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Iran : Blocus & grigris !
26.10.2020

Il y a 3 semaines, suite à l’appel lancé par le prince Reza Pahlavi pour l’union de tous les opposants et le développement des grèves contre le régime, les routiers iraniens ont commencé une grève de 20 jours au prétexte de revendications légitimes, mais irréalisables, promettant la poursuivre de manière illimitée si leurs revendications n’étaient pas entendues. Leur blocus a réduit de 85 % l’approvisionnement alimentaire du régime provoquant de nombreuses pénuries lourdes en conséquences pour les mollahs. Ce jeudi, le blocus est entré dans sa seconde phase. Les mollahs, également ébranlés par la rupture d’une grande majorité de leurs miliciens, ont inventé plusieurs récits évoquant leur méchanceté pour intimider leurs opposants. Mais jusque-là ils n’ont pas trouver la formule magique pour casser le blocus censé les renverser.



Le jeudi 1er octobre 2020, les routiers iraniens ont commencé la phase initiale de leur grève anti-régime. Ils ont tout d’abord bloqué le passage frontalier de Parviz Khan (qui relie l’Iran au Kurdistan irakien, principal et dernier partenaire du régime). Grâce à ce blocus [1], ils ont privé de facto le régime de 85 % de ses approvisionnements alimentaires et pharmaceutiques ! Le résultat a été une pénurie de farine et de pain d’abord dans la région d’Azerbaïdjan puis dans le reste du pays. On peut en déduire que les mollahs ont sans doute liquidé le stock iranien de blé cette année afin de gagner des dollars pour leurs besoins économiques par exemple pour acheter des actions boursières à leur proche pour les empêcher de s’enfuir.

Les routiers ont par la suite bloqué aussi l’accès des camions iraniens du régime ou des camions irakiens vers Téhéran pour installer les pénuries dans cette ville et d’autres grandes villes afin de cibler les proches nantis du régime comme l’avait suggéré le prince Reza Pahlavi.

Depuis, on a constaté que la grève des routiers a été plus importante, car on a pu voir des images de camions arrêtés le long de plusieurs routes importantes. Par exemple, en voyant des camions immobilisés chargés de sacs de ciment, on a compris que le régime avait tenté de liquider ses réserves de ciment pour récolter des dollars. Les routiers l’en avaient empêché.

On a aussi appris que les responsables irakiens avaient empêché les mollahs de venir chercher des dollars en Irak en essayant d’y écouler des tonnes de tomates et d’insuline ! Ils ont renvoyé les tomates, mais ont gardé l’insuline.

Les mollahs, ébranlés par ces grèves et celles de secteurs majeurs de l’économie iranienne, avaient rassuré leurs proches en présentant l’expiration de l’embargo onusien les empêchant d’acheter des armes comme une défaite de Trump et la preuve du soutien de la Russie, la Chine, la France et l’Angleterre, mais ils ont été déçus par ces les dirigeants de ces pays n’ont pas voté une nouvelle résolution pour autoriser le régime à s’armer et n’ont rien fait pour aller dans ce sens ou encore pour lui venir en aide pour résorber ses pénuries.

Les opposants ont promis de se mobiliser à partir du 25 octobre pour les anniversaires du Shah [2] ou de son fils Reza Pahlavi ou à l’occasion de l’anniversaire de Cyrus le Grand et aussi à l’occasion de l’anniversaire de leur soulèvement de l’automne dernier [3].

Les proches du régime, paniqués par l’échec du régime sur le plan international et ces appels au soulèvement, ont intensifié la vente de leurs actions boursières pour récolter des fonds pour acheter des devises en particulier des dollars pour s’enfuir. Le régime, principal acteur de la bourse iranienne, a refusé d’acheter ces actions. La valeur de la bourse a sans cesse chuté. Il a aussi sans cesse augmenté le taux de son dollar pour limiter ses pertes. Le dollar a atteint 33000 tomans (soit 90 % de sa valeur réelle, restant ainsi encore un peu profitable).

Les mollahs craignant une folle panique de leurs proches, en cas d’un taux de conversion plus fort, ils ont baissé le taux et ont évoqué des ventes massives de dollars de par des amateurs pour les inciter à leur restituer leurs billets verts. Mais cela n’avait pas de sens et les amis paniqués du régime ont continué à acheter des dollars et de fait le régime a dû augmenter encore son taux.

Il a alors annoncé un couvre-feu presque total avant l’aggravation des pénuries par la faute de la seconde phase de la grève des routiers et des manifestations promises par leurs opposants notamment ceux issus de la milice.

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Mercredi dernier, le 21 octobre 2020, à la veille du passage à une grève illimitée des routiers, les conducteurs de plusieurs villes ont annoncé qu’ils étaient déjà en grève et le resteraient dès le lendemain !

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Jeudi 22 octobre, les routiers ont annoncé que le mouvement s’était amplifié. Les chauffeurs de bus ont aussi rejoint leur blocus.

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Les mollahs n’ont pas réagi à ces grèves et ont vite décidé de faire peur aux Iraniens et les détourner de l’actualité extraordinaire de la lutte pacifique de leurs compatriotes selon la ligne proposée par le prince Reza Pahlavi.

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Vendredi 23 octobre, la peur a été imposée aux Iraniens par une vidéo montrant une fille d’Abadan (principale ville pétrolière iranienne) tombée à terre, le visage couvert de sang, retenu au sol et frappée par deux femmes et aussi maltraité par un agent de sécurité qui lui écrasait la poitrine avec sa matraque et son pied comme dans le cas de l’arrestation de George Floyd avant de toucher un de ses seins.

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La source de la vidéo précisait que cette fille avait été violée par un directeur du secteur pétrolier et qu’elle était enceinte. Elle avait voulu informer l’épouse du violeur à son domicile dans le quartier Brame réservé aux cadres pétroliers, mais après une altercation avec le fils du violeur et des coups qui auraient été échangés, l’épouse de celui-ci l’avait agressée avant d’appeler les gardes de Brame pour l’arrêter. Le seul point grave évoqué par la source était que l’un des gardes avait tripotée la fille !

Cette vidéo nous sembla bizarre, car on y entend l’épouse qui crie ou frappe la fille déjà blessée, mais on n’entend guère cette dernière. Par ailleurs, on ne comprend pas comment la vidéo de cette agression injuste visiblement filmée par un membre de la famille opposée à cette fille a pu être diffusée. Enfin, on a vite vu un ensemble d’images sur le directeur violeur et le gardien agresseur bien que personne ne l’avait vue ! Mais il n’y avait rien sur la victime ! Elle était étrangement anonyme.

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Nous avons conclu qu’il s’agissait d’une mise en scène pour montrer un régime violent et sans scrupule et aussi empêcher une mobilisation des opposants autour de la victime et empêcher une demande de mobilisation internationale en sa faveur.

Notre soupçon a été confirmé quand l’actrice iranienne Shohreh Aghdashloo qui fait partie du lobby cinématographique [4] et arty des mollahs à L.A. a immédiatement pris la parole pour sermonner les jeunes Iraniennes et les inviter à se garder de se mobiliser contre le régime y compris sur Twitter en leur disant que leur décapitation ne réveillera personne et ne mobilisera pas les foules, mais fera du mal à leur maman ! La référence à la décapitation de l’enseignant Samuel Paty par un partisan de Daesh (dernier complice des mollahs), n’était évidemment pas fortuite, mais liée afin de bien terroriser les opposants iraniens.

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Les Iraniens ont massivement condamné cette intervention franchement peu humaniste et peu féministe. Ils ont rappelé les liens de cette femme avec le régime et aussi son manque de scrupule, car elle a longtemps été mariée par intérêt au dramaturge Aydin Aghdashloo depuis peu accusé d’une vingtaine de viols, dont certains, sur des mineurs !

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En réaction, à cette intervention nauséabonde de Shohreh Aghdashloo, les Iraniens ont massivement pris fait et cause pour la fille d’Abadan ! Son récit est devenu celui de toutes les femmes maltraitées et abusées par les responsables de ce régime ! Les mollahs ont essayé d’insérer leurs fausses féministes islamiques dans le jeu pour désactiver la campagne, ils n’y sont pas parvenus.

Mais on a eu un coup de théâtre dans la soirée : on a vu la victime debout, portant un foulard Vuitton sur la tête qui demandait aux opposants hors du pays de ne s’intéresser à son cas, car elle avait entrepris des démarches dans le cadre de la justice mollahs ! Elle a aussi reconnu d’être hystérique et dépendant de cachets pour calmer ses humeurs ! Son père a confirmé ce nouveau récit ! Les soi-disant féministes du régime n’ont pas trouvé ces interventions contraires au principe qu’elles sont censées défendre. Les médias officiels sont intervenus (fin de la 2nde vidéo ci-dessous) pour rediffuser cette dernière version. Un représentant de la police a annoncé une enquête et aussi le licenciement du garde qui avait tripoté la fille !

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Les Iraniens ont continué à dénoncer le viol et l’agression (deux faits apparemment fictifs) pour souligner la nécessité de se battre contre le régime.

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Samedi 24 octobre, Cette offensive de l’opposition suite à un mauvais plan du régime avant la perspective d’une grève générale illimitée des routiers a amplifié la panique au sein du régime entraînant de nouveaux krachs boursiers et de nouvelles hausses du dollar, mais le régime est resté légèrement en dessous de 30,000 tomans (exactement à 29 800) pour éviter de surchauffer ses amis paniqués. Ces derniers ont néanmoins annoncé un rassemblement lundi devant la bourse pour obtenir la garantie que leurs actions ne chuteraient plus !

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Les mollahs qui ne peuvent pas donner cette garantie à des proches qui songent à la rupture ont redoublé d’efforts d’intimidation par une vidéo (soi-disant) volée d’un jeune tué par des miliciens à Sâri dans le nord du pays. Mais en l’absence de sang sur la victime, cette vidéo est parue comme une fake news et ce faux meurtre n’a pas pu s’enraciner sur les réseaux sociaux pour paniquer les opposants notamment les routiers faisant mieux que toutes les sanctions américaines.

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Les mollahs ont corrigé le tir par une nouvelle « image volée » faisant état des chocs électriques par 1 ou 2 miliciens sur les parties génitales d’un jeune habitant de Mashad nommé Mehrdad Sepehry.

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Mais cela n’était pas vraisemblable car encore une fois, la caméra était trop proche des agresseurs ! Par ailleurs, étant donné le nombre limité des miliciens, Sepehry ne pouvait pas être ainsi torturé au vu de l’ambiance contestataire de Mashad, le berceau des derniers soulèvements anti-régime. Cela était fait pour suggérer que les gens ont même peur d’un seul agent du régime dans l’épicentre de la contestation anti-régime !

Mais ce n’est pas tout, rapidement, on a aussi vu des posts hostiles au Prince Reza Pahlavi, le présentant comme le complice des miliciens, tous des assassins ! En regardant les identités de ses auteurs, on a constaté qu’ils avaient aussi promu l’affaire de la fille d’Abadan et qu’ils rejetaient le programme de lutte pacifique de Reza Pahlavi en se montrant partisans de la lutte agressive proposée par les Moudjahiddines et Mariam Rajavi. On a constaté que ces auteurs présentaient les Moudjahiddines qui sont extrêmement impopulaires en Iran comme des complices de Reza Pahlavi (qui a toujours refusé toute alliance avec eux). De plus, les Moudjahiddines sont eux-mêmes très hostiles au prince. De fait, il ne pouvait pas s’agir d’un compte pro-Moudjahiddines. On avait donc un montage savant par des faux opposants caméléons pour discréditer le prince et prétendre que le régime avait les moyens d’imposer son autorité sans peine !

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La BBC Farsi qui se veut neutre et apolitique, mais critique toujours le prince Reza Pahlavi [5] et n’a cessé de promouvoir les faux opposants ou Biden, ami déclaré des mollahs, a aussi rediffusé « l’image (soi-disant) volée » de Mashad avec une séquence supplémentaire faites d’images totalement floues présentées comme la preuve de la mort de Sepehry provoquée par l’usage de gaz lacrymogène sur son corps.

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Mais cette fois les Iraniens ont percuté et ont dénoncé l’image comme une désinformation intimidante. Ils ont aussi cité en exemple l’intervention de l’actrice Aghdashloo, avant de signaler que ces messages d’intimidation étaient la preuve que le régime n’avait plus assez de miliciens et avait peur du peuple. Ils ont aussi appelé à un soulèvement populaire, le mercredi 28 octobre à l’occasion de l’anniversaire de Cyrus le Grand, sur le tombeau de ce dernier, mais aussi partout en Iran, et ce jusqu’à la chute du régime.

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Un lieutenant colonel de la police a alors contré les plans du régime en affichant en uniforme la solidarité de la police avec les Iraniens hostiles au régime comme un colonel l’avait déjà fait il y a quelques semaines. [6]

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Les journalistes se sont aussi placés en amis du peuple grâce à un micro-trottoir où les interviewés, profitant de l’anonymat qu’offre le masque sanitaire, ont dit majoritairement qu’ils ne considéraient pas Trump comme le responsable des problèmes économiques iraniens (hyper-reécession et hyper-inflation), mais les mollahs, leur absence de gestion et surtout leur corruption. Beaucoup ont condamné les dépenses coûteuses des mollahs pour le terrorisme au Moyen-Orient, se plaçant de facto du côté de Trump qui a déjà souvent affirmé les mêmes choses !

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Les mollahs ont rassuré les leurs en diffusant une vidéo d’archive où le MAE Zarif fait état de ses liens amicaux avec Biden qui est sans cesse présenté comme le vainqueur de l’élection présidentielle américaine de 3 novembre prochain.

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Les opposants ont alors rappelé que l’option Biden ne pouvait pas sauver le régime, car les députés républicains et démocrates du congrès avaient voté ensemble en faveur des sanctions et Biden ne pourrait pas les annuler. De plus, au mieux il rétablirait la participation américaine dans l’accord nucléaire qui n’a jamais rien rapporté au régime !

Les mollahs, mis sous embargo par les routiers iraniens ainsi que les ouvriers du pétrole, des transports, des industries lourdes, des chemins de fer, des employés des mairies..., boycottés par leurs miliciens, étouffés par les sanctions de Trump, oubliés par Biden et enfin, sanctionnés par ces révélations, ont rassuré les leurs en sortant de leur turban la fausse opposante Sotoudeh, avec cette fois une menace de procès contre sa fille de 20 ans ! Personne n’a bondit pour sauver cette fausse opposante et sa famille soi-disant opprimée. Encore un plouf pour le régime !

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Conclusion. La lutte contre le régime continue à s’amplifier. On a à présent un blocus maximal, beau comme un camion. Les magasins ne sont plus approvisionnés, il manque de tout partout. Le régime manque aussi et surtout de défenseurs. Il les remplace par des rumeurs unsinuant une belle autorité et un total manque scrupules ! Mais ce sont des fanfaronnades et n’a jamais vu de pseudo-formules magiques arrêter ou animer un camion et encore moins des milliers de camions !