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BIDEN-IRAN | ACTE 9
Iran-Resist Fact-checking 006 | 210414
Point sur la nouvelle explosion à Natanz
(Israël, un trouble-jeu en danger !)

14.04.2021

Au lendemain de la remise en activité du centre d’enrichissement de Natanz, victime d’un sabotage des miliciens rebelles en juillet dernier, une nouvelle explosion vient de mettre hors d’usage de centaines de nouvelles centrifugeuses. Les services secrets israéliens ont annoncé avoir explosé le bâtiment qui fournissait de l’électricité aux nouvelles centrifugeuses mises en services la veille. Les mollahs ont indiqué une explosion dans le système électrique du site et ont accusé les Israéliens en affirmant qu’ils voulaient saboter les négociations en cours avec Biden. Une drôle d’affirmation puisque ces négociations avaient échoué. Décodages.



Il y a un peu plus d’une semaine, le ministre des AE des mollahs a rencontré ses homologues des pays signataires de l’Accord nucléaire de Vienne. Les mollahs ont dit que l’enjeu était la fin de leur enrichissement actuel accéléré en échange de la levée des sanctions imposées par Trump sans des motifs valables.

Or, ces sanctions ont été adoptées en raison du refus des mollahs d’accès à des sites jugés suspects [1] par les inspecteurs de l’AIEA et aussi en raison d’implication du régime dans la déstabilisation du régime. Les mollahs avaient alors augmenté leurs capacités d’enrichissement en annonçant qu’ils se réservaient le droit d’orienter leur programme nucléaire à leur guise, laissant implicitement entendre qu’ils avaient des ambitions nucléaires militaires.

De fait, l’enjeu pour les autres pays signataires était d’obtenir le retour des mollahs à leurs engagements nucléaires et une révision de l’accord pour assurer la stabilité du Moyen-Orient compromise par leurs activités révolutionnaires islamiques via diverses milices chiites et Al-Qaeda.

La rencontre vouée par avance à un échec a eu lieu. Les parties ont insisté sur leur position. Les mollahs ont exigé la levée des sanctions de Trump et le déblocage de 40 milliards de dollars gelés sous l’effet de ces sanctions dans des pays alliés aux États-Unis et aussi en Chine. Ces demandes n’ont pas été acceptées y compris par la Chine. Un haut responsable américain a aussi dit à Reuters sous couvert d’anonymat que l’insistance des mollahs sur la levée des sanctions avait provoqué une impasse.

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Les mollahs ont alors annoncé qu’ils allaient exposer dans 24 heures, à l’occasion de leur journée de l’énergie nucléaire, des centaines de progrès scientifiques nucléaires. Les Américains ont menacé les mollahs en pointant du doigt les ingérences terroristes des mollahs et leurs violations des droits de l’homme, insistant implicitement sur les sanctions de Trump sans pour autant les alourdir.

La journée de l’énergie atomique est une journée éminemment politique et anti-américaine car sa date correspond aussi à celle de la rupture des relations irano-américaines à l’initiative des mollahs plus d’un an après la prise en otages des diplomates américains, car Washington s’y refusait.

Rappelons que les Américains (démocrates et républicains alliés) avaient mis au point la révolution islamique en Iran, mais leurs pions avaient été écartés par les mollahs alliés à l’Angleterre (adversaire historique des États-Unis pour la domination du pétrole en Iran et au Moyen-Orient depuis 1914). Les Américains estimaient qu’ils devaient rester en Iran pour alimenter leurs pions et raviver leur réseau. Les mollahs ont parachevé l’exclusion des Américains en rompant officiellement les relations diplomatiques.

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Depuis, les Américains ont commencé à sanctionner les mollahs, mais en autorisant leurs alliés à enfreindre leurs sanctions, pour affaiblir modérément les mollahs sans les renverser et s’offrir des opportunités de marchandages avec eux pour rétablir les relations diplomatiques et réintroduire en Iran leurs pions islamiques ainsi que leurs fédéralistes (pour balkaniser l’Iran) et enfin leurs faux défenseurs des droits humains pour les épauler donner une bonne image du nouveau régime.

La réponse des mollahs a été du terrorisme islamique anti-américain. La réponse de Washington a été des sanctions pour ce motif, mais par peur d’une escalade irréversible conduisant à de vraies sanctions fortes fatales aux mollahs, les démocrates ont zappé le motif terroriste pour sanctionner les mollahs pour leurs missiles [2] alors que ces derniers en achetaient à des fournisseurs bas de gamme comme les Nord coréens ou les ex-pays soviétiques.

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Le motif balistique a aussi été abandonné au profit de la menace nucléaire des mollahs alors qu’ils n’avaient pas la capacité d’installer une centrale nucléaire achetée aux Russes que ces derniers refusaient de finir pour empêcher les mollahs d’aller réellement vers Washington.

Les mollahs ont apprécié la capacité que l’on leur avait attribuée, y voyant l’opportunité d’augmenter leur capacité d’intimidation et leur impact sur la rue arabe. On a alors entendu des affirmations extraordinaires sur les progrès des mollahs alors qu’ils étaient très loin du niveau annoncé. On a ainsi souvent entendu parler de leurs stocks sans fin d’uranium alors que le pays ne possède pas de mine d’uranium. On a prétendu qu’ils augmentaient sans cesse leur capacité de production d’uranium enrichi. Mais pour un usage militaire, il faudrait des dizaines de milliers de centrifugeuses et un savoir-faire en fission nucléaire que peu d’États maitrisent et aucun d’entre eux ne voudra leur donner. C’est pourquoi on peut parler d’une menace fictive et malléable du fait de sa complexité et sa flexibilité du fait d’une panne comme cela avait été suggéré par le récit assez risible du sabotage du virus informatique Stuxnet.

Par ailleurs, Israël a toujours participé à la gestion de la menace fictive des mollahs, soit en se disant concerné pour valider cette menace inexistante soit en évoquant des sabotages pour baisser le niveau de panique publique ou permettre l’ouverture des négociations entre ses amis démocrates et les mollahs.

Samedi 10 avril 2020, les mollahs ont relevé le niveau de leur menace nucléaire fictive sur le site de Natanz [3] pour faire pression sur leurs voisins pétroliers arabes et leurs partenaires occidentaux afin de les forcer à les aider à abandonner leurs exigences sur la stabilité de la région et aussi à récupérer les 40 milliards de dollars utiles à leur survie.

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Dimanche 11 avril 2020, immédiatement après ce bluff nucléaire des mollahs, la radio publique israélienne a annoncé qu’Israël avait lancé une cyberattaque contre le site d’enrichissement de Natanz [4] et avait ainsi explosé le circuit électrique du site et stoppé l’activité des nouvelles centrifugeuses (fictives) des mollahs pour au moins 9 mois !

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Ce qui nous mène jusqu’au prochain anniversaire de la révolution islamique (une date difficile et dangereuse pour les mollahs actuellement très impopulaires parmi leurs propres miliciens). C’est une jolie gestion de crise, car les centrifugeuses ne sont pas « détruites » et pourraient être déclarées opérationnelles et menaçante pour augmenter la pression sur le régime !

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Les dirigeants israéliens n’ont pas agi pour la sécurité de leur patrie, mais dans l’intérêt des démocrates [5]. Les dirigeants israéliens ont d’ailleurs toujours joué le jeu des démocrates depuis leur projet islamique en Iran.

On se souvient qu’ils ont fourni des missiles aux mollahs, affaire Iran-Contra (ci-dessous) pour éviter leur chute à un moment où ils étaient en difficulté face à Saddam (dans la guerre Iran-Irak) et face à un mécontentement monstre pour avoir provoqué la guerre et envoyer des centaines de milliers d’adolescents se faire exploser sur les champs de mines de Saddam.

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Les dirigeants israéliens ont aussi validé le scénario fumeux de la déformabilité du régime et ont même invité chez eux Hossein Derakhshan, principal cyber-agent d’infiltration du régime, l’aidant par cette invitation à valider une fausse identité de dissident pour mieux accomplir sa mission de reconnaissances et arrestations des cyberopposants Iraniens partout dans le monde. Puis ils ont participé à la fumeuse opération Stuxnet ! Il y a de nombreux autres exemples.

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Les dirigeants israéliens ont été bien malheureux sous Trump qui œuvrait contre le désordre régional qui leur semble cher. Ils ont bien retardé son plan de paix. Ils ont été les premiers à féliciter Biden et ils viennent de facto de reprendre leur rôle d’instrument trouble-jeu dans la diplomatie islamiste des démocrates en diminuant la menace nucléaire fictive des mollahs, pour offrir 9 mois de marchandages à Biden [6] au lieu d’une escalade des sanctions forcément fatale aux mollahs. Au passage, ils ont aussi accordé 9 mois de sursis sans nouvelles sanctions aux mollahs.

Les mollahs qui restent malgré tout privés de leurs dollars bloqués dans de nombreux pays et sont aussi face à de multiples manifestations chaque jour ont apprécié ce délai miraculeux offert par Biden. Ils ont adapté leur diplomatie de chantage [7] à cette envie d’entente à tout prix en insistant sur leur envie de dialogue, mais à condition que Biden lève les sanctions de Trump et leur permet de rapatrier leurs 40 milliards de dollars.

Biden n’a pas aimé. Israël [8], devenu l’employé du mois, a changé sa version. Il a été dit qu’il ne s’agissait pas d’un cyber court-circuit, mais une explosion pilotée à distance par des charges enfouies sous le hangar de générateurs électriques. Il a ainsi mis en place un récit de sabotage ou d’alliance avec les saboteurs iraniens, autrement dit une virtuelle déclaration de guerre aux mollahs par leur possible soutien à leurs opposants iraniens qui sont les seuls à pouvoir les déloger.

Washington a cependant craint que cela encourage des sabotages fatals aux mollahs et a corrigé le tir en diminuant la menace grâce à une déclaration en apparence forte, mais très floue de Petraeus : la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour contenir la menace nucléaire des mollahs. Petreaus est un habitué du genre flou artistique militaire. Les mollahs n’ont pas eu peur et ont maintenu leur position de « moi y’en a vouloir des sous ».

Dès lors, on va sans doute revoir l’option militaire qui avait cours sous Obama avec les menaces récurrentes de frappes des avions israéliens, mais aussi des problèmes techniques rendant cela difficile. En parallèle, on aura d’incessantes évocations de la menace atomique des mollahs plus d’autres scénarios de désactivation temporaire de cette menace. C’est le Moyen-Orient complexifiqué par ses acteurs invisibles.

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Est-ce que tout cela offrira la victoire à Biden ou sauvera les mollahs ? C’est très peu probable, car c’est du réchauffé de réchauffé et qu’il y a une incompatibilité fondamentale des attentes de deux parties. Les mollahs risquent aussi de tomber dans cette durée du fait de leur incapacité à accepter les offres des démocrates.

En revanche, ce retour actif d’Israël dans le giron des démocrates, risque de contrarier ses nouveaux alliés arabes, pénalisés par les mollahs et les démocrates, et torpiller la paix conclue avec eux qui devait proposer des perspectives bien brillantes à ses citoyens.

Nous voilà donc dans un désordre inattendu pour les pays du Moyen-Orient et leurs partenaires occidentaux ou asiatiques par la faute des réalités que certains ne veulent pas voir et des troubles qu’ils fomentent depuis des années.