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Iran : La semaine en images n°372 Lausanne ou la dernière sortie ! 10.04.2015
En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde. Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington. Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions. En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran. Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions. Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique. Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs. Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté. Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé. Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX. Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué. Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire). Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable. Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève. Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes. Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec ! Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet. Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% ! Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique. La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme. La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait ! Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux. Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique. Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique. Les nantis du régime ont perdu tout espoir , ils se sont mis à vendre provoquant un méga crash financier de 86% qui a exacerbé les envies de fuite. Tous les clans se sont vus en très grand danger ,. Ils sont également entrés en conflit pour avoir la priorité d’accès à ces marchandages. Les Pasdaran qui sont les plus en danger ont tenté s’imposer en arbitre du jeu en menaçant de fermer le détroit d’Ormuz, mais le faible nombre des participants et la médiocrité de leurs performances a souligné leur faiblesse et effondrement de la capacité offensive du régime. Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par leur incapacité à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Il y eut une autre panique et un nouveau méga crash et une méga ruée vers le dollar. le régime a divisé par 2 le volume annuel d’actions autorisé à la vente, le passant de 20% à 10% pour limiter le crash et l’accessibilité de ses dollars durement gagnés. D’après Sachant que la crise boursière a commencé en 2009 et a accéléré depuis 2 ans et demi, avec les volumes d’actions vendables de 20%, il avait certainement perdu 50 à 80% des capitaux investis en Iran et se trouvait de facto à 6-12 mois de son effondrement financier et politique. La décision voyante du gouvernement des mollahs a provoqué plus de panique et de guerre interne... Washington intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale... Les intérêts des autres pays des 5+1, alliés économiques des mollahs, étaient en danger. Ils devaient se positionner contre le deal. La Russie et la Chine, plus proches des mollahs que de Washington ont fait pression sur les mollahs en leur refusant leurs aides financières et technologiques. La France, l’Allemagne et l’Angleterre, alliés à Washington, ont rejeté tout deal au prétexte de la faiblesse du deal proposé par Washington ! Les mollahs étaient seuls au monde dans les négociations à venir. Le régime était aussi isolé en Iran car il n’y eut aucune mobilisation pour les deuils de Fatemeh, la fille martyr de Mahomet. La panique a explosé. Les patrons des raffineries, empêchés de vendre leurs actions par leur exclusion de la bourse, ont poussé et obtenu le droit de revenir. La vente de leurs actions a permis selon notre estimation la fuite de 29 milliards dollars (1 an de revenu pétrolier) hors pays. Washington a proposé une reprise plus rapide des négociations bilatérales, mais les mollahs ont désespérés ont tenu bon dans l’espoir d’obtenir des garanties d’immunité en échanges de ce régime islamique qui plait à Washington. © IRAN-RESIST.ORG
Washington a alterné le chaud et le froid, la politique de la douche écossaise ou Ups & Downs, pour amener les mollahs à plier, mais c’est une action de sabotage sur le principal gisement gazier des mollahs qui les a amené à la table des négociations à Lausanne. Ils espéraient lors un soutien de la Russie, mais cette dernière oeuvrait comme les Européens, notamment la France, contre le deal souhaité par Washington. Washington a lancé une guerre anti-chiite au Yémen pour humilier les mollahs & co, il a aussi sanctionné la France et mimé un rapprochement avec Moscou. Les mollahs ont paniqué et ont parlé de progrès dans les négociations, mais en l’absence d’une entente secrète entre Washington et Moscou, ils ont remis en cause l’existence d’un quelconque progrès pour exaspérer Washington, le pousser à quitter les négociations et ainsi exploser les 5+1 et arriver à l’escalade hors du commun pour obtenir un sursis définitif ou des garanties pour quitter le pouvoir. Washington a gardé son calme et continuer le dialogue. © IRAN-RESIST.ORG
L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 9 Avril 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist. © IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière (20-27 mars 2015 / 01-07 Farvardin 1394), les mollahs arrivaient à l’issue du 2nd sursis qui leur avait été donné dans le cadre de l’Accord de Genève sans avoir accompli les engagements pris dans ce cadre. Les mollahs, conscients de leur impopularité et leur délitement, avaient accepté l’Accord et son prolongement pour obtenir le gel des sanctions et aussi pour tout remettre en cause et ainsi parvenir à une escalade bénéfique à ses intérêts. Washington, qui a besoin d’un Etat islamique contrôlable en Iran (pour conquérir l’Asie Centrale sino-russe), avait alors évité cette escalade par peur de se retrouver contraint de renforcer ses sanctions et d’entraîner de facto la chute de l’Etat nécessaire à ses ambitions géopolitiques contre la Russie et la Chine. Il proposait des négociations pour valider un 3e sursis en espérant que le délitement du régime ne finisse par contraindre ses dirigeants à capituler. Les Européens, les Russes et les Chinois, conscients de la faiblesse du régime et le risque de son basculement dans la nasse américaine, ont refusé ce délai supplémentaire pour obtenir des parts du gâteau iranien (pour France et l’Allemagne) ou la chute du régime qui ne peut plus être un allié économique ou stratégique utile (pour l’Angleterre, la Russie et la Chine). Rohani, ex-responsable des projets stratégiques du régime et l’actuel « champion » des mollahs, a opté pour le refus de négociations proposées par les Américains pour parvenir à provoquer la fameuse escalade bénéfique au régime. Il se focalisait sur Washington. Son choix a exacerbé l’animosité du front Euro-Sino-Russe. Washington a alors opté pour une politique de douche écossaise, alternant les menaces et les cadeaux, pour déstabiliser la volonté du régime. Il a aussi entrepris des rapprochements intermittents avec les membres européens du front hostile pour semer la zizanie dans ce front et provoquer son éclatement. Mais aucune des deux approches n’a été efficace. La véhémence de Washington a seulement convaincu les mollahs de son intérêt pour un deal. Ils se sont braqués davantage. Par ailleurs, l’approche maladroite de Washington a renforcé l’hostilité de ses rivaux internationaux. En milieu de la semaine, Washington a dû couler le bloc 13 du Pars Sud, la principale plateforme gazière du régime, pour attirer les mollahs à la table des négociations. Il a alors lancé ses amis saoudiens dans une guerre contre des chiites du Yémen, provoquant une escalade régionale sunnite-chiite, pour rappeler aux mollahs sa suprématie et leur infériorité. Mais en devenant plus conciliant par la suite pour « vendre » le deal à ses citoyens, Washington a annulé les effets de sa frappe et les mollahs sont revenus à la leur politique de refus énervant de tout compromis dans le but de provoquer une escalade bénéfique à leurs marchandages. © IRAN-RESIST.ORG Washington a esquivé. Les patrons cléricaux du régime ont tenté l’escalade via leur sermon politico-diplomatique de la Prière de Vendredi en attribuant l’échec des négociations à Obama sur le fond sonore pré-enregistré de Mort à l’Amérique ! Kerry a accusé les mollahs de soutien aux Houthis (déclarés terroristes) et a aussi appelé Lavrov simulant un deal avec la Russie contre les mollahs. Cela avait déjà eu lieu en 2009 : Poutine avait troqué son soutien aux mollahs contre le gel du programme ABM. Les mollahs ont encore paniqué sérieusement. Mais la Russie n’a pas échangé Ukraine et les missiles de l’OTAN contre l’Iran car elle allait perdre la suprématie de Gazprom en Asie centrale et tomber en ruine. Les mollahs ont pu souffler. Ils sont revenus à la politique de l’escalade bénéfique, en qualifiant Erdogan d’agitateur régional, pour parvenir à une escalade via cet allié stratégique de Washington. Erdogan a fait profil bas et Washington a inversé les vapeurs en qualifiant une (ancienne et énervante) lettre de Rohani au 5+1 comme la preuve de la disposition du régime à parvenir à un deal ! Washington ne savait visiblement comment gérer les mollahs ! Les mollahs étaient aussi dépités par le refus américain de bras de fer. Tous les dirigeants ont oublié Lausanne pour s’intéresser à la disparition de Sadigheh Mazaheri, épouse de l’ayatollah Ahmad Jannati (patron de Conseil des Gardiens de la Constitution) et mère du mollah Ali Jannati (actuel ministre de la culture de la tutelle islamique). On a assisté à une avalanche de condoléances des mollahs, des Parlementaires, voire même des Pasdaran à l’un et l’autre pour occuper les média, en attendant une riposte de Washington pour se positionner contre et entraîner l’escalade bénéfique à leurs intérêts. © IRAN-RESIST.ORG Mais ce sont les Anglais qui ont marqué l’actualité en apportant leur soutien armé aux Saoudiens avant les Américains qui étaient à l’origine de l’opération. Ils se posaient en défenseurs des intérêts de l’Occident tout ne entrant dans les secret de cette opération. Au même moment, leur lieutenant régional, le général Al Sissi a demandé une réunion de la Ligue Arabe afin d’obtenir les votes des membres de cet organe à l’origine américaine pour la création d’une armée arabe (sous sa direction) pour intervenir au Yémen. Il parlait au nom de la stabilité régionale, les membres de la Ligue Arabe ne pouvaient qu’accepter. Les Etats arabes (incommodés par Washington) ont profité du prétexte pour lui donner raison et le couronner César de la région ! L’Angleterre venait de voler à Washington et à ses pions, Arabie et Turquie, la maitrise de l’opération au Yémen en posant Al-Sissi comme l’homme fort de la région ! Grâce à sa propre participation aux côtés des Saoudiens, elle pouvait offrir une longueur d’avance à son champion égyptien (populaire chez lui et visiblement dans le monde arabe) ! Pour léser la direction américaine et saoudienne de l’opération Cluster Munition Coalition proche d’Amnesty International a déploré l’usage de bombes à sous-munitions d’origine américaine par l’armée saoudienne au Yémen. Enfin, les médias égyptiens ont été lancés à fond contre les mollahs identifiés comme la source des problèmes de la région, laissant supposer que l’objectif de cette prise en main de la région était le renversement de la république islamique d’Iran ! On avait rien vu d’aussi spectaculaire depuis la grande révolte arabe du début du siècle dernier. De fait, Londres, champion de l’islamisme au XIXe siècle, mais devenu adversaire de la doctrine depuis la récente arrivée en force de Washington dans ce domaine, rompait totalement avec la doctrine et se posait en maître de l’élimination des foyers islamistes déstabilisants allumés par Washington, se posant de facto en champion de la stabilisation de la région et en allié de choix pour tous ceux qui s’intéressent aux ressources de la région comme la Chine, l’Inde, le Japon... Londres pouvait espérer le soutien tacite des Etats mêmes proches de Washington sur le dossier Iranien pour virer les mollahs et mettre fin aux projets terriblement nocifs de Washington pour la région. Washington a apporté son soutien armé aux Saoudiens pour rester dans le jeu car le jeu terriblement fin des Anglais l’avait obligé à accorder des avions de chasse F16 qu’il refusait aux Egyptiens. A Téhéran, les mollahs ne pouvaient pas ignorer l’ascendant pris par Londres et son lieutenant Al-Sissi, devenu le grand patron laïque de la nation arabe, dans cette région. Les mollahs se sont retrouvés devant le choix peu plaisant de s’approcher de l’Amérique (qui avait choisi les sunnites pour les humilier) afin d’échapper à Londres qui misait sur la lutte aujourd’hui régionalement et internationalement populaire contre tous les islamistes. Il n’y eut aucune prise de position sur la guerre au Yémen de la part du clergé et du Guide ! L’équipe des négociations à Lausanne a aussi affirmé des progrès sur les points techniques et un accord avant la date butoir de mardi 31 mars, se disant implicitement prêts à un deal avec Washington. Le gouvernement ouvrait une porte sans se précipiter car il espérait que Washington menacé de perdre une grande partie de ses zones d’influences se montre généreux au retour et accepte une nouvelle donne basée sur une entente et la coopération (contre les Anglais et Al Sissi). Mais Washington ne pouvait accepter marchander avec un régime jugé inférieur car il pouvait encourager ses alliés à renégocier les termes de leurs accords bilatéraux. Il n’y eut aucune déclaration américaine allant en le sens attendu par Washington. Les mollahs devaient se plier aux exigences de Washington pour un deal les protégeant face aux Anglais. Washington a exposé son offre via un média israélien : la réduction du nombre des centrifugeuses à 6100 (-70%) et une annulation de sanctions par étapes. Il n’y eut aucune protestation des négociateurs et du pouvoir clérical. Parmi les rivaux du clergé, les chefs Pasdaran, qui n’ont guère brillé récemment par leurs manœuvres ou leurs bilan, sont restés silencieux sur le deal esquissé ! Ils étaient d’accord pour servir Washington ! Pour entrer dans le jeu, ils devaient évoquer leur force, ils ont affirmé avec plusieurs jours de retard qu’ils n’avaient jamais été refoulés des eaux internationales de la Méditerranée par la marine égyptienne ! Ils ont aussi affirmé le démantèlement du groupe islamisme Américano-saoudien de Jeysh al Adl ! Le chef du Parlement, Ali Larijani d’habitude très offensif sur tous les sujets (pour se poser en alternatif à Rohani) est cette fois resté silencieux. Parmi ses lieutenants, le député Boroudjerdi a même entamé un double jeu en protestant légèrement contre l’Arabie Saoudite affirmant qu’elle allait subir les méfaits de sa guerre ! Le régime était en retrait. Les compagnons du régime ont paniqué. La bourse a plongé encore. Il y avait l’enterrement de Sadigheh Mazaheri, épouse de l’ayatollah Ahmad Jannati (patron de Conseil des Gardiens de la Constitution) et mère du mollah Ali Jannati (actuel ministre de la tutelle islamique de la culture). La mobilisation était faible. Rohani était absent ainsi que les VIP du régime. Les décideurs avaient d’autres préoccupations !
Puis la direction de la bourse a provoqué une hausse par la remise en vente des actions de unités pétrochimiques par des ventes illimitées (contraire aux règlements) réservés aux actionnaires légaux (l’Etat). La direction de la bourse a volé aussi au secours de l’indice en gelant le prix pour l’action de la Banque Parsian, le géant industriel MAPNA, le Holding Ghadir et l’assurance Bimeh Mâ. Enfin, une branche du principal constructeur d’automobile Iran-Khodro (lui-même en faillite) a cédé 14% de ses actions dans la société financière IRANIAN pour une vente bidon à un acheteur unique non identifié. L’Etat a monopolisé 80% des transactions pour remonter l’indice à +740 points soit 1,1%. Il y a 2 mois, +740 points était équivalent à +8%, puis plus récemment équivalent à 1,3%. La bourse était donc encore en récession malgré les manipulations du régime. Zarif devait alors rencontrer Kerry, Fabius et l’Allemand Steinmeier. Rohani a appelé Angela Merkel pour obtenir son soutien et pouvoir ainsi neutraliser les pressions américaines ou anglaises. Mais cela n’a rien donnée.
© IRAN-RESIST.ORG Rohani en personne est parti dans le sud du pays pour inaugurer des ports et divers équipements dont un hôpital de 140 lits à l’île de Gheshm sur le golfe Persique, insinuant un renouveau commercial de la zone grâce à un accord pressenti comme proche à Lausanne alors que Washington était sa politique habituel d’ouverture après une punition. Rohani était désespéré. Les images n’ont pas montré de port en construction ou l’hôpital annoncé, mais un hall avec 3 personnes en blouse blanche. Par ailleurs on a vu Rohani seulement applaudi par 3 femmes dans une rue ! Sa sortie a seulement mis en valeur son impopularité. Ce qui n’a guère eu de non effet sur son humeur !
Rafsandjani qui a été malmené par le clergé y est aussi malgré sa brouille avec Jannati. Il voulait aussi un accès aux médias. Il a affirmé annuler un voyage en Arabie Saoudite pour rappeler qu’il avait des relations là-bas et pouvait être un bon émissaire du régime. Mohsen Rezaï, un allié de Rafsandjani, qui a aussi un profil pro-américain, a tenté d’éliminer Rafsandjani en exposant des malversations dans l’importation de blé durant les années de sa mainmise sur le pouvoir. Les chefs Pasdaran avaient boudé Jannati. Ils sont restés également silencieux sur la visite d’Erdogan. Ils y croyaient. En attendant, ils ont tenté d’occuper positivement l’espace médiatique en annonçant deux hôpitaux militaires (pour regagner le soutien des dizaines de milliers de miliciens en rupture) et de meilleurs services policiers dans la nouvelle année (pour rassurer les nantis paniqués). Les nantis paniqués ont été moins optimistes car la bourse est restée agitée. Cette fois, le régime est intervenu avec 87% d’actionnaires légaux (institutionnelles) avec des transactions 3 fois plus importants que les volumes autorisés par le règlement pour isoler les vendeurs, faire monter un indice négatif à +1474 pts , transformant un nouveau crash en une journée réussie avec une hausse de 2,3%. Washington a annoncé que les négociateurs du régime avaient accepté le transfert des matières enrichies en Russie et qu’un accord était proche. Les négociateurs n’ont rien dit, les rivaux du clergé n’ont rien dit ! La conclusion était que tous entendaient plier avant que le régime ne s’effondre par ses crises financières ou les pressions inspirées par les Anglais. Mais deux heures après, les négociateurs du régime ont tout démenti ! La conclusion était qu’ils continuaient leur politique de soubresauts pour excéder Washington et lui arracher des avantages ou garanties pour leur survie ! Washington n’a pas aimé. Le porte-parole de la chambre des représentants John Boehner a promis l’adoption de nouvelles sanctions dès l’échec annoncé des négociations. Netanyahou, allié et lieutenant de Washington, qui la semaine dernière acceptait un deal a changé de position au prétexte de la sécurité d’Israël. Washington a annoncé une intervention saoudienne au sol pour rappeler la force de ses légions. Il a aussi proposé une nouvelle rencontre. En parallèle, Washington a aussi attribué à la Russie, le blocage des négociations, pour la forcer à sortir du front hostile au deal, exploser ce front, et se donner les moyens de saisir un changement du côté des mollahs ! Au bout de deux heures, à la fin des discussions, Zarif le représentant des mollahs a rejeté tout accord entraînant une limitation durable du programme nucléaire iranien. Puis il a embrayé sur une rencontre avec les 5+1 (Washington et ses grands rivaux planétaires) pour les excéder aussi dans l’espoir que l’un d’eux craque et explose les marchandages en cours leur offrant de facto l’escalade qu’ils espèrent. Mais ils sont restés sobres malgré leur rage.
La Chine habituellement très discrète a fait part de son pessimisme et son mae Wang (gendre du légendaire Chou En-lai) s’est entretenu avec son homologue anglais Philip Hammond (Al Sissi venait d’annoncer la création d’une armée arabe sous sa direction pour faire le gendarme de la région). Les deux parties n’ont fait aucun commentaire sur leur dialogue (commencé sous Ashton) -. La France et l’Allemagne ont insisté sur la nécessité d’une longue vérification de 15 ans avant la fin de la période de méfiance vis-à-vis des mollahs. Le mae russe Lavrov s’est aussi approché de son homologue Allemand Steinmeier avant quitter Lausanne. On avait des discussions sur l’avenir du régime, mais avec peu de réponses car l’opposition iranienne en exile est presqu’entièrement sous l’influence de Washington.
La bourse a dû indubitablement plonger car le site de la bourse s’est figé. On avait zéro transaction affichée jusqu’à la fermeture. Par la suite on a appris que le régime avait arrêté la vente d’actions de 17 grandes entreprises et était intervenu avec 60% de plus de capitaux que la veille. Ul avait cependant terminé sur +75 points = 0,1% ! Le crash devait être très important (avec seulement 10% de vrais actionnaires paniqués en activité). Les chefs Pasdaran ont donné la parole à Shariat-Madari, le patron du journal Keyhan, organe des insolvables affairistes). Il a dit que les rumeurs d’accords faisaient état d’une reculade inquiétante des négociateurs sur des sujets vitaux (les lignes rouges du régime).
Shariat-Madari affirmait qu’il fallait arrêter le dialogue qui ne profitait pas au régime et proposait implicitement la confrontation. Le gouvernement et le clergé n’ont pas démenti le contenu des rumeurs et n’ont pas affirmé qu’ils n’accepteraient pas ce genre de deal. Les Chefs Pasdaran ont acquis la certitude que le clergé méga isolé sur le plan international et méga ruiné par ses nantis paniqués étaient sur le point de capituler. L’alternative était la guerre, mais impossible au vu du nombre très réduits de miliciens encore fidèles au régime. Les Chefs Pasdaran n’ont pas parlé de la confrontation souhaitée implicitement par le ripoux désespéré Shariat-Madari. Les chefs Pasdaran ont donné la parole à Velayati, ex-mae plénipotentiaire de régime au temps de Rafsandjani, et depuis un électron libre parfois pro-américain pour savoir ce qu’il préconisait pour limiter la casse. Velayati n’a apporté aucune solution car il a souligné les mêmes problèmes comme le PMD et a même aggravé la panique en précisant que la méga reculade des négociateurs encouragerait les Américains à devenir plus gourmands et mentionner les missiles et les (violations des) droits de l’homme pour écraser le régime ! Les médias des Pasdaran ont abandonné la critique d’une soumission qu’ils ne pouvaient contrer. Les chefs Pasdaran ont alors tenté une escalade verbale avec Washington en refusant l’inspection de leurs bases, en affirmant la capacité d’assurer la DCA de Fordo et du régime et en lançant des slogans anti-américains et anti-israéliens à l’occasion de la journée du 1er avril, anniversaire du référendum établissant la république islamique ! Washington n’a accordé aucune attention à leur fanfaronnade pour éviter une confrontation contraire à ses intérêts. Lors du point de presse du ministère des affaires étrangères, certains ont demandé qu’elle était la position de la Russie. Les journalistes généralement issus des Pasdaran espéraient son aide ! Le gouvernement a exclu toute aide de la Russie en précisant qu’elle évoluait au jour le jour selon ses intérêts et l’évolution de la crise ! La seule issue était un deal avec Washington. Les Pasdaran responsables de prison ont lâché le faux opposant le milicien Tabarzadi (ex-Rafsandjani) contre leur propre camarade, le commandant des forces régionales Soleymani, montrant leur disposition à sacrifier l’un des leurs pour sauver leurs peaux ! En prime, pour plaire a Washington, Tabarzadi a lié Soleimani aux Anglais. Rafsandjani (ex-patron politique des Pasdaran et surtout de Soleymani) a alors déclaré qu’un accord était possible si Washington se montrait raisonnable ! Londres a tenté de saboter ce deal (accepté par tous les dirigeants) en s’opposant (via son agent permanent le député Tavakkoli) au voyage d’Erdogan en Iran. Le reste du Parlement est resté silencieux. Washington ne pouvait alors parler aux mollahs car selon le calendrier du jour ces derniers devaient parler aux 5+1. En cette veille de la date butoir, ils sont revenues à leur tactique de base et n’ont manqué aucune occasion pour excéder leurs interlocuteurs. Ils espéraient encore marchander avec Washington ou mieux encore exploser le groupe 5+1 et se retrouver dans une grosse crise avec Washington (forcément humilié) pour obtenir des passe-droits !
Londres a aussi montré sa force par le débarquement de 2000 paras égyptiens au Yémen avant que les Saoudiens n’aient commencé leur débarquement terrestre ! Par ailleurs, il a mis le régime sous pression en révélant par Reuters que l’Inde (forcé par Washington de contourner ses sanctions), mais inquiet par l’instabilité du régime, avait finalement renoncé à ses importations pétrolières iraniennes depuis le début du mois de mars. Avec cette hostilité visible des Européens, le gouvernement du régime devait nécessairement trouver un deal avec les Américains. Le gouvernement des mollahs a alors annoncé que son intervention en Syrie se résumait à 1 milliard de dollars d’aide humanitaire à ce pays depuis le début de la guerre civile laissant entrevoir un possible éloignement d’Assad pour entrer dans les bonnes grâces de Washington. Le clergé la gracié 809 prisonniers (de tout genre, y compris politiques) pour se donner une bonne image alors que l’issue semblait une entente avec des exigences sur les droits de l’homme (pour échapper aux critiques de Londres) ! Les chefs Pasdaran ont encore pris la parole à l’occasion de l’anniversaire (à venir) de l’avénement de la république islamique. Puisque leur cavalier seul avait échoué et leur sacrifice de Soleymani n’avait rien donné. Ils ont annoncé leur soutien à l’unité du peuple et du Gouvernement, le nom de l’année selon le Guide afin d’affirmer leur fidélité au clergé au pouvoir et recevoir au retour une part dans les passe-droits possiblement négociables avec Washington ! L’Italie inféodée à Washington, depuis l’élimination de Berlusconi, a alors appelé à la suppression des sanctions contre la Russie, laissant entrevoir un marché, Ukraine contre l’absence d’opposition à un deal avec les mollahs. Lavrov est revenu à Lausanne. Washington devait donner un signal positif au régime : Erdogan a rappelé sa décision d’aller en Iran malgré les propos disgracieux de ses dirigeants quelques jours plus tôt ! Zarif a déclaré qu’un deal était proche et qu’il s’apprêtait à le coucher sur le papier ! La bourse a cessé de fonctionner finissant avec peu de transactions des actionnaires institutionnelles. Les nantis issus du régime attendaient un deal qu’ils n’imaginaient plus possible. Mais les deux parties ne pouvaient se rencontrer car les mollahs devaient encore rencontrer toutes les parties dans une réunion avec les 5+1. Les mollahs ont encore repris leur politique d’un pied en avant, deux pieds en arrière, pour excéder les Européens, exploser le groupe 5+1 et se retrouver face aux Américains pour un marchandage d’enfer en direct ou via Erdogan.
On était la veille du jour anniversaire de l’avènement d’une république islamique en Iran par un référendum validé jadis par Washington. Ce dernier espérait un deal validant sa main-mise sur le régime qu’il avait façonné ! © IRAN-RESIST.ORG Les Anglais ont aussi annoncé, via Amnesty, un record mondial de 749 pendaisons en 2014 pour Rohani, invitant la question des violations des droits de l’homme dans le jeu au détriment du deal souhaité par Washington ! Le front Euro-sino-russe venait de prendre la direction des négociations et des pressions ! Le deal avec Washington ne pouvait aboutir ! Le front a exigé un accord détaillé ou rien pour engager les mollahs lourdement afin de mieux les contrôler et surtout empêcher tout compromis ultérieur par Washington. Crise à bord ! Mais le régime a échappé à un nouveau crash car la bourse iranienne était fermée en raison de l’anniversaire de l’avènement de la république islamique. L’anniversaire virait au cauchemars, encourageant les nantis et les subalternes à rompre au plus vite avec le régime ! Il n’y eut aucun rassemblement pour fêter la fin de la monarchie des Pahlavi et la naissance de ce régime sans avenir ! Washington a parlé de son option militaire et des rumeurs ont annoncé le début de l’invasion terrestre du Yémen par l’Arabie Saoudite pour impressionner les mollahs. L’Allemand Steinmeier a parlé de nouvelles propositions, mais aussi de son départ jeudi en cas d’échec, insinuant le blocage de tout deal avec Washington. Fabius a annoncé son retour. Le régime s’est retrouvé avec une offre de reculade sur toutes ses lignes rouges en échange d’un gel progressif de certaines sanctions. Les négociateurs du régime étaient très loin du but (un deal avec Washington) car exactement dans le cas de l’accord de Genève, qui avait été imaginé par Washington pour alléger sa peine, mais finissait par alourdir ses charges ! Ils se sont réunis pour en délibérer et trouver une présentation limitant leur défaite.
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Les parties se sont retrouvées après le délai nécessaire pour la rédaction de la déclaration ! Zarif n’avait plus son sourire narquois car il avait misé sur un modèle qu’il n’avait pas été efficace ! Kerry était également tendu, mais l’Anglais Hammond planait littéralement de joie car il avait coincer le régime des mollahs, qui avait trahi l’Angleterre. Il avait les cartes en mains pour les malmener selon les intérêts de son pays et pour le malheur de Washington ! Ses mains ont parlé pour lui par le geste évoquant la mission accomplie, à l’arrivée de la pro-américaine Mogherini et Zarif. - Washington a riposté en publiant un fact sheet (note d’information) pour rappeler le texte imposé par ses rivaux mondiaux évoquant un gel progressif basé sur la vérification des engagement des mollahs. Kerry a aussi affirmé que l’accord était basé sur la vérification et non sur la confiance ! Kerry a enfin rejeté de nouvelles négociations sur le cadre de l’accord c’est-à-dire sur les engagements du régime. Washington utilisé les exigences de ses rivaux pour reprendre la directions des pressions contre les mollahs afin de les plier dans son sens. Washington a aussi embrayé sur la pression directe. Trois policiers du régime ont également été abattus dans le sud sunnite du pays ! La radio Zamaneh dirigée par les pions gauchistes de Washington a également dénoncé avec moult détails les violations des droits de l’homme en Iran depuis l’arrivée de Rohani ! Les faux opposants internes liés au clergé ont diffusé un compte rendu de l’émission de Zamaneh se disant prêts à jouer pour Washington afin de sauver leur peau ! Les Pasdaran inquiets ont dénoncé les différences entre les textes de Zarif et le Fact Sheet d’Obama pour renverser le gouvernement qui était dépassé par la riposte de Washington et de fait, ne semblait pas capable de tenir assez longtemps pour provoquer une escalade (cliquez sur l’image pur voir l’article au complet).
Vers 10h du matin, les principaux médias du régime ont annoncé une foule immense pour applaudir le retour de Zarif et son équipe ! Ce qui (au vu des images) était encore un mensonge pour continuer un mauvais plan malgré les critiques afin de ne pas perdre la direction du régime ! Cela avait été sans doute programmé la veille car la journaliste de BFM en avait parlé. Elle n’y était plus consciente de sa bourde de la veille.
On avait un effort important mais beaucoup de problèmes logiques visuels : On ne voyait pas Zarif ou encore Rohani au premier rang des participants. L’image de la foule était aussi une création photoshop car il n’y avait pas d’alignements précis. Côté manifestation, on n’a vu des des photos pour Téhéran mais avec des pancartes mort à Israël alors que le méchant annoncé était l’Arabie Saoudite. Enfin, on n’avait rien à l’encontre de l’hostilité de l’Angleterre, d’Al Sissi et des médias égyptiens car le régime n’a rien en stock dans ses archives dans ses domaines. Le clergé peinait à provoquer une escalade avec le rejet de son plan par ses proches.
Araghtchi, le n°2 des négociations a insisté sur la version du régime. Personne ne l’a écouté. Rohani a réuni la presse et les télévisions pour annoncer la victoire du régime, son admission dans le club atomique, la destruction de la structure des sanctions et leur effondrement très prochain... On avait une version tonifiée des propos tenus à la télévision iranienne par Rohani après la signature de l’Accord de Genève. L’objectif était de montrer clairement que le régime allait continue le schéma post-Genève, en réinterprétant l’Accord, en négligeant ses engagements et en racontant n’importe-quoi !
Rohani avait un échantillon de la résistance molle de Washington ne permettant aucune escalade. Rohani en danger pour avoir choisi une solution qui avait déjà échoué s’est réfugié dans la propagande en sa faveur en annonçant des manifestations en sa faveur ! Mais la foule annoncée n’y était pas.
© IRAN-RESIST.ORG © IRAN-RESIST.ORG Dans le précédent schéma (Genève 1&2), le régime espérait parvenir à une escalade ou manipuler les Européens, les Chinois et les Russes. Mais à présent, il n’a plus la complicité tacite de ces derniers. Par ailleurs, la région est en crise et ses adversaires anglais et américains utilisent cette crise pour le malmener. Toute promotion d’une escalade offrirait plus de prétextes à ses adversaires pour le malmener voire le détruire. Le régime est donc sans recours pour empêcher son déclin voire son implosion par exemple par la rupture des Chefs Pasdaran en faveur du peuple avant de tomber aux mains des tribunaux internationaux. De fait, on peut dire que cette semaine, le régime est sans doute enfin entré dans sa phase finale !
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