En réalité, cette résolution ne compte pas de délai, mais cette particularité est une mesure d’aisance pour les Six face aux mollahs qui ont toujours dépassé tous les délais fixés par le Conseil de Sécurité. A chaque fois, à la fin du délai fixé, le Conseil prenait son temps - un ou deux mois - pour commander un nouveau rapport à l’AIEA, une nouvelle mission à Javier Solana : en fait n’importe quelle initiative permettant d’espacer les résolutions, en espérant un changement dans la politique nucléaire de l’Iran. Cette fois, le Conseil se dispense de l’escalade attendue par l’opinion : la nouvelle résolution n’a ni délai, ni sanction ! Cela fige le processus, mais sans l’abolir : ce n’est pas un ultimatum, mais une épée de Damoclès !

C’est une situation d’incertitude très pesante pour les mollahs, mais une situation presque logique qui devait arriver et résulte du conflit d’intérêts du groupe des Six qui gère la crise.

Le texte de la résolution résulte de ce conflit d’intérêts et le consolide. Ce texte insiste sur le message des précédentes résolutions. Or, celles-ci comportaient aussi bien des sanctions que la promesse d’importants investissements et de reconnaissances internationales pour le régime : ce sont ces résolutions qui ont servi de brouillon pour la rédaction de l’offre du paquet incitatif des Six, qui en plus ne comportait ni délai ni sanctions en cas de refus. Cette nouvelle résolution est un paquet bis des Six.

Un paquet qui ne peut pas résoudre cette crise.