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La société de Hojjatieh Mahdavieh
23.03.2006

Le nouveau président du régime des mollahs appartient à des cercles islamiques ultra intégristes. Le nom de Hojjatieh revient souvent. Un article écrit par un certain Abbas William (Bill) Samii prétend que le Chah était de mèche avec ces intégristes. Cette rumeur a été « copiée/collée » des centaines de fois sur Internet, mais elle est infondée voire à l’opposée de la réalité…



Samii est également proche du Hoover Institut où sévit un autre intellectuel iranien du nom de Milani qui recommande actuellement aux Américains de se rapprocher uniquement des « dissidents du régime des mollahs » afin d’encourager l’émergence d’un islam modéré !

Dans l’œuvre de Bill Samii, il y a une constante volonté de salir la mémoire des Pahlavi surtout auprès des Américains afin de prévenir toute repentance vis-à-vis du soutien apporté par ces derniers à Khomeiny. Samii prétend d’ailleurs dans son article sur la Hojjatieh que c’est Khomeiny qui aurait fait interdire cette société, ce qui est une autre contre vérité, Khomeiny était lui-même lié de Hojjatieh.

L’objectif de Samii est de déformer les faits historiques dans le dessein de les rendre conformes aux objectifs diplomatiques de ses supérieurs. Il prétend que le Chah a favorisé l’action de la Hojjatieh de 1953 à 1963, alors que cette dernière a fomenté le coup avec Khomeiny en 63.

L’œuvre que Samii n’est pas inintéressante, mais parsemée d’inventions personnelles ou d’oublis volontaires. Son objectif, rappelons-le, est de prétendre que les Pahlavi ont par leurs actions contribué à la Révolution Islamique. Théorie qui tient à minimiser le rôle et le soutien de l’administration Carter dans le succès de l’entreprise révolutionnaire de Khomeiny. Sous couvert de recherches historiques, Samii réécrit l’histoire et la reproduction à l’infini de ses articles sur le net est devenu un sérieux obstacle pour élucider les raisons du succès de Khomeiny en Iran.

La reproduction à l’infini d’un article diffamatoire sur le net est évidemment nocive pour une compréhension objective de l’histoire. L’autre exemple était le mythe du nazisme des Pahlavi qui s’est effondré après les publications récentes sur le rôle du gouvernement du Chah dans le soutien apporté aux juifs alors qu’ils étaient persécutés en Europe sous le nazisme [1].

Hojjatieh Mahdavieh

La société de Hojjatieh Mahdavieh a été fondée par Mahmoud Halabi à Machhad en 1953 (sous Mossadegh qu’il soutenait contre le Chah) pour lutter spécifiquement contre le Bahaïsme. Hojjatieh a permis l'émergence de Khomeiny, mais ce dernier a voulu se substituer à elle. En 1963, cette société intégriste était au côté de Khomeiny quand ce dernier se révolta contre les réformes du Chah pour moderniser le pays. Khomeiny fut exilé et les dirigeants de Hojjatieh Mahdavieh ont été emprisonnés.La société est réapparue en 1978/79 avec la révolution islamique. Halabi, vieux compagnon de Khomeiny, a alors voté pour l’établissement du système de Velayat é Faqih (Tutelle du Guide Suprême : Khomeiny).

Cependant ses membres restaient discrets à propos de leur appartenance à cette société : les plus connus sont Ahmad Azari-Qomi, Ali-Akbar Parvaresh, Mohammad Reza Mahdavi-Kani (qui a validé le faux testament [2] qui nommait Khamenei comme remplaçant de Khomeiny), Abolqasem Khazali, et Ali Akbar Nateq-Nouri (qui a servi de faux challenger à Khatami en 1997 [3]).

La société Hojjatieh et ses membres ont toujours servi les intérêts du régime des mollahs. Cependant la doctrine de Hojjatieh a gêné Khomeiny qui les a été critiqués publiquement le 12 juillet 1983 et la société a alors pris la décision de se dissoudre volontairement.

On peut dire qu’elle a choisi de se mettre en veille en tant que cercle d’influence, mais ses membres sont restés actifs et proches du pouvoir. Initialement, la société prêchait aussi l’encouragement du vice pour accélérer la venue du 12e imam [4] (Mahdavieh, étym. Mahdi), mais il semble que son côté clandestin soit devenu un atout pour les mollahs qui comptent l’utiliser pour créer une ligne « ultra dure » et compléter le panel politique du régime qui disposera ainsi de toutes sortes de tendances « politiques ».

C’est pourquoi, les mollahs réaniment cette société Hojjatieh. S’il avérait nécessaire de terroriser la population, ils n’hésiteraient pas à agir. Les sanctions se rapprochent et les mollahs doivent montrer qu’ils sont toujours féroces. L’enjeu n’est pas le 12e Imam, mais la survie du régime des mollahs !

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| Mots Clefs | Institution : 12e Imam, Imam Caché ou Mahdi |

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[1La politique juive des Pahlavi Pour les juifs, il y a toujours eu 2 Iran(s) !.

[2À la mort de Khomeiny, les hauts responsables du régime se sont réunis pour décider de sa succession. Peu avant sa mort, Montazéri avait été écarté par Khomeiny, mais il restait le plus qualifié d’entre tous. Certains penchaient pour une solution différente et voulaient créer un Conseil (de trois ayatollahs) qui assumerait le rôle du Guide de la Révolution. Rafsandjani a falsifié avec l’aide d’Ahmad, le fils de Khomeiny, un testament dans lequel Khomeiny avait nommé comme son successeur Khamenei. La participation d’Ahmad a été décisive car ce dernier était le secrétaire particulier de Khomeiny. Khomeiny dictait ses ordres et Ahmad transcrivait : ainsi la totalité des documents attribués à Khomeiny vers la fin de sa vie avaient été rédigés de la main même de son fils Ahmad. Hojjat-ol-Eslam Rafsandjani (il n’est pas ayatollah) et Ahmad ont rédigé « le nouveau testament » au moment même où on s’acheminait vers la Création du « Conseil à trois ». Le texte stipulait que le fondateur de la République Islamique avait choisi Khamenei. Ce qui fit clore les débats et plaça un homme mou du giron de Rafsandjani à la fonction suprême de la république des mollahs.

[3Depuis les dernières élections présidentielles en Iran, les Européens ont appris que les candidats étaient présélectionnés pour répondre à des critères islamiques. La sélection permet de prédéterminer l’issue des élections. Ainsi en 1997, le pouvoir avait présélectionné Khatami, un mollah peu connu, souriant, porteur de promesses populaires et un deuxième candidat, Nateq-Nouri, membre de la société Hojjatieh et parmi les plus réactionnaires, provoquant du même coup un 21 avril en faveur du discours inédit et optimiste de Khatami Les Faits qui ont conduit à présélectionner Khatami : En 1997, Rafsandjani, alors président de la république islamique était sous mandat d’arrêt International suite à l’affaire de la Tuerie du MYKONOS en 1992 (du nom d’un Restaurant Berlinois). Le mandat d’arrêt international de l’Interpol empêchait ce dernier de voyager et de représenter convenablement le régime. L’affaire avait nuit « aux affaires ». Il ne fait aucun doute que l’approbation de la candidature de Khatami à la présidence n’avait pas été sans rapport avec les sanctions internationales contre Rafsandjani. L'étiquette politique du Khatami a redonné un éclat politiquement correcte à la république islamique et dès 1997, les affaires ont repris notamment avec le retour de Total-Elf-Fina en Iran.

[4Dans le chiisme, le retour du 12e Imam disparu en 873, sauvera le monde et marquera l’avènement de la justice sur terre. Auparavant ce dernier tuera tous les mécréants et les pêcheurs, jusqu’au dernier. Leur sang couvrira la surface de la terre et le Mahdi s’arrêtera quand les flots de sang lui arriveront «pile-poil» à la hauteur des genoux... (alors qu'il monte son cheval !) ... La référence à « l'Imam caché ou Mahdi  » fait florès dans les discours officiels de la révolution islamique. D’ailleurs, les partisans de Khomeiny scandaient en 1979 : «Dieu préserve Khomeiny, jusqu'à l'avénement de Mahdi !»