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Iran : Un processus incontrôlable de fuite en avant 07.07.2009 La république islamique donne l’image d’un régime très perturbé : elle doit cela à une suite effrénée de mensonges (fausses prétentions de fraude et fausses contestations) destinés à remettre en cause la légitimité du dernier président élu lui afin de bloquer légalement tout dialogue entre ce dernier et l’Occident. A présent, il est tous les jours obligé d’inventer de nouveaux mensonges pour ne pas perdre la face ou capituler. L’arrivée d’Obama a bouleversé tous les schémas connus ou prévus par les mollahs ! Il leur a proposé un invraisemblable apaisement contraire à leur vocation assumée d’agitateur régional défenseur de tous les ennemis d’Israël et des Etats-Unis. Dès lors la principale priorité du régime est devenue la recherche d’une solution pour rendre impossible cet apaisement. La première réaction du régime a été de multiplier les provocations nucléaires et de soi-disant exploits balistiques. Washington y a opposé la politique d’esquive. Le régime a aussi cherché à pousser l’Europe et plus particulièrement la France à doubler les Etats-Unis pour proposer une entente à l’Iran, mais cela n’a pas fonctionné. Au moment des élections présidentielles iraniennes, l’offre encombrante d’Obama a revitalisé la candidature d’Ahmadinejad, le président du refus, malgré le risque d’un renforcement des sanctions. Tardivement Téhéran a eu l’idée d’une solution miracle : une réélection écrasante et teintée de fraudes pour Ahmadinejad, une victoire qui serait contestée par son rival malheureux, Moussavi le soi-disant modéré. Téhéran espérait qu’Obama prendrait le parti du courant modéré du régime, ce qui aurait été synonyme d’une légitimation américaine du programme nucléaire de Moussavi, programme en tout point identique à celui d’Ahmadinejad. Mais Obama n’a pas pris parti. Téhéran a alors accéléré sa fuite en avant avec un schéma plus radical où Moussavi évoquait l’absence de toute légitimité d’Ahmadinejad, sous-entendant qu’il pouvait bloquer tout compromis cédé par ce dernier sous le poids des sanctions. Cela a été une erreur car Moussavi est devenu l’obstacle à une entente irano-américaine donc un ennemi. Panique à bord : Téhéran a changé le scénario pour le placer en victime d’une possible poursuite judicaire pour faire intervenir Obama au nom des droits de l’homme. Ce dernier n’a pas réagi, ce qui a donné lieu à la diffusion ce week-end d’une nouvelle rumeur liée à la sécurité des intérêts américains dans le Golfe Persique.
On l’a compris, Téhéran cherche à revoir à la baisse l’hostilité de Moussavi à un accord sur le nucléaire tout en faisant peur aux Etats-Unis pour les pousser à intervenir en faveur de Moussavi qui serait l’ami de la paix sur terre ! Ce n’est pas la première fois que Téhéran utilise cet argument des missiles russes visant les intérêts américains dans le Golfe Persique. La dernière fois en décembre 2007, il l’avait fait plus ouvertement via la presse iranienne, ce qui a été suivi par un démenti très ferme de la part de Moscou en moins de 24 heures. Cette fois, de peur de se fâcher avec son dernier grand allié, Téhéran a eu recours à une rumeur. Malgré un effort louable de ses relais de diffusion de rumeurs via le mass mailing, Obama n’a pas réagi à cette nouvelle anxiogène à la veille de son déplacement à Moscou. En l’absence d’un écho, Téhéran a donc laissé tomber cette option farfelue pour reprendre le schéma de base où désormais l’on parle d’une possible pendaison de Moussavi pour trahison ! C’est peu probable ; il est trop précieux pour le régime. Téhéran fera néanmoins tout, via des articles sur les malheurs de ses partisans ou compagnons, pour rendre l’hypothèse vraisemblable afin d’arracher le soutien d’Obama à son candidat miracle. Mais si cela échoue, il a déjà un plan de rechange : à défaut d’un soutien, l’affirmation de ce soutien ! Les collaborateurs de Moussavi (en fait de seconds couteaux sans vrai avenir politique [1]) seraient passés à l’aveu qu’ils travaillaient pour les Américains, prétexte à refuser le dialogue avec Obama. Cela n’a aucun sens et ne résout rien, mais le régime s’est engagé dans un processus de fuite en avant qui le dépasse : il ne peut pas arrêter de mentir, il perdrait la face.
| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-islamique |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes | | Mots Clefs | Mollahs & co : Mir-Hossein Moussavi |
[1] Les collaborateurs modérés de Moussavi ! |Les personnes soi-disant arrêtées que le régime veut élever au rang de héros de la démocratie sont :
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