Accueil > Résultats de recherche - pahlavi
Résultats de la recherche « pahlavi » triés par

0 | ... | 120 | 130 | 140 | 150 | 160 | 170 | 180 | 190 | 200 | ... | 460

4 - 23.03.2006
La société de Hojjatieh Mahdavieh

Le nouveau président du régime des mollahs appartient à des cercles islamiques ultra intégristes. Le nom de Hojjatieh revient souvent. Un article écrit par un certain Abbas William (Bill) Samii prétend que le Chah était de mèche avec ces intégristes. Cette rumeur a été « copiée/collée » des centaines de fois sur Internet, mais elle est infondée voire à l’opposée de la réalité…


4 - 07.12.2009
Iran and the West : BBC’s false allegations

© IRAN-RESIST.ORG – Feb 2, 2009 | According to the French media, the documentary “Iran and the West ” that will be aired tonight on the French channel France 3 is a moment of truth and veracity. We watched it in its original version [1] on YouTube, and we think the contrary : All the facts are reversed, and the chronology shuffled to permit this manipulation in which the Islamic Revolution, Khomeini and even Ahmadinejad are given a new virginity !


4 - 28.09.2010
Iran : Le Bazar est en grève dans 5 grandes villes !

Depuis hier, les Bazars de plus de 8 villes d’Iran sont en grève. Alors que la nouvelle est en tête des unes de tous les sites d’infos en persan, on n’en voit trace dans les médias occidentaux. Les Etats Occidentaux qui cherchent une bonne entente avec ce régime censurent l’info comme au moment du soulèvement du peuple iranien durant l’été 2009.


4 - 13.01.2011
Iran : 1er Compte-rendu des pendaisons en 2011 (+28)

Paris bat la mesure avec Téhéran. Les mollahs annoncent l’arrestation ou la condamnation de gens comme Sotoudeh qui ne sont en rien des opposants, mais des islamistes purs et durs afin de laisser supposer que tout le monde est islamiste en Iran et Paris rend hommage à ces faux opposants et agents de propagande du régime ! Ainsi on nie l’existence même d’une vraie opposition et l’on évite la chute d’un régime qui vend le baril à 15 dollars.

Pendant ce temps, le régime des mollahs tue quotidiennement plus de 18 personnes. Il annonce certaines d’entre elles dans ses divers médias principalement pour intimider le peuple quand ce dernier se montre rétif à ses injonctions.

Par le passé, au moment de leurs annonces ou reprises par l’AFP, nous les répercutions, rongés par le regret de ne rien pouvoir faire pour mettre fin à cette situation. Au-delà de ce malaise, en acceptant le rythme banal imposé par le régime, un mort chasse l’autre : on oublie l’accumulation qui pétrifie de peur les Iraniens.

Pour vous permettre de mieux comprendre la situation, voici une nouvelle présentation : un compte-rendu groupé des annonces de pendaisons en rappelant le contexte politique du moment. Le décompte démarre à partir du 27 octobre 2010 au lendemain de notre dernier article sur les pendaisons en 2010. Le total officiel depuis le 1er janvier 2010 était alors de 249 exécutions.


4 - 25.07.2012
Iran : La semaine en images n°230

Rappel des faits (inédit) + la semaine dégulinguée | Il y a une semaine, le régime devait organiser l’anniversaire du Mahdi, le sauveur des chiites, il n’a même pas pu mobiliser 250 personnes dans l’ensemble du pays. Le régime a été boycotté par les centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, des dizaines de milliers de Bazaris et de mollahs de base ainsi que les membres de leur famille !

Ce n’est pas la première fois. Depuis 3 ans, ces actifs populaires du régime boycottent aussi bien les manifestations officielles politiques que religieuses, ils ont lâché le régime.

Il y a plusieurs raisons à cette rupture : le pays a reculé dans tous les domaines depuis la révolution surtout en économie et en industrie, on est passé des succès et du plein emploi à 60% de chômage, 96% de personne sous le seuil de pauvreté. Les études et les soins jadis gratuits et de bonne qualité sont devenus payants voire chers et de mauvaise qualité. Par ailleurs, les ayatollahs, alliés historiques de la Grande-Bretagne, ont permis à ce pays de retrouver sa mainmise sur le sous-sol iranien (or, cuivre, pétrole) en lui accordant des contrats d’exploitation de longue durée (qui hypothèquent les chances d’indépendance économique du pays pour longtemps).

De plus, tous les Iraniens savent que les ayatollahs (pro-britanniques) ont accédé au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington (notamment l’OMPI) à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers.

Washington cherchait à islamiser l’Iran pour en faire une base pour conquérir l’Asie Centrale avec l’Islam. Il pouvait ainsi dépasser la Grande-Bretagne, leader mondial d’exportation pétrolière depuis 1906. En prenant le pouvoir au détriment des islamistes américains, les mollahs ont agi pour leur propre compte, mais ont aussi aidé leurs protecteurs britanniques à garder le contrôle du marché pétrolier mondial.

Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur (via une révolution de couleur). L’intérêt des mollahs est de refuser tout apaisement avec Washington quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens. Les mollahs doivent aussi tout entreprendre pour faire reculer Washington et parvenir à un arrangement.

L’intérêt britannique est de préserver ce régime dans une ligne hostile aux Américains pour contrecarrer leurs projets régionaux. Les Britanniques doivent aider les mollahs à contrer les Américains. Mais ils doivent aussi surveiller les mollahs et les empêcher de parvenir à un arrangement qui les éliminerait du jeu. C’est ainsi qu’on les voit souvent fustiger les menaces terroriste, nucléaire ou balistiques des mollahs, mais il n’y a jamais eu une rupture des contrats pétroliers ou miniers en représailles car le but n’est pas de nuire aux intérêts britanniques, mais remonter l’opinion américaine contre l’apaisement avec les mollahs. De nombreux pays qui ont besoin d’un Iran anti-américain aident les mollahs à contrer les sanctions et aident Londres à maintenir leur image exécrable. Ainsi comme au début du XXe siècle, l’Iran est devenu la scène d’une guerre froide entre les grandes puissances qui ont des visées pétrolières et colonialistes. En somme, Il n’y a rien qui puisse être profitable au peuple avec ce régime au pouvoir d’où la rupture des subalternes issus du peuple comme les Pasdaran.

Dès les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants – la caste dirigeante réunie au sein du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime-, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais la caste dirigeante devait agir vite.

Rafsandjani, le directeur et fondateur du Conseil de Discernement de l’intérêt du régime (CDIR), a d’abord misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran. Ce manipulateur qui avait jadis mis en place le faux réformateur Khatami (pour amadouer Washington), puis mis en place Ahmadinejad pour jouer la menace après l’échec du faux apaisement de Khatami, a eu une nouvelle idée compliquée : une révolution de couleur sous le nom du Mouvement Vert (en référence à l’Islam) et dirigée par son ami Moussavi, un Khomeyniste pur, membre du CDIR pour donner une légitimité démocratique absolue au régime afin de contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions.

Tout était très bien pensé : les journalistes européens étaient invités pour raconter l’affaire. La BBC donnait le tempo avec les meilleurs reportages ! Mais le peuple autorisé a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main et des rumeurs anxiogènes de répression sanglantes rediffusées par la BBC ou la Voice of America. Les faux opposants verts sont restés silencieux avant de s’installer en Europe dont certains à Londres [2] ou en Europe pour simuler un soi-disant exil ! Washington a aussi inventé ses propres verts pour ne laisser aucune chance à une autre contre-révolution.

On a voulu enfermer le peuple iranien à double tour, mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, il a pu à nouveau manifester contre le régime en célébrant le 15 mars 2011 l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington gêné a parlé d’un soutien à l’islamiste Moussavi ! L’Europe, notamment la France, a fait de même. Mais il était clair que les Pasdaran et le peuple envisageaient une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Cette nouvelle vague de rupture a déstabilisé Rafsandjani au sein de la caste dirigeante. Il a dû céder sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani, nouveaux patrons de la caste dirigeante, devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou pour éliminer ses pions du jeu, notamment les ministres chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule option restante est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert rapide des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, cette guerre interne était une bénédiction, il devait exploiter la crise interne. Il a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et n’achètent que moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Les mollahs trop affaiblis par les précédentes sanctions ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. La base a compris que l’économie iranienne était à bout de souffle. Les dirigeants pouvaient céder. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre judiciaire contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Début juin, un mois avant les nouvelles sanctions, Washington a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourraient plus lui rendre ce service ! Les Indiens (alliés de Washington) qui achètent près de 20% des barils iraniens ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a de nouveau gagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait plier ou allait vers une pénurie immédiate suivie d’une explosion sociale. La panique a regagné ses derniers compagnons. La caste dirigeante devait montrer qu’elle a le moyen de résister à une contre-révolution. Son patron Ali Larijani a fait ouvertement appel aux Pasdaran en leur offrant le secteur bancaire du pays. Ils ont ignoré son invitation. Larijani était ridiculisé. Il pouvait sauter et se retrouver à la merci de Rafsandjani. Larijani aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois ! La Gaffe : dans sa panique, Ali Larijani a révélé la rupture assumée des Pasdaran. Cela a libéré les hésitants : le régime devait alors rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire, ces derniers l’ont boycotté. Au même moment, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile… Le régime esseulé et menacé se fissurait de toute part.

C’est dans ces terribles conditions que la semaine dernière, le dimanche 1er juillet, l’entrée en vigueur des sanctions a aggravé la panique. Le dollar et l’or sont montés en flèche ! La caste dirigeante devait se montrer forte pour se faire respecter ou pour rassurer ses derniers compagnons affolés. Elle a parlé de tirs de missiles et de fermeture du détroit d’Ormuz car sa seule issue est de faire reculer les Européens. La crise a redoublé car la même politique menée jadis par Rafsandjani contre les Américains avait permis à ces derniers d’adopter de nombreuses sanctions financières contre l’Iran.

A la fin de la semaine dernière, le régime devait organiser l’anniversaire de Mahdi et un nouveau boycott pouvait aggraver encore la crise. Le lundi 2 juillet, les Européens (engagés à contrecœur dans les sanctions) ont proposé de nouvelles négociations pour le mardi 3 juillet à Istanbul. Le régime (dirigé par les Larijani) a accepté tout en reprenant ses pressions sur le clan Rafsandjani qui contrôle des négociations afin qu’il ne profite pas de l’occasion pour des messes basses. L’acceptation du dialogue était un signe de faiblesse, la guerre interne évoquait l’approche de la fin. La base a davantage paniqué.

Le régime a de nouveau parlé de ses tirs de missiles pour calmer cette inquiétude qui peut aussi causer sa perte. Le jour même de la rencontre à Istanbul, les mollahs ont mis en avant leur soutien à Bachar Al Assad, ont tiré des missiles et annoncé le soutien de 30% de leurs députés à la fermeture d’Ormuz. Les Européens ont esquivé l’escalade en ignorant ces menaces. Les Américains ont puni les mollahs par de nouvelles sanctions, mais ils ont aussi souhaité que leur pion Kofi Annan se rende en Iran pour inviter les mollahs à jouer un rôle de modérateur en Syrie afin de neutraliser durablement toute nouvelle tentative d’escalade tactique de leur part et aussi les engager dans leur apaisement tactique (nécessaires pour revenir en Iran avec ses pions).

Bush (que tout le monde a oublié) avait déjà tenté l’apaisement en essayant d’impliquer les mollahs dans la solution de paix en Irak. Les mollahs avaient alors accepté avant de comprendre le piège. Puis Obama avait continué à son arrivée en essayant d’impliquer les mollahs (qui aidaient les Talibans) à faire partie de la solution de paix en Afghanistan. Les mollahs avaient alors tout tenté pour esquiver l’invitation. La demande était devenue pressante. Les mollahs avaient dû accepter à contrecœur avant de redoubler de provocations pour échapper de ce piège. Il était clair que le régime était condamné à multiplier les provocations pour sortir du piège. Ces compagnons étaient par avance déprimés. Les Britanniques ont alors volé à son secours via un site persanophone basé en Angleterre en faisant état d’un sondage évoquant l’hostilité de 82% des serviteurs du régime à la fermeture du détroit d’Ormuz pour rassurer ses derniers compagnons que le régime n’allait pas vers une radicalisation.

Les Britanniques espéraient aussi calmer le jeu avant que le boycott prévisible de l’anniversaire de Mahdi par des centaines de milliers de Pasdaran, de Bassidjis, de militaires, de Bazaris, de mollahs et leur famille ne provoque une nouvelle panique parmi les derniers compagnons du régime. Le boycott a été unanime : le régime n’a même pas pu rassembler 300 personnes dans tout le pays ! La panique apparue avant 1er juillet s’est amplifiée propulsant le dollar vers le haut.

Cette semaine, tout était à refaire. Le régime devait affirmer sa force du régime pour rassurer ses derniers compagnons qu’il peut les défendre face à une éventuelle émeute. Mais le dimanche 9 juillet, il y avait l’anniversaire de la fausse révolte estudiantine de 1998, une autre manipulation ratée de Rafsandjani. Le régime devait énerver les Iraniens pour les encourager à manifester afin que toute future contestation soit de facto reliée à ses opposants internes. Cette prise de risque était nécessaire mais pouvait à nouveau paniquer les siens.

Cette semaine, le régime devait éconduire Kofi Annan, l’émissaire d’apaisement et négociateur des Américains, afin que leurs compagnons ne soient pas convaincus d’un deal à haut niveau et ne les lâchent pas entraînant ainsi leur perte. Mais il devait éviter l’éconduire sans agressivité pour éviter de nouvelles punitions. Cependant contradictoirement, il devait aussi trouver le moyen de provoquer une escalade afin de faire capituler ses adversaires. Le régime avait un programme très contradictoire. Ses amis Anglais étaient à ses côtés, mais Washington le surveillait pour compliquer la situation. Le régime devait trouver des solutions inédites et des diversions inédites pour détourner ses derniers compagnons de ses échecs. Il pouvait facilement déraper et aggraver la crise. Il a tout essayé, mais tout a échoué, et la panique est devenue plus forte. Voici le récit et les images d’une semaine pleine de rebondissements et de catastrophes pour le régime épuisé des mollahs.


4 - 16.07.2012
Iran : La semaine en images n°229

Rappel de la situation | Le régime des mollahs est boycotté depuis près de 3 ans par les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base car ces actifs populaires du régime n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que leurs dirigeants. Ces derniers (appartenant à la ligne de Khomeiny) ont pris au pouvoir 1979 en aidant les pions islamistes de Washington à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers. Depuis, Washington tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de les forcer à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur. L’intérêt des « mollahs » est de refuser tout apaisement quelles que soient les sanctions qui pèsent sur les Iraniens d’où la rupture de leurs propres subalternes comme les Pasdaran.

Après les premiers signes de cette rupture, le régime (réduit à ses hauts dirigeants, ses hauts responsables, ses hommes d’affaires et ses hommes de main) était fragilisé, mais il n’était pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure cloisonnée comme un service secret, ses membres ne se connaissent pas et se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat immédiat, mais il devait prendre ses précautions. Le régime a misé sur la propagande pour nier la rupture des Pasdaran avant d’organiser sa propre révolution de couleur (le Mouvement Vert) pour donner une légitimité démocratique au refus d’apaisement et contraindre moralement Washington à cesser ses sanctions. Tout était très bien pensé, mais le peuple autorisé à manifester a dévié de la ligne pour scander des slogans hostiles au régime… On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à cette contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car Washington, hostile à la laïcité iranienne, et l’Europe (partenaire du régime) n’ont pas soutenu le peuple iranien. Ils ont plutôt laissé le régime rétablir l’ordre avec ses hommes de main avec des rumeurs anxiogènes faisant état d’une répression sanglante.

Mais grâce à la passivité complice des Pasdaran, le peuple a pu à nouveau contester le régime le 15 mars 2011 en célébrant l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour sa laïcisation du pays au siècle dernier. Washington a encore dénié tout soutien au peuple Iranien, mais l’attitude des Pasdaran a montré qu’ils étaient aux côtés du peuple et en faveur d’une contre-révolution laïque. Les hommes d’affaires du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Le régime a changé de directeur général : Rafsandjani a cédé sa place aux frères Larijani, mais en gardant quand même le pouvoir via son pion Ahmadinejad. Les Larijani devaient trouver des solutions pour la rupture des Pasdaran, pour la panique des hommes d’affaires et pour les sanctions. Mais ils ont continué les solutions utilisées par Rafsandjani, en revanche, ils ont utilisé leur contrôle sur le pouvoir judiciaire pour régler des comptes avec Rafsandjani ou éliminer ses pions du jeu, notamment ceux chargés du contrôle des négociations avec Washington à un moment où il est devenu évident que la seule solution est de marchander des garanties de sécurité en échange d’un transfert des pouvoirs vers les pions islamistes de Washington.

Pour Washington, le régime était fébrile et divisé. Washington a utilisé la menace de remaniement des notations AAA pour pousser les Européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. Ces derniers ont accepté car ils ont surtout des contrats d’exploitation, ils possèdent les barils produits en Iran et achètent moins de 10% des « barils iraniens ». Leur embargo n’allait donc pas bouleverser la situation du régime ou leurs propres avoirs en Iran. Pour Washington, le peu de pression en plus allait amplifier les pénuries existantes et secouer les mollahs. Washington restait dans son approche basique qui est d’affaiblir le régime sans le renverser.

Washington avait vu juste. Ils ont accepté la reprise du dialogue pour geler la menace de l’embargo du 1er juillet 2012. Rafsandjani dont les pions contrôlent les postes de négociations a proposé un marchandage car cela servait ses intérêts. Tous les responsables subalternes politiques ont rompu d’un coup avec le régime. La Chine a lâché le régime en diminuant ses investissements ! Tout allait mal, les Larijani étaient certains que la fin était proche, mais étant exclus des marchandages, ils se sont opposés à tout compromis tout en accentuant leur guerre contre les pions de Rafsandjani chargés des négociations pour les écarter et prendre leur place. Les deux parties sont entrées en guerre. Les pions tombaient sacrifiés par les gros bonnets. Les derniers collaborateurs du régime ont vu que leurs dirigeants voulaient négocier pour eux-mêmes. Ils ont aussi pris leur distance.

Washington a jugé le moment opportun pour secouer encore le régime : il a diffusé des rumeurs évoquant un embargo américain aérien et maritime, synonyme de pénuries lourdes et sous-entendant de forts risques d’émeutes ! Le régime était condamné. La Chine qui lui achète 35% de ses barils a annoncé l’arrêt de ses achats pétroliers dès le 1er juillet au prétexte que les Européens qui assuraient ses cargos ne pourront plus lui rendre ce service et elle ne peut pas prendre en charge l’acheminement de ses barils vers chez elle sans assurance ! Les Indiens (alliés de Washington) qui lui achètent près de 20% de ses barils ont dit la même chose. Le régime n’allait pas perdre 10% de ses revenus, mais 65% de ses revenus ! Le régime était abandonné par ses amis et menacé par des sanctions très dures : ses hommes d’affaires ont paniqué au-delà des limites : ils devaient convertir leurs biens en dollars ou en or, malgré les menaces, les achats n’ont pas cessé pendant le jour du repos hebdomadaire. Esseulé, le régime qui ne pouvait pas les menacer, devait les rassurer. Par tous les moyens, le régime devait faire revenir à lui une partie des Pasdaran.

Dans ces conditions, au début de la semaine dernière, le régime a parlé de la nécessité de laisser l’organisation des Pasdaran dominer le marché bancaire avant de lancer un appel au rassemblement des haut officiers des Pasdaran autour d’Ali Larijani pour la remise de prix aux Pasdaran écrivains. Les Pasdaran ont boycotté l’événement. Le régime aux abois a alors affirmé qu’il serait prêt à reprendre la rémunération des Pasdaran suspendue depuis plusieurs mois !

On a tout d’un coup réalisé que le régime avait coupé les vivres à ceux qui le boycottent pour les faire revenir, mais qu’il n’y parvenait pas malgré la difficulté de survivre en Iran même quand on a deux métiers ! Il était réduit à redire qu’il paierait ! C’était pire qu’un aveu d’échec !

Dans la foulée, le régime devait rassembler ses 7400 mollahs-juges pour la Semaine du Pouvoir Judiciaire : la mobilisation était inférieure à 30 individus. Le même jour, les habitants de la ville religieuse de Qom ont attaqué un groupe de miliciens chargés de faire respecter le port rigoureux du voile alors qu’ils avaient arrêté des filles mal voilées. La ville a échappé au contrôle du régime. Le lendemain, les dirigeants devaient se réunir pour une commémoration, mais personne n’a osé sortir ! La semaine dernière, le régime a réellement eu chaud.

Les Américains, qui souhaitent prendre le contrôle du régime islamique, n’ont guère répercuté ces mauvaises nouvelles afin que le peuple américain ne soutienne pas le peuple iranien. Les Européens qui restent les meilleurs partenaires du régime se sont également tus pour que les habitants de leur pays ne soutiennent pas le peuple iranien.

Cette semaine, les Européens devaient aussi appliquer leur embargo le 1er juillet ! Ils ont proposé de nouvelles négociations le 3 juillet pour montrer l’ouverture des mollahs à un compromis ou pour s’aligner sur Washington à un moment où tout est fichu. Les mollahs ont accepté la rencontre pour obtenir un gel de l’embargo, mais ils devaient refuser le compromis d’une part pour rassurer leurs derniers partisans et d’autre part pour marchander… Ce début de marchandage devait paniquer encore ses hommes d’affaires et encourager leur fuite. Le régime n’a guère parlé de ces négociations. Il s’est focalisé sur d’interminables tirs balistiques et des actions anti-américaines annoncés plus tôt pour nier sa volonté de marchander.

Le régime devait par ailleurs organiser l’anniversaire de Mahdi, l’imam caché, la clé de voûte du chiisme. Toutes les fêtes religieuses ont été boycottées depuis 3 ans, le régime s’attendait donc à un autre boycott. Celui-ci allait confirmer la fin de l’islam en Iran, démoraliser ses derniers compagnons politiques et encourager leur rupture. Le régime a tenté de dissimuler ce boycott sous un déluge de lumières des illuminations des rues pour Mahdi. Ce fut 7 jours de pénibles efforts souvent ratés et d’artifices de dernière minute pour donner l’illusion que le régime tenait encore debout. Les images de la semaine nous prouvent le contraire. Voici des images de 7 jours de solitude absolue du régime sur tous les fronts dans le désert des manœuvres, en politique et dans les mosquées : voici des images d’une fin de règne…


4 - 10.07.2012
Iran : La semaine en images n°228

Enfin des nouvelles explosives : intro+révélations… Le régime des mollahs est boycotté depuis près de 3 ans par les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base car ces actifs populaires du régime n’ont pas les mêmes intérêts vitaux que leurs dirigeants.

Les actuels dirigeants, les mollahs, ont pris au pouvoir 1979 en aidant les pions de Washington et ses alliés occidentaux à renverser le Shah, puis en éliminant ces derniers du jeu notamment par la diabolisation officielle de l’Amérique. Depuis, l’Etat américain tente d’affaiblir graduellement l’économie iranienne pour provoquer des pénuries et générer un risque de soulèvement afin de forcer les mollahs à adoucir leur position pour que ses pions puissent revenir en Iran et prendre le pouvoir de l’intérieur. Pour garder le pouvoir, les mollahs doivent refuser tout apaisement quelles que soient les sanctions et les menaces qui pèsent sur les Iraniens d’où la rupture des actifs issus du peuple, les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base…

Après les premiers signes de cette rupture, le régime était réduit à ses hauts dirigeants, donc affaibli, fragilisé, mais pas immédiatement menacé car les Pasdaran ont une structure partitionnée comme un service secret, les membres ne se connaissent pas, ils se méfient les uns des autres. Le régime était à l’abri d’un coup d’Etat. Mais la situation était cependant préoccupante car les Pasdaran rebelles pouvaient constituer des cellules actives par la suite. Rafsandjani, alors patron politique du régime, amateur de manipulations, a songé à organiser une fausse révolution de couleur, le Mouvement Vert, sous la direction de son ami ultra islamiste et très anti-américain Moussavi, par ailleurs un défenseur de l’actuel programme nucléaire du régime, pour donner une légitimité démocratique absolue au programme nucléaire et refus de dialogue et ainsi contraindre Washington à abandonner ses sanctions et ses efforts pour revenir en Iran. Ahmadinejad qui fait partie du clan Rafsandjani s’est montré particulièrement odieux pour permettre au régime de présenter Moussavi comme un modéré !

Tout était si bien pensé. Mais le peuple autorisé à manifester n’a pas soutenu Moussavi, il a plutôt scandé des slogans hostiles au régime. Les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base ne sont guère intervenus pour l’aider à se rétablir. On parlait alors d’un ralliement des Pasdaran à la contre-révolution, mais cela n’a pas eu lieu car la contre-révolution s’est essoufflée sans l’aide de Washington et ses Occidentaux qui ont plutôt laissé le régime réprimer le peuple grâce à ses agents des services secrets. Les Pasdaran ont néanmoins montré leur disponibilité d’aider la contre-révolution en laissant les Iraniens contester nuitamment le régime le 15 mars 2010 en célébrant l’anniversaire du Reza Shah Pahlavi (père du Shah), vénéré pour son patriotisme, sa modernisation et sa laïcisation du pays au siècle dernier. Encore une fois, les Occidentaux ont tourné le dos au peuple car la fin de ce régime faible et l’avènement d’un Iran fort n’est dans leur intérêt.

Cependant, le 15 mars 2010, il est devenu clair que les Pasdaran, les Bassidjis, les militaires, les Bazaris et les mollahs de base avaient totalement rompu avec le régime et étaient aux côtés du peuple et en faveur d’une contre-révolution. Les hommes d’affaires issus du régime ont paniqué car le peuple pouvait renverser le régime et les lyncher ou encore les dirigeants fragilisés pouvaient négocier une fuite sécurisée avec les Américains et les laisser seuls face au peuple. Ils ont commencé à brader leurs avoirs pour acheter de l’or et des dollars afin de quitter le pays au plus vite.

Rafsandjani qui n’arrivait pas trouver une réponse à cette crise aggravée a dû céder la direction générale du régime à ses ennemis Sadegh et Ali Larijani. Ces derniers (âgés alors de 48 et 52 ans et faisant figures de "jeunes dirigeants" du régime) devaient calmer les hommes d’affaires paniqués et trouver une solution pour les sanctions. Ils ont nié la rupture des Pasdaran, ils ont évoqué des soutiens populaires en province et ont encore proposé le Mouvement Vert comme un dernier recours. du Rafsandjani bis ! Ils n’apportaient rien de nouveau, mais ne revanche, ils ont essayé d’utiliser la direction du pouvoir judiciaire confié à Sadegh Larijani pour régler des comptes notamment avec Rafsandjani. Cette guerre interne et leur manque de solution ont amplifié la panique. Les Larijani ont finalement inventé des dossiers de fraudes pour intimider les hommes d’affaires remuants.

Pour Washington, le régime et tous ses dirigeants étaient en difficulté sur tous les plans. Washington a poussé ses alliés européens à annoncer un embargo sur l’achat du pétrole iranien à partir du 1er juillet 2012. En fait, les Européens n’achètent que peu de barils à l’Iran car ils ont surtout des contrats d’exploitation directe. Leur embargo allait donc réduire un peu les revenus du régime, amplifiant ainsi un peu les pénuries existantes et relavant un peu plus le risque de soulèvement. Cela devait suffire pour faire réfléchir les mollahs et les amener à plier et à négocier leur sortie contre des garanties pour eux-mêmes. Rafsandjani qui contrôle les 3 postes clefs permettant de voyager et négocier a très vite plaidé en faveur du dialogue pour permettre à ses pions négociateurs de commencer les marchandages, en espérant obtenir les meilleurs garanties en étant prioritaire. Mais les Larijani, exclus des négociations et incapables de les superviser s’y sont opposés, puis ils ont commencé à accuser les membres officiels du clan Rafsandjani de fraude et de détournement pour les écarter afin d’avoir eux-mêmes accès à ces postes pour assurer leurs propres intérêts ! Ces manoeuvres ont reçu le soutien tacite de tous les ayatollahs affairistes depuis longtemps écartés des meilleurs business par Rafsandjani !

Le régime est ainsi entré dans une guerre entre ses plus hauts responsables. Cette guerre pour des intérêts personnels des dirigeants a choqué les collaborateurs subalternes qui étaient sacrifiés. Presque tous ces responsables subalternes ont alors pris leur distance avec le régime ! Les dirigeants étaient seuls donc encore plus voués à l’échec : chaque clan a redoublé d’efforts pour garder ou prendre la direction des négociations qui peut lui donner la priorité pour marchander les meilleures garanties pour lui-même.

La semaine dernière, à la veille d’une grande rencontre internationale à Moscou, Larijani a rappelé qu’il avait nommé l’un des ennemis de Rafsandjani à la direction Tribunal Spécial du Clergé afin qu’il ne tente aucun marchandage.

Pour avoir les mains libres à Moscou, Rafsandjani a riposté en faisant publier des documents établissant la corruption de Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire. Les ayatollahs affairistes ont eu peur que l’on parle aussi de leurs cas. Ils ont reculé. Les Larijani ont également jugé plus raisonnable de reculer en annonçant la fin d’un des procès visant les pions de Rafsandjani. Ce dernier a envoyé ses négociateurs à Moscou en espérant arracher un accord et des garanties aux Américains. Les hommes d’affaires du régime, qui étaient sur le point d’être sacrifié, ont accéléré les achats d’or et de dollar, le marché intérieur s’est embrasé. Mais les Américains n’ont rien signé : conscients que le régime était très en crise, ils ont rappelé l’embargo européen en y ajoutant un embargo américain visant tous les transports aériens et maritimes vers l’Iran, pour passer de l’amplification partielle des pénuries existantes à une pénurie totale !

Rafsandjani avait mal estimé le jeu et avait aggravé la situation. Les associés économiques du régime ont davantage paniqué. Rafsandjani pouvait perdre le contrôle de la négociation, il a commencé à critiquer le principe même du dialogue pour empêcher quiconque d’accéder à ce poste. Larijani n’a pas alors proposé un autre type de dialogue dans le sens de l’intérêt général, il a encore privilégié ses propres intérêts en attaquant les ministres du clan Rafsandjani. Ces derniers ont riposté par de nouvelles révélations compromettantes pour Ali Larijani. Le régime était encore déchiré et divisé. Ses hommes d’affaires ont encore paniqué. Les achats de dollars ont même continué vendredi. Cette semaine, le régime devait rassurer ces gens.

Par ailleurs, cette semaine, les deux parties devaient se réunir le mardi 26 juin pour le rassemblement annuel qui lance la Semaine du Pouvoir Judiciaire. La date a été choisie en l’honneur du premier chef du pouvoir judiciaire du régime islamique, l’ayatollah Beheshti tué en juin 1981 par un attentat en compagnie de 70 autres des responsables du régime. En fait, Beheshti (qui était un mollah pro-américain) a été éliminé par Rafsandjani sur ordre de Khomeiny dans le cadre de l’élimination des pions de Washington. Cela a permis l’arrivée au pouvoir des actuels dirigeants. A cette date, les dirigeants ne parlent guère de Beheshti, mais se retrouvent pour savourer leur victoire et utilisent l’attentat pour se victimiser. Dans le contexte actuel, les deux clans en guerre devaient afficher leur unité, mais aussi leur capacité de répression pour mobiliser leurs derniers collaborateurs fidèles et faire peur à tous leurs adversaires (le peuple, les groupes en ruptures et les hommes d’affaires sur le départ).

Le régime devait donc d’une part se modérer (vis-à-vis de ses hommes d’affaires paniqués) et d’autre part, durcir le ton et montrer sa capacité répressive pour rebooster ses alliés tentés par la fuite et pour intimider ses opposants ! Le programme n’était pas évident. Le régime a fait des choix inefficaces qui ont aggravé la crise, il a tenté de durcir le ton : cela a amplifié la crise. En tenant de calmer la crise, le régime a révélé un terrible secret révélant la rupture définitive des Pasdaran. La crise a décuplé. Les images de la semaine montrent aussi que grand rassemblement annuel de la Semaine du Pouvoir Judiciaire n’a guère mobilisé. Voici le récit en images d’une nouvelle semaine d’erreurs, de revers et de désunion pour le régime finissant des mollahs.


4 - 20.12.2011
Iran : La semaine en images n°200

Depuis des mois, le régime des mollahs est confronté à un boycott permanent de ses manifestations officielles par un nombre écrasant des Pasdaran. Cela était apparu quand les dirigeants multipliaient les provocations militaires pour entraîner Washington dans une escalade afin qu’il recule par peur d’une fermeture du détroit d’Ormuz et abandonne ses sanctions.

Les Pasdaran qui connaissent l’état catastrophique de l’économie iranienne, notamment son manque de kérosène qui l’empêche de projeter une guerre, étaient alors dans un rôle modérateur. Par ailleurs, étant donné que Washington sanctionne les mollahs pour les forcer à se modérer et d’ouvrir la porte à ses pions islamistes pour aller vers un régime islamique pro-américain agissant dans le sens de ses intérêts régionaux, on pouvait imaginer que les Pasdaran oeuvraient pour Washington.

L’intention de ces Pasdaran s’est clarifiée le 15 mars 2011 quand ils ont refusé de réprimer une manifestation nocturne commémorant la fête anti-islamique du feu et la naissance de Reza Shah, le fondateur de la monarchie laïque et patriote des Pahlavi. Il est devenu clair qu’ils n’avaient pas agi pour modérer le régime afin de le sauver ou pour aider les islamistes bons teints made in Washington, mais qu’ils avaient en fait rompu avec le régime et avec la révolution islamique que le peuple iranien considère comme une erreur historique.

Au lendemain de cette nuit épique du 15 mars 2010, la bourse de Téhéran a chuté, mais en revanche l’or et le dollar sont montés en flèche. Les associés du régime avaient conclu que les jours du régime étaient comptés, ils se dépêchaient de bazarder leurs avoirs pour convertir leur fortune afin de pouvoir la sortir par virements ou dans leurs valises.

Le régime s’est alors retrouvé avec un autre front de scission interne. Il devait faire baisser les prix afin de dissimuler cette nouvelle agitation centrifuge. Il a augmenté les volumes d’or et de dollar vendus par la Banque Centrale aux agents de changes pour crever l’abcès de la demande. Mais d’autres boycotts très emblématiques ont rappelé le penchant des Pasdaran pour un changement de régime et ont provoqué de nouvelles ruées vers l’or et vers le dollar. Le régime a alors inventé une histoire de fraude bancaire pour menacer les acheteurs paniqués des pires punitions, mais ils n’ont pas reculé. Il y a renoncé. Il a été confronté à d’autres crises. Les hausses répétitives et spectaculaires de prix qui sont devenues les indicateurs de l’affaiblissement de la foi de ses associés en son avenir. Comme précédemment, le régime continuait d’intervenir ponctuellement, mais en retard : il a assisté à la diminution du nombre de ses partisans. Il a compris qu’il devait intervenir avant chaque boycott.

En octobre dernier, avant un important boycott, le régime a diminué les volumes habituels d’or et de dollar vendus aux agents de change pour endormir ces marchés. La pénurie a fait craindre une faillite de la Banque Centrale. Le régime a dû rétablir l’approvisionnement, mais les associés du régime ont préféré acheter par avance en bourse des pièces d’or livrables dans les prochains mois. Le niveau très élevé de la demande sur ce marché a provoqué une hausse des prix sur les pièces qui n’existent pas encore. La perspective de ces prix très élevés a incité les gens à accélérer leurs achats d’or et de dollar au Bazar. Les prix ont augmenté. Pris dans l’engrenage, le régime a monté ses taux pour limiter l’impact des hausses, mais il a ainsi encouragé les hausses, bref il a été dépassé dans sa première tentative de mesures préventives. Il devait revoir sa copie.

Il y a deux semaines, le régime s’attendait au boycott général des deuils chiites d’Achoura, un boycott qui révélait l’absence de toute base populaire capable de sauver le régime, il a levé les limites imposées aux hommes d’affaires pour l’achat des dollars officiel très bon marché à la Banque centrale pour vider le marché libre de ses plus gros clients. Dans le même genre, il avait aussi annoncé qu’il soldait des pièces d’or à la Banque Centrale à -20% du prix du marché libre. Et enfin, il avait fixé l’acompte garantissant l’achat de pièces d’or livrable en février au-dessus du plus haut tarif atteint par cette pièce car il ne veut aucun facteur aggravant le marché de l’or en ce mois où il doit y faire face à un boycott décisif de l’anniversaire révolution islamique.

La solde partielle du dollar a stoppé la progression du billet vert. L’extravagant acompte exigé pour l’achat de pièce en bourse a bloqué ce marché, mais le solde de pièces d’or n’a pas eu le succès escompté car l’offre quotidienne de la banque centrale se limite à cinq petites pièces d’un poids maximal de 200 gr. Il a alors parlé de soldes de lingots d’or de 1 à 12 kg à la Banque Kargoshaï sous-ensemble de la grande Banque Melli qui organise normalement ce genre de ventes. Le régime s’ouvrait les veines pour éviter la fièvre !

L’annonce de ces soldes suicidaires a entraîné les acheteurs devant la banque Kargoshaï et l’on n’a pas assisté à une crise le mercredi 7 et jeudi 8 décembre après le boycott massif et national d’Ashoura qui signifiait tout de même que le régime n’avait plus aucune base pour trouver des alliés de terrain.

Cette semaine, le régime n’avait plus aucune manifestation programmée donc aucun risque d’être boycotté et de connaître une nouvelle crise. Samedi, il a supprimé les soldes invraisemblables des lingots de 12 kilos qui nous semblait un suicide. Les associés du régime qui comptaient sur cette vente pour quitter le régime qui a perdu toute possibilité de se maintenir ont fusé vers la bourse : on a assisté à une vente massive d’actions des industries de base, l’argent a été investi dans le dollar et dans l’achat de pièces livrables dans les prochains mois notamment en février. Le régime était en crise. Le régime devait réagir. Il n’a pas été à la hauteur. Voici la somme de ses actions et de ses erreurs.


4 - 26.06.2009
Iran : Petit bêtisier des médias franco-canadiens

Tous les jours, les Iraniens descendent dans la rue pour crier leur hostilité au régime et tous les jours les médias occidentaux font de la résistance pour dissimuler cette mobilisation ou cherchent encore à l’attribuer à Moussavi. Petit bêtisier d’un véhément effort qui ne changera pas l’issue de l’affrontement.


4 - 15.05.2011
Iran : La semaine en images n°169

Il y a un mois, les Iraniens ont investi les rues pour chanter et danser toute la nuit à l’occasion d’un événement formellement interdit par le régime, la Fête du Feu qui coïncidait avec l’anniversaire de la naissance de Reza Shah, le fondateur de l’Iran laïque. Les Pasdaran ne sont pas intervenus pour disperser ces rassemblements doublement anti-régime. Deux mois auparavant, ces mêmes miliciens avaient boycotté l’anniversaire de la révolution islamique et la commémoration du retour de Khomeiny en Iran en 1979. Il était clair qu’ils affichaient silencieusement leur soutien aux adversaires du régime.

Cette union non déclarée des Pasdaran avec le peuple permettait d’espérer un changement. L’opposition officielle, le Mouvement Vert, conçue pour promouvoir des réformes au lieu d’un changement était dépassée. Le régime n’avait plus de joker. Les derniers partisans du régime ont paniqué. Ils ont aussi pris leurs distances en cessant de participer aux manifestations officielles et ils se sont également mis à vendre leurs biens pour acheter de l’or afin de préparer leur fuite.

Le régime était désorganisé. Pour rétablir l’ordre, il devait montrer qu’il avait le soutien des Pasdaran, mais il n’a pas réussi à organiser des manifestations en sa faveur (quel que soit le prétexte, la menace ou la récompense invoqués). Chaque effort raté mettait davantage en évidence la rupture des Pasdaran donc sa vulnérabilité. Le régime était en train d’encourager le peuple à voir les Pasdaran comme des alliés et d’envisager un soulèvement couronné de succès.

Pour éviter ce scénario, la semaine dernière, le régime a changé d’approche. Il a renoncé à soumettre les Pasdaran, à la place, il s’est mis à dénoncer l’unité des Pasdaran avec l’horrible Ahmadinejad contre le Guide pour insinuer une lutte interne pour le pouvoir (et non contre le régime islamique) afin que le peuple ne pas voie pas les Pasdaran comme des alliés et qu’en conséquence, il renonce à tout soulèvement.

Mais par chance pour nous, au moment du lancement du plan dissuasif, le régime devait organiser une grande manifestation officielle en hommage à un champion de la révolution islamique et les Pasdaran ont boycotté l’événement. La thèse qu’ils étaient contre le Guide mais pour le régime était fausse. Pour faire revivre son super plan anti-soulèvement, le régime annoncé que les Pasdaran allaient défier le Guide dans les rues en début de cette semaine, ce samedi.

Ce samedi, la manifestation en question n’a pas eu lieu faute de participants, une preuve que les derniers partisans du régime ne voulaient y prendre part (donc être vu dans les mises en scène du régime agonisant). Le régime a renoncé à son plan en faisant valoir une réconciliation entre Ahmadinejad et le Guide. Il a même diffusé la photo de leurs retrouvailles le dimanche. Mais quelques heures plus tard, le prince Reza Pahlavi publiait comme chaque mois le compte-rendu de ses échanges par courriels avec les Iraniens : il y était question de l’opportunité de commencer des grèves dans les industries et les services pour paralyser le régime.

Re-panique à bord ! Le régime devait trouver un moyen pour annuler discrètement la réconciliation afin de relancer la peur des Pasdaran pour immobiliser le peuple ou il devait trouver autre chose car il n’est pas aisé de se montrer discret et dans le même temps simuler une querelle. Le résultat est une semaine avec beaucoup de tergiversations et quelques cafouillages (même dans les photos), une nouvelle semaine de crise et d’erreurs pour le régime.




0 | ... | 120 | 130 | 140 | 150 | 160 | 170 | 180 | 190 | 200 | ... | 460