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Iran, Trump, Macron et le papillon japonais !
29.08.2020

Il y a trois jours, les trois grands États européens, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne avaient insisté encore sur leur opposition à la demande américaine du rétablissement de toutes les sanctions onusiennes contre les mollahs. Mais depuis hier, l’Allemagne a changé d’avis et la Grande-Bretagne a fait une révélation laissant supposer qu’elle allait aussi changer son approche. Mais ces changements ne sont pas arrivés par hasard. Il résulte des pressions américaines assez inattendues sur ces Européens et une évolution étonnante du rapport de force internationale.



Rappelons que l’’histoire récente de l’Iran est une suite de confrontation opposant les Anglais aux Russes au XIXe siècle puis, aux Américains au XXe siècle. Pour exemple, au XIXe siècle, les Russes inquiétés par la montée en puissance des Anglais dans la cour des Qajars grâce à la création d’un clergé chiite organisé et des cercles maçonniques avaient proposé de restituer à l’Iran des territoires caucasiens perdus dans les guerres opposantes leurs deux pays.

Les Anglais avaient alors incité et aidé les Japonais à attaquer les Russes pour obliger ces derniers à se consacrer en priorité à la défense de leur territoire et les détourner de leur projet en Iran et ils avaient réussi à avorter ce projet. Puis, ils avaient pris le pouvoir en Iran grâce à une révolution constitutionnelle menée par les mollahs et les maçons à leur service. Les Américains avaient participé à cette révolution pour s’implanter en Iran, mais ils n’y étaient pas parvenus.

Mais les Anglais ont par la suite perdu le pouvoir avec l’avènement de Reza Shah Pahlavi et ses alliances diversifiées avec des États neutres comme la Belgique ou plutôt hostiles à l’Angleterre comme l’Allemagne (de Weimar) et les États-Unis.

Mais ce processus a été contrarié par la guerre contre Hitler, qui avait accédé au pouvoir avec l’aide des pétroliers anglais et américains avant de les attaquer. Les Anglais se sont alors rapprochés des Américains pour qu’ils ne soient pas les grands vainqueurs de la guerre avec l’Allemagne et ont aussi œuvré ensemble concernant l’Iran pour exclure le très patriote Reza Shah qui ne leur convenait pas. Mais en l’absence d’une vraie alliance, ils n’ont pas pu imposer une république ou une autre dynastie en Iran. Le jeune Shah a par la suite suivi la même politique extérieure que son père en établissant des liens avec le nouveau patron du monde, mais aussi avec les Russes ou les Chinois.

Les Américains ont alors tenté de le renverser à plusieurs reprises par des personnages islamisants issus des sphères anglaises, mais les Anglais et les Russes ont contré ces tentatives en aidant le Shah, car l’Iran ne disposait pas alors d’un grand service de renseignement.

En 1973, après le refus du Shah de reconduire des contrats pétroliers très désavantageux pour l’Iran, les Anglais ont envoyé leur plus grande islamologue Bernard Lewis en Amérique alors dirigée par un certain Carter (élu avec l’aide d’un certain Biden [1]), pour promouvoir une révolution islamique en Iran (dirigée contre la Russie et la Chine), avant de voler la victoire aux islamistes novices aidés par Washington.

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© IRAN-RESIST.ORG

Les Anglais ont réussi leur coup en 1980. Washington s’est alors lancé dans un jeu de pression et de dialogue pour s’allier les mollahs et replacer ses pions dans la République islamique qu’elle avait mis en place pour déstabiliser la Russie et la Chine.

In fine, au bout de 15 ans, les mollahs ont montré leur disposition à changer de bord et faire un deal avec Washington. Les Anglais les ont lâchés et ont fait des révélations pour les plomber et empêcher ce deal. Puis, ils les ont blanchis, mais les stabiliser grâce à l’accord nucléaire de 2015. Washington a tenté une islamisation régionale sans la révolution islamique qu’il ne contrôlerait plus. Son projet a aidé les Russes à s’implanter au Moyen-Orient. Washington a alors renoncé à l’ensemble de ces processus islamistes. Trump a mis fin à la désastreuse diplomatie islamiste inspirée par les Anglais et est sorti de l’accord avec les mollahs et esquissé une alliance avec les Russes contre les Anglais. Ces derniers ont suivi Trump pour ne pas le laisser faire.

Dernièrement, Trump a continué son plan anti-mollahs par la demande du rétablissement de toutes les sanctions onusiennes à leur encontre. Les Européens en particulier les Anglais se sont opposés à la demande tout en demandant aux mollahs d’appliquer leurs engagements. Mais ces derniers n’ont pas tenu compte de cette demande de coopération nucléaire.

Les Européens ont alors augmenté la pression sur les mollahs sans parvenir à les influencer. Les Anglais, qui connaît bien les mollahs et leur histoire récente sont parvenus à les forcer à ouvrir deux centres nucléaires suspecte aux inspecteurs de l’AIEA en focalisant leurs pressions sur l’avion abattu par les mollahs. Puis, ils ont bloqué la demande américaine à l’ONU grâce à l’Indonésie, un de leurs alliés historiques.

Les Anglais ont ainsi fait barrage à l’action de Trump et ont doublé l’ONU et ses membres y compris les Français ou les Allemands, pour prendre la direction des pressions contre les mollahs et pour empêcher Trump en avoir la direction et empêcher l’Amérique de rafler les contrats de construction du pays après la chute des mollahs sous la pression de leurs miliciens et du peuple et de Trump.

Il n’est pas invraisemblable que la diplomatie très créative de Trump, très inspirée des grandes manœuvres diplomatiques anglaises des deux siècles derniers, soit à l’origine de la volte-face des Allemands qui a aussi entraîné celui des Anglais.

En effet, en réponse à ces coups, le MAE de Trump, Pompeo, a tenté de ré-impliquer l’ONU et ses membres trahis par les Anglais en insistant sur la légalité de son action et le retour des sanctions grâce à la clause de gâchette prévue dans la résolution 2231 du Conseil de Sécurité.

Mais Pompeo a aussi joué la carte du dialogue en proposant une rencontre à son homologue anglais Raab en Israël – désormais engagé dans un plan de paix aux antipodes du modèle régional instable des Anglais, pour forcer ces derniers à admettre la pertinence de la diplomatique américaine.

Raab a félicité Pompeo sans pour autant changer de ligne.

Les Israéliens, alliés désormais pleinement à Trump en raison du succès de son plan de paix, ont profité de ce faux consensus pour envoyer leur MAE en Allemagne afin d’inciter les Allemands à prendre position contre les mollahs, diviser la coalition des UE3 afin d’isoler les Anglais et offrir un vrai consensus anti-mollahs à Trump !

Dans le même temps, Pompeo a aussi visé une manœuvre de déstabilisation des Européens en demandant le départ du Japonais Abe, plus grand acheteur des bons de trésor émis par l’Europe notamment par la France, insinuant une remise en cause du rachat de la dette européenne (initalement programmé dans l’intérêt de la fuite en avant financière voulue par ses rivaux les démocrate).

L’administration Trump a ainsi imité le recours guerrier indirect et japonais des Anglais contre les Russes au XIXe siècle, mais dans une version plus élaborée dans le style d’un effet papillon en imposant une possible menace indirecte et japonaise non pas contre les Anglais, mais contre leurs alliés européens de circonstance pour les isoler !

Par cet effet papillon japonais, Trump, le maître d’échec qui joue le lourdeau comme le Kong-fu Panda, a aussi menacé les partisans américains de la politique de la fuite en avant financière de ses prédecesseures, car elle fonctionnait grâce à la prise en charge japonaise des dettes des partenaires européens des États-Unis.

L’Allemagne, menacée de banqueroute par un éventuel remboursement de cette dette prise en charge par le Japon, a fait un geste en faveur de Trump en affirmant son soutien à la demande américaine du maintien de l’embargo sur les armes des mollahs au prétexte d’avoir été sensible aux arguments israéliens. Merkel a ainsi aussi placé l’action à 100 % à l’ONU pour casser l’impact des Anglais hostiles à Trump.

L’Allemagne a justifié sa démarche en révélant dans un rapport de son agence des renseignements de la Sarre qu’en 2019, la République islamique d’Iran avait cherché à obtenir de la technologie pour les armes de destruction massive et des systèmes balistiques en Allemagne et avait aussi menacé des Iraniens exilés pour les forcer à l’aider dans ses démarches.

Mais Trump n’a pas dissipé la menace du papillon japonais sur l’Allemagne, car il n’y avait pas de soutien à sa dernière demande de rétablissement de toutes les sanctions onusiennes contre les mollahs et aussi parce qu’il n’y avait pas de réaction de la part de la France.

Merkel s’est énervée contre Macron et se voyant pénalisée par la menace voire par ses effets négatifs comme la baisse de la note de confiance de son pays, elle a adopté une position de gestionnaire positive en surexagérant les effets de coronavirus et évoquant une sortie de crise dans plusieurs années ! Mais Macron n’a pas changé de position et a seulement copié l’approche allemande en jetant la faute sur le coronavirus, en évoquant une longue sortie de crise grâce à des ventes de masques jetables.

Les Anglais (européens quoiqu’ils disent et parce qu’ils seront de plus en plus isolés et auront besoin de l’Europe) ont craint que leur avenir soit compromis par la faute de la récession factice orchestrée par l’Allemagne pour se dérober à ses engagements économiques européens ou la passivité des Français et ont changé leur approche vis-à-vis de Trump concernant les mollahs.

Reuters a révélé que les mollahs n’avaient pas importé des fruits du Venezuela, mais que Maduro leur avait vendu 14 tonnes de la poudre d’alumine indispensable pour la production de carburant solide pour des missiles à longue portée capable de leur conférer une forte capacité de terrorisme balistique. Ils ont ainsi validé les sanctions contre Maduro et l’embargo initialement demandé par Trump voire le rétablissement des sanctions en lui fournissant la preuve pour y parvenir. Les Anglais se sont ainsi posés en alliés de dernière minute et alliés privilégiés de Trump, agissant hors cadre de l’ONU, pour le dissuader de continuer la mise en place de la nouvelle diplomatie américaine  !

Trump n’a pas dit merci aux Anglais, car il ne veut pas renoncer à la direction de la guerre contre les mollahs et à diplomatie d’alliance avec la Russie (qui est profondément dans l’intérêt des pétroliers américains et des entrepreneurs américains qui dépendent d’un pétrole stable loin des spéculations permanentes des Anglais. C’est pourquoi Trump a évoqué plus de sanctions plus dangereuses pour les Européens pour leur refus du rétablissement de toutes les sanctions contre les mollahs (alors que cela est presque acquis désormais).

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Trump a encore fait preuve de la créativité dans son approche ne tablant pas sur les schémas et les acquis du passé. Mais la France n’a pas changé de position à propos des mollahs restant justement sur des modèles qui n’ont plus cours en espérant priver Trump d’une victoire diplomatique pour empêcher sa réélection alors que selon des analyses et projections américaines censurées en France, l’élection de Trump est acquise notamment grâce au vote des Afro-américains hostiles à la ligne anti-américaine des BLM. Les prévisions évoquent une victoire écrasante de Trump sur Biden (qui a justement fait l’erreur de miser sur les BLM et a insulté les Afro-américains patriotes).

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Macron et aussi de nombreux politiciens français comme Gérard Araud ne semblent pas contrariés à l’idée de continuer le modèle économique spéculatif des démocrates américains axés sur le e-business qui ne crée pas de vrais emplois (du moins en France qui ne produit aucun ordinateur et des logiciels de pointes) et qui a éloigné la France de ses potentielles industrielles.

Macron doit revoir sa copie et trouver une formule pour laisser tomber les mollahs qui sont largement contestés en Iran et hors Iran afin de profiter de leur chute, profiter de l’élection de Trump et non en pâtir au passage éviter de provoquer la chute de l’Europe qui malgré ses défauts dans sa chute si elle est brutale entraînera une crise économique insurmontable pour la France qui elle-mêle entraînera la perte de sa présence en Afrique et l’accès privilégié à ses ressources, dont l’uranium nécessaire à sa survie. L’effet papillon japonais peut dépasser ses objectifs initiaux si Macron et d’autres responsables français s’obstinent à se convaincre que l’on peut y échapper.

Le sort des mollahs est scellé. Le sort de la France ne l’est pas encore. Les mollahs chuteront avec ou sans le soutien de Macron, mais plus vite s’il implique la France dans cette chute qui sera très bénéfique pour la région et pour la relance de l’industrie française. Macron doit sortir de ses propres schémas périmés par l’effet du papillon japonais de Trump. Il doit revoir son respect des contrats qui n’existent plus. Sortir de sa zone de confort, tomber le masque, cesser d’être jupitérien pour devenir terrien, comprendre les papillons et les chasser ou les cultiver, afin de ne pas être atomisé en même temps que les mollahs qui ne comprennent rien aux papillons !