre les deux clans. La crise de confiance s’est amplifiée, la ruée vers le dollar a vide les comptes du régime tout en faisant monter le prix du billet vers des taux jamais atteints !

Cette semaine, le régime a été secoué simultanément par plusieurs crises. Voici les images d’une nouvelle semaine chaotique d’un régime en décomposition.




La semaine dernière, le régime a vécu un cauchemar avec son insuccès à signer le moindre contrat, les discours hostiles de Morsi et de Ban Ki-moon et enfin le départ des Etats pro-américains du Mouvement des Non Alignés dans la journée jeudi 30 août 2012 (9 Shahrivar 1391) en guise du boycott de sa présidence. En agissant ainsi, ces Etats ont privé la présidence des mollahs de toute représentativité et ont empêché ces derniers d’utiliser le Sommet pour agiter la rue arabe contre les Etats-unis et contre Israël et ainsi retrouver leur leadership de l’opinion musulmane.

Vendredi 31 août 2012 (10 Shahrivar 1391), pour la seconde et dernière journée de la conférence des Non alignés, les mollahs se sont retrouvés avec très peu de membres du MNA, ils ne pouvaient pas imposer une résolution anti-israélienne ou anti-américaine aux amis de Washington. Le régime avait alors tenu secret leur départ. Pour prétendre que tout était normal, le régime avait évoqué un Sommet animé de débats, il montrait les images de la salle pleine de la première séance, mais il ne diffusait pas le contenu des discours (car il ne pouvait pas les inventer de peur que les Etats boycotteurs le dénoncent).

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Un débat interne !


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Mais au hasard d’un reportage sur les journalistes présents en Iran, nous avons pu apercevoir le vide de la grande salle du Sommet.

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Le nombre réduit d’invités a d’ailleurs empêché le régime d’organiser un grand banquet. Il a zappé cette réception qui pouvait révéler son isolement.

Dans ces conditions, le régime devait au moins combler le vide médiatique. il devait simuler une suractivité diplomatique : le régime devait mettre en avant les rencontres entre ses responsables et les chefs d’Etats présents en Iran. Larijani, qui était consacré comme chef du régime par le dialogue avec Ban Ki-moon ou avec les Algériens, devait s’en occuper. Larijani a reçu Omar Bashir, le président du Soudan, le ministre arménien des affaires étrangères arménien, l’envoyé de la Russie, l’envoyé de la Corée du Nord et puis rien…

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Larijani & Omar Al Bashir, le President de Soudan (copain !)


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Larijani & le ministre arménien des aff. étrangères
(business partners)


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Larijani & l’envoyé spécial russe
(conversation molle)


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Larijani & le président du Parlement Nord Coréen
(ils n’ont rien à se dire)


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Larijani attend !


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Larijani ne trouvait plus aucun interlocuteur car Rafsandjani a alors introduit dans le jeu 4 autres de ses pions (Khamenei, Ahmadinejad, Rahimi le 1er vice-président et Saïd-lou, le vice-président chargé des relations internationales), pour voler les invités de Larijani et pour qu’il se retrouve encore plus seul et isolé !

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Khamenei & Rahimi avec le président Guinéen
(on entend les mouches voler)


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Khamenei & Rahimi avec le président Algérien
(on entend les mouches voler)


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Khamenei & Rahimi avec le Pr. du Parlement N-Coréen
(pour une photo souvenir)


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Khamenei & Rahimi avec le président de Mongolie
(pour une photo souvenir)


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Khamenei & Rahimi avec le président de Bénin
(photo souvenir et liste des courses)


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Khamenei & Rahimi avec le président Pakistanais
(enfin un peu de conversation)


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Khamenei & Rahimi avec le président Sri Lankais
(on entend les mouches voler)


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Khamenei & Rahimi avec le président soudanais
(un chaleureux copain de jihad)


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Jalili a le ministre omanais des affaires étrangères
(on entend les mouches voler)


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Jalili & le ministre Tunisien des affaires étrangères
(un peu mieux en apparence)


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Ahmadinejad & le Premier Ministre de Népal
(Ahmadinejad est tactile)


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Ahmadinejad & le Premier Ministre de Guinée
(Ahmadinejad est également très bavard)


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Ahmadinejad & le Premier Ministre de Nigeria
(mais Ahmadinejad fatigue vite)


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Rahimi fait un petit rapport à son ami Salehi !


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Rahimi avec le Président de Lesotho
(Hein kes tu dis ?)


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Rahimi avec le Président de Tanzanie
(oueh, oueh, oueh...)


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Rahimi avec le Président de Zambie
(c’était une question de couleur !)


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Saïd-Lou avec le Premier Ministre Syrien
(on entend les mouches voler entre ses yeux
)


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C’est alors que le pouvoir judiciaire dirigé par Sadegh Larijani a reparlé des procès pour fraude et corruption intentés contre les pions de Rafsandjani (dont Rahimi). Le pouvoir judiciaire avait auparavant annoncé 4 condamnation à mort et plus emprisonnement à 20 ans, mais sans donner les noms car il s’agissait d’intimider le clan Rafsandjani et non d’entrer dans un conflit ouvert car pourrait entraîner l’effondrement de tout le système.

Quand le régime avait parlé de ces condamnations, il avait dit qu’il annoncerait les noms plus tard, mais sans donner de délais. Cette fois, il a dit qu’il avait parlé d’un délai et « ce délai venait juste de se terminer ! » Mais il a dit que les noms ne seront pas révélés aux médias, mais seulement aux condamnés « et selon la loi, ils auront 20 jours pour contester les verdicts ». Larijani donnait un ultimatum de 20 jours à Rafsandjani. La durée de cet ultimatum n’est pas un hasard : la fin de cet ultimatum correspond à une semaine avant l’arrivée d’Ahmadinejad, pion de Rafsandjani, à NY pour l’Assemblée Générale de l’ONU. Ainsi, Larijani n’a pas seulement puni les intrusions des Rafsandjanistes au cours de la semaine dernière, il a aussi montré qu’il pourrait déchaîner la tempête s’ils essayaient de le doubler à nouveau à New York.

Les rencontres de ce vendredi étaient certes des bouche-trous, mais elles ont permis de voir que le régime restait divisé à l’heure de la crise. Par leur nombre réduit, par la qualité inégale des invités (principalement pauvres, sanctionnés, endettés ou pro-américains [1]) ainsi que par leurs ambiances parfois silencieuses et pesantes, ces rencontres bouche-trous ont également révélé que le régime était très mal accompagné et donc très mal-en-point. Le régime devait clore ces séances et vite tourner la page : il a terminé le Sommet qui n’avait plus aucun intérêt par un « succès » en annonçant l’« adoption à l’unanimité d’une résolution pro Palestinienne hostile à Israël ».

Le régime a aussi profité du départ des Etats pro-américains pour annoncer que « les membres du MNA n’étaient pas parvenus à un consensus sur la Syrie ». Les Etats Arabes alliés de Washington qui avaient laissé tomber le Sommet n’ont rien dit car par leur geste, ils avaient sacrifié leur rôle en Syrie pour aider Washington à humilier ponctuellement et discrètement les mollahs pour les amener à coopérer, mais sans insinuer une aide à l’opposition afin de ne pas entraîner la chute du système.

Les Britanniques, protecteurs attitrés du régime, ont tenté de parachever le succès du régime en annonçant via Dina Esfandiari -experte en nucléaire et en relation internationales à la think tank IISS- que « le régime avait démontré qu’il avait encore beaucoup d’amis dans le monde. ».

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Dina Esfandiari est une habituée de la désinformation et de la propagande pro-mollahs. Elle est d’ailleurs très appréciée des mollahs et ses médias ne cessent de la citer car elle intervient également souvent pour recommander l’acceptation du régime si inhumain des mollahs. Notre cher pays a quelques spécialités : les tapis, les marqueteries, le pétrole, le caviar, la gastronomie, la poésie… mais aussi nous avons les meilleurs traîtres à la partie. Celle-ci est certainement l’une des plus vilaines.


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Le régime était sorti d’affaire. Mais quelqu’un parmi la masse des Pasdaran en rupture a révélé le départ discret des Etats Arabes au moment de la prise de présidence par le régime ! La fuite a consterné les derniers amis du régime : ils ont été confrontés à une montagne de mensonges : non seulement le régime n’avait pas réussi à signer des contrats pour créer un nouveau front anti-sanction, mais encore il avait été rejeté par une majorité écrasante des membres du MNA et il pouvait aussi perdre des contrats existants ! Le régime allait connaître une semaine difficile, avec une nouvelle ruée vers le dollar et peut être de nouvelles ruptures. Le régime devait prendre des mesures de diversion et d’intimidation.

Washington que ne souhaite pas la fin du système islamique devait aussi reformater la pression sur le régime : il a repris la direction de la crise en revenant à la charge avec un nouveau rapport accablant de l’AIEA, mais sans annoncer de nouvelles sanctions et en affirmant son attachement au dialogue afin de le pousser à se montrer plus coopératif.

Le régime a alors ignoré ce dernier rapport de l’AIEA et ces menaces qui pouvaient aggraver la crise interne prévue pour samedi. Washington a relancé la menace par l’intermédiaire de la France demandant plus de sanctions après le nouveau rapport accablant de l’AIEA ! Pour calmer le jeu et placer le régime dans une meilleure perspective, les Britanniques, seuls véritables alliés du régime, ont annoncé par l’intermédiaire de Catherine Ashton de nouveaux dialogues programmés dans les prochains jours avec le négociateur nucléaire Jalili.

Ce dialogue fictif, mais possible avec Jalili, était une aubaine pour Rafsandjani, mais lui et son entourage ne peuvent pas accepter de dialogue en situation de faiblesse car les derniers compagnons du régime paniquent et songent à fuir de peur d’un deal défavorable à leur intérêt. Jalili et le clan Rafsandjani sont restés prudents, ils sont restés silencieux, en se disant qu’ils pourraient dialoguer sans en faire de publicité et annoncer les résultats en cas de succès.

Cette possibilité ne pouvait plaire à Ali Larijani car Jalili, membre du clan Rafsandjani doit se présenter contre lui dans les prochaines présidentielles. Jalili pouvait devenir un héros et lui barrer la route vers la présidence (qui donne doit à une fonction de négociateur). Larijani devait trouver un moyen pour empêcher tout dialogue pour éliminer toute possibilité pour Jalili de devenir un héros un grand adversaire imbattable.

Larijani devait aussi rester zen pour paraître fort face aux problèmes et il devait zapper le Sommet pour nier en même temps l’existence même des problèmes. Ali Larijani devait surtout éviter des choix confus susceptibles de remettre en cause sa gestion ou susceptible d’amplifier la crise attendue après l’échec phénoménal du Sommet des Non Aligné. Dans le doute, Larijani a choisi de faire le mort : laisser passer une journée pour voir comment va évoluer la situation.

Samedi 1er Septembre 2012 (11 Shahrivar 1391), a été une journée très calme et l’on n’entendait aucun des dirigeants ! Ils avaient disparu, les médias ont également oublié de d’évoquer les retombées inexistantes du Sommet et ont commencé à polémiquer à l’infini sur un détail totalement sans intérêt : la « censure d’un passage du discours de Morsi contre Assad », censure qui ne changeait rien au sens du discours !

Mais la crise était là car il y avait une rumeur d’ fulgurante du dollar vers 3000 Tomans soit une hausse de plus de 50% en demi-journée. La base avait été très affectée par l’échec de création un nouveau front anti-sanction, l’échec de l’instrumentalisation des Non Alignés, le boycott du régime par ces derniers, le risque de perte des contrats existants et l’arrivée de nouvelles sanctions !

Les dirigeants ne pouvaient pas rester cachés et les médias ne pouvaient pas continuer à polémiquer sur la censure de Morsi. Mais les dirigeants sont restés cachés et les médias ont continué à éviter les vrais sujets. Le régime était dépassé par l’ampleur de la panique.

Le régime qui ne dispose plus du soutien parmi les Pasdaran a dû se sentir en danger car sa seule idée a été de mettre l’accent sur sa capacité de répression en saluant par de nombreuses interventions « les policiers et les commandas qui avaient assurés la sécurité des 7000 invités des 120 pays présent à Téhéran pour le Sommet du MNA ». Mais on n’a guère vu de nombreux reportages à ce sujet.

En fait, le régime parle de ses capacités répressives à chaque fois qu’il se sent menacé, mais il ne montre pas les troupes car il n’en a plus. Ainsi, avant le Sommet quand il craignait un soulèvement en présence de Ban Ki-moon en Iran, le régime avait parlé de « 360 postes de contrôle routier et 850 équipes sécuritaires autonomes » . Cependant n’étant pas en mesure de les montrer, il avait dû utiliser des images d’archives d’un rassemblement non public de policiers sur une base près de Téhéran. Le nombre des agents présents étant réduit, il n’avait pas précisé le nombre d’agents mobilisés pour la sécurité du Sommet. Il avait seulement annoncé 360 postes de contrôle routier et 850 équipes sécuritaires autonomes en plus des gardes du corps pour insinuer un grand nombre de policiers.

Cette fois, le régime devait avoir encore plus peur car il a annoncé qu’il avait en fait mobilisé « 110,000 policiers ou commandos pour la sécurité des 7000 invités des 120 pays présent à Téhéran pour le Sommet du MNA ». Au passage, il insinuait que son Sommet n’avait pas été boycotté par 75% des membres du MNA !

Le régime a également précisé que ces 110,000 policiers notamment ceux des postes de contrôle routier avaient « arrêté plusieurs terroristes et confisqué 113 armes lourdes de guerre ». Mais encore une fois, nous n’avons pas vu ses féroces soldats de Mahdi !

En cette journée d’hommages à ses défenseurs, on n’a vu que deux petits reportages. Le premier a montré des vues de l’un des 350 postes de contrôle (logiquement) surarmés. Le ridicule ne tue pas car on n’y voit aucun agent armé, aucun bloc de béton, mais des moyens dignes d’une petite ville où doit passer le Tour de France !

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Le régime a également annoncé un rassemblement des officiers supérieurs de la police. Les images proviennent sans nul doute des archives car on ne retrouve pas les mêmes personnes au premier sur les deux principales photo de la salle.

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Toujours pour insinuer l’existence de troupes fidèles, le régime a annoncé l’assemblée annuelle des associations estudiantines islamiques (fournisseurs de nervis et de mouchards). Le régime évoqué l’existence de centaines d’associations estudiantines islamiques il y a un mois juste après la manifestation hostile de Neyshabur. On n’avait pas alors vu des centaines de jeunes intégristes, mais 200 à 250 nervis de plus de 35 ans et une petite trentaine de jeunes. Cette fois, avec un joli énoncé, sur le papier, le régime essayait de suggérer encore l’existence d’une formidable armée de partisans intégristes, mais les photos permettent de voir qu’il y avait là très peu de monde, la trentaine de jeunes dont il disposait il y a un mois.

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Par ailleurs, peu avant le Somment, le régime avait annoncé le démarrage de plusieurs Festivals artistiques islamiques placés sous le signe de la « Résistance à Israël ». Ces festivals devaient permettre une meilleure instrumentalisation du Sommet. Mais le Sommet a été un cauchemar, le régime a oublié ces festivals. Il y a repensé alors qu’il avait besoin d’insinuer l’existence de troupes fidèles : il a annoncé le lancement du « Festival International de Films de la Résistance islamique en présence de nombreux invités iraniens et étrangers ! »

Evidemment, encore de la propagande car les photos montrent une petite salle presque vide d’invités. Sur la 3e photo, les trois personnages au 1er rang sont les organisateurs. Celui à droite est Mohammad-Ali Ramin, l’initiateur de la Conférence « un monde sans le sionisme » : un personnage qui est censé être en prison. Récemment, après les agitations survenues au moment de pénurie de poulet, le régime avait parlé de son ouverture à un rapprochement avec Washington et pour montrer sa bonne foi, il avait annoncé l’arrestation de ce personnage. L’annonce était donc fausse.

Cependant le détail intéressant n’est sa présence, mais le fait que les rares gens présents ont désertés les premiers rangs pour ne pas être top en vue pas aux côtés du régime.

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En ce premier jour de la semaine, le régime a peiné à se montrer fort alors que ses derniers compagnons étaient en panique. Le régime devait revoir sa copie !

Dimanche 2 Septembre 2012 (12 Shahrivar 1391), le régime est resté sur sa position : il a continué à focaliser ses infos l’affaire totalement sans intérêt de sa (propre) « censure d’un passage du discours de Morsi contre Assad » ! Le Clan Rafsandjani a profité de l’occasion pour accuser le chef de la télévision d’Etat, le milicien Zarghami, un ex-du clan qui a rejoint Larijani : annonçant qu’il sur le point d’être destitué pour populariser cette idée afin de priver Larijani d’un important allié au sein du régime !

La partie adverse (Larijani) a critiqué les dépenses faramineuses pour la réception de plus 7000 invités venus de 120 pays » (alors que avec la participation de 34 Etats membres et des délégations réduites (vues sur ses propres images), le régime a reçu entre 200 à 450 personnes !

Le régime allait mal et les deux clans au pouvoir se battaient encore pour l’accès à la sortie de secours au lieu de s’unir. Le moment était idéal pour Washington d’encourager cette guerre qui désespère les derniers compagnons du régime (nervis, affairistes issus du pouvoir…). Washington a annoncé que « David Cohen, le secrétaire adjoint au Trésor américain dans le domaine de lutte contre le terrorisme partirait en tournée en Suisse et en Turquie pour mettre au point de nouvelles sanctions visant la Banque Centrale, le pétrole et pétrochimie iraniennes ». La Turquie est avec l’autorisation de Washington un fournisseur d’essence à l’Iran. Washington insinuait l’application rigoureuse de l’embargo qu’il a adopté depuis longtemps, pour mettre le régime devant un risque d’explosion afin de motiver Larijani d’accentuer ses efforts pour écarter les pions de Rafsandjani des postes de négociations.

Pour provoquer une meilleure guerre, Washington devait pousser Rafsandjani à négocier, c’est pourquoi il a précisé que le voyage de David Cohen en Suisse était destiné à sanctionner NICO, une compagnie pétrolière (semi-publique) offshore appartenant à Rafsandjani ! Ce dernier devait négocier pour sauver cette incroyable source de revenus et ses avoirs.

Les calculs de Washington étaient justes : Larijani a immédiatement reparlé du procès en cours (avec un délai de 20 jours) pour avertir Rafsandjani qu’il avait des dossiers sur lui pour qu’il ne commence pas les négociations. Par ailleurs, en tant chef du Parlement, Larijani a également supprimé le droit pour le Gouvernement (formé de pions de Rafsandjani) de « se servir librement dans la réserves de devises pour financer ses actions » afin que ces messieurs ne puissent pas vider la caisse pour se sauver avec leur fortune après leur deal avec Washington. Il a ainsi ôter tout intérêt à ce deal.

Le régime était plus divisé que jamais, l’attitude de Larijani laissait supposer qu’il tenait la fin pour imminente. La panique interne s’est amplifiée. Au bazar, le dollar a dépassé le seuil de 3000 Tomans, soit une hausse 70% en 24 heures ! De nouvelles rumeurs évoquaient un possible nouveau record à 6000 Tomans en très peu de temps ! Les gens du régime convertissaient leurs avoirs en dollars pour s’en fuir !

Bahmani, le patron de la banque Centrale du régime, a nié « la rumeur selon laquelle le dollar allait atteindre 3000 Tomans »… Mais le malheureux a aussi annoncé que cette situation ne pouvait pas durer et que « dans les prochains jours, on allait assister à une forte baisse ! ». C’était le mot de trop. Bahmani admettait la hausse à demi-mot en promettant des jours meilleurs. Or, au cours des derniers mois, à chaque hausse, Bahmani a dit les mêmes choses et a fait la même promesse sans pouvoir la tenir. Son intervention a de facto confirmé l’établissement du dollar à 3000 Tomans sur le marché libre.

Le régime allait droit dans le mur. La Chine qui avait créé un événement en annonçant la suspension de ses achats de barils dans une situation similaire, est allé un peu plus loin en annonçant qu’elle n’avait pas « assez d’argent pour pouvoir honorer son contrat 2,6 milliards d’euros signé en 2008 pour la construction d’une usine de gaz liquide en Iran ». Or, la Chine a la plus importante réserves de devises au monde.

Le choc a été terrible car ce contrat signé en 2008 était le plus grand contrat jamais signé par les mollahs, mais aussi leur fierté, la preuve qu’ils pouvaient trouver des partenaires pour tenir face à Washington … Le régime venait de prendre son joker économique chinois seulement 48 heures après un Sommet pendant lequel il devait sauver la situation par de grands contrats, mais où il n’a récolté que des échecs. La Chine mûrissait sans doute cette décision depuis longtemps, elle est passé à l’acte après l’échec du régime pendant le Sommet et les annonces de nouvelles sanctions énergétiques. Il était évident que d’autres alliés de poids allaient suivre l’exemple chinois !

Pour éviter une plus forte panique interne, le régime a minimisé l’importance de l’affaire en affirmant que la Chine avait « suspendu le contrat pour aller trouver des financements et qu’il lui accordait cette autorisation ! »

Pour rassurer ses partenaires intérieurs, le régime a également précisé que le Sommet du MNA était un succès total avec la participation de « 141 des 147 Etats membres », venus à Téhéran avec des « délégations énormes » (formées de diplomates et d’entrepreneurs), alors que le Mouvement compte 121 Etats membres et les délégation était réduite à leur strict minimum.

Mais le régime était conscient d’être désormais assis sur un baril de poudre. Il s’est mis à parler de sa soi-disant capacité de répression en reparlant de ses 110,000 policiers et de leurs exploits avant d’annoncer son intention de leur accorder une prime de 11 milliards de Tomans, soit une prime individuelle de 100,000 Tomans ou 66 dollars au taux officiel du dollar en Iran ! Il n’a choisi le chiffre par erreur : il entendait dire qu’il avait des policiers si fidèles qu’il n’avait pas besoin de payer plus, mais on n’a vu aucune cérémonie de remise de primes !

Le régime a remplacé ses 110,000 policiers fictifs par l’annonce d’un grand coup de filets contre la pègre de Mashad avec de pauvres junkies défoncés comme figurants !

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Le régime était en crise et réduit à faire des insinuations sur ses capacités répressives ou ses possibilités de contrats. Le régime devait ce chaos à l’annonce américaine ! Washington avait réussi son coup. Il devait porter une mini estocade contre le régime affaibli par ses divisions : il a insinué un possible recours aux armes via son fidèle Israël a exigeant l’« imposition d’une ligne rouge aux mollahs ! »

Logiquement, le régime devait plier. Rafsandjani, visé en plus à la portefeuille, ne devait pas tarder à se mettre à table ! Pour éviter que la base ne panique davantage, le régime devait l’intimider ou le rassurer qu’il ne pas plier. Mais il lui était difficile d’intimider les siens en l’absence de policiers à ses côtés ou même en l’absence d’images inédites de junkies arrêtés. en manque d’idées, après l’« assemblée annuelle des associations estudiantines islamiques », il a annoncé la « conférence annuelle des professeurs membres de la milice Bassidj ».

On peut parler d’une super double intox car le Bassidj fût la première milice à lâcher le régime. Par ailleurs, après la manifestation de Neyshabur, il avait appelé les « professeurs membres de la milice Bassidj » à se mobiliser en sa faveur, mais ces ex-nervis et combattants à la retraite n’avaient pas répondu à son appel car il ne les jamais ménagés. Cette fois, nous avons des photos d’archives car il n’y a aucune correspondance entre les photos !

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Le régime devait plutôt rassurer les siens qu’il n’allait pas passer un deal avec les Américains. Il devait tenir des propos très hostiles au dialogue, à l’entente, à Washington ou à Israël : il a mis les bouchées doubles en annonçant qu’il ne permettrait jamais aucune visite à Partchin (le site nucléaire actuellement au centre des accusations), il aussi annoncé qu’il avait « percé les secrets du drone américain capturé par ses soins » (avec l’aide des Britanniques) et « qu’il était parvenu à faire de grands progrès en équipant ses propres drones de missiles pour attaquer Israël ! »

Il y a un point très intéressant et important à signaler. Initialement, Washington avait toujours augmenté utilisé les sanctions pour augmenter les risques de pénuries et de révoltes pour intimider les mollahs, mais avec l’appréhension d’une vraie révolte susceptibles de balayer le régime islamique qu’il veut récupérer.

Ce risque d’un soulèvement anti-clérical l’a amené à modifier son approche, en annonçant des sanctions (sans les appliquer) augmentant ainsi la pression psychologique sur tous les composant du régime, pousser ses dirigeants à se battre et leurs collaborateurs à désespérer, afin de les pousser à rompre et d’isoler ainsi les dirigeants pour les obliger à plier… Washington a débarrassé le régime du risque de la confrontation avec le peuple. Cette confrontation a quand même eu lieu à Nayshabur, à Qom et à Téhéran.

Washington est alors devenu encore plus tactique avec comme exemples la prise d’otages des agents du régime en Syrie ou l’humiliation du régime pendant le Sommet du MNA. Mais en cessant d’exploiter la colère du peuple et en se focalisant sur une guerre psychologique contre les composants du régime, il s’est mis sur un terrain de propagande et de désinformation que le régime maîtrise, ce dernier n’a eu qu’à rassurer les siens avec véhémence pour calmer ou contenir leur panique !

Lundi 3 Septembre 2012 (13 Shahrivar 1391), le régime a profité de l’absence de réelles punitions (visant son point faible c’est-à-dire l’économie) en avançant ses pions sur le terrain qu’il estime comme son point fort pour rassurer les siens : la menace de fermeture d’Ormuz. Il a annoncé qu’il était parvenu à « copier et même dépasser le système anti-missile S-300 et qu’il allait dévoiler cette merveille nommé Bâvar 373 (croyance 373) » Il a précisé que les missiles de ce système seront déployés en priorité dans le sud du pays à proximité du détroit d’Ormuz sur la base Khatam ol Anbia (site sanctionné par Washington) à l’occasion de grandes manoeuvres d’ici un mois.

Le régime a ajouté que d’ailleurs désormais sa « puissance de feu est telle que, le jour même, il était parvenu à refouler par de simple avertissement deux avions de chasse américains alors qu’il faisait une petite manoeuvre préparatoire sur la base de Khatam ol Anbia à l’occasion de l’anniversaire de création de ce site et de la Journée iranienne de DCA ! »

Nous n’avions jamais entendu parler de cet anniversaire ou de la Journée de la DCA. Nous avons vérifié sur la calendrier officiel du régime, il n’existait aucune à la date de 14 Shahrivar. Le régime a tout simplement inventé cette journée pour évoquer une manoeuvre surprise et une action hostile contre Washington pour montrer sa puissance. Nous avons également cherché les images de cette manoeuvre car le régime n’a plus le soutien de ses officiers : ils boycottent les défilés. Sous le titre de « manoeuvres sur la base de Khatam ol Anbia », nous avons trouvé des images d’officiers assis dans une pièce pour rencontrer leurs homologues pakistanais, donc des images d’archives de rencontres interarmées… Après des insinuations sécuritaires et financières ont était dans les insinuations militaires !

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Le commandant de la base Khatam ol Anbia dans une maoeuvre très délicate de serrage de mains !


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Ces intox ne pouvaient pas rassurer les hommes d’affaires du régime, cela ne pouvait que leur donner l’envie de fuir encore plus vite.C’est pourquoi, le même jour, Nahavadian, homme de confiance de Larijani et président de la chambre iranienne de commerce, a invité les grands investisseurs issus du régime à un déjeuner de travail pour leur proposer des partenariats privilégiés afin d’acheter leur soutien et les retenir en Iran !Sur les 700 hommes d’affaires issus du régime seulement une trentaine ont accepté l’invitation et la tête de Nahavandian fait état de leur refus de se laisser berner par un régime économiquement épuisé qui depuis des mois ne parvient même plus à injecter un peu plus de dollars sur le marché pour calmer les paniques financières.

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Après cet échec, le régime a annoncé la tenue d’une grande conférence sur la résistance islamique. Encore une intox…

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Le régime avait une journée en or pour profiter des hésitations de Washington. Son manque de succès alors que Washington était aux abonnés absents a montré son manque total de possibilités. Avec l’insuccès de ses deux conférences islamique et le fiasco de l’offre formulée par sa chambre de commerce, il a réalisé qu’il n’avait pas convaincu les plus gros investisseurs du régime.

Pour Larijani, cela signifiait que les achats de dollars devaient se poursuivre, vidant les maigres réserves du régime et détruisant le moral déjà bien bas des troupes.

Larijani devait se préparer à d’éventuels problèmes de manque de liquidités, mais aussi à des agitations. Un site "Vert" proche de Rafsandjani a annoncé que « les dirigeants avaient été informés par plusieurs rapports que l’Etat manquait d’argent, que dans quelques mois, il ne pourrait plus payer les fonctionnaires et qu’il allait vers des émeutes de la faim. Ce site précisait que le dollar pourrait atteindre 6700 Tomans. » Le clan Rafsandjani cherchait à paniquer la base par tous les moyens pour occuper Larijani. .

Pour Larijani, cela signifiait que son rival Rafsandjani allait sans doute tenter de parler aux Américains pour obtenir une entente, un délai ou des garanties pour sa fuite. Larijani devait intimider les hommes d’affaires récalcitrant, ils devaient trouver des alliés pour les remplacer, il devait aussi attaquer Rafsandjani de la manière la plus forte pour qu’il arrête ses attaques et qu’il renoncer à ses négociations secrètes.

Mardi 4 Septembre 2012 (14 Shahrivar 1391), le régime a annoncé la pendaison de 8 hommes. Larijani rappelait ainsi qu’il avait la possibilité de tuer les gens qui lui posaient problème.

Le régime a également annoncé sa volonté de « créer 10,000 postes très bien rémunérés pour la gestion de sa présidence du Mouvement des Non alignés ». Il a ainsi joué comme Rafsandjani quand il avait remplacé les Pasdaran vétéran en rupture par des jeunes démunis, gagnant presque une décennie de délais. Mais l’annonce n’a pas provoqué d’enthousiasme car les gens connaissent mieux les mollahs.

Enfin, pour tétaniser Rafsandjani, le pouvoir judiciaire contrôlé par Larijani a accusé la Bank Parsian , la plus grande banque privée iranienne appartenant à Rafsandjani, de blanchiment d’argent, un délit puni par la saisie de tous les avoirs de l’accusé et par sa pendaison !

Le pouvoir judiciaire a aussi vivement critiqué l’inaction de la commission de la lutte contre le blanchiment d’argent qui est dirigée par Bahmani (le directeur de la BCI), Mostafa Pour-Mohammadi, un proche de Rafsandjani, chargé de lutte contre la corruption, et plusieurs ministres d’Ahmadinejad (donc des pions de Rafsandjani). Par ces critiques, Larijani a ouvert la voix à leur destitution et à la levée de tous les boucliers protégeant Rafsandjani !

Rafsandjani était bombardé de menaces très lourdes, la menace la plus grave était la destitution de Mostafa Pour-Mohammadi. Pour que le pouvoir judicaire ne puisse pas le destituer, il l’a chargé d’attaquer un de ses propres amis, un certain Jassebi, que Larijani avait déjà accusé de fraude pour l’écarter de la direction de la très lucrative l’université Azad appartenant à Rafsandjani pour nommer à sa place l’un des siens et ainsi avoir accès aux comptes de Rafsandjani. En faisant semblant de poursuivre un homme déjà poursuivi, le clan Rafsandjani espérait se montrer impliquer dans la lutte contre la corruption. Mais l’homme sacrifié par les sien pouvait mette à table, c’est pourquoi le simulateur Mostafa Pour-Mohammadi a dit qu’il s’intéressait à lui non pour des affaires financières, mais pour ses manquements aux règles religieuses !

On ne peut pas dire que Rafsandjani a pu trouver une parade aux menaces lourdes d’arrestation, de saisie et de pendaison en que Larijani a fait peser sur lui en l’accusant de Blanchiment d’argent par la Bank Parsian, mais aussi avec la possibilité de destituer les protecteurs pour l’accuser d’autre fraude et obtenir sa mise à mort.

Larijani avait marqué des points. Rafsandjani, qui n’avait pas de ripostes adéquates, devait détourner l’attention de l’opinion. Son pion Ahmadinejad a annoncé qu’il allait se rendre à la télévision pour répondre à toutes les questions que se pose les gens sur le sommet ou sur le dollar. Or, nous avons dit que la télévision est dirigée par Zarghami du clan Larijani. De fait, la télévision doit de facto servir Larijani. Mais officiellement elle est aussi tenue de servir le président. De fait, on peut dire que Rafsandjani a imposé son pion Ahmadinejad sur le terrain de l’adversaire, il a ainsi montré qu’il avait des moyens pour riposter par ses porte-parole. Il a aussi utilisé cette sortie médiatique attendue pour détourner l’attention de l’attaque humiliante qu’il subissait de la part de Larijani.

Larijani a vu cela comme une tentative d’éclipser son action hostile ou même de le diluer par un pernicieux appel au calme lancé par Ahmadinejad. Larijani a décidé de frapper encore : son frère Sadegh Larijani, chef du pouvoir judicaire, est allé à l’université pour rencontrer les étudiants afin d’exposer en long et en large ses actions pour lutter contre la corruption notamment celle des enfants de Rafsandjani pour avertir ce dernier qu’il avait beaucoup de cartes contre lui !

La journée avait commencé par un tir nourri de Larijani contre Rafsandjani. Ce dernier avait tenté une diversion. Larijani revenait à la charge. Les propos d’Ahmadinejad (la riposte de Rafsandjani) restaient à venir. La guerre entre Rafsandjani et Larijani avait atteint un seuil explosif : chacun oeuvrait pour éliminer l’autre afin de contrôler le régime à 100% et ne pas être oublié dans le marchandage final avant la chute.

Cela ne pouvait que paniquer davantage les derniers compagnons économiques, administratifs du régime. Washington a envoyé en Iran le fils d’un ex-protégé islamiste du régime, le jeune mollah irakien Seyd Amar Hakim, aujourd’hui un des alliés de Washington en Irak pour s’adresser à un autre interlocuteur de poids au sein du régime : les très grands ayatollahs, les sources d’imitation, religieux qui ont des pouvoirs très élevés, des intérêts politiques et économiques, mais aussi et surtout le devoir de veiller à la survie de l’Islam.

il faut savoir que ces grands ayatollahs (voués à la grandeur de l’islam intégriste) devaient succéder à Khomeiny. Mais ils ont été écartés par Rafsandjani et ses alliés comme Moussavi, Karroubi, Jannati… Les grands ayatollahs ont tenté de créer un contre pouvoir en se focalisant sur le devoir de conformité à l’Islam (le point faible des intrigues menées par Rafsandjani et ses complices). Washington venait s’adressait à des gens qui attendent le pouvoir depuis 33 ans, qui ont aussi vu l’islam perdre du terrain par la faute de ces dirigeants affairistes et corrompus, des gens sans doute effondrés par la guerre nuisible entre Rafsandjani et Larijani qui pourrait entraîner la fin du régime islamique. Washington venait vers de possibles partenaires en termes d’intérêts.

Il était clair que, via le jeune mollah chiite irakien qu’il a porté aux nues, Washington venait les inviter à intervenir dans leur commun intérêt : faire cesser la guerre interne et par la même occasion sauver l’Islam en acceptant le transfert des pouvoirs vers ses pions islamistes. il leur proposait en quelques sortes de devenir les parrains de la nouvelle république islamique que Washington souhaite avoir en Iran comme il a en imposé en Irak, en Afghanistan, en Egypte, en Tunisie et en Libye avec les autorités religieuses locales !

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Alors que le jeune mollah irakien rencontrait les grands laissés pour compte du régime, on a annonçait une réunion de l’Assemblée des Experts, organe politique qui réunit tous les ayatollahs politisés du régime comme Rafsandjani. Il était clair qu’il s’agissait d’un conseil de guerre pour savoir que faire en cas d’une décision positive des grands ayatollahs, décision qui reste néanmoins assez théorique avec la rupture des Pasdaran et leur boycott d régime et même de l’Islam et ses fêtes.

Les médias (contrôlés par les politicards du régime) n’ont pas trop évoqué la visite si importante de Hakim chez les grands ayatollahs et par ailleurs pour ne pas donner lieu à une nouvelle crise, ils ont affirmé que la réunion des Experts était une rencontre de routine alors qu’elle n’avait pas été annoncée.

Les visages des participants étaient tristes, les regards étaient brouillés. Le plus contrarié était Rafsandjani qui risquait de tout perdre et même se voir cloué au pilori avec les accusations proférées par son rival Larijani. Ces gens devaient trouver un moyen pour neutralisé une réponse positive des Grands Ayatollahs ou s’y opposer avec l’objectif de marchander des protections.

Mais cette réunion a révélée une autre fracture interne : il y avait beaucoup d’absents dont le chef des Experts, Mahdavi-Kani, qui est par ailleurs chef de la loge maçonnique du clergé chiite iranien et donc le représentant des intérêts britanniques. Ce dernier a prétexté un mal de genoux le clouant au lit pour ne pas assister à une réunion où in fine, on pouvait voter un accord avec Washington afin qu’aucune décision contraire aux intérêts britanniques ne puisse être prise.

On avait donc une seconde guerre interne entre les ayatollahs carriéristes et les grands ayatollahs. Parallèlement, on avait une 3e conflit entre les partisans d’un deal avec Washington et les partisans de la fidélité à Londres !

Parmi tous les participants, Sadegh Larijani était le seul à avoir un air amusé car il avait un joker dans sa poche : son beau-père le grand-ayatollah Vahid-Khorassani, un des décisionnaires, les Larijani exclus comme les autres des négociations, pouvaient néanmoins bénéficier de quelques droits dans le nouveau jeu qui se dessinait !

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Rafsandjani (à droite)


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Sadegh Larijani, le chef du Pouvoir Judiciaire (à droite d’Emami-Kashani))


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Mais l’ayatollah Mahdavi-Kani n’a pas eu à s’en faire. Rafsandjani et ses complices n’ont également pas eu le temps d’esquisser un mouvement d’allégeance aux grands ayatollahs car le grand-ayatollah Vahid-Khorassani le beau-père de Sadegh Larijani) n’a refoulé la main tendue par Washington en s’adressant sur un ton professoral à son jeune interlocuteur irakien pour affirmer que les grands-ayatollahs oeuvraient pour préserver la république islamique d’Iran et qu’il devait lui-aussi les aider car il est aujourd’hui au pouvoir grâce à eux.

C’est intéressant que la réponse négative privant les grands ayatollahs du pouvoir soit venue d’un des leurs qui a un poulain susceptible de devenir le patron du régime. Vahid-Khorassani n’a pas vraiment pensé à l’islam, mais à ses propres intérêts qui seront au top en cas d’un succès de Larijani. D’autres considérations comme son âge avancé et l’absence de risque de périr à cet âge sur une potence a sans doute aussi joué. L’envie de se venger de Rafsandjani et le voir dépouiller a dû également jouer un rôle.

Mais quoi qu’il en soit vraiment, cette réponse formellement stricte, l’attitude réservée de Rafsandjani ou l’hostilité franche des pro-britanniques ont révélé des rivalités insoupçonnables et démontré l’impossibilité d’une quelconque entente avec une partie de ce régime. Washington devait songer à une autre approche.

Dans la soirée, Ahmadinejad a parlé. Dans chaque phrase, il a lancé des pics contres les Larijani. Il a accusé Ali Larijani de perturber l’adoption d’un budget conforme aux attentes du peuple et lui a attribué les pénuries. Il a aussi accusé Sadegh Larijani d’avoir créé des problèmes aux grands entrepreneurs au prétexte d’une fraude peu importante, faisant fuir les capitaux ou provoquant des inquiétudes qui ajoutées à la guerre économiques de Washington ont poussé ces entrepreneurs à acheter massivement des dollars créant par leur panique un état de panique générale. il s’est également présenté comme une victime en raison da lutte contre la corruption insinuant que les Larijani étaient les complices des agents de la corruption.

En conclusion, il a présenté les Larijani comme une 5e colonne de l’ennemi ! Avec ces charges, ce porte-parole de Rafsandjani a dévoilé la campagne que sera sans doute menée contre le candidat Larijani pour l’empêcher de parvenir à présidence qui permet de s’asseoir à la table des négociations et d’obtenir des garanties de sécurité avant que n’arrive l’heure fatale du soulèvement populaire.

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Rafsandjani a démontré qu’il n’abandonnait pas la partie : n’ayant plus rien à perdre (accusé par les Larijani, écarté par Washington), il était encore plus décidé à se battre. il pouvait même entamer des négociations rapidement via Ahmadinejad lors de son voyage à New York pour doubler tout le monde.

Larijani devait bloquer ce dialogue, un responsable du régime a sorti un véritable Scud médiatique : il a annoncé qu’en 1996 (c-à-d sous Rafsandjani), le régime avait totalement désorganisé les forces américaines dans la région par l’attentat contre les dortoirs des militaires américains à Khobar !

Washington qui entend tout a ignoré cette reconnaissance d’un acte de terrorisme pour ne pas devoir adopter de nouvelles sanctions par peur de faire le régime islamiste qu’il a mis au pouvoir et veut récupérer. Il est alors devenu urgent de trouver un moyen pour faire cesser la guerre interne ou les rivalités qui l’avaient empêché, quelques heures plus tôt, de parvenir à un accord avec une partie du pouvoir.

Washington s’est rappelé que Larijani a travaillé en symbiose avec Rafsandjani quand ils ont été face à une menace fatale : en 2005, quand Washington avait annoncé le transfert du dossier nucléaire au Conseil de Sécurité, Larijani avait adopté la politique nucléaire de Rafsandjani. Puis en 2009, quand la rupture des Bassidjis avait fragilisé le régime, Larijani avait soutenu le projet Vert en apportant son soutien à Moussavi.

Pour unir les deux hommes (et tous les courants contraires), Washington devait mettre le régime tout entier en péril. Il devait agiter une menace potentiellement fatale !

Mercredi 5 Septembre 2012 (15 Shahrivar 1391)

Washington a cessé de s’opposer à l’action de Reza Pahlavi : ce dernier a pu enfin diffuser son appel à l’union nationale de toutes les forces hostiles au régime y compris les éléments issus du régime (qui sont des simulateurs) ou des islamo-BCBG de Washington. Certains ont critiqué cette ouverture, mais on peut parler d’un mal nécessaire.

De notre point de vue, la menace n’est pas la composition du groupe, mais le texte des croyance commune évoquant le respect sans faille de la déclaration universelle des droits de l’homme car ce texte (imposé par Washington) est loin d’être innocent : son article 18 s’oppose à la laïcité et d’autres articles remettent en cause la souveraineté nationale ou permettent le financement des mouvements politiques par des fonds étrangers, ce qui permettrait à Washington d’acheter des partis en Iran pour imposer ses choix dans ce pays.

Mais au delà de ces défauts corrigibles par le peuple, en unissant une large palette d’opposants (vrais ou faux), Reza Pahlavi a réussi un exploit. Il a mis tous les gens se prétendant comme opposant en demeure de choisir.

Immédiatement, le régime a annoncé de très grandes manoeuvres sécuritaires dans le pays pour insinuer l’existence de dizaines de milliers de troupes fidèles afin d’intimider le peuple et d’empêcher une action enthousiaste sous l’effet ravigorant de l’unification des forces extrémistes ou modérées de gauche et de droite…

Par ailleurs, tous les sites soi-disant démocrates liés au régime ont commencé à hurler contre Reza Pahlavi pour le qualifier de charlatan ou pour critiquer son programme alors qu’il n’y avait qu’un "appel" et non un programme. En fait, ils ont sans cesse évoqué le programme inexistant avant de rebondir sur l’absence de programment pour se dire choqué et décidé à combattre Reza Pahlavi.

Par ces annonces sécuritaires et ces critiques véhémente contre l’appel à l’unfication, le régime a montré qu’il avait eu peur.

Le régime a alors perdu un autre allié de poids : la Russie a annoncé que « pour des raisons écologiques, elle n’assurerait plus les cargos de la république islamique d’Iran »

L’annonce de l’unification de l’opposition par Reza Pahlavi a aussi frappé les derniers compagnons du régime qui déplorent la division entre leurs dirigeants.On était dans une situation de crise de confiance, mais en l’absence de chiffre on ne peut pas annoncer avec clarté s’il avait ou pas d’une nouvelles ruée vers le dollar. On peut cependant le supposer fortement car le régime a annoncé qu’il avait à ce jour, c’est-à-dire en 5,5 mois injecté 54 milliards de dollars sur le marché pour calmer les inquiétude sur ses réserves en devises !

Normalement, le régime sort une annonce apaisante avec une annonce intimidante. Cette fois, il a annoncé un « grand rassemblement de tous les membres des familles de ses policiers pour célébrer le Coran » : les femmes, les soeurs, les frères, les mères les pères, les tantes, les oncles, les cousins et les cousines, les enfants…. Cela insinuait l’existence d’une grande réserves de combattants dans l’âme. Voici le résultats : trente femmes voilées d’âge inconnu, des enfants qui s’ennuient et une vingtaine de policiers très mécontents d’être là !

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La base ne suivait plus !

Jeudi 6 Septembre 2012 (16 Shahrivar 1391) il y a sans doute un autre mouvement de panique et de ruée vers les boutiques d’alimentation car le prix des oeufs a augmenté de 50% !

Le régime a annoncé qu’il venait de recruter 12000 kamikazes pour le défendre ! il a aussi reçu Mahmoud al Azhar un des responsables du Hamas à Téhéran pour insinuer la capacité d’agiter la région.

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Le manque d’annonces ou d’actions nous a adonné l’impression que le régime avait des problèmes d’agitations internes qu’il nous cachait et avait aussi du mal à trouver des arguments pour calmer ces crises.

Vendredi 7 Septembre 2012 (17 Shahrivar 1391), le site de l’appel à l’union de Reza Pahlavi a démarré pour accueillir les signature de soutien ! Le régime a sans doute été confronté à une nouvelle panique très forte car il a enfin dû annoncer une nouvelle hausse du dollar. Mais fidèle à ses habitudes, il a évoqué des prix (de l’ordre de 2250 tomans) et des pourcentages de hausse tellement bas (env. 4%) qu’il ne devait même pas s’en offusquer. Cependant, les news évoquaient « une crise ». Mais la diffusion de vrais taux du dollar est depuis quelques mois passible de peines lourdes d’emprisonnement, c’est pourquoi même en cherchant beaucoup nous n’avons pas pu trouver les vrais chiffres qui avaient suscité le mot « crise ».

Ce vendredi était l’anniversaire du Vendredi Noir, date à la quelle selon les islamistes, les soldats du Shah ont pour la première fois ouvert le feu sur le peuple lors d’une manifestations pacifique. MAIS depuis plusieurs années, on sait que ce sont les COMBATTANTS DE YASSER ARAFATE (proches des pions islamistes de Washington) qui, habillés par de tenues imitant les tenues de militaires iraniennes, ont tirés sur les manifestants tuant 11 personnes pour provoquer une vague de haine contre le Shah et rebooster la révolution qui stagnait. A l’époque, leNouvel Obs (auj. au service des lobbyistes du régime) avait parlé d’un massacre de 100,000 personnes et continue encore à le dire et à nier la vérité alors que les mollahs eux mêmes n’osent plus organiser le moindre événement à propos de cette triste affaire.

Cette fois, après une semaine de crises internes, de ruptures de contrats et de menaces extérieures, ils ont tout simplement oublié cet anniversaire qui rappelle à chacun leur méchanceté sans borne. ils ont même disparu de l’actualité pour ne pas provoquer le peuple.

Samedi 8 Septembre 2012 (18 Shahrivar 1391), le régime a reconnu une nouvelle hausse de 11% pour le dollar ! La crise était là. Il devait soit sortir les Scud, soit rassurer les gens.

Washington avait vu juste en laissant le populaire Reza Pahlavi agir car face au risque d’un rassemblement en sa faveur en Iran, le régime a montré ses deux enfants terribles, Rafsandjani et Lariijani, en train de travailler à l’unisson et même de rire ensemble dans une rarissime pose amicale. Le régime a aussi montré Rafsandjani faire la risette à Sadegh Larijani qui l’accuse de fraude pour le faire pendre ! Le régime a reconnu la popularité justifiée de Reza Pahlavi. C’est presque un plébiscite pour Reza Pahlavi, mais un plébiscite inutile tant que Washington n’aidera pas le peuple et les opposants et ne cherchera qu’à les exploiter pour parvenir à amadouer ces barbus, rapaces, voleurs, corrompus, versatiles et méchants.

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[1Derniers participants au Sommet de Téhéran : Algérie, Arménie, Bénin, Corée Nord, Guinée, Lesotho, Mongolie, Népal, Nigeria, Oman, Pakistan, Russie, Soudan, Sri-Lanka, Syrie, Tanzanie, Tunisie, Zambie.