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Analyse : Bush sait que l’Iran n’est pas la Corée du Nord
05.10.2007

La Corée du Nord a accepté de démanteler d’ici au 31 décembre son réacteur de Yongbyon et d’autres installations nucléaires en vertu d’un accord passé lors de pourparlers à Six le week-end dernier à Pékin. Le président américain, George Bush, a estimé mercredi que l’accord trouvé avec la Corée du Nord sur le démantèlement de son programme nucléaire pouvait servir de modèle pour résoudre la crise sur les ambitions nucléaires de l’Iran. Devrait-on douter de sa santé mentale ? Oui et non - Décodages



Le problème est qu’il ne s’agit pas de monopoly mais de géopolitique. La Corée du Nord n’est pas l’Iran tout comme l’Irak n’est pas l’Iran, tous ces pays diffèrent par les intérêts qu’ils représentent d’un point de vue géopolitique. De plus la Corée du Nord ne contrôle pas les mouvements terroristes qui peuvent influer sur le destin de la Méditerrannée, du Proche-Orient ou du Golfe Persique. Ce petit pays ruiné (la Corée du Nord) n’a pas de pétrole et de par sa situation politique, il ne sert pas de plateau de livraison pour les djihadistes irakiens ou les Talibans Afghans.

George Bush et son staff de conseillers ne sont pas des idiots et ils savent très bien que la solution trouvée avec la Corée du Nord ne concerne pas le régime des mollahs, mais leur objectif est de retarder l’application de vraies sanctions efficaces contre ce régime. Leur objectif est de trouver une entente avec ce régime et ne rien entreprendre (sanctions efficaces, soutien à une vraie opposition, ou même un débarquement - et non un bombardement-), rien qui puisse mettre en péril cet allié utile pour leur projet d’un Moyen-Orient empêtré dans d’interminables querelles ethniques ou religieuses.

Le régime des mollahs est utile pour les Etats-Unis, il est à lui seul capable de diviser tout le monde sans pour autant être autre chose qu’un facteur de crise et un arbitre du chaos. L’Amérique apprécie ce diviseur qui lui permettra de régner sur une multitude de petits Etats faibles et incapables de se défendre. Pour arriver à mettre les mollahs aux pas, George et son staff avaient imaginé une mise en cause en règle d’un programme nucléaire militaire plus que fantomatique et un programme balistique aussi dépourvu de résultats.

Mais les mollahs n’ont pas cédé et bénéficient en plus d’appuis Russes et Chinois, pour la simple raison, que l’Iran est, par sa situation géopolitique, la pièce maîtresse de l’Asie occidentale. Au moment du report de la dernière résolution prévue, nous écrivions qu’elle avait été remise à une date plus qu’incertaine et tout semble le prouver. Les grandes puissances, les Etats-Unis en tête, cherchent à trouver un moyen pour retarder de nouvelles sanctions, chacune pour des raisons différentes que nous avons exposées dans l’article intitulé : « L’Etat des lieux de la crise nucléaire iranienne ».

Et la conclusion est encore et toujours la même que dans cet article. Cette situation bloquée est due à la volonté des Américains de s’en tenir à leur Stratégie de Désordre. Et c’est d’ailleurs la raison qui fait que les mollahs refusent l’offre américaine de partenariat. Les mollahs savent qu’ils ne sont pas les alliés idéaux pour l’Amérique et que cette dernière penche pour une solution à l’Irakienne pour les remplacer par des Ahmad Chalabi plus faciles à manipuler que le conglomérat mollahs-pasdaran-bazaris, trois corps qui ont historiquement la même origine.

En effet, le projet initial des Américains étaient de diviser l’Irak en 3 et d’utiliser le dynamisme de la zone Kurde pour séparer le Kurdistan iranien, puis d’utiliser le dynamisme du Shiistan irakien pour annexer le Khouzestan (bien qu’il soit sunnite). Le projet fédéraliste irakien a été refusé par l’Arabie Saoudite et les Américains y ont renoncé pour calmer le jeu avec les pétromonarchies du Golfe Persique. Mais parallèlement, le Think Tank American Enterprise Institute (AEI) chargé de la sélection de Chalabi a été mis à contribution pour le casting d’opposants iraniens qui sont par le plus grand des hasards tous très croyants et très fédéralistes. Si les mollahs acceptent l’offre des Américains, ils doivent « se démocratiser » et permettre à ces bons croyants d’intégrer la vie politique iranienne.

C’est ce que nous avions appelé une semi-transition. Selon toutes les estimations, ces candidats imberbes et bcbg [1], formatés à Washington par Micheal Ledeen et Ken Timmerman (d’AEI+John Bolton), pourraient alors gagner des élections organisées par la république Islamique. Ils appliqueraient alors le projet de fédéralisation de l’Iran « de manière démocratique ». L’Iran exploserait de l’intérieur, emportant dans son souffle le statu quo Américano-Saoudien sur l’Irak et les espoirs que les Saoudiens ont placés dans leurs chers Amis Américains. L’Arabie Saoudite se verra à son tour divisée…

On revient au projet de l’Arc de Crise [2] qui donna naissance à la république Islamique mais qui devait placer à la tête de l’Iran, non pas le vieux mollah Khomeiny, mais des Chalabi de l’époque. Ce projet est toujours là et les mollahs savent bien qu’ils ne sont pas les alliés idéaux de l’Oncle Sam mais ses alliés faute de mieux.

Pour devenir des alliés idéaux, les Chalabi iraniens doivent obtenir les clefs du contrôle de la dissuasion terroriste des mollahs, ils ne peuvent pas renverser les mollahs pour prendre leur place, ils doivent nécessairement intégrer le système, obtenir les informations pour le contrôle de ce réseau pour qu’il ne passe sous un contrôle sino-russe. Ils doivent agir de l’intérieur. C’est pourquoi, il n’y aura ni attaque, ni renversement, mais des efforts pour que le système s’ouvre. Les Américains jugent que le temps travaille pour eux et que les mollahs endettés par leurs efforts de guerre (terroriste) finiront par céder sous le poids des sanctions bancaires qui paralysent l’investissement dans leur secteur énergétique.

C’est un mauvais calcul comme tout dans ce projet américain qui ne prend pas en compte le fait que les Russes et les Chinois aiment aussi utiliser la nuisance des mollahs mais sans chercher à les remplacer par des pions plus malléables. La situation est bloquée car les Russes et les Chinois souhaitent la guerre en Irak ou en Afghanistan et les Américains semblent ne pas avoir un plan B fondé sur la stabilité régionale.

Le détail qui tue | George Bush a déclaré : « Négocier pour négocier a souvent pour conséquence d’envoyer un mauvais signal ». Mais c’est exactement ce que fait Bush en Irak face aux mollahs et nous l’annoncions au démarrage de ce dialogue entre les deux parties : ce dialogue n’a fait qu’encourager les mollahs à renforcer leur soutien aux djihadistes. L’Amérique n’envoie que des mauvais signaux aussi bien aux mollahs qui décèlent son désir inavoué qu’à ses alliés Arabes incapables de se défendre sans elle ou de la contredire.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

| Mots Clefs | Décideurs : Bush |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Enjeux : Remodelage du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

[1Les Chalabi bcbg iraniens recrutés par Ken Timmerman & John Bolton |

- La liste alphabétique complète des 72 participants à la dernière réunion du groupe :

- 1. Hassan Abbassi (alias Siavash Avesta, alias David Abbassi)
- 2. Soheyl Abdel-Malek-pour
- 3. Siavash Abghari
- 4. Shahriar Ahy
- 5. Ebrahim Ahanian
- 6. Mashallah Ajoudani
- 7. Ali Aleh-reza (SOS Iran)
- 8. Nirou Ali Yâr (PDKI)
- 9. Menasheh Amir
- 10. Cyrus Amouzegar
- 11. Nazanin Ansari
- 12. Mahin Arjomand
- 13. Victoria Azad
- 14. Houman Azar-kolah
- 15. Azar Azarli
- 16. Alborz Ba’bi (pseudo)
- 17. Faramarz Bakhtiar
- 18. Hossein Bagher-zadeh
- 19. Touraj Bayani
- 20. Reza Bayegan (ex-employé du régime des mollahs à l’Unesco)
- 21. (Kaveh ?) Ehsani
- 22. Amir-Farshad Ebrahimi
- 23. Farahani Iraj Fatemi (SOS Iran)
- 24. Shahin Fatemi (co-rédateur de la constitution islamiste du régime)
- 25. Iman Foroutan (SOS Iran)
- 26. Aria Ghajar
- 27. Damoun Hassan-pour Golriz
- 28. Hamid Hamidi
- 29. Massoud Harun-Mahdavi (SOS Iran)
- 30. Shahou Hosseini (PDKI)
- 31. Nik Ja’afar-zadeh
- 32. Bijan Karimi
- 33. Mehdi Kharrazi
- 34. Nasser Khalessi
M. Khalessi a appris tardivement (en novembre 2009) la présence de son nom sur cette liste. Il nous a contactés pour affirmer qu’il n’a pas été présent en tant que partisan des idées exprimées pendant cette réunion, mais en curieux. Afin de prouver sa bonne fois, il nous a envoyés un texte critique qu’il avait écrit et publié dans sa gazette en persan trois jours après la réunion. Etant entièrement solidaire sur la nécessité d’informer sur ce genre de réunion, il nous a promis un compte-rendu sur les propos tenus dans cette honteuse réunion et aussi les noms d’autres participants. Nous attendons avec impatience ses notes et dès la rédaction de l’article complémentaire sur le sujet, un lien sera ajouté à la présente note ajoutée le 19 novembre 2009.
- 35. Hassan Kianzad (SOS Iran)
- 36. Houshang Kordestani
- 37. Jalal Madani
- 38. Manoutchehr Maghsoud-nia
- 39. Hassan Massali
- 40. Soroush Malakooti
- 41. Reza Moaven
- 42. Sara Mohammadi (PDKI)
- 43. Nahid Mihani (Komoleh)
- 44. Arash Mohri
- 45. Hossein Mohri
ex-cuistot de Khomeiny à Paris
actuel responsable de la radio KRSI, porte-parole de gens présents !

- 46. Esfandiar Monfared-zadeh
- 47. M. Narangui
- 48. Omid Mesbah
- 49. Alborz Nik-Eghbal
- 50. Ramin Parham
- 51. Reza Pirzadeh
- 52. Ahmad Ra’afat
- 53. Kambiz Rousta
- 54. Fred Saberi
- 55. Zia Sadr-ol-Ashrafi
- 56. Mohammad Sahar
- 57. Mashallah Salimi
- 58. Massoud Sar-reshteh (SOS Iran)
- 59. Pouya Shamloo
- 60. Hassan Sharifi (PDKI)
- 61. Manouchehr Shojaee
- 62. (le Frère de Manouchehr) Shojaee
- 63. Khosrow Tchavoshi
- 64. Jamshid Taheripour
- 65. Hassan Zareh-zadeh-ardeshir
- 66. Reza Zare’eh
- 67. Ken Timmerman
- 68. L’américain chauve inconnu
- 69. Claudia Rosett (FDD – NY Sun)
- 70. Ali Hosseini (Radio Farda)
- 71. Safa Haeri (Iran press news)
- 72. Mohammad-Reza Shahid (VOA)

La liste des sponsors américains des mouvements participants :

- Principalement Ken Timmerman, mais aussi The Alliance for Democracy in Iran (liée à American Enterprise Institute), The Coalition for Democracy in Iran et Claudia Rosett (journaliste travaillant pour la Foundation for Defense of Democracies et The New York Sun).

Timmerman demande 300 millions de dollars à Bush pour commencer à mettre en place des médias susceptibles d’aider ses protégés bidon à préparer une Révolution Bleue en Iran.

La même initiative avec d’autres figurants :
- Iran : Bush ne soutient pas le peuple iranien
- (8 juin 2007)
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[2Le projet initial de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) | Diviser le Moyen-Orient en mini républiques islamiques ou ethniques selon le vieux plan établi par Bernard Lewis, Huntington et Zbignew Brzezinski. Le projet initial de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) avait pour objectif de pulvériser la Russie soviétique grâce à l’islamisation de l’Asie Centrale. Le Grand Moyen-Orient démocratique reste sur la même ligne et cette fois inclut la Chine ou l’Inde dans ses cibles potentielles. Mais il semble que les concepteurs « géniaux » de ce plan de réactions en chaîne qui devaient désorganiser le Moyen-Orient pour justifier la présence américaine dans les eaux du Golfe Persique n’avaient pas prévu la création d’un terrorisme islamique qui leur serait exclusivement hostile. Pour en savoir plus sur Brzezinski, le concepteur du projet ! |