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Iran : Rayissi, le mal élu !

19.06.2021

Les mollahs sévèrement boycottés ont abrégé leurs souffrances, en annonçant la victoire de Rayissi (Raïssi) [1] au premier tour avec un très bon score de 60% ! Mais l’élu n’a montré aucune joie car dans l’intérêt du régime, un autre scénario était prévu. L’élu n’a également affiché aucune joie ! Décodage d’une élection non désirée et bien mauvaise pour les mollahs et leur régime.



Hier, les Iraniens ont massivement boycotté [2] les élections présidentielles des mollahs. Ces derniers conscients de cette abstention avaient initialement tenté de l’attribuer à la peur de la Covid en annonçant une nouvelle vague de ce virus très politique. Mais hier, ils ont été aussi désavoués par leurs proches : les bureaux étaient vides et le monde entier diffusait des images qui prouvaient le boycott.

N’ayant pas en réserve des images d’archives avec des gens masqués, les mollahs ont alors évoqué des problèmes logistiques retardant le vote. Puis, ils ont utilisé des images de diverses files d’attente pour insinuer la participation des leurs, mais ils ont été vite dénoncés.

Ces dénonciations ont prouvé que les journalistes miliciens étaient pleinement les abstentionnistes. Le maintien du réseau internet a révélé l’adhésion des cyber miliciens à la lutte contre le régime !

Ce matin, les mollahs ont limité cette contestation inquiétante et abrégé leurs souffrances en faisant le choix de la victoire du principal candidat au premier tour (à l’issu d’un décompte de voix rapide et sans polémique). Ils ont annoncé que 28 millions de personnes avaient voté donc 17 millions, soit 62 %, pour Rayissi (le poulain de Larijani, dernier clan un peu proche des Démocrates).

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Mais les mollahs se sont ainsi éloignés de leur modèle initial d’une élection chahutée par leurs faux opposants comme les chouchous des médias français : le milicien sécuritaire et Hezbollahi Tadjzadeh et Faezeh Rafsandjani, fille de l’ex-patron du régime (tous deux chargés d’infiltrer l’opposition en exil).

Le projet était de poser ces derniers comme des leaders légitimes du peuple et privés de pouvoir par un président presque illégitime, générer un désordre maitrisé, priver les Occidentaux d’un interlocuteur légitime, fiable incontesté pour geler le dialogue ainsi que les sanctions et permettre au régime de continuer ses provocations et ses activités terroristes pour consolider son pouvoir de déstabilisation régionale qui est sa vraie force de dissuasion.

À présent, avec un président, assumé extrémiste, mais élu avec une forte majorité, le régime ne peut pas jouer ce scénario de faux chaos pour avancer sans être pénalisé. Il sera lourdement sanctionné par les démocrates qui espéraient un deal et par les Européens qui voulaient le dialogue pour préserver leurs business sans scrupule en Iran. Le régime doit impérativement restaurer son scénario de départ pour éviter ses sanctions, geler le conflit afin de consolider ses bases !

Le régime devrait donc restaurer son faux chaos en relançant ses alliés faux modérés [3]. Il ne peut à moins de les mettre au diapason avec le boycott et le vœu d’un changement de régime et de faire le choix d’une nouvelle fausse révolution de couleur comme en 2009 [4], scénario qui avait alors permis au peuple de manifester aussi et déstabiliser sérieusement le régime.

Cependant en 2009, le peuple n’avait pas pu renverser le régime, car les miliciens de base, bien que mécontents du régime, étaient restés passifs, mais ils ont rejoint la lutte depuis 2018 en défiant ou attaquant ouvertement le régime. Les miliciens de l’armée ont défilé devant leurs chefs et Rohani en jouant l’hymne national (Ô Iran !) en vigueur sous le Shah [5] et interdit depuis.
© IRAN-RESIST.ORG


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Leurs collègues sécuritaires ou administratifs ont manifesté contre le régime islamique avec des slogans en faveur des Pahlavi (Reza Shah, le fondateur anti-clérical de l’Iran moderne [6] et le très populaire prince Reza Pahlavi qui incarne l’Iran laïque et démocratique [7]).

Puis, les miliciens contestataires ont attaqué et détruit des centaines de mosquées, des bases secrètes des renseignements du régime pour aider le peuple et ont aussi incendié des milliers de banques et de pompes à essence pour paralyser les finances et les déplacements des responsables du régime, les encercler et les abattre.

La contestation avait été echec en raison d’un hiver très rude et la coupure de l’éléctricité par le régime pour accabler davantage les gens. A présent, on est en été et la colère est de plus en plus forte et plus organisée [8] et le régime plus isolé en raison de ses punitions de masse ou ciblées contre les siens pour empêcher leur rupture. Cette fois, le scénario d’une fausse révolution de couleur est à très haut risque [9].

Or, les mollahs ont à présent besoin de ce scénario extrême après l’échec extrême de leur projet alambiqué d’une élection semi-contestée grâce au peuple et le soutien des cyber miliciens et ceux des médias.

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L’élection au premier tour de Rayissi a été décidée pour cacher une contestation populaire hors du commun, par ailleurs fortement teintée de trahison en raison de la participation active des agents de renseignements et de propagande du régime. Cette élection n’était pas l’objectif du régime et le conduira à opter pour des solutions très risquées. Cette élection ne présage rien de bon pour le régime. Les mollahs détestent déjà leur nouveau président d’où le regard inquiet de ce dernier élu avec 62,5 % des voix !