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Iran : Petraeus, roue de secours d’Obama !
12.01.2010

David Petraeus, le commandant de l’armée américaine en charge du Moyen-Orient, a affirmé dimanche sur CNN que son Etat major avait « envisagé plusieurs scénarii » dont des « bombardements des installations nucléaires iraniennes ». Mais Petraeus a précisé que la « crise nucléaire iranienne pouvait toujours être résolue par la voie diplomatique » car il restait « encore du temps avant qu’on n’atteigne un point critique ». Ces propos ont enflammé le web alors que Washington a toujours tenu ce discours de oui-mais.



Le discours guerrier de Petraeus détonne car on ne l’avait guère entendu depuis des mois. Depuis l’arrivée d’Obama, l’accent a été mis sur le dialogue et même la pause dans les sanctions malgré le refus de dialogue par Téhéran. Ce choix est dicté par une nécessité : pour dominer la Chine, Washington doit parvenir à une entente avec Téhéran, d’une part pour accéder à l’Asie Centrale qui fournit du gaz à la Chine et d’autre part pour contrôler les mollahs et s’en servir pour agiter les régions musulmanes de la Chine également riches en hydrocarbures.

Cette entente vitale pour le maintien de l’hégémonie américaine est en attente car les mollahs pensent qu’ils seront perdants dans le deal. Arrivés au pouvoir avec d’autres islamistes grâce aux Etats-Unis pour l’établissement une république islamique agitatrice pro-américaine en Asie Centrale, ils ont chassé les islamistes made in USA pour garder le pouvoir et en cas d’une entente, ils devraient ouvrir leurs élections à ceux-là au risque de perdre le monopole du pouvoir. Pour vaincre ces réticences, Washington les sanctionne, mais ne peut renforcer les sanctions de peur de les couler, ni les attaquer, d’autant plus qu’ils sont forts impopulaires et les Iraniens attendent quelque chose qui neutraliserait les Pasdaran. Bien qu’une frappe soit contraire à leurs intérêts, sous Bush, les Américains ont toujours fait état de leur volonté de frapper l’Iran et de préférence les casernes des Pasdaran.

Pour comprendre ces menaces, il faut les replacer dans leur contexte chronologique : elles ont été formulées après l’invasion controversée de l’Irak. En fait, Washington a proféré ces menaces non pas à l’attention des mollahs, mais à l’attention de ceux qui étaient opposés à l’invasion de l’Irak : les Etats qui étaient hostiles à l’expansion du domaine de l’influence des Etats-Unis dans les régions pétrolières. Ces menaces permanentes ont incité ces Etats, également partenaires de l’Iran, à demander le transfert du dossier nucléaire au Conseil de sécurité pour freiner la possibilité d’une intervention militaire. Au Conseil de Sécurité, ces Etats partenaires de l’Iran ont adopté à l’unanimité des déclarations faisant état de leurs inquiétudes à propos du programme nucléaire iranien et de la nécessité de sanctions (au lieu d’invasion). C’est exactement ce que voulait Washington : valider ses accusations de menaces nucléaires et aussi la nécessité de sanctions économiques. Après l’adoption de ces résolutions, il a enchaîné les trains de sanctions américaines et les Etats qui avaient validé la nécessité de sanctions ne pouvaient refuser de les appliquer.

Cette politique américaine de sanctions est aujourd’hui dans une impasse car les mollahs qui ont trop à perdre refusent de céder et plus de sanctions renverseraient ce régime conforme aux attentes régionales des Américains. Dans ces conditions, la menace de frappe remplace ces sanctions que Washington avait évoquées (même récemment) mais ne peut appliquer.
Encore une fois, l’interlocuteur de Washington n’est pas le régime des mollahs. Cette fois, l’interlocuteur est l’opinion américaine qui s’interroge sur la pertinence de la politique menée par Obama puisqu’elle ignore les dessous de cette politique. Petraeus, le militaire politicien, sert de roue de secours au Président : il rassure avec la promesse de plan d’attaque avant d’affirmer que « la crise nucléaire iranienne peut toujours être résolue par la voie diplomatique » (du président Obama).


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Pour en savoir + sur l’entente souhaitée par Washington :
- Iran : Obama va atteindre le seuil de l’absurdité
- (22 SEPTEMBRE 2009)

Pour en savoir + sur les sanctions en retard :
- Iran - sanctions : La soupe de la soupe d’Obama
- (29 OCTOBRE 2009)

La feuille de route 2010 pour éloigner les sanctions :
- Iran : Le chant lancinant d’Obama et les paillassons
- (9 DECEMBRE 2009)

| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |