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Iran : La semaine en images n°212
11.03.2012

En 2010, nous avons remarqué que les Pasdaran, les bassidjis, mais aussi les Bazaris, les mollahs de base et autres fonctionnaires du régime boycottaient les manifestations officielles de soutien au régime.

Il y a près d’un an, le 15 mars 2011, alors que le régime avait promis une répression exemplaire pour la Fête du Feu qui coïncidait avec l’anniversaire du très populaire Reza Shah, les Pasdaran et les bassidjis ont laissé le peuple se rassembler librement. Avec ce geste de désobéissance, il est devenu clair que les Pasdaran et les Bassidjis penchaient en faveur d’un changement de régime.

Les associés économiques du régime avaient alors conclu que le régime était fini : ils s’étaient mis à brader leurs biens et à acheter de l’or et des dollars pour quitter le régime afin de ne pas couler avec lui. Leur agitation avait démoralisé les autres collaborateurs du régime : le nombre de participants aux manifestations avait encore chuté.

Le régime avait tenté de d’arrêter cet effondrement en affirmant qu’il avait des partisans en province, il n’y est pas arrivé. Il a inventé une fausse affaire de fraude bancaire pour évoquer des condamnations très lourdes à l’encontre de ses associés dissidents, il a ainsi aggravé la situation. Dernièrement, il a encore tenté d’incruster son opposition officielle, le Mouvement Vert, dans la contestation pour la détourner de ses objectifs. Il a alors enregistré sa plus lourde défaite car personne n’a répondu à l’appel à manifester de cette entité pro-régime. L’absence de toute manifestation en sa faveur a même démontré que le régime finissant n’avait plus de partisans prêts à s’engager ouvertement en sa faveur.

La semaine dernière, le régime a reçu une autre gifle monumentale de la part de ces mêmes derniers collaborateurs car ils ne sont pas allés voter aux élections législatives. Sur la base de ses propres photos, nous avons constaté une participation de moins de 1500 personnes dans tout l’Iran. Le régime s’est senti bien isolé. À une semaine de la prochaine Fête du Feu qui sera aussi le 1er anniversaire de la désobéissance des forces de l’ordre, le régime était confronté à son extrême vulnérabilité.

Cette semaine, le régime devait évoquer une forte participation de ses partisans aux élections de la semaine dernière pour montrer qu’il était soutenu, mais à l’occasion de ses divers programmes, il a sans cesse été délaissé par ses derniers collaborateurs. Il a connu de grands moments de solitude, d’isolement et de vulnérabilité. Contrarié par ces revers : il a multiplié des gestes et des propos intimidants pour donner l’illusion du soutien. Voici le récit en images d’une semaine d’isolement et de propagandes.



La semaine dernière s’était achevée sur une claque géante : le boycott du régime par ses derniers collaborateurs : en dehors des caïds du régime qui ont des mandats de députés, on n’a vu aucun député aller voter ! Le régime ne pouvait pas utiliser des images d’archives en raison d’une météo inhabituelle. Le régime devait trouver un moyen pour tourner la page.

Samedi 03 Mars 2012 (13 Esfand 1390), la situation était urgente. Le Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (dont les membres à vie décident toutes les politiques du régime dans tous les domaines) s’est réuni en session extraordinaire. Les visages étaient tristes. Il semble que la première décision de ces vrais dirigeants du régime a été de nier le boycott par tous les moyens.

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Tout d’abord, on a été envahi de rumeurs évoquant les lieux de vote des divers députés. Le régime en a profité pour évoquer des coalitions informelles entre les plus durs et les Pasdaran pour noircir l’image les Pasdaran.

Puis l’opposition officielle a évoqué des poches de fidèles et même l’existence de pressions sur les électeurs niant de facto le boycott à 100%.

Le dispositif a été complété par trois annonces de trois officiels à propos du taux de participation. La première annonce a été faite par le vice-président du « QG des élections ». Le grand intérêt du reportage est le manque de reporters dans la salle. Le régime ne semble plus intéresser les jeunes journalistes. Le régime n’a publié aucune vue générale de la salle dépeuplée et s’est contenté de plans rapprochés.

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Le nombre des journalistes participants a été encore plus bas lors de la seconde annonce faite par le ministre de l’intérieur.

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La salle était presque vide lors de la troisième annonce rassurante à propos d’élections qui avaient été totalement boycottées.

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Perturbé par ce manque d’intérêt pour ses chiffres, le régime devait changer de communication pour faire focaliser les attentions sur ses élections. Il a d’abord parlé de la désactivation de deux bombes pendant les législatives et a commencé un ramdam médiatique sur le vote de Khatami. Le régime a aussi évoqué des violences post-électorales d’électeurs déçus par les résultats alors qu’il n’avait pas encore annoncé les résultats ! Les dirigeants du Conseil de discernement s’étaient mêlés les pinceaux !

Dimanche 04 Mars 2012 (14 Esfand 1390), le Conseil de Discernement a subi la conséquence de sa mauvaise gestion : il a dû annoncer des élections internes ce qui signifie un cadre légal inédit pour une purge de ses hauts dirigeants incapables et leur remplacement par de nouveaux éléments capables de sauver le régime et les intérêts de tous ses actionnaires réunis au sein de l’Assemblée des Experts.

Mais cette purge justifiée n’est cependant pas réalisable. Tout d’abord, il n’est pas possible de virer le dirigeant officiel du Conseil de Discernement à savoir Rafsandjani car il a conçu ce Conseil pour créer un réseau de dirigeants lui offrant une mainmise totale sur le régime : ce réseau le protège pour protéger ses propres intérêts.

Il n’est également pas envisageable de virer Larijani, actuel patron de facto du Conseil et rival de Rafsandjani au sein du Conseil, car il est le seul à tenir tête à ce dernier. Personne ne peut virer Larijani car Rafsandjani serait alors intouchable. Les deux hommes sont conscients de leur complémentarité, c’est pourquoi ils ont enfin pu échanger des mots aimables cette semaine. Il faudrait les virer en même temps, ce qui est proprement impossible pour tous ceux qui contestent leur gestion successive des affaires depuis des années.

Les 86 mollahs de l’Assemblée des Experts, que l’on peut qualifier d’actionnaires du secteur économique, n’ont pas la force de virer Rafsandjani et Larijani. Ces 86 mollahs affairistes se méfient les uns des autres et ne peuvent décider de privilégier un personnage fort proche de l’un d’entre eux.

C’est pourquoi il n’y a eu aucune suite à l’annonce des élections internes et inédites du Conseil de Discernement. La purge justifiée est restée en suspens, il n’y a aucune précision quant à sa date et quant à ses candidats. Cependant, si la Fête du Feu ébranlait le régime, il serait alors urgent d’agir, les actionnaires du régime oublieraient alors leurs méfiances pour trouver celui qui sera capable de les sauver. Ce qui en soit est une mission impossible et une source de fragilisation du pouvoir. En fait, le régime et ses collaborateurs ont pris conscience de l’absence d’option en cas d’agitation. Le régime a misé sur un alignement intimidant de ses derniers collaborateurs pour prévenir l’agitation qui va l’emporter. Les derniers collaborateurs ont compris que leurs dirigeants n’allaient accepter aucune purge contraire à leurs intérêts particuliers, mais qu’ils allaient seulement les sacrifier. Il est évident que les derniers collaborateurs du régime n’ont pas apprécié ce choix égoïste.

Ce même dimanche, le maire de Téhéran devait primer les citoyens les plus engagés, c’est-à-dire les miliciens les plus fidèles. Il n’a pas pu remplir la grande salle retenue pour l’occasion. Il a été obligé de remplir la salle avec près de 140 femmes ou enfants. Il y a une foule, mais pas des gens capables de défendre le régime en se battant dans les rues contre la masse des opposants pour retarder la chute et permettre aux dirigeants de prendre la fuite.

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Dans la soirée, le régime devait organiser la cérémonie de clôture du Festival du graphisme révolutionnaire islamique : des centaines de graphistes issus de la milice universitaire qui vont de pays en pays pour parler de leur soutien aux réformes et leur hostilité à une révolution étaient attendus pour être récompensés pour leurs efforts privant le peuple du soutien de l’opinion occidentale. Mais, les invités du régime ne sont pas venus !

Le régime a dû changer de programme et évoquer un hommage aux graphistes vétérans pour combler le vide avec des personnes âgées facilement intimidables. Il a encore rempli une salle, mais encore une fois, on les voit mal défendre le régime, pistolet à la main.

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Le front d’opposition interne s’était élargi. Ce front de ruptures internes avait initialement commencé par des grèves au Bazar de la part des marchands ou Bazaris qui avaient jadis aidé les mollahs et s’inquiétaient de leur refus de tout compromis avec l’Occident quelles que soient les sanctions pénalisant le Bazar, c’est à dire l’économie iranienne.

Les mollahs qui dès leur victoire sont eux-mêmes devenus des commerçants et n’ont plus besoin des Bazaris avaient puni les grèves en incendiant les sections facilement inflammables de textiles et du papier. Par la suite, quand les associés économiques des mollahs avaient commencé à s’agiter après la rupture des Pasdaran, le régime avait encore incendié le Bazar qui est et restera une cible facile pour mettre ses propres affairistes en garde sans entrer en conflit ouvert avec eux.

À l’heure où la fronde interne s’élargit et que tout remaniement interne semble impossible, à une semaine de la Fête du Feu qui pourrait consumer le régime, un incendie a détruit 24 principales boutiques et entrepôts de la section papier du Bazar le lundi 5 Mars 2012 (14 Esfand 1390) à 5h30 du matin.

Autopsie d’un crime | Le régime a rapidement attribué l’incendie à l’explosion d’un entrepôt de pétards situé dans le passage Solhi à proximité du passage Sohrabi où est vendu le papier.

On ne peut croire cette explication car le passage Solhi est lui-même un site de vente de papier, il n’est pas concevable qu’un marchand ait stocké des pétards sur ce site sensible. Toutefois, les pétards n’explosent pas sans qu’on ait allumé leur mèche sciemment ou par inadvertance, mais l’incendie a démarré à 5h30 du matin, heure où le Bazar est fermé et aucune personne pour provoquer l’explosion par une faute. Le chef de l’une des 4 compagnies de pompiers présentes sur place a d’ailleurs contredit le régime en parlant d’une multitude de foyers d’incendies.

Un autre élément qui laisse supposer qu’il s’agissait d’un incendie punitif organisé par le régime est l’absence de toute manifestation interne de marchands de papiers à l’encontre du commerçant fautif qui aurait provoqué cette catastrophe.

Le choix de l’heure très matinale de l’incendie peut être attribué à la volonté du régime d’éviter des morts et ce non par bonté d’âme, mais pour éviter de se trouver dans un tourbillon susceptible d’entraîner un soulèvement.

Mais selon les médias du régime, la puissance du feu a été terrible au point qu’un immeuble vétuste de l’intérieur du Bazar s’est effondré sur trois pompiers. Ces médias ont cependant annoncé leur sauvetage. Nous n’avons rien vu ou lu à propos de ces victimes sauvées des décombres. Comme dans d’autres cas d’incendie visant le Bazar, le régime a limité la diffusion de photos montrant l’incendie et s’est contenté de diffuser les photos des dégâts (l’effet qu’il recherchait).

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En cherchant avec une grande assiduité, nous avons fini par trouver les images de l’incendie.

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Le feu ne semble pas aussi puissant que décrit dans les dépêches du régime. Tout laisse supposer que l’on a laissé ce site brûler pour laisser des dégâts inoubliables d’où l’absence de reportage sur les pompiers qui ont failli y périr bêtement (à moins qu’ils aient été victimes de leur résistance à laisser le feu ravager ce site).

Par cet incendie visant des commerçants sans défense, le régime a démontré qu’il n’avait pas le moyen de frapper directement ses propres dissidents ou le peuple qui le conteste. Le recours à l’incendie a en fait souligné la vulnérabilité du régime islamique. Washington n’a pas aimé car il ne veut pas sa chute, mais uniquement le transfert de pouvoir vers ses pions pour disposer d’un allié islamiste agitateur à proximité de l’Asie Centrale russo-chinoise. Washington a décidé de soulager les sanctions du régime pour lui éviter la chute. L’Inde a annoncé qu’il détournerait des sanctions américaines en payant ses factures non pas en dollars mais en Roupie sans s’attirer les foudres de Washington.

Le régime a facilité la tâche de Washington en annulant la peine de mort qu’il avait auparavant annoncée à l’encontre d’un Iranien naturalisé américain et engagé dans les marines qui avait été arrêté en Iran pour espionnage.

Le régime n’a pas eu le temps de souffler car ce même mardi, il a été confronté à trois nouveaux boycotts internes de la part des gens de base : les députés qui avaient boycotté ses élections ne sont pas allés au Parlement pour la première session de cette assemblée après les élections. Le régime a masqué leur absence en censurant les vues d’ensemble de l’immense hémicycle de son assemblée.

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Les médias ont également parlé de la défaite de nombreux députés pour justifier leur absence au Parlement. Ce n’est pas logique ! un député battu n’a pas de raison de retrouver son siège !!!

Au même moment, un convoi de jeunes pèlerins universitaires devait quitter Téhéran pour un séjour religieux sur les sites de la guerre Iran-Irak. Il n’y a eu qu’une petite quarantaine de participants qui n’ont pas pu remplir un seul bus.

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Enfin, conformément à leur tradition préislamique, les Iraniens plantent généralement un arbre à la fin de l’hiver. Le régime s’était d’abord violemment opposé à cette tradition montrant l’attachement du peuple à son passé non islamique, mais depuis quelques années, il a lancé la semaine de plantation d’arbres pour s’approprier le geste et nier son caractère contestataire.

Ce lundi, cette Semaine de plantation devait démarrer par la plantation d’un arbre par le Guide. Selon le rituel, le Guide devait quitter sa demeure pour aller planter son arbre dans la nature en compagnie d’une imposante délégation. Ce lundi, la sortie n’a pas pu avoir lieu faute de participants. Le Guide isolé et esseulé a dû planter son petit arbre dans un lieu emmuré entouré d’un petit groupe de fidèles au visages inquiets.

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Les rumeurs vont vite en Iran. Le régime a tenté de nier l’isolement du Guide par une nouvelle annonce officielle du ministre d’intérieur sur la forte participation aux élections législatives.

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Mardi 06 Mars 2012 (15 Esfand 1390), à une semaine de la Fête du Feu, le régime était très boycotté par ses derniers collaborateurs.

Le centre de la propagande islamique dirigé par le mollah Khamoushi, patron de l’agence Mehr, a annoncé l’organisation d’une rencontre à haut niveau au sein du clergé pour rendre hommage aux plus grands prédicateurs du régime. De semblables rassemblements avaient déjà été boycottés par le clergé. Le régime a promis des bourses de 1,5 millions de dollars aux mollahs désireux de publier des livres de propagande islamique. Redoutant un échec malgré cette offre équivalent à 500 ans de salaire d’un fonctionnaire, le régime a choisi une petite salle pour ce rassemblement : il n’est pas arrivé à faire le plein.

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Le front des ruptures s’était élargi. Le régime a annoncé l’interdiction de vente et d’achats de buissons secs utilisés pour les feux de joie pendant la Fête du Feu pour empêcher des rassemblements qu’il ne saurait contrôler sans le soutien de ses collaborateurs.

Le même jour, le régime a répandu (via l’opposition officielle) des rumeurs de nouvelles pendaisons collectives pour intimider le peuple.

Les médias du régime ont également reparlé de la santé de Moussavi et Karroubi (chefs de l’opposition officielle) pour relancer médiatiquement le Mouvement Vert, le joker du régime pour infiltrer et dévoyer toute contestation.

L’Assemblée des experts s’est également réunie pendant deux jours. Mais l’assemblée ne s’est pas prononcée en faveur d’une purge au sein du premier cercle du pouvoir : au lieu de reconnaître l’état de crise, elle a félicité Ali Larijani (en sa qualité du président du Parlement) pour la réussite des élections législatives. Il n’y a eu aucune purge ! Les deux hommes visés par cette mesure, Rafsandjani et Larijani ont été consolidés à leur poste. Alors qu’ils se détestent, ils ont enfin pu se serrer les mains et échanger un franc sourire.

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A l’issue de cette première journée de rencontre entre les dirigeants politiques et économiques du pays et la poignée de main entre les deux hommes forts du Conseil de discernement, le régime s’est prononcé en faveur de l’ouverture d’un dialogue avec Washington à propos du site nucléaire de Parchin.

Auparavant, Washington avait demandé la visite de ce site qui n’existe plus pour mettre en place les conditions d’une sortie de crise afin de conclure un accord avec le régime avant qu’il ne chute. Le régime avait refusé la visite du site désactivé de Parchin car toute entente passe par une normalisation des relations avec les Américains et le retour en Iran des pions américains formés pour prendre le pouvoir de l’intérieur.

A l’heure où le régime est lâché par ses collaborateurs, l’ouverture au dialogue signifie qu’il est tenté par une entente salvatrice avec Washington. La formule sous certaines conditions signifie que les dirigeants cherchent à obtenir des garanties de sécurité pour eux-mêmes dans le système appelé à passer sous le contrôle américain. Pour les collaborateurs du régime, cela signifie le blanchiment des fautes de la caste dirigeante, le report des fautes de ses membres sur le dos des subalternes puisqu’il faut tout de même des coupables pour ces 30 ans de despotisme criminel. En d’autres termes à l’issue d’une série de boycotts bien inquiétants, à une semaine de la Fête du Feu qui peut se transformer en une révolution, le régime, lâché par les siens avait fait le choix de changer de bord laissant ses collaborateurs traîtres payer à sa place.

De précédentes annonces d’ouverture à un dialogue avec les Américains avaient provoqué de grandes vagues de panique au sein des associés du régime. Cette fois, on n’a rien vu car le régime a depuis longtemps bloqué les site d’informations financières, mais la diffusion de rumeurs étatiques sur la stabilité extraordinaire du dollar laisse supposer tout le contraire.

Mardi est le milieu de la semaine iranienne. Généralement, les décisions prises mardi sont des décisions importantes. Ce mardi, le régime acculé à la chute en raison de l’élargissement du front des ruptures internes a pris la décision majeure de lâcher ceux des siens qui ne pensent qu’à le quitter pour aller vers Washington. Comme par hasard, le même jour, selon l’AFP, le président américain Barack Obama a mis en garde les Américains contre des frappes militaires en Iran accusant ses adversaires républicains de parler à la légère…

Au cours des jours suivants, un responsable turc et le vice-président irakien, donc des alliés de Washington se sont rendus en Iran et n’ont rencontré que les frères Larijani qui détiennent actuellement les pouvoirs politiques au sein du régime.

Les collaborateurs de base qui se sentaient trahis par ses agissements de l’ombre ont vraisemblablement intensifié leurs achats de dollars pour le quitter le régime avant l’accord qui les sacrifiera. Ils ont ainsi accéléré la crise interne du régime.

La situation s’était aggravée en quelques heures. Avant que la Fête du Feu n’agite davantage la crise, le régime devait agir.

Mercredi 7 Mars 2012 (16 Esfand 1390), le chef de la police nationale a réuni l’ensemble de ses officiers fidèles pour annoncer une répression exemplaire et impitoyable pour tout rassemblement pendant la Fête du Feu, révélant ainsi que les rassemblements de la Fête du Feu étaient vus comme de véritables étincelles capables d’embraser la situation.

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Cette photo est impressionnante, mais il y a deux hics. Tout d’abord, il n’y avait là que 140 officiers ce qui est très peu pour contenir tout un pays.

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Par ailleurs, le chef de la police nationale n’a pas annoncé sa mesure de répression impitoyable pendant cette réunion. Les 140 derniers officiers fidèles avaient été réunis pour parler de leur rôle pour assurer la sécurité des routes pendant les vacances de Norouz. C’est par la suite lors d’une conférence de presse, seul face à quelques journalistes que le chef de la police du régime a annoncé l’interdiction formelle de rassemblements pendant la nuit du mardi 13 mars.

Le régime n’a pas osé promettre une répression exemplaire face à ses derniers officiers fidèles ! Il a ainsi laissé voir qu’il n’avait pas leur consentement, d’où la déprime du chef de la police tout au long de cette journée.

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Ce mercredi, le régime n’a pas montré sa force, mais sa peur de déplaire à ses derniers officiers fidèles. Cette attitude a provoqué d’autres ruptures notables.

Le Parlement est resté vide.

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Ali Larijani, le patron du régime, avait par ailleurs appelé les 1500 officiers supérieurs de l’armée qui suivent des formations au centre des études stratégiques de la défense à se réunir autour de lui. Moins de 60 officiers ont accepté, laissant Larijani sans voix.

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Ahmadinejad avait appelé les universitaires du régime à se rassembler autour de lui. Il y a très peu de personnes et en plus on voit par ailleurs de nombreux hauts responsables parmi les gens présents, ce qui baisse le nombre de vrais participants à ce show de solidarité.

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Le régime était de plus en plus seul alors qu’il va vers une situation explosive. Ayant perdu la face et la bataille des images, le régime a annoncé la création d’une police du net pour inciter les gens à s’autocensurer sur le net afin que leurs propos et son incapacité à les frapper ne puissent pas révéler plus encore sa faiblesse. Les médias ont parlé d’une fête chez le Guide pour le lancement de cette police virtuelle. Il n’existe aucune image de cette fête pour authentifier l’annonce.

Jeudi 8 Mars 2012 (17 Esfand 1390), dernier jour d’une semaine de revers,, comme le veut la tradition, les membres de l’Assemblée des Experts devaient rendre visite au Guide pour exposer les résultats de leurs discussions (c’est une formalité). Voici des images qui se passent de commentaires.

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Vendredi 9 Mars 2012 (18 Esfand 1390), dernier jour d’une semaine de revers, le régime a tenté d’intimider le peuple en gonflant cette annonce de police de surveillance des échanges virtuels. Il a aussi évoqué une prochaine pendaison collective dans le centre du pays. Elles ont eu lieu samedi. Par l’intermédiaire, de ses opposants officiels internes, le régime a étalé des détails sordides de ces exécutions par intimider davantage le peuple.

Samedi 10 Mars 2012 (18 Esfand 1390), après une semaine de revers, à deux jours de la Fête du Feu qu’il voit comme une véritable menace et une source de grande agitation chez ses derniers collaborateurs, le régime n’a annoncé aucune arrestation liée à la contestation qui s’approche, mais il a annoncé l’ouverture d’un nouveau procès contre ses associés « fraudeurs ».

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Le régime a décidé de frapper les moins dangereux. A deux jours d’une très grande menace, le régime a montré qu’il était incontestablement dans une phase de faiblesse, encore plus apeuré que ses victimes.