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Iran : Ebadi a oublié de parler de l’essentiel
15.02.2010

Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2003, qui est vue comme une bonne personne en Occident, est jugée par les Iraniens comme une lobbyiste du régime des mollahs. Au moment où le régime fait face à de graves problèmes économiques, elle a pris sa plume pour engager les grandes puissances à « adopter des sanctions diplomatiques mineures contre les mollahs pour éviter de nouvelles sanctions économiques », un comportement qui lui vaut en Iran le surnom de l’ayatollah Ebadi.



On entend rarement parler Shirin Ebadi alors que tous les jours il y a des violations des droits de l’homme en Iran de par des lois archaïques qui n’accordent aucun droit aux femmes et aux enfants et contraignent ces deux groupes à une soumission sexuelle dégradante. Un des points les plus choquants de ces lois est l’abaissement de l’âge de la majorité pour les filles à 9 ans, ce qui équivaut dans les faits à la dépénalisation de la pédophilie. Jamais personne n’a entendu Shirin Ebadi parler de ce sujet. Cela est d’autant plus surprenant qu’elle a reçu son Prix Nobel pour son combat en faveur des droits des enfants en Iran. D’emblée l’attribution du Prix était bizarre, mais les choses sont devenues plus claires quand elle a commencé à sillonner le monde avec un visa illimité accordé par les mollahs : dans ces conférences, elle défendait la révolution islamique, elle ne critiquait aucune loi et parlait de la nécessité d’une réforme à petit pas. C’était le discours politique du régime à l’époque. Quand est apparu Ahmadinejad, elle est devenue l’ambassadrice du droit à l’enrichissement. Quand Téhéran a exigé la fin des conditions préalables à tout dialogue pour obtenir une reconnaissance de facto de son droit à l’enrichissement : elle était encore présente et a interpellé Obama fraîchement élu à accepter la demande d’Ahmadinejad ! Mais quand, Obama a appelé Ahmadinejad à une négociation sans aucune condition préalable et que Téhéran a refusé car il n’y avait pas de liens entre la proposition et une reconnaissance du droit à l’enrichissement, Ebadi a changé de discours et s’est alignée sur le régime pour demander la levée des sanctions en préalable à tout dialogue. Elle a toujours été à la pointe des exigences politiques de Téhéran.

Cette approche n’a jamais choqué les Européens car ils apprécient que l’on ne parle pas des violations quotidiennes des droits de l’homme en Iran. Ils ont toujours tendu un micro complaisant à la mère Ebadi, car elle apaisait l’image sordide du régime et rendait possibles de bonnes relations avec les mollahs assis sur un océan de pétrole. Les Etats-Unis, qui ont besoin d’une entente stratégique avec les mollahs pour dominer la région, ont aussi accordé beaucoup de place à Ebadi car ses non-dits rendaient les mollahs politiquement corrects, aptes à une alliance (s’ils l’acceptaient sous le poids des sanctions).

Cette appréciation des Occidentaux a changé en juin 2009 quand Téhéran a inventé le Mouvement Vert, fausse révolution de couleur partisan de Khomeiny. Puisque le régime souhaitait obtenir un soutien officiel d’un Etat occidental pour légitimer le refus de réconciliation, Ebadi a été enrôlée pour exiger ce soutien (à Ban Ki-moon). Cela était mauvais pour les affaires. On a donc tendu moins de micros à Ebadi. Ses appels n’ont guère été relayés.

Or, on vient d’accorder beaucoup de médiatisation à son appel en faveur des sanctions politiques au lieu de sanctions économiques. Cela est dû au fait que la roue a tourné ! Washington a récemment constaté que le régime islamique qu’il veut comme allié est en difficulté, sa chute entraînerait la fin de l’islam au pouvoir en Iran, il lui faut éviter des sanctions économiques. Il a donc accordé un micro complaisant à la mère Ebadi. Le résultat est assez comique car de peur d’être privée de micros, Ebadi a utilisé le même discours pour exiger un soutien officiel au Mouvement Vert et la fin des sanctions économiques contre les mollahs ! Elle était tellement pressée qu’elle a oublié de critiquer la demande des mollahs de siéger au Conseil onusien des droits de l’homme ! Elle mérite vraiment son titre d’Ayatollah Ebadi.

Mais les Iraniens ne méritent pas ça. C’est pourquoi nous vous exhortons de ne pas encenser cette femme ou d’écrire à vos élus pour qu’ils cessent d’inviter cette porte-parole cynique du régime qui oublie de parler de l’essentiel : les vraies violations des droits des hommes, des femmes et des enfants iraniens (dans le pays ou en exil).


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Pour en savoir + sur Shirin Ebadi :
- Zahra Kazemi, violée et battue à mort
- (30 JUILLET 2005)

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