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Iran : La semaine en images n°214
25.03.2012

Cette semaine, il y avait Norouz, le nouvel an iranien, fête païenne qui a été inventée il y a des millénaires par le Roi Jamshid pour plaire au peuple. Cette fête non-islamique considérée comme sacrée par le peuple a toujours dérangé les mollahs qui y ont vu l’affirmation d’une identité hostile remettant en cause leur légitimité.

Dans un contexte de contestation sourde par le boycott de toutes les manifestations politiques et religieuses par le peuple, les Pasdaran, le clergé et les Bazaris, cette date est une occasion pour les contestataires d’affirmer leur rupture et leur envie de changement. Ils devaient célébrer Norouz d’une manière très spectaculaire, c’est-à-dire publiquement et ostensiblement et ce d’une manière que le régime ne puisse l’occulter. Cela a eu lieu par l’invasion massive des mosquées avec les symboles de Norouz. Les images sont très intéressantes. Le régime a mis en place des diversions médiatiques pour détourner les attentions.

Cette affirmation du rejet du système islamique n’a pas seulement dérangé les mollahs, mais aussi les Américains qui, comme nous le rappelons souvent, ne veulent pas la fin du régime islamique mais le transfert des pouvoirs vers leurs pions islamistes : Washington a encore affirmé son ouverture au dialogue et à la réconciliation avec les mollahs dans son message pour le nouvel an.

Alors que la semaine dernière, l’Etat américain avait fait pression pour bloquer toutes relations bancaires avec Téhéran, il a autorisé certains de ses alliés comme le Japon ou l’Afrique du Sud de passer outre cette mesure. Selon Reuters, il a lui-même repris la livraison de céréales à l’Iran. Enfin, il a aussi affirmé que selon ses experts, le régime était loin de la bombe afin de pouvoir continuer ses efforts de réconciliation… On est ainsi passé d’un maximum de pressions à une pression très relative. L’Europe et Israël ont suivi son mot d’ordre. C’est évidemment bien rageant, mais cela veut dire que le peuple a réussi à mettre en péril le régime que Washington et ses alliés veulent préserver et contrôler. Voici les images qui montrent la fragilité du régime et ses dernières ressources (qui sont américaines) !



Derniers événements survenus en Iran | Il y a une semaine, dans le cadre des festivités de Norouz, le peuple iranien devait célébrer la Fête du Feu. Un an auparavant, les Pasdaran avaient rejoint l’opposition pendant une telle nuit. Le régime était clairement face à la menace d’un soulèvement. Washington qui entend utiliser l’islamisme pour prendre le contrôle de l’Asie Centrale a décidé de tout mettre en œuvre pour encourager les mollahs à transférer leurs pouvoirs à ses pions islamistes avant qu’il ne soit trop tard.

Pour cela, il n’a rien dit sur la contestation car l’opinion est en alerte sur ce sujet avec ce quif se passe en Syrie, il a insisté sur son ouverture au dialogue, mais il a également parlé de nouvelles sanctions plus lourdes. Le régime a profité du silence américain sur la contestation iranienne, mais il n’a pas donné de suite aux demandes américaines de négociations.

Vendredi 16 mars (26 Esfand 1390), Washington s’est énervé : il a encore réédité sa proposition de dialogue, mais il a aussi obtenu le blocage des transactions interbancaires entre ses alliés et l’Iran via le réseau européen SWIFT. Le régime des mollahs a été surpris par le blocage brutal de ses transactions bancaires internationales. Il ne s’y attendait pas. Les dirigeants réunis pour la traditionnelle Prière de Vendredi affichaient des mines bien soucieuses.

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Alors que l’on était un jour férié, les médias ont annoncé une forte hausse du dollar sur le marché noir. Visiblement les hommes d’affaires du régime avaient conclu que les chances de survie du régime étaient en chute libre avec cette nouvelle sanction.

Ce phénomène de ruées vers le dollar est ainsi devenu l’indicateur du malaise interne des collaborateurs du régime. L’année dernière, on a ainsi connu une nouvelle hausse du dollar sur le marché libre après chaque boycott d’une manifestation politique ou religieuse par les Pasdaran. Dans un premier temps, le régime avait tenté de limiter cette agitation en menaçant les cambistes et les acheteurs. En l’absence de résultats, il avait inventé un dossier de fraude bancaire et avait arrêté de nombreux acheteurs et promis de condamnations lourdes pour intimider tous ses collaborateurs agités. Mais, il n’avait pas mis ses menaces à exécutions car il a peur que ces gens rompent avec lui et provoquent sa chute.

Par la suite, le régime avait augmenté le taux du dollar à la Banque Centrale Iranienne (BCI) pour relativiser la hausse, mais cela avait fait flamber le marché. Il avait dû baisser ses taux. Il avait alors interdit toute vente à des prix libres chez les cambistes installés au Bazar. Les cambistes avaient cessé de vendre le dollar dans leur boutique pour basculer dans le marché noir. Le dollar est devenu incontrôlable car tout le monde pouvait en acheter autant qu’il en voulait sans justifier un motif officiel d’achat. Le régime a seulement pu limiter les dégâts en occultant les variations du prix de ce dollar déchaîné grâce à la fermeture de tous les sites et les blogs financiers.

Ces derniers temps, après des boycotts très emblématiques montrant le soutien des Pasdaran à un changement de régime, le régime était revenu à une politique de fermeté vis-à-vis de ses hommes d’affaires en commençant enfin le procès visant certains d’entre eux.

Samedi 17 mars (27 Esfand 1390), en réponse à la nouvelle flambée du dollar, le régime a annoncé la reprise du procès pour débattre de la possibilité d’une première condamnation à mort...

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Mais encore une fois, il n’y a pas eu de condamnation à mort ! Le régime a été vu comme un bluffeur. Il avait peur de frapper ses hommes d’affaires. Sa base ne pouvait que conclure à sa faiblesse (surtout avec l’indolence affichée par le principal accusé).

Dimanche 18 mars (28 Esfand 1390), avec le constat de la faiblesse du régime, la ruée vers le dollar a continué de plus belle sur le marché noir. Sous l’effet de la demande, le dollar a encore continué son ascension. On a aussi renoué avec la peur d’une pénurie de dollars qui a, à son tour, a amplifié la demande.

Le régime devait se montrer fort à la fois économiquement, mais aussi politiquement. Rafsandjani, qui dirige le Conseil de Discernement, véritable gouvernement du pays, a annoncé une possible retraite pour se consacrer à sa vie culturelle, laissant supposer l’arrivée d’une nouvelle équipe, mais l’info n’a pas provoqué de vague et n’a eu aucune suite dans la journée.

En fait, le régime sonde souvent le terrain par une annonce polémique pour connaître l’opportunité d’une décision politique. Dans ce cas-là, il n’y a eu aucune réaction car Rafsandjani est depuis longtemps sur une voie de garage : le Conseil de Discernement, véritable gouvernement du pays, est contrôlé par les frères Larijani. Le départ de Rafsandjani, qui est fini, ne peut signifier une nouvelle politique pour sauver le régime, pour une nouvelle politique, il faudrait la destitution des Larijani, et même cela sera sans effet car le peuple est uni contre le régime. En fait, en évoquant ce départ qui ne change rien, le régime a montré qu’il n’avait aucune réponse politique pour rassurer ses collaborateurs. Il a surtout démoralisé les siens.

Le régime a alors changé de registre : Ali Fallahian, ex-ministre des renseignements, recherché par Interpol pour avoir coordonné l’attentat anti-juifs d’Amia en Argentine, a promis des « frappes terroristes sur le détroit d’Ormuz pour riposter au blocage du SWIFT ». Or, la fermeture d’Ormuz ne peut qu’entraîner la chute du régime. Cela ne pouvait pas rassurer les hommes d’affaires agités. Les médias ont continué à signaler l’agitation du dollar, tout en occultant évidemment son prix, ce qui a laissé supposer une tempête sur ce marché. On a renoué avec la peur panique d’une pénurie. Le régime a cessé ses manœuvres politiciennes pour annoncer des réserves bancaires pleines. Il a aussi annoncé la « victoire des cambistes sur la BCI » et la « levée de l’interdiction de vente à taux libre » pour tenter de faire basculer les achats du marché noir vers le marché libre afin de contenir les transactions anonymes et illimitées pour contenir les prix.

En cette 2nde journée de crise, le régime a en fait été vaincu sur le terrain politique et a été contraint de s’adapter à la crise. Cela ne pouvait que réduire sa cote. Pour occulter ces difficultés avec ses collaborateurs, le régime a vite inventé de grosses querelles médiatiques entre le président, le Parlement, puis le président et ses propres ministres !

Lundi 19 mars (29 Esfand 1390), on était le dernier jour de l’année, à quelques heures du nouvel an. Selon la croyance populaire, tout iranien pense qu’il aura une année à l’image de sa fête du nouvel an, on doit donc privilégier la fête, la joie, les rencontres, les réconciliations et les signes de richesse. Selon la croyance populaire, on doit donc se vêtir avec des habits neufs et accueillir généreusement les invités. A ce moment, le peuple se fichait des querelles internes du régime, il ne pensait qu’à organiser dignement Norouz malgré les difficultés économiques dues aux sanctions.

Cette année, les Iraniens ont laissé tomber le Bazar et ont préféré acheter des produits soldés à la dernière minute sur des marchés sauvages dressés aux abords des Bazars. Ici on voit ce phénomène dans le quartier riche de Shémiran. On est très loin de l’opulence et du confort d’avant la révolution islamique. On n’ose imaginer le Norouz triste de nos compatriotes de la classe moyenne qui a été sacrifiée par la révolution de 1979. On peut en revanche comprendre leur envie de changement et d’un retour à l’ère Pahlavi qui fut sans doute la plus opulente qu’aient connu les gens modestes en Iran depuis des centaines d’années.

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Mardi 20 mars (1er Farvardin 1391), à 8 h 44 minutes, heure de Téhéran (6h14 heure de Paris & 1h11 heure de NY), par l’alignement des astres, la terre est entrée dans l’ère du printemps. On est entré dans Now Rouz qui signifie nouveau jour.

Le changement d’année peut arriver pendant la nuit, on passe alors la nuit en famille à lire des poèmes de Ferdowsi qui parlent de Jamshid, le fondateur de Norouz, on récite aussi les poèmes de Hafez le libertin tout en s’amusant un verre à la main autour d’une nappe portant 7 symboles de 7 anges veillant sur l’Iran éternel. Puis, le lendemain, au premier jour du printemps, on met des habits neufs pour aller saluer les anciens ou pour flâner et rencontrer des amis. Avec le changement prévu à une heure matinale, cette année, les gens ont dû faire la fête la veille avant de sortir dès le changement d’année pour aller à la rencontre des amis ou de leur famille.

Le régime devait aussi réunir les membres de sa famille dans les mosquées pour une prière collective, tradition inventée pour islamiser une fête qu’il n’a pas pu interdire. Le pari était difficile à tenir à l’heure où il a perdu presque tous les membres de sa famille avec la rupture des Bassidjis, des Pasdaran, des militaires, des Bazaris et même des mollahs de base.

D’après les images, les Iraniens, qui contestent le régime et l’islam depuis près d’un an en boycottant toutes les fêtes religieuses et les mosquées, ont pris une décision forte en débarquant massivement dans les mosquées pour y déployer leur Nappe de Norouz ! Les gens du régime ont cru voir débarquer des fans, ils se sont retrouvés avec l’invasion colorée de ceux qui les contestent ! Un véritable Sit-in contestataire car il n’existe pas d’images montrant ces gens réunis sous les signes non-islamiques de Norouz en train de prier Allah le grand ! Voici les images du surprenant Sit-in de Qom sur le parvis du Mausolée de l’innocente Fatemeh. Où l’on voit les employés du site s’embrasser pour Norouz loin des convenances de rigueur chez les mollahs du moins publiquement.

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On a vu le même phénomène à Shahr Rey sur le Mausolée de Shah Abdol Azim qui était resté désert pendant la nuit de la naissance de Mahomet.

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On a vu le même phénomène non islamique à Rasht sur les tombeaux du mausolée couvert d’Ashrafieh.

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Le régime a oublié de photographier les mosquées d’autres grandes villes iraniennes notamment Ispahan, Tabriz ou Kermânchâh, villes réputées comme étant très religieuses qui sont à présent en première ligne de contestation. Cela laisse supposer qu’elles étaient vides ou bien remplies d’individus non conformes à l’attente du régime et se réclamant de Norouz.

Le cas de Mashad nous intéressait d’avance car la ville est à la pointe de la contestation et le Guide devait y prononcer son discours de nouvel an dans la plus grande mosquée du gigantesque mausolée d’Imam Reza. Le peuple ne pouvait pas aller sur le site : pour rester cohérent, il devait boycotter ce site.

Tout semble indiquer que ce boycott a eu lieu car la première photo du site signée par l’agence de propagande islamique Mehr montrait des gens assis sagement par terre en train d’écouter le Guide sur des écrans géants, sous un ciel gris, alors qu’il faisait un temps frais mais très ensoleillé ce jour.

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Cette image était d’autant plus ridicule que les écrans sont bas et semblent avoir été ajoutés sur la photo par photomontage.

Quelques heures plus tard, le régime a corrigé le tir en publiant par l’intermédiaire du Club des Journalistes (Centre de Formation des journalistes), organe que nous estimions comme très honnête, 14 photos aériennes exclusives et 14 photos au sol montrant un mausolée noir du monde d’un bout à l’autre de ses 335000 m² au moment du changement d’année ! Voici un aperçu global des deux reportages, sur la série au sol, on voit aussi des corans, des gens en train de prier et un panneau indiquant que les gens devaient aller vers d’autres mosquées « car le mausolée était plein à ras bord. »

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Mais sur une autre série, nous avions vu que la moitié gauche de la salle où le Guide faisait son discours avait été occultée par une gigantesque bâche ce qui indiquait plutôt un malaise à remplir le site….

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… d’où les têtes d’enterrement des gros bonnets du régime conviés à cette fête de nouvel an !

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C’est pourquoi nous avons étudié avec minutie ce double reportage d’un site « rempli du monde pour écouter le Guide ». Nous avons détecté de nombreuses incohérences sur les images, mais aussi entre elles. Au final, il nous a semblé que ce double reportage tardif était un cocktail d’images d’archives ou de vues aériennes récentes trafiquées il y a des incohérences sur les images et aussi entre elles.

Le premier élément est qu’il y a des traces de la neige sur tous les toits, mais on n’en voit pas sur les mêmes toitures dans la série de photos de la foule prises au niveau du sol.

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Etant donné qu’il avait neigé 28 heures plus tôt et que par la suite, il a un temps gris et froid, les photos aériennes sont conforme à la réalité, mais le fait que le régime n’ait pas publié les gens que l’on voit sur ces photos récentes, remet en cause la réalité de la présence de la foule sur les images enneigées. Pour nous, le régime a ajouté les foules sur la base de photos prises le jour même. Il lui manquait des images au sol, il n’en trouvait pas avec un sol enneigé, d’où le retard dans la publication.

Il a trouvé la parade en limitant les images au sol à 4 photos : 3 d’entre elles montrent l’arcade que l’on voit ci-dessous et qui est un coin peu fréquenté du site.

Le régime devait trouver une autre photo d’un coin plus fréquenté du mausolée mais sans se mettre en danger au niveau des détails de l’image : il a choisi une photo sombre d’un des parvis les plus connus. Elle semble avoir été prise par un temps maussade ou en fin d’après-midi (alors qu’il faisait beau et que l’on était à 8h44 du matin).

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Parallèlement, le régime a multiplié les images choc comme la vue d’un coran au lieu d’un symbole de Norouz ou encore une photo montrant un panneau « invitant les gens d’aller se recueillir dans d’autres mosquées ». Mais il va sans dire qu’il n’existe aucune photo d’autres mosquées prises d’assaut par le « bon peuple musulman de Mashad ».

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Autre défaut visibles sur les premières images ci-dessous : dans la série aérienne, il y a un panneau suspendu sous une arche à droite de l’entrée centrale, mais sur la photo au sol, le même panneau est à gauche de l’entrée centrale.

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Autre défaut qui a failli nous échapper, sur la dernière photo de la série aérienne, on ne voit plus l’ombre des bâtiments sur la foule. De plus, les gens qui se trouvent en bas à droite sur un parvis vide sont plus petits que les gens dans la foule située en bas à gauche de la photo et situés relativement plus loin de la caméra. Dans la grande foule centrale, les gens placés loin sont plus grands que les gens proche de la caméra. Le régime a sans doute été pressé par le temps et a supposé que l’on ne vérifierait pas toutes les 28 photos de cette série publiées tardivement.

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Bref, le régime a largement triché à Mashad ! Dans l’ensemble, ces mensonges font état d’un boycott du site où parlait le Guide.

En résumé, peuple iranien a envahi les plus grandes mosquées du pays a imposé les signes de Norouz au régime dans d’impressionnants sit-in, mais il a boycotté le seul site où sa présence pouvait être interprétée comme un soutien au régime ou à l’islam qui l’a déçu.

Il est important de préciser que nous avions évoqué un projet de sit-in contestataire dans notre précédent numéro de la semaine en images. Mais pour des raisons techniques, nous n’avons pas pu diffuser le message avant Norouz, il a été diffusé après ces sit-in. Nous ne pouvons donc revendiquer l’action, mais nous nous félicitons d’être encore une fois au diapason avec nos compatriotes énervés de l’intérieur. Le choix naturel de sit-in par les Iraniens nous donne l’espoir que notre proposition puisse être entendue et appliquée pour virer ce régime infernal.

A Shiraz, les Iraniens sont allés plus loin en se réunissant à Hafezieh, sur le tombeau du poète anti-clérical et libertin, Hafez, pour entonner l’hymne national d’avant la révolution islamique, hymne interdit par le régime ! on a également assisté à la même manifestation sur le site de Persépolis.

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Le régime doit normalement censurer ce genre d’images qui montre l’absence de peur chez le peuple, mais il a laissé passer ces images pour focaliser l’attention sur ces faits hauts en couleurs afin que l’on ne puisse pas mémoriser sa grande défaite de la journée, le boycott du Guide à Mashad et l’invasion des mosquées par les symboles de Norouz. Les perses envahissant le territoire des envahisseurs arabo-musulmans.

Le régime a riposté à la contestation identitaire du peuple par un discours surprenant : via Nasser Makarem-Shirazi, un vieux mollah qui est une source d’imitation en chiisme, il a affirmé qu’il n’y avait « pas lieu d’attribuer Norouz à Jamshid, le roi légendaire d’Iran ». Cette fête était « un fait naturel remontant à plusieurs millions d’années et par ailleurs, elle avait été évoquée dans le Coran ! » En d’autres termes, les gens qui étaient venus dans les mosquées avec les symboles de Norouz n’avaient donc rien de contestataire, ils rendaient hommage au Coran et à l’islam !

Le régime ne pouvait pas réprimer un mouvement identitaire national, il a fait semblant qu’il n’avait pas eu lieu !

Mais si les mollahs ont choisi de se mentir pour occulter leur faiblesse, les Américains ont bien retenu une contestation riche en symboles qui ne convient pas à leur projet d’un Iran islamisé à leur service pour déstabiliser l’Asie Centrale chinoise. Dans les vœux américains, à l’occasion de Norouz, Obama n’a guère salué cette contestation identitaire anti-islamique du peuple. Dans ce discours, dès la troisième phrase, l’accent a été mis sur l’ouverture à une entente avec les mollahs, ennemi du peuple et de Norouz !

Mercredi 21 mars (2 Farvardin 1391), malgré son impuissance et sa fragilité, le régime n’a pas accepté la proposition d’apaisement Washington car tout réchauffement des relations l’obligerait à autoriser le retour en Iran des Américains et de leurs pions formés pour prendre le pouvoir de l’intérieur avec des révolutions de couleur. Le refus d’apaisement du régime a contrarié Washington et ses rêves de la destruction de la Chine : il a tenté d’engager Téhéran dans l’apaisement en annonçant via Haaretz l’accord de Téhéran pour une reprise des négociations à partir du 13 avril.

Washington a aussi évoqué « une certaine menace terroriste du régime via le Hezbollah à NY », il a aussi parlé de la « persécution des minorités » pour montrer qu’il avait des thèmes inédits (et moins grave que le menace nucléaire) pour enquiquiner les mollahs et augmenter un peu la pression à son encontre.

Jeudi 22 mars (3 Farvardin 1391), Téhéran n’a rien dit. Moscou a supposé qu’il était consentant : il a tremblé et a immédiatement retardé la livraison de la centrale civile de Bouchehr pour contrarier les mollahs qui avaient promis son lancement pour ce Norouz.

Pour faire diversion, le régime a immédiatement mis en scène de nouvelles querelles internes alors que les dirigeants sont censés être en vacances !

Toujours pour détourner l’attention, le régime a également incité ses reporters de parler des vacances. On a vu les site d’info se remplir de photos de vacances. Ces photos sont bien intéressantes car on n’y voit pas des foules immenses sur la mer Caspienne, ni d’interminables files d’attente devant les sites touristiques d’Ispahan et de Shiraz. Ainsi à Ispahan, on ne voit que des badauds ou des locaux en train de pique-niquer ou de faire du pédalo. A Shiraz, les jardins de Hafezieh et les autres sites du même genre n’ont pas pu faire le plein. On peut dire que les gens sont restés globalement chez eux.

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Le pire des cas est celui de Mashad : son camping vide fait état de la poursuite de la baisse du nombre des pèlerinages commencée en 2011.

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Les plus pauvres de cette ville très riche ont également le déplaisir de côtoyer quotidiennement les jeunes drogués de la ville, épaves qui leur rappellent l’absence d’engagement du régime pour cette ville. C’est pourquoi cette ville est devenue si rebelle.

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Vendredi 23 mars (4 Farvardin 1391), le régime devait organiser la 1ère prière de vendredi de la nouvelle année sur le terrain de foot de l’université de Téhéran qui tient lieu de salle de prière. Le régime devait réussir à mobiliser la foule des anonymes moyennant quelques dollars pour remplir toutes les allées du campus de badauds portants de symboles de Norouz et priant ardemment afin d’affirmer que la présence massive des Iraniens dans les mosquées au 1er jour de l’année était un acte islamique et n’avait rien de contestataire.

On n’a vu aucune photo de ce genre. Il est également devenu clair qu’il n’y avait pas d’Iraniens prêts à se vendre à ce régime. Mais la journée a été doublement contrariante pour le régime : des photos mal cadrées de l’agence Fars (contrôlée par les Pasdaran rebelles) ont révélé que la salle de Prière de Vendredi était elle-même presque vide ! Il y avait une soixantaine d’individus derrière les premières rangées de VIP du régime : une situation inconfortable qui a poussé les VIP à s’éclipser ! Il n’y a eu aucune photo les montrant. Bref c’était la Bérézina des mollahs !

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Il y a une semaine, le régime était déprimé, mais il alignait encore ses gros bonnets et quelques centaines de gros bras à la Prière de Vendredi. Leur disparition a préoccupé Washington qui a besoin d’une ceinture verte (front de pays islamistes au sud de l’Asie centrale) pour déstabiliser la Chine.

Samedi 24 mars (5 Farvardin 1391), l’Etat américain a évoqué sa conviction commune avec l’Europe et Israël que le régime n’avait pas la bombe, n’avait pas l’intention de s’en doter et n’avait pas la capacité de s’en doter avant plusieurs années, une manière de désactiver les pressions pour ne pas donner le coup de grâce au régime chancelant. L’Europe a suivi la tendance pour sauver ses contrats pétroliers. Israël a suivi car il a besoin des mollahs pour diviser la région et retarder une paix qui passe par la restitution de hauteurs de Golan et signifie la fin de la manne américaine qui porte à bout de bras une économie plutôt mal-en-point.

Washington n’a pas seulement ameuté l’Europe et Israël, il a également autorisé le Japon, l’Inde et l’Afrique du Sud à continuer à commercer avec les mollahs pour remplir leurs caisses vides de dollars. Selon l’agence britannique Reuters, Washington a lui-même pris part au sauvetage du régime en lui fournissant des céréales sans lesquels il risque la pénurie et des émeutes fatales. Washington n’a cependant pas annulé ses sanctions car il demeure attaché à son projet de ceinture verte au sud de l’Asie Centrale pour déstabiliser la Chine.

C’est un rude coup pour les Iraniens, mais c’est aussi une bonne chose qu’ils prennent conscience des réalités et ne comptent pas sur autrui. Ils devront se lever pour s’asseoir dans les rues et demander le soutien à un changement de régime pour mettre l’Occident dans l’embarras.

L’année s’annonce rude et pleine de frayeurs, mais les Iraniens ne sont pas les seuls à avoir peur : l’Occident a aussi peur de cette action car il ne peut pas leur refuser son aide. Le jeu reste donc encore très ouvert d’autant plus que le peuple est uni et le régime dispose à ce stade de très peu de soutien interne. Les forces du régime s’amenuisent de jour en jour. Ils ont très peu à demeurer aux côtés des dirigeants en première ligne comme pendant cette dernière Prière de Vendredi. Et ceux-là sont bien démoralisés et bien seuls.

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