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Iran - sanctions : La soupe de la soupe d’Obama
29.10.2009

Alors que Téhéran s’apprête à répondre négativement à la dernière offre d’apaisement de Washington, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a adopté mercredi un projet de loi permettant aux Etats-Unis de sanctionner les importations d’essence iranienne en cas d’échec de la diplomatie. La question est de savoir quand Washington estimera que la diplomatie a échoué.



Washington ne sait plus que faire face aux mollahs : il leur avait laissé comme dernier délai pour accepter l’apaisement la date du 24 septembre 2009. Vers le 10 septembre, Téhéran a accepté de reprendre le dialogue, mais en insistant pour qu’il ait lieu le 1er octobre, bien après la date limite fixée par les Américains. Du 14 septembre au 1er octobre, Téhéran a enchaîné toutes les provocations susceptibles de provoquer l’échec de la diplomatie allant jusqu’à revendiquer la construction d’un second centre d’enrichissement synonyme d’une augmentation de son stock d’uranium faiblement enrichi, la matière de départ pour des bombes nucléaires. Il a aussi tiré des missiles en insistant sur leur caractère balistique pour affirmer une capacité militaire. A chaque fois, Washington a esquivé car son objectif est avant tout une entente avec Téhéran.

A chaque provocation, Washington a répondu par une esquive car il a besoin de l’Iran, mais aussi des mollahs. L’Iran est un couloir d’accès vers l’Asie centrale, le réservoir de gaz de la Chine et de Gazprom et les mollahs sont les idoles des intégristes musulmans. Washington a besoin d’eux pour déstabiliser les régions pétrolifères et musulmanes de ses adversaires : le Caucase russe et la Xinjiang chinoise.

Téhéran n’est pas foncièrement opposé à cette entente, mais exige une contrepartie élevée : le droit de disposer de milices armées comme le Hamas et le Hezbollah au Moyen-Orient ce qui est foncièrement incompatible avec les objectifs américains. Il en résulte depuis des années une politique de sanctions combinée à des offres de reprises de négociations.

Le nucléaire n’est qu’un prétexte. Les délais sont donc illusoires. Ils changent en permanence : le 30 novembre 2005, le 29 mars 2006, le 31 juillet 2006, le 31 août 2006, fin septembre 2006, le 23 décembre 2006, le 24 mars 2007, le 24 mai 2007, le 3 mars 2008, le 5 août 2008, le 28 septembre 2008, le 24 septembre 2009, le 1er octobre 2009, le 19 octobre 2009, le 23 octobre 2009 à 19h, le 23 octobre 2009 à minuit. A chaque fois, les mollahs ne sont pas au rendez-vous. A présent, on avance la date de 31 décembre 2009 !

En attendant 2010, on lance des avertissements comme ce projet de sanctions sur les carburants qui traînasse à la Chambre des représentants depuis avril 2009 ! Hier, il a été adopté par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine alors qu’il avait déjà été adopté début octobre par la Chambre des représentants ! Pour devenir effectif, il lui faudra être adopté par le Sénat et encore il devrait être accepté par le Président qui serait réticent !

Comme disait feu Groucho Marx (qui aurait été un bon président des Etats-Unis) en parlant de la cuisine de madame sa mère : « le lundi, c’était de la soupe de canard, le mardi, de la soupe de la soupe de canard, le mercredi, de la soupe de la soupe de la soupe de Canard... » Là c’est l’inverse : la menace de la menace de la menace d’un avertissement.

Tant de précautions résultent d’un seul fait : l’Iran dépend à la hauteur de 55 à 80% du carburant importé pour les transports, mais aussi pour ses centrales électriques. L’embargo sur l’essence signifie une syncope industrielle qui serait suivie d’une explosion sociale à laquelle ne survivrait pas le régime que courtise Washington.

En fait, depuis avril 2009, on sait que la diplomatie a échoué, mais faute d’admettre cette vérité et aussi la nécessité d’un autre projet régional, on continue dans l’espoir que le régime des mollahs capitule dans le délai.


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| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |
| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |